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Tara (goélette)

Tara, originellement nommé Antarctica puis Seamaster, est un voilier français de type goélette destiné à la recherche scientifique et à la défense de l'environnement.

Tara
illustration de Tara (goélette)
La goélette Tara dans le port de Brest

Autres noms Antarctica (1989-1996)
Seamaster (1996-2003)
Type Goélette
Gréement goélette à deux mùts
Histoire
Architecte Bouvet - Petit
Chantier naval SFCN Villeneuve-la-Garenne
Lancement 1989
Équipage
Équipage 12
Caractéristiques techniques
Longueur 36 m
MaĂźtre-bau 10 m
Tirant d'eau 1,50 Ă  3,50 m
DĂ©placement 130 tonnes
Voilure 400 m2
CarriĂšre
Pavillon France
Port d'attache Lorient, Drapeau de la France France
Indicatif FVNM
IMO 8817552

De son lancement en 1989 jusqu'en 1996, Jean-Louis Étienne mĂšne avec Antarctica des expĂ©ditions en Antarctique.

En 2003, Étienne Bourgois acquiert le bateau et le rebaptise Tara. Pour faire prendre conscience de la fragilitĂ© de l’environnement et de l'ocĂ©an, il lance conjointement le projet Tara ExpĂ©ditions qui organise les expĂ©ditions : Tara Arctic (2006-2008) sur les changements climatiques en Arctique, Tara Oceans (2009-2013) Ă  la dĂ©couverte du monde planctonique, Tara MĂ©diterranĂ©e (2014) sur l'impact des micro-plastiques. En 2016, le projet Tara ExpĂ©ditions devient la Fondation Tara OcĂ©an qui poursuit les expĂ©ditions avec : Tara Pacific (2016-2018) sur l'Ă©tat des rĂ©cifs coralliens , Mission microplastiques (2019) sur dix fleuves d'Europe, Tara Microbiomes (2020-2022) sur le microbiome de l'ensemble des ocĂ©ans, Tara Trec (2023-2025) sur l'impact humain envers l'Ă©cosystĂšme le long des cĂŽtes europĂ©ennes.

Historique

Construite en France Ă  l’initiative de Jean-Louis Étienne, mĂ©decin explorateur, en 1989, dessinĂ©e par les architectes navals Luc Bouvet et Olivier Petit et baptisĂ©e initialement Antarctica, cette goĂ©lette a effectuĂ© des expĂ©ditions en Antarctique — au volcan Erebus —, puis au Spitzberg, et a parcouru toutes les mers du globe jusqu’en 1996 sous ce nom.

Elle fut reprise par Sir Peter Blake sous le nom de Seamaster, pour en faire l’instrument principal de son programme de dĂ©fense de l’environnement soutenu par le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE). Tragiquement, l’aventure s’arrĂȘta en 2001 sur le fleuve Amazone au BrĂ©sil Ă  la suite du meurtre de Peter Blake par des pirates et le bateau fut alors laissĂ© Ă  quai pendant deux ans.

En 2003, le directeur gĂ©nĂ©ral d’agnĂšs b., Étienne Bourgois, acquiert le bateau et le rebaptise Tara. Il lance conjointement le projet Tara ExpĂ©ditions pour faire prendre conscience de la fragilitĂ© de l’environnement et dĂ©velopper une connaissance de haut niveau sur l'ocĂ©an. Depuis, Tara a rĂ©alisĂ© de nombreuses expĂ©ditions scientifiques dont Tara Arctic, Tara Oceans, Tara MĂ©diterranĂ©e et enfin Tara Pacific.

En 2016, le projet acquiert le statut de Fondation et devient la Fondation Tara OcĂ©an – ex Fondation Tara ExpĂ©ditions – Ă  laquelle Étienne Bourgois confie la goĂ©lette Tara.

Iconographie

  • Tara le 23 aoĂ»t 2009 devant Port Lay, Île de Groix.
    Tara le 23 aoĂ»t 2009 devant Port Lay, Île de Groix.
  • A la voile en 2009.
    A la voile en 2009.
  • ExpĂ©dition Tara Pacific en 2018.
    Expédition Tara Pacific en 2018.

Expédition Tara Arctic (2006-2008)

De septembre 2006 Ă  fĂ©vrier 2008, dans le cadre de l'AnnĂ©e polaire internationale, Tara fut au cƓur de l’ocĂ©an Arctique, pour Ă©tudier et comprendre les phĂ©nomĂšnes de changements climatiques des hautes latitudes. Il servit de base aux acteurs du programme scientifique de l’Union europĂ©enne baptisĂ© Damocles (Developping Arctic Modelling and Observing Capabillities for Long-term Environmental Studies).

