Agriculture en Algérie
L'agriculture est un facteur important de l'Ă©conomie de l'AlgĂ©rie. Elle gĂ©nĂšre elle-mĂȘme, sans les industries agroalimentaires, prĂšs de 14,7% du produit intĂ©rieur brut (PIB) en 2022[1], mais avec des variations importantes selon les annĂ©es en fonction des conditions climatiques. Le secteur agricole emploie 22,68 % de la population active en 2022 avec 2,7 millions de travailleurs, avec un taux de couverture des besoins nationaux de la production nationale de 75%[2].
Principales cultures |
Céréales Maraßchages Agrumes Fourrages Dattes Olives |
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% du PIB | 14,7 % (2022) |
% de la population active occupée | 22,68 % (2022) |
Exportation | 100 millions de dollars (2021) |
Importation | 11,5 milliards de dollars (2021) |
Superficie cultivée | 8,5 millions d'ha |
% d'agriculture biologique | 4 % |
Depuis les années 2000, l'agriculture est devenue l'une des priorités du gouvernement afin de diversifier son économie, encore dominée par la production pétroliÚre.
Les principales productions végétales sont les céréales, largement majoritaires en surface, l'arboriculture, les cultures maraichÚres, notamment les pommes de terre, les agrumes et les fourrages. L'élevage occupe une place non négligeable, en particulier l'élevage ovin et l'aviculture.
En 2014, la production agricole algĂ©rienne a atteint 35 milliards de dollars permettant de satisfaire les besoins du pays Ă 72%. Mais l'AlgĂ©rie doit importer du lait et des cĂ©rĂ©ales pour un coĂ»t de l'ordre de 4 milliards de dollars. Ce sont en effet ces deux derniers produits qui constituent le principal talon d'Achille de l'agriculture nationale et qui l'empĂȘchent de rĂ©aliser, du moins Ă court terme, l'autosuffisance alimentaire[3].
Mais l'augmentation de sa production agricole nationale entre 2016 et 2018, grĂące Ă la modernisation des outils et techniques agricoles de production et la gĂ©nĂ©ralisation des programmes d'irrigation par les autoritĂ©s publiques, le pays se rapproche un peu plus de son objectif dâautosuffisance alimentaire d'ici 2025[4].
La production cĂ©rĂ©aliĂšre a enregistrĂ© un record au cours de la campagne agricole 2017/2018, rĂ©coltant 6,1 millions de tonnes de cĂ©rĂ©ales contre 3,5 millions de tonnes rĂ©coltĂ©s durant la compagne prĂ©cĂ©dente, soit une augmentation de 74%. En matiĂšre de lĂ©gumes secs, la production de pois chiches a atteint 34 000 tonnes pendant la saison 2017/2018, contre 12 300 tonnes en 2001, et la production de lentilles est passĂ©e de 458 tonnes Ă 30 000 tonnes au cours de la mĂȘme pĂ©riode. La culture des haricots blancs, Ă large consommation par les AlgĂ©riens, reste insuffisante et ce produit est toujours importĂ© de l'Ă©tranger[5].
Production
L'Algérie a produit, en 2018:
- 4,6 millions de tonnes de pomme de terre (17e producteur mondial);
- 3,9 millions de tonnes de blé (28e producteur mondial);
- 1,9 million de tonnes d'orge (18e producteur mondial);
- 118 000 tonnes d'avoine (28e producteur mondial);
- 38âŻ274 tonnes de pois chiche (18e producteur mondial);
- 10 071 tonnes de lentille (16e producteur mondial);
- 2 millions de tonnes de pastĂšque (6e producteur mondial);
- 1,4 million de tonnes d'oignon (16e producteur mondial);
- 1,3 million de tonnes de tomate (18e producteur mondial);
- 1,1 million de tonnes d'orange (14e producteur mondial);
- 1 million de tonnes de datte (4e producteur mondial, juste derriĂšre l'Ăgypte, l'Arabie saoudite et l'Iran);
- 860 000 tonnes d'olives (6e producteur mondial);
- 651 000 tonnes de poivron (9e producteur mondial);
- 502 000 tonnes de raisin (25e producteur mondial);
- 431 000 tonnes de carotte (18e producteur mondial);
- 388 000 tonnes de citrouille (14e producteur monddel);
- 262 000 tonnes de mandarine (16e producteur mondial);
- 242 000 tonnes d'abricot (4e producteur mondial, juste derriÚre la Turquie, l'Iran et l'Ouzbékistan);
- 207 000 tonnes de chou-fleur et brocoli (12e producteur mondial);
- 202 000 tonnes d'ail (8e producteur mondial);
- 200 000 tonnes de poire (14e producteur mondial);
- 193 000 tonnes de concombre (26e producteur mondial);
- 190 000 tonnes de pĂȘche et nectarine (18e producteur mondial);
- 186 000 tonnes de pois;
- 181 000 tonnes d'aubergine (11e producteur mondial);
- 124 000 tonnes d'artichaut (5e producteur mondial, derriĂšre l'Italie, l'Ăgypte, l'Espagne et le PĂ©rou);
- 111 000 tonnes de prune (20e producteur mondial);
- 109 000 tonnes de figue (4e producteur mondial, juste derriĂšre la Turquie, l'Ăgypte et le Maroc);
- 78âŻ798 tonnes de citron (23e producteur mondial);
En plus de petites productions d'autres produits agricoles[6].
Structure agraire
La surface agricole utile (SAU) s'Ă©lĂšve Ă 8,5 millions dâha[7], soit seulement 3,6 % de la superficie totale du pays qui englobe une immense zone saharienne en grande partie non utilisable pour lâagriculture. Mais Ă cette SAU au sens strict, il convient dâajouter dâimportantes zones de parcours (32,9 millions d'ha), notamment en zones steppiques, peu productives mais utilisables par les cheptels. 4,2 millions dâha de forĂȘts et maquis complĂštent les terres Ă vocation agricole et rurale. La surface irriguĂ©e sâĂ©lĂšve 1,4 million d'ha en 2020 contre 400 000 ha irriguĂ©s en 2000[8].
