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Histoire du Primorié

L'histoire du Primorié est l'histoire du sujet russe du kraï du Primorié, qui existe depuis 1938, mais aussi celle du territoire beaucoup plus vaste que les Russes appelaient « Mandchourie-Extérieure » à l'époque de l'Empire russe, lors des annexations de ce territoire avec les traités inégaux d'Aïgoun et de Pékin en 1858 et 1860, ainsi que de la région de « Kaiyuan » au Moyen-Âge.

Histoire du Primorié
Description de cette image, également commentée ci-après
Pont de la Corne d'Or, ouvert en 2012
Lieu Drapeau du kraï du Primorié Kraï du Primorié
Époque contemporaine
Annexion par la Convention de Pékin
1917 Début de la guerre civile russe
Début de l'Intervention en Sibérie
Création de la République d'Extrême-Orient
Coup d'État de la garde blanche au Primorié (ru)
- Gouvernement provisoire de Priamour
Prise de Vladivostok par l'Armée rouge
Création de l'oblast d'Extrême-Orient (ru)
Création du kraï d'Extrême-Orient (ru)
Création du kraï du Primorié
1991 Dislocation de l'URSS

Lorsque les explorateurs russes l'atteignent au xviie siècle, le Primorié est habité depuis plus de 32 000 ans par des tribus toungouses, dont le niveau économique et culturel est inférieur à celui des chinois voisins. Avant l'arrivée des Russes, le territoire fut conquis par de nombreux empires, en suivant les intrigues politiques et militaires se déroulant en Chine et en Corée. Il fut ainsi pris par le royaume coréen Balhae, puis par les Khitans de la dynastie Liao avant d'être intégré à la dynastie Jin. En 1234, le Primorié fut conquis par les mongols, mongols qui devinrent la dynastie Yuan. Ils tombèrent à la dynastie Ming à la fin du xive , puis les Jürchens unifièrent la région pendant le début du xviie siècle. Ils firent ainsi parti de la dynastie des Jin postérieurs, puis de la dynastie Qing.

Les Russes arrivèrent dans la région pour la première fois en 1655, soit avec le Kamtchatka la dernière région découverte actuelle de la Russie. Il s'engagea alors une course à la conquête entre l'empire Qing et le tsarat de Russie. En 1689, ce fut l'empire Qing qui officialisa la possession du territoire lors du traité de Nertchinsk. La région fut cartographiée au xviiie siècle par plusieurs français dont Jean-François de La Pérouse, officier de marine et explorateur.

Au cours de la seconde moitié du xixe siècle, Européens dont les Britanniques et les Français commencent à s’intéresser à l'Extrême-Orient et en particulier la Chine. L'Empire, en retard, se voit dans l'obligation d'accepter de nombreux traités inégaux, et la Russie prend part elle aussi à ces traités. C'est ainsi qu'en 1858 puis en 1860, elle signe avec la Chine le traité d'Aïgoun et la Convention de Pékin, qui permettent l'annexation de la Mandchourie-Extérieure, et en particulier du territoire du Primorié en 1860.

Lors de la guerre civile russe, la région devient un bastion des Armées blanches et elle est contrôlée par les Japonais dans le cadre de l'intervention alliée en Sibérie, avec aussi le gouvernement provisoire de Priamour. Mais courant octobre 1922, la région est envahie par l'Armée rouge, devenant le dernier grand bastion blanc à tomber manu militari avec la prise de Vladivostok le 25. En parallèle, les troupes blanches et alliées fuient vers la Corée japonaise et l'archipel nippon.

La période qui s'ensuit est la période soviétique, qui voit le développement économique et militaire de la région. Avec la collectivisation des terres dans les années 1930, de nombreuses personnes émigrent dans la région qui possèdent de nombreuses terres agricoles inexploitées. Mais des travailleurs du goulags arrivent aussi, chargés de construire les infrastructures de la région.

En 1938, alors que la Chine est partiellement sous domination japonaise et que les tensions sont au plus haut entre l'URSS et le Japon, la bataille du lac Khassan a lieu, qui se solde par une victoire soviétique. En 1945, le Primorié devient l'une des bases de lancement de l'invasion de la Mandchourie par l'Armée rouge à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Le Primorié, avec la perestroïka, la fin des subventions puis la dislocation de l'URSS subit une crise économique, qui se suit par un exode massif de sa population vers la Russie européenne. Mais cette tendance se ralentit au fil des années, bénéficiant d'un exode des populations de l'Extrême-Nord vers le sud et les grandes villes dont Vladivostok. En 2012, la ville accueille le sommet de l'APEC, et bénéficie de grandes rénovations et constructions.

Préhistoire

Culture de YankovskiCulture de YankovskiCulture de BoismanCulture de BoismanÂge du ferÂge du bronzeNéolithiquePaléolithique

Paléolithique

La vallée de la Partizanskaïa, Iekaterinovka se situe en arrière-plan.

Le début du peuplement du Primorié a commencé il y a plus de 35 000 ans, lorsque des tribus venus d'autres régions d'Asie comme la Mandchourie sont venues s'installer près des côtes. Ils étaient des chasseurs de mammouths et des cueilleurs, avec un mode de vie nomade, et ils chassaient en groupe. Leur stratégie de chasse consistait à pousser l'animal jusqu'à une falaise, le faire tomber puis de l'achever avant de prendre la viande. La première colonie humaine a été retrouvé près du village d'Osinovka (raïon de Mikhaïlovka), peuplée d'il y a entre 40 000 et 35 000 ans AP. Cependant, il est supposé que les rives de la Suifen furent peuplées bien avant, mais aucune trace ne le prouve. Des traces d'habitat ont aussi été fait dans la grotte de la Société géographique près du village de Iekaterinovka, dans le raïon de Partizansk, et le peuplement date d'il y a environ 32 000 ans (̟± 1500 ans). Dans cette grotte, des restes de mammouth, d'un cheval, d'un cerf, de bisions et de d'autres animaux ont été trouvés. En autre site d'habitat, on a retrouvé celui de Krounovka 2, de Vozdvijenka 3 (okroug urbain d'Oussouriïsk) et de Komarovka 14 (Oussouriïsk).

Le Primorié est alors occupée par de larges forêts de feuillus dans les zones basses, de forêts de pins de Sibérie sur les versants et une taïga de conifères en haute montagne. La partie la plus septentrionale du Primorié est prédominée par des forêts de pins, le climat de tout le territoire est assez clément, se rapprochant du climat actuelle de la Corée, et le niveau de la mer est supérieur d'environ 10 mètres par rapport au niveau actuel. C'est dans ce contexte que s'inscrivent les premiers peuplements dans la culture d'Osinovka (du XXXVIIIe s. au XXXe s. AEC[1]), avec en autre site celui de la colline d'Ilioushin (Ilyushinka Sopka) à Oussouriïsk et à Astrakhanka sur les bords du lac Khanka. De cette culture a été retrouvé des outils comme des pierres polies avec aussi des haches.

Mais lors de l'apogée de la dernière période glaciaire, le niveau de mer a baissé d'environ 90 à 100 mètres par rapport au niveau actuel, et d'autres changements climatiques ont eu lieu dans la région. Des populations venant de Chine et de Corée se sont ainsi installées dans la région, tandis que d'autres ont migrés vers le nord. À cette époque, le Primorié, les forêts de bouleaux et de d'autres feuillus occupent la majeure partie du territoire, tandis que les montages sont prédominées par de la toundra, avec quelques glaciers sur les plus hauts sommets. Dans la partie sud, des forêts de conifères subsistent tandis que les pourtours du Khanka sont couverts de marécage.

De cette période l'on retrouve la seconde culture importante du Primorié, celle d'Oustinovka, datée au carbone 14 de 18 170 (±150) ans à 10 780 (± 50) AP. Les populations étaient installées dans les régions montagneuses, et pratiquaient un mode de vie chasseur-cueilleur, ainsi que le début des brûlages pour créer des espaces d'habitations. La culture s'illustre par son inspirations de cultures coréennes antérieures (Hopeyongdong et Khavagayri datant d'il y a 25 000 à 19 000 ans AP), particulièrement sur les sites de Souvorovo 4 et d'Oustinovka 5 et 7 (raïon de Kavalerovo). Les sites de Souvorovo 3, Oustinovka 6, Illistaïa 6 et Gorbatka 3 sont eux similiares à des sites du nord de la Corée et du Liaoning. En plus des contacts avec la Chine et la Corée, les peuples locaux ont aussi eux des contacts avec les cultures du bassins de l'Amour mais aussi de Sakhaline et du Japon, alors accessibles grâce au niveau de la mer plus bas[2].

Lors du passage du Pléistocène à l'Holocène (il y a 12 000 à 10 000 ans AP), le climat primorien était plus sec, et un peu plus froid, avant de se réchauffer d'environ 1 à 2°C par rapport au climat actuel il y a de 9300 à 8000 ans. À ce moment-là, les principaux peuplements sont situées dans les vallées fluviales ou sur leurs bords, dans de plus petites vallées. Des outils plus perfectionnés apparaissent, pour couper la viande et la transformer, mais aussi pour le bois et les produits de la pêche. La chasse, la pêche dans les rivières et la cueillette sont encore les seuls moyens d'approvisionnement en nourriture. Concernant la pêche, des sites saisonniers apparaissent destinés à l'activité. C'est lors de cette période que les mammouths et autres grands animaux disparaissent, les populations se tournent alors vers les cerfs, sangliers, renards et autres petits animaux. Des arcs sont ainsi créés avec des flèches, la lance étant bien moins utile. La forêt permettait la cueillette de noix, champignons et de d'autres plantes pour les populations[3].

Lors du début du réchauffement, il y a environ 9300 ans, de nouvelles colonies apparaissent, souvent le long des rivières mais aussi des lacs, transitionnant vers un mode sédentaire (Souvorovo 3, Ilistaïa 1, etc.). Sur le long des rivières Suifen, Ilista et Zerkalnaïa, de nombreuses colonies ont été retrouvées, et quelques autres le long des fleuves Partizansakaïa, Artiomovka et Arsenievka. Particulièrement le long de la rivière Zerkalnaïa, 30 sites ont été retrouvés, et Oustinovka dans l'est continue d'être peuplé, avec pour la première fois des poteries qui sont faites dans la région. Dans le Primorié central, l'obsidienne est utilisée pour la première fois dans la fabrication d'outils en pierre au Primorié. Outre ces lieux, on retrouve aussi Gorbatka ou Molodejanaïa 1 (raïon de Kavalerovo)[fegi 1] - [fegi 2].

Premières cultures néolithiques

Aires de répartition des premières cultures néolithiques

Il y a 8000 ans et jusqu'à 6000 ans AP, le climat se réchauffe fortement, avec des hivers ayant une température moyenne de ̟10°C par rapport à l'actuel et des étés 5°C plus chauds qu'actuellement, croisée à une élévation du niveau de la mer supérieur de 3 mètres par rapport au niveau actuel. Ainsi, de nombreux lieux supposés du paléolithique se sont retrouvés sont les eaux, et les populations sont remontées vers les terres, provoquant des changements sociaux. Sur le littoral, des baies et lagunes se sont formées, propices à la pêche mais aussi au ramassage de coquillages et à la chasse d'animaux marins. C'est ainsi que dans cet environnement que trois cultures néolithiques se sont développées parallèlement au Primorié. L'une, celle de Boïsman, s'est développée sur le pourtour du golfe Pierre-le-Grand, une autre ; celle de Roudnaïa s'étendant du lac Khanka jusqu'à la côte occidentale dans la partie sud et centre et enfin celle de Vetka, très peu connue, dans le centre et le centre nord, sur le versant occidental du Sikhote-Alin.

Entrée de la grotte de la Porte du Diable.

La culture de Roudnaïa, d'après la rivière homonyme, a émergé au milieu du VIe millénaire av. J.-C. (7500 ans AP) sur un axe allant du lac Khanka jusqu'à la côte sur la mer du Japon au niveau de Roudnaïa Pristan et du raïon de Lazo. Les populations de cette culture étaient sédentarisées, avec des maisons rectangulaires, d'une superficie de 25 m2, et avec un foyer au centre. Des céramiques, des couteaux, des bracelets, perles et colliers ont été retrouvés. Ils maîtrisaient le tissage, la couture, et tout comme les autres cultures d'alors, elle était basée sur la cueillette, la chasse et la pêche. Ils avaient d'ailleurs des harpons pour ces deux dernières activités. Leur plus grande trace est la grotte de la Porte du Diable, avec cinq corps retrouvés. Des études génétiques, les peuples de cette culture étaient proches génétiquement des Oultches (dont de la culture de Kondon d'alors), des Oroqen,des Hezhen, des peuples locuteurs de langues toungouses de la région du fleuve l'Amour. Cette culture s'est éteinte au Ve millénaire av. J.-C.[4].

La seconde culture est celle de Boïsman, apparue il y a 6000 ans (IVe millénaire av. J.-C.) dans le sud du Primorié pendant le néolithique moyen. Elle doit son nom à la baie de Boïsman (ru), où un de ses sites fut découvert pour la première fois dans le raïon de Khassan. Elle se caractérise par de petits villages côtiers avec quelques habitations (rarement plus de 3). Les habitants étaient des pêcheurs, pêchant à la fois dans les lagunes mais aussi dans la mer pendant la période estivale. Ils pêchaient environ 18 espèces de poissons, dont des grands requins blancs et des raies pastenagues.De plus, ils ont procédé à culture de fruits de mer , dont 90% d'huîtres. Ils étaient cependant aussi des chasseurs, dotés d'harpons et de lances, chassant cerfs, ours bruns, loups et sangliers[fegi 2]. Dans les sites de Boïsman I et II, au sud de Slavianka au bord de la baie éponyme, avec des sépultures, les plus anciennes du Primorié, et des vestiges d'habitations. Les sépultures ont révélées que les populations se situaient génétiquement à mi-chemin entre les populations de Mongolie et du Japon de la période Jōmon[5]. Enfin, ces populations avaient domestiqués les chiens[6]. En autre sites, on retrouve celui de Zarechnaïa 1 et de Khansi 1[7], et sur l'isthme de Saint-Valentin, un village de cette culture a été retrouvé où l'utilisation de la peinture a été attestée[8] - [fegi 3].

Culture de Zaïsanovka

Territoire de la culture de Zaïsanovka.

La culture de Zaïsanovka (ru) est la culture la plus importante du néolithique au Primorié, prenant place pendant le néolithique tardif. Elle s'étend du IIIe millénaire av. J.-C. jusqu'au Ier millénaire av. J.-C., sur un territoire allant du raïon de Terneï jusqu'aux territoires frontaliers actuels en Chine et en Corée, occupant toute la moitié sud du Primorié. Elle fut nommé d'après le village de Zaïsanovka dans le sud du raïon de Khassan, près de Kraskino, où existe le site de Gladkaïa, le premier retrouvé de cette culture. Cette culture est née d'un refroidissement du climat dans la région, qui ont bouleversé les cultures existantes, et les a fait fusionner. Cette origine multiple a permis aux Zaïsanovites (зайсановцев en russe) de pouvoir vivre dans des espaces aussi variés que le littoral, les forêts, les plaines et en montagnes. La culture de Zaïsanovka est associée dans la préhistoire du Primorié à une arrivée de populations maîtrisant l'agriculture du nord de la Corée, à cause de la dégradation de l'écosystème local. Enfin, elle est associée à un accroissement important du nombre de villages, et à l'aggrandissement de leurs tailles, avec bien plus d'habitations[fegi 3].

La période la plus ancienne de celle culture date d'il y a environ 5000 ans, avec le site le plus ancien étant celui de Krounovka 1 (okroug urbain d'Oussouriïsk). Des outils, habitations et poteries ont été retrouvées, datées d'il y a entre 4900 ans à 4700 ans. Parmi les autres premières colonies, on en retrouve plusieurs dans la vallée de la rivière Krounovka et ses environs (Zolotoy Kolos 15 par exemple).

La chasse était le principal moyen pour se chasser, grâce aux nombreux outils de chasses retrouvés et aux ossements de nombreux animaux. Parmi les animaux chassés, on compte le loup, le lièvre, le cerf, l'ours, le sanglier, et plus rarement le tigre et le wapiti. Mais la chasse ne se fait pas que sur terre, elle est aussi pratiquée sur les côtes et en mer. Sur les sites de Boïsman 1 et 2, aussi habités par cette culture, des ossements de baleine grises, de phoques et d'otaries ont été excavés. Ces animaux étaient des proies faciles dans les lagunes de la région, et sur un site de Roudnaïa Pristan, des pirogues ont été retrouvées[9]. Enfin, les oiseaux étaient aussi convoités, avec des restes de canards ou de faisans. La pêche était une part essentielle de l'économie sur les côtes, avec pendant cette période des restes de filets, d'harpons, crochets et autres outils. Les mollusques étaient collectés, et le saumon était l'espèce de poisson la plus pêchée. La cueillette sur terre était encore pratiquée, champignons, baies, oignons ou encore noisettes.

Vallée de l'Artiomvka.

Mais la grande révolution de cette culture est l'arrivée de l'agriculture dans le Primorié, pratiquée surtout dans la plaine du Khanka et du Suifen. À Krounovka mais aussi à Bogolioubovka, des restes d'outils agricoles ont été sortis du sol. Cette révolution est associée à la domestication, en particulier du chien qui s'étend à l'ensemble de la région, et qui est utilisé comme viande. L'artisanat prend aussi son essor, avec la fabrication plus poussée de vêtements à partir de peaux, mais aussi d'objets ornementaux ou de paniers pour la cueillette. Les maisons de cette époque sont en bois, grandes, avec un foyer au centre et une cheminée. Souvent dans ces grandes maisons, une moitié est estinée aux humains, l'autre aux animaux et à l'artisanat[8].

Pendant le cours du IIe millénaire av. J.-C., on retrouve parmi les sites ceux d'Olenié (Оленье en russe), avec des restes de grandes occupations occupant le versant d'une colline. 25 pirogues ont été retrouvées des fouilles, permettant via la rivière Artiomvka de se rendre à la mer pour pêcher. Sur les ornements des poteries, on a retrouvé des motifs similaires à ceux du Jōmon moyen et de la Corée, prouvant l'existence de liens avec ces territoires. Le site de Gladkaïa a permis l'excavation de flèches, récipients mais aussi d'haches pour l'abattage d'arbres, pour faire des terres agricoles. Dans la plaine du Khanka, un des sites de cette période est celui de Sini Gaï (Синий Гай en russe), dans le raïon de Tchernigovka. Près de 150 habitations ont été découvertes, construites en terrasses sur la pente de la colline. Parmi les habitations déjà fouillées, l'on a retrouvé des haches, couteaux, flèches et hameçons par exemple. Pour l'artisanat, des outils de tissage et pour polir la céramique ont été trouvés, ainsi que sur un autre thème des statues d'humains et aussi d'animaux.

