Province de Rotanah Kiri
La province de Rotanah Kiri, également appelée Ratanakiri, est une province du nord-est cambodgien.
Rotanah Kiri ááááážááž | |
Localisation de la province de Rotanah Kiri au Cambodge. | |
Administration | |
---|---|
Pays | Cambodge |
Type | Province |
Capitale | Banlung |
Districts | 9 |
Communes | 50 |
Villages | 240 |
ISO 3166-2 | KH-16 |
DĂ©mographie | |
Population | 204 027 hab. (2019) |
Densité | 19 hab./km2 |
Rang | 20e |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 13° 44âČ nord, 107° 00âČ est |
Superficie | 1 078 200 ha = 10 782 km2 |
Rang | 9e |
Elle est occupĂ©e de longue date par des populations montagnardes collectivement dĂ©signĂ©es sous le nom de Khmer Loeu ("Khmer dâen haut"), terme qui regroupe en fait une douzaine de groupes distincts. Il sâagit de la seule province du Cambodge oĂč lâethnie khmĂšre est minoritaire.
à cause principalement de son enclavement, le Rotanah Kiri est une des régions les moins développées du Cambodge. Ses infrastructures sont trÚs restreintes et le pouvoir du gouvernement local est trÚs limité.
Histoire
Des recherches ont rĂ©vĂ©lĂ© que la rĂ©gion est occupĂ©e depuis lâĂąge du bronze, voire celui de la pierre et des Ă©changes commerciaux ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s entre les zones montagnardes et les villes du golfe de ThaĂŻlande au moins depuis le IVe siĂšcle[1]. Au dĂ©but de son histoire, la rĂ©gion fut rĂ©guliĂšrement occupĂ©e par lâAnnam, le ChampÄ, lâempire khmer ou le Siam, au grĂ© des conflits qui opposĂšrent ces empires sans toutefois quâaucun dâentre eux ne daigne jamais y installer une administration centrale chargĂ©e de la contrĂŽler[2]. Du XIIIe au dĂ©but du XIXe siĂšcle, les villages Ă©taient frĂ©quemment la proie des marchands dâesclaves khmers, lao ou thaĂŻs qui venaient sây approvisionner[1]. Au XVIIIe siĂšcle, la rĂ©gion fut conquise par un prince laotien, avant, au XIXe, dâĂȘtre annexĂ©e par le Siam[3]. La contrĂ©e fut incorporĂ©e Ă lâIndochine française en 1893[1]. Les Français construisirent dâĂ©normes plantations dâhĂ©vĂ©as, notamment Ă Labansiek, qui nâĂ©tait pas encore devenu Banlung ; des travailleurs indigĂšnes furent rĂ©quisitionnĂ©s pour la construction et affectĂ©s Ă la rĂ©colte du caoutchouc[2] - [4]. Bien quâelles soient sous le contrĂŽle des Français, les terres qui forment lâactuel Rotanah Kiri avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es du Siam au Laos, puis au Cambodge[3] - [5]. MĂȘme si certains groupes dâindigĂšnes rĂ©sistĂšrent au dĂ©part au pouvoir colonial, ils Ă©taient tous assujettis en 1953, Ă la fin du protectorat[1].
En 1959, Rotanah Kiri, jusquâalors rattachĂ©e Ă Stoeng Treng devient une province Ă part entiĂšre[2]. Elle tire son nom de deux termes khmers (montagne (giri) et pierres prĂ©cieuses (rotna)), tous deux d'origine sanskrite et qui dĂ©crivent deux aspects par lesquels la province Ă©tait alors connue[5] - [6]. Dans les annĂ©es 1950 et 1960, Norodom Sihanouk lance une campagne de dĂ©veloppement et de « khmĂ©risation » dans le nord-est du Cambodge destinĂ© Ă mettre les villages sous le contrĂŽle du gouvernement, Ă limiter lâinfluence des rebelles dans les campagnes et « moderniser » les communautĂ©s indigĂšnes[1] - [7]. Certains indigĂšnes furent dĂ©placĂ©s dans les plaines oĂč on les contraignit Ă sâĂ©duquer Ă la langue et Ă la culture khmĂšres alors que dans le mĂȘme temps, des reprĂ©sentants de lâethnie khmĂšre sâinstallaient dans la province. On Ă©difia des routes et on construisit de grosses plantations dâhĂ©vĂ©as[1] - [7]. Ayant Ă subir de rudes conditions, voire du travail forcĂ© dans les plantations, beaucoup de Khmer Loeu quittent leur habitat traditionnel pour sâinstaller loin dans les villes de provinces[8]. En 1968, les tensions dĂ©bouchĂšrent sur des Ă©meutes de lâethnie bru pendant lesquelles plusieurs Khmers furent tuĂ©s[9] - [10]. La rĂ©ponse du gouvernement fut brutale ; des centaines de villageois furent tuĂ©s et des habitations incendiĂ©es[9] - [11].
Dans les annĂ©es 1960, les maquisards communistes, que le prince Norodom Sihanouk allait bientĂŽt appeler khmers rouges, exploitĂšrent le ressentiment des Khmer Loeu envers le gouvernement central pour sâallier Ă eux[10] - [12]. Le parti communiste du KampuchĂ©a dĂ©plaça son siĂšge dans la province en 1966 et reçut lâappoint de plusieurs centaines de combattants montagnards[9] - [12]. Ă cette Ă©poque, la rĂ©gion Ă©tait le thĂ©Ăątre dâune forte activitĂ© Viá»t Cá»ng[13] ; les combattants sây Ă©taient installĂ©s dans les annĂ©es 1940, et en , dans une confĂ©rence de presse, Norodom Sihanouk reconnaissait que le Rotanah Kiri Ă©tait devenu « de facto, un territoire Nord-vietnamien[13] - [14] ». De Ă , les Ătats-Unis mirent en Ćuvre lâopĂ©ration Menu, une campagne de bombardement massif de la rĂ©gion, espĂ©rant couper les troupes communistes vietnamiennes de leurs sanctuaires[15] - [16]. Câest Ă cette occasion que Lumphat, alors capitale provinciale fut entiĂšrement dĂ©truite et perdit dĂ©finitivement son importance au profit de Banlung qui devint le centre administratif[17]. Afin dâĂ©chapper aux destructions, les habitants durent quitter leurs villages pour chercher refuge et protection auprĂšs des khmers rouges[7] - [18]. Ceux-ci, qui au dĂ©part Ă©taient plutĂŽt bienveillants dans cette province, devinrent de plus en plus brutaux[19]. Les Khmers Loeu nâeurent bientĂŽt plus le droit dâutiliser leur propre langue ni de pratiquer leurs religions ou leurs coutumes traditionnelles qui devinrent considĂ©rĂ©es comme « anticommuniste » ; la vie et les repas en commun devinrent la rĂšgle et les rares Ă©coles durent fermer[20]. Les purges au sein des minoritĂ©s ethniques sâintensifiĂšrent et des milliers de rĂ©fugiĂ©s sâenfuirent au Laos et au ViĂȘt Nam[7] - [19], alors que des groupes de guĂ©rilla anti khmers rouges se dĂ©veloppent, dont celui de Taveng, emmenĂ© par un certain Bou Thorng qui deviendra dĂ©putĂ© de la province une trentaine dâannĂ©es plus tard[2] - [21]. De premiĂšres Ă©tudes semblent accrĂ©diter que 5 % de la population du Rotanah Kiri ont Ă©tĂ© victimes des khmers rouges, un chiffre de loin le plus bas de tout le Cambodge[22] - [23].
