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Province de Rotanah Kiri

La province de Rotanah Kiri, également appelée Ratanakiri, est une province du nord-est cambodgien.

Rotanah Kiri
រតនគើរើ
Province de Rotanah Kiri
Image illustrative de l’article Province de Rotanah Kiri
Localisation de la province de Rotanah Kiri au Cambodge.
Administration
Pays Drapeau du Cambodge Cambodge
Type Province
Capitale Banlung
Districts 9
Communes 50
Villages 240
ISO 3166-2 KH-16
DĂ©mographie
Population 204 027 hab. (2019)
DensitĂ© 19 hab./km2
Rang 20e
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 13° 44â€Č nord, 107° 00â€Č est
Superficie 1 078 200 ha = 10 782 km2
Rang 9e

    Elle est occupĂ©e de longue date par des populations montagnardes collectivement dĂ©signĂ©es sous le nom de Khmer Loeu ("Khmer d’en haut"), terme qui regroupe en fait une douzaine de groupes distincts. Il s’agit de la seule province du Cambodge oĂč l’ethnie khmĂšre est minoritaire.

    À cause principalement de son enclavement, le Rotanah Kiri est une des rĂ©gions les moins dĂ©veloppĂ©es du Cambodge. Ses infrastructures sont trĂšs restreintes et le pouvoir du gouvernement local est trĂšs limitĂ©.

    Histoire

    Cambodge 1886
    Carte du Cambodge de 1866, Ă  l'Ă©poque oĂč le Rotanah Kiri appartenait au Siam.

    Des recherches ont rĂ©vĂ©lĂ© que la rĂ©gion est occupĂ©e depuis l’ñge du bronze, voire celui de la pierre et des Ă©changes commerciaux ont Ă©tĂ© dĂ©montrĂ©s entre les zones montagnardes et les villes du golfe de ThaĂŻlande au moins depuis le IVe siĂšcle[1]. Au dĂ©but de son histoire, la rĂ©gion fut rĂ©guliĂšrement occupĂ©e par l’Annam, le Champā, l’empire khmer ou le Siam, au grĂ© des conflits qui opposĂšrent ces empires sans toutefois qu’aucun d’entre eux ne daigne jamais y installer une administration centrale chargĂ©e de la contrĂŽler[2]. Du XIIIe au dĂ©but du XIXe siĂšcle, les villages Ă©taient frĂ©quemment la proie des marchands d’esclaves khmers, lao ou thaĂŻs qui venaient s’y approvisionner[1]. Au XVIIIe siĂšcle, la rĂ©gion fut conquise par un prince laotien, avant, au XIXe, d’ĂȘtre annexĂ©e par le Siam[3]. La contrĂ©e fut incorporĂ©e Ă  l’Indochine française en 1893[1]. Les Français construisirent d’énormes plantations d’hĂ©vĂ©as, notamment Ă  Labansiek, qui n’était pas encore devenu Banlung ; des travailleurs indigĂšnes furent rĂ©quisitionnĂ©s pour la construction et affectĂ©s Ă  la rĂ©colte du caoutchouc[2] - [4]. Bien qu’elles soient sous le contrĂŽle des Français, les terres qui forment l’actuel Rotanah Kiri avaient Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es du Siam au Laos, puis au Cambodge[3] - [5]. MĂȘme si certains groupes d’indigĂšnes rĂ©sistĂšrent au dĂ©part au pouvoir colonial, ils Ă©taient tous assujettis en 1953, Ă  la fin du protectorat[1].

    En 1959, Rotanah Kiri, jusqu’alors rattachĂ©e Ă  Stoeng Treng devient une province Ă  part entiĂšre[2]. Elle tire son nom de deux termes khmers (montagne (giri) et pierres prĂ©cieuses (rotna)), tous deux d'origine sanskrite et qui dĂ©crivent deux aspects par lesquels la province Ă©tait alors connue[5] - [6]. Dans les annĂ©es 1950 et 1960, Norodom Sihanouk lance une campagne de dĂ©veloppement et de « khmĂ©risation » dans le nord-est du Cambodge destinĂ© Ă  mettre les villages sous le contrĂŽle du gouvernement, Ă  limiter l’influence des rebelles dans les campagnes et « moderniser » les communautĂ©s indigĂšnes[1] - [7]. Certains indigĂšnes furent dĂ©placĂ©s dans les plaines oĂč on les contraignit Ă  s’éduquer Ă  la langue et Ă  la culture khmĂšres alors que dans le mĂȘme temps, des reprĂ©sentants de l’ethnie khmĂšre s’installaient dans la province. On Ă©difia des routes et on construisit de grosses plantations d’hĂ©vĂ©as[1] - [7]. Ayant Ă  subir de rudes conditions, voire du travail forcĂ© dans les plantations, beaucoup de Khmer Loeu quittent leur habitat traditionnel pour s’installer loin dans les villes de provinces[8]. En 1968, les tensions dĂ©bouchĂšrent sur des Ă©meutes de l’ethnie bru pendant lesquelles plusieurs Khmers furent tuĂ©s[9] - [10]. La rĂ©ponse du gouvernement fut brutale ; des centaines de villageois furent tuĂ©s et des habitations incendiĂ©es[9] - [11].

    Piste HĂŽ Chi Minh
    La piste HĂŽ Chi Minh qui permettait de ravitailler les maquis du FNL (ViĂȘt CĂŽng) via le sud-est du Laos et le Rotanah Kiri.

