AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Antonio Beruti

Antonio Luis Beruti[1] (Buenos Aires, 1772 - Province de Mendoza, 1841) Ă©tait un militaire et rĂ©volutionnaire argentin. Il participa Ă  la rĂ©volution de Mai 1810, s’engagea dans la guerre d’indĂ©pendance de l’Argentine, consĂ©quence de ladite rĂ©volution, et prit part ensuite aux guerres civiles argentines aux cĂŽtĂ©s des Unitaires.

Antonio Beruti
Le lieutenant-colonel Antonio Beruti.
Biographie
Naissance
DĂ©cĂšs
(Ă  69 ans)
Mendoza
Nationalité
Activités
ParentĂšle
Arturo Berutti (petit-fils)
Autres informations
Conflit

C’est Ă  tort que lui a Ă©tĂ© attribuĂ©e, conjointement Ă  Domingo French et aux chisperos (litt. forgerons, nom donnĂ© aux Ă©meutiers rĂ©volutionnaires de ), la crĂ©ation de la cocarde (escarapela) argentine bleu ciel et blanc ; celle-ci en effet fut imaginĂ©e, dans sa forme actuelle, par leur commun ami Manuel Belgrano.

La révolution de Mai

Il poursuivit des Ă©tudes au Colegio Real de San Carlos, l’actuel Colegio Nacional de Buenos Aires, puis au collĂšge de Nobles, Ă  Madrid. Revenu dans son pays au terme de ses Ă©tudes, il devint bientĂŽt l’un des animateurs du mouvement d’émancipation d’avec l’Espagne. Il fut ainsi, dans un premier temps, un membre actif du groupe charlottiste, lequel escomptait rĂ©aliser l’indĂ©pendance par le biais du couronnement, comme rĂ©gente du RĂ­o de la Plata, de Charlotte Joachime, sƓur du roi d’Espagne captif, Ferdinand VII. Le charlottisme toutefois resta sans lendemain.

En 1810, Ă  Buenos Aires, il prit la tĂȘte, avec Domingo French, du groupe d’émeutiers rĂ©volutionnaires connus sous le nom de chisperos, qui jouĂšrent un rĂŽle de premier plan pendant les journĂ©es de la semaine de Mai, distribuant notamment les fameux rubans, dont la couleur n’a pas pu ĂȘtre Ă©tablie avec certitude, afin de diffĂ©rencier les patriotes d’avec les royalistes. Lors de la sĂ©ance du du cabildo ouvert, il vota en faveur de la destitution du vice-roi Cisneros. La pression exercĂ©e en dehors du bĂątiment par les chisperos, ainsi que la manipulation par les rĂ©volutionnaires de la liste des notables invitĂ©s au cabildo ouvert, de sorte Ă  en Ă©liminer ceux de tendance royaliste, furent dĂ©terminantes dans le dĂ©roulement des dĂ©bats du cabildo ouvert et dans le vote subsĂ©quent. Lorsque, le , le Cabildo, en dĂ©pit des rĂ©solutions votĂ©es, dĂ©signa une junte de gouvernement certes composĂ©e de quelques criollos, mais prĂ©sidĂ©e par Cisneros, Beruti s’y opposa catĂ©goriquement, et devant la dĂ©sapprobation gĂ©nĂ©rale, la junte dut ĂȘtre dissoute. Beruti eut cette formule : « une Junte prĂ©sidĂ©e par Cisneros, c’est la mĂȘme chose que Cisneros vice-roi ».

La journĂ©e du 25, les chisperos et des groupes d’habitants se rassemblĂšrent sur la place face au Cabildo pour exiger le reversement dĂ©finitif du vice-roi et la formation d’une nouvelle junte de gouvernement. Comme la session traĂźnait en longueur, Beruti fit irruption dans la salle et prononça la dĂ©claration suivante : « Messieurs du Cabildo : ceci n’a que faire d’enfantillages ; il ne sied point, vu les circonstances dans lesquelles nous sommes, que vous vous jouiez de nous avec des balivernes. Si, jusqu’ici, nous avons agi avec prudence, ce fut pour Ă©viter dĂ©sastres et effusion de sang. Le peuple, au nom duquel nous parlons, se tient armĂ© dans les casernes et une grande partie des habitants de la ville attend dans d’autres lieux le cri d’alarme pour venir ici. Si vous voulez le voir, sonnez la cloche, et s’il se trouve que vous n’en avez pas le battant, c’est nous qui sonnerons l’alerte gĂ©nĂ©rale, et vous verrez alors le visage de ce peuple, dont la prĂ©sence vous manque. Oui ou non ! vite, messieurs : dĂ©cidez-le sur-le-champ, car nous ne sommes pas disposĂ©s Ă  supporter retards et tromperies, mais si nous revenons les armes Ă  la main, nous ne rĂ©pondons de rien. »