AprĂšs la chute du rĂ©gime de Pol Pot, en 1979, la politique du nouveau gouvernement vis-Ă -vis du Rotanah Kiri peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme de la « nĂ©gligence bienveillante[8] ». Les Khmers Loeu furent autorisĂ©s Ă retrouver leur mode de vie traditionnel, mais les autoritĂ©s ne rĂ©novĂšrent que peu dâinfrastructures[8]. ContrĂŽlĂ©e par les Vietnamiens, lâadministration provinciale nâavait que peu de contacts avec les communautĂ©s locales[8]. Toutefois, bien aprĂšs la chute de leur rĂ©gime, les rebelles khmers rouges continuĂšrent Ă tenir les forĂȘts[24]. Si la plupart dâentre eux ont rendu les armes dans les annĂ©es 1990, des attaques le long des routes provinciales continuĂšrent jusquâen 2002[24].
Lâhistoire rĂ©cente du Rotanah Kiri est surtout marquĂ©e par la modernisation et les dĂ©fis aux modes de vie traditionnels quâelle engendre[25] - [26]. Le gouvernement a remis les routes en Ă©tat, encouragĂ© le tourisme et lâagriculture et enfin a facilitĂ© lâimmigration massive de Khmers des plaines vers la province[27] - [28]. LâamĂ©lioration du rĂ©seau routier et la stabilitĂ© politique on fait monter le prix des terrains et les litiges fonciers sont devenus un vrai problĂšme[26]. MĂȘme si une loi de 2001 permettait aux communautĂ©s indigĂšnes dâobtenir des titres de propriĂ©tĂ© collectifs pour leurs terres traditionnelles, plusieurs villageois sont devenus sans-abris[26]. Le gouvernement avait cĂ©dĂ© des concessions sur les terres traditionnellement occupĂ©es par les tribus montagnardes[27] - [28], mais des « ventes » avaient nĂ©anmoins eu lieu, souvent entachĂ©es de pots-de-vin Ă de hauts fonctionnaires, de coercitions, de dĂ©sinformations et de menaces[26] - [29]. Toutefois, il semble que lâimplication de plusieurs organisations non gouvernementales internationales ont fait diminuer les cessions abusives[30]. Dans les annĂ©es 2000, le Rotanah Kiri a dĂ» accueillir des centaines de rĂ©fugiĂ©s Degar qui fuyait les persĂ©cutions dans le ViĂȘt Nam voisin ; le gouvernement de Phnom Penh a Ă©tĂ© critiquĂ© pour avoir rapatriĂ© de force beaucoup de rĂ©fugiĂ©s[31].
GĂ©ographie
Le Rotanah Kiri est bordĂ© par le Laos au nord, le ViĂȘt Nam Ă lâest et les provinces cambodgiennes de Mondol Kiri au sud et Stoeng Treng Ă lâouest[16] - [32]. Elle sâĂ©tend sur 10 782 kilomĂštres carrĂ©s[32].
Sa gĂ©ographie est diversifiĂ©e, comprenant des collines, des montagnes, des plateaux, des plaines, des bassins versants, et des lacs de cratĂšre[21] - [32]. Deux riviĂšres importantes, le TonlĂ© San et le TonlĂ© Srepok, coulent dâest en ouest Ă travers la province. Cette derniĂšre est connue pour ses forĂȘts denses ; en 1997, 70 Ă 80 % de la surface Ă©tait occupĂ©e soit par de la forĂȘt vierge, soit des forĂȘts secondaires, rĂ©guliĂšrement dĂ©frichĂ©es puis qui se reconstituent aprĂšs avoir Ă©tĂ© laissĂ©es Ă lâabandon par les cultures sur brĂ»lis[33]. LâextrĂȘme nord est occupĂ© par les montagnes de la cordillĂšre annamitique ; la rĂ©gion est caractĂ©risĂ©e par de denses forĂȘts tempĂ©rĂ©es sempervirentes, des sols assez pauvres et une abondante faune sauvage[34]. Les hauts plateaux basaltiques vallonnĂ©s entre les riviĂšres TonlĂ© San et le TonlĂ© Srepok hĂ©berge la majeure partie de la population du Rotanah Kiri, des forĂȘts secondaires et des sols rouges fertiles[35]. Au sud du TonlĂ© Srepok sâĂ©tend une zone plate occupĂ©e par une forĂȘt tropicale de feuillus[34]. Les frontiĂšres orientale avec le ViĂȘt Nam et occidentale avec la province de Stoeng Treng abritent un mĂ©lange de forĂȘts sempervirentes et tropicales humides[35].
Certains des Ă©cosystĂšmes les plus diversifiĂ©s de forĂȘts tropicales humides et dâĂ©tages montagnards de toute lâAsie du Sud-Est se trouvent dans le Rotanah Kiri[36]. Une Ă©tude de 1996 portant sur deux sites du Rotanah Kiri et un de la province de Mondol Kiri ont rĂ©pertoriĂ© 44 espĂšces de mammifĂšres, 76 oiseaux et 9 reptiles[37]. La faune locale comprend des Ă©lĂ©phants dâAsie, des ours malais, des tigres, des sangliers, des gaurs, des pygargues et des singes[21] - [38]. La rĂ©gion est aussi un site important pour la conservation de plusieurs sortes dâoiseaux en voie dâextinction, tels lâibis gĂ©ant ou le marabout argala[33]. La flore est elle aussi trĂšs variĂ©e ; des observations portant sur un demi hectare de forĂȘt ont permis dâinventorier 189 espĂšces dâarbres et 320 de plantes diverses[33].
PrĂšs de la moitiĂ© du Rotanah Kiri est occupĂ©e par des zones protĂ©gĂ©es[34] - [39] telles la rĂ©serve de Lumphat et le parc national de Virachey. MĂȘme si la province est surtout connue pour ses espaces vierges[21], le dĂ©veloppement rĂ©cent a engendrĂ© des problĂšmes environnementaux[8]. Le paysage est en train de se modifier, avec lâaccroissement de la population, lâintensification de lâagriculture et lâexploitation forestiĂšre[8]. LâĂ©rosion des sols sâaccĂ©lĂšrent et les microclimats se dĂ©gradent alors que lâabandon de lâhabitat traditionnel et le braconnage contribuent Ă appauvrir la biodiversitĂ© de la province[39].
Climat
Comme tout le reste du Cambodge, le Rotanah Kiri est soumis Ă un climat tropical et aux moussons avec une saison des pluies (environ 27 °C) de juin Ă octobre, une saison froide (24 °C) de novembre Ă fĂ©vrier et une saison sĂšche (plus de 30 °C) de mars Ă mai[38] - [40].Le Rotanah Kiri semble ĂȘtre lâendroit le plus froid de tout le royaume khmer[40], avec, comme tempĂ©ratures moyennes quotidiennes, une maximale Ă 34,0°C et une minimale Ă 22,1°C[41].
Les prĂ©cipitations sont elles dâĂ peu prĂšs 2 200 mm[42].
Des inondations sont fréquentes lors des saisons des pluies et sont en recrudescence depuis la mise en service du barrage de Yali Falls sur le Tonlé San[43] - [44] - [45].