    Dans les annĂ©es 1960, les maquisards communistes, que le prince Norodom Sihanouk allait bientĂŽt appeler khmers rouges, exploitĂšrent le ressentiment des Khmer Loeu envers le gouvernement central pour s’allier Ă  eux[10] - [12]. Le parti communiste du KampuchĂ©a dĂ©plaça son siĂšge dans la province en 1966 et reçut l’appoint de plusieurs centaines de combattants montagnards[9] - [12]. À cette Ă©poque, la rĂ©gion Ă©tait le thĂ©Ăątre d’une forte activitĂ© Việt Cộng[13] ; les combattants s’y Ă©taient installĂ©s dans les annĂ©es 1940, et en , dans une confĂ©rence de presse, Norodom Sihanouk reconnaissait que le Rotanah Kiri Ă©tait devenu « de facto, un territoire Nord-vietnamien[13] - [14] ». De Ă  , les États-Unis mirent en Ɠuvre l’opĂ©ration Menu, une campagne de bombardement massif de la rĂ©gion, espĂ©rant couper les troupes communistes vietnamiennes de leurs sanctuaires[15] - [16]. C’est Ă  cette occasion que Lumphat, alors capitale provinciale fut entiĂšrement dĂ©truite et perdit dĂ©finitivement son importance au profit de Banlung qui devint le centre administratif[17]. Afin d’échapper aux destructions, les habitants durent quitter leurs villages pour chercher refuge et protection auprĂšs des khmers rouges[7] - [18]. Ceux-ci, qui au dĂ©part Ă©taient plutĂŽt bienveillants dans cette province, devinrent de plus en plus brutaux[19]. Les Khmers Loeu n’eurent bientĂŽt plus le droit d’utiliser leur propre langue ni de pratiquer leurs religions ou leurs coutumes traditionnelles qui devinrent considĂ©rĂ©es comme « anticommuniste » ; la vie et les repas en commun devinrent la rĂšgle et les rares Ă©coles durent fermer[20]. Les purges au sein des minoritĂ©s ethniques s’intensifiĂšrent et des milliers de rĂ©fugiĂ©s s’enfuirent au Laos et au ViĂȘt Nam[7] - [19], alors que des groupes de guĂ©rilla anti khmers rouges se dĂ©veloppent, dont celui de Taveng, emmenĂ© par un certain Bou Thorng qui deviendra dĂ©putĂ© de la province une trentaine d’annĂ©es plus tard[2] - [21]. De premiĂšres Ă©tudes semblent accrĂ©diter que 5 % de la population du Rotanah Kiri ont Ă©tĂ© victimes des khmers rouges, un chiffre de loin le plus bas de tout le Cambodge[22] - [23].

    AprĂšs la chute du rĂ©gime de Pol Pot, en 1979, la politique du nouveau gouvernement vis-Ă -vis du Rotanah Kiri peut ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme de la « nĂ©gligence bienveillante[8] ». Les Khmers Loeu furent autorisĂ©s Ă  retrouver leur mode de vie traditionnel, mais les autoritĂ©s ne rĂ©novĂšrent que peu d’infrastructures[8]. ContrĂŽlĂ©e par les Vietnamiens, l’administration provinciale n’avait que peu de contacts avec les communautĂ©s locales[8]. Toutefois, bien aprĂšs la chute de leur rĂ©gime, les rebelles khmers rouges continuĂšrent Ă  tenir les forĂȘts[24]. Si la plupart d’entre eux ont rendu les armes dans les annĂ©es 1990, des attaques le long des routes provinciales continuĂšrent jusqu’en 2002[24].

    L’histoire rĂ©cente du Rotanah Kiri est surtout marquĂ©e par la modernisation et les dĂ©fis aux modes de vie traditionnels qu’elle engendre[25] - [26]. Le gouvernement a remis les routes en Ă©tat, encouragĂ© le tourisme et l’agriculture et enfin a facilitĂ© l’immigration massive de Khmers des plaines vers la province[27] - [28]. L’amĂ©lioration du rĂ©seau routier et la stabilitĂ© politique on fait monter le prix des terrains et les litiges fonciers sont devenus un vrai problĂšme[26]. MĂȘme si une loi de 2001 permettait aux communautĂ©s indigĂšnes d’obtenir des titres de propriĂ©tĂ© collectifs pour leurs terres traditionnelles, plusieurs villageois sont devenus sans-abris[26]. Le gouvernement avait cĂ©dĂ© des concessions sur les terres traditionnellement occupĂ©es par les tribus montagnardes[27] - [28], mais des « ventes » avaient nĂ©anmoins eu lieu, souvent entachĂ©es de pots-de-vin Ă  de hauts fonctionnaires, de coercitions, de dĂ©sinformations et de menaces[26] - [29]. Toutefois, il semble que l’implication de plusieurs organisations non gouvernementales internationales ont fait diminuer les cessions abusives[30]. Dans les annĂ©es 2000, le Rotanah Kiri a dĂ» accueillir des centaines de rĂ©fugiĂ©s Degar qui fuyait les persĂ©cutions dans le ViĂȘt Nam voisin ; le gouvernement de Phnom Penh a Ă©tĂ© critiquĂ© pour avoir rapatriĂ© de force beaucoup de rĂ©fugiĂ©s[31].

    GĂ©ographie

    Carte Rotanah Kiri
    La carte du Rotanah Kiri, avec les routes en rouge.

