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JuliĂĄn de Leyva

JuliĂĄn de Leyva (LujĂĄn, gouvernorat du RĂ­o de la Plata, Empire espagnol, 1749 - San Isidro, Buenos Aires, Argentine, 1818) Ă©tait un fonctionnaire et homme politique argentin. AprĂšs l’éclatement de la rĂ©volution de Mai en 1810, il s’opposa avec tĂ©nacitĂ©, lors du cabildo ouvert convoquĂ© pour dĂ©cider de la destinĂ©e du RĂ­o de la Plata, Ă  la mise en place de la commission exĂ©cutive (junte de gouvernement) telle que voulue par les rĂ©volutionnaires, tentant soit d’imposer Ă  la tĂȘte de la future junte le vice-roi Cisneros, soit de la placer sous la surveillance directe du Cabildo de Buenos Aires.  

JuliĂĄn de Leyva
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
Nationalité
Formation
Real Universidad de San Felipe (en)
Activité

Carriùre dans l’administration coloniale

AprĂšs des Ă©tudes au CollĂšge Royal Saint-Charles Ă  Buenos Aires, puis Ă  l’universitĂ© royale Ă  Santiago du Chili, il travailla dans le dĂ©cennie 1780 comme assesseur de la Real Audiencia de Charcas.

Revenu Ă  Buenos Aires en 1788, il occupa diverses charges publiques, en particulier Ă  la Real Audiencia de Buenos Aires, dans le Cabildo de cette ville et dans celui de LujĂĄn. Par ailleurs, s’intĂ©ressant Ă  l’histoire argentine primitive, il s’appliqua Ă  collectionner des objets et Ă  rĂ©unir un vaste ensemble de livres, dans le but d'Ă©tablir une bibliographie sur le sujet. Il collabora Ă©troitement avec le savant naturaliste FĂ©lix de Azara. Le caractĂšre trĂšs pondĂ©rĂ© de ses Ă©crits historiques porta le doyen Funes Ă  le solliciter de critiquer son propre essai historique avant publication.

En 1808, il Ă©tait l’un des rares criollos du Cabildo de Buenos Aires, que dominaient alors les Espagnols, avec Ă  leur tĂȘte MartĂ­n de Álzaga. Il fut ami intime de Mariano Moreno, et souhaitait l’indĂ©pendance du RĂ­o de la Plata. Il appuya la mutinerie d’Álzaga, le , et fut sur le point alors de devenir le secrĂ©taire d’une premiĂšre junte qui ne vit jamais le jour.

RĂ©volution de Mai

Élu sindic procureur du Cabildo pour l’annĂ©e 1810, c’est Ă  lui qu’il Ă©chut de convoquer le Cabildo ouvert du , y invitant du reste beaucoup plus de gens que ce qu’avaient prĂ©vu les rĂ©volutionnaires, et dirigea la session de ce jour en toute discrĂ©tion et sans intervenir dans les dĂ©bats. En sa qualitĂ© de fonctionnaire royal, il s’attacha Ă  ce que les Ă©vĂ©nements se dĂ©roulent au-dedans du cadre lĂ©gal. Il ne sut se rĂ©soudre Ă  faire dĂ©poser le vice-roi, croyant rĂ©ellement que la meilleure solution institutionnelle consistait en une commission exĂ©cutive (junte) prĂ©sidĂ©e par le vice-roi Baltasar Hidalgo de Cisneros, et que les rĂ©volutionnaires donneraient leur adhĂ©sion.

À l'issue du Cabildo ouvert, Leyva proposa, pour composer la future junte, une liste de cinq membres, sous la prĂ©sidence de Cisneros. Les candidats criollos, Cornelio Saavedra et Juan JosĂ© Castelli, prĂȘtĂšrent alors serment en vue de leur intĂ©gration dans cette junte, mais se dĂ©dirent le jour mĂȘme. Leyva employa toute la journĂ©e du 24 et une partie du pour tenter d’imposer cette formule, ou nommer Ă  leur place deux autres criollos.