Districts
Les 240 villages sont dissĂ©minĂ©s en 50 communes, elles-mĂȘmes rĂ©parties en 9 districts, dont plusieurs ont gardĂ© des noms issus du thaĂŻ ou des langues des minoritĂ©s de la province :
Code | District | Signification[46] - [47] - [48] - [49] | Communes[50] | Population (1998[35]) |
---|---|---|---|---|
1601 | Andoung Meas | "puits d'or" | Malik, Mai Hie, Nhang, Ta Lav | 6 896 |
1602 | Banlung | "village de Lung" | Kachanh, Labansiek, Yak Loum | 16 999 |
1603 | Bar Kaev | "village des joyaux" | Kak, Ke Chong, Laming, Lung Khung, Seung, Ting Chak | 11 758 |
1604 | Koun Mom | Serei Mongkol, Srae Angkrong, Ta Ang, Toen, Trapeang Chres, Trapeang Kraham | 8 814 | |
1605 | Lumphat | Chey Otdam, Ka Laeng, La Bang Muoy, La Bang Pir, Pa Tang, Seda | 10 301 | |
1606 | Ou Chum | "rigole du pourtour" | Cha Ung, Chan, Aekakpheap, Kalai, Ou Chum, Sameakki, L'ak | 11 863 |
1607 | Ou Ya Dav | "rigole de la grand-mĂšre Dav" ; Dav signifie "Ă©toile" en thaĂŻ | Bar Kham, Lum Choar, Pak Nhai, Pate, Sesant, Saom Thum, Ya Tung | 10 898 |
1608 | Ta Veaeng | "grand-pĂšre Veaeng" ; Veaeng signifie "long" | Ta Veaeng Leu, Ta Veaeng Kraom | 4 325 |
1609 | Veun Sai | utilisé comme prénom au Cambodge, l'étymologie en est obscure | Ban Pong, Hat Pak, Ka Choun, Kaoh Pang, Kaoh Peak, Kok Lak, Pa Kalan, Phnum Kok, Veun Sai | 12 389 |
Total | 50 communes | 94 243 |
Administration
La capitale provinciale est Banlung, aussi surnommĂ©e la « ville rouge » Ă cause du nuage de poussiĂšre de latĂ©rite qui lâenveloppe durant toute la saison sĂšche[17] - [51]. Elle a succĂ©dĂ© dans les annĂ©es 1970 Ă Lumphat qui depuis sa destruction par les bombardements de lâUS Air Force a perdu de son importance[17] - [52].
La direction de la province est faible, essentiellement Ă cause de lâĂ©loignement dâavec la capitale, des diversitĂ©s ethniques (les Khmers qui reprĂ©sentent environ 20 % de la population occupent 98 % des postes de lâadministration[28]) et de son image dâancien bastion des khmers rouges[24]. Le cadre lĂ©gal est quant Ă lui Ă©galement dĂ©risoire et lâappel Ă la justice est encore plus restreint que partout ailleurs au Cambodge[8]. En outre, les services administratifs sont inefficaces et insuffisants pour rĂ©pondre aux besoins de la province[8]. Le gouvernement cambodgien a lâhabitude dâaccepter lâaide substantielle des organisations non gouvernementales internationales Ćuvrant dans le Rotanah Kiri[24].
Le gouverneur actuel de la province est Pav Hamphan.
Aux Ă©lections communales de 2007, le PPC avait obtenu une victoire Ă©crasante dans la province.
PPC | PSR | FUNCINPEC | |
---|---|---|---|
Maires | 48 | 1 | 0 |
1er adjoints | 45 | 4 | 0 |
2e adjoints | 28 | 10 | 11 |
Conseillers | 98 | 6 | 2 |
Total | 219 | 21 | 13 |
Caroline Hugues, chercheuse en politique, laisse entendre que la toute-puissance du PPC dans les rĂ©gions rurales est peut-ĂȘtre dĂ» Ă la capacitĂ© des autoritĂ©s locales Ă rĂ©primer toute action collective alors quâen milieu urbain elles doivent composer avec les bailleurs de fonds internationaux et les organisations non gouvernementales qui soutiennent les partis dâopposition[54].
Au niveau lĂ©gislatif, Bou Thorng (PPC, membre de lâethnie Tampuan[21]) a obtenu le seul siĂšge de la province en jeu aux Ă©lections de 2008[55].
La gestion des villages comprend outre la partie administrative, une composante traditionnelle. La forme coutumiĂšre de gouvernement, basĂ©e sur les anciens, et les autres institutions indigĂšnes prĂ©dominent dans les campagnes[36]. Les habitants de chaque village dĂ©signent un ou plusieurs anciens chargĂ©s de gĂ©rer les affaires communales et les diffĂ©rents et de sâassurer que chacun respecte les traditions locales, notamment en termes dâutilisations des terrains et des ressources[36]. Ces anciens ne jouent pas un rĂŽle dâautocrate mais sont plus considĂ©rĂ©s comme des donneurs de conseils respectĂ©s qui cherchent Ă favoriser autant que possible un consensus en cas de conflit[36]. Ce sont souvent des hommes, mais les femmes jouent elles aussi un rĂŽle dans la gestion des communautĂ©s et de leurs ressources[36]. Chaque bourgade peut aussi avoir un chef de village, nommĂ© par lâadministration centrale et dont le rĂŽle est de faire le lien entre les services publics et le village, mais qui nâa aucune autoritĂ© et dont la fonction nâest pas clairement connue des villageois[36].
Ăconomie
La grande majoritĂ© des indigĂšnes vivent dâune agriculture vivriĂšre, pratiquant le brĂ»lis[56] et une exploitation itinĂ©rante[16] - [57]. Beaucoup de familles passent Ă une agriculture commerciale et se spĂ©cialisent dans la noix de cajou[51], lâarachide, la mangue ou le tabac, un mouvement qui tend Ă sâaccĂ©lĂ©rer ces derniĂšres annĂ©es[25] - [58].
Les villageois du Rotanah Kiri ont traditionnellement peu de contact avec lâĂ©conomie de marchĂ©[33]. Le troc reste trĂšs rĂ©pandu et jusquâĂ trĂšs rĂ©cemment, les Khmers Loeu nâavaient tendance Ă se rendre sur les marchĂ©s quâune fois par an[33]. Jusquâen 2005, le revenu moyen mensuel avoisinait les 5$ US mensuels ; aujourdâhui, des biens tels les motocyclettes, les tĂ©lĂ©viseurs ou les machines Ă karaokĂ© sont des marchandises trĂšs convoitĂ©es[24].
On trouve aussi, autour de Banlung, des vaste champs dâarachides, de cafĂ© ou de noix de cajou, aux mains de riches Cambodgiens ou Vietnamiens[57].
Enfin, une agriculture Ă plus grande Ă©chelle concerne les plantations de palmiers, de maĂŻs et dâhĂ©vĂ©as[51] - [57].
Les autres activitĂ©s Ă©conomiques sont lâextraction de pierres prĂ©cieuses[21], lâexploitation forestiĂšre et des activitĂ©s commerciales Ă faible Ă©chelle[35]. Les gemmes sont gĂ©nĂ©ralement extraites par des moyens traditionnels, c'est-Ă -dire en creusant des trous et des galeries individuels et en retirant manuellement les pierres. Toutefois, les mĂ©thodes industrielles sont apparues rĂ©cemment dans la province[59] - [60] - [61].
