Francisco Ortiz de Ocampo
Francisco Antonio Ortiz de Ocampo (La Rioja, 4 mai 1771 - Famatina, 15 septembre 1840[1]) Ă©tait un militaire et homme politique argentin. Premier gĂ©nĂ©ral de la guerre dâindĂ©pendance du RĂo de la Plata et commandant en chef de lâarmĂ©e du Nord, il fut en outre, dans les dĂ©cennies 1810 et 1820, gouverneur des provinces de CĂłrdoba et de La Rioja.
Gouverneur de CĂłrdoba |
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DĂ©buts
Ătabli Ă Buenos Aires depuis le commencement du XIXe siĂšcle, il sâenrĂŽla en 1806 dans les milices locales pour aider Ă lutter contre les invasions britanniques du RĂo de la Plata, et fut Ă©lu capitaine du rĂ©giment des Arribeños, corps dâarmĂ©e composĂ© de volontaires des provinces intĂ©rieures. Lorsque le commandant de ce corps mourut au combat, il en devint le sous-chef, puis, en , monta au rang de commandant en chef de ce mĂȘme corps, avec le grade de colonel. Il apporta son soutien Ă Jacques de Liniers, alors vice-roi, et Ă Cornelio Saavedra lors de la rĂ©pression du coup de force tentĂ© par MartĂn de Ălzaga en .
Il appuya la rĂ©volution de Mai, oĂč il tint un rĂŽle de premier plan, notamment en contraignant le Cabildo de Buenos Aires Ă nommer Saavedra prĂ©sident du premier gouvernement autonome du RĂo de la Plata, la PremiĂšre Junte.
Le premier général des Provinces-Unies
En , il fut placĂ© Ă la tĂȘte de lâarmĂ©e auxiliaire aux Provinces â qui deviendra lâarmĂ©e du Nord â et promu au grade de gĂ©nĂ©ral. Avec un petit contingent sous ses ordres, il fit rapidement mouvement vers la ville de CĂłrdoba afin dâĂ©trangler la tentative de contre-rĂ©volution fomentĂ©e par Jacques de Liniers et Juan GutiĂ©rrez de la Concha. Ocampo, agissant avec efficacitĂ©, mit en dĂ©tention les meneurs du groupe contre-rĂ©volutionnaire, sans exclure lâĂ©vĂȘque de CĂłrdoba lui-mĂȘme, Rodrigo de Orellana. LâexpĂ©dition militaire Ă©tait secondĂ©e dâune Commission reprĂ©sentative de la Junte de gouvernement, laquelle commission comptait dans ses rangs, outre Ortiz de Ocampo lui-mĂȘme (au titre de prĂ©sident), HipĂłlito Vieytes (dĂ©lĂ©guĂ© du gouvernement), Feliciano Chiclana (auditeur de guerre) et Vicente LĂłpez y Planes (secrĂ©taire).
Ocampo toutefois refusa, Ă lâencontre des ordres donnĂ©s par la Junte Ă lâinstigation du secrĂ©taire Ă la guerre Mariano Moreno, dâexĂ©cuter sur place les dĂ©tenus, cĂ©dant non seulement aux instances des Cordobais, qui imploraient sa clĂ©mence, mais ne pouvant aussi faire abstraction du fait que Liniers et GutiĂ©rrez de la Concha Ă©taient depuis 1806 de ses amis et compagnons de combat. Contrevenant donc aux ordres de la Junte, il choisit de faire transporter les dĂ©tenus Ă Buenos Aires. La Junte cependant, alarmĂ©e par lâeffet quâĂ©tait susceptible de crĂ©er lâarrivĂ©e dans la capitale du toujours populaire Liniers, diligenta Juan JosĂ© Castelli, avec mission dâaccomplir les exĂ©cutions, ainsi quâAntonio GonzĂĄlez Balcarce, pour quâil remplaçùt Ocampo comme commandant en chef de lâarmĂ©e.
AprĂšs lâexĂ©cution des prisonniers dans les environs de Cruz Alta (dans la province de CĂłrdoba), si Ocampo continua certes dâexercer comme commandant en chef nominal de lâarmĂ©e jusquâĂ la bataille de Suipacha, câĂ©tait dĂ©sormais Balcarce qui dĂ©tenait le commandement rĂ©el, avant de devenir le titulaire officiel de cette fonction dĂ©but 1811.
Fonctions de gouverneur provincial
Castelli renvoya Ocampo Ă CĂłrdoba, pour y remplir la charge de gouverneur de province.
Peu aprĂšs cependant, ayant Ă©tĂ© Ă©lu dĂ©putĂ© Ă la Grande Junte pour la province de La Rioja, il sâen retourna Ă la capitale. Il nâeut du reste guĂšre lâoccasion dâĂȘtre actif au sein de ce nouvel exĂ©cutif Ă©largi, car il se vit bientĂŽt confier le commandement dâun rĂ©giment (celui qui allait adopter lâappellation de RĂ©g. n° 2 dâinfanterie).