Tout au long du , il s’épuisa en manƓuvres dilatoires, et lorsque Saavedra le somma de prendre enfin une dĂ©cision, Leyva lui demanda comment donc la RĂ©volution Ă©tait populaire, attendu qu’on ne voyait personne sur la place. C’est alors que Saavedra perdit tout Ă  fait patience, et lui dit de battre le rappel de la population avec la cloche, ou que sinon lui-mĂȘme sonnerait Ă  toute volĂ©e et irait chercher les troupes dans les casernes, et qu’il ne se tiendrait pas pour responsable des consĂ©quences. PressĂ© de la sorte, Leyva consentit Ă  accepter la Junte telle que proposĂ©e, et mit sa signature au bas des neuf nominations. Ainsi fut Ă©tablie la PremiĂšre Junte.

Le soir du mĂȘme jour, Leyva tenta son dernier coup : il rĂ©digea rapidement un rĂšglement, aux termes duquel la Junte devait rester subordonnĂ©e au Cabildo de Buenos Aires. Toutefois, les membres de la Junte, lorsqu’ils prĂȘtĂšrent serment, se hĂątĂšrent de dĂ©clarer du mĂȘme souffle qu’ils ne reconnaissaient pas ledit rĂšglement.

De façon gĂ©nĂ©rale, il est imputĂ© Ă  Leyva de s’ĂȘtre opposĂ© Ă  la rĂ©volution de Mai. Cependant, tant ses antĂ©cĂ©dents que ses actions ultĂ©rieures paraissent indiquer que son propos Ă©tait en rĂ©alitĂ© de confĂ©rer au processus en cours une forme lĂ©galement correcte.

DerniÚres années

AprĂšs qu’il eut Ă©tĂ© Ă©vincĂ© du Cabildo en juillet, Leyva se retira dans sa propriĂ©tĂ© de LujĂĄn. Quand, quelques mois plus tard, le vice-roi Cisneros fut expulsĂ© vers les Ăźles Canaries, Leyva subit lui aussi une mesure de proscription, en l’espĂšce dans la province de Catamarca, dans le nord-ouest de l’actuelle Argentine, et le , il fut remplacĂ©, au poste de sindic procureur du Cabildo de l’Intendance de Buenos Aires, par le Dr. Miguel Mariano de Villegas. Il rĂ©ussit d’abord Ă  s’attarder Ă  CĂłrdoba, mais on l'envoya de lĂ  prisonnier Ă  Famatina, dans la province de La Rioja voisine, puis reconduit de nouveau, chargĂ© de chaĂźnes, dans les environs de CĂłrdoba. Finalement remis en libertĂ© en dĂ©cembre, il vĂ©cut quelque temps dans cette ville.

En 1812, il fut nommĂ© dĂ©putĂ© pour CĂłrdoba Ă  l’AssemblĂ©e de cette annĂ©e, laquelle parvint Ă  peine Ă  se rĂ©unir, et que le premier triumvirat dĂ©cida de dissoudre. Peu aprĂšs, on le nomma prĂ©sident du tribunal de commerce, mais il dĂ©missionna de ce poste Ă  la fin de la mĂȘme annĂ©e. Par la suite, il repoussa toute autre charge qu’on lui proposait, allĂ©guant des raisons de santĂ© : il Ă©tait quasiment aveugle, et allait bientĂŽt le devenir tout Ă  fait. Mais il est probable qu’intervĂźnt dans ce refus la notion qu’il avait de ce que la mĂ©moire collective le dĂ©signait comme l'ultime obstacle Ă  la rĂ©volution de Mai.

Bibliographie

  • (es) Juan Manuel Beruti, Memorias curiosas, Buenos Aires, EmecĂ©, , 552 p. (ISBN 950-04-2208-5).
  • (es) Vicente Osvaldo Cutolo, Nuevo diccionario biogrĂĄfico argentino, Buenos Aires, Elche, 1968-1985 (7 volumes).
  • (es) Miguel Ángel Scenna, Las brevas maduras, vol. I, Buenos Aires, La Bastilla, coll. « Memorial de la Patria », (ISBN 950-008-021-4).
  • (es) Carlos S. A. Segreti, La aurora de la Independencia, vol. II, Buenos Aires, La Bastilla, coll. « Memorial de la Patria », .
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