Pour cela Tara s’est fait enserrer par la banquise le (par 79° 53â€Č N, 143° 17â€Č E), s'est laissĂ© dĂ©river et s'en est libĂ©rĂ© le (par 74° 08â€Č N, 10° 04â€Č O), aprĂšs 505 jours de dĂ©rive sur environ 1 800 kilomĂštres, a regagnĂ© le port de Longyearbyen au Svalbard, puis est revenu Ă  Lorient le .

Avec sa coque en forme de « noyau d'olive », le bateau peut se laisser bloquer par les glaces car il a Ă©tĂ© conçu pour rĂ©sister aux pressions extrĂȘmes que la banquise exerce. Analogue dans sa mission au Fram de Nansen, qui pesait 800 tonnes, la goĂ©lette Tara a bĂ©nĂ©ficiĂ© de la technologie moderne du soudage de l'aluminium, et ne pĂšse que 130 tonnes. Sa coque en aluminium permet de mieux rĂ©sister aux tempĂ©ratures polaires, contrairement Ă  l'acier qui perd de sa souplesse et devient cassant par grand froid.

Programme Damocles

Ce projet de l'Union europĂ©enne, coordonnĂ© par Jean-Claude Gascard, vise Ă  observer, comprendre et quantifier les changements climatiques en Arctique afin d’aider Ă  la prise de dĂ©cision face au rĂ©chauffement de la planĂšte. Il regroupe 45 laboratoires, issus de 10 pays europĂ©ens, des États-Unis et de Russie.

La mission consistait à faire des mesures scientifiques concernant l'ensemble « atmosphÚre-banquise-océan » :

  • la basse atmosphĂšre, Ă©tudiĂ©e grĂące Ă  un ballon : enregistrement des tempĂ©ratures, de la vitesse du vent et de la pression atmosphĂ©rique sur six niveaux entre la surface et 2 000 m d’altitude ;
  • les donnĂ©es ocĂ©anographiques : tempĂ©rature, salinitĂ©, pression de l’eau jusqu’à 4 000 m de fond ;
  • les radiomĂštres indispensables pour rendre compte des modifications de l’albĂ©do. La banquise recouverte de neige rĂ©flĂ©chit 80 % du rayonnement solaire : c’est ce qu’on appelle l’albĂ©do, le pouvoir rĂ©flĂ©chissant. Avec la disparition de la glace, ce rayonnement sera absorbĂ© par l’ocĂ©an Ă  80 %, renforçant davantage encore son rĂ©chauffement ;
  • la composition de la glace et les caractĂ©ristiques de la neige, lesquelles influent sur les Ă©changes marins ;
  • l’épaisseur des glaces autour de Tara ;
  • le « trou d’ozone de surface » de l’Arctique. Au printemps, les concentrations d’ozone chutent en effet dramatiquement Ă  la surface de l’ocĂ©an Arctique et non dans la haute atmosphĂšre comme c’est le cas en Antarctique, un phĂ©nomĂšne encore mal expliquĂ© ;
  • l’origine des eaux douces de surface par analyse chimique de l’eau ;
  • la nature des aĂ©rosols, des particules atmosphĂ©riques, et des polluants en suspension dans l’air ;
  • l’analyse biologique des bactĂ©ries spĂ©cifiques de la glace ;
  • la faune : les populations d’ours, de phoques, de renards polaires, de baleines, ou de morses ainsi que l’enregistrement sonore des mammifĂšres marins ;
  • l’étude du stress humain en milieu hostile.

Quelques résultats :

