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Morue de l'Atlantique

Gadus morhua ‱ Cabillaud, Morue commune, morue franche

La morue de l'Atlantique (Gadus morhua), aussi appelée morue franche, morue commune, cabillaud ou skrei[1] pour la variété norvégienne, est une espÚce de poissons de la famille des gadidés vivant dans l'Atlantique Nord.

Depuis la dĂ©couverte du Nouveau Monde, elle fait l'objet d'une importante pĂȘche commerciale qui a contribuĂ© au dĂ©veloppement Ă©conomique de toute la partie nord-ouest de l'Atlantique.

Description

Une morue dans un aquarium de NorvĂšge.
Morues sur un bateau de pĂȘche aux Îles-de-la-Madeleine.
Une morue photographiée à l'aquarium de Québec

Les spĂ©cimens moyens pĂšsent de 2 Ă  kg et mesurent de 60 cm Ă  un mĂštre. Les plus gros spĂ©cimens dĂ©passent un mĂštre cinquante. La morue n'excĂšde habituellement pas 30 kg, bien qu'on ait pris un spĂ©cimen pesant environ 96 kg et mesurant plus de 180 cm.

Ce cabillaud migrateur (Gadus morhua) est génétiquement et physiquement différent de son congénÚre le cabillaud cÎtier. Plus grand, sa forme est plus pointue et sa peau plus colorée.

La morue a une grosse tĂȘte, entrant environ quatre fois dans sa longueur totale, et un museau conique arrondi, au bout duquel elle arbore habituellement sur la mĂąchoire infĂ©rieure un barbillon allongĂ© filamenteux. Sa bouche est grande, la mĂąchoire supĂ©rieure dĂ©bordante et les ouvertures branchiales, larges. Ses nageoires sont Ă  rayons mous; elle possĂšde trois nageoires dorsales et deux nageoires anales, placĂ©es derriĂšre un ventre blanchĂątre. Il s'agit d'un poisson gĂ©nĂ©ralement gris ou vert, mais il peut aussi bien ĂȘtre brun ou rougeĂątre, selon l'habitat auquel sa couleur se marie. Les Ă©cailles sont petites et lisses. La ligne latĂ©rale de la morue est arquĂ©e sur ses deux cinquiĂšmes antĂ©rieurs et ornĂ©e d'une bande pĂąle sur toute sa longueur. La nageoire caudale est lĂ©gĂšrement concave, presque carrĂ©e.

EspĂšces voisines

Son plus proche parent est l'Ogac, dont la queue n'arbore pas de bande pùle prÚs de la ligne latérale et dont les yeux, plus gros, sont aussi un peu plus espacés l'un de l'autre. L'aiglefin a une bande noire prÚs de sa ligne latérale, la goberge n'a pas de taches, est plutÎt bleuùtre, et a une nageoire caudale fourchue, tout comme la morue polaire, qui, de plus, a une mùchoire inférieure débordante. Une autre espÚce voisine de la morue atlantique, Gadus macrocephalus, se retrouve dans les eaux du Pacifique.

Écologie et comportement

La morue est un poisson actif, prolifique et vorace qui a besoin d'une eau froide[2] et riche en oxygĂšne[3] - [4].

Cycle de vie et reproduction

Morue juvénile de la mer du Nord.
Morue.

La morue de l'Atlantique femelle atteint la maturitĂ© sexuelle Ă  environ six ans, bien que l'Ăąge du premier frai varie entre cinq et huit ans, selon le stock. La taille, lors du premier frai, varie habituellement entre 45 et 60 cm de longueur. Les mĂąles atteignent gĂ©nĂ©ralement la maturitĂ© un peu plus tĂŽt et ont une taille plus petite que les femelles.

