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Cornelio Saavedra

Le gĂ©nĂ©ral Cornelio Judas Tadeo de Saavedra y RodrĂ­guez (Otuyo, Corregimiento de PotosĂ­ (dans l'actuelle Bolivie), Vice-royautĂ© du PĂ©rou, 1759 ― Buenos Aires, Provinces-Unies du RĂ­o de la Plata, 1829) Ă©tait un militaire et homme d’État argentin, qui joua un rĂŽle dĂ©cisif dans la rĂ©volution de Mai (1810), prĂ©lude Ă  l’indĂ©pendance de l’Argentine. Son ascension politique remonte aux invasions britanniques du RĂ­o de la Plata, lorsque, ayant pris la tĂȘte du RĂ©giment de Patriciens, corps d’armĂ©e criollo formĂ© en 1807 Ă  la suite de cet Ă©vĂ©nement, il devint, de fait, une des figures de premier plan de la politique locale. AmenĂ© Ă  prĂ©sider le premier gouvernement autonome issu de la rĂ©volution de Mai, dit PremiĂšre Junte de gouvernement des Provinces-Unies du RĂ­o de la Plata, puis la Junta Grande, gouvernement Ă©largi qui lui succĂ©da, il fut le premier chef d’État de la nation argentine naissante.

Cornelio Saavedra
Illustration.
Fonctions
Président de la PremiÚre Junte
des Provinces-Unies du RĂ­o de la Plata
–
(6 mois et 23 jours)
Prédécesseur Francisco Javier de Elío (vice-roi)
Successeur Domingo Matheu
Chef du RĂ©giment de Patricios
–
Successeur Manuel Belgrano
Biographie
Nom de naissance Cornelio Judas Tadeo de Saavedra y RodrĂ­guez
Date de naissance
Lieu de naissance Otuyo, Vice-royauté du Pérou
Date de décÚs
Lieu de décÚs Buenos Aires, Provinces-Unies du Río de la Plata
Profession Militaire
Religion Catholicisme

Signature de Cornelio Saavedra

DĂ©sireux de prendre le commandement de l’armĂ©e du Nord (esp. EjĂ©rcito del Norte) dĂ©moralisĂ©e, et de diriger en personne les campagnes militaires contre les royalistes, il renonça Ă  sa fonction de prĂ©sident de la Junte au profit de Domingo Matheu. Son dĂ©part fut cependant mis Ă  profit par ses opposants, qui s’empressĂšrent de remplacer la Junta Grande par le Premier Triumvirat, de limoger Saavedra et de lancer des mandats d’arrĂȘt contre lui. Saavedra se tint Ă©loignĂ© de Buenos Aires jusqu’à ce que les charges Ă  son encontre eurent Ă©tĂ© levĂ©es en 1815. RĂ©tabli dans ses titres, il exerça Ă  nouveau de hautes fonctions militaires, mais les Ă©vĂ©nements politiques de 1820 le contraignirent Ă  reprendre le chemin de l’exil. Revenu en Argentine, il passa ses derniĂšres annĂ©es dans son domaine et mit Ă  profit sa retraite dĂ©finitive de l’armĂ©e pour rĂ©diger ses mĂ©moires.

DĂ©buts en politique

Saavedra naquit au sein d’une famille criollo d’ascendance espagnole, dans le domaine agricole de La Fombera, situĂ© dans le village d’Otuyo, prĂšs de l’ancienne ville impĂ©riale de PotosĂ­, dans ce qui Ă©tait alors la Vice-royautĂ© du PĂ©rou, aujourd’hui en rĂ©publique de Bolivie.

Ses parents Ă©taient Santiago Felipe de Saavedra y Palma, originaire de Buenos Aires, et Teresa RodrĂ­guez de GĂŒiraldes, native de PotosĂ­. En 1767, la famille dĂ©mĂ©nagea vers Buenos Aires, oĂč entre 1773 et 1776, Cornelio suivit les cours de philosophie et grammaire latine au CollĂšge Royal Saint-Charles (en esp. Colegio Real de San Carlos, actuel Colegio Nacional Buenos Aires). Quoique trĂšs bon Ă©lĂšve, il ne put complĂ©ter sa scolaritĂ©, devant se consacrer Ă  la gestion du domaine familial.

En 1788, il Ă©pousa MarĂ­a Francisca Cabrera y Saavedra, sa cousine germaine, qui mourut en 1798. L’annĂ©e d’auparavant, il avait posĂ© les premiers jalons de sa carriĂšre politique en assumant diffĂ©rentes fonctions administratives au cabildo de Buenos Aires, ville qui venait d’accĂ©der au rang de capitale de la Vice-royautĂ© du RĂ­o de la Plata, fondĂ©e en 1777. Il fit ses premiers pas en politique en 1797, lorsqu’il fut nommĂ© conseiller municipal (Regidor) du Cabildo, puis en 1801, en se faisant Ă©lire alcade de premier vote (Alcalde de primer voto). Cette mĂȘme annĂ©e, il convola en secondes noces avec Saturnina OtĂĄrola del Rivero, fille du colonel JosĂ© Antonio Gregorio de OtĂĄlora, conseiller au Cabildo de Buenos Aires et un des commerçants les plus fortunĂ©s du territoire. En 1805, il se vit confier la charge d'administrateur des grains au sein d’un organe gouvernemental dont la mission Ă©tait d’assurer l’approvisionnement en blĂ© et autres cĂ©rĂ©ales de la ville.

Le RĂ©giment de Patriciens

Tableau représentant Cornelio Saavedra.