  • la dĂ©rive a Ă©tĂ© de 5 200 km soit 2 600 km en « ligne droite » ; la plus grande dĂ©rive a Ă©tĂ© de 50 km par jour et la moyenne fut de 10 km par jour ;
  • l'essentiel de la trajectoire a Ă©tĂ© au-delĂ  du 80e parallĂšle ; et Tara s'est approchĂ© Ă  170 km du pĂŽle Nord, le ;
  • il a Ă©tĂ© enregistrĂ© 230 nuits complĂštes, 230 jours permanents et 47 jours « ordinaires » polaires ;
  • l'enregistrement de la tempĂ©rature de l'air la plus faible a Ă©tĂ© de - 41 °C, la plus chaude + 9 °C ; le nombre de jours au-dessus de 0 °C a Ă©tĂ© de 50 entre le et le ;
  • le ballon-sonde s'est Ă©levĂ© jusqu'Ă  1 500 m d'altitude mais a rencontrĂ© des problĂšmes de givre ;
  • en ce qui concerne la glaciologie, une Ă©paisseur moyenne de glace de 1,5 m a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă  l'EM31 (radar spĂ©cialisĂ©) ; des carottages ont Ă©tĂ© effectuĂ©s et des donnĂ©es sismiques enregistrĂ©es ;
  • la sonde OcĂ©an spĂ©cifiĂ©e en conductivitĂ©-salinitĂ©, tempĂ©rature, densitĂ© (CTD) a Ă©tĂ© parfois endommagĂ©e mais a recueilli des donnĂ©es significatives.

Expédition Tara Oceans (2009-2013)

Du à , Tara s'est engagé dans une nouvelle expédition : traverser les océans pour étudier le monde encore trÚs peu connu du plancton[1] et à travers ces micro-organismes (zooplancton, phytoplancton, bactéries, virus), le piégeage des molécules de gaz carbonique (CO2) , mais aussi le génome de l'océan, les interactions, répartitions, fonctions.

En 2009, la goĂ©lette prĂ©voyait de partir de Lorient et de se diriger d'abord vers la MĂ©diterranĂ©e, puis la mer Rouge, avant de longer les cĂŽtĂ©s jusqu'Ă  l'Inde (arrivĂ©e prĂ©vue Ă  Bombay en ), de redescendre vers les Mascareignes[2] et Madagascar, passer Le Cap (en ), faire le tour de l'AmĂ©rique du Sud jusqu'Ă  la pointe australe de la Terre de Feu avec un dĂ©tour vers la pĂ©ninsule Antarctique, atteindre l'Ăźle de PĂąques () puis sillonner le Pacifique jusqu'Ă  Auckland () et l'Australie, remonter vers le Kamtchatka via l'IndonĂ©sie et Tokyo (), retraverser le Pacifique en direction des États-Unis puis vers le dĂ©troit de BĂ©ring pour contourner le Canada par l'Arctique afin d'atteindre New York en et revenir Ă  Lorient[3].

Tara est finalement revenu à Lorient en . L'itinéraire de la derniÚre année avait été grandement modifié : l'expédition abandonna sa visite de l'Asie-Pacifique et de l'Arctique pour se rendre à New York plus tÎt () en passant par le canal de Panama. Sa traversée de l'Arctique est reportée à [4].

L'équipage comprenait quatorze personnes dont cinq marins et quatre reporters qui devaient se relever tous les trois mois et en permanence cinq scientifiques relevés quant à eux environ toutes les trois semaines, en liaison et en collaboration avec une équipe de cent chercheurs restés à terre[1] - [3]. Parmi les équipements scientifiques, dont le montant est de 1,5 million d'euros, l'expédition a embarqué une rosette, un cytomÚtre en flux, un microscope 3D entre autres. Le coût de fonctionnement de l'expédition était prévu à 3 millions d'euros par an, entiÚrement financé par des fonds privés dont un tiers par AgnÚs Troublé[1].

Le , la prestigieuse revue scientifique Science publie les cinq premiers grands résultats scientifiques de l'expédition Tara Oceans.

L'expédition Tara Oceans se poursuit en 2013 par le tour du cercle polaire. Elle consiste en une circumnavigation autour de la banquise arctique, en empruntant les passages du Nord-Est et du Nord-Ouest[5].

L'objectif est un état des lieux, d'un point de vue biologique et climatique, de l'océan Arctique. Les équipes scientifiques de l'expédition précédente participent également à cette nouvelle campagne, complétant les études sur le plancton faites sur les autres océans[6].

EntamĂ©e le Ă  Lorient, cette expĂ©dition s'est achevĂ©e le aprĂšs avoir parcouru 25 000 km[7].

Expédition Tara Méditerranée (2014)

L’expĂ©dition Tara MĂ©diterranĂ©e a pour objectifs de sensibiliser aux enjeux environnementaux en MĂ©diterranĂ©e et d'effectuer une Ă©tude scientifique sur la prĂ©sence de micro-plastiques pour comprendre l'impact de cette pollution sur l'Ă©cosystĂšme marin. La goĂ©lette Tara sillonne la mer MĂ©diterranĂ©e de mai Ă  [8] afin de promouvoir les efforts d’associations locales et rĂ©gionales sur les nombreux enjeux environnementaux liĂ©s Ă  cette mer : la multiplication des difficultĂ©s liĂ©es Ă  la pollution, notamment de la pollution plastique et sa probable incorporation dans la chaine alimentaire.