La morue fraye dans un vaste secteur du plateau continental et dans des eaux dont la profondeur varie beaucoup. Celle des cĂŽtes du Labrador et du nord de Terre-Neuve fraye de mars Ă  mai le long du versant extĂ©rieur du plateau continental, dans des eaux dont la profondeur varie de 200 m Ă  600 m et la tempĂ©rature au fond de 2,5 °C a 4 °C. Sur les bancs de Terre-Neuve, la pĂ©riode de frai dure d'avril Ă  juin. Sur la cĂŽte sud de Terre-Neuve, elle commence en mai. Sur les bancs de la Nouvelle-Écosse, la morue fraye en mars et en avril. À l'occasion, dans des rĂ©gions limitĂ©es, le frai a lieu l'automne.

Les femelles d'environ 80 cm de longueur pondent quelque deux millions d'Ɠufs, tandis que celles d'environ 130 cm en produisent plus de 11 millions. Les Ɠufs sont ronds et ont un diamĂštre de 1 Ă  mm. Ils peuvent flotter dans des eaux dont le degrĂ© de salinitĂ© est d'environ 30 % (eaux cĂŽtiĂšres de surface). Ils remontent donc Ă  la surface ou Ă  proximitĂ© au moment de l'Ă©closion. Les Ɠufs fertilisĂ©s qui flottent ainsi Ă  la surface et les larves qui en rĂ©sultent sont Ă  la merci des courants et courent d'Ă©normes risques face Ă  leurs prĂ©dateurs. Le taux de mortalitĂ© est stupĂ©fiant. Des millions d'Ɠufs pondus par chaque femelle, seulement un par million en moyenne rĂ©ussit Ă  terminer le cycle et Ă  devenir un poisson mature. La larve nouvellement Ă©close (d'une longueur d'environ mm) se nourrit du sac vitellin attachĂ© Ă  son abdomen pendant une ou deux semaines, aprĂšs quoi le vitellus est absorbĂ©. La larve doit alors commencer Ă  trouver ses propres proies. À environ cm, la jeune morue descend au fond de l'ocĂ©an ou Ă  proximitĂ© pour s'y nourrir. Les baies de la cĂŽte est de Terre-Neuve servent d'aires de croissance pour les jeunes du grand stock de morue du nord habitant les cĂŽtes sud du Labrador et est de Terre-Neuve.

Au bout de 4 Ă  5 ans, elle mesure de 40 Ă  50 cm environ. À 8 ans, de 50 Ă  80 cm et, Ă  12 ans, de 60 Ă  90 cm[5]. Elle est munie d'une vessie natatoire pouvant se remplir de gaz, lui permettant d'obtenir diffĂ©rentes flottabilitĂ©s. Elle tolĂšre des tempĂ©ratures allant d'un peu moins de 0 Ă  environ 19 °C[6].

On peut dĂ©terminer l'Ăąge de la morue en comptant les anneaux qui s'ajoutent chaque annĂ©e aux otolithes, deux concrĂ©tions minĂ©rales blanc perle qui constituent le mĂ©canisme d'Ă©quilibre dans le crĂąne de la morue. Le rythme de croissance de la morue franche varie selon les secteurs. Il peut aussi y avoir des diffĂ©rences dans le taux de croissance annuel du mĂȘme secteur, selon l'importance des populations, la tempĂ©rature de l'eau et la nourriture. De façon gĂ©nĂ©rale, la morue du Labrador et de la cĂŽte est de Terre-Neuve croĂźt moins rapidement que celle du secteur sud des bancs. Elle croĂźt Ă©galement moins rapidement dans le golfe du Saint-Laurent que sur les bancs de la Nouvelle-Écosse et sur le banc de Georges (en). La plus grande partie de la morue prise par les pĂȘcheurs du Canada atlantique a de quatre Ă  huit ans. Il est rare de prendre des morues de plus de 15 ans, bien que les registres indiquent la prise d'un spĂ©cimen de 27 ans, durant les annĂ©es 1960, au Labrador.