    Le Rotanah Kiri est bordĂ© par le Laos au nord, le ViĂȘt Nam Ă  l’est et les provinces cambodgiennes de Mondol Kiri au sud et Stoeng Treng Ă  l’ouest[16] - [32]. Elle s’étend sur 10 782 kilomĂštres carrĂ©s[32].

    Sa gĂ©ographie est diversifiĂ©e, comprenant des collines, des montagnes, des plateaux, des plaines, des bassins versants, et des lacs de cratĂšre[21] - [32]. Deux riviĂšres importantes, le TonlĂ© San et le TonlĂ© Srepok, coulent d’est en ouest Ă  travers la province. Cette derniĂšre est connue pour ses forĂȘts denses ; en 1997, 70 Ă  80 % de la surface Ă©tait occupĂ©e soit par de la forĂȘt vierge, soit des forĂȘts secondaires, rĂ©guliĂšrement dĂ©frichĂ©es puis qui se reconstituent aprĂšs avoir Ă©tĂ© laissĂ©es Ă  l’abandon par les cultures sur brĂ»lis[33]. L’extrĂȘme nord est occupĂ© par les montagnes de la cordillĂšre annamitique ; la rĂ©gion est caractĂ©risĂ©e par de denses forĂȘts tempĂ©rĂ©es sempervirentes, des sols assez pauvres et une abondante faune sauvage[34]. Les hauts plateaux basaltiques vallonnĂ©s entre les riviĂšres TonlĂ© San et le TonlĂ© Srepok hĂ©berge la majeure partie de la population du Rotanah Kiri, des forĂȘts secondaires et des sols rouges fertiles[35]. Au sud du TonlĂ© Srepok s’étend une zone plate occupĂ©e par une forĂȘt tropicale de feuillus[34]. Les frontiĂšres orientale avec le ViĂȘt Nam et occidentale avec la province de Stoeng Treng abritent un mĂ©lange de forĂȘts sempervirentes et tropicales humides[35].

    Certains des Ă©cosystĂšmes les plus diversifiĂ©s de forĂȘts tropicales humides et d’étages montagnards de toute l’Asie du Sud-Est se trouvent dans le Rotanah Kiri[36]. Une Ă©tude de 1996 portant sur deux sites du Rotanah Kiri et un de la province de Mondol Kiri ont rĂ©pertoriĂ© 44 espĂšces de mammifĂšres, 76 oiseaux et 9 reptiles[37]. La faune locale comprend des Ă©lĂ©phants d’Asie, des ours malais, des tigres, des sangliers, des gaurs, des pygargues et des singes[21] - [38]. La rĂ©gion est aussi un site important pour la conservation de plusieurs sortes d’oiseaux en voie d’extinction, tels l’ibis gĂ©ant ou le marabout argala[33]. La flore est elle aussi trĂšs variĂ©e ; des observations portant sur un demi hectare de forĂȘt ont permis d’inventorier 189 espĂšces d’arbres et 320 de plantes diverses[33].

    PrĂšs de la moitiĂ© du Rotanah Kiri est occupĂ©e par des zones protĂ©gĂ©es[34] - [39] telles la rĂ©serve de Lumphat et le parc national de Virachey. MĂȘme si la province est surtout connue pour ses espaces vierges[21], le dĂ©veloppement rĂ©cent a engendrĂ© des problĂšmes environnementaux[8]. Le paysage est en train de se modifier, avec l’accroissement de la population, l’intensification de l’agriculture et l’exploitation forestiĂšre[8]. L’érosion des sols s’accĂ©lĂšrent et les microclimats se dĂ©gradent alors que l’abandon de l’habitat traditionnel et le braconnage contribuent Ă  appauvrir la biodiversitĂ© de la province[39].

    Climat

    Comme tout le reste du Cambodge, le Rotanah Kiri est soumis Ă  un climat tropical et aux moussons avec une saison des pluies (environ 27 °C) de juin Ă  octobre, une saison froide (24 °C) de novembre Ă  fĂ©vrier et une saison sĂšche (plus de 30 °C) de mars Ă  mai[38] - [40].Le Rotanah Kiri semble ĂȘtre l’endroit le plus froid de tout le royaume khmer[40], avec, comme tempĂ©ratures moyennes quotidiennes, une maximale Ă  34,0°C et une minimale Ă  22,1°C[41].

    Les prĂ©cipitations sont elles d’à peu prĂšs 2 200 mm[42].

    Des inondations sont fréquentes lors des saisons des pluies et sont en recrudescence depuis la mise en service du barrage de Yali Falls sur le Tonlé San[43] - [44] - [45].