Expédition Tara Pacific (2016-2018)

En 2016, l'expĂ©dition Tara Pacific permet d'Ă©tudier la biodiversitĂ© complĂšte des rĂ©cifs coralliens – du gĂšne Ă  l’écosystĂšme – pour mieux comprendre leur capacitĂ© d’adaptation aux changements environnementaux globaux liĂ©s aux facteurs humains et climatiques[9] et enquĂȘter sur l'avenir du corail marin[10], de plus en plus menacĂ© par le rĂ©chauffement climatique et le phĂ©nomĂšne d'urbanisation[11]. L'expĂ©dition, embarquant Ă  son bord soixante-dix scientifiques, parcourt prĂšs de 100 000 km, visite trente pays, analyse quarante archipels et recueille plus de 40 000 Ă©chantillons[12]. Le dĂ©part a eu lieu le Ă  Lorient[13]. Jusqu'au mois de , Tara traverse sept mers et ocĂ©ans : ocĂ©an Atlantique, mer des CaraĂŻbes, ocĂ©an Pacifique sud, mers de Chine orientale et mĂ©ridionale, mer des Salomon, mer de Corail. La traversĂ©e la plus longue sans escale durera 31 jours, entre TaĂŻwan et les Ăźles Fidji en [14].

Mission microplastiques (2019)

Fin , la Fondation Tara Océan lance une mission de six mois sur dix fleuves d'Europe aux origines de la pollution par les plastiques, la Mission microplastiques 2019.

Expédition Tara Microbiomes (2020-2022)

Cette mission Microbiomes Ă©tudie le microbiome de l’OcĂ©an et les mĂ©canismes qui le lient au changement climatique[15]. Le 31 mars 2021 la goĂ©lette se trouve le long des cĂŽtes du Chili. En avril 2022, elle est au large des cĂŽtes africaines[16] pour analyser l’influence de trois des principaux fleuves africains sur l’ocĂ©an Atlantique.

La sixiÚme mission qu'effectue le voilier scientifique, débutée en 2020, et qui s'achÚve le [17]. Vingt-trois escales autour de l'Amérique du Sud, de l'Antarctique et des cÎtes occidentales du continent africain pour mieux comprendre le monde microscopique de l'océan[18].

Deux ans d'expĂ©dition rendus possibles grĂące aux soutiens de la Fondation Tara OcĂ©an[19]. C'est grĂące Ă  ce partenariat, auquel s'ajoutent plusieurs autres comme l'Unesco, l'Union europĂ©enne et d'autres institutions françaises, que plusieurs dizaines de milliers de kilomĂštres ont pu ĂȘtre parcourus par des marins et des scientifiques envoyĂ©s par une quarantaine de structures de recherche pour un voyage d'une ampleur et d'une ambition qui rappellent ceux entrepris par le HMS Beagle de Charles Darwin au XIXe siĂšcle[20].

Expédition Tara Trec (2023-2025)

L'expĂ©dition baptisĂ©e TREC (Traversing European Coastline) effectue Ă  partir d'avril 2023 une mission le long des cĂŽtes de 22 pays europĂ©ens. PlacĂ©e sous la coordination scientifique de l'EMBL (European Molecular Biology Laboratory – Laboratoire europĂ©en de biologie molĂ©culaire), cette mission vise Ă  effectuer des Ă©chantillonnages au plus prĂšs des cĂŽtes, pour Ă©tudier comment des Ă©cosystĂšmes diffĂ©rents interagissent et quels sont les effets des impacts humains au niveau molĂ©culaire et cellulaire[21].