Alimentation

Les alevins se nourrissent principalement de rotifÚres, d'amphipodes et d'autres petits crustacés vivant dans le plancton, tandis que les jeunes poissons consomment surtout des crevettes comme les euphausiacées, des amphipodes et des larves de poissons, de mollusques et de crustacés. Quant à la morue adulte, elle affectionne principalement le capelan, le hareng, le lançon, les plies, le jeune flétan du Groenland, les crabes, les crevettes, les ophiures, les cténophores et toute une gamme d'autres poissons, mollusques et crustacés, mais elle consomme aussi le maquereau, l'alose, le gaspareau, le sébaste, les chaboisseaux, les tanches-tautogues, les limandes, le cardeau, la lompe, de jeunes gros gadidés et parfois des oiseaux de mer. En fait, la morue mange presque n'importe quoi, y compris des pierres, afin de pouvoir digérer les anémones de mer, les hydroïdes et d'autres organismes parasites.

Prédateurs et parasites

Ver parasitaire (Anisakis simplex) dans le foie d'une morue pĂȘchĂ©e au nord du plateau continental belge.

La morue est depuis longtemps pĂȘchĂ©e par les humains. C'est, en outre, une proie naturelle des mammifĂšres marins, tel le phoque, et de plus gros poissons, tels les requins, le flĂ©tan ou de plus grosses morues. Son rĂ©gime alimentaire assez variĂ© lui procure des vers parasites, des vers ronds (nĂ©matodes), appartenant Ă  la famille des Anisakidae, dont on peut citer Porrocaecum decipiens[6]. Ces vers auront pour hĂŽtes ultimes les mammifĂšres marins, qui les reintroduiront dans la chaĂźne alimentaire via leurs excrĂ©ments. On retrouve davantage de parasites chez les morues de certaines rĂ©gions, plus prĂšs des cĂŽtes, gĂ©nĂ©ralement, et lĂ  oĂč les populations de phoques sont concentrĂ©es. Ces vers se logent dans l'estomac, sur le foie et dans sa chair, spĂ©cialement prĂšs du systĂšme digestif. Les techniques de mirage Ă  l'aide d'une lampe fluorescente permettent d'isoler ces parasites et d'Ă©liminer les kystes indĂ©sirables.

La morue de l'Atlantique est aussi parasitée par le copépode Caligus curtus.

RĂ©partition et habitat

La Morue de l'Atlantique est un poisson démersal[7].
RĂ©partition de la Morue de l'Atlantique.

On retrouve la morue des deux cĂŽtĂ©s de l'Atlantique Nord, Ă  diffĂ©rentes profondeurs et distances des cĂŽtes, selon la pĂ©riode de l'annĂ©e, dans des eaux froides, allant de 0 Ă  15 °C, se rapprochant des cĂŽtes en Ă©tĂ© et s'en Ă©loignant en hiver. Bien que la morue fasse des migrations et qu'elle se dĂ©place aux diffĂ©rents stades de sa vie, les stocks ne s'entremĂȘlent pas Ă  de grandes distances.

La Morue de l'Atlantique et l'Homme

Historique

La pĂȘche Ă  la morue remonte en NorvĂšge au Xe siĂšcle apr. J.-C. lorsque les Vikings norvĂ©giens, qui ont Ă©tĂ© parmi les premiers Ă  faire le commerce de cabillauds, ont reconnu sa valeur. Sa premiĂšre exportation s’est faite vers l’Angleterre en 875 apr. J.-C. Au dĂ©but des annĂ©es 1100, le roi Øystein I Magnusson a pris conscience de sa valeur et a ordonnĂ© Ă  chaque pĂȘcheur de lui payer une taxe de cinq morues.

Entre le IXe et le XIe siĂšcle, les Vikings partent Ă  la conquĂȘte de l’Europe et attaquent l’Angleterre, l'Irlande et la France. Ils vont mĂȘme en MĂ©diterranĂ©e et jusqu’à Constantinople, apportant avec eux la base de leur alimentation : la morue.