Le commerce du bois, notamment lâillĂ©gal, gĂ©nĂšre des problĂšmes non seulement environnementaux, mais aussi de spoliation fonciĂšre. Les trafics, aux mains des militaires cambodgiens et des exploitants vietnamiens sont bien implantĂ©s dans le Rotanah Kiri[62]. En 1997, on estimait Ă 300 000 mÂł le volume illĂ©galement exportĂ© au ViĂȘt Nam, alors que la limite lĂ©gale avait Ă©tĂ© fixĂ©e Ă 36 000 mÂł[63]. John Dennis, un anthropologue travaillant pour la banque asiatique de dĂ©veloppement, a dĂ©crit la gestion forestiĂšre du Rotanah Kiri comme une « urgence humanitaire »[63].
Transports
MĂȘme si aujourdâhui encore les Ă©lĂ©phants sont parfois utilisĂ©s pour les transports de marchandises[21] - [38], les chars Ă bĆufs et les motocyclettes sont les deux moyens de locomotions les plus courants du Rotanah Kiri[64].
Si le systĂšme routier est en meilleur Ă©tat que dans certaines autres parties du Cambodge, il nâen demeure pas moins trĂšs prĂ©caire[65] et il faut par exemple compter, en saison sĂšche, une bonne journĂ©e en bus, en pick-up ou en camion pour faire, via Stoeng Treng, les quelque 600 kilomĂštres[66] qui sĂ©parent Phnom Penh de Banlung[67] - [68].
En a dĂ©marrĂ© la construction de la route nationale 78, qui doit relier Banlung Ă la frontiĂšre vietnamienne et qui devrait accroĂźtre les Ă©changes commerciaux entre le ViĂȘt Nam et le Cambodge[69] - [70].
Il y a un petit aĂ©roport Ă Banlung[71], mais les vols rĂ©guliers vers le Rotanah Kiri ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en 2008[72].
Tourisme
LâintĂ©rĂȘt du Rotanah Kiri provient essentiellement de ses paysages naturels qui ont pour la plupart Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s Ă lâĂ©tat sauvage[21] - [67] et des villages traditionnels des ethnies Khmer Loeu[66].
Lâindustrie touristique y est en expansion rapide[73] - [74]. Ainsi, en 2001, la province nâa accueilli que 2 000 visiteurs, alors que pour les neuf premiers mois de 2008, il y en avait dĂ©jĂ eu plus de 90 000[73] - [75]. La stratĂ©gie de dĂ©veloppement de lâactivitĂ© vise Ă encourager lâĂ©cotourisme[66] - [76], mais cet essor ne va pas sans poser des problĂšmes car les communautĂ©s locales ne perçoivent quâune faible part du revenu gĂ©nĂ©rĂ© et parfois les guides emmĂšnent les excursionnistes dans des villages sans le consentement de leurs habitants, perturbant par lĂ leur mode de vie traditionnel[77]. Quelques initiatives ont Ă©tĂ© prises pour rĂ©gler ces difficultĂ©s : un comitĂ© provincial a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour tenter de veiller Ă ce que le tourisme ne soit pas destructif, et des programmes permettent dâenseigner les bases de lâAnglais et de la gestion aux populations indigĂšnes[75].
En attendant, la plupart des visiteurs logent Ă Banlung, le seul endroit offrant des commerces et des hĂŽtels plus ou moins conformes aux standards occidentaux en quantitĂ© suffisante[78]. De lĂ , ils partent en excursion vers les villages Khmers Loeu, la jungle, les chutes dâeau, les mines de pierres prĂ©cieuses ou dâautres curiositĂ©s[51].
Les principales « attractions » accessibles depuis Banlung sont :
- les mines de pierres précieuses de Bokéo, à 36 kilomÚtres de Banlung[78].
- les villages des tribus montagnardes KhmĂšres Loeu[56].
- Phnom Svay et le Bouddha couchĂ© du Wat Rahtanharahm, lieu de pĂšlerinage rĂ©putĂ© au pied du mont Eisey Patamak, Ă 2 kilomĂštres Ă lâouest de Banlung[79].
- Les chutes dâeau de Cha Ong (25 mĂštres de haut, Ă 2 kilomĂštres Ă lâouest de Banlung)[80], Kan Chang (12 mĂštres de haut, Ă 6 kilomĂštres au sud-est de Banlung)[81], Ka Tieng (10 mĂštres, Ă 7 kilomĂštres au sud-est de Banlung)[82] et de Sean Lae (4 niveaux de 4 mĂštres chacun, Ă 26 kilomĂštres au sud de Banlung)[83], pendant la saison des pluies, quand les niveaux sont Ă leur apogĂ©e[52].
- La rĂ©serve naturelle de Lumphat, Ă 37 kilomĂštres au sud de Banlung et qui sâĂ©tend sur 250 000 hectares[84].
- Le parc national de Virachey, dans la jungle, Ă 37 kilomĂštres au nord-est de Banlung, prĂšs des frontiĂšres laotienne et vietnamienne[85].
- Le lac de cratĂšre de Yak Loum[56] - [86].
- lâexcursion Ă dos dâĂ©lĂ©phant vers les chutes dâeau, les villages Khmers Loeu ou le lac de Yak Loum[56].
DĂ©mographie
En 2008, le Rotanah Kiri avait une population dâĂ peu prĂšs 150 000 habitants, soit une augmentation de 59 % par rapport aux chiffres de 1998[87]. Cette croissance est surtout due Ă lâimmigration de Khmers des plaines[88]. En 2008, les habitants contribuaient pour 1,1 % Ă lâensemble de la population cambodgienne, alors que la densitĂ© de 13,9 individus au kmÂČ est plus de cinq fois infĂ©rieure Ă la moyenne nationale[87]. La population est trĂšs clairsemĂ©e, avec la plupart des rĂ©sidents occupant des villages de 100 Ă 300 personnes[89]. Environ 70 % des habitants sont dans les montagnes, alors que pour les 30 % restants, la moitiĂ© vie en milieu urbain et que lâautre moitiĂ© a investi les plaines et le bord des cours dâeau oĂč ils pratiquent la riziculture pluviale et sâadonnent Ă des activitĂ©s commerciales[33]. Banlung, la capitale provinciale, situĂ©e au centre de la zone montagneuse est de loin la plus importante agglomĂ©ration avec ses quelque 25 000 habitants[72]. Les autres villes de taille significatives sont Veun Sai, au nord et Lumphat au sud, avec des populations de respectivement 2 000 et 3 000 rĂ©sidents[66] - [72].
Le recensement de 1998 a montrĂ© que 44,4 % des habitants avaient 14 ans ou moins, 52,1 % entre 15 et 64 ans et 3,5 % 65 ans ou plus ; 49,2 % Ă©taient des hommes, 50,8 % des femmes[35]. Parmi les rĂ©sidents du Rotanah Kiri ĂągĂ©s de 15 ans et plus, 20,9 % nâont jamais Ă©tĂ© mariĂ©s, 71,6 % sont mariĂ©s, 5,1 % sont veufs et 2,4 % sont divorcĂ©s ou sĂ©parĂ©s[35]. Les foyers ont une moyenne de 5,6 membres et 87,5 % sont dirigĂ©s par des hommes[35].