Caractéristiques techniques de Tara

Tara est le plus grand dériveur polaire du monde. Il a été conçu pour résister à la compression des glaces en mouvement et aux trÚs basses températures. Voici ses caractéristiques principales[22] :

  • Architectes : Bouvet – Petit
  • Chantier : SFCN - Villeneuve-la-Garenne
  • Pavillon : français
  • Classification : Bureau Veritas – 13/3 (E)
  • Longueur : 36 m
  • Largeur : 10 m
  • Tirant d'eau : 1,5 Ă  3,5 m
  • Poids : 130 tonnes
  • MatĂ©riau de la coque : aluminium
  • MĂąts : deux de 27 m
  • Voilure : 400 m2
  • Propulsion Ă  moteurs Diesel : 2 × 350 chevaux
  • Énergie : 2 × 22 kW, panneaux solaires et Ă©oliennes
  • Autonomie : 5 000 milles
  • Moyen de communication : Iridium, Standard B et C, radio BLU
  • Annexes : 2 semi-rigides Ă©quipĂ©s de moteurs de 40 et 30 chevaux, 4 temps
  • RĂ©servoir de fioul : 45 m3
  • UnitĂ© de dessalement : 200 l h−1
  • RĂ©servoir d’eau : 6 000 litres
  • RĂ©servoir d’eaux usĂ©es : 7 000 litres
  • CapacitĂ© de couchages : 17 personnes
  • Traitement des dĂ©chets : 1 broyeur et 1 compacteur
  • Habitacle : alors que l'habitacle du Fram, une goĂ©lette Ă  trois mĂąts construite en 1892 pour des expĂ©ditions polaires, Ă©tait doublĂ© en poils de renne et de feutre dans du linoleum, celui de Tara a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en une « peau » de mousse synthĂ©tique en sandwich entre des plaques de contreplaquĂ©s, qui Ă©vite ainsi tout contact avec l'aluminium de la coque. Les vitres sont en double-vitrage plexiglas. La ventilation est assurĂ©e afin d'Ă©viter toute condensation.

Apport scientifique des expéditions de Tara

En 2007, une exposition intitulée Tara, une goélette pour la planÚte a lieu au Musée national de la Marine à Paris.

Tara Oceans

L’expĂ©dition Tara Oceans a permis d’identifier 40 millions de nouveaux gĂšnes microbiens et 200 000 virus marins grĂące Ă  l’étude de 35 000 Ă©chantillons collectĂ©s dans les ocĂ©ans. Tara Oceans a collectĂ© la grande majoritĂ© de la biodiversitĂ© du plancton, constituant ainsi la plus grande base de donnĂ©es jamais rassemblĂ©e de maniĂšre quasi simultanĂ©e.

« Les informations issues de Tara Oceans reprĂ©sentent Ă  elles seules 80 % des gĂšnes marins dĂ©sormais dĂ©posĂ©s en banques de donnĂ©es. Et plus de 80 % d’entre eux sont totalement inconnus. Si les biologistes marins ne partaient pas de rien, l’apport de Tara OcĂ©ans va permettre de passer un cap dĂ©cisif dans l’exploration de cette biodiversitĂ© foisonnante[23]. »

Ces donnĂ©es, rendues disponibles aupres de la communautĂ© scientifique mondiale, ont permis de faire Ă©voluer la façon d’apprĂ©hender le changement climatique et d’étudier les ocĂ©ans. Les rĂ©sultats issus de cette expĂ©dition ont permis la parution d’une Ă©tude dans un numĂ©ro spĂ©cial de la revue Science en , dont la couverture Ă©tait consacrĂ©e Ă  la goĂ©lette, et Ă©galement dans Nature. PubliĂ©s en couverture de Cell Press en avril et , les derniers rĂ©sultats ont rĂ©vĂ©lĂ© l’importance de l’ocĂ©an Arctique comme rĂ©servoir de virus marins ainsi que la variation de la diversitĂ© et des fonctions des espĂšces planctoniques selon la latitude.

Les expĂ©ditions de recherche scientifique Tara Oceans et Malaspina (Espagne) ont dĂ©couvert une nouvelle zone d’accumulation de dĂ©bris de plastique flottants en Arctique, issus de leur transport Ă  grande Ă©chelle depuis l’ocĂ©an Atlantique. L’étude, qui a Ă©tĂ© publiĂ©e dans Science Advances, confirme ainsi la gravitĂ© de la pollution marine, jusque dans des zones trĂšs Ă©loignĂ©es des populations humaines et encore vierges[24].

Le est annoncée l'identification d'un nouveau type de virus, Mirusvirus, qui infecte le plancton et possÚde des similitudes avec les virus de l'herpÚs et les virus géants[25].