À partir du XIVe siĂšcle, c’est la puissante ligue hansĂ©atique (la Hanse) qui assure sa distribution Ă  travers toute l’Europe chrĂ©tienne. La ville de Bergen, dans le Sud de la NorvĂšge devient en effet en 1360 l’un des quatre grands comptoirs de la puissante ligue hansĂ©atique, avec Londres en Angleterre, Bruges dans les Flandres et Novgorod en Russie. Les Ă©changes commerciaux liĂ©s Ă  la morue, appelĂ© le Bergenshandelen en norvĂ©gien, permettaient la circulation de produits tels que le Skrei vers l’Europe et la farine, le seigle, le malt, la biĂšre, le matĂ©riel de pĂȘche
[8]

Nouveau monde

La pĂȘche de la morue Ă  Terre-Neuve en 1858

La morue de l'Atlantique doit son surnom de « monnaie de Terre-Neuve » au fait qu'elle avait, au dĂ©but de la colonisation de la Nouvelle-Angleterre, une importance Ă©conomique majeure. Une morue en bois sculptĂ© ornait ainsi la Massachusetts House of Representatives, Ă  Boston, en l'honneur de la contribution de ce poisson au bien-ĂȘtre du Commonwealth.

La morue de l'Atlantique a jouĂ© un rĂŽle important dĂšs le dĂ©but de la colonisation de l'AmĂ©rique du Nord. Les Portugais ont commencĂ© Ă  pĂȘcher dans les eaux de Terre-Neuve en 1501, et les Basques français et espagnols, au dĂ©but des annĂ©es 1500. Les Anglais ont mis plus de temps que les Français, les Espagnols et les Portugais Ă  exploiter les ressources du Nouveau Monde, mais une fois le retard rattrapĂ©, la marine britannique en a tirĂ© une expĂ©rience qui a contribuĂ© Ă  assurer plus tard sa suprĂ©matie sur les mers du monde.

C'est notamment chez cette espĂšce que Garth Fletcher a Ă©tudiĂ© dans les annĂ©es 1980 les protĂ©ines d'adaptation au froid qu'il considĂšrera aussi plus tard comme protĂ©ine d'intĂ©rĂȘt pour la crĂ©ation de poissons transgĂ©niques[9].

PĂȘche

Évolution des stocks de morue de l'Atlantique au large de la cîte Est de Terre-Neuve.
Morue de l'Atlantique séchant au soleil en NorvÚge.

La morue a toujours occupĂ© une place d'importance dans les marchĂ©s d'alimentation et la gastronomie de l'Atlantique Nord. La surpĂȘche, ou la pĂȘche intensive faite par diffĂ©rentes nations sur plusieurs dĂ©cennies, est sans doute la cause principale de son dĂ©clin et de son statut d'espĂšce menacĂ©e. ExploitĂ©e depuis cinq siĂšcles de l'Atlantique Ă  la Baltique, de la mer de Barents Ă  la mer du Nord, la morue a nourri des gĂ©nĂ©rations. Mais depuis les annĂ©es 1970, les ressources s'Ă©puisent et les captures dĂ©gringolent. Aujourd'hui, ce sont principalement des juvĂ©niles, qui n'ont pas eu le temps de se reproduire, qui sont pĂ©chĂ©s, et il n'y a guĂšre plus de morue dont le poids excĂšde les 100 kilogrammes. La situation paraĂźt mĂȘme irrĂ©versible pour certains stocks : malgrĂ© l'adoption d'un moratoire en 1992, les populations de bancs canadiens de Terre-Neuve continuent de dĂ©cliner. Preuve que les mesures de conservation doivent ĂȘtre prises avant que tout l'Ă©cosystĂšme n'ait Ă©tĂ© affectĂ©. Les changements climatiques, la pollution et la croissance des populations de prĂ©dateurs sont aussi d'autres pressions environnementales jouant un rĂŽle sur la santĂ© et la reproduction de l'espĂšce.