Alors que les montagnes sont restĂ©es inhabitĂ©es pendant plus de mille ans, elles ont Ă©tĂ© investies ces 200 derniĂšres annĂ©es par plusieurs groupes des plaines[52]. Le recensement de 1998 est la derniĂšre Ă©tude connue concernant la diversitĂ© ethnique de la province. Elle montre que les Khmers Loeu reprĂ©sentaient environ 70 % de la population[88]; toutefois, il sâagit lĂ dâun nom gĂ©nĂ©rique qui regroupe des peuplades trĂšs diffĂ©rentes. On y trouve notamment les Tampuan (24,3 % des rĂ©sidents), mais aussi les JaraĂŻ (17,1 %), les Kreung (16,3 %), les Bru (7,0 %), les Kachok (2,7 %), les Kavet (1,9 %), les Kuy (0,5 %) et des Lun (0,1 %)[88]. Les autres ethnies reprĂ©sentĂ©es sont les Khmers (19,1 %), les Lao (9,6 %), les Kinh (Vietnamiens, 0,7 %), les Cham (0,6 %) et des Chinois (0,3 %)[88]. Depuis, lâimmigration venant des autres provinces du Cambodge sâest accĂ©lĂ©rĂ©e, ce qui a du augmenter la proportion de reprĂ©sentants de lâethnie khmĂšre, mĂȘme si aucun chiffre officiel nâest pour le moment venu confirmer cette tendance[8]. Bien que la langue officielle du Rotanah Kiri soit le khmer, chaque groupe a son propre langage[30] - [90] et moins de 10 % des Khmers Loeu parlent couramment la langue nationale[91].
Santé
Les indicateurs de santĂ© du Rotanah Kiri sont les pires de tout le Cambodge[92] - [93]. Le paludisme, la tuberculose, les parasites intestinaux, le cholĂ©ra, les diarrhĂ©es et dâautres maladies quâil serait facile de prĂ©venir par une vaccination, telles la rougeole, sont endĂ©miques[89] - [92]. Ă noter, concernant la malaria que si Banlung est exempt de moustiques[94], ceux quâon trouve dans la forĂȘt transmettent le paludisme de type falciparum qui est une des formes les plus virulentes si on ne le soigne pas Ă temps[94].
La province dĂ©tient Ă©galement les plus hauts taux du pays en termes de forte malnutrition[89] ainsi que de mortalitĂ© infantile et maternelle[89], avec par exemple 22,9 % des enfants qui meurent avant lâĂąge de cinq ans[95]. Les causes de cet Ă©tat sanitaire prĂ©caire sont multiples et comprennent outre la pauvretĂ©, lâĂ©loignement physique, les barriĂšres culturelle et de la langue qui pĂ©nalisent les Khmers Loeu quand ils veulent se faire soigner, la faiblesse des infrastructures, la difficultĂ© dâaccĂšs Ă lâeau, le manque de motivation du personnel mĂ©dical et des facteurs environnementaux qui sâexacerbent, comme la dĂ©gradation progressive des ressources naturelles, la baisse de la production agricole et lâimmigration interne[89] - [92].La province nâa quâun seul hĂŽpital, 10 centres de santĂ© et 17 postes de soins[96] - [97].
Ăducation
Le niveau dâĂ©ducation, spĂ©cialement chez les Khmers Loeu, est assez bas. Une Ă©tude de 2002 portant sur 6 villages a montrĂ© que moins de 10 % des habitants ont frĂ©quentĂ© une Ă©cole primaire[98]. Seuls 23,5 % de la population est alphabĂ©tisĂ©e (Ă comparer aux 67,3 % de la moyenne nationale) avec des taux plus faibles pour ceux qui ne vivent pas dans le district de Banlung (15,7 %) et parmi les femmes (15,3 %)[87].
Des initiatives dâĂ©ducation bilingues ont Ă©tĂ© entreprises depuis 2002, avec des cours qui dĂ©butent dans les langues maternelles et passent progressivement en Khmer ; les premiers rĂ©sultats semblent encourageants[91] - [99]. Ce programme vise Ă ouvrir lâĂ©ducation aux locuteurs des parlers locaux mais aussi dâencourager les Khmers Loeu Ă sâimmiscer dans les affaires politiques et Ă©conomiques nationales[91].
DĂ©veloppement
Le Rotanah Kiri est une des provinces les moins développée de tout le Cambodge[8].
La plupart des habitants (61,1 %) cherchent lâeau dans les riviĂšres, les torrents, les Ă©tangs ou captent lâeau de pluie ; la plupart des autres (32,3 %) disposent dâun puits[100]. Seuls 5,5 % ont une eau provenant dâune source que lâon peut considĂ©rer comme correcte dâun point de vue sanitaire (eau en bouteille, nappe phrĂ©atique non polluĂ©eâŠ)[100].
La majoritĂ© des foyers utilisent des lampes Ă pĂ©trole ou dâautres sources telles des lampes Ă huile pour sâĂ©clairer ; trĂšs peu (39,5 % dans le district de Banlung, 2,1 % ailleurs) disposent de toilettes[101].
La quasi-totalité (96,2 %) utilise du bois pour cuire leurs plats[35].
Plusieurs organisations non gouvernementales dont Oxfam International Ćuvrent dans la province et tentent dâamĂ©liorer la santĂ© et les conditions de vie[102].
Culture
MĂȘme si chaque groupe ethnique de la province a ses propres coutumes et son organisation sociale[35], des analogies existent. GĂ©nĂ©ralement, les Khmers Loeu pratiquent une agriculture vivriĂšre, itinĂ©rante et basĂ©e sur le brĂ»lis dans des petits villages de 30 Ă 70 familles nuclĂ©aires[78]. Chaque village est dirigĂ© collectivement et administre un territoire forestier dont les limites ne sont pas clairement dĂ©marquĂ©es[25]. Chaque famille se voit ainsi allouer entre 1 et 2 hectares de terres cultivĂ©es et 5 et 6 hectares de friches[103]. Le cycle des cultures itinĂ©rantes est gĂ©nĂ©ralement de 10 et 15 ans[8]. Les villageois augmentent leurs revenus par un peu de chasse, de pĂȘche et de cueillette sur de grandes Ă©tendues[104].
Le rĂ©gime alimentaire des Khmers Loeu est largement dĂ©pendant de ce quâils peuvent rĂ©colter et cueillir[105] - [106]. De plus, de nombreux interdits limitent les choix alimentaires, en particulier parmi les femmes enceintes, les enfants et les malades[105]. La principale ressource reste le riz, mĂȘme si la plupart des familles souffrent de pĂ©nurie pendant les six mois qui prĂ©cĂšdent les rĂ©coltes[106]. Certaines familles, afin de rĂ©duire lâampleur de ce problĂšme se sont essayĂ©es Ă la culture du maĂŻs voire des pommes de terre, du manioc ou du taro[106]. Les protĂ©ines sont rares dans lâalimentation de la plupart des Khmers Loeu[106] ; leur principales sources demeurent le gibier ou les poissons, mais des petits animaux comme les rats ou les insectes sont parfois mangĂ©s[106]. Les animaux domestiques comme les cochons, les vaches ou les buffles ne sont mangĂ©s que lors des sacrifices[106]. Lors de la saison des pluies, une grande variĂ©tĂ© de lĂ©gumes (gĂ©nĂ©ralement, ils ne sont pas cultivĂ©s) et de feuilles sont cueillis dans la forĂȘt[106]. Les fruits habituellement consommĂ©s sont les bananes, les jaquiers, les papayes et les mangues[106].