    Districts

    Les 240 villages sont dissĂ©minĂ©s en 50 communes, elles-mĂȘmes rĂ©parties en 9 districts, dont plusieurs ont gardĂ© des noms issus du thaĂŻ ou des langues des minoritĂ©s de la province :

    Districts
    Les districts du Rotanah Kiri.
    Code
    DistrictSignification[46] - [47] - [48] - [49]Communes[50]Population
    (1998[35])
    1601 Andoung Meas "puits d'or" Malik, Mai Hie, Nhang, Ta Lav 6 896
    1602 Banlung "village de Lung" Kachanh, Labansiek, Yak Loum 16 999
    1603 Bar Kaev "village des joyaux" Kak, Ke Chong, Laming, Lung Khung, Seung, Ting Chak 11 758
    1604 Koun Mom Serei Mongkol, Srae Angkrong, Ta Ang, Toen, Trapeang Chres, Trapeang Kraham 8 814
    1605 Lumphat Chey Otdam, Ka Laeng, La Bang Muoy, La Bang Pir, Pa Tang, Seda 10 301
    1606 Ou Chum "rigole du pourtour" Cha Ung, Chan, Aekakpheap, Kalai, Ou Chum, Sameakki, L'ak 11 863
    1607 Ou Ya Dav "rigole de la grand-mĂšre Dav" ; Dav signifie "Ă©toile" en thaĂŻ Bar Kham, Lum Choar, Pak Nhai, Pate, Sesant, Saom Thum, Ya Tung 10 898
    1608 Ta Veaeng "grand-pĂšre Veaeng" ; Veaeng signifie "long" Ta Veaeng Leu, Ta Veaeng Kraom 4 325
    1609 Veun Sai utilisĂ© comme prĂ©nom au Cambodge, l'Ă©tymologie en est obscure Ban Pong, Hat Pak, Ka Choun, Kaoh Pang, Kaoh Peak, Kok Lak, Pa Kalan, Phnum Kok, Veun Sai 12 389
    Total 50 communes 94 243

    Administration

    Banlung
    La rue principale de Banlung.

    La capitale provinciale est Banlung, aussi surnommĂ©e la « ville rouge » Ă  cause du nuage de poussiĂšre de latĂ©rite qui l’enveloppe durant toute la saison sĂšche[17] - [51]. Elle a succĂ©dĂ© dans les annĂ©es 1970 Ă  Lumphat qui depuis sa destruction par les bombardements de l’US Air Force a perdu de son importance[17] - [52].

    La direction de la province est faible, essentiellement Ă  cause de l’éloignement d’avec la capitale, des diversitĂ©s ethniques (les Khmers qui reprĂ©sentent environ 20 % de la population occupent 98 % des postes de l’administration[28]) et de son image d’ancien bastion des khmers rouges[24]. Le cadre lĂ©gal est quant Ă  lui Ă©galement dĂ©risoire et l’appel Ă  la justice est encore plus restreint que partout ailleurs au Cambodge[8]. En outre, les services administratifs sont inefficaces et insuffisants pour rĂ©pondre aux besoins de la province[8]. Le gouvernement cambodgien a l’habitude d’accepter l’aide substantielle des organisations non gouvernementales internationales Ɠuvrant dans le Rotanah Kiri[24].

    Le gouverneur actuel de la province est Pav Hamphan.

    Aux Ă©lections communales de 2007, le PPC avait obtenu une victoire Ă©crasante dans la province.

    RĂ©sultats des Ă©lections de 2007[53]
    PPC PSR FUNCINPEC
    Maires 48 1 0
    1er adjoints 45 4 0
    2e adjoints 28 10 11
    Conseillers 98 6 2
    Total 219 21 13

    Caroline Hugues, chercheuse en politique, laisse entendre que la toute-puissance du PPC dans les rĂ©gions rurales est peut-ĂȘtre dĂ» Ă  la capacitĂ© des autoritĂ©s locales Ă  rĂ©primer toute action collective alors qu’en milieu urbain elles doivent composer avec les bailleurs de fonds internationaux et les organisations non gouvernementales qui soutiennent les partis d’opposition[54].

    Au niveau lĂ©gislatif, Bou Thorng (PPC, membre de l’ethnie Tampuan[21]) a obtenu le seul siĂšge de la province en jeu aux Ă©lections de 2008[55].

    La gestion des villages comprend outre la partie administrative, une composante traditionnelle. La forme coutumiĂšre de gouvernement, basĂ©e sur les anciens, et les autres institutions indigĂšnes prĂ©dominent dans les campagnes[36]. Les habitants de chaque village dĂ©signent un ou plusieurs anciens chargĂ©s de gĂ©rer les affaires communales et les diffĂ©rents et de s’assurer que chacun respecte les traditions locales, notamment en termes d’utilisations des terrains et des ressources[36]. Ces anciens ne jouent pas un rĂŽle d’autocrate mais sont plus considĂ©rĂ©s comme des donneurs de conseils respectĂ©s qui cherchent Ă  favoriser autant que possible un consensus en cas de conflit[36]. Ce sont souvent des hommes, mais les femmes jouent elles aussi un rĂŽle dans la gestion des communautĂ©s et de leurs ressources[36]. Chaque bourgade peut aussi avoir un chef de village, nommĂ© par l’administration centrale et dont le rĂŽle est de faire le lien entre les services publics et le village, mais qui n’a aucune autoritĂ© et dont la fonction n’est pas clairement connue des villageois[36].

    Économie

    Marché de Banlung
    Le marché de Banlung.

    La grande majoritĂ© des indigĂšnes vivent d’une agriculture vivriĂšre, pratiquant le brĂ»lis[56] et une exploitation itinĂ©rante[16] - [57]. Beaucoup de familles passent Ă  une agriculture commerciale et se spĂ©cialisent dans la noix de cajou[51], l’arachide, la mangue ou le tabac, un mouvement qui tend Ă  s’accĂ©lĂ©rer ces derniĂšres annĂ©es[25] - [58].