Sa vocation militaire devait se faire jour en 1806, Ă  l’occasion de la premiĂšre des invasions anglaises du RĂ­o de la Plata, lors de laquelle il prit part Ă  la reconquĂȘte de Buenos Aires. Le nouveau vice-roi Jacques de Liniers, prĂ©voyant une possible contre-attaque anglaise, ordonna de former des bataillons de milices, organisĂ©s selon l’arme et la rĂ©gion d’origine. Le plus important en effectifs fut le Corps de Patriciens, composĂ© de volontaires d’infanterie originaires de Buenos Aires, qui rĂ©ussirent Ă  constituer trois bataillons. Chaque bataillon pouvait Ă©lire son propre chef, y compris son commandant, et le Corps de Patriciens Ă©lut Saavedra. Ce rĂ©giment existe encore aujourd’hui, sous l’appellation de RĂ©giment d’infanterie no 1, et a repris la dĂ©nomination historique de Patricios[1]. Les trois bataillons dont se composait le rĂ©giment Ă©taient commandĂ©s par Esteban Romero, Domingo Urien et Manuel Belgrano, lequel par la suite renoncera Ă  ce commandement au profit de Juan JosĂ© Viamonte.

Au dĂ©but de l’annĂ©e suivante survint une nouvelle attaque anglaise. Cornelio Saavedra fit alors mouvement vers Montevideo, mais, arrivĂ© trop tard, ne put prĂ©venir le siĂšge de la ville. En consĂ©quence, il se borna Ă  saisir tous les Ă©quipements dĂ©fensifs de Colonia del Sacramento et Ă  les transfĂ©rer Ă  Buenos Aires afin de fortifier cette ville. Peu aprĂšs se produisit la seconde invasion de Buenos Aires ; l’armĂ©e de l’envahisseur comptait 8 000 soldats et 18 canons[2], effectifs de loin supĂ©rieurs aux 1 565 hommes, 6 canons et 2 obusiers mis Ă  contribution par les Anglais lors de la premiĂšre invasion[3]. Dans la foulĂ©e d’une victoire initiale dans la bataille de Miserere, un peu en dehors de la ville, l’armĂ©e anglaise pĂ©nĂ©tra dans Buenos Aires deux jours plus tard, le 5 juillet. Elle se heurta toutefois Ă  une ville pleinement prĂ©parĂ©e Ă  lui rĂ©sister, Ă  telle enseigne que mĂȘme les femmes, les enfants et les esclaves prenaient part Ă  la dĂ©fense[4]. Deux jours aprĂšs, le gĂ©nĂ©ral anglais John Whitelocke accepta de se rendre, mettant un terme Ă  l’attaque et retirant de Montevideo les forces anglaises.

Cependant, la rĂ©sistance victorieuse contre l’occupation avait modifiĂ© les rapports entre les diffĂ©rentes catĂ©gories d’habitants de Buenos Aires. Jusqu’alors, les criollos, de souche espagnole mais nĂ©s sur le continent amĂ©ricain, avaient toujours Ă©tĂ© Ă©cartĂ©s de la prise de dĂ©cision et du dĂ©bat politiques. À la suite de la crĂ©ation des milices criollas et au fait que la victoire fut dans les deux cas obtenue sans intervention militaire de la mĂ©tropole, l’on entendait Ă  prĂ©sent, dans certains secteurs de la sociĂ©tĂ©, des voix s’élever pour plaider, Ă  diffĂ©rents degrĂ©s, en faveur de changements dans l’ordre social Ă©tabli et rĂ©clamer une prĂ©sence et une influence criollo plus importantes au sein du gouvernement de la colonie[5]. Saavedra fut une des figures clef de ces aspirations nouvelles, attendu qu’il commandait le rĂ©giment le plus nombreux, et que sa position apparaissait donc dĂ©cisive dans les dĂ©bats. À partir de 1808, il fit partie du groupe rĂ©volutionnaire secret appelĂ© SociĂ©tĂ© des Sept (esp. Sociedad de los Siete), dont les rĂ©unions se tenaient dans la savonnerie de HipĂłlito Vieytes et Ă  la maison de campagne de RodrĂ­guez Peña. Saavedra se distinguait, Ă  l’endroit des moyens Ă  employer pour mener Ă  bien la rĂ©volution, par une attitude plus circonspecte et calculatrice, qui contrastait avec l’exaltation de Juan JosĂ© Castelli ou Mariano Moreno[6].

La mutinerie d’Álzaga

Le vice-roi Jacques de Liniers, que Saavedra sut défendre avec succÚs.

Le 1er janvier 1809, l’alcade de Buenos Aires, MartĂ­n de Álzaga, s’empara du Cabildo de la ville, et, dans une tentative de destituer Liniers, prĂ©texta des origines françaises de celui-ci pour l’accuser de comploter avec la France, pays qui avait dĂ©clenchĂ© l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente une guerre contre l’Espagne. Le mouvement d'Álzaga reçut l’appui du gouverneur de Montevideo, Francisco Javier de ElĂ­o, lequel, pour les raisons dĂ©jĂ  indiquĂ©es, avait rĂ©cusĂ© la lĂ©gitimitĂ© de Liniers et formĂ© une junte de gouvernement dans cette ville. Son dessein Ă©tait de dĂ©poser le vice-roi et d’obtenir qu’une junte de gouvernement prĂźt la direction des affaires dans la vice-royautĂ©, Ă  l’instar des Juntes qui en Espagne se substituĂšrent Ă  l’autoritĂ© du roi Ferdinand VII, gardĂ© prisonnier par Bonaparte. Les insurgĂ©s, aprĂšs avoir cernĂ© l’actuelle place de Mai et s’ĂȘtre emparĂ©s du Cabildo, exigĂšrent, et rĂ©ussirent Ă  obtenir, la dĂ©mission du vice-roi. Mais Saavedra, rĂ©agissant promptement, parvint Ă  faire avorter la tentative.