Les petites exploitations de moins de 10 ha dominent largement puisqu'elles reprĂ©sentent 70 % environ de lâensemble des exploitations, mais elles couvrent seulement 25 % des surfaces cultivĂ©es. Les grandes exploitations sont trĂšs minoritaires (2% de l'ensemble), mais leur poids Ă©conomique est important car elles occupent une superficie quasi Ă©quivalente aux prĂ©cĂ©dentes. Les exploitations de taille moyenne (entre 10 et 50 ha) reprĂ©sentent une catĂ©gorie intermĂ©diaire non nĂ©gligeable (plus de 25 %) qui occupe la moitiĂ© environ de la surface cultivĂ©e. Par ailleurs soulignons que 2,5 millions d'ha relĂšvent du domaine privĂ© de l'Ătat. Elles font l'objet aujourd'hui d'attributions sous le rĂ©gime de la concession dâune durĂ©e de 40 ans renouvelable.
Le secteur agricole algĂ©rien souffre dâune faible productivitĂ© en raison de plusieurs facteurs dĂ©favorables, quâils soient externes (alĂ©as climatiques) ou internes (sous mĂ©canisation, faiblesse des investissements, infrastructures dĂ©ficientes, manque de formation des ressources humaines...). Cette faible productivitĂ© est encore accentuĂ©e par le niveau Ă©levĂ© des terres « en repos » qui reprĂ©senteraient plus de 3 millions dâha.
Politique agricole
Ă partir de l'an 2000, les autoritĂ©s algĂ©riennes ont mis en place un Plan national de dĂ©veloppement agricole (PNDA) afin d'amĂ©liorer la sĂ©curitĂ© alimentaire du pays, de dĂ©velopper l'emploi et d'augmenter les revenus en zone rurale[9]. En 2002, ce programme a Ă©tĂ© Ă©largi et est devenu le Plan national de dĂ©veloppement agricole et rural (PNDAR). Dans ce cadre, des Plans de proximitĂ© de dĂ©veloppement rural intĂ©grĂ© (PPDRI) ont Ă©tĂ© mis en place. Ils ont intĂ©grĂ© outre les questions agricoles, des thĂ©matiques de santĂ©, dâĂ©ducation et de dĂ©veloppement des infrastructures.
En 2008, ce programme a été réaménagé pour définir une nouvelle politique de renouveau agricole et rural avec la promulgation d'une loi d'orientation agricole affichant des objectifs ambitieux. Le Renouveau agricole et rural repose sur 3 piliers complémentaires :
- Le renouveau agricole qui comprend des programmes dâaction pour intensifier la production dans les filiĂšres prioritaires, la mise en place dâun systĂšme de rĂ©gulation des marchĂ©s et des mesures de sĂ©curisation de l'activitĂ© agricole.
- Le Programme de renforcement des capacités humaines et de l'appui technique aux producteurs (PRCHAT), avec notamment un investissement important dans la recherche, la vulgarisation et la formation.
Certains progrÚs ont été constatés depuis le lancement de cette politique, la sensible amélioration des exportations agricoles algériennes en témoigne. Mais en 2015, la réussite du Renouveau agricole et rural demeure encore incertaine.
Productions agricoles
Céréales
Les céréales d'hiver occupent le tiers de la SAU[7]. Le blé dur est la céréale la plus représentée devant l'orge et le blé tendre. La production varie fortement en fonction de la pluviométrie. La production moyenne sur les 4 campagnes agricoles allant de 2007/2008 à 2010/2011 a été de 36,3 millions de quintaux.
à l'issue de la campagne moisson-battage 2017/2018, la production nationale céréaliÚre a atteint 60,5 millions de quintaux, contre 34,7 millions de quintaux enregistrés durant la campagne 2015/2016[10].
Les besoins sont loin dâĂȘtre couverts en matiĂšre de blĂ© tendre, mĂȘme en annĂ©e favorable, ce qui entraine des importations couteuses en devises pour le pays. L'AlgĂ©rie envisage dâĂȘtre autosuffisante en blĂ© dur, dâici 2020[11] - [12].
Cultures maraichĂšres
Elles ont connu un dĂ©veloppement important au cours des derniĂšres annĂ©es. La production totale est passĂ©e de 6 millions de tonnes en 2007/2008 Ă 9,5 millions en 2010/2011[7], soit une augmentation de 58 %. Puis la production nationale des cultures maraichĂšres a atteint 13 millions de tonnes en 2017[13]. Parmi les wilayas les plus productrices du pays, on retrouve en tĂȘte de liste les wilayas d'El Oued, de AĂŻn Defla, de Mostaganem, de Biskra, de Skikda et de BoumerdĂšs[14].
La production de lĂ©gumes est variĂ©e, on retrouve la salade, carottes, oignons et la pomme de terre. Cette derniĂšre est un produit de grande consommation, est lâespĂšce la plus reprĂ©sentĂ©e avec une production de 47 millions quintaux en 2017, contre 26 millions quintaux en 2009. Les superficies cultivĂ©es sont passĂ©es de 105.121 hectares en 2009 Ă 148.692 hectares en 2017[15]. L'AlgĂ©rie est dâailleurs devenue rĂ©cemment exportatrice de pomme de terre[16] - [17].
Oléiculture
L'augmentation des surfaces plantées en oliviers est l'un des objectifs des projets de développement agricole du pays. L'ambition des autorités algériennes est d'atteindre à moyen terme 1 million d