Le dernier stade de la culture de Zaïsanovka date d'il y a environ 4 000 à 3500 ans AP, soit entre le IIe millénaire av. J.-C. et le Ve siècle av. J.-C., et comprend de nombreux villages (Kirovka 1, Gladkaïa II par exemple), souvent en plaine afin de permettre l'agriculture, même si la chasse continue d'être utilisée pour la nourriture, avec des restes de cerfs, de chevreuils, oiseaux et sangliers. L'élevage est pratiqué, comme avec les porcs, et la pêche est toujours utilisée massivement sur les côtes. Le principal céréale cultivé est le mil, qui a été apporté du nord de la Corée. Dans les terres, Osinovka est toujours habitée à cette époque, avec des restes d'argiles et de bijoux venant de cette époque. Pour les outils de ce lieu, l'obsidienne, le schiste et diverses matières volcaniques étaient utilisées pour les outils en pierre. Cependant, aucune trace d'agriculture n'a été décelé à Osinovka[10].

Âge du bronze

Carte des principales cultures.

L'âge du bronze au Primorié aurait commencé vers le XVe siècle av. J.-C., pendant le IIe millénaire av. J.-C., se superposant avec la fin de la culture de Zaïsanovka. Il y a un doute quant a début de cette âge, avec d'une part l'analogie d'évoltion entre la culture d'Andronovo, en Sibérie méridionale, et le Primorié, ce qui ferait qu'elle aurait commencé entre la fin du IIIe millénaire et le début du II millénaire. Mais pour d'autres, elle aurait commencé vers la seconde moitié du IIe millénaire, se propageant depuis la Chine. Le principal problème est la faible quantité des éléments nécessaires à la fabrique du bronze dans la région. Ainsi, il faut soit se référer à d'autres évolutions pour savoir quand il commence, soit regarder les quelques sites avec du bronze, soit regarder ce qui se passe en Corée et en Mandchourie. L'âge du bronze se divise en trois cultures prinicpales que sont celles de Sinégaï (ou Sini Gaï), de Lidovka et de Margaritovka, sans compter les sites non attribués ou classés. La première s'est installées dans la plaine du Khanka, la deuxième couvrait la côte orientale du Primorié tandis que la dernière se situait autour du golfe de Pierre-le-Grand. Cette âge est marquée par le début de l'agriculture sur les zones côtières, principalement du mil. Il faut cependant noter que les principales cultures sont encore débattues, et pourraient être modifiées lors de nouvelles fouillles.

L'époque de ces cultures est marquée par des contacts importants entre les populations du Primorié mais aussi de leurs voisins du nord, de Mandchourie et de Corée. Dû à la façon dont les villages étaient construits et protégés, il est quasi sûr que les contacts pouvaient être armés, avec soit des situations tendues soit des conflits. Il y a aussi eu lieu des syncrétisme sur la fin, entre particulièrement la culture de Samarga (extrême nord du littoral primorien et surtout dans le kraï de Khabarovsk voisin) et celle de Lidovka, et celle de Lidovka avec celle de Yankovski, qui appartenait elle à l'âge du fer. La période connait une croissance démographique, passant de petits groupes de personnes à des villages se chiffrant parfois en milliers de personnes[11].

Principales cultures

La première culture est celle de Margaritovka (littéralement « marguerite » en français), d'après le nom d'une rivière dans le raïon d'Olga. Celle culture a occupée la partie côtière méridionale du Sikhote-Aline, avec de nombreux villages de pêcheurs à l'embouchure des rivières, et elle s'est étalée du XVe siècle av. J.-C. jusqu'au Xe siècle av. J.-C.. Elle est controversée dans les années 70 et 80, car elle serait à ces débuts trop proche de la culture de Zaïsanovka, mais depuis des éléments la justifiant ont été apportés, même si les limites temporelles ne sont pas claires. Les peuples de cette culture vivaient dans de grandes maisons, et possédaient de nombreux outils domestiques, sans compter ceux destinés aux activités extérieures. Leurs activités principales étaient la chasse (cerfs ou ours par exemple), la pêche (saumon rose, morue, flet, etc.) et l'artisanat (outils, céramiques).

Paysage de la plaine du Khanka.

Parmi les villages retrouvés, il y a celui des rochers bleus dans la vallée de l'Avvakoumovka (raïon d'Olga), où outils, poteries mais aussi pirogues ont été retrouvés. Des armes l'ont aussi été, comme des poignards, et aussi des moules pour fabriquer les outils. Ces moules ont permis de dire que le Primorié était rentré dans l'âge du bronze, et d'ailleurs des fabrications en bronze ont été trouvé. Elle se distingue de la culture de Sini gaï, contemporaine de son époque, par le nombre d'objets ornementaux et la finesse dans la conception des outils. En autre lieux, on retrouve Permskoïe 2, Iasnaïa Poliana 2 et Moryak-Rybolov dans la même vallée, ou bien dans la vallée de la Kievka et les baies d'Olga, de Valentin et d'Evstafiya[12].

La seconde culture est celle de Sinégaï, nommé d'après le village de Sini Gaï dans le raïon de Tchernigovka. Elle s'étale sur la 1ère moitié du Ier millénaire av. J.-C., apparaissant à la fin du IIe millénaire ou au début du 1er dans la plaine du Khanka. Elle est caractérisée par des villages en terrasses sur des collines, avec de grandes habitations. L'économie est axée sur la culture du mil, la chasse, et la pêche dans les rivières et lac Khanka. Cette culture est dotée de nombreuses armes et les villages de fortifications avec des remparts et fossés, prouvant que des intrigues militaires ont pu avoir lieu dans la région à cette époque. De nombreux sites ont été découverts, parmi lesquels celui de Sini Gaï, ̩habité depuis la culture de Zaïsanovka, mais aussi vers Roubinovka (raïon de Progranitchny), ou sur les bords du lac Khanka (site Kharinskaïa / de Kharin). Les Sinégaïs étaient engagés dans l'agriculture, avec des moulins à grains[13], cultivant mil et riz noir (ru) (Setária itálica subsp. italica). Des couteaux de récoltes, des mortiers et pilons le prouvent. L'élevage était principalement axé sur celui des porcs, mais celui des bovins a aussi commencé. Il y avait aussi dans la pêche et la chasse. Ils avaient des rites envers les animaux, et possédaient pour la première fois dans la région un calendrier lunaire, trouvé à Sinégaï, sûrement importé via les échanges de Chine. Enfin, on sait que le cochon était vénéré, comme l'atteste une sépulture d'un cochon à Sinégaï, mais aussi des pendentifs à son effigie. Il est possible que blaireau et le cerf, dont des sépultures ont été retrouvés, étaient eux aussi vénérés.

Le site de Sinégaï est l'un des plus importants, avec 21 objets en bronze excavés, dont des disques et des outils. On a aussi trouver des armes, avec des arcs, des flèches, des poignards et aussi des boucliers, sans compter les nombreux outils de la vie quotidienne. Certains poignards évoquent d'ailleurs des échanges avec la culture du Karassouk en Asie centrale. Pour l'agriculture, on a retrouvé un soc de charrue et quelques autres outils agricoles. Enfin, des objets servant sûrement de jouets ont été trouvés. Pour le site de Kharin était situé sur une colline, entouré d'un fossé artificiel. Les habitations étaient très proches, et les murs pour la première fois en pierre pour les habitations. Dans une habitation, le toit était en voûte[14].

Une vallée fluviale de la côte orientale.

La culture de Lidovka est la dernière culture majeure de l'âge du bronze au Primorié, et elle se situe sur une étroite bande de terre allant du village actuel de Terneï à celui actuel d'Olga, en couvrant plusieurs vallées de fleuves côtiers. Son nom vient du site le plus exploré, dont son nom vient de la rivière Lidovka. Elle s'étale du Xe siècle av. J.-C. jusqu'au Ve siècle av. J.-C., soit postérieure à la culture de Margaritovka mais contemporaine à celle de Sinégaï. Elle a prospérée surtout au VIIe siècle av. J.-C. et au VIe siècle av. J.-C.. Elle est dans la transition entre l'âge du bronze et le future âge du fer. L'économie était basée sur la chasse, la cueillette, la pêche de par sa position géographique, avec des filets, et surtout de l'agriculture, principalement de mil. De l'agriculture, on a retrouvé des houes, pilons, des couteaux et des restes de céréales, mais cependant aucune trace d'élevage a été relevé[15].

Les villages de cette culture sont situés dans les hauteurs de vallées fluviales, et les habitats sont composés de grandes maisons rectangulaires avec parfois plusieurs foyers à l'intérieur. Parmi les sites, on dénombre ceux de Samarga, Lidovka, Krouglaïa Dolina, Moryak-Rybolov, Boulochka ou de Blagodatnoïe. Contrairement aux colonies de culture de Sinégaï, elles ne sont pas fortifiées, et un sanctuaire a aussi été trouvé dans l'okroug urbain de Dalnegorsk (Monastyrka 2), mais aucune sépulture.

Cette dernière culture se distingue par sa faïence perfectionnée, avec aussi sa poterie. De nombreuses amphores (mais jamais entières) ont été retrouvées, servant au transport de marchandises. Ils étaient généralement peints, en jaune ou en cramoisi. Sinon, les produits en pierre sont toujours très présents, et de nombreux outils (couteaux, flèches, tranches pour raser) ont été trouvés. On a aussi trouvé des enclumes ou des truelles[16] - [11].

Autres sites non rattachés

Le bassin de la rivière Bolchaïa Oussourka, dans le nord du Primorié possède plusieurs sites qui ne sont pas attribués à une de ces cultures citées ci-dessus. Elles sont certes souvent analogues, mais manquent de nombreux critères. Ils sont souvent datés de la première moitié du Ier millénaire av. J.-C., et sont des fois regroupé sous le nom de culture de Dalnekoutsk, même s'ils sont peu nombreux. Le principal site est d'ailleurs celui de Dalnekoutsk, d'où le nom.

On trouve aussi d'autres sites dans le Primorié occidental (Novo-Georgievka 3, Tchernyatino 3, Krounovka 5, Krounovka 21, Zolotoï Kolos 1 et Zolotoï Kolos 14), ainsi que quelques uns dans le sud et le centre, dont celui d'Anoutchino 5, qui n'ont pas été explorés ou pas assez bien étudiés[11].

Âge du fer

L'âge du fer au Primorié a commencé quelque part entre le XIe siècle av. J.-C. et le IXe siècle av. J.-C., et s'est propagée ensuite aux reste du territoire sur les siècles suivants, cohabitants sur le début avec des peuples de cultures de l'âge du bronze, dont celle de Lidovk. Le début de cet âge du fer coïncide avec une réchauffement du climat, un peu plus chaud que l'actuel. Le Primorié a été occupé par 3 principales cultures pendant cette âge, celle de Yankovski, celle de Krounovka et celle de Poltsev, chacune avec leurs caractéristiques propres. C'est aussi l'ère où les échanges se sont intensifiées avec les autres peuples ; les cultures de Yankovski et de Krounovka étaient en contacts avec les tribus scythes, comme le confirme des flèches scythes trouvées dans le site de Krounovka 1. La culture de Krounovka a aussi était en contact avec les Xiongnu[17].

Culture de Yankovski

Culture de Yankovski et sa variante continentale.

La première culture est celle de Yankovski, localisée dans le sud du Primorié et dans les plaines. Elle est apparue au XIe siècle av. J.-C., et se serait terminée vers le IIe siècle av. J.-C., même si certaines fouilles suggèrent qu'elle aurait pu subsisté jusqu'au tout début de notre ère. L'économie est complexe, avec d'une part l'agriculture (du mil et de l'orge), l'élevage, la pêche, la chasse (cerfs et sangliers) et la cueillette, et d'autre part les échanges commerciaux, à la fois entre les villages et vers plus loin. Des similitudes ressortent dans les objets découverts avec d'autres cultures du bassins de l'Amour, de la Transbaïkalie, des steppes d'Asie centrale et de la Corée. Elle se scinde en 3 étapes, l'une jusqu'au IVe siècle av. J.-C., où les amas coquilliers ne sont pas exploités, puis jusqu'au IIIe, associé à une baisse du niveau de la mer et à l'exploitation ainsi de ces amas. Enfin, celle du IIIe au IIe siècle av. J.-C. correspond à une baisse du niveau de la mer (-1 mètre par rapport à aujourd'hui) a dégradé l'économie, les populations migrant alors vers les terres fertiles, signant la fin de la culture. Plusieurs chercheurs associent cette population au peuple Yilou (en).

Il est à noter que cette culture possède une variante dite « continentale », très similaire dans le mode de vie et au niveau sociétal, et des objets de l'artisanat semblables, mais différent dans le domaine économique, cette variante ayant son économie axée sur l'agriculture et l'élevage, et non pas sur la mer. Parmi les sites de cette variante, on retrouve ceux près de Vozdvijenka, Novonikolsk, Yakonovka et Borisovka dans l'okroug urbain d'Oussouriïsk. Les Yankovites occidentaux aurait été hostile aux Sinégaï de leur époque.

L'élevage, centré sur les chiens et surtout les cochons est très répandu. L'artisanat est de plus en plus répandu, et certains villages se spécialisent comme celui de Malaïa Podouchetchka, spécialisé dans les poteries avec des restes de fours et de d'autres outils de travail. Dans les produits de l'artisanat en général, on retrouve des ustensiles de cuisines, des récipients, des hameçons, des objets en cornes ou en os ou encore des vêtements. Les objets sont très rarement en bronze ou en fer, même si pratiqué, et l'usage de la pierre reste généralisée. À Barabach 3 (raïon de Pogranitchny), des petites mines et des fours destinés aux fers ont été découverts.

L'accroissement démographique pendant cette période est très important, avec plus de 120 villages connues, souvent de grands villages sur les côtes. Cette explosion a entraîné un développement de l'élevage de fruits de mer , avec l'huître à 80% ~ 95% du total récolté. La pêche continue de s'accroître, avec des pirogues et petits bateaux plus robustes, faisant de plus longs voyages. 45 espèces de poissons étaient pêchés, dont le thon. Les villages sont habités à long termes, et possèdent des cimetières et des zones destinées à l'artisanat. Les cimetières témoignent de l'absence d'inégalité dans cette culture, chacun étant traité de la même façon.

Souvent, les habitations ( de petites à grandes) sont construits en cercle autour d'une place centrale. Parmi les villages de la côte, on retrouve Slavianka 1 et 2, Tchapaïev, Pestchany 1, Zaïsanovka II ou bien Oleni (toujours habité). À Pestchany 1, plus de 30 habitations de petites et grandes tailles ont été découvertes, avec aussi des bâtiments publics pour se réunir ou pour l'artisanat. En autre site, on retrouve Zaïsanovka II, avec d'énormes amas coquilliers qui ont permis un essor du village antique[fegi 4] - [18]

Culture de Krounovka

La Corée en 500 AEC, avec le sud du Primorié en haut à droit sans état notable.

L'autre culture majeure est celle de Krounovka (ru), qui tire son nom d'un village dans l'okroug urbain d'Oussouriïsk, dont le site est habité depuis le Paléolithique. Elle a existé du VIIIe au IIIe siècle av. J.-C., s'étalant au début dans les environs du lac Khanka, avant de se déplacer vers les bassins du Suifen et de l'Artiomovka, où elle a atteint son apogée. Il y a des doutes sur les débuts de cette culture ; soit elle descendrait de la culture de Yankovski, soit elle serait née de peuples venant d'autre part que le Primorié, soit elle serait née des peuples vivant autour du Khanka, descendant des Sinégaïs. Vers la fin, ils se seraient installés dans tout le sud-est du Primorié, et certains sites en Chine frontalière et dans le nord de la Corée seraient à eux, datant de la fin de leur culture. L'économie de celle culture était fondée sur l'agriculture (orge, mil et blé); l'élevage bovin (porc, bovin, et cheval), et dans les régions côtières par la pêche, la chasse et la cueillette. Cette culture est celle qui a le plus influencé les cultures suivantes du Primorié.

Cette culture est nommée dans les chroniques chinoises sous le nom de Wuji, et Okcho chez les Coréens. On pense aujourd'hui que ces peuples étaient soit de celle culture, soit proches de ceux-ci.

De ces chroniques, l'on sait que les anciens étaient les dirigeants des communautés, et il n'y avait pas de chef seul ou de dynastie. Selon les chroniques coréennes, le sud du Primorié où vivait une partie de cette culture était aux mains du royaume antique Gija Joseon (Gojoseon) . Ils étaient frontaliers aux nord des Sushen, et seraient des Yilous, toujours selon les chronique chinoises. Sur la toute fin de leur période, ils étaient intégrés ou frontaliers du royaume Puyŏ (au IIIe siècle AEC) selon les zones.

La péninsule coréenne en 200 AEC.

Les villages dénombrés de la culture sont supérieurs à 80, en très grande majorité en plaine et dans les vallées fluviales, bien plus rarement sur le littoral. Elles étaient près des terres fertiles, en zone inondable. Plusieurs groupes peuvent être dressés ; celui du Khanka (comme Semipiatnaïa et Novoselichtche 4), étant des villages de tailles moyennes, avec des champs, pâturages et une zone d'artisanat. Le groupe du Suifen et Tumen possédait de plus grands villages (jusqu'à 12 000 m2, comme à Krounovka ou Korsakovskoïe II), avec des maisons d'environ 50 à 100 m2, avec là aussi une place importante accordée à l'agriculture et à l'élevage. Enfin, le groupe sud-est (par exemple Kievka, Sokolchi, île de Petrov) est soit en montagne soit en littoral, et les villages de petites tailles, concentrés sur la pêche, la chasse et la cueillette. C'est à cette époque et pendant cette culture que les rues apparaissent, alors que les villages étaient avant soit en cercle soit sans aucun plan. En moyenne généralement, les villages avaient une population comprise entre 120 et 500 habitants.

C'est la première culture qui possède un système sociétale important, au moment où le sédentarisme devient la norme, tout comme la métallurgie. Le pouvoir apparaît, les communautés disposent de chefs, et la notion de mariage apparaît également. Ces mariages sont faits dans la famille et plus rarement entre communautés, avec la création de liens économiques. L'agriculture est représenté par une large variété d'outils agricoles, de graines et d'animaux domestiques, avec les porcs, les chevaux et les vaches. La pêche, chasse et cueillette reste, avec toujours une importance considérable, en témoignent les nombreux outils de chasse trouvés comme à Oleni 1, et ceux pour désosser la viande et la faire cuire. Parmi les objets sortis des fouilles, on retrouve des objets en bronze (île de Popov), avec des lances et chaudrons ; des objets en fer avec des haches, couteaux, lances ou des ancres pour la pêche ; ou en pierre. Il y avait aussi de la poterie, d'assiettes, en passant par des bols jusqu'à des amphores, comme à Korsakovka 2[fegi 4] - [19] - [20].