Cette mutinerie, qui n’avait aucune visĂ©e indĂ©pendantiste, avait Ă©tĂ© emmenĂ©e principalement par des Espagnols pĂ©ninsulaires[7]. Ses principaux instigateurs furent exilĂ©s Ă  Carmen de Patagones, Ă  900 km de Buenos Aires. Quelques mois plus tard, pour mettre fin aux disputes, la Junte de SĂ©ville rĂ©solut de remplacer Liniers par Baltasar Hidalgo de Cisneros dans la fonction de vice-roi.

Depuis cette tentative de prise de pouvoir, Saavedra faisait figure d’arbitre de la politique locale. Les rĂ©volutionnaires l’approchĂšrent pour qu’il appuyĂąt leurs mouvements, mais il leur rĂ©pondait « Compatriotes et messieurs, il n’est pas encore temps ; permettez aux figues de mĂ»rir, et ensuite nous les mangerons ».

Pendant la crise qu’avait provoquĂ©e au milieu de 1809 le remplacement du vice-roi Liniers, il entretint quelques contacts avec les carlotistes, c'est-Ă -dire avec les reprĂ©sentants d'une faction s’efforçant de faire introniser, dans le RĂ­o de la Plata, la princesse Charlotte Joaquime de Bourbon comme Ă©tape prĂ©alable Ă  l’indĂ©pendance d’avec l’Espagne. Cependant, l’appui d’ElĂ­o et de Liniers au nouveau vice-roi Cisneros lui fit clairement comprendre « qu’il n’était pas temps encore ». De sorte que, hormis une lettre de soutien envoyĂ©e Ă  la princesse, qui du reste n’eut aucune consĂ©quence, il s’abstint d’appuyer plus avant le projet politique de celle-ci.

Saavedra jugeait inĂ©luctable la chute de l’Espagne face aux forces de NapolĂ©on Bonaparte, et considĂ©rait que le moment le plus propice au dĂ©clenchement d'une rĂ©volution serait celui oĂč parviendrait la nouvelle de la victoire napolĂ©onienne : « Plusieurs rĂ©unions furent tenues, on y parlait avec chaleur de ces projets et l’on Ă©tait prĂȘt Ă  se bousculer Ă  propos de tout. Pour ma part, j’étais constamment opposĂ© Ă  ces idĂ©es. Toute ma rĂ©solution, et tout mon conseil, Ă©tait de leur dire : "Compatriotes et messieurs, ce n’est pas l’heure encore ; (...) permettez aux figues de mĂ»rir, et ensuite nous les mangerons". En vĂ©ritĂ©, quel Ă©tait, en ce temps-lĂ , celui qui ne jugeait pas que NapolĂ©on triompherait et rĂ©aliserait ses desseins pour l’Espagne ? C’est Ă  cela que moi-mĂȘme je m’attendais Ă  trĂšs brĂšve Ă©chĂ©ance : l’occasion ou le moment que je croyais idoine pour pousser, dans nos rĂ©gions, le cri de la libertĂ©. VoilĂ  la figue dont je disais qu’il Ă©tait utile qu’on attende qu’elle vĂźnt Ă  maturitĂ©. »[8]

La révolution de Mai

En mai 1810 arriva la nouvelle que l’Espagne Ă©tait dĂ©sormais tout entiĂšre sous la domination française, Ă  l’exception de Cadix, oĂč s’était constituĂ© un Conseil de RĂ©gence destinĂ© Ă  remplacer la Junte suprĂȘme de SĂ©ville. Cette nouvelle dĂ©clencha le processus rĂ©volutionnaire connu sous le nom de rĂ©volution de Mai. La direction de ce processus Ă©tait aux mains d’un groupe secret dont faisaient partie Manuel Belgrano, Juan JosĂ© Paso, Juan JosĂ© Castelli, NicolĂĄs RodrĂ­guez Peña, Mariano Moreno et HipĂłlito Vieytes, parmi d’autres. Ils avaient besoin de l’appui de Saavedra et des autres chefs militaires pour agir, attendu que, sans eux, ils n’auraient pas Ă©tĂ© en mesure d’affronter le vice-roi.

Des annĂ©es plus tard, dans une lettre Ă  Viamonte, Saavedra Ă©crivit : « Il est exact que Peña, Vieytes et d’autres voulaient faire la rĂ©volution bien avant cela, c'est-Ă -dire dĂšs le 1er janvier 1809, et que je m’y opposais, car je considĂ©rais que ce n’était pas le moment opportun. Il est exact que eux, et d’autres, y compris Castelli, en avaient parlĂ© avant moi, mais il est vrai Ă©galement qu’ils se gardaient de l’assumer en public, mĂȘme lorsque je leur dis de le faire, et que je leur assurai que je ne ferais aucune opposition. Dans leurs clubs, ils traitaient, tiraient des plans et prenaient des dispositions ; mais y aller en personne pour rĂ©aliser cela mĂȘme qu’ils conseillaient ou voulaient, qui donc le faisait ? Vous souvient-il que mes rĂ©ponses furent toujours : Ce n’est point l’heure, et ce qui se fait Ă  contretemps ne rĂ©ussit pas [9]? »

Lorsqu’il eut connaissance de la chute de la Junte de SĂ©ville, le colonel Viamonte fit appeler d’urgence Saavedra, qui se trouvait alors Ă  la campagne. On lui communiqua la nouvelle et les rĂ©actions qu’elle avait suscitĂ©es, puis on lui demanda : direz-vous de nouveau qu'il n’est point encore temps ? On lui montra aussi la proclamation que venait de publier Cisneros, tendant Ă  convoquer un cabildo ouvert pour dĂ©cider de la conduite Ă  tenir. Saavedra la lut, et donna sa fameuse rĂ©ponse : « Messieurs, non seulement je dis maintenant que c’est le moment, mais encore qu’il n’y pas une seule heure Ă  perdre[10]. »

Le Cabildo ouvert du 22 mai 1810, oĂč le point de vue de Saavedra finit par s’imposer.