    Les villageois du Rotanah Kiri ont traditionnellement peu de contact avec l’économie de marchĂ©[33]. Le troc reste trĂšs rĂ©pandu et jusqu’à trĂšs rĂ©cemment, les Khmers Loeu n’avaient tendance Ă  se rendre sur les marchĂ©s qu’une fois par an[33]. Jusqu’en 2005, le revenu moyen mensuel avoisinait les 5$ US mensuels ; aujourd’hui, des biens tels les motocyclettes, les tĂ©lĂ©viseurs ou les machines Ă  karaokĂ© sont des marchandises trĂšs convoitĂ©es[24].

    On trouve aussi, autour de Banlung, des vaste champs d’arachides, de cafĂ© ou de noix de cajou, aux mains de riches Cambodgiens ou Vietnamiens[57].

    Enfin, une agriculture Ă  plus grande Ă©chelle concerne les plantations de palmiers, de maĂŻs et d’hĂ©vĂ©as[51] - [57].

    Les autres activitĂ©s Ă©conomiques sont l’extraction de pierres prĂ©cieuses[21], l’exploitation forestiĂšre et des activitĂ©s commerciales Ă  faible Ă©chelle[35]. Les gemmes sont gĂ©nĂ©ralement extraites par des moyens traditionnels, c'est-Ă -dire en creusant des trous et des galeries individuels et en retirant manuellement les pierres. Toutefois, les mĂ©thodes industrielles sont apparues rĂ©cemment dans la province[59] - [60] - [61].

    Le commerce du bois, notamment l’illĂ©gal, gĂ©nĂšre des problĂšmes non seulement environnementaux, mais aussi de spoliation fonciĂšre. Les trafics, aux mains des militaires cambodgiens et des exploitants vietnamiens sont bien implantĂ©s dans le Rotanah Kiri[62]. En 1997, on estimait Ă  300 000 mÂł le volume illĂ©galement exportĂ© au ViĂȘt Nam, alors que la limite lĂ©gale avait Ă©tĂ© fixĂ©e Ă  36 000 mÂł[63]. John Dennis, un anthropologue travaillant pour la banque asiatique de dĂ©veloppement, a dĂ©crit la gestion forestiĂšre du Rotanah Kiri comme une « urgence humanitaire »[63].

    Transports

    Route prĂšs de Banlung
    Une route du Rotanah Kiri.

    MĂȘme si aujourd’hui encore les Ă©lĂ©phants sont parfois utilisĂ©s pour les transports de marchandises[21] - [38], les chars Ă  bƓufs et les motocyclettes sont les deux moyens de locomotions les plus courants du Rotanah Kiri[64].

    Si le systĂšme routier est en meilleur Ă©tat que dans certaines autres parties du Cambodge, il n’en demeure pas moins trĂšs prĂ©caire[65] et il faut par exemple compter, en saison sĂšche, une bonne journĂ©e en bus, en pick-up ou en camion pour faire, via Stoeng Treng, les quelque 600 kilomĂštres[66] qui sĂ©parent Phnom Penh de Banlung[67] - [68].

    En a dĂ©marrĂ© la construction de la route nationale 78, qui doit relier Banlung Ă  la frontiĂšre vietnamienne et qui devrait accroĂźtre les Ă©changes commerciaux entre le ViĂȘt Nam et le Cambodge[69] - [70].

    Il y a un petit aĂ©roport Ă  Banlung[71], mais les vols rĂ©guliers vers le Rotanah Kiri ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s en 2008[72].

    Tourisme

    Piste du Rotanah Kiri
    Randonnée dans le Rotanah Kiri.

    L’intĂ©rĂȘt du Rotanah Kiri provient essentiellement de ses paysages naturels qui ont pour la plupart Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s Ă  l’état sauvage[21] - [67] et des villages traditionnels des ethnies Khmer Loeu[66].

    Chutes de Ka Tieng
    Les chutes de Ka Tieng.

    L’industrie touristique y est en expansion rapide[73] - [74]. Ainsi, en 2001, la province n’a accueilli que 2 000 visiteurs, alors que pour les neuf premiers mois de 2008, il y en avait dĂ©jĂ  eu plus de 90 000[73] - [75]. La stratĂ©gie de dĂ©veloppement de l’activitĂ© vise Ă  encourager l’écotourisme[66] - [76], mais cet essor ne va pas sans poser des problĂšmes car les communautĂ©s locales ne perçoivent qu’une faible part du revenu gĂ©nĂ©rĂ© et parfois les guides emmĂšnent les excursionnistes dans des villages sans le consentement de leurs habitants, perturbant par lĂ  leur mode de vie traditionnel[77]. Quelques initiatives ont Ă©tĂ© prises pour rĂ©gler ces difficultĂ©s : un comitĂ© provincial a Ă©tĂ© crĂ©Ă© pour tenter de veiller Ă  ce que le tourisme ne soit pas destructif, et des programmes permettent d’enseigner les bases de l’Anglais et de la gestion aux populations indigĂšnes[75].

    En attendant, la plupart des visiteurs logent Ă  Banlung, le seul endroit offrant des commerces et des hĂŽtels plus ou moins conformes aux standards occidentaux en quantitĂ© suffisante[78]. De lĂ , ils partent en excursion vers les villages Khmers Loeu, la jungle, les chutes d’eau, les mines de pierres prĂ©cieuses ou d’autres curiositĂ©s[51].

    Lac de Yak Loum
    Lac de Yak Loum.