Entrée dans l'ère commune, fin de l'âge du fer

La seconde moitié du Ier millénaire AEC est marquée par la disparition de la culture de Krounovka, vers le IIIe siècle. Le Primorié est alors sans réelle culture, et les habitants d'alors sont alors considérés comme étant les Yilous (en). Mais plus au nord, dans le bassin de l'Amour, une autre culture existe, celle de Poltsé, nommée d'après un lieu-dit en oblast autonome juif près du village de Koukelevo. Elle nait à la fin du VIIe siècle AEC, et elle est caractérisée par des villages de pêcheurs, assez grands, avec des kourganes en sépultures. Il y a des poteries et de nombreux outils. Née de la culture d'Ouril, elle a laissé de nombreuses armes et des objets en bronze et en fer. Les colonies étaient fortifiées, prouvant que des affrontements ont pu avoir lieux.

Mont Senkina Chapka.

Entre le IIIe siècle av. J.-C. et le début du Ier siècle, la culture s'est progressivement déplacée vers le Primorién via deux routes distinctes. La raison la plus probable aurait été la présence de tribus mongoles belliqueuses dans leur région, comme les Xianbei, et entre autres raisons une croissance démographique et un changement climatique. La première suit les rives de l'Oussouri et de l'Arsenievka vers le sud tandis que la seconde voie longe le littoral jusqu'à la baie de Pierre-le-Grand. La seconde voie a donné naissance sur la côte orientale à la culture d'Olga, sur tout le littoral sud et est du Primorié. La culture d'Olga était engagée dans toutes les activités économiques d'alors, et à laissé des villages comme ceux de Boulokcha, de Senkina Chapka ou de Malaïa Podouchetchka[fegi 2]. Dans tous les cas, les deux étaient très semblables, la géographie étant le principal caractère pour les distinguer[21].

Selon les recherches archéologiques faites à Boulokcha (raïon de Partizansk, mont Plemiannik[note 1]), ces migrations se sont faites sur un temps long, par étape. La majorité du temps, les relations étaient pacifiques, permettant des échanges culturels entre les locaux et ces arrivants, ainsi que des mélanges, y compris dans les modes de vie. La culture de Krounovka a apporté le concept d'organisation sociale par exemple à ces arrivants. Il y eut parfois des relations non pacifiques, entraînant la construction de forteresses par prévention, mais elles ne furent cependant pas militaires toujours selon les fouilles dans ce site[22].

La société des peuples du Primorié évolue dans ces temps, avec un rôle grandissant donné aux guerriers, confirmé par la découvertes d'armes dans de nombreux sites. Les métallurgistes et potiers sont devenus plus riches que les autres, et l'agriculture impacte aussi la société. Il faut désormais protéger les ressources, qui peuvent être volées par d'autres communautés, afin de se nourrir. Ainsi, on assiste à l'arrivée des inégalités ; qui se traduit dans les logements. Les maisons les plus petites sont reléguées à l'extérieur des villages et appartiennent aux pauvres, tandis que les riches possèdent des maisons spacieuses dans le centre. Les prêtres et les anciens appartiennent à la classe aisée. Les maisons sont en bois, et plus rarement en pierre. Elles sont souvent en partie creusées dans le sol, pour des soucis de chaleur. Les maisons des plus riches sont les plus profondes. Des kangs apparaissent aussi.

Ainsi, l'économie connait un essor, avec la construction de routes (en terre) au Primorié entre les villages, empruntées par les chevaux et leurs cavaliers, où les selles apparaissent. L'agriculture gagne de nouvelles technologies grâce à l'arrivée de la culture de Poltsé, avec des outils de labourage plus avancés. L'orge et le mil sont cultivés, et l'élevage s'axe à la fois sur les porcs, les vaches et les chevaux. La chasse reste d'actualité, et la pêche devient plus efficace avec de plus grands filets et des lances plus faciles à manier pour chasser les gros poissons. La cueillette en forêt reste, même si de plus en plus de baies et fruits sont cultivés, baies et fruits venant parfois d'autres régions par les échanges. La filature et la poterie connaissent des innovations, et le tour de potier apparaît dans la région. Pour les échanges, les bateaux deviennent plus grands, avec des amphores de toutes tailles. La métallurgie est bien présente, grâce aux premières routes qui permettent de transporter les matières premières. On retrouve ainsi des objets en bronze (bijoux, ceintures, etc.) ; en fer (pelles, faucilles, couteaux, flèches). On sait que des échanges ont eu lieu avec la Corée mais aussi le Japon.

Les premiers siècles de notre ère sont la dernière étape de l'âge du fer, avec près de 40 colonies recensées datant seulement de cette époque sur le littoral. Ces villages auraient pu appartenir soit à la culture d'Olga, soit à la culture de Poltsé, désignée en tant que variante côtière étant donné qu'elle a subi un mélange avec les populations descendantes de culture de Krounovka. Enfin, ils auraient pu appartenir à un mélange de culture d'Olga et de Poltsé. Ce qui est sûr, c'est que la culture de Poltsé, toujours installée en plaines a disparu vers le IVe siècle, et celle d'Olga entre le IVe et le VIe siècle. La culture de Poltsé a laissé derrière elle de nombreux villages, des routes, des kourganes et de nombreux artéfacts. L'appartenance culturelle est dans tous les cas pour les premiers siècles toujours en débat, et aucun consensus n'a été trouvé. Il faut aussi noter une similarité de la culture de Poltsé avec plusieurs cultures de Mandchourie dont celle de Wanyanhe, elle disparut vers le IIe siècle de notre ère[23] - [24].

La culture de Poltsé seraient selon les chroniques chinoises des Yilous, et nombre d'entre eux auraient rendu hommage au royaume Puyŏ, même si cet État ne contrôlait pas le Primorié. Toujours selon ces chroniques, ils auraient hérité du système de la culture de Krounovka, c'est-à-dire ne pas avoir un seul chef mais des anciens dans chaque village. Enfin, vers le IIIe siècle, ces Yilous auraient formé une union tribale, avec l'apparition d'une position de chef, héritée de père en fils.

Les nouvelles technologies, l'apparition de hiérarchie généralisée et l'apparition des inégalités a permis de créer des conditions favorables à l'apparition d'un État dans le Primorié. Cependant, une dernière culture doit encore arriver avant la création d'un pays sur ces terres, et ainsi entériner l'âge du fer[fegi 4] - [25].

Moyen-âge

Unification des JürchensUnification des JürchensRévolte des Turbans rougesRévolte des Turbans rougesDynastie QingDynastie des Jin postérieursDynastie des Jin postérieursDynastie MingDynastie Yuan du NordDynastie Yuan du NordDynastie YuanÉpoque contemporaineÉpoque moderneMoyen Âge

Peuple Mohe

Les Mohé (en chinois 靺鞨) sont un peuple toungouse, dont les premières mentions dans les chroniques chinoises remontent au IVe et Ve siècles de notre ère. Ils sont apparus pendant cette époque en Manchourie, dans la région du fleuve Amour et au Primorié. Ils seraient les descendants des Yilous et des Sushens, et pourraient aussi venir du bassin du fleuve Liao. Ils auraient été influencé en arrivant par les restes des cultures de Poltsé et d'Olga. Ils vivaient dans de petits villages, eux-mêmes réunis au sein de tribus qui comprenaient plusieurs villages. Ils étaient engagés dans l'agriculture, l'élevage, la chasse et la pêche. Ils construisaient des pirogues d'ailleurs pour cette activité.

Il y avait une hiérarchie, avec des nobles et anciens, qui recevaient des cadeaux et offrandes des autres habitants. Ils avaient des esclaves, et les Mohe faisaient du commerce avec tous les autres pays autour, dont la Chine. Les dirigeants étaient des chefs militaires, qui pouvaient organiser des raids sur leurs voisins.

Selon les chroniques, il y avait plusieurs dizaines de tribus au VIIe siècle, dont sept célèbres et influentes ; le sumo, le gudo, l'anchegu, le baishan, le haoshi, le heishui et le fune. Ces tribus ne s'immiscent pas dans les affaires des autres tribus, mais en cas d'ennemi d'extérieur militaire, elles s'unissent.

La rivière Oussouri.

Parmi ces tribus, il y avait les heishui mohe vivant dans les bassins du Sungari, de l'Oussouri et de l'Amour. Il y avait aussi au Primorié les Khaoshi Mohe, une tribus moins célèbre, qui vivait sur la côte orientale et une partie du golfe de Pierre-le-Grand[note 2]. Plus de 60 sites mohe sont connus sur le territoire, dont ceux dans la plaine du Khanka (Kourkounikha, Arganovskoïe 1, Novoselichtche 1, etc.) ; ou ceux des Khaoshi, avec Monastyrka 3 ou Louzanovski. Les villages étaient fortifiés, et on a retrouvé dans ces sites une grande quantité d'armes (épées, lances, boucliers), des poteries, des objets ornementaux et des objets en bronze et fer. La vallée du Suifen fut densément peuplé par les Mohes, avec parmi les sites ceux de Timiryazevsky, Mikhailovka et Vasilievka. Celle de Mikhaïlovka est d'ailleurs la plus grande de toute la vallée fluviale[fegi 2].

En 597, l'empereur chinois Sui Wendi, contrarié de l'oppression des Mohe par le roi coréen Go Yang, reproche cette oppression à ce roi En effet, les Mohe étaient pour certains les vassaux de l'empereur chinois. Cependant, même si certaines tribus Mohe étaient leur vassaux, les relations n'étaient pas toujours au beau fixe, et en 598, les guerres Koguryo-Sui éclatent, dans lesquelles les Mohe se rangent du côté des coréens. Ainsi, la cavalerie Mohe, soit plus de 10 000 hommes, envahi le Liaoning. C'est le côté coréen qui gagne d'ailleurs cette guerre.

En 641, les Mohe s'allient aux Coréenns et aux Seyanto, et la guerre Koguryo–Tang éclate en 645. Lors du siège d'Ansi, plus de 3000 Mohe sont enterrés vivant en représailles par la Chine vaincue par les troupes coréennes. En 668, lorsque la guerre se solde par un échec pour les Mohé, leur alliée Koguryo se désintègre, provoquant l'exil de populations de ce royaume vers la Mandchourie et le Primorié contrôlés par les Mohés. Cependant, de nombreuses tribus Mohés doivent en punition devenir vassaux de la Chine, et de nombreuses tribus Mohé se sont dispersées, mis à part les sumo mohe.

De l'autre côté de la Chine, l'Empire chinois est mise en échec par les Tibétains lors de la bataille de la rivière Dafei en 670, puis par de nombreuses autres batailles les années suivantes. Le second Khaganat Turc (en) qui vainc à mainte reprise les chinois dans l'est et les examens impériaux causent eux aussi des troubles politiques en Chine. En 696, Li Jinzhong et Sun Wanrong, des Khitans se rebellent contre Wu Zetian, et de nombreuses populations du Liaoning fuient sur les anciennes terres de Koguryo.

Pour appaiser les Koguryo et Mohe, qui eux souhaitent prendre part à la révolte des Khitans, la Chine offre à Dae Jungsang (en) (Qiqi Zhongxiang) et à Geolsa Biu (en) (Qisi Biyu) les titres de Duc de Jin[note 3] et de Xu[note 4]. Biu rejeta l'offre, et fut tué par une armée chinoise menée par le général Li Kaigu (en). Jungsang fuya et mourut peu après. Son fils, Daejoyeong, quitta la région du Liao pour le Jilin. Là, il défit en 698 les Chinois lors de la bataille de Tianmenling (en). Après la défaite des Chinois, Daejoyeong se proclama roi de Jin, Jin étant le premier nom du royaume Balhae[26] - [fegi 5].

Balhae

Jin s'établit ainsi sur une zone couvrant tout le nord de la Corée, certaines parties du Jilin, et dans un premier le sud-ouest du Primorié. Pendant les premières années d'existences, le royaume n'est pas accepté par la Chine, mais en 713, ils acceptent de devenir des vassaux de la Chine. C'est alors que le nom du royaume est changé de Jin à Balhae.

Alors que les sumo mohe, vivant dans le nord de la Corée et dans le raïon de Khassan faisaient partie dès la création de ce royaume en 698, il n'en était pas d'autres tribus Mohe vivant sur le territoire du Primorié. Balhae a ainsi entrepris la conquête de nombreuses terres de la région, avec un assujettissement loin d'être pacifique la majorité du temps. D'après des fouilles archéologiques entreprises dans l'ouest du Primorié, des colonies Mohe ont subi des destructions durant cette époque, témoignant de la violence de la conquête. La conquête a été progressive, s'étalant de la fondation du pays jusqu'à la moitié du VIIIe siècle, soit une cinquantaine d'années. Durant ce temps, les Balhae ont construits des petits forts sur les collines, puis une fois la conquête faite, des forteresses sur le territoire[27].

Le principal obstacle durant cette conquête fut les Heishui mohe, vivant dans les bassins du Sungari, de l'Oussouri et de l'Amour, qui souhaitaient garder leur indépendance. Les Heishui mohe, conscients de leurs faiblesses numériques face à l'armée du royaume Balhae, s'allient avec la Chine. Mais en 728, le Japon apporte son soutien aux Balhae. La guerre éclate en 732, et dure jusqu'en 735, avec les Balhae sortant victorieux, et ainsi le début de l'annexion des Heishui mohe vivant dans les bassins de l'Oussouri et du Sungari, mais pas de l'Amour. Balhae reste un vassal de jure de la Chine, mais de facto il est totalement indépendant, pouvant gérer toutes ses affaires régaliennes. Les annexions et conquêtes continue sous le roi Da Qinmao (737 - 793), le Primorié devenant subjugué à ce royaume[28].

L'Empire Balhae en 800, avec ses régions et chefs-lieux.

Balhae se divise alors en 15 régions, dont 5 partiellement ou totalement sur le territoire actuel du Primorié, avec à chaque fois une capitale. Occupant le nord de la Corée et le raïon de Khassan, on retrouve la région de Longyuan, avec comme capitale Dongjing. Il y a ensuite la région du Shuiabin, avec comme capitale Yanzhou[note 5], l'ancien Oussouriïsk, qui s'étale sur la plaine du Khanka et du Suifen. À l'est (vers Nakhodka) se trouve la région de Dingli, avec comme capitale Dingzhou (vers Partizansk). Au nord, il y a Anzhou (vers Dalnegorsk) qui gère la région d'Anbian, s'étalant sur le littoral oriental du Primorié. Enfin, dans le cours de l'Oussouri, se trouve la région d'Anyuan, gouvernée à Ningzhou. Plus de 200 villes et villages du Balhae sont en tout connus au Primorié, ainsi que quelques autres lieux religieux comme la grotte de Possiet[fegi 2].

Frontières en 900 avec le royaume Balhae et les Khitans.

Balhae était un État puissant, doté d'une forte armée, et qui était à la pointe sur les connaissances scientifiques. Le roi Da Qinmao prohiba aux jeunes hommes de se marier s'ils ne s'étaient pas instruits à la maîtrise du tir à l'arc et ne s'étaient pas alphabétisés, provoquant une alphabétisation importante de la région. L'agriculture jouait un rôle important, dont au Primorié avec ses terres fertiles, où le riz, le soja et de nombreux arbres fruitiers étaient désormais cultivés. La religion s'est propagée, avec le bouddhisme chez les nobles, et le nestorianisme et chamanisme dans le reste de la population.

En 907, le Balhae rentre en guerre contre les Khitans, un peuple frontalier vivant en Mongolie et Mandchourie, après qu'ils aient fondé la dynastie Liao. Jusque-là, les Khitans étaient des vassaux des Balhae, et de nombreuses batailles s'ensuivent, où les Balhae perdent peu à peu leur territoire. En 925, le Silla s'allient avec les Khitans, et l'année suivante, la capitale Sanggyeong est assiégé, mettant fin aux Balhae[29] - [30].

Dynastie Liao

Carte du Dongdan en bleu clair, englobant le Primorié.

Les Balhae vaincus, les terres du Balhae sont données au Royaume Dongdan (en), un État fantoche mis en place par la dynastie Liao des Khitans. Mais de nombreux Bohais n'acceptent pas la défaite, et des soulèvements éclatent à travers le royaume. En parallèle Yelü Bei (en), fils de l'empereur Khitan devient le roi de Dongdan. Mais l'empereur meurt, et c'est l'autre fils ; Yelü Deguang, qui obtient la couronne. Les tensions entre les deux fils croient, et Deguang ordonne à Bei de transférer sa capitale à Liaoyang en Mandchourie en 930. Bei accepte, mais très vite, sous les conseils de l'empereur Mingzong, il fuit chez les Tang postérieurs. Le Royaume de Dongdan continue d'exister sur le papier pendant un temps.

Le Roi de Dongdan va de l'avant (東丹王出行圖), rouleau, couleurs claires sur soie. 146,8 × 77,3 cm. Musée national du Palais, Taipei. Attribué à Li Zanhua (李贊華 909–946), mais il s'agit peut-être d'un artiste plus tardif.


Pour revenir aux soulèvements, le premier de grande ampleur se passe en 929 quand des membres de la famille royale proclament le royaume des Bohai postérieurs, mais la révolte est matée par les Liao. Les Liao commencent alors à déplacer les populations Balhae, pour les désunir. En 938, le royaume de Ding'an est fondé, dans le but de restaurer Balhae, dans le nord de la Corée et raïon de Khassan, sur des terres du royaume fantoche. Et en 946, l'éruption du mont Paektu entraîne des déplacements massifs de population, qui désunissent encore plus des troupes Balhae.

La région du Primorié est ainsi devenue un territoire plus ou moins vide, avec quelques populations en périphérie d'un grand empire. De plus, la dynastie Liao a repris les fonctionnaires du royaume Balhae, afin d'éviter une nouvelle rébellion. Pendant les décennies qui s'ensuivent, la dynastie Liao et les descendants des Balhae ne s'affrontent pas, mais amassent leurs forces.

En 975, les Bohai se lancent dans la conquête de Liaoyang, et dans le même temps, le royaume fantoche de Dongdan est annexé en 982. Les Bohai cherchent alors à nouer une alliance avec les Jürchens, les descendants des Mohe dont des heishui mohe. En 983, les Liao décident de mettre fin au royaume Ding'an, et conquièrent la majeure partie de leur petit territoire, mis à part certaines zones montagneuses que les cavaleries Liao ne peuvent pénétrer, épargnant les Ding'an d'une défaite complète.