Le 20 mai, Cisneros manda Saavedra et MartĂ­n RodrĂ­guez et exigea d’eux leur appui contre une possible insurrection. Tous deux refusĂšrent ; Saavedra reprĂ©senta Ă  Cisneros qu’il devait dĂ©missionner, attendu que la Junte de SĂ©ville, qui l’avait nommĂ© vice-roi, avait cessĂ© d’exister. Devant cette situation, Cisneros finit par acquiescer Ă  la tenue d’un cabildo ouvert, que Castelli y RodrĂ­guez avaient dĂ©jĂ  sollicitĂ© de lui le jour prĂ©cĂ©dent.

Le lendemain, une multitude en armes, emmenée par Domingo French et Antonio Beruti, vint occuper la Plaza de Mayo et, sceptique quant à l'intention de Cisneros de permettre réellement un cabildo ouvert, en réclama la tenue. Saavedra cependant, en assurant que le Régiment de Patriciens soutenait leurs revendications, sut amener la foule à se disperser.

Le 22 mai eut lieu un cabildo ouvert, lors duquel eurent le loisir de se manifester diverses opinions portant sur la lĂ©gitimitĂ© et l’autoritĂ© du vice-roi (ou sur l’absence de celles-ci), et sur le propos de savoir si le vice-roi devait rester en fonction. Saavedra se tint silencieux pendant la plus grande partie des dĂ©bats, attendant son tour pour parler. Les orateurs les plus importants furent alors, parmi d’autres, l’évĂȘque Benito LuĂ© y Riega, Juan JosĂ© Castelli, Ruiz Huidobro, Manuel Genaro Villota, Juan JosĂ© Paso et Juan Nepomuceno de Sola. Saavedra fut le dernier Ă  prendre la parole, et proposa que la direction des affaires fĂ»t dĂ©lĂ©guĂ©e au Cabildo en attendant la formation d’une junte de gouvernement, de la façon et dans la forme que le Cabildo jugera convenables. Il Ă©mit expressĂ©ment l’idĂ©e qu’« (...) il n’est point de doute que c’est le peuple qui confĂšre l’autoritĂ© ou le commandement ». Au moment du vote, la position de Castelli vint s’allier Ă  la sienne, et leur position conjointe finit par l’emporter par 87 voix[11].

Le Cabildo nomma une junte prĂ©sidĂ©e par Cisneros et comprenant quatre membres, deux Espagnols et deux criollos ― ces derniers Ă©tant Castelli et Saavedra. Les membres prĂȘtĂšrent serment, mais, sous la pression de Belgrano et de son groupe, et face Ă  l’agitation du peuple et des milices, ils dĂ©missionnĂšrent le soir mĂȘme. La manƓuvre de nommer une junte prĂ©sidĂ©e par Cisneros Ă©tait jugĂ©e contraire Ă  la volontĂ© du cabildo ouvert[12].

Le jour suivant, 25 mai, en dĂ©pit de la rĂ©sistance tenace du syndic JuliĂĄn de Leyva, le Cabildo fut contraint d’accepter une nouvelle liste, Ă©tablie selon un accord conclu entre les partisans de Saavedra, de Belgrano et d’Álzaga, et dans laquelle chaque partie apportait trois membres. Le gouvernement qui en procĂ©da, appelĂ© PremiĂšre Junte, mais officiellement dĂ©nommĂ© Junte de Gouvernement pour la RĂ©affirmation des Droits souverains du Roi Ferdinand VII, eut pour prĂ©sident Cornelio Saavedra.

La PremiĂšre Junte

La PremiÚre Junte, siégeant dans le fort de Buenos Aires (imagerie du début du XXe siÚcle).

Le rĂŽle du prĂ©sident en fut un de mĂ©diateur, davantage que d’impulseur des politiques rĂ©volutionnaires. Ce dernier rĂŽle Ă©tait dĂ©volu Ă  Juan JosĂ© Castelli et au secrĂ©taire de gouvernement Mariano Moreno.

BientĂŽt, Moreno et Saavedra vinrent chacun Ă  incarner les deux principaux camps qui s’opposaient au sein de la Junte Ă  propos des suites Ă  donner Ă  la rĂ©volution. Les morĂ©nistes aspiraient Ă  opĂ©rer des changements profonds dans la sociĂ©tĂ©, alors que les saavĂ©dristes visaient seulement Ă  permettre aux criollos d’accĂ©der au pouvoir, mais tout en perpĂ©tuant l’ancien ordre social de la vice-royautĂ©, de laquelle ils se considĂ©raient les hĂ©ritiers[13].

Moreno, soucieux de rĂ©duire l’influence de Saavedra, entreprit de mettre sur pied un nouveau rĂ©giment de milices, dont les officiers seraient dĂ©vouĂ©s Ă  lui et Ă  son groupe : le RĂ©giment AmĂ©rique. CommandĂ© par Domingo French et Antonio Luis Beruti, le nouveau rĂ©giment eut pour effet d’affaiblir la position des chefs militaires, parmi lesquels Saavedra.