Les maisons en milieu rural sont construites dans des clairiĂšres gagnĂ©es sur la forĂȘt[107] et faites de bambou, de rotin, de bois et de feuilles, le tout cueilli dans les bois environnants ; elles sont gĂ©nĂ©ralement construites pour trois ans[33]. Lâorganisation spatiale du village dĂ©pend du groupe ethnique[36]. Les hameaux Kreung sont disposĂ©s de maniĂšre circulaire autour dâune maison commune centrale[107]. Dans les villages JaraĂŻ, de grandes maisons sont habitĂ©es par des familles Ă©largies, avec chacune dâentre elles divisĂ©es en de plus petits compartiments sĂ©parĂ©s par des cloisons de bambou[108]. Les villages Tampuan suivent lâun ou lâautre de ces modĂšles[36]. Les frontons des maisons sont ornĂ©s de motifs gĂ©omĂ©triques faits de bambous tressĂ©s et dont la forme dĂ©pend de lâethnie[108]. On y dort la tĂȘte Ă lâest, car câest lĂ que rĂ©sident les esprits[108]. Câest aussi du cĂŽtĂ© est des maisons que sont entreposĂ©es les jarres dâalcool de riz[108]. JusquâĂ une Ă©poque rĂ©cente, ces bourgades Ă©taient protĂ©gĂ©es par des palissades et des piĂšges de bambous[107]. Ă lâextĂ©rieur, se trouve un point dâeau oĂč les habitants se retrouvent pour sâapprovisionner et se baigner[107].
Toujours en dehors des villages, se trouvent les cimetiĂšres oĂč se dĂ©roulent de nombreuses cĂ©rĂ©monies de sacrifices, de libations et dâoffrandes de nourriture afin dâaider les dĂ©funts Ă rejoindre le monde des esprits[109]. Les tombeaux sont finement dĂ©corĂ©s en suivant des canons qui varient suivant lâethnie[78] - [109].
Concernant les mĆurs, les Khmers Loeu sont moins prudes que ceux des plaines, notamment pour le passage de lâadolescence Ă lâĂąge adulte[110]. Ainsi, lorsque les filles deviennent pubĂšres, leurs pĂšres leur construisent une « maison de cĂ©libataire » Ă cĂŽtĂ© du foyer familial, oĂč elles peuvent recevoir qui elles veulent[110] - [111]. Ă noter que chez les Kreung les garçons ont eux aussi leurs maisons de cĂ©libataires[78] - [110].
Quasiment tous les Khmers Loeu sont animistes et leur cosmologie est liĂ©e aux Ă©lĂ©ments naturels[30]. Selon les croyances locales, certaines forĂȘts sont habitĂ©es par des esprits et il est interdit dây couper quoi que ce soit[39]. Outre les forĂȘts, des formations rocheuses, des chutes dâeau, des Ă©tangs ou une partie de la vĂ©gĂ©tation peuvent ĂȘtre habitĂ©s pas des esprits[36]. Les principales fĂȘtes sacrificielles ont lieu en mars et avril, quand les champs ont Ă©tĂ© choisis et prĂ©parĂ©s pour la nouvelle saison des plantations[106]. Des missionnaires sont prĂ©sents dans la province et ont rĂ©ussi Ă convertir quelques khmers Loeu au christianisme[112] - [113]. Alors que les reprĂ©sentants de lâethnie khmĂšre pratiquent le bouddhisme theravÄda[13] - [30], les quelques Chams qui peuplent la rĂ©gion sont restĂ©s musulmans[112].
Ă cause de la forte prĂ©valence de la malaria et de son Ă©loignement des centres rĂ©gionaux, le Rotanah Kiri est restĂ© isolĂ© des influences occidentales jusquâĂ la fin du XXe siĂšcle[34]. Des bouleversements culturels ont nĂ©anmoins eu lieu ces derniĂšres annĂ©es, en particulier prĂšs des routes et des chefs-lieux de district ; ces changements sont attribuĂ©s aux contacts avec les immigrants des plaines, les fonctionnaires du gouvernement et les militants des organisations non gouvernementales[88]. Lâhabillement et lâalimentation se standardisent et les chants traditionnels sont peu Ă peu supplantĂ©s par la musique khmĂšre[88]. Beaucoup de villageois ont aussi observĂ© une perte du respect envers les ainĂ©s et un accroissement du clivage entre les jeunes et les anciens[88]. Les nouvelles gĂ©nĂ©rations deviennent rĂ©ticentes Ă se conformer aux coutumes traditionnelles et arrĂȘtent de croire aux esprits[88].
Notes et références
- (en) Ian Glover et Peter S. Bellwood, Southeast Asia : from prehistory to history, New York, RoutledgeCurzon, , 376 p. (ISBN 978-0-415-29777-6, lire en ligne)
- (en) Indigenous Peoples/ethnic Minorities and Poverty Reduction : Cambodia, Asian Development Bank, , 80 p. (ISBN 978-971-561-437-5, lire en ligne)
- (en) Geographer, Office of Research in Economics and Science, Bureau of Intelligence and Research, « International Boundary Study n° 32 Cambodia â Laos Boundary », sur The Florida State University, US Department of State, (consultĂ© le )
- (fr) Marc Ferro, Le livre noir du colonialisme : XVIe - XXIe siĂšcle, de l'extermination Ă la repentance, Hachette, , 1124 p. (ISBN 978-2-01-279183-1)
- (en) Martin Stuart Fox, A history of Laos : The construction of Laos as a modern nation state dates only from 1945..., Cambridge University Press, , 272 p. (ISBN 978-0-521-59746-3, lire en ligne)
- (fr) Pierre-Régis Martin et Dy Dathsy, Parler le cambodgien, comprendre le Cambodge : un livre, une méthode, un lien, Régissy, , 374 p. (ISBN 2-9514195-0-3)
- (en) Dhirendra K. Vajpeyi, Deforestation, environment, and sustainable development : a comparative analysis, Westport, Conn., Greenwood Press, , 272 p. (ISBN 978-0-275-96989-9, lire en ligne)
- (en) Andrea Straub et Per RonnÄs, Institutions, livelihoods, and the environment : Change and Response in Mainland Southeast Asia, Nordic Institute of Asian Studies Press, , 206 p. (ISBN 978-87-87062-98-5, lire en ligne)
- (en) David Porter Chandler, The Tragedy of Cambodian History : Politics, War, and Revolution Since 1945, Yale University Press, , 414 p. (ISBN 9780300057522, présentation en ligne)
- (en) Marie Alexandrine Martin (trad. Mark W. McLeod), Cambodia : a shattered society, University of California Press, , 383 p. (ISBN 978-0-520-07052-3, lire en ligne)
- (en) Arthur J. Dommen, The Indochinese experience of the French and the Americans : Nationalism and Communism in Cambodia, Laos, and Vietnam, Indiana University Press, , 1168 p. (ISBN 978-0-253-33854-9, lire en ligne)
- (en) David P. Chandler, Brother number one : a political biography of Pol Pot, Westview Press Inc, , 280 p. (ISBN 978-0-8133-3510-0, lire en ligne)
- (en) Philip Short, Pol Pot : Anatomy of a Nightmare, Henry Holt and Co, , 560 p. (ISBN 978-0-8050-8006-3)
- (en) Henry A Kissinger, Ending the Vietnam War : A History of America's Involvement in and Extrication from the Vietnam War, Simon & Schuster, , 640 p. (ISBN 978-0-7432-1532-9)
- (fr) William Shawcross (trad. Françoise Bonnet), Une Tragédie sans importance : Kissinger, Nixon et l'anéantissement du Cambodge [« Sideshow »], F. Adel, , 438 p. (ISBN 9782715802186)
- (en) « About Ratanakiri », sur Welcome to Ratanakiri (consulté le )
- (fr) « Ratanakiri - Banlung », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (en) Kenton J. Clymer, The United States and Cambodia, 1969-2000 : A Troubled Relationship, Routledge, , 240 p. (ISBN 978-0-415-32602-5, lire en ligne)