    Les principales « attractions » accessibles depuis Banlung sont :

    • les mines de pierres prĂ©cieuses de BokĂ©o, Ă  36 kilomĂštres de Banlung[78].
    • les villages des tribus montagnardes KhmĂšres Loeu[56].
    • Phnom Svay et le Bouddha couchĂ© du Wat Rahtanharahm, lieu de pĂšlerinage rĂ©putĂ© au pied du mont Eisey Patamak, Ă  2 kilomĂštres Ă  l’ouest de Banlung[79].
    • Les chutes d’eau de Cha Ong (25 mĂštres de haut, Ă  2 kilomĂštres Ă  l’ouest de Banlung)[80], Kan Chang (12 mĂštres de haut, Ă  6 kilomĂštres au sud-est de Banlung)[81], Ka Tieng (10 mĂštres, Ă  7 kilomĂštres au sud-est de Banlung)[82] et de Sean Lae (4 niveaux de 4 mĂštres chacun, Ă  26 kilomĂštres au sud de Banlung)[83], pendant la saison des pluies, quand les niveaux sont Ă  leur apogĂ©e[52].
    • La rĂ©serve naturelle de Lumphat, Ă  37 kilomĂštres au sud de Banlung et qui s’étend sur 250 000 hectares[84].
    • Le parc national de Virachey, dans la jungle, Ă  37 kilomĂštres au nord-est de Banlung, prĂšs des frontiĂšres laotienne et vietnamienne[85].
    • Le lac de cratĂšre de Yak Loum[56] - [86].
    • l’excursion Ă  dos d’élĂ©phant vers les chutes d’eau, les villages Khmers Loeu ou le lac de Yak Loum[56].

    DĂ©mographie

    Village
    Village khmer Loeu.

    En 2008, le Rotanah Kiri avait une population d’à peu prĂšs 150 000 habitants, soit une augmentation de 59 % par rapport aux chiffres de 1998[87]. Cette croissance est surtout due Ă  l’immigration de Khmers des plaines[88]. En 2008, les habitants contribuaient pour 1,1 % Ă  l’ensemble de la population cambodgienne, alors que la densitĂ© de 13,9 individus au kmÂČ est plus de cinq fois infĂ©rieure Ă  la moyenne nationale[87]. La population est trĂšs clairsemĂ©e, avec la plupart des rĂ©sidents occupant des villages de 100 Ă  300 personnes[89]. Environ 70 % des habitants sont dans les montagnes, alors que pour les 30 % restants, la moitiĂ© vie en milieu urbain et que l’autre moitiĂ© a investi les plaines et le bord des cours d’eau oĂč ils pratiquent la riziculture pluviale et s’adonnent Ă  des activitĂ©s commerciales[33]. Banlung, la capitale provinciale, situĂ©e au centre de la zone montagneuse est de loin la plus importante agglomĂ©ration avec ses quelque 25 000 habitants[72]. Les autres villes de taille significatives sont Veun Sai, au nord et Lumphat au sud, avec des populations de respectivement 2 000 et 3 000 rĂ©sidents[66] - [72].

    Le recensement de 1998 a montrĂ© que 44,4 % des habitants avaient 14 ans ou moins, 52,1 % entre 15 et 64 ans et 3,5 % 65 ans ou plus ; 49,2 % Ă©taient des hommes, 50,8 % des femmes[35]. Parmi les rĂ©sidents du Rotanah Kiri ĂągĂ©s de 15 ans et plus, 20,9 % n’ont jamais Ă©tĂ© mariĂ©s, 71,6 % sont mariĂ©s, 5,1 % sont veufs et 2,4 % sont divorcĂ©s ou sĂ©parĂ©s[35]. Les foyers ont une moyenne de 5,6 membres et 87,5 % sont dirigĂ©s par des hommes[35].

    Alors que les montagnes sont restĂ©es inhabitĂ©es pendant plus de mille ans, elles ont Ă©tĂ© investies ces 200 derniĂšres annĂ©es par plusieurs groupes des plaines[52]. Le recensement de 1998 est la derniĂšre Ă©tude connue concernant la diversitĂ© ethnique de la province. Elle montre que les Khmers Loeu reprĂ©sentaient environ 70 % de la population[88]; toutefois, il s’agit lĂ  d’un nom gĂ©nĂ©rique qui regroupe des peuplades trĂšs diffĂ©rentes. On y trouve notamment les Tampuan (24,3 % des rĂ©sidents), mais aussi les JaraĂŻ (17,1 %), les Kreung (16,3 %), les Bru (7,0 %), les Kachok (2,7 %), les Kavet (1,9 %), les Kuy (0,5 %) et des Lun (0,1 %)[88]. Les autres ethnies reprĂ©sentĂ©es sont les Khmers (19,1 %), les Lao (9,6 %), les Kinh (Vietnamiens, 0,7 %), les Cham (0,6 %) et des Chinois (0,3 %)[88]. Depuis, l’immigration venant des autres provinces du Cambodge s’est accĂ©lĂ©rĂ©e, ce qui a du augmenter la proportion de reprĂ©sentants de l’ethnie khmĂšre, mĂȘme si aucun chiffre officiel n’est pour le moment venu confirmer cette tendance[8]. Bien que la langue officielle du Rotanah Kiri soit le khmer, chaque groupe a son propre langage[30] - [90] et moins de 10 % des Khmers Loeu parlent couramment la langue nationale[91].