Peu aprĂšs la rĂ©volution de mai, l'ancien vice-roi Jacques de Liniers organisa, Ă  partir de la ville de CĂłrdoba, une offensive contre-rĂ©volutionnaire, qui cependant fut promptement dĂ©faite par Francisco Ortiz de Ocampo et HipĂłlito Vieytes. Ceux-ci toutefois se refusĂšrent Ă  exĂ©cuter Liniers, eu Ă©gard au fait qu'Ocampo avait combattu Ă  ses cĂŽtĂ©s lors des invasions britanniques ; au lieu de cela, ils envoyĂšrent des prisonniers Ă  tous les chefs de file de Buenos Aires. Cornelio Saavedra, Ă  l’unisson de toute la Junte (Ă  l’exception de Manuel Alberti, qui excipa de sa condition de prĂȘtre), signa l’ordre de les faire tous exĂ©cuter Ă  l’arme Ă  feu.

En vue de participer Ă  un banquet militaire en l’honneur de la victoire dans la bataille de Suipacha, le secrĂ©taire Moreno se prĂ©senta Ă  la porte de la caserne, mais la sentinelle, ne le reconnaissant pas, ne voulut pas lui livrer passage, ce dont s’offusqua Moreno. Cette mĂȘme soirĂ©e, l’officier Atanasio Duarte, en Ă©tat d’ébriĂ©tĂ© avancĂ©e, offrit Ă  Saavedra une couronne de sucre, en trinquant au « premier roi et empereur d’AmĂ©rique, don Cornelio Saavedra ». Le lendemain, mis au courant de l’incident, Moreno rĂ©digea le DĂ©cret de suppression des Honneurs, portant abolition des privilĂšges rĂ©servĂ©s au prĂ©sident de la Junte ― privilĂšges qui avaient autrefois Ă©tĂ© ceux du vice-roi ―, tandis que l’officier fut chĂątiĂ©, avec l’argument qu’un habitant de Buenos Aires, fĂ»t-il ivre ou assoupi, ne doit tenir de propos contre la libertĂ© de son pays. Quoique le dĂ©cret le dĂ©pouillĂąt de ses privilĂšges, Saavedra le signa sans autre commentaire[14].

Le 27 mai, une circulaire avait Ă©tĂ© expĂ©diĂ©e Ă  l’effet d’inviter les villes de la vice-royautĂ© Ă  envoyer des dĂ©putĂ©s Ă  Buenos Aires afin que ceux-ci se joignissent Ă  la Junte. Vers la fin de l’annĂ©e, ces dĂ©putĂ©s commencĂšrent Ă  arriver, mais les saavĂ©dristes tentĂšrent d’obtenir que les provinces envoyassent des reprĂ©sentants proches de leur ligne politique et qu’ils fussent directement incorporĂ©s Ă  la Junte, de sorte Ă  mettre le camp morĂ©niste en nette minoritĂ©. La manƓuvre visait en outre Ă  diffĂ©rer indĂ©finiment la formation d’une assemblĂ©e constituante chargĂ©e de rĂ©diger une constitution[15].

Moreno voyait dans les chefs provinciaux un obstacle Ă  l’indĂ©pendance. Le 18 dĂ©cembre, les dĂ©putĂ©s de l’intĂ©rieur, les membres de la Junte et le Cabildo, rĂ©unis en assemblĂ©e conjointe, mirent au vote la question de savoir si les dĂ©putĂ©s des provinces devaient ĂȘtre intĂ©grĂ©s dans l’exĂ©cutif. Les dĂ©putĂ©s votĂšrent en faveur de l’intĂ©gration ; Saavedra Ă©galement vota pour, dĂ©clarant que « l’intĂ©gration n’était pas selon le droit, mais qu’il y consentait dans l’intĂ©rĂȘt public »[16]. Paso et Moreno, seuls Ă  voter contre, eurent le dessous. Moreno dĂ©missionna et fit en sorte de se voir confier une mission diplomatique en Angleterre. À cette fin, il s’embarqua sur une goĂ©lette britannique, mais mourut en haute mer aprĂšs que le capitaine du navire lui eut administrĂ© une dose lĂ©tale d’un puissant purgatif. Certains historiens, comme Felipe Pigna, soutiennent qu’il s’agit d’un assassinat orchestrĂ© par Saavedra[17], tandis que d’autres, comme FĂ©lix Luna, considĂšrent que le seul but de Saavedra Ă©tait d’éloigner Moreno de Buenos Aires, et que la mort de Moreno Ă©tait due simplement Ă  une nĂ©gligence du capitaine[18]. Ayant appris la mort de Moreno survenue en haute mer, Saavedra prononça la phrase : « Il y fallait tant d’eau pour Ă©teindre un tel feu... ».

La Junta Grande

De la réunion des nouveaux députés aux anciens membres naquit la Junta Grande, que Saavedra allait une nouvelle fois présider. Cette nouvelle composition se traduisit par un changement de style de gouvernement : les membres délibéraient soigneusement de chaque mesure et mirent une sourdine au ton extrémiste qui avait prévalu jusque-là.

AprĂšs quelques mois de calme relatif, certains dĂ©putĂ©s de l’intĂ©rieur s’unirent aux courants morĂ©nistes, donnant naissance Ă  la SociĂ©tĂ© patriotique (en esp. Sociedad PatriĂłtica). La dirigeait Bernardo de Monteagudo, idĂ©ologiquement proche des morĂ©nistes. Ceux-ci projetĂšrent d’évincer Saavedra et Gregorio Funes par le moyen d’une rĂ©volution appuyĂ©e par le rĂ©giment de French, mais furent dĂ©noncĂ©s.