- (en) Elizabeth Becker, When the War was Over : Cambodia and the Khmer Rouge Revolution, US, PublicAffairs, , 632 p. (ISBN 978-1-891620-00-3)
- (en) Emily Ann Vargas-BarĂłn et Hernando Bernal AlarcoĆ, From bullets to blackboards : education for peace in Latin America and Asia, Inter-American Development Bank, , 284 p. (ISBN 978-1-931003-99-5)
- (fr) Frank Chauvery, Dominique Auzias et Jean-Paul Labourdette, Cambodge, Paris, le Petit Futé, , 422 p. (ISBN 978-2-7469-2595-3)
- (en) Craig Etcheson, After the killing fields : lessons from the Cambodian genocide, Greenwood Press, , 272 p. (ISBN 978-0-275-98513-4, lire en ligne)
- (fr) Marek Sliwinski, Le Génocide Khmer rouge : une analyse démographique, L'Harmattan, coll. « Recherches asiatiques », , 174 p. (ISBN 978-2-7384-3525-5, lire en ligne)
- (en) Regan Suzuki, « The Intersection of Decentralization and Conflict in Natural Resource Management: Cases from Southeast Asia », International Development Research Centre, (consulté le )
- (en) Asian Development Bank, « Untangling the Web of Human Trafficking and Unsafe Migration in Cambodia and Lao PDR », SEAGEN Waves, Volume 2, Issue 1, (consulté le )
- (en) Diana Vinding, The Indigenous World 2004, IWGIA, , 472 p. (ISBN 978-87-90730-83-3, lire en ligne)
- (en) Sille Stidsen, The Indigenous world : Volume 2006, S.l., IWGIA, , 450 p. (ISBN 978-87-91563-18-8, lire en ligne)
- (en) Stephen R. Tyler, Comanagement of natural resources : local learning for poverty reduction, International Development Research Centre, coll. « In Focus », , 106 p. (ISBN 978-1-55250-328-7, présentation en ligne)
- (en) Vong Sokheng, « Ratanakkiri ethnic minorities to protest against land grabs », Phnom Penh Post,â
- (en) Stephen R. Tyler, Communities, livelihoods and natural resources : action research and policy change in Asia, International Development Research Centre, , 450 p. (ISBN 978-1-85339-638-0)
- (en) Human Rights Watch, « Cambodia: Protect Montagnard Refugees Fleeing Vietnam », (consulté le )
- (en) « Geography », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) Camille Bann, « An Economic Analysis of Tropical Forest Land Use Options, Ratanakiri Province, Cambodia », International Development Research Centre, (consulté le )
- (en) Stephen Joseph Walsh et Kelley A. Crews-Meyer, Linking people, place, and policy : a GIScience approach, Kluwer Academic Publishers, , 360 p. (ISBN 978-1-4020-7003-7, lire en ligne)
- (en) Cambodian National and Provincial Resources Data Bank, « Ratanak kiri Provincial Resources », (consulté le )
- (en) Graeme Brown, Jeremy Ironside, Mark Poffenberger et Alistair Stephens, Forest stewardship in Ratanakiri : linking communities and government, Community Forestry International, , 79 p. (lire en ligne)
- (en) Ajay Desai et Lic Vuthy, « Status and Distribution of Large Mammals in Eastern Cambodia », Flora and Fauna International, Worldwide Fund for Nature & IUCN - World Conservation Union, (consulté le )
- (fr) « Ratanakiri - Présentation », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (en) Mark Poffenberger et Suraya Affif, Karan Aquino, Claudia D'Andrea, Jeff Campbell, Sara Colm, Rachel Dechaineux, Joost Foopes, Hubert de Foresta, Jeff Fox, Doug Henderson, Anan Kanchanapan, Southone Ketphanh, Karen E. Lawrence, Muayat Ali Muhshi, Thomas Sikor, Kol Vathana, Peter Walpole, « Communities and forest management in Southeast Asia », international Working Group on Community Involvement in Forest Management, (consulté le )
- (en) « Climate », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) Men Sothy et Chhun Sokunth, « Temperature », Crop Monitoring and forcasting Bulletin, no 5,â (lire en ligne)
- (en) Men Sothy et Chhun Sokunth, « Rainfall Situation », Crop Monitoring and forcasting Bulletin, no 5,â (lire en ligne)
- (en) Shun'ichi Teranishi, The state of the environment in Asia 2005/2006, Tokyo, Springer-Verlag, , 385 p. (ISBN 978-4-431-25028-9, lire en ligne)
- (en) An Lu, « Officials: Cambodia's Ratanakiri severely flooded, Mekong may burst banks », Agence Chine Nouvelle,â (lire en ligne)
- (en) Australian Mekong Resource Centre, « Yali Falls Dam : Impacts on Ratanakiri Province, Cambodia », (consulté le )
- (fr) Saveros Lewitz, « La toponymie khmĂšre », Bulletin de l'Ăcole française d'ExtrĂȘme-Orient, vol. 53, nos 53-2,â , p. 377-450 (lire en ligne)
- (fr) Gabrielle Martel, Saveros Lewitz et Jules-E. Vidal, « Notes ethnobotaniques sur quelques plantes en usage au Cambodge », Bulletin de l'Ăcole française d'ExtrĂȘme-Orient, vol. 55, nos 55-1,â , p. 171-232 (lire en ligne)
- (fr) Saveros Lewitz et Bruno Rollet, « Lexique des noms dâarbres et dâarbustes au Cambodge », Bulletin de l'Ăcole française d'ExtrĂȘme-Orient, vol. 60, nos 60-1,â , p. 113-162 (lire en ligne)
- (fr) Saveros Pou, Dictionnaire vieux khmer-français-anglais : An Old Khmer-French-English Dictionary, Editions L'Harmattan, coll. « Les introuvables », , 734 p. (ISBN 978-2747573450)
- (en) (en) « Cambodia e-Gov Homepage â Ratanak Kiri Province » (consultĂ© le )
- (fr) « Ratanakiri, le trek commando dans la jungle », Melina & Mike around the world, sur over-blog.com, (consulté le )
- (fr) « Cambodge â Ratanakiri â province des minoritĂ©s ethniques », sur UBATS â Hors pistes (consultĂ© le )
- (en) National Election Committee, « Official Results of the 2007 Commune Councils Election », (consulté le )
- (en) Caroline Hughes, The political economy of Cambodia's transition, 1991-2001, RoutledgeCurzon, , 272 p. (ISBN 978-0-7007-1737-8)
- (en) « Liste des députés », Ambassade royale du Cambodge en France, (consulté le )
- (fr) « Ratanakiri â Banlung, Cambodia Travel Blog », sur TravelPod, (consultĂ© le )
- (en) « Economy », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) Connie Levett, « New world mysteries test Cambodia's lost tribe », The Age,â (lire en ligne)
- (en) « Bleak outlook for Cambodian gem diggers as mining firms move in », Agence France Presse,â
- (en) Bou Saroeun et Phelim Kyne, « A questionable gem search », Phnom Penh Post,â
- (en) Leo Dobbs, « Fishing for gems with the northeastern highlanders », Phnom Penh Post,â
- (en) Peter Dauvergne, Loggers and degradation in the Asia-Pacific : corporations and environmental management, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Asia-Pacific Studies », , 216 p. (ISBN 978-0-521-00134-2, présentation en ligne)
- (en) John Dennis, « A Review of National Social Policies », Poverty Reduction & Environmental Management in Remote Greater Mekong Subregion (GMS) Watersheds Project (Phase I) (1999), Asian Development Bank, (consulté le )
- (en) Amanda Thomas, « Long-distance house calls Doctors here link up with patients in remote Cambodia via innovative system », Boston Globe,â (lire en ligne)