    Santé

    Les indicateurs de santĂ© du Rotanah Kiri sont les pires de tout le Cambodge[92] - [93]. Le paludisme, la tuberculose, les parasites intestinaux, le cholĂ©ra, les diarrhĂ©es et d’autres maladies qu’il serait facile de prĂ©venir par une vaccination, telles la rougeole, sont endĂ©miques[89] - [92]. À noter, concernant la malaria que si Banlung est exempt de moustiques[94], ceux qu’on trouve dans la forĂȘt transmettent le paludisme de type falciparum qui est une des formes les plus virulentes si on ne le soigne pas Ă  temps[94].

    La province dĂ©tient Ă©galement les plus hauts taux du pays en termes de forte malnutrition[89] ainsi que de mortalitĂ© infantile et maternelle[89], avec par exemple 22,9 % des enfants qui meurent avant l’ñge de cinq ans[95]. Les causes de cet Ă©tat sanitaire prĂ©caire sont multiples et comprennent outre la pauvretĂ©, l’éloignement physique, les barriĂšres culturelle et de la langue qui pĂ©nalisent les Khmers Loeu quand ils veulent se faire soigner, la faiblesse des infrastructures, la difficultĂ© d’accĂšs Ă  l’eau, le manque de motivation du personnel mĂ©dical et des facteurs environnementaux qui s’exacerbent, comme la dĂ©gradation progressive des ressources naturelles, la baisse de la production agricole et l’immigration interne[89] - [92].La province n’a qu’un seul hĂŽpital, 10 centres de santĂ© et 17 postes de soins[96] - [97].

    Éducation

    École dans le Rotanah Kiri
    École dans un village de montagnards du Rotanah Kiri.

    Le niveau d’éducation, spĂ©cialement chez les Khmers Loeu, est assez bas. Une Ă©tude de 2002 portant sur 6 villages a montrĂ© que moins de 10 % des habitants ont frĂ©quentĂ© une Ă©cole primaire[98]. Seuls 23,5 % de la population est alphabĂ©tisĂ©e (Ă  comparer aux 67,3 % de la moyenne nationale) avec des taux plus faibles pour ceux qui ne vivent pas dans le district de Banlung (15,7 %) et parmi les femmes (15,3 %)[87].

    Des initiatives d’éducation bilingues ont Ă©tĂ© entreprises depuis 2002, avec des cours qui dĂ©butent dans les langues maternelles et passent progressivement en Khmer ; les premiers rĂ©sultats semblent encourageants[91] - [99]. Ce programme vise Ă  ouvrir l’éducation aux locuteurs des parlers locaux mais aussi d’encourager les Khmers Loeu Ă  s’immiscer dans les affaires politiques et Ă©conomiques nationales[91].

    DĂ©veloppement

    Le Rotanah Kiri est une des provinces les moins développée de tout le Cambodge[8].

    La plupart des habitants (61,1 %) cherchent l’eau dans les riviĂšres, les torrents, les Ă©tangs ou captent l’eau de pluie ; la plupart des autres (32,3 %) disposent d’un puits[100]. Seuls 5,5 % ont une eau provenant d’une source que l’on peut considĂ©rer comme correcte d’un point de vue sanitaire (eau en bouteille, nappe phrĂ©atique non polluĂ©e
)[100].

    La majoritĂ© des foyers utilisent des lampes Ă  pĂ©trole ou d’autres sources telles des lampes Ă  huile pour s’éclairer ; trĂšs peu (39,5 % dans le district de Banlung, 2,1 % ailleurs) disposent de toilettes[101].

    La quasi-totalité (96,2 %) utilise du bois pour cuire leurs plats[35].

    Plusieurs organisations non gouvernementales dont Oxfam International Ɠuvrent dans la province et tentent d’amĂ©liorer la santĂ© et les conditions de vie[102].

    Culture

    Maison commune Kreung
    Maison commune Kreung.

    MĂȘme si chaque groupe ethnique de la province a ses propres coutumes et son organisation sociale[35], des analogies existent. GĂ©nĂ©ralement, les Khmers Loeu pratiquent une agriculture vivriĂšre, itinĂ©rante et basĂ©e sur le brĂ»lis dans des petits villages de 30 Ă  70 familles nuclĂ©aires[78]. Chaque village est dirigĂ© collectivement et administre un territoire forestier dont les limites ne sont pas clairement dĂ©marquĂ©es[25]. Chaque famille se voit ainsi allouer entre 1 et 2 hectares de terres cultivĂ©es et 5 et 6 hectares de friches[103]. Le cycle des cultures itinĂ©rantes est gĂ©nĂ©ralement de 10 et 15 ans[8]. Les villageois augmentent leurs revenus par un peu de chasse, de pĂȘche et de cueillette sur de grandes Ă©tendues[104].