On a rĂ©cemment montrĂ© que de jeunes morues franches exposĂ©es Ă  de faibles doses de pĂ©trole ( brut de mer du Nord) comprenant des alkylphĂ©nols et hydrocarbures aromatiques polycycliques dans l'eau prĂ©sentaient d'importants changements dans la composition de leur protĂ©ines du plasma ; 137 protĂ©ines Ă©taient exprimĂ©es diffĂ©remment, selon le niveau d'exposition au pĂ©trole brut et bon nombre des changements survenus apparaissaient aprĂšs de faibles niveaux d'exposition. L'Ă©tude de ces protĂ©ines laisse penser que ce pĂ©trole a des effets sur la fibrinolyse, le systĂšme immunitaire, la fertilitĂ©, la rĂ©sorption osseuse, le mĂ©tabolisme des acides gras et l'augmentation du stress oxydatif, avec aussi des troubles de la mobilitĂ© cellulaire et une augmentation du taux de protĂ©ines associĂ©es Ă  l'apoptose. Un des apports de cette Ă©tude est que certaines protĂ©ines du plasma de cabillaud pourraient devenir des biomarqueurs reflĂ©tant les effets potentiels de pĂ©trole brut et le fait qu'un poisson ait Ă©tĂ© exposĂ© Ă  du pĂ©trole avant d'avoir Ă©tĂ© pĂȘchĂ©[10].

RĂ©glementations et stocks

La NorvĂšge est l’un des pays (avec le Japon) oĂč l’on trouve les plus anciennes rĂ©glementations sur la pĂȘche. DĂšs le XVIIe siĂšcle, les matĂ©riels de pĂȘche jugĂ©s trop efficaces ont Ă©tĂ© interdits. À cette Ă©poque, on pĂȘchait principalement selon une mĂ©thode appelĂ©e Jukse, c'est-Ă -dire avec une ligne, un hameçon et un leurre. Puis, d’autres mĂ©thodes sont apparues, comme le filet, accusĂ© d’ĂȘtre une technique de « riches et d’étrangers ». Le rendement Ă©tait meilleur, le filet ramenait Ă  bord des prises plus importantes. Mais ces mĂ©thodes ont Ă©tĂ© accusĂ©es d’ĂȘtre Ă  l’origine de la rarĂ©faction du poisson. Des plaintes ont Ă©tĂ© adressĂ©es au roi et le rĂ©sultat fut l’interdiction du filet[11]. Dans l’archipel des Ăźles Lofoten, la premiĂšre rĂ©glementation relative Ă  la pĂȘche est apparue en 1816[12].

Contrairement aux autres rĂ©gions, qui ont beaucoup souffert des excĂšs de la pĂȘche industrielle tel l'Islande ou aux abords de Terre-Neuve, les rĂ©serves de morues norvĂ©giennes sont bonnes et ne sont aucunement menacĂ©es. En 2012, la biomasse totale dans la mer de Barents est estimĂ©e Ă  environ 2,8 millions de tonnes, ce qui fait de cette population de cabillauds la plus importante au monde. La reconnaissance de l'importance de la morue en NorvĂšge a en effet contribuĂ© Ă  transformer la pĂȘche dans l'archipel des Ăźles Lofoten en l'une des pĂȘcheries les mieux organisĂ©es et les plus strictement rĂ©glementĂ©es au monde.

Dans les annĂ©es 1990, le gouvernement norvĂ©gien a mis en place une trĂšs stricte politique de quotas de pĂȘche de la morue. Une autoritĂ© propre Ă  la pĂȘche contrĂŽle de maniĂšre constante les activitĂ©s de pĂȘche et s'assure que la pĂȘche ne commence pas avant une heure prĂ©dĂ©terminĂ©e chaque jour. Les zones oĂč ont lieu des activitĂ©s de pĂȘche sont rĂ©parties en fonction du matĂ©riel utilisĂ© par les pĂȘcheurs.