En 985, les Khitans menèrent une nouvelle expédition contre les anciens Balhae, en détruisant le royaume rebelle Ding'an. Les survivants arrivent à faire une alliance avec les Jürchens et surtout les Chinois. Des batailles sont menées entre les Liao et les Song, mais les Liao en sortent victorieux.

Entre 988 et 989, les Khitans envoient une nouvelle expédition, brûlant et pillant les villages et tuant les populations. Une dernière expédition eut lieu en 990, et les Balhae sont désormais sous les Liao[29] - [30] - [31].

Les Jürchens deviennent alors le principal peuple vivant sur les terres actuelles du Primorié. Des légendes expliquent leurs origines, mais l'origine la plus probable est qu'ils descendraient des Heishui mohe. Le nom des Jürchens apparaissait dans les chroniques khitanes, mais jamais celui des Heishui mohe. Ce changement de nom s'est passé au cours du IXe siècle, et au XIe, le nom d'Heishui a disparu. De plus, les Jürchens seraient aussi dans une moindre mesure composés de Balhae et d'autres peuples de la région.

En 991, une alliance de tribus vivant dans le sud du Primorié et nord de la Corée se soulève, composée de 30 tribus, mais ils sont écrasés par les Khitans.

Haigean et Nagenne

Pendant la dynastie Liao, il y avait deux types de Jürchens, d'une part les pacifiques qui pouvaient occuper des fonctions d'État, et de l'autre côté les non pacifiques, interdits de tout et devant rendre hommage à la dynastie via des offrandes. Parallèlement à ça, un clan Jürchen venant de la région de l'Amour s'efforce à unifier les tribus Jürchens, y compris au Primorié ; le clan Wanyan, qui n'est cependant pas toujours bien accueilli. La région est à la fois contre la dynastie hégémonique et le clan. Ce clan dispose d'un chef, dit le « wanyan ».

La région du Suifen devient ainsi un centre important de contestation du régime de la tribu Wanyan. En effet, cette tribu, même bien avant la fondation de la dynastie Jin, commence à imposer des lois et impôts aux peuples locaux. En conséquence, un chef de tribu, le wanyan Shilu (en) (完颜石鲁), est envoyé faire une campagne militaire dans ces terres, particulièrement contre les tribus Suifen et Yelan. Shilu en sort victorieux, après une campagne difficile, qui s'est étendue de 1010 à 1021. C'est en grande partie la désunion de ces tribus qui a permis de les conquérir.

Vallée du Suifen.

Le fils de Shilu, le wanyan Wugunai (en) (完颜乌骨迺), chef de 1021 à -1074, mena une politique plus laxiste envers les tribus Suifen et Yelan[note 6]. Mais sous la houlette d'Helibo (en) (完颜劾里钵), le nouveau wanyan de 1074 à 1092, les relations se sont tendues. En 1074, des tribus du littoral se sont révoltées, en attaquant le chef des Yelan qui avait conclu un accord avec le pouvoir. Mais le chef des Yelan, grâce à un détachement de 5000 hommes, réussit à mater la révolte.

Pendant le règne du wanyan Yingge (完颜盈歌), de 1094 à 1103, des émeutes se produisent, causées par Haigean, le chef de tribu Wazhun. Haigean conquiert le Suifen, puis une partie du Tumen, puis enfin une partie de la région de la plaine du Khanka[note 7]. La tribu Wazhun devient ainsi la plus forte de la région, tout comme une autre tribu, celle de Zhide, vivant aussi dans la région du Suifen. La conquête de ces terres était cruciales car c'étaient les plus grandes terres fertiles du Primorié, où l'agriculture était développée tout comme l'élevage. Haigean tenait ainsi une région forte économiquement, avec aussi la prise de deux forteresses existantes depuis les Balhae ; celle de Dachgenzi (près de l'actuel Dongning, proche de la frontière russo-chinoise) et celle de Suibing.

En conséquence, Yingge envoie le chef Nagenne dans la région pour reprendre l'endroit. Mais contrairement aux attentes, ce chef abuse de ses pouvoirs, et recrute des soldats pour ses causes personnelles. Une vague d'indignation et colère s'empare de la région, excédée. Il subjugua ensuite la plupart des tribus du Suifen et de Yelan, mais pas dans le but de les redonner à Yingge des mains d'Haigean, mais pour lui. En conséquence, les tribus du Suifen et de Yelan envoient leurs plaintes à Yingge contre ces évènements. Pour les tribus du Suifen, ce sont celles vivant à l'ouest du fleuve qui ont appelé à l'aide, car pouvant éviter les terres tenues par Haigean en passant par les montagnes. Ainsi, lorsque les plaintes arrivent, la région est tenue par deux chefs rebelles, qui ont fait alors une union tribale, à un pouvoir déjà rebelle à la dynastie Liao.

Yingge envoie alors deux chefs militaires, Vasai et Yeha pour « examiner les plaintes ». Les deux ordonnèrent à Nagenne de retirer ses troupes situées à l'ouest du Suifen, mais il désobéit, même s'il se replia finalement à l'est du cours d'eau, dans la forteresse d'Umai[note 8], tout en laissant des troupes à l'ouest. La décision fut défavorable d'un point de vue stratégique, car vers l'est et le nord se trouvaient les tribus Yelan, hostiles au pouvoir de Nagenne. Après plusieurs batailles, il fut tué, et Vasai conquit les terres des tribus du Suifen. Le clan Wanyan est désormais maître sur ces terres, provoquant toujours un mécontentement des tribus Suifen[32].

Coalition Asu

Le mécontentement général des chefs Suifen mène à la création d'une union tribale avec les Yelan et les Heshile. Le chef des Heshile, Asu, prit la tête de cette coalition. Le fils de Nagenne, Dunen[note 9], et un autre chef tribale, Digudei, sont aussi aux commandes de cette coalition. Digudei régnait sur des terres allant des villages actuels de Rakovka et de Komarovka.

En 1096, Luke chef de la tribu Wugulun, avec l'aide d'un certain Dongeng, attaque la tribu Wazhun, qui possède encore des terres, avec l'aide de la coalition. Les terres sont situées vers l'okroug urbain d'Oussouriïsk, et sont stratégiques pour les allées et venues entre le littoral et la plaine du Khanka, les montagnes formant un étau avec le Suifen qui passe entre. Cependant, c'est aussi une région bien peuplée, donc difficile à conquérir. La raison principale d'un désormais clan mineur (le clan principal étant les Wanyans) était que le chef de la coalition pensait qu'attaquer les Wazhun prouverait la force de la coalition. Ainsi, les Wanyans décideraient de ne pas conquérir ces terres et donc les Suifen profiteraient d'une indépendance retrouvée.

La tribu Wazhun vivait dans le cours du Suifen, vers les actuels Oussouriïsk et Dongning ainsi que dans le raïon actuel de Khassan. Les chroniques ne racontent pas comment les assauts se sont passés, mais il est quasi certain que le premier coup fut donné dans le raïon de Khassan.

En tout, 35 tribus ont rejoint la coalition, dont 14 tribus du Suifen, alors que les batailles avaient commencé. Luke et Dong'en annonçait leur victoire imminente, mais un autre problème surgit ; Yingge, avec l'aide de tribus Jürchens pro-Wanyan, se sont lancés contre cette coalition. Yingge a attaqué de l'ouest, Shitumen, un autre chef, de l'est. Sagai (完顏撒改), le neveu de Yingge, a assiégé le quartier général de Dong'en. Asu chercha à détruire de l'extérieur ce siège, mais Yingge détruisit cette aide. La forteresse tomba, mais Dong'en parvint à s'enfuir. Shitumen fit en sorte de détruire des escouades Suifen et celles de Digudei. Face à ces débâcles, la coalition s'est renforcée, avec plus d'hommes, mais des scissions ont aussi eu lieu. Yele, chef de la tribu Qian et proche de Dong'en, rejoignit les rangs de Sagaï, tout comme les tribus contrôlant l'estuaire du Tumen, se rangeant du côté de Yingge. Les Wanyan étaient eux aussi à court d'hommes, mais Dong'en fit une erreur qui permit la victoire aux Wanyan. Au lieu d'aller aider Luke, en difficulté, il s'attaqua à Manduhe, un chef soutenu par Shitumen qui avait capturé Dong'en. Il perdit, et les forces Suifen furent détruites.

Aduga finit d'éliminer les derniers rebelles, et en 1102, Asu, le chef, s'enfuit dans les terres contrôlées par la dynastie Liao, pour tenter de créer à nouveau un soulèvement chez les Yelan et Suifen, mais ce fut sans succès[32].

Rôle des Goryeo
Carte de la Corée en 1108, avec les localisations confirmées des forts, dont un se situe dans le raïon de Khassan. On voit la frontière provoquée par l'arrivée des rebelles.

Asu, après être passé par des terres contrôlées par les Khitans, s'installa dans le nord du royaume Goryeo avec de nombreux rebelles, en repoussant ainsi la frontière Goryeo Jürchen vers le sud. Les Goryeo, mécontents de l'apparition d'agitateurs et possibles rivaux, décidèrent de passer par la voie diplomatique avec les Wanyan pour résoudre le problème. Cependant, les Goryeo capturèrent l'ambassadeur Jürchen et lancèrent une guerre contre les Wanyan, qui se solda par un échec, et qui ne mena à rien. En effet, Asu et ses rebelles ne s'étaient pas mêlés de la guerre, et les Wanyan ne voulaient pas proposer un retour d'eux sur leurs terres. Le règne de Wuyashu (完顏烏雅束), de 1103 à 1113, fut marqué tout comme pour Yingge par des révoltes. Les tribus du Suifen espéraient que comme au Liaoning, le royaume Goryeo soutiendrait leur révolte à eux. Face à ces révoltes, Wuyashu envoya Wada, Washai et Valu, trois généraux pour passer cette fois-ci par la voie diplomatique. Ils se chargèrent de faire un conseil avec tous les chefs Suifen, mais certains ne vinrent pas. Le chef de la tribu Hanguo Wakho refusa, et ceux des tribus Wazhun et Zhide arrivèrent, avant de fuir car non aimés par les autres tribus. Ils furent pourchassés, et leurs terres furent prises. La tribu Wakho, vivant près du delta du Suifen, fut assiégée et dut se rendre.

En 1107, profitant du chaos ambiant, Goryeo envoya 170 000 hommes dans le nord de la Corée et dans le sud du Primorié, soutenu par les Yelan et Suifen. Wuyashu dut battre en retraite, et les Goryeo commencèrent à fortifier la région. Des remparts, avant-postes aux cols de montagne et 9 forts apparurent dans le nord de la Corée et dans le Jilin/Primorié. De nombreux paysans coréens arrivèrent dans la région, et l'armée était chargée de garder les terres. Face à ça, les Jürchens hésitent à rentrer en guerre. Leur principale crainte est que les Khitans profitent de leur affaiblissement pour reprendre leurs terres. En 1109, Vasai lance une offensive contre les terres des Suifen et des Yelan, particulièrement dans les bassins de l'Oussouri et de l'Arsenievka. Les Coréens sont vaincus, avant qu'en été, des renforts arrivent. La guerre reprend, mais en automne, le royaume Goryeo demande la paix, et les terres des tribus Suifen et Yelan redeviennent terres des Wanyans[32].

Dynastie Jin

Un dragon-tortue provenant de la tombe d'Esykuy actuellement situé dans le parc central de la ville d'Oussouriïsk.

Après que le clan Wanyan (en) ait unifié les tribus Jürchens, et qu'Aduga, un chef, désobéit publiquement en 1112 à l'empereur Khitan, alors qu'il est pourtant son vassal, la révolte envers la dynastie Liao arrive. En septembre 1114, Ningjiangzhou est capturée par Jin Taizu, le chef du clan Wanyan, rentrant alors en révolte. Il se proclame en janvier suivant empereur, fondant la dynastie Jin.

De 1115 à 1121, la dynastie Song voit dans la dynastie Jin son allié naturel face à la dynastie Liao, et les deux entament des négociations. Ils scellent l'Alliance conclue en mer, qui est rompue en 1125 quand les Jin se rendent compte de la faiblesse des Song. Le nouvel empire régnant sur le nord de la Chine et le Primorié est désormais la dynastie Jin[33].

Parallèlement, Aduga (désormais Jin Taizu) propose en 115 à Asu de revenir dans ses terres. Pour l'empereur, cela éviterait que pendant qu'il attaque les Khitans, les tribus Suifen et Yelan décident d'à nouveau se rebeller.

En 1124, le chef militaire Esykuy, accompagné de mille soldats, dirigent des opérations dans la région pour prévenir et mater les rébellions. Jin Taizu décide de positionner à travers la zone d'autres troupes. Esykuy a installé son quartier général à Suibing[note 10], ou plus précisément en périphérie. Il ne voulait pas expulser des habitants, ce qui aurait pu recréer une révolte. Ce quartier général devient une petite ville, nommée en chinois Xuping, et le chef-lieu de la province éponyme, avec Esykuy comme chef de la province.

En 1148, lorsqu'Esykuy meurt, il faut attendre 1193 pour qu'un mausolée lui soit érigé. Pendant sa gouvernance, il a renforcé le pouvoir central sur quasi tout le Primorié[fegi 6], et a fait fleurir l'économie locale.

Pendant le reste de la dynastie, le Primorié a été calme, devenant une région périphérique lointaine[32].

Xia orientaux

En 1210, une ambassade Jin arrive à la Cour de Gengis Khan, pour annoncer l'accession au trône de Jin Weishaowang et exiger des Mongols qu'ils se soumettent et deviennent un État vassal de la dynastie Jin. Les Mongols ne l'entendent pas ainsi, et l'année suivante ils lancent l'invasion mongole de la dynastie Jin. La dynastie perd petit à petit ses territoires, et en 1212, ils prennent Mukden, une des capitales de l'Empire.

Illustration de Puxian Wannu.

En 1215, alors que les chefs militaires n'ont plus confiance en l'empereur Weishaowang, Puxian Wannu (en), un de ces chefs, se rebellent. Il fonde dans les terres les plus orientales de l'Empire, couvrant le Primorié et des parties du Heilongjiang et Jiling, le royaume des Jin orientaux, aussi connu sous le nom de Dongzhen. La capitale de ce nouvel État, sécessioniste, est Liaoyang. Mais lors d'une campagne cette année-là, les Mongols capturent la capitale, et ainsi des proches de Wannu. Wannu, conscient du danger, marche avec une armée de 100 000 hommes[note 11] vers Kaiyuan[note 12], où il proclame le royaume des Xia orientaux (en). Pour éviter la conquête du territoire par les Mongols, il se déclare vassal à Gengis Khan et il lui envoie son fils. Cependant, il fait en même temps une alliance avec les Coréens, lorsque les Khitans les envahissent, se liguant Wannu et la Corée contre ces derniers. Mais les Khitans sont des alliés des Mongols, ce qui laisse présager le pire.

En parallèle, les Xia orientaux concluent des relations diplomatiques et commerciales avec le royaume de Goryeo, tout en maintenant des relations pacifiques avec les Mongols. Wannu décide d'ailleurs de mater des révoltes de Khitans rebelles dans les terres mongoles.

En 1230, les Mongols, excédés par les Xia orientaux et en particulier par Ningyasu, l'empereur depuis 1224 qui lance des raids contre les Mongols, se lancent dans la conquête de ceux-ci. Avec l'aide de Goryeo qui les autorisent à passer sur leur territoire, les troupes mongoles atteignent en 1233 Kaiyuan et Yanji , les capitales de l'Empire. Ils les assiègent puis les prennent. À Yanji, la capitale méridionale, ils capturent Puxian Wannu, et Ningyasu. Ce dernier passe le pouvoir en 1234 à un cousin éloigné, Chenglin, qui se pend, et le premier finit par être tué. Tous les membres de la famille royale sont capturés lors de ces prises.

En 1235, quelques Jürchens tenant des forteresses résistent toujours dans le Primorié, avant de finir par être maté par les Mongols[34].

Cet empire de courte durée a permis l'arrivée de nombreux Jürchens dans le Primorié et autour, qui vivaient sur les nombreuses terres de la dynastie Jin. Puxian Wannu, en les amenant ici, a permis que le peuple ne disparaisse pas par les Mongols, et de transmettre de nombreuses techniques (agriculture, artisanat, science) aux locaux. De cet empire on retrouve de nombreux sites, tous situés en montagne dans une logique défensive, comme Kaiyuan ou à Zaretchnoïe avec le Mont Senkina Shapka. Ils y avaient aussi à l'époque de nombreuses remparts à travers la région. En forteresse, on trouve aussi celle Shayginskoïe[note 13], Lazovskoïe ou celle d'Ekaterinovka[note 14], les trois dans la vallée de la Partizanskaïa, et les deux premières détruites par un assaut militaire[fegi 2]. Mais lorsque les Xia orientaux s'effondrèrent, la désolation devint maître de la région, les villages et forteresses souvent laissés à l'abandon, les animaux d'élevage libérés dans la nature[29] - [fegi 7] - [35].

Le Primorié au sein d'États mongols

Provinces de la dynastie Yuan en 1330.

L'Empire mongol s'installa ainsi sur ces terres, et rattacha l'endroit à la région de Liaoyang. Dès 1235, l'Empire décida d'installer une garnison à Yanji et une autre à Kaiyuan, afin de pouvoir mater toute rébellion. Un soulèvement eut d'ailleurs lieu en 1245, et un commandant militaire nommé Uryangdai fut envoyé dans la région pour arrêter la rébellion. Les Jürchens récalcitrants tentèrent pendant encore environ 40 ans, provoquant des batailles, mais toujours gagnées par les Mongols.

En 1261, Kubilai Khan créa dix administrations dans la nouvellement créée région de Kaiyuan, dans le but de pacifier la région. Mais en mai 1263, la région et ses administrations sont abolies.

En mars 1266, la région de Kaiyuan est recréée.

En 1271, Kubilai Khan fonde la dynastie Yuan.

En novembre 1280, 3000 soldats venant de la région furent recrutés pour participer à la deuxième invasion mongole du Japon.

En mars 1286, la région de Kaiyuan fut à nouveau dissoute.

La défunte région de Kaiyuan est devenue sous les Mongols une région isolée, très peu peuplée et presque sans civilisation. La dynastie Yuan fit en sorte d'embaucher les artisans, ce qui a provoqué une fuite des cerveaux de la région. De nombreux guerriers Jürchens furent recrutés dans l'armée, et les Jürchens récalcitrants se sont regroupés dans de petites communautés. Les Mongols laissèrent les communautés désigner leurs chefs de communauté, profitant ainsi d'une certaine autonomie, sorte de compromis pour éviter une rébellion.