- (en) Andrew Spooner, Footprint Cambodia, Footprint Handbooks, , 5e Ă©d., 280 p. (ISBN 978-1-906098-15-5)
- (en) « Introduction », Ratanakiri Travel Guide, Tourism of Cambodia (consulté le )
- (fr) Angkor voyages, « Voyage au Ratanakiri », (consulté le )
- (fr) Emmanuelle Delsol, « Cambodge : livreur d'e-mails dans le Ratanakiri », 01 Informatique, no 1864,â
- (en) Hun Sen, « Selected Comments at Groundbreaking Ceremony to Build NR 78 between Baan Lung and O Yadao in the Province of Ratanakiri », sur http://www.cnv.org.kh, Cambodia New Vision, (consulté le )
- (en) United Nations Economic and Social Commission for Asia and the Pacific, « Project Profile of Priority Projects along the Asian Highway: Cambodia », (consulté le )
- (en) Beverley Palmer, The rough guide to Cambodia, Rough Guides, , 368 p. (ISBN 978-1-85828-837-6, lire en ligne)
- (en) Nick Ray et Daniel Robinson, Cambodia Travel Guide, Lonely Planet Publications, , 6e éd., 376 p. (ISBN 978-1-74104-317-4, présentation en ligne)
- (en) Sam Rith et Sebastian Strangio, « Besieged R'kiri minorities to reap benefits of growing ecotourism », Phnom Penh Post,â
- (en) Tom Vater, « Ratanakiri emerges », The Nation, travel,â (lire en ligne)
- (en) Diana Vinding, The Indigenous World 2002-2003, International Work Group for Indigenous Affairs, , 450 p. (ISBN 978-87-90730-74-1, présentation en ligne, lire en ligne)
- (en) Laura Summers, Far East and Australasia 2003, Routledge, coll. « Regional surveys of the world », , 34e éd., 1538 p. (ISBN 978-1-85743-133-9, lire en ligne)
- (en) United Nations Economic and Social Commission for Asia and the Pacific, The contribution of tourism to poverty alleviation : Escap Tourism Review. 25, United Nations, , 88 p. (ISBN 978-92-1-120445-2, présentation en ligne)
- (en) « Banlung City, Ratanakiri, Cambodia », City guides, sur Cambodia travel guides, Canby Publications Co., Ltd, (consulté le )
- (en) « What to see - Eisey Patamak Mountain or Phnom Svay », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Cha Ong Waterfall », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Ka Chanh Waterfall », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Ka Tieng Waterfall », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Ou'Sean Lair Waterfall », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Lumphat Wildlife Sanctuary », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Virochey National Park, Tonle San River & Beyond », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « What to see - Beung Yeak Loam », Ratanakiri travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) National Institute of Statistics, Ministry of Planning Phnom Penh, Cambodia, « General Population Census of Cambodia 2008 », Statistics Bureau & Director-General for Policy Planning (Statistical Standards) - Japan, (consulté le )
- (en) Conny van den Berg et Phat Palith, « On people, roads and land: Immigration and its consequences for Highland communities in Ratanakiri », Centre de recherches pour le développement international, (consulté le )
- (en) « Improving Access to Healthcare for Indigenous Women and Children in Rattanakiri », Health Unlimited, (consulté le )
- (en) « Constitution of the Kingdom of Cambodia », Cambodia e-Gov, (consulté le )
- (en) Amy B. M. Tsui et James W. Tollefson, Language policy, culture, and identity in Asian contexts, Routledge, , 283 p. (ISBN 978-0-8058-5693-4, présentation en ligne)
- (en) Riddell et Ebony, « Community-led safe motherhood advocacy, Ratanakiri, Cambodia », Journal of the Royal Society for the Promotion of Health, vol. 126, no 6,â
- (en) « Two-Way Tables - Setting the Stage for Equity-Sensitive Monitoring of the Health Millennium Development Goals », Center for International Earth Science Information Network, (consulté le )
- (fr) « Santé - Conseils santé », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (en) World Food Programme, « Food Security Atlas for Cambodia - Provincial Profile - Rattanakiri », United Nations (consulté le )
- (en) « Indigenous women working towards improved maternal health », Health Unlimited, (consulté le )
- (en) Ian Brown, Cambodia, vol. 22, Oxfam Professional, coll. « Oxfam Country Profiles », , 80 p. (ISBN 978-0-85598-430-4, présentation en ligne)
- (en) Chey Chap, « Bilingual education in Cambodia », Conference on Language Development, Language Revitalization, and Multilingual Education in Minority Communities in Asia, Bangkok, Thailand, 6 au 8 novembre 2003 (consulté le )
- (en) Anthony J. Liddicoat, Language planning and policy : issues in language planning and literacy, Clevedon, Multilingual Matters, coll. « Language Planning and Policy », , 271 p. (ISBN 978-1-85359-977-4, présentation en ligne)
- (en) Cambodia National Institute of Statistics, « 1998 Population Census of Cambodia: Main source of drinking water » (consulté le )
- (en) Cambodia National Institute of Statistics, « 1998 Population Census of Cambodia: Main source of light » (consulté le )
- (en) Gunilla Riska, « NGOs in the Greater Mekong Subregion: Involvement Related to Poverty Alleviation and Watershed Management - Cambodia », Poverty Reduction & Environmental Management in Remote Greater Mekong Subregion (GMS) Watersheds Project (Phase I), Mekonginfo, (consulté le )
- (en) Sidney Jones, Joseph Saunders et Malcolm Smart, Repression of Montagnards : conflicts over land and religion in Vietnam's Central Highlands, Human Rights Watch, , 193 p. (ISBN 978-1-56432-272-2, lire en ligne)
- (en) « Population », Ratanakiri Travel Guide, sur Tourism of Cambodia (consulté le )
- (en) « Food Taboos and Eating Habits amongst Indigenous People in Ratanakiri, Cambodia », Health Unlimited, (consulté le )
- (en) Prudence Hamade, « Indigenous Peoples Food Diary Ratanakiri Province Cambodia 2002-2003 », Health Unlimited, (consulté le )
- (fr) « Ethnographie - Village Khmer Loeu », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (fr) « Ethnographie - Maison traditionnelle », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (fr) « Ethnographie - Les rites funéraires », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (fr) « Ethnographie - Maisons de Célibataires », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (fr) « Revue de presse - Angers Femmes », sur Lodge Terres Rouges, (consulté le )
- (es) Jordi Calvet, « JĂłvenes pobres y sin futuro se hacen buscadores de piedras preciosas », el Confidencial,â (lire en ligne)
- (en) Kim Sovann, « Biodiversity and Protected Area Management Project », Information Management Unit, Department of Natural Resources Assessment and Environmental Data Management, Cambodia Ministry of Environment, (consulté le )
- (en) « General Population Census of the Kingdom of Cambodia 2019 », sur UNFPA Cambodia, (consulté le )