Les idĂ©es patriotes finirent par triompher, et le nouvel exĂ©cutif, appelĂ© PremiĂšre Junte (en esp. Primera Junta), fut installĂ© le . Un mois aprĂšs, Beruti fut nommĂ© lieutenant-colonel du RĂ©giment AmĂ©rica. Plus tard, il rejoignit les partisans de Mariano Moreno, qui avaient adoptĂ© une position radicale et s’opposaient aux idĂ©es plus modĂ©rĂ©es du prĂ©sident de la nouvelle junte, Cornelio Saavedra. En compagnie d’autre morĂ©nistes, il prit part ainsi aux rĂ©unions du CafĂ© de Marcos, oĂč l’opposition au noyau saavĂ©driste du gouvernement ne cessait de durcir le ton. Cependant, Ă  la suite des mouvements populaires des 5 et , la faction morĂ©niste fut Ă©vincĂ©e et Beruti, conjointement avec d’autres morĂ©nistes, AzcuĂ©naga, Vieytes, RodrĂ­guez Peña, Domingo French, parmi d’autres, fut expulsĂ© de Buenos Aires et exilĂ©.

La Guerre d’indĂ©pendance

Les morĂ©nistes ayant mis Ă  profit le dĂ©part de Saavedra pour se ressaisir et reprendre le pouvoir, Beruti put revenir d’exil en 1812. Il fut nommĂ© adjoint par intĂ©rim du gouverneur de la province de Santa Fe, puis du gouverneur de TucumĂĄn, fonction Ă  laquelle il renonça en 1814 pour retourner Ă  Buenos Aires, oĂč il assuma tour Ă  tour les charges de commandant de la Garde nationale, de ministre de la Guerre et de sous-inspecteur de l’ArmĂ©e des Andes. Le , il fit hisser pour la premiĂšre fois le drapeau bleu ciel et blanc dans le fort de Buenos Aires, oĂč n’avait jamais flottĂ© jusque-lĂ  l’étendard crĂ©Ă© par Manuel Belgrano.

En , aprĂšs que le Directeur suprĂȘme Juan MartĂ­n de PueyrredĂłn l’eut dĂ©signĂ© deuxiĂšme chef d’état-major de l’ArmĂ©e des Andes, il participa Ă  la campagne du Chili, sous le commandement de JosĂ© de San MartĂ­n. Il combattit dans la bataille de Chacabuco, et fut dĂ©corĂ© de la mĂ©daille d’or en reconnaissance de sa vaillance. En , Bernardo O'Higgins, sur ordre de San MartĂ­n, le requit de s’établir dans la ville de Mendoza. Il y Ă©pousa Mercedes Tadea Ortiz, une des dames qui rĂ©pondirent Ă  l’appel de Remedios de Escalada, en faisant don de ses bijoux au bĂ©nĂ©fice de la campagne des Andes. Il dĂ©mĂ©nagea ensuite Ă  Buenos Aires, oĂč il rĂ©sida jusqu’en 1820, avant de se rĂ©installer Ă  Mendoza.

La guerre civile

Il adhĂ©ra au parti unitaire, mais sans jamais y occuper de position d’avant-plan. En , il participa, sous le commandement du gĂ©nĂ©ral Gregorio ArĂĄoz de Lamadrid, Ă  la bataille de Rodeo del Medio, Ă©pisode des guerres civiles argentines, qui se solda par la dĂ©faite de son chef ; lui-mĂȘme fut fait prisonnier, mais remis en libertĂ© sur-le-champ sur instruction du gĂ©nĂ©ral Ángel Pacheco, en Ă©gard Ă  ses Ă©tats de service dans la guerre d’indĂ©pendance. Le dĂ©sastre militaire lui causa nĂ©anmoins une profonde affliction, qui ne fut sans doute pas Ă©trangĂšre Ă  sa mort prochaine, le . Ses restes, quoique mal identifiĂ©s, furent dĂ©posĂ©s dans le temple de Saint-François Ă  Mendoza.

Notes

  1. Le patronyme apparaßt occasionnellement écrit avec un double t, Berutti ; ses descendants cependant ont préféré retenir la graphie Beruti.

Sources

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.