En 1368, la fin de la révolte des Turbans rouges en Chine permet à la dynastie Ming de s'imposer en Chine face à la dynastie Yuan. Mais la Mandchourie n'est pas prise, et les Yuan fondent la dynastie Yuan du Nord. Cependant, les Ming mènent en 1387 une campagne militaire en Mandchourie, qui permet la prise de contrôle de la dynastie Ming sur la Mandchourie, y compris le Primorié actuel[36].

Sous la dynastie Ming

Provinces de la dynastie Ming en 1409

Après la chute de cet État mongol, les nombreux petits clans et tribus, assez faibles, dispersés à travers la région cherchent à s'unir entre elles et pour d'autres à chercher protection de la Chine ou de la Corée, qui souhaitent ces derniers soumettre les derniers Jürchens. Ces locaux étaient alors semi-nomades, faisaient de l'agriculture et du commerce, et les batailles entre tribus étaient fréquentes. Les chefs de nombreuses tribus ont envoyé des ambassades auprès de la dynastie Ming, ce qui a permis de garantir une paix avec les Chinois.

Entre 1404 et 1434, la dynastie Ming cherche pour la première fois à étendre son influence politique dans le bassin de l'Amour, avec en 1409 la création de la Commission militaire régionale de Nurgan, chargée de la Mandchouie. Ainsi en 1411, 25 navires chinois partent en expédition le long de l'Amour, et érigent dans la vallée du fleuve Amour un sanctuaire bouddhiste, le but étant de propager leur religion. Les chinois offrirent aux locaux des cadeaux, et des les chefs de tribus Jürchens furent nommé comme membre de la commission, afin de s'assurer de leurs loyautés. Cependant, le sanctuaire fut détruit quelques années plus tards, par des tribus récalcitrantes aux chinois. Même si une commission existait, la région était assez indépendante, le pouvoir n'ayant aucun intérêt à imposer un pouvoir fort.

En 1491, la forteresse de Ts Zaoshan[note 15] fut attaqué par la tribu Jürchen « Nimache », capturant hommes et bétails. Ils furent pourchassés par des troupes chinoises, et le chef de la tribu fut tué quelques jours plus tard.

Les Ming ont classé les Jürchens en trois groupes ; les Jürchens Jianzhou, les Jürchens Haixi (en) et les Jürchens Haidong (en) ou « sauvages ». Les Jianzhou correspondent à trois tribus : les Odoli, Huligai et Tuowen. Les Haixi sont contrôlé par l'alliance Hūlun, une confédération tribale composée des Ula, Hada, Hoifa et Yehe. On sait peu de choses sur les Jürchens « sauvages », mis à part que parmi eux uil y avait les tribus Donghai, Warka, Woji et Khurkha[36].

Unification mandchoue

Portrait officiel de Nurhachi.

Nurhachi, le chef de la tribu Mandchukuo, commença en 1582 à unir les Jürchens. Les réussites s'enchaînent en Mandchourie, en unifiant peu à peu les Jürchens, mais le Primorié, lieu des tribus sauvages est plus compliqué. En 1593, neuf tribus, surtout Haixi, se liguent contre lui, mais il brise l'alliance. Fort de cette victoire, il commence à s'intéresser aux tribus sauvages, qu'il souhaite désormais conquérir.

En 1609, un détachement d'un millier de soldats envahi le district de Hue[note 16] et 2000 familles de la région sont exilées en Manchourie.

En 1610, le général mandchoue Eidu arrive dans la vallée du Suifen, et il invite à l'endroit du village actuel de Razdolnaïa la tribu Voji, à rejoindre Nurhachi. Cette tribu vivait dans le sud du Primorié, du Suifen jusqu'au fleuve Partizanskaïa. Ils refusèrent, et le général conquit militairement la région, capturant plus de 10 000 personnes rien que dans le district de Ye Yelan (le bassin du fleuve Partizanskaïa).

En 1614, 200 familles ayant déposés les armes et 1000 autres captives sont emmenées en Mandchourie depuis les districts de Yalan et de Xilin (la rive est de la baie de l'Oussouri).

En 1615, les Huit Bannières ont mené une campagne contre les tribus du Primorié, tuant 800 personnes, capturant 10 000 personnes réparties en 500 familles.

En 1616, Nurhachi proclame la dynastie des Jin postérieurs après avoir unifié les Jürchens, et deux ans plus tard, il se lance dans la guerre contre la dynastie Ming.

Le 15 novembre 1635 ( dans le calendrier grégorien), les troupes Manchoues attaquent le sud du Primorié, afin de conquérir une bonne fois pour toute l'endroit, via 4 divisions qui s'occupent de différents endroits[36].

Dynastie Qing

En 1644, Pékin est prise par les mandchous, et la désormais dynastie Qing règne sur la Chine dont la Mandchourie.

Pendant le début du règne de Kangxi, il encourage l'installation en Mandchourie ou dans la citoyenneté des tribus du Primorié. Pour ce faire, il crée des prix avec des distinctions pour ceux arrivant à en faire rentrer que ce soit de manière pacifique ou militaire. Cela entraîne de nombreuses campagnes mandchoues dans la région, et les Jürchens demandent alors l'arrêt des combats. En effet, les villes sont attaquées, et les Jürchens fuient dans la taïga ou la montagne. L'agriculture est abandonnée, tout comme l'artisanat, et la chasse, cueillette et pêche redeviennent au goût du jour.

De plus, avec l'arrivée dans le Haut-Amour (oblast actuel de l'Amour) de cosaques de Sibérie, des populations indigènes de la zone migrent vers le Primorié[36].

Explorations russes et européennes

Carte des découvertes de la Pérouse, avec la côte du Primorié.

La conquête de la Sibérie (en) par le tsarat de Russie remonte à la fin du XVIe siècle, avec la campagne de Ermak et de d'autres explorateurs. En 1634, Iakoutsk est fondée, alors colonie russe la plus orientale du pays. En 1636, Dmitri Epifanovith Kopylov (en) part de Iakoutsk et atteint en 1638 la mer d'Okhotsk. Kopylov envoya ensuite Ivan Moskvitine pour explorer d'autres terres, et il fonda une forteresse sur une rive de la mer d'Okhotsk. Il apprend ensuite l'existence par les Nivkhes d'un puissant fleuve au sud ; l'Amour, mais à cause de l'hostilité des peuples de la région, il décida de ne pas tenter une exploration[fegi 8].

Entre 1643 et 1646 a lieu l'expédition de Vassili Poïarkov qui navigua sur le fleuve Amour jusqu'à son embouchure, avant de retourner à Iakoutsk. Il rapporta ses observations, une description détaillée de la région et de ses peuples avec leur économie.

Entre 1652 et 1689 ont lieu les conflits frontaliers sino-russes (en) à cause de nombreuses incursions russes dans une région revendiquée par la dynastie Qing. Les russes imposent en effet le Iassak aux tribus locales, ce qui provoque la colère des chinois. Ce sont les chinois qui gagne, et le traité de Nertchinsk signé le 27 août 1689 ( dans le calendrier grégorien) officialise la possession de la région par les chinois.

En 1787, le navigateur Jean-François de La Pérouse, lors de son expédition autour du monde, cartographie l'Extrême-Orient, dont le Primorié. Le 23 juin, il mouille dans une baie qu'il nomme la baie de Ternai, du nom de son mentor Charles-Henri-Louis d'Arsac de Ternay. Cette baie est aujourd'hui celle de Terneï, avec le village homonyme. Entre 1793 et 1796, William Robert Broughton, un anglais, répète l'expédition de La Pérouse[fegi 9].

Époque russe

Dislocation de l'URSSCollectivisation des terresGuerre russo-japonaiseGuerre russo-japonaiseTranssibérienGuerre civile russeGuerre civile russeConvention de PékinConvention de PékinTraité d'AïgounTraité d'AïgounFédération de RussieURSSEmpire russeDynastie QingÉpoque contemporaine

Annexation et développement du Primorié

Frontières sino-russe de 1858 à 1860

La colonisation du Primorié par les cosaques de Sibérie commença pendant les années 1850, avec la fondation en 1850 de Nikolaïevsk-sur-l'Amour, premier village russe du sud de l'Extrême-Orient, aujourd'hui situé dans le kraï de Khabarovsk.

En 1856, l'oblast de Primorié est fondé, avec comme capitale Nikolaïevsk. Le 16 mai 1858, la dynastie Qing et l'Empire russe signe le traité d'Aïgoun, un traité inégal qui confère à la Russie toutes les terres situées au nord du fleuve Amour. Ces nouvelles régions sont intégrées à l'oblast de Primorié, et le 31 mai, le alors village de Khabarovsk est fondé, alors qu'il est situé sur la rive sud du fleuve Amour. Au cours de l'année 1859, des postes militaires sont établis au Primorié ; un à Touri Rog sur une rive du lac Khanka et un autre dans la baie d'Olga.

En 1860, des soldats établirent d'autres postes, à Razdolnoïe et à Ouglovoïe, ainsi que le 20 juin 1860, le poste militaire de Vladivostok sur le Zolotoï Rog.

Le 2 novembre 1860, la convention de Pékin est signée, un autre traité inégal qui permet l'annexation de toute la Mandchourie-Extérieure, et donc des terres du Primorié.

Les cosaques, plus particulièrement ceux de l'Amour, sont chargés de développer la région et de la protéger. Ils créent ainsi les premiers villages de la région dès 1859 avec Verkhné-Mikhaïlovka (aujourd'hui Mikhaïlovka) et d'autres.

Le 26 mars 1961, le gouvernement déclare ouverte la colonisation des régions de l'Amour et du Primorié, pour les « paysans qui n'ont pas de terre et des gens entreprenants de toutes classes qui souhaitent se déplacer à leurs propres frais ». Pour attirer, il fournit une parcelle gratuite jusqu'à 100 acres pour chaque famille. Avec quelques modifications mineures, ces règles s'appliquèrent jusqu'en 1900.

En 1861, le village de Vetka est fondé, sous le nom de Foudin, dans le raïon actuel d'Olga.

En 1862, il y avait déjà 14 000 cosaques qui s'étaient installés sur les rives de l'Amour et de l'Oussouri, dont déjà 29 villages dans le bassin de l'Oussouri. En 1863, Voronejskaïa est fondé à l'endroit du poste militaire de Touri Rog, et en 1864, Vladimiro-Aleksandrovskoïe. En 1866, Oussouriïsk, alors nommé Nikolskoïe, est fondé près du Suifen, tout comme Astrakhanka et Razdolnoïe. Pour ce faire, les arrivants ont utilisé 3 modes de transports différents selon les périodes. De 1861 à 1881, le transport terrestre fut le principal moyen d'arrivé, puis le transport maritime de 1881 à 1901, et ferroviaire de 1902 à 1917.

En 1879, alors que la plaine commence à être bien peuplée, les cosaques se dirigent de plus en plus vers le littoral de la région.

En 1888, Vladivostok devient la capitale de l'oblast de Primorié

Construction du transsibérien près d'Oussouriïsk en 1895

En 1889, les cosaques de l'Oussouri sont créés, dans le but de participer à la construction du transsibérien, décrétée en 1891 par Alexandre III, la ligne devant relier Moscou à Vladivostok. La construction du transsibérien a permis de stimuler l'activité économique régionale, et l'ouverture a permis une croissance du commerce et des flux migratoires et de capitaux. Le 2 novembre 1893, la ligne est ouverte entre Vladivostok et Oussouriïsk.

En ce fait, l'économie se développe au Primorié en même tant que l'arrivée de colons, que ce soit le secteur minier, forestier, manufacturier ou autre. En 1867, de l'or est découvert à Askold (au sud de Fokino), et une mine est alors crée. En général, la région de Nakhodka est celle avec le plus de mines, souvent du charbon, du fer, de l'argent et du plomb. Pour l'industrie, elle se développe près des centres urbains, avec en 1864 la création des chantiers navals à Vladivostok. Le secteur privé se développe à partir de 1870, et en 1890, il y avait plus de 200 entreprises privées dans la région d'Oussouriïsk et de Vladivostok, générant 314 000 roubles de richesse. L'électricité est arrivé au Primorié dans les années 1890. En 1901, dans la région d'Oussouriïsk, près de 1000 entreprises privées existaient déjà, avec un produit brut de plus de 5 millions de roubles.

Ainsi, entre 1861 et 1900, 69 927 personnes sont arrivés au Primorié, dont 60 263 paysans, soit 87,2% ; 7831 cosaques (11,2%) et 1832 personnes appartenant à d'autres catégories, soit 2,6%. Les personnes sont surtout arrivées à partir de 1883, avec 56 000 personnes de 1881 à 1901, dont 55 000 par la mer, avec un trajet de 2 à 3 mois, en passant par Suez et Malacca. Les colons venaient surtout d'Ukraine, comptant pour 77% du total, principalement des oblasts de Tchernihiv, de Kiev et de Poltava. Il y avait aussi un certain nombre de biélorusses et de paysans des régions du sud de la Russie (Astrakhan, Voronej) mais aussi de Viatka, Tambov ou en Sibérie Irkoutsk.

Le 22 juin 1900, de nouvelles règles sont établies au Primorié et dans l'Amour, avec désormais 15 acres pour les nouveaux colons au lieu de 100.

Oblast du Primorié en 1913.

La première décennie du XXe siècle fut marquée par une crise économique, alors que l'Empire connaît une défaite face aux japonais et une révolution ; en 1906 le nombre d'entreprise avait stagné par rapport à 1901, et la production avait chuté de plus d'un tiers. En particulier, le secteur de la pêche fut impacté le plus durement, de nombreux bateaux furent confisqué par les japonaise, et les pêcheurs japonais avaient le droit de pêcher au Primorié, mettant une concurrence forte sur les pêcheurs russes.

Vladivostok en 1916.

L'économie sort de la crise en 1908, lorsque les investissement de l'État commencent, surtout dans les transports et le secteur militaire, couplé à des flux migratoires. Ainsi en 1913, le PIB régional s'élevait à 13,6 millions de roubles, et en 1914, le PIB a quasi doublé ; avec 25 millions de roubles de production[note 17]. 16 millions de roubles venaient du secteur agricole, 3,5 millions du secteur minier, et 1,2 million de l'imprimerie. De plus, les entreprises publiques étaient souvent très productives, dont la plus grande Dalzavod ; les chantiers navals de Vladivostok générant à eux seuls 3 millions de roubles. La mécanisation de la région a commencé, et le secteur minier croit, passant de 7,8 millions de livres de charbon en 1905 à plus de 36 millions de livres en 1916. Juste avant la guerre civile, le PIB était de 36 millions de roubles, dont 24 millions pour l'agriculture et l'industrie combiné, et 11 millions pour le secteur minier.

Le 1er janvier 1910, le Kamtchatka et l'île de Sakhaline sont séparés de l'oblast de Primorié, en conformité avec la loi du 17 juin 1909[37].

Le 4 octobre 1916, avec l'inauguration du pont de Khabarovsk, le transsibérien est fini, et la région est reliée par train à la Russie européenne.

Entre 1861 et 1917, il y eut en tout 245 476 paysans qui sont arrivés au Primorié, créant 342 villages, souvent agricoles. L'agriculture a ainsi connu en essor fulgurant, avec de nombreuses cultures céréalières, de grands verges (poires, raisins, groseilles) et d'importants élevages. Pour la première fois, le système de rotation culturale, et les machines sont apparues dans la région.

À la veille de la guerre civile en 1917, le Primorié était peuplé de 307 332 personnes, réparties en 53 078 ménages, et dont 42033 cosaques. Il y avait plus de 185 000 têtes de bovins, 181 mille de porcs et 100 mille têtes de chevaux. 235 912 personnes travaillaient dans l'agriculture, près de 300 moulins sont apparus dans la région[fegi 10].

De février à octobre 1917

Le Primorié resta à l'écart de la révolution de Février, et quand Nicolas II abdique le 2 mars 1917, Vladivostok apprend la nouvelle le lendemain. Des réunions eurent alors lieux, adoptant des résolutions en faveur du soviet de Petrograd. Le Primorié devient politiquement instable, et le pouvoir dans la région appartient désormais au commissaire région, nommé par le gouvernement provisoire. Le 4 mars, Vladivostok tient une élection pour élire son soviet des députés ouvriers et des délégués des soldats, et c'est S.M. Goldbreih, un bolchévique[note 18], qui en devient son président.

Entre le 11 et le 13 mars, une réunion des cosaques de l'Oussouri se tient, qui vote pour démettre de ses fonctions l'ataman, qui est remplacé par un comité exécutif élu.

En mai, des congrès paysans, avec la présence de cosaques, ont lieu à travers le Primorié, et qui discutent sur une éventuelle abolition de la propriété privée, afin de transférer les terres agricoles aux paysans et cosaques. Le Conseil régional des députés paysans de Primié est élu, dirigé par N.L. Nazarenko, et des soviets paysans et cosaques apparaissent à travers le territoire, comme à Anoutchino, Razdolnoïe ou à Sergeïevka. Toujours en mai; le comité municipal de Vladivostok du POSDR élit en président A.Y. Neibut, un bolchevique.

Les partis politiques émergent au Primorié, principalement les deux de gauches ; le parti socialiste-révolutionnaire et le parti ouvrier social-démocrate de Russie, qui contient lui les deux factions que sont les bolcheviks et les mencheviks. En septembre, le POSDR compte 5000 militants en Extrême-Orient et surtout au Primorié, dont 2000 bolcheviks.

Manifestation pro-soviétique en 1917 à Vladivostok.

En mai à Vladivostok, un congrès régional des soviets a lieu, pour discuter sur les questions politiques les plus importantes, que ce soit vis-à-vis de la guerre, du gouvernement provisoire, des élections à la douma ou autres. Ce congrès élit le comité régional des soviets, dominé par les SR et les menchéviks, même si dirigé par L.E. Gerasimov, un bolchévique jusqu'en août, avant d'être dirigé par N.A. Vakuline, un menchevik.

À Vladivostok, une journée de travail de 8 heures est instaurée dans les entreprises étatiques, et 6 heures pour les ouvriers. Les syndicats ont le vent en poupe, avec plus de 36 000 travailleurs syndiqués en juin 1917. Les partis de gauche, via le soviet, ont essayé d'augmenter leur influence dans l'armée, qui compte plus de 40 000 soldats et 6000 marins au Primorié.

Après les journées de juillet 1917, les relations entre les partis de gauche et les bolcheviks se tendent fortement, et en septembre, ces derniers établissent le bureau régional du POSDR (b), dirigé par Neibut.