Les partisans de Saavedra se mobilisĂšrent et, sous la direction de l’avocat JoaquĂ­n Campana, rĂ©pliquĂšrent les 5 et 6 avril par une grande manifestation des habitants des banlieues de la ville, emmenĂ©s par l’alcade TomĂĄs Grigera. À la suite de cette rĂ©volution, dite de los orilleros ('banlieusards'), Vieytes, RodrĂ­guez Peña, Miguel de AzcuĂ©naga et Juan Larrea furent contraints de dĂ©missionner. À leur place furent intĂ©grĂ©s dans la Junte : JoaquĂ­n Campana, Ă  titre de secrĂ©taire de gouvernement, Juan AlagĂłn, Atanasio GutiĂ©rrez, Feliciano Antonio Chiclana (qui renonça Ă  la fonction par la suite), et d’autres. Les membres dĂ©posĂ©s, et avec eux French et Beruti, furent expulsĂ©s de la ville.

La totalitĂ© du pouvoir passa dĂšs lors aux mains du parti de Saavedra, sans toutefois que cela permĂźt d’amĂ©liorer notablement la situation. La Sociedad PatriĂłtica poursuivit ses attaques contre le gouvernement, et les capacitĂ©s militaires de la Junte commençaient Ă  montrer leurs limites : l’expĂ©dition de Belgrano au Paraguay se solda par un dĂ©sastre ; la ville de Montevideo, qui avait rĂ©cusĂ© l’autoritĂ© de la Junte, entreprit d’attaquer Buenos Aires par le RĂ­o de la Plata, parvenant Ă  dĂ©truire une flottille patriote ; et au milieu de l’annĂ©e arriva la nouvelle de la dĂ©sastreuse dĂ©faite dans la bataille de Huaqui, sur le front nord, qui entraĂźna la perte de tout le Haut-PĂ©rou.

Pour relever le moral de l’armĂ©e du Nord, Saavedra dĂ©cida de se porter Ă  sa tĂȘte, mais eut soin, avant de se rendre dans les provinces du nord, de dĂ©signer Domingo Matheu prĂ©sident de la Junte. Celui-ci nĂ©gocia avec Montevideo, et dut affronter de graves conflits intĂ©rieurs. Le port de Buenos Aires fut bloquĂ© par les royalistes, lesquels allĂšrent jusqu’à tenter de pilonner la ville, sans y parvenir.

Chute et persécution

Le dĂ©part de Saavedra eut l'effet de revigorer les morĂ©nistes, qui rĂ©ussirent Ă  convaincre le Cabildo de Buenos Aires de la nĂ©cessitĂ© de mettre en place un exĂ©cutif fort. À cette fin fut constituĂ© un nouveau gouvernement de trois membres, connu sous la dĂ©nomination de premier triumvirat (esp. Primer Triunvirato), qu’assisterait la Junta Conservadora de los Derechos de Nuestro Amado Fernando VII (litt. Junte de prĂ©servation des droits de notre bien-aimĂ© Ferdinand VII), composĂ©e des membres de la Junte dissoute. Les juntes provinciales furent supprimĂ©es en mĂȘme temps que la Junta Grande.

Huit jours seulement aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Salta, Saavedra reçut avis qu’il avait Ă©tĂ© Ă©cartĂ© de la Junte et qu’il devait se dessaisir du commandement de l’armĂ©e au profit de Juan MartĂ­n de PueyrredĂłn. Quelques semaines plus tard, le triumvirat devait dissoudre la Junte, consacrant par lĂ  le processus par lequel la totalitĂ© du pouvoir allait dĂ©sormais ĂȘtre assumĂ© par la ville de Buenos Aires.

Le 6 dĂ©cembre 1811, le RĂ©giment de Patriciens se rĂ©volta, dĂ©clenchant la mutinerie dite de las Trenzas, et rĂ©clama le retour de Saavedra et la dĂ©mission de Belgrano. La caserne fut cernĂ©e ; les Patriciens ne voulant renoncer Ă  leurs revendications, les tentatives de nĂ©gociation Ă©chouĂšrent. La fronde tourna donc Ă  l’affrontement armĂ©, qui se termina par la dĂ©faite des rebelles ; dix d’entre eux furent exĂ©cutĂ©s, et les autres obligĂ©s de servir dans les forces armĂ©es pour dix ans.

Le triumvirat ordonna Ă  Saavedra de se rendre Ă  la ville de San Juan, alors gouvernĂ©e par Saturnino Sarassa, d’oĂč ensuite il se porta Ă  Mendoza. À plusieurs reprises, des mandats d’arrĂȘt furent Ă©mis Ă  son encontre, mais il ne vint jamais Ă  ĂȘtre incarcĂ©rĂ©. Lorsque le Directeur suprĂȘme des Provinces-Unies du RĂ­o de la Plata Gervasio Antonio de Posadas — un des proscrits d’avril 1811 — ordonna son arrestation en juin 1814, il s’enfuit dans la ville chilienne de Coquimbo, puis Ă  Santiago du Chili, en compagnie de son fils AgustĂ­n, alors ĂągĂ© de 10 ans.