Les stocks de ce poisson sont depuis 2000 en progression. Les stocks de morue en NorvĂšge dĂ©passent les deux millions et demi de tonnes, pour un prĂ©lĂšvement annuel de 751 000 tonnes en 2012 (596 000 tonnes en 2009)[13] - [14] - [15].

Utilisations alimentaires

Morue aux betteraves et aux herbes.
Une boĂźte de conserve de foie de morue russe.

Le morue est l’un des poissons les plus maigres car il stocke ses graisses superflues dans son foie et non dans ses muscles[16]. C'est un poisson Ă  chair floconneuse, dĂ©licate et maigre. La morue est apprĂ©ciĂ©e entiĂšre; sa tĂȘte contient aussi de goĂ»teuses joues et langues. On consomme Ă©galement sa vessie natatoire (aussi appelĂ©e « nove »), son estomac, son foie (et l'huile de foie de morue) et ses Ɠufs (aussi appelĂ©s « rave »). Si le poisson est entier, il est possible que sa chair contienne des vers (nĂ©matodes) qui sont inoffensifs une fois cuits. La morue est vendue fraĂźche, congelĂ©e, congelĂ©e panĂ©e, salĂ©e, fumĂ©e, salĂ©e sĂ©chĂ©e ou sĂ©chĂ©e. Elle est la vedette de plusieurs plats traditionnels et gastronomiques, comme la brandade, les acras, le pĂątĂ© de foie, les galettes Ă  la morue salĂ©e ou les Ɠufs en tarama. Elle se mange aussi trĂšs bien pochĂ©e, en omelette, en gratin ou en soupe, la cuisson au four seyant bien pour les fins de cuisson.

La morue, avant d'ĂȘtre salĂ©e, fermente sous l'action de bactĂ©ries, tout en perdant de son eau, d'oĂč l'odeur «faisandĂ©e» si caractĂ©ristique de la morue salĂ©e.

Une portion de morue de 100 g, grillĂ©e, contient 105 calories. La chair est composĂ©e aux trois quarts d'eau, mais elle en perd continuellement. Elle est constituĂ©e Ă  22,8 % de protĂ©ines et Ă  0,9 % de lipides incluant un 0,055 % de cholestĂ©rol, un 0,2 % d'acides gras saturĂ©s, un 0,1 % de monoinsaturĂ©s et un 0,3 % de polyinsaturĂ©s, dont un 0,2 % sont des omĂ©gas-3. C'est donc un poisson maigre qui contient nĂ©anmoins de bons acides gras. Contenant 9 acides aminĂ©s essentiels, c'est une source complĂšte de protĂ©ines. C'est aussi une excellente source de sĂ©lĂ©nium, d'iode et de vitamine B12 et une bonne source de phosphore, de magnĂ©sium et de vitamines D, B3 et B6.

L'huile de foie de morue est une huile de poisson particuliÚrement riche en omégas-3 essentiels, est réputée pour aider à la croissance et au développement intellectuel des enfants. Elle est aussi traditionnellement recommandée en cas d'ostéoporose ou de fracture. La vessie natatoire, cartilagineuse, est riche en gélatine.

Valeurs nutritionnelles de SkreiMatiÚres grasses (g / 100 g)Glucides (g / 100 g)Protéines (g / 100 g)
Filet / darne0.30.118
ƒufs1.7023.3
Foie60.30.76.2

Tous les chiffres exprimĂ©s en g / 100 g proviennent d’échantillons frais.