Avec l'affaire Kornilov, l'influence des bolchéviks s'accroit fortement au Primorié et à Vladivostok et dans leurs soviets. Le 28 août, des comités réunissant tous les partis se forment, signe d'apaisement entre les partis. Le 29 août, le comité exécutif conjoint du Soviet de Vladivostok (dirigé par S.N. Mikhaïlov du SR) prend le pouvoir à Vladivostok. Un bolchévik, A.M. Krasnochtchekov, est envoyé à Nikolsk-Oussouriïsk pour diriger le comité municipal local du POSDR (b) et surtout le bureau central des syndicats de la région.

Des gardes rouges se forment au cours de septembre sous la direction des bolchéviks, comme à Vladivostok, Iman et Nikolsk-Oussouriïsk. La commission militaire du Soviet de Vladivostok, établit alors, est créée pour les aider.

Après la fin de l'affaire Kornilov en septembre, le comité régional des soviets, sous les ordres du gouvernement provisoire, ordonne la dissolution de touts les comités exécutifs unis où plusieurs partis sont réunis. Mais le comité exécutif uni du Soviet de Vladivostok reste au pouvoir grâce à la coopération des branches locales des partis, et il est alors dirigés par le bolchévik A.P. Alyutin.

Mais dans l'ensemble, la région devient de plus en plus bolchévik, comme dans les soviets de Nikolsk-Oussouriïsk ou de Soutchan. Dans les campagnes, où les soviets paysans n'existent quasi pas, des comités provisoires se forment, qui doivent selon les ordres du gouvernement provisoire être remplacés par des zemstvo, dont leurs élections commencent à l'automne 1917[fegi 11].

Arrivée des soviétiques (octobre 1917 - juin 1918)

La nouvelle de la révolution d'Octobre arrive le 26 octobre (8 novembre 1917 dans le calendrier grégorien) au Primorié, soit le lendemain, via des télégrammes. Mais l'information reste au tout début secrète, tenue par la direction du commissaire régional du gouvernement provisoire qui reçoit les télégrammes. Ainsi, elle annonce que les bolchéviques ont lancé des agitations à Petrograd. Le Soviet de Vladivostok, dans une déclaration publiée le 28 octobre, dit que « le seul moyen [...] de sauver le gouvernement central révolutionnaire est la formation immédiate d'un gouvernement central homogène, basé sur les Soviets d'Ouvriers, de Soldats et députés paysans, pour la convocation immédiate de l'Assemblée constituante ».

Alexandre Krasnochtchekov

Mais lors du retour début novembre des délégués du Primorié au deuxième congrès panrusse des Soviets (en) qui s'est tenu à Petrograd entre le 25 et 27 octobre (7 au 9 novembre), les informations réelles sont révélées. Ils informent aussi la publication des décrets de Lénine (sur la paix, la terre, les nationalités et le contrôle ouvrier) et de la création du Sovnarcom. En réponse, les comités exécutifs conjoints des Soviets de Vladivostok et de Nikolsk-Oussouriïsk, ainsi que le soviet de Soutchan annoncent la reconnaissance su Sovnarcom. Toujours ce mois-ci, des zemstvo et des gouvernements locaux se forment à travers le Primorié. Ces conseils municipaux étaient élus au suffrage universel direct.

Juste avant le IIIe Congrès régional des Soviets du 11 décembre 1917, un bureau régional des zemstvos et des gouvernements locaux a été formé à Khabarovsk, et un conseil régional du zemstvo est apparu au Primorié. Le IIIe Congrès, du 12 au 20 décembre, est présidé par Krasnochtchekov, qui décida de ne pas reconnaître le bureau régional des zemstvos de Khabarovsk, et il proclama le pouvoir soviétique dans le territoire. Il fit à la place élire le Comité régional des soviets et des gouvernements locaux. Les zemstvo et gouvernement municipaux, déjà pas satisfaits des politiques économiques, ont cherché à récupérer du pouvoir, et ils étaient soutenus par les corps consulaires présent à Vladivostok des puissances alliées, hostiles aux bolchéviks.

Le III Congrès régional des soviets décida de la création du Conseil régional de contrôle ouvrier a été formé, pour contrôlé la production et la distribution industrielle et commerciale dans les usines de la région. Mais cette introduction du contrôle ouvrier a rendu les activités inefficaces, et ce n'est qu'en avril 1918 avec la création du Conseil économique régional que de l'ordre fut remis en place. Dans les zones rurales, le pouvoir soviétique a interdit la saisie de terres par les cosaques et a restreint sur le paiement des loyers. Les paysans ont gagné des terres, et ont reçu des aides et des semences. Enfin, le pouvoir soviétique a commencé à recruter pour l'Armée rouge, en plus des gardes rouges.

Les relations devenaient de plus en plus tendues au Primorié, et surtout concernant les cosaques. Les cosaques de l'Oussouri voulaient une grande autonomie, ce qui signifait une indépendance vis-à-vis des soviets.

En janvier 1918, les IVe Cercle militaire[note 19] élit Ivan Kalmykov comme ataman, qui entame des contacts avec les représentants de la France, du Royaume-Uni et du Japon, afin d'avoir un soutien financier. Il commence aussi à former un détachement sur les emprises du chemin de fer de l'Est chinois. En mars; la réunion du cercle militaire démis Kalmykov de ses fonctions, remplacé par un partisan soviétique ; G.M. Chevtchenko. Dans les campagnes, des conseils de paysans et cosaques pro-soviétiques se formèrent.

Le 5 et 6 avril 1918, officiellement pour protéger leurs nationaux, des navires japonais et anglais ont débarqué à Vladivostok, avec plus de 15 000 troupes stationnant dans la ville. Face à ça, Lénine met en garde dans une directive envoyée au Soviet de Vladivostok la possibilité d'une intervention alliée, et demande que des préparatifs soient fait ainsi que l'évacuation des marchandises importantes. Cependant fin avril, les troupes sont rappelées sur les navires.

Dans la zone du chemin de fer de l'Est chinois en Mandchourie, des détachements de Dimitri Khorvat, de Grigori Semenov et de Kalmykov sont formés au cours du printemps 1918. Ces mouvements régionalistes sibériens de blancs se préparent alors à prendre le pouvoir, alors que dès mai, la légion tchécoslovaque se révolte en Sibérie le long du transsibérien. Cette révolte provoque la division des zones tenues par les rouges, entre l'Europe d'une part et l'Extrême-Orient d'autre part. Dès décembre 1917, les puissances alliées s'étaient entendues sur une intervention alliée en Russie dans différentes zones, dont en Sibérie. L'arrivée en avril de troupes étaient une sorte de répétition et de préparatif de cette intervention à venir[fegi 12].

Prise par les Armées blanches

Siberia- Civil War and Western Intervention 1918-1920. Commandants alliés de l'Intervention en Sibérie, avec au premier plan William S. Graves (3e) et Gaston Renondeau en arrière-plan (6e). Vladivostok, 1918.

Le gouvernement provisoire Sibérien autonome (en) (G.P.S.A.), fondé le 10 février à Tomsk, avec comme président Piotr Derber (ru), et installé à Harbin depuis mars, organise un coup d'État à Vladivostok le , avec l'aide de la légion tchécoslovaque. Il arrête le comité exécutif du Soviet de Vladivostok, dont son président Constantin Soukhanov (ru). Le gouvernement, de tendance SR-menchévik, arrive au pouvoir, tandis que le Conseil des commissaires du peuple d'Extrême-Orient (le Dalsovnarkom) déclare la loi martiale au Primorié. Le 30 juin, le GPSA de Derber doit laisser sa place au gouvernement provisoire de la Sibérie autonome, Derber n'ayant pas d'armée pour contester. Ce coup de palais est dû à l'appartenance de Derber au SR, mal vu chez les armées blanches.

Des combats ont lieu d'abord à Volno-Nadejdinskoïe au niveau de sa gare (ru), puis à Nikolsk-Oussouriïsk. Dans cette ville, les unités de l'Armée rouge et de la garde rouge se replient vers la gare (ru), avant d'être défaits.

Fin juillet, les troupes rouges au Primorié comptaient environ 15 000 soldats, avec un certain V.V. Sakovitch à leurs têtes, qui ordonna de lancer une offensive générale contre les armées blanches le 31 juillet. Dans la nuit du 1er août, il attaqua la colline fortifiée de Kaoul (ru)[note 20] au sud de Lessozavodsk, alors tenue par les tchécoslovaques. À 5 heures du matin, l'artillerie, positionnée sur les hauteurs à Glazovka, commença son travail tandis que les infanteries affrontaient les blancs en face. L'Armée rouge a fait irruption dans les tranchées, et la bataille dura 12 heures. Ils durent se retirer à Kraïevski, à 40 km au sud[38].

Lithographie japonaise de propagande du débarquement de troupes à Vladivostok.

Mais le 1er août est aussi la date de début de l'intervention alliée en Sibérie, avec le débarquement de troupes françaises, japonaises, anglaises, canadiennes, italiennes et américaines principalement à Vladivostok. Face à ça et ainsi de l'avancée des troupes blanches vers le nord, le Dalsovnarkom ordonne au 4 septembre d'abandonner la région, en se retirant dans l'oblast de l'Amour. Le Dalsovnarkom décida aussi de passer à la clandestinité et donc à la résistance[fegi 12].

Troupes alliées (américaines, françaises, britanniques et japonaises) lors d'une parade à Vladivostok en 1918.

Dès août 1918, un comité clandestin des bolchéviks fut créé à Vladivostok, qui se transforma en comité régional en décembre et début 1919 en Comité régional d'Extrême-Orient du RCP (b), dirigé par un certain I.G. Kouchnarev. En plus des bolchéviks, d'autres factions de gauche participèrent à ces entités secrètes.

Le 3 novembre, le gouvernement provisoire de Sibérie autonome se dissout, en reconnaissait le directoire (en), créé le 23 septembre, avec Omsk comme capitale à partir du 9 octobre (c'était Oufa entre le 23 et le 9). Le , l'Amiral Koltchak provoque un coup d'État (ru) à Omsk, et nomme Dimitri Khorvat comme haut-commissaire du gouvernement de Koltchak pour l'Extrême-Orient. En juillet 1919, ce dernier fut remplacé par Sergueï Rozanov (en). Au cours de cette période, des gestionnaires ont été nommé à la tête des régions et comtés pour assurer une stabilité. Mais le gouvernement de Koltchal, qui voulait dénationaliser et rétablir une économie de marché faisait face à une crise économique importante, avec un rouble déprécié, une banque centrale inexistante et une envolée des prix.

Toujours le 18 novembre, Soukhanov fut tué, et les premières semaines des centaines de personnes sympathisantes des soviétiques furent arrêtées et abattues. Les personnes sympathisantes et pas tuée dans d'autres régions étaient envoyées par train au Primorié dans des prisons.

Pour les ouvriers et les syndicats, ils étaient traités avec prudence par le gouvernement. Les syndicats, sympathisants des bolchéviks, restèrent autorisés, mais surveillés. Au printemps 1919, des grèves eurent lieu, et en juillet août des grèves générales furent réprimés dans le sang. Sachant qu'il n'avait pas les ouvriers de son côté, le nouveau gouvernement voulu gagner les paysans, en leur offrant des terres appartenant aux cosaques. En effet, Koltchak et les cosaques étaient certes du même côté, mais ils ne s'entendaient cependant pas.

Les troupes japonaises étaient très mal vues au Primorié, à cause de leurs excès comme des exécutions massives et des vols. Ils n'avaient d'ailleurs très peu de considération envers Koltchak, faisant plutôt leur propre loi.

En décembre 1918, le mouvement partisan au Primorié contre le gouvernement de Koltchak a monté en puissance, avec comme première raison la mobilisation des jeunes au sein de l'Armée de Koltchak. Ainsi, les premiers réseaux sont apparus dans la vallée de la Partizanskaïa, dirigés par N.K. Ilyoukhov. Au printemps, des réseaux étaient déjà actifs à Nikolsk-Oussouriïsk, Tetioukha, Tchougouïevka, Spassk-Dalni, Iman et dans la plaine du Khanka, avec en tout plus de 3000 personnes dans les rangs, quasi exclusivement des bolchéviques.

En avril 1919 eu lieu la III Conférence d'Extrême-Orient du RCP (b), qui a envoyé les bolchéviks Sergueï Georgiyevitch Lazo (en), Moïse Goubelman Izrailevitch (ru) et A.P. Anioutin pour coordonner les réseaux de partisans.

Entre le 23 et 25 juin, des détachements de partisans dirigés par Lazo ont gagné des unités interventionnistes dans la vallée de la Partizanskaïa.

Soldats américains près de Vladivostok le 27 avril 1919.

Entre le 27 juin et le 7 juillet 1919 eu lieu à Sergeïevka un congrès d'ouvriers, qui a appelé la population à lutter contre le gouvernement de Koltchak et les troupes alliées. Un certain I.V. Slinkin fut nommé, et Lazo fut nommé commandant des détachements partisans du Primorié. Pour les contrer, le gouvernement et les interventionnistes ont envoyé à maintes reprises des détachements qui ont détruit la plupart des réseaux partisans. Les quelques-uns subsistants menaient désormais des actes de sabotage envers les chemins de fer et les garnisons blanches.

En octobre 1919, Ivan Iakouchev, ancien autonomiste sibérien rallié aux communistes annonça à Irkoutsk la création d'une zone tampon entre la RSFSR et le Japon. Ce nouvel État serait démocratique et bourgeois, différent à la fois du régime bolchévique et de la dictature de Koltchak. Le 12 novembre, les futurs dirigeants de ce pays sont élus à Irkoutsk ; le centre politique (en), de tendance SR et menchévik.

Avec la défaite de l'armée de Koltchak en Sibérie par les bolchéviques fin 1919 et la grande marche de glace de Sibérie qui s'ensuit, les alliés se sont, sauf les Japonais, retirés en 1920[fegi 13].

Fin 1919, le centre politique commence des négociations avec le gouvernement de Koltchak (en) pour un transfert de pouvoir vers la future République d'Extrême-Orient. Mais les négociations sont infructueuses, et Koltchak passe son pouvoir à Grigori Semenov. Le 27 décembre, des soulèvements éclatent à Irkoutsk, et le 3 janvier, le centre politique lui demande d'abdiquer, ce qu'il refuse. Il finit pas partir, avant d'être arrêté, alors que les armées blanches fuient avec la grande marche de glace de Sibérie. Le centre politique et l'Armée rouge ont pris Irkoutsk, tandis que les alliés commencent à se retirer de Sibérie après la débandade, mis à part les Japonais.

Le Bureau d'Extrême-Orient du RCP (b), formé en même temps que le centre politique se divise en deux pour la construction de ce nouvel État, dont une branche orientale confiée à Lazo, Alexeï Loutski (ru) et à Vsevolod Mikhaïlovitch Sibirtsev (ru). La capitale n'était pas décidée, soit Verkhnéoudinsk ou bien Vladivostok[39].

Coups d'États et FER

Sergueï Lazo

Le , un coup d'État contre le gouvernement de Koltchak se passe à Vladivostok, qui permet au zemstvo du Primorié (en) de prendre le pouvoir. Il s'est déclaré gouvernement provisoire d'Extrême-Orient, et le sr Alexandre Medvedev est devenu chef de gouvernement, tandis que les bolchéviks comme Lazo occupaient les autres postes dont le conseil militaire. Pour Lazo et ses camarades, le but était de soviétiser la région, mais le centre politique et le Bureau sibérien du RCP (b) (Sibburo) avait ordonné la construction d'une république démocratique bourgeoise, même si des soviets s'étaient formés à travers la région.

Le 25 février 1920, une compagnie japonaise de soldats et officiers se rebelle à la Première rivière[note 21], exigeant d'être rapatriés. Le commandement japonais ordonna le désarmement des mutilés, puis ils furent envoyés au Japon pour qu'une enquête soit menée[40].

Le 16 mars, la IVe Conférence d'Extrême-Orient du RCP (b) a eu lieu à Nikolsk-Oussouriïsk, dans lequel le Sibburo, via son président Ivan Kouchnarev, prend la parole pour soutenir les ordres déjà donné. La plupart des participants souhaitaient que les soviets puissent être continués, ce qui provoqua de vives débats lors de la conférence. Ils parvinrent à s'accorder sur une soviétisation future du territoire, mais sans date pour l'instant. Le 2 avril, le Congrès extraordinaire des travailleurs de l'oblast de Primorié qui s'est tenu à Nikolsk-Oussouriïsk, en préparation de la république d'Extrême-Orient (FER) imminente. Lazo et Kouchnarev ont passé leur temps à convaincre les représentants de ne pas établir un pouvoir soviétique. Au final, tous s'accordèrent à soutenir la FER mais cependant les soviets déjà existants ne seraient pas dissouts. C'est Lénine lui même qui avertit le Primorié de ne pas provoquer les Japonais en aucun cas, et donc aucun pouvoir rouge. Cependant Lazo, Sibirtsev et d'autres membres du Comité régional du RCP(b) sous-estimèrent la menace qui pesait sur la région.

En parallèle, l'incident de Nikolaïevsk a lieu du 12 au 15 mars 1920, qui en plus de tuer des soldats japonais, les rouges tuèrent tous les civils japonais, y compris le vice-consul et sa famille. Cet événement choqua les Japonais, décrétant un deuil national, et ont commencé à se méfier fortement des partisans soviétiques. Le gouvernement nippon, pour éviter un nouvel événement similaire, commença un plan pour éliminer tous les chefs partisans d'Extrême-Orient. De plus, le Japon força le zemstvo du Primorié à signer un accord, qui stipulait que les armées rouges ne pouvaient pas maintenir des unités dans les villes du Primorié, ainsi que dans un radius de 15 verstes autour des lignes de chemin de fer, mis à part pour quelques petites milices. Tout passage de milice d'un lieu à un autre devait avoir l'accord des troupes interventionnistes, tandis que quasi tous les entrepôts sont devenus sous gestion des nippons. De plus, une démarcation fut établie, avec une zone neutre entre le village de Chmakovka et la rivière Iman[note 22]. La partie nord appartenait à la future FER, et le sud aux Japonais[41].

Dans la nuit du 4 au 5 avril 1920, les japonais organisent des soulèvements dans toutes les grandes villes du Primorié et de l'Amour, comme à Vladivostok, Nikolsk-Oussouriïsk ou à Spassk. Anarchistes, bolchéviques, sociaux-révolutionnaires et autres partisans sont arrêtés tandis que les détachements de partisans sont abattus. Les 3 chefs que sont Lazo, Loutski et Sibirtsev sont arrêtés et tués, avant que leurs corps soient brûlés.

Conseil proclamant la FER à Verkhnéoudinsk.

Le 6 avril 1920 à Verkhnéoudinsk, face à l'accroissement de la domination japonaise, la FER est proclamée afin d'avoir un État tampon entre les rouges et les japonaise, et en octobre la capitale est déplacée à Tchita.