    Le rĂ©gime alimentaire des Khmers Loeu est largement dĂ©pendant de ce qu’ils peuvent rĂ©colter et cueillir[105] - [106]. De plus, de nombreux interdits limitent les choix alimentaires, en particulier parmi les femmes enceintes, les enfants et les malades[105]. La principale ressource reste le riz, mĂȘme si la plupart des familles souffrent de pĂ©nurie pendant les six mois qui prĂ©cĂšdent les rĂ©coltes[106]. Certaines familles, afin de rĂ©duire l’ampleur de ce problĂšme se sont essayĂ©es Ă  la culture du maĂŻs voire des pommes de terre, du manioc ou du taro[106]. Les protĂ©ines sont rares dans l’alimentation de la plupart des Khmers Loeu[106] ; leur principales sources demeurent le gibier ou les poissons, mais des petits animaux comme les rats ou les insectes sont parfois mangĂ©s[106]. Les animaux domestiques comme les cochons, les vaches ou les buffles ne sont mangĂ©s que lors des sacrifices[106]. Lors de la saison des pluies, une grande variĂ©tĂ© de lĂ©gumes (gĂ©nĂ©ralement, ils ne sont pas cultivĂ©s) et de feuilles sont cueillis dans la forĂȘt[106]. Les fruits habituellement consommĂ©s sont les bananes, les jaquiers, les papayes et les mangues[106].

    Maison de célibataire Kreung
    Maisons de célibataire dans un village Kreung.

    Les maisons en milieu rural sont construites dans des clairiĂšres gagnĂ©es sur la forĂȘt[107] et faites de bambou, de rotin, de bois et de feuilles, le tout cueilli dans les bois environnants ; elles sont gĂ©nĂ©ralement construites pour trois ans[33]. L’organisation spatiale du village dĂ©pend du groupe ethnique[36]. Les hameaux Kreung sont disposĂ©s de maniĂšre circulaire autour d’une maison commune centrale[107]. Dans les villages JaraĂŻ, de grandes maisons sont habitĂ©es par des familles Ă©largies, avec chacune d’entre elles divisĂ©es en de plus petits compartiments sĂ©parĂ©s par des cloisons de bambou[108]. Les villages Tampuan suivent l’un ou l’autre de ces modĂšles[36]. Les frontons des maisons sont ornĂ©s de motifs gĂ©omĂ©triques faits de bambous tressĂ©s et dont la forme dĂ©pend de l’ethnie[108]. On y dort la tĂȘte Ă  l’est, car c’est lĂ  que rĂ©sident les esprits[108]. C’est aussi du cĂŽtĂ© est des maisons que sont entreposĂ©es les jarres d’alcool de riz[108]. Jusqu’à une Ă©poque rĂ©cente, ces bourgades Ă©taient protĂ©gĂ©es par des palissades et des piĂšges de bambous[107]. À l’extĂ©rieur, se trouve un point d’eau oĂč les habitants se retrouvent pour s’approvisionner et se baigner[107].

    Toujours en dehors des villages, se trouvent les cimetiĂšres oĂč se dĂ©roulent de nombreuses cĂ©rĂ©monies de sacrifices, de libations et d’offrandes de nourriture afin d’aider les dĂ©funts Ă  rejoindre le monde des esprits[109]. Les tombeaux sont finement dĂ©corĂ©s en suivant des canons qui varient suivant l’ethnie[78] - [109].

    Concernant les mƓurs, les Khmers Loeu sont moins prudes que ceux des plaines, notamment pour le passage de l’adolescence Ă  l’ñge adulte[110]. Ainsi, lorsque les filles deviennent pubĂšres, leurs pĂšres leur construisent une « maison de cĂ©libataire » Ă  cĂŽtĂ© du foyer familial, oĂč elles peuvent recevoir qui elles veulent[110] - [111]. À noter que chez les Kreung les garçons ont eux aussi leurs maisons de cĂ©libataires[78] - [110].

    Quasiment tous les Khmers Loeu sont animistes et leur cosmologie est liĂ©e aux Ă©lĂ©ments naturels[30]. Selon les croyances locales, certaines forĂȘts sont habitĂ©es par des esprits et il est interdit d’y couper quoi que ce soit[39]. Outre les forĂȘts, des formations rocheuses, des chutes d’eau, des Ă©tangs ou une partie de la vĂ©gĂ©tation peuvent ĂȘtre habitĂ©s pas des esprits[36]. Les principales fĂȘtes sacrificielles ont lieu en mars et avril, quand les champs ont Ă©tĂ© choisis et prĂ©parĂ©s pour la nouvelle saison des plantations[106]. Des missionnaires sont prĂ©sents dans la province et ont rĂ©ussi Ă  convertir quelques khmers Loeu au christianisme[112] - [113]. Alors que les reprĂ©sentants de l’ethnie khmĂšre pratiquent le bouddhisme theravāda[13] - [30], les quelques Chams qui peuplent la rĂ©gion sont restĂ©s musulmans[112].

    À cause de la forte prĂ©valence de la malaria et de son Ă©loignement des centres rĂ©gionaux, le Rotanah Kiri est restĂ© isolĂ© des influences occidentales jusqu’à la fin du XXe siĂšcle[34]. Des bouleversements culturels ont nĂ©anmoins eu lieu ces derniĂšres annĂ©es, en particulier prĂšs des routes et des chefs-lieux de district ; ces changements sont attribuĂ©s aux contacts avec les immigrants des plaines, les fonctionnaires du gouvernement et les militants des organisations non gouvernementales[88]. L’habillement et l’alimentation se standardisent et les chants traditionnels sont peu Ă  peu supplantĂ©s par la musique khmĂšre[88]. Beaucoup de villageois ont aussi observĂ© une perte du respect envers les ainĂ©s et un accroissement du clivage entre les jeunes et les anciens[88]. Les nouvelles gĂ©nĂ©rations deviennent rĂ©ticentes Ă  se conformer aux coutumes traditionnelles et arrĂȘtent de croire aux esprits[88].

    Notes et références

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