Annexes

Articles connexes

Liens externes

Bibliographie

  • Jean-RenĂ© Clergeau, La Moulue Saurette (la morue salĂ©e), Vaux-sur-Mer, Éditions Bonne-Anse, , 130 p. (ISBN 2-9523431-4-4)
  • Blandine ViĂ©, La Morue, entre sel et mer : PrĂ©face de Paul Bocuse, Paris, Jean-Paul Rocher Editeur, 200 p. (ISBN 978-2-911361-32-6 et 2-911361-32-6)
  • Mark Kurlansky, Un poisson Ă  la conquĂȘte du monde ou La fabuleuse histoire de la morue, Paris, Le Grand Livre du Mois, , 333 p. (ISBN 978-2-7028-3362-9)

Filmographie

  • Pierre Guyot, SKRIDA : Des poissons et des hommes, 52 minutes, © PressPartner Productions / Histoire / CRRAV,

Notes et références

  1. « Le grand voyage du skrei », sur poissons-de-norvege.fr (consulté le )
  2. Lurman GJ, Bock CH, Poertner HO (2009), Thermal acclimation to 4 or 10 degrees C imparts minimal benefit on swimming performance in Atlantic cod (Gadus morhua L.) ; J Comp Physiol B. 2009 Jul; 179(5):623-33. Epub 2009 Feb 15.
  3. Petersen LH, Gamperl AK. J (2010), Effect of acute and chronic hypoxia on the swimming performance, metabolic capacity and cardiac function of Atlantic cod (Gadus morhua).Exp Biol. 2010 Mar 1; 213(5):808-19 (résumé).
  4. Petersen LH, Gamperl AK (2010), In situ cardiac function in Atlantic cod (Gadus morhua): effects of acute and chronic hypoxia. J Exp Biol. 2010 Mar 1; 213(5):820-30.
  5. Fleming, 1960, Age growth and sexual maturityof cod in the Newfoundland area 1947-1950 J. Res. Bd. Canada, 17(6): 774-809; Martin 1956, Geographic and annual variations in Atlantic cod populations along the southern canadian mainland Contrib. Porrocaecum Conf., Québec, 8-9 octobre 1956
  6. A. H. Leim et W. B. Scott, Poissons de la CĂŽte Atlantique du Canada, Office des recherches sur les pĂȘcheries du Canada, Ottawa, 1972.
  7. Atlantic cod NOAA FishWatch. Retrieved 5 November 2012.
  8. Marco Trebbi, Conservateur du musée hanséatique de Bergen in Skrida, des poissons et des hommes Réalisation : Pierre Guyot © 2010 PressPartner
  9. G.L.; King, M.J.; Kao, M.H. (1987), Low temperature regulation of antifreeze glycopeptide levels in Atlantic cod (Gadus morhua) ; Canadian Journal of Zoology. 65 (2) 227-233 http://www.osc.mun.ca/research/pubs/abstract.php?ID=15594 résumé)
  10. Anneli Bohne-Kjersema, Arnfinn Skadsheim, Anders GoksĂžyra & BjĂžrn Einar GrĂžsvika, ; Candidate biomarker discovery in plasma of juvenile Gadus morhua exposed to crude North Sea oil, alkyl phenols and polycyclic aromatic hydrocarbons (PAHs) ; doi:10.1016/j.marenvres.2009.06.016
  11. Pal Christensen, professeur d’histoire maritime, École nationale des sciences de la pĂȘche de NorvĂšge in Skrida, des poissons et des hommes RĂ©alisation : Pierre Guyot © 2010 PressPartner
  12. (fr) « PĂȘche Ă  la voile aux Lofoten », Le Chasse-marĂ©e, magazine d'histoire et d'ethnologie maritimes N° 165,‎ (lire en ligne)
  13. (fr) « La NorvĂšge cĂ©lĂšbre le skrei, un cabillaud arctique qui fraye sur ses cĂŽtes », LibĂ©ration,‎ (lire en ligne)
  14. (fr) « PrĂ©lĂšvements 2012 de cabillauds arctiques », Havforskningsinstituttet (Institut de Recherche Marine de Bergen),‎ (lire en ligne)
  15. (fr) « Le skrei, un cabillaud qui court le marathon », Le TĂ©lĂ©gramme,‎ (lire en ligne)
  16. (fr) « Le «skrei», un super cabillaud venu du grand Nord », Le Soir,‎ (lire en ligne)
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