Les japonais prirent le pouvoir, et essayèrent d'ensuite le passer à des non-socialistes, mais personne accepta le transfert. De ces faits, les Japonais rendirent dans les jours qui suivent le pouvoir à la République d'Extrême-Orient. Les japonais qui soutenaient Semenov voyaient en lui le nouveau chef de la région, mais en parallèle ce dernier se bat avec des unités de l'Armée populaire révolutionnaire de la république d'Extrême-Orient (ru) (NRA)[note 23] à plusieurs reprises, ce qui entache sa réputation.

Rencontre en avril 1920 entre des Japonais et des représentants de la FER à Gongota (kraï de Transbaïkalie).

Le 14 mai 1920, après que Krasnochtchekov s'est plaint au près de Lénine le 5, la RSFSR reconnaît officiellement la FER, ce qui entraîne le commandement japonais à commencer fin mai des négociations avec la FER, alors que Tchita a aussi été prise début avril. Dans les semaines suivantes, les japonais redonnent le pouvoir au zemstvo du Primorié, mais ce zemstvo ne rejoint pas la FER. Le 17 juillet 1920, il est décidé lors de l'accord de Gongota (ru) d'un retrait progressif des Japonais de l'Extrême-Orient, alors qu'ils occupaient à ce moment-là le Primorié, la région de l'Amour et une partie du chemin de fer transbaïkal. En automne 1920, suivant les accords, les Japonais conservent leur occupation du Primorié et de la ville de Nikolaïevsk.

Lors de la conférence d'unification de Tchita (ru), du 28 octobre au 11 novembre, le zemstvo du Primorié s'accorde à s'unifier dans la FER, ce qui est acté le 12 décembre pour rentrer en pratique le 19. Le zemstvo se transforma lors en gouvernement local. La Direction générale primorienne de l'Extrême-Orient est ainsi crée, dirigée par Vassili Grigorievitch Antonov (ru), un bolchévik.

En novembre 1920, la Transbaïkalie n'ayant plus de troupes japonaises, la NRA lance une offensive, et les Blancs fuient par la Chine vers le Primorié, surtout entre Pogranitchni et Razdolnoïe. Déjà depuis juillet, des troupes de Semenov s'étaient établis à Grodekovo.

Entre le 9 et le 11 janvier 1921, des élections ont lieu pour élire l'Assemblée constituante d'Extrême-Orient (ru). Les paysans bolchéviks obtiennent 183 députés, suivis de 92 sièges pour les bolchéviks, 44 mandats pour les paysans menchéviks. S'ensuit 24 sièges pour les sociaux-révolutionnaires (dont 6 régionalistes sibériens), 14 pour les menchéviks, 13 pour les nationalistes bouriates, 8 pour des anciens du KD, 3 pour les sociaux-populaires (en) et enfin un sans étiquette. Elle adopta un constitution le 27 avril 1921 après près de 4 mois de travaux. Selon la constitution, le pays est multiparti, avec une économie libérale, mais établit aussi l'égalité entre tous les citoyens, tous en garantissant les libertés fondamentales et la propriété privé[39]. Mais en pratique, elle est un État fantoche et autocratique, dirigé par les bolchéviks.

En mars, le 1er Congrès des représentants de diverses organisations non socialistes de Primorye et de l'emprise du chemin de fer de l'est chinois s'est réunit à Vladivostok[41].

Dans la nuit du , les gardes blancs tentent un coup d'État, après avoir constaté la faiblesse des garnisons de la FER. Ils sont cependant très vite battus.

Le 14 avril, les chefs des armées blanches se réunissent à Harbin en Mandchourie pour élaborer un plan pour une offensive générale contre l'Extrême-Orient et la Sibérie. En parallèle, d'anciens militaires blancs s'arment grâce aux dépôts d'armes laissés par les légions tchécoslovaques après leurs départs.

Le gouvernement de la FER est alors très impopulaire au Primorié, la population aurait préféré gardé l'ancien zemstvo. De plus, les troupes japonaises limitent le déploiement des forces communistes, la région regorge de Semionovites et de Kappelites[note 24], avec en comptant les familles plus de 20 000 personnes. et les partis et associations non socialistes sont en essor.

Le 24 mai à Nikolsk-Oussouriïsk, peu avant le coup, un détachement rouge chercha à arrêter des Kappelites, mais ils reçurent des renforts, permettant de repousser les rouges. La police municipale qui ne voulait pas s'impliquer dans le conflit, remis ses armes aux Kappelites.

Gouvernement de Merkoulov
De gauche à droite : le ministre des Affaires étrangères ND Merkoulov, l'amiral GK Stark et SD Merkoulov, président du gouvernement provisoire du Priamour.

Le , dans ce contexte favorable, Dmitri Antonovitch Lebedev (ru), Nikolaï Dionisevitch Merkoulov (ru) et son frère Spiridon Dionisevitch Merkoulov (ru), avec d'autres militaires, organisent un coup d'État (ru) à Vladivostok. Les Kappelites et Semionovites ont désarmé les troupes rouges et les ont arrêté. Les Japonais soutinrent le coup, car cela leur permettrait de pouvoir se retirer du Primorié. Les frères Merkoulov, des hommes d'affaires, prirent la tête du nouvellement crée gouvernement provisoire de Priamour, avec Spiridion en tant que président du gouvernement et Nikolaï ministre de la marine et des affaires étrangères. L'amiral Stark (ru) devint lui le chef de la flottille militaire sibérienne (ru).

Carte du Priamour fin décembre 1922 à son extension maximale..

Les forces du Zemsky Amur Rati sont brisées. Douze jours difficiles de lutte pour les héros de la Sibérie et de la campagne de glace - sans ravitaillement, sans cartouches - ont décidé du sort du territoire de Zemsky Amur. Bientôt, il sera parti.ouveau gouvernement créa directement une armée, nommée Belopovstanskaïa (BPA), et négocia avec les Kappelites pour que les unités établies en Mandchourie reviennent au Primorié. Elle compta 15 000 soldats, avec le général koltchak Grigori Verjbitski (en) à leurs têtes. Il fit aussi venir des cosaques du mouvement blanc en Transbaïkalie (en). Le gouvernement était aussi prêt à accepter les contingents de l'armée russe réfugiés en Europe, comme le général Piotr Wrangel. La réaction à l'étranger de ce nouvel État blanc, qui en était le dernier bastion était mitigé, entre ceux voulant les aider et ceux sceptiques car non viable sans les Japonais. Merkoulov et son gouvernement souhaitait être le début de la reconquête par les blancs de la Russie, même s'ils ne disposaient pas des forces militaires requises. Ils espéraient plus des soulèvements populaires pour vaincre l'Armée rouge et déposer ses leaders.

Pour se distinguer de la FER, le gouvernement provisoire s'est présenté comme un gouvernement démocratique avec des libertés économiques, en s'opposant aux bolchéviks et de la FER, même si de fait, le pays était dépendant des armées japonaises pour assurer sa protection.

Au début de juin 1921, des ministères furent créés (affaires étrangères, justice, finances, etc.), l'indépendance judiciaire fut rétablit, mais l'indépendance de la presse fut restreinte, les organes de l'État pouvant contrôler les publications. Pour les ouvriers, la journée de 8 heures fut maintenue, tout comme les syndicats.

Dimitri Semenov, qui devenait un allié encombrant de part ses constantes escarmouches et du fait qu'il travaillait pour son compte et celui des japonais fut interdit l'accès au Primorié, et il dû s'exilé.

Pendant l'été et le début de l'automne, la possibilité d'une offensive contre les bolchéviks arrive sur la table dans les rangs de la BPA. Cependant, très peu de fonds furent alloués pour la campagne, mais elle commença tout de même début novembre 1921, après que révolte iakoute (en) ait commencé en septembre, affaiblissant la NRA, avec la prise par les blancs d'Okhotsk en octobre. La BPA pris à la mi-novembre Anoutchino, Soutchan et Iakovlevka , et après ces succès, d'autres s'ensuivirent. Les réussites ont permis la capture de nombreux stocks d'armes. Il fut ainsi décidé d'aller plus au nord, et le 22 décembre 1921, Khabarovsk fut prise, soit plus de 600 kilomètres en moins de deux mois, et la BPA pousse ensuite de l'autre côté du fleuve Amour.

Mais des problèmes de cette campagne (ru) apparurent vite, surtout l'approvisionnement ; la ligne de chemin de fer a été partiellement détruite lors des combats entre Vladivostok et Oussouriïsk. De plus, un épisode hivernal avec de très basses températures s'est installé en décembre, compliquant la tâche des blancs. De plus, le gouvernement avait espoir que les autres pays les financeraient après ses succès, mais aucun n'arriva, et le gouvernement n'osait pas demandé. La FER et la RSFSR, inquiets de ces avancées fulgurantes, lancent une contre offensive contre Khabarovsk le 12 janvier, et la BPA décide d'abandonner la ville le 14 février sans combat. Le 27 février, la NRA contrôle Bikine. La BPA avait décidé de se replier face aux problèmes logistiques, et lors de la retraite, des japonais voulurent désarmer par malentendu des unités de la BPA[42] - [43].

Après ces défaites et retraits, des conflits émergèrent entre le gouvernement et le commandement de la BPA. Pour le commandement, le gouvernement a consulté des « personnes irresponsables », et le gouvernement cherche alors des solutions et du soutien, que ce soit des Semenovites, des marins de la flottille sibérien ou autres. En parallèle, des négociations commencent entre la RSFSR et le Japon sur une évacuation complète du Primorié. Au printemps, à cause de ce possible départ, le moral est au plus bas, la situation est désespérée, et une révolte est de plus en plus probable[44].

Dictature de Dieterichs
Portrait de Dieterichs.

Avec la contestation qui grogne, le général Mikhail Dieterichs souhaite s'accaparer du pouvoir et arrêter les frères Merkoulov. Il ne manquait plus qu'un motif, qui eu lieu le 31 mai 1922. Le gouvernement de Merkoulov décida de dissoudre l'Assemblée du peuple, l'organe législatif du Priamour. Mais l'Assemblée ne voulait pas obéir, et se tourna alors vers les militaires pour trouver du soutien. Le commandement était pourtant défavorable à cette assemblée, qu'il considérait comme un luxe inutile. Mais le commandement ne voulait pas aussi des réformes de Merkoulov de l'armée, et se rangea du côté de l'assemblée.

Le , l'Assemblée décida de renverser le gouvernement, provoquant de fait un coup d'État, et elle ordonna l'arrestation des Merkoulov. Le pouvoir fu transféré au président de cette assemblée. En parallèle, Stark et le chef d'état-major, N.I Fomin, déclarèrent se ranger du côté de l'assemblée, et donc par extension la flottille militaire sibérienne. S. Merkoulov perd ses fonctions mais son frère Nikolaï reste le ministre des affaires étrangères. Dans l'armée, des unités cosaques de Nikolsk et de Spassk ne reconnurent pas le coup, attendant la réaction Semenov. Malgré quelques oppositions, l'Assemblée réussit son coup, même si les Japonais ont tenté de réconcilier les deux partis, vus qu'ils étaient sympathiques de l'ancien gouvernement. L'Assemblée, sous la volonté du commandement, décida d'inviter Dieterichs, alors établi à Harbin, pour prendre la tête du gouvernement. Pendant les premiers jours, des escarmouches eurent lieu, provoquant des morts, et les cosaques proprosèrent de convoquer un zemski sobor. Le 8 juin, Dieterichs arriva, et les Merkoulov se rangèrent derrière lui, réalisant que personne ne les soutenaient encore.Le 10 juin, en prétextant de réconcilier les deux partis, il convainquit l'Assemblée de s'autodissoudre, de plus en plus vue comme un agitateur au Primorié, et se montra favorable à la convocation d'un zemski sobor. Jusqu'à la convocation de celui-ci, il refusa de devenir président du gouvernement, et laissa l'ancien gouvernement de manière intérimaire. Il réunit aussi l'armée en un, en réconciliant les différents partis.

Le , le règlement du Zemski sobor de l'Amour (ru) est publié. Même si les Merkoulov ont tout fait pour que leurs anciens fidèles ne rejoignent pas le zemski, Dieterichs insista et ils vinrent bien[45]. Furent conviés aussi les représentants du clergé, de l'armée, de la société civile, de partis de droite et du centre, de propriétaires fonciers, des gouvernements municipales et de d'autres institutions et groupes. Tous étaient éligibles, sauf les communistes et les socialistes. En juillet eurent lieu des élections pour élire les représentants au zemski sobor.

Le zemski sobor ouvrit le , avec comme président le patriarche Tikhon de Moscou, bien que placé en détention par les communistes depuis avril 1922. Le président de travail élu est Nikandr Ivanovitch Mirolioubov (ru), alors professeur de la faculté de droit de Harbin. Ce zemski sobor, clôturé le 10 août, déclare reconnaître le pouvoir suprême de la maison des Romanov, avec en empereur Nicolas Nikolaïevitch ou en impératrice Maria Feodorovna. Il demande au gouvernement de faire en sorte qu'un des Romanov puisse venir pour reprendre le rôle suprême. Cette arrivée était cependant de fait pas possible, entre les crises politiques et économiques de la région, la dépendance envers le Japon et la menace de la NRA. Le 8 août, Dieterichs devient le gouverneur du Priamour, qui possède désormais u nouveau nom ; le kraï du zemstvo de l'Amour.

Ce zemsky sobor a transformé le Priamour en une dictature militaire, s'appuyant sur l'Église orthodoxe russe pour sa légitimité. Il ordonna dans le décret n°1 que le sobor élise parmi ses membres, sur la base des proportions des différentes factions la Douma du zemstvo. Dans le n°2, publié le 9, des instances gouvernementales sont créées, tout en réduisant l'importante bureaucratie du précédent gouvernement, et 321 personnes sont élues à la Douma le même jour. Le décret n°2 interdit aussi les communistes et socialistes, qui doivent être expulsés hors du territoire[46]. Dieterichs établit un système de paroisses pour la gouvernance local. Pour lui, implanter ce système était facile vu que les paroisses existaient déjà, et quand des conquêtes auront lieu, la mise en place sera là aussi aisée. Dans l'armée, les corps furent refaits, tout comme la composition des quartiers généraux et il y eut des abolitions de certaines divisions, dans le but de faire des économies. Il renomma aussi l'armée en Zemskaïa Rat (en).

En septembre 1922, le II Congrès non socialiste s'est ouvert à Nikolsk-Oussouriïsk, autorisé par Dietrich, dans l'espoir de convaincre les industriels d'aider au financement du pays, qui était à peine au dessus de 400 000 roubles-or de positif par mois. Il fit appel aussi, lors de son discours d'ouverture, à l'intelligentsia, et des collectes se suivirent. Le congrès proposa de créer un conseil de défense, mais rien ne fut plus que des mots pour Dieterichs.

Katō Tomosaburō, qui décida de la fin du retrait.

Parallèlement, les Japonais préparaient leur évacuation, il devaient quitter Spassk début septembre. Le gouvernement de Katō Tomosaburō était pressé par ses alliés occidentaux et par une partie de la classe politique japonaise. Pour les partisans de la FER, ils considéraient déjà la ville comme prise, mais l'armée du Primorié se prépara à les piéger, en lançant leur offensive. Ils prirent position autour de la ville, et établirent aussi la liste des groupes de partisans au Primorié. Le 1er septembre, ils passèrent à l'offensive, et après avoir pris Spassk, ils prirent jusqu'à Chmakovka (raïon de Kirovski) le 6 septembre, mais ont été repoussé par la suite, et la Zemskaïa se retira alors jusqu'à Kraïevski le 14 septembre.

Le 2 septembre 1922, le général Mikhail Dieterichs lance avec son armée, la , une offensive pour reprendre Khabarovsk des mains des communistes, en longeant de le chemin de fer de l'Oussouri. Le but était d'atteindre l'arrière des unités de la NRA. Les blancs ont réussi à occuper Sviagino (raïon de Spassk) et Chmakovka (raïon de Kirovski).

Le 2 octobre, quelques partisans rouges cosaques organisèrent un soulèvement dans un village de la plaine, avant d'aller se réfugier en montagne[47].

Face à cela, la NRA a lancé son offensive (ru)pour reprendre le Primorié des Armées Blanches, via sa 1re division Transbaïkal. L'offensive consistait à vaincre les blancs en les attaquant en face tandis que d'autre divisions les contournaient pour rejoindre Spassk-Dalni, et ainsi couper l'approvisionnement. Le 4 octobre, la NRA est passé à l'offensive, et le 8 octobre, elle a atteint après 50 km au sud Sviagino, repoussant les blancs vers Spassk-Dalni. Le 8 et le 9 octobre, la bataille de Spassk-Dalni eu lieu, et la ville fut prise le second jour de la bataille, permettant de se diriger vers le sud du Primorié.

Du 10 au 15 octobre, dans les raïons de Voznesenka et de Monastyrichtche (50 km au nord d'Oussouriïsk), les blancs furent vaincus. En fin de la journée du 15 octobre, l'Armée rouge arriva à Nikolsk-Oussouriïsk, ainsi que dans le raïon de Grodekovo.

Le 19 octobre, la 1ère division Transbaïkal a atteint la périphérie de Vladivostok, ville encore occupé par les Japonais.

C'est alors qu'une grève générale eut lieu à partir du 21 octobre 1922 à Vladivostok pour que la NRA prenne la ville.

Après la bataille de Spassk, qui fut décisive, il était rendu à l'évidence pour les dirigeants d'abandonner et de fuir. Déjà proposé dès l'été, la fuite au Kamtchatka, et plus particulièrement à Petropavlovsk, fut envisagé. Des plans avaient été établis pour transférer la flottille au Kamtchatka, ainsi que tous les autres navires de Vladivostok, en transportant le plus de monde possible. Dans le décret n°54 du 15 octobre, Dieterichs dit que « [...] la possibilité de se déplacer avec une partie des troupes et des flottilles à Petropavlovsk-Kamchatski, où, en raison à la période de l'année et en raison de ... la supériorité en mer, on pouvait s'attendre à tenir encore assez longtemps ». Le but était de créer un État indépendant au Kamtchatka, sous protectorat japonais. Mais le même jour, le Primorié blanc avait déjà une mort certaine, et la fuite vers la péninsule était de moins en moins probable dans les temps impartis. Le 16, Stark demanda à Dieterichs sur le plan, qui répondit qu'il pouvait s'occuper librement et seul de la flottille. Ce jour là, l'évacuation des restes des armées blanches commença, avec les premiers bateaux, transportant aussi le gouvernement et les civiles vers le port alors japonais de Wonsan. Le plan vers le Kamtchatka avait coulé[48].