L’armĂ©e royaliste s’approchant de sa rĂ©sidence chilienne, Saavedra rĂ©solut de retraverser la frontiĂšre ; sur sollicitation de son Ă©pouse Saturnina OtĂĄrola, Ă  laquelle le gouverneur de Cuyo, JosĂ© de San MartĂ­n, voulut bien donner suite favorable, il se vit octroyer l'asile dans la ville de San Juan. En mars de l’annĂ©e suivante, par ordre du nouveau Directeur SuprĂȘme Carlos MarĂ­a de Alvear, il fut emmenĂ© sous escorte Ă  Buenos Aires, mais, Ă  la suite de la rĂ©volution du 15 avril 1815, le Cabildo le gracia provisoirement et lui restitua ses titres militaires. Le nouveau Directeur SuprĂȘme, Ignacio Álvarez Thomas, lui enjoignit de quitter Buenos Aires et d’élire domicile dans la propriĂ©tĂ© de son frĂšre prĂšs de la ville d’Arrecifes, Ă  environ 170 km de la capitale, sous le prĂ©texte de vouloir le soustraire au risque de reprĂ©sailles.

DerniÚres années

Monument funéraire au cimetiÚre de Recoleta.

Il fut rĂ©habilitĂ© en dĂ©cembre 1818, par dĂ©cision d’une commission spĂ©ciale crĂ©Ă©e sur ordre du Directeur PueyrredĂłn, avec l’accord de l’assemblĂ©e constituante de TucumĂĄn. Il lui fut confĂ©rĂ© le rang de brigadier gĂ©nĂ©ral des armĂ©es de la Nation, avec rĂ©troactivitĂ© Ă  1811, et ensuite celui de chef d’état-major. L’annĂ©e suivante, il assuma la fonction de commandant de campagne, ayant son lieu d'affectation Ă  LujĂĄn, Ă  70 km Ă  l’est de Buenos Aires. Sa mission consistait Ă  exercer la police de campagne, Ă  dĂ©fendre la frontiĂšre contre les Indiens et Ă  assister l’armĂ©e, occupĂ©e Ă  ce moment Ă  envahir la province de Santa Fe. Il rĂ©ussit Ă  conclure quelques accords de paix avec les Ranquels, lesquels accords se rĂ©vĂ©lĂšrent cependant peu durables.

En 1820, il appuya, comme ministre de la guerre, l’éphĂ©mĂšre gouvernement de Juan RamĂłn Balcarce, et dut, Ă  la suite de l’échec de celui-ci, s’exiler Ă  Montevideo. Il revint Ă  Buenos Aires au mois d’octobre suivant, puis alla s’établir sur un domaine dans le nord de la province. C’est lĂ  qu’il Ă©crivit son autobiographie, intitulĂ©e Memoria autĂłgrafa, qu’il dĂ©dia Ă  ses fils, et dans laquelle il livra son propre Ă©clairage sur les faits et Ă©vĂ©nements auxquels il lui Ă©tait advenu de prendre part[19].

En 1822, il prit sa retraite dĂ©finitive de l’armĂ©e, mais proposa Ă  nouveau ses services lors de la guerre de Cisplatine, services qu’en raison de son Ăąge avancĂ© le ministre de la Guerre, Marcos Balcarce, dĂ©clina courtoisement.

Cornelio Saavedra mourut Ă  Buenos Aires le 29 mars 1829. Au mois de dĂ©cembre suivant, le gouverneur Juan JosĂ© Viamonte fit transporter sa dĂ©pouille au cimetiĂšre de Recoleta Ă  Buenos Aires. Le dĂ©cret de Viamonte ordonnant cette translation Ă©tait ainsi conçu : « Seules les circonstances calamiteuses dans lesquelles se trouvait le pays ont pu faire que le premier commandant des Patriciens, le premier prĂ©sident d’un gouvernement patriotique, a Ă©tĂ© oubliĂ© lors de son dĂ©cĂšs ; cependant, Ă  prĂ©sent que ces circonstances ont cessĂ©, ce serait ingratitude de dĂ©nier au citoyen si Ă©minent le tribut d’honneur dĂ» Ă  son mĂ©rite et Ă  une vie illustrĂ©e par tant de vertus, qu’il sut vouer tout entiĂšre au service de la patrie[20] ».

Parmi ses descendants se sont signalĂ©s son fils Mariano Saavedra, qui fut entre 1862 y 1865 par deux fois gouverneur de la province de Buenos Aires, son petit-fils Cornelio Saavedra RodrĂ­guez, militaire chilien chargĂ© de l’occupation de l’Araucanie, et son arriĂšre-petit-fils Carlos Saavedra Lamas, homme politique, diplomate et juriste argentin, laurĂ©at du prix Nobel de la paix en 1936.

Hommages

En souvenir de Cornelio Saavedra, plusieurs entités administratives en Argentine et en Bolivie portent son nom, notamment : la province de Cornelio Saavedra, dans le département de Potosí, en Bolivie ; le quartier Saavedra à Buenos Aires et la municipalité (partido) de Saavedra, dans la province de Buenos Aires, tous deux en Argentine.

Par ailleurs existe Ă  Buenos Aires un MusĂ©e d’Histoire Cornelio de Saavedra, amĂ©nagĂ© dans l'ancienne maison de Luis MarĂ­a Saavedra, neveu de Cornelio, et inaugurĂ© en 1921, oĂč sont exposĂ©s des objets de la vie quotidienne au XIXe siĂšcle en Argentine, tels que vĂȘtements, instruments de musique, armes, vaisselle, cristallerie, etc.