Tara Méditerranée

L’étude scientifique menĂ©e pendant Tara MĂ©diterranĂ©e sur le plastique, durant laquelle prĂšs de 2 300 Ă©chantillons ont Ă©tĂ© prĂ©levĂ©s, a fait ressortir un constat prĂ©occupant : « cela va de 5 000 plastiques par kilomĂštre carrĂ© jusqu’à 2,5 millions dans la mer TyrrhĂ©nienne »[26] selon la scientifique Maria Luiza Pedrotti (Laboratoire Villefranche) qui a participĂ© Ă  l’expĂ©dition.

Tara Microbiomes

L’expĂ©dition Tara Microbiomes prend le parti d’une approche globale par l'Ă©tude du premier acteur prĂ©sent dans toutes les facettes de l'Ă©cosystĂšme marin : le microbiome. Cette expĂ©dition a dĂ©marrĂ© le 12 dĂ©cembre 2020 et se prolonge jusqu'en 2022.

Notes et références

  1. « La goélette Tara Océans repart en mission scientifique », Le Figaro, 29 août 2009.
  2. « L’odyssĂ©e de l’espĂšce », Le Quotidien de La RĂ©union,‎ (lire en ligne).
  3. « Tara Océans, une expédition inédite », in Metro, 3 septembre 2009, p. 8.
  4. « Tara, le chasseur de plancton, de retour à quai », lefigaro.fr, 4 avril 2012.
  5. « Tara Oceans Polar Circle », sur Tara Expeditions (consulté le ).
  6. « Étudier la biodiversitĂ© du plancton marin | Tara Oceans », sur Fondation Tara OcĂ©an (consultĂ© le )
  7. « Retour sur l'expĂ©dition Tara Oceans Polar Circle », Le TĂ©lĂ©gramme,‎ (lire en ligne).
  8. « Le fléau plastique en Méditerranée | Tara Méditerranée », sur Fondation Tara Océan (consulté le )
  9. « Tara » le voilier écolo prend le cap du Pacifique sur la trace des coraux.
  10. « Le corail face au changement climatique | Tara Pacific », sur Fondation Tara Océan (consulté le )
  11. Christian Cailleaux, « Une goutte dans l'ocĂ©an », La Revue dessinĂ©e, no 21,‎ (ISBN 979-10-92530-36-0)
  12. Tara Pacific 2016-2018 : Étude des rĂ©cifs coralliens du Pacifique et de l’Asie du Sud Est.
  13. « L'expédition Tara Pacific au chevet des coraux du Pacifique », 20minutes, 15 avril 2016.
  14. lci.tf1.fr une expédition scientifique hors normes.
  15. Nouvelle expĂ©dition Tara consacrĂ©e aux microbes de l’ocĂ©an cruciaux pour les grands Ă©quilibres planĂ©taires, CNRS, 2 dĂ©cembre 2020
  16. « Blog voyages. La goĂ©lette “Tara” arrive sur les cĂŽtes africaines », sur Courrier international, (consultĂ© le )
  17. « ExpĂ©dition : Tara de retour Ă  Lorient, aprĂšs deux ans d’expĂ©dition », France Info,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).
  18. « Comprendre le peuple invisible de l'Océan | Mission Microbiomes », sur Fondation Tara Océan (consulté le ).
  19. Explorer l'Océan pour comprendre. Partager pour changer.
  20. En Antarctique, cinq semaines avec l'expédition scientifique, à bord du voilier Tara.
  21. « Tara entame deux ans d'expédition pour l'étude des littoraux européens », sur meretmarine.com, (consulté le ).
  22. « Fiche technique du bateau - les caractéristiques de Tara », sur oceans.taraexpeditions.org (consulté le )
  23. sylvestre Huet, « sciences.blogs.liberation.fr - Tara Océans: place à la science - Libération.fr », sur sciences.blogs.liberation.fr (consulté le ).
  24. « Tara Oceans : DĂ©couverte d’une importante zone d’accumulation de plastique dans l'Arctique », Tara, un voilier pour la planĂšte,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  25. « De nouveaux virus Ă  mi-chemin entre virus gĂ©ants et virus de l’herpĂšs », sur CNRS (consultĂ© le )
  26. (fr + en + ja) Fondation Tara ExpĂ©ditions, Tara, la nouvelle exploration, , 175 p. (ISBN 978-2-906496-65-1), p. 122

Voir aussi

Bibliographie

  • Christian Cailleaux, Cahiers de la Mer de Chine : À bord de la goĂ©lette scientifique Tara, Dupuis, , 64 p. (ISBN 979-1-0347-3268-5)

Articles connexes

Liens externes

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