Dans le décret n°65, le dernier, Dieterichs écrivit « Les forces du Zemskaïa Rat de l'Amour sont brisées. Douze jours difficiles de lutte pour les héros de la Sibérie et de la campagne de glace - sans ravitaillement, sans cartouches - ont décidé du sort du territoire du zemstvo de l'Amour. Bientôt, il en sera terminé. [...]»[note 25]

Manifestation pro-communiste le 14 à Vladivostok pour l'adhésion devant l'Assemblée populaire.
Soldats marchant à Vladivostok le 25.

Le 24 octobre, les Japonais et le gouvernement de la République d'Extrême-Orient signent à la halte de Sedanka (ru) un accord qui prévoit le retrait des troupes japonaises au plus tard le 25 octobre 1922 à 16 heures. À 16 heures le 25 octobre, l'Armée rouge pénètre dans la ville sans combat, la dernière grande poche des Armées blanches est tombée[49].

La nouvelle de la chute du dernier grand bastion pro-empire fut accueilli différemment à travers le monde. Alors que pour Pavel Petrov (ru), le pays était voué à l'échec car se concentrant trop sur une reconquête, la nouvelle en Europe ne fut même pas prise au sérieux, l'importance de ce pays étant faible. Au Primorié, nombreux reprochèrent la gestion à la fois des Meloukov mais aussi de Dieterichs, les premiers pour leur gouvernement inefficace, le second pour sa dictature. En Extrême-Orient, des détachements se formèrent en Mandchourie, mais parvinrent trop tard, ne pouvant pas aider les troupes ayant désormais fuient[50].

Le 8 et le 9 novembre, d'importants rassemblements sont organisés par les bolchéviks pour l'adhésion de la FER dans la RSFSR. Le 14 novembre, l'Assemblée populaire de la République d'Extrême-Orient adopte une résolution demande l'adhésion, et le 15 novembre, le comité exécutif central panrusse (en) accepte la demande[51]. Le 20 novembre, Lénine déclara ; « Vladivostok est loin, mais c'est une ville à nous »[52].

Années 1920 et 1930

Le , la République d'Extrême-Orient est dissoute et incorporée à la république socialiste fédérative soviétique de Russie. Le Primorié est alors intégrée à l'oblast d'Extrême-Orient (ru), qui a Tchita comme capitale. L'oblast, comprenant aussi le kraï actuel de Khabarovsk, dispose de plusieurs comtés, dont celle du Primorié. Cette province était divisée en 5 okrougs : celui de Vladivostok, de Nikolsk-Oussouriïsk, de Spassk, de Nikolaïevsk et de Khabarovsk[note 26].

Pendant les années 1920, de nombreux dissidents se sont exilés en Mandchourie voisine, en fondant des colonies de russes. En effet, la frontière était très poreuse avec la Chine et la Corée, permettant banditisme et autres trafics. La Guépéou s'est saisie du problème et à fait en sorte de surveiller la frontière pour arrêter ce banditisme croissant. La contrebande représentait en 1925 12% de toutes les marchandises du Primorié, dont 29% d'alcool.

Kraï d'Extrême-Orient en 1938.

Mais la porosité a aussi permis dans les années 1920 l'installation de nombreux coréens fuyant la domination japonaise, surtout dans le sud du Primorié. Dans le raïon de Possiet, 90% de la population était coréenne. Il y avait aussi des chinois, venant faire des travaux saisonniers.

Partisans coréens dans le Primorié

En 1926, la population était de 633 800 personnes, représentant 44% de la population de l'Extrême-Orient. La région était aussi le cœur industriel du Primorié (52% de la production totale), avec de nombreuses usines d'abord privées, mais pour certaines nationalisées en 1923 - 1924. Mais dans l'ensemble, Moscou a laissé le secteur privé plus longtemps tranquille dans la région, car c'était une des rares régions de Russie où la guerre civile n'avait pas été synonyme de destruction. Les capitaux privés étrangers jouaient un rôle centrale, et 66% des commerces étaient d'ailleurs possédés par des étrangers, avec la grande majorité par des Chinois. Des sociétés mixes furent créées, ainsi que des concessions, surtout dans le domaine minier. Il y avait pendant les années 1920 près de 58% des entreprises détenues par le privé.

Le , l'oblast d'Extrême-Orient est dissout, et le kraï d'Extrême-Orient (ru) le remplace. Le , l'oblast de Primorié (ru) est créé, toujours inclus dans le kraï d'Extrême-Orient.

En 1929 a lieu un conflit sino-soviétique en Mandchourie voisine, dans lequel l'Armée rouge gagne.

Au début des années 1930, avec la fin de la nouvelle politique économique, la nationalisation s'étend à toutes les entreprises ; les capitaux privés et ou étrangers sont chassés, et les concessions fortement réduites. L'État prend la place du privé via les subventions, que ce soit pour des secteurs comme les transports, le minier, la sylviculture, les chantiers navals ou bien la pêche. Pour ce faire, des soldats de l'Armée rouge avec leurs familles furent réinstallés en Extrême-Orient.

Mais les autorités ont aussi utilisés les travaux forcés avec les goulags, comme le Dallag, à Artiom ou encore Vladperpunkt, ce dernier un camp de transit à Vladivostok. Il y avait 70 000 prisonniers au Primorié en 1937.

En 1937, de nombreuses expulsions ont eu lieu, environ 200 000 personnes, surtout coréennes et chinoises.

Pendant les purges, 9000 personnes furent tuées au Primorié.

Le , l'oblast est dissout, transformé en kraï d'Extrême-Orient (en), avec comme capitale Khabarovsk. Le Primorié est subdivisé en deux okrougs ; ceux de Vladivostok et de Nikolsk-Oussouriïsk.

Le , par décret du præsidium du Soviet suprême, le kraï est liquidée et divisée en plusieurs zones, dont le kraï du Primorié[53].

En 1939, la population s'élevait à 906 805, avec une population urbaine plus importante que la population rurale, une des premières régions de Russie avec une proportion urbaine plus importante[fegi 14].

Collectivisation des terres

Tout comme dans le reste de l'Union soviétique, le Primorié connaît en 1923 la crise des ciseaux puis entre 1927 et 1928 une crise de la distribution agricole et céréalière (ru), entraînant l'abandon par Josef Staline de la nouvelle politique économique. Il lance ainsi en 1929 la collectivisation des terres, et le Primorié n'échappe pas à la règle.

Juste avant la collectivisation, le Primorié se caractérise par une part importante de ménages aisées, souvent des familles d'agriculteurs. Les populations coréennes et les anciens cosaques possèdent le plus de terres, et ils sont souvent en contact avec les blancs vivant en Mandchourie, de l'autre côté de la frontière. Ces populations étaient des koulaks, ennemi pour Staline. Profitant de la dépossession, le pouvoir profita aussi pour enlever les terres aux petits exploitants, y compris pauvres.

Champ dans le raïon de Tchernigovka.

La collectivisation a commencé en janvier, avec en premier la ville de Vladivostok et les raïons de Mikhaïlovka, de Tchernigovka et de Grodekovo[note 27]. Dans ces endroits, 47% des exploitations étaient tenues par les koulaks, les plus hautes proportions du Primorié. En février, le raïon de Chkotovo a rejoint le mouvement, et en février, déjà 70% des terres furent collectivisées dans le raïon de Grodekovo. À travers la région, sur les mois de janvier, février et mars, le niveau de collectivisation a augmenté de 8,8% à 45%, avec début avril 40% des exploitations moyennes tenues par les kolkhozes.

Au Primorié, il y avait en moyenne 10 à 15% de la population qui était concernée par cette dépossession, dans certains 25 à 30%. À Novonejino (raïon de Chkotovo), 23,5% de la population était concernée, et ce fut pire dans les régions de la plaine du Khanka. Dans le raïon de Spassk, 378 fermes furent saisies, et ces dépossessions, couplées à des arrestations, entraînèrent un exode massif. 60% des coréens vivant dans les raïon de Chkotovo partirent, tout comme 45% dans le raïon de Tchernigovka. Des soulèvements paysans ont eu lieus, avec des paysans se réfugiant dans les collines pour lutter de manière armer. En février 1930, il y avait déjà 12 groupes insurectionnels, regroupant 1300 personnes dans le territoire d'Extrême-Orient[note 28]. Face à cette résistance, qui pourrait détruire l'agriculture régional, les autorités annulent certaines de leurs décisions ; 46% (993 sur 2148) des fermes du raïon de Grodekovo sortent du système des kolkhozes, et dans le raïon de Mikhaïlovka, sur 437 recours déposés, 365 sont acceptés. Ainsi, entre le 1er avril et 1er juillet 1930 au Primorié, le nombre de fermes collectivisés passe de 45% à 23%.

Mais les autorités n'ont pas dit leur dernier mot, et en automne 1930, une nouvelle phase de collectivisation commence. Les autorités sont désormais soutenues par les pauvres, les militants et les ouvriers agricoles, voulant la collectivisation contre les koulaks.

Parallèlement à ça, les autorités créent des fermes collectives pour réinstaller les soldats de l'Armée rouge avec leurs familles. Ainsi, 6 kolkhozes de l'Armée rouge voient le jour au printemps 1930 dans le raïon de Vladivostok, et en 1932, 42 fermes de ce type existent dans le territoire d'Extrême-Orient.

La collectivisation entraîne une baisse de la production agricole, auquel s'ajoute des inondations de grandes ampleurs en 1932, ruinant les cultures, et provoquant des famines. Cependant, la collectivisation continue, et en 1933, il y a 619 fermes collectives au Primorié, ainsi que 23 MTS et 30 sovkhozes. 56% des exploitations et 80% des terres agricoles ont alors été déjà collectivisées. Pour augmenter le rendement, les autorités décidèrent d'impliquer l'Armée rouge via des corps de métiers pour aides les fermes.

La collectivisation a aussi connu des purges dès le début des années 1930, avec l'aide de l'OGPU. De mars à mai 1933, 265 fermes collectives furent concernées par ces purges au Primorié, avec 1262 personnes passées au crible fin. 210 furent démis de leur fonction, 80 jugés, 147 expulsés des fermes et 112 sanctionnés. Mais ces chiffres concernent que les directeurs et autres supérieurs hiérarchiques. Pour le premier semestre de 1933, 400 000 personnes furent réprimées voir plus par l'OGPU, la police ou d'autres instances judiciaires. Sur toute l'année, 25% des directeurs des kolkhozes furent démis de leur fonctions.

Entre 1933 et 1934, les autorités purgent aussi les koulaks du Primorié, principalement des populations cosaques. Par exemple, 16% de la population du raïon de Grodekovo est expulsée, tout comme 33% du village de Salskoïe (raïon d'Iman). En conséquence, la population rurale au Primorié chute ; divisée par 2,5 dans le raïon de Grodekovo.

La collectivisation au Primorié s'achève à la fin du deuxième plan quinquennal, en 1938. C'est alors que 99,5% des superficies cultivées et 93% des exploitations ont été réunies en fermes collectives. En 1941, le Primorié comptait 502 fermes collectives, 45 autres types de ferme d'État ainsi que 45 MTS (en), possédant plus de 5000 véhicules agricoles. Contrairement aux autres régions, il y avait deux fois plus de véhicules agricoles au Primorié par hectare, car les machines étaient quasi inexistantes avant la collectivisation des terres. Pour toutes ces nouvelles fermes, l'État a encouragé l'immigration vers cette région, avec 34 500 fermiers s'étant installés sur la période 1939 - 1941 seulement. Il y avait en tout 128,8 mille personnes travaillant dans les kolkhozes en 1941. Il y avait désormais 322 000 hectares de terres agricoles, avec des céréales, légumes, pommes de terres ou betteraves désormais cultivés. L'élevage reste faible, principalement axé sur le secteur bovin pour la viande et le lait.

Mais les répressions continuent malgré l'achèvement. Ainsi en automne 1937, 180 000 Coréens, pour la grande majorité des agriculteurs, avec aussi d'autres populations, sont arrêtés et déportés vers l'Asie centrale dont le Kazakhstan. Entre 1937 et 1939, près d'un cinquième de la population régionale est expulsée, auquel s'ajoute les 9000 personnes fusillées d'août 1937 à novembre 1938 seulement. Avec les purges staliniennes, la moitié des directeurs des MTS sont écartés de leur responsabilité, et certains sont envoyés aux goulags. La collectivisation a détruit le système préexistant, en ruinant et réprimant les koulaks et en altérant le mode de vie et de fonctionnement des villages[fegi 15].

Seconde guerre mondiale

Explosion pendant la bataille.

Dès l'été 1938, alors que la seconde guerre sino-japonaise fait rage avec la Mandchourie qui appartient au Japon, un conflit eu lieu entre la Russie soviétique et le Japon ; la bataille du lac Khassan au lac Khassan. Il y eut plus de 1 500 morts des deux côtés, et les Soviétiques en sont sortis vainqueurs. Cela a entraîné une militarisation de la frontière, dans une région où la flotte du pacifique est stationnée.

La région resta à l'arrière des combats, mais la production industrielle fut accélérée avec l'effort de guerre, dans le but d'alimenter le front. Le port de Vladivostok fut pendant la guerre le principal port soviétique, ceux d'Europe étant bloqué par les nazis[fegi 14].

De 1945 à 1991, essor économique

Lorsque la seconde guerre mondiale se termine, l'économie du Primorié reprend son développement en tant que la région industrielle et agricole de l'Extrême-Orient. Appapurent dans le territoire des mines de charbons, de nombreuses usines ou encore des centrales électriques. Dans le domaine du transport, le port de Vladivostok fut rénové et dans les années 1970 - 1980, le port de Nakhodka (ru) fut construit, aujourd'hui l'un des plus importants de Russie, et le port de Vostochny (ru) apparut lui aussi près de Nakhodka.

Le , par décret du présidium du soviet suprême, le raïon de Sovetskaïa Gavan est transféré au kraï de Khabarovsk[54].

Une partie du port de Vostochny.

Les autorités, via la planification, créèrent de nouveaux secteurs économiques ; l'ameublement, la chimie, la lutherie ou la porcelaine. Pour l'agriculture, elle était insuffisante aux besoins de la région, et les importations depuis d'autres régions étaient nécessaires.

En 1969 eu lieu le conflit frontalier sino-soviétique au sujet de l'île Damanski, qui se solda par une victoire soviétique.

En 1970 est créée la branche extrême-orientale de l'Académie des sciences de l'URSS (aujourd'hui de Russie)[55].

En novembre 1974 eu lieu le sommet de Vladivostok sur le contrôle des armes (en) entre Gerald Ford et Léonid Brejnev, en préparation à la création d'un accord SALT 2[fegi 14].

Il y eut d'importantes migrations pendant cette période depuis la Sibérie et la Russie européenne, faisant passer la population de 1 381 018 habitants en 1959 à 2 258 391 habitants en 1989. Les centres urbains en profitèrent le plus, avec des développements importants dans les principales villes de l'oblast.

Après l'éclatement de l'Union soviétique (1991-)

Carte du PLU de l'agglomération de Vladivostok

En 1992, la ville de Vladivostok fut ouverte, alors qu'elle elle était une ville fermée auparavant à cause de son importance militaire[fegi 14].

Avec l'ouverture entraînée par la perestroïka, le Primorié a connu un accroissement des échanges avec ses voisins frontaliers. Entre 1990 et 1996, le nombre de partenaires commerciaux étrangers de la région est passée de 17 à 84. De plus, 3000 entreprises au Primorié étaient transnationales en 1993, contre 350 en 1991. En 1994, plus de 600 entreprises étaient des coentreprises, souvent avec la Chine (271), le Japon (52) et les États-Unis (39). En 1996, les entreprises étrangères généraient déjà plus de 1 000 milliard de roubles de production, avec plus de 10 000 emplois. Les importations ont elles aussi changées, passant de moins de 25% venant de l'étranger à plus de 56% en 1994[fegi 16].

En 1995, le Primorié a adopté son drapeau, ses armoiries, et a institué le 25 octobre comme la journée du Primorié[55].

Vladivostok a accueilli le sommet (en) de l'APEC en 2012, ce qui a permis et nécessité la construction de nombreuses infrastructures dans l'agglomération de Vladivostok, dont un nouveau terminal pour son aéroport ; les ponts de la baie de l'Amour, de la Corne d'Or et de l'île Rousski ou bien l'autoroute De Friz - Patrol - Île Rousski qui contourne Vladivostok[56].

En 2015, le port de Vladivostok est devenu un port franc pour attirer des investisseurs et augmenter le commerce[57].

Annexes

Notes et références

Notes

  1. гора Племянник en russe
  2. Les autres six célèbres tribus sont toutes situées en Mandchourie.
  3. Jin est le nom des terres de l'ex royaume Koguryo
  4. Voir État de Xu (en) pour la localisation
  5. aussi nommé Huazhou ou Suibing
  6. Les tribus Yelan vivaient dans les bassins de l'Arsenievka et de la Partizanskaïa principalement
  7. La partie au sud du lac Khanka.
  8. Sûrement situé sur une rive de la rivière Ilista
  9. ou Dong Neng
  10. Les différents noms sont Xuping, Suiping, Suibing, Suibin, tous venant de Shuiabin, le nom sous l'époque de Balhae de la région.
  11. Sans compter leurs familles
  12. La capitale orientale de cet empire, située dans l'okroug urbain moderne d'Oussouriïsk, non loin de cette ville-ci
  13. Шайгинское городище en russe
  14. Екатериновское городище en russe.
  15. Près de la ville actuelle de Khassan
  16. Bassin de la rivière Arsenievka
  17. Secteur public non inclus
  18. Il devient menchevik en juin.
  19. Un cercle militaire est la plus haute instance des cosaques
  20. Le village est nommé Kabarga depuis 1972.
  21. Rivière et quartier de Vladivostok, situé au nord du centre-ville. En russe : река 1-я
  22. Aujourd'hui nommé Malinovka
  23. Créée en mars 1920
  24. Des soldats ou personnes pro-Semionov/Kappel
  25. En russe : « Силы Земской Приамурской Рати сломлены. Двенадцать тяжелых дней борьбы героев Сибири и Ледяного похода - без пополнения, без патронов - решили участь Земского Приамурского Края. Скоро его уже не станет. [...] »
  26. Les deux derniers comtés font partie du kraï actuel de Khabarovsk.
  27. Aujourd'hui le raïon d'Anoutchino
  28. Territoire regroupant surtout le Primorié et le kraï de Khabarovsk mais aussi dans une bien moindre mesure l'oblast de Magadan, le Kamtchatka, le nord de Sakhaline et la Tchoukotka

Références de l'Institut géologique d'Extrême-Orient

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Bibliographie et sources

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Articles connexes

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