Au moment oĂč Saavedra rĂ©solut de se rendre dans le nord, pour soutenir le moral de lâarmĂ©e du Nord vaincue et dĂ©moralisĂ©e, Ocampo exerçait la fonction de commandant dâarmes de la ville et de la province de Buenos Aires. AprĂšs la chute de la Grande Junte, et son remplacement par le premier triumvirat, il devint pour une brĂšve pĂ©riode gouverneur militaire de Rosario de Santa Fe. Il fut, avec JosĂ© de San MartĂn, lâun des meneurs de la rĂ©volution du , qui aboutit au renversement du premier triumvirat.
AprĂšs la bataille de Salta dâ, qui se solda par une victoire de lâarmĂ©e du Nord, il fut dĂ©signĂ© gouverneur de Chuquisaca, mais dut sâenfuir dĂšs , par suite de la dĂ©faite des Provinces-Unies dans les batailles de Vilcapugio et de Ayohuma.
NommĂ© gouverneur de CĂłrdoba par le Directeur suprĂȘme Gervasio Posadas en , il dut Ă ce titre affronter lâopposition, dâune part, du parti des frĂšres Gregorio et Ambrosio Funes, rĂ©volutionnaires modĂ©rĂ©s et partisans de lâautonomie des provinces, et dâautre part, de celui de JosĂ© Javier DĂaz et Juan Pablo Bulnes, personnalitĂ©s fĂ©dĂ©ralistes, qui rappelĂšrent dâexil JosĂ© Artigas. Quand mĂȘme celui-ci nâĂ©tait en rĂ©alitĂ© ni dĂ©sireux ni en Ă©tat dâenvahir militairement la province de CĂłrdoba, il sâenhardit nĂ©anmoins Ă adresser au gouverneur Ocampo une lettre en le menaçant de le faire, ce qui contraignit Ocampo de dĂ©missionner. Ă sa place fut Ă©lu JosĂ© Javier DĂaz.
Il tenta ensuite, depuis la province de La Rioja, de restaurer son commandement, mais, ayant Ă©chouĂ©, se retira Ă Mendoza, oĂč il collabora avec San MartĂn au gouvernorat de Cuyo.
Lâautonomie de La Rioja
En 1820, Ortiz de Ocampo faisait partie, avec Eusebio Gregorio Ruzo et PĂo Isaac Acuña, originaires de la province de Catamarca, dâun mouvement se proposant de dĂ©stabiliser le gouvernement provincial de La Rioja et de prĂȘter main-forte Ă la rĂ©sistance catamarquĂšgne Ă la dĂ©nommĂ©e rĂ©publique de TucumĂĄn, Ă©phĂ©mĂšre Ătat semi-indĂ©pendant regroupant les actuelles provinces de TucumĂĄn, Catamarca et Santiago del Estero.
Lorsque, cette mĂȘme annĂ©e 1820, La Rioja se rendit indĂ©pendante de la province de CĂłrdoba, dont jusque-lĂ elle dĂ©pendait, Ocampo en devint le premier gouverneur. Sa gestion gouvernementale toutefois Ă©tait fort critiquable ; cependant, quoique opposants et alliĂ©s tinssent Ocampo pour un tyran, ils prĂ©fĂ©rĂšrent sâabstenir de le reverser par crainte de voir rĂ©tablie sur leur province la tutelle de CĂłrdoba.
Vers le milieu de la mĂȘme annĂ©e, la province fut envahie par un rĂ©giment de lâarmĂ©e des Andes, lequel sâĂ©tait soulevĂ© et prĂ©tendait obtenir passage libre pour se diriger vers la province de Salta. Ocampo leur refusa ce passage et envoya ses troupes pour les affronter ; celles-ci, en dĂ©pit de la vaillance de Juan Facundo Quiroga, caudillo du dĂ©partement de Los Llanos (rĂ©gion de La Rioja limitrophe des provinces de CĂłrdoba, San Juan et Santiago del Estero), furent vaincues prĂšs de la localitĂ© de La Posta de los Colorados, dans le sud de la province, le . Les rebelles sâemparĂšrent de la capitale provinciale, mais se mirent bientĂŽt Ă se battre entre eux, tandis quâOcampo allait se rĂ©fugier dans la province de Catamarca. Peu de jours plus tard, Quiroga revint dans la capitale et vainquit les rebelles, mais ce fut NicolĂĄs DĂĄvila quâil dĂ©signa ensuite gouverneur.
Deux annĂ©es aprĂšs, Facundo Quiroga se hissa lui-mĂȘme au pouvoir Ă La Rioja. Ocampo fit alliance avec lâopposition, conscient que lâavĂšnement des fĂ©dĂ©ralistes signifierait lâĂ©vincement des familles traditionnelles, les DĂĄvila, Villafañe et Ocampo. Il passa les annĂ©es suivantes entre les provinces de La Rioja et de CĂłrdoba. Dans cette derniĂšre province, il appuya lâarrivĂ©e au pouvoir du parti unitaire, dirigĂ© par le gĂ©nĂ©ral JosĂ© MarĂa Paz.
Il se trouvait Ă RĂo Cuarto en 1830, lorsque Quiroga mena sa campagne de Cuyo, et fut fait prisonnier par le caudillo. Le , Quiroga donna lâordre de faire exĂ©cuter les unitaires quâil tenait prisonniers, mais pardonna expressĂ©ment Ă Ocampo. Celui-ci se retira sur ses terres prĂšs de Famatina, dans sa province dâorigine, oĂč il passa le reste de sa vie.
Liens externes
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