Notes et références

  1. « Pågina oficial del Regimiento de Infantería 1 "Patricios" », sur patricios.mil.ar (consulté le )
  2. (es) Diego Abad de Santillån, Historia Argentina (encyclopédie), Buenos Aires: TEA (Tipogråfica Editora Argentina), , « Invasiones Inglesas: Preparación para la conquista de Buenos Aires », p. 366
  3. Diego Abad de Santillån, Historia Argentina (encyclopédie), Buenos Aires: TEA (Tipogråfica Editora Argentina), , « Invasiones Inglesas: Primera invasión inglesa », p. 354
  4. (es) Diego Abad de Santillån, Historia Argentina (encyclopédie), Buenos Aires: TEA (Tipogråfica Editora Argentina), , « Invasiones Inglesas: Segunda Invasión Inglesa », p. 367
  5. (es) José Luis Romero (historien) et Luis Alberto Romero, Breve historia de la Argentina, vol. Segunda reimpresión, Buenos Aires, Fondo de Cultura Económica, , 2005e éd., 43 p. (ISBN 978-950-557-614-2), « Segunda parte: la era colonial »
  6. (es) Félix Luna, « Los días previos a la Revolución », dans La Nación, Grandes protagonistas de la Historia Argentina - Mariano Moreno, Buenos Aires, Planeta, , 1re éd. (ISBN 950-49-1248-6)
  7. (es) FĂ©lix Luna, Grandes protagonistas de la Historia Argentina : Mariano Moreno, Buenos Aires, Planeta, La NaciĂłn, , 1re Ă©d. (ISBN 950-49-1248-6), « Asonada del 1Âș de enero de 1809 »
  8. Memoria AutĂłgrafa, Buenos Aires: Eudeba, 1968.
  9. Roberto Marfany, El pronunciamiento de mayo, Buenos Aires, 1958.
  10. « Cisneros lui-mĂȘme, le 18 mai de l’an 1810, annonça au public par sa proclamation, que seuls Cadix et l’üle de LĂ©on se trouvaient libres du joug de NapolĂ©on. Je me trouvais ce jour-lĂ  dans le village de San Isidro ; don Juan JosĂ© Viamonte, sergent major qui Ă©tait de mon corps, m’écrivit disant qu’il fallait que je retournasse sans dĂ©lai Ă  la ville, car il y avait du nouveau ; c’est, en consĂ©quence, ce que je fis. Lorsque je me prĂ©sentai Ă  son domicile, j’y trouvai un groupe d’officiers et d’autres habitants, dont le salut consista Ă  me demander : ‘Direz-vous encore que ce n’est pas le moment ? (...)’. Ensuite, ils me mirent entre les mains la proclamation de ce mĂȘme jour. AprĂšs l’avoir lue, je leur dis : ‘Messieurs, je dis maintenant que non seulement c’est le moment, mais encore qu’il n’y a pas une seule heure Ă  perdre’. » - Memoria AutĂłgrafa. Buenos Aires: Eudeba, 1968.
  11. (es) Diego Abad de Santillån, Historia Argentina (encyclopédie), Buenos Aires: TEA (Tipogråfica Editora Argentina), , 409 p., « Las jornadas de Mayo de 1810: Divulgación de las noticias sobre el curso de la invasión francesa a España. »
  12. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « La Revolución de Mayo », p. 238
  13. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « Hacía falta tanto fuego: La muerte de Mariano Moreno », p. 322
  14. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « Hacía falta tanto fuego: La muerte de Mariano Moreno », p. 323, 324
  15. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « Hacía falta tanto fuego: La muerte de Mariano Moreno », p. 325
  16. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « Hacía falta tanto fuego: La muerte de Mariano Moreno », p. 327
  17. (es) Felipe Pigna, Los mitos de la historia argentina, Argentine, Grupo editoral Norma, , 26e éd., 423 p. (ISBN 978-987-545-149-0 et 987-545-149-5), « Hacía falta tanto fuego: La muerte de Mariano Moreno », p. 311
  18. (es) Gisela Aguirre et Félix Luna, Grandes protagonistas de la Historia Argentina : Mariano Moreno, Buenos Aires, Planeta, , 1re éd. (ISBN 950-49-1248-6), « "La misión" y "La Muerte" »
  19. JosĂ© MarĂ­a Rosa estime que Saavedra Ă©crivit cet ouvrage davantage comme une justification que comme un tĂ©moignage, et que l’objet de sa prĂ©occupation Ă©tait avant tout l’idĂ©e que les PortĂšgnes se faisaient dans la dĂ©cennie 1820 de sa conduite Ă  l’époque, alors dĂ©jĂ  lointaine, de la RĂ©volution. Cf. Rosa, JosĂ© MarĂ­a, Historia argentina, tome 2, Éd. Oriente, Buenos Aires, 1965.
  20. El Historiador

Bibliographie

  • (es) Saavedra, Cornelio, Memoria autĂłgrafa, Éd. EmecĂ©, 1944.
  • (es) Scenna, Miguel Ángel, Las brevas maduras. Memorial de la Patria, tomo I, Éd. La Bastilla, Buenos Aires, 1984.
  • (es) Segreti, Carlos S. A., La aurora de la Independencia. Memorial de la Patria, tome II, Éd. La Bastilla, Buenos Aires, 1980.
  • (es) Ferla, Salvador, El primer 17 de octubre, Revue Todo es Historia, no 54.
  • (es) Ferla, Salvador, Liniers, un lĂ­der desertor, Revue Todo es Historia, no 91.
  • (es) Roberts, Carlos, Las invasiones inglesas, Éd. EmecĂ©, Buenos Aires, 1999.
  • (es)O’Donnell, Pacho, Los hĂ©roes malditos, Éd. Sudamericana, Buenos Aires, 2004.
  • (es)O’Donell, Pacho, GarcĂ­a Hamilton, Enrique et Pigna, Felipe, Historia confidencial, Éd. Booket, Buenos Aires, 2005.
  • (es)LĂłpez, Vicente Fidel, Historia de la RepĂșblica Argentina. Libr. La Facultad, Buenos Aires, 1926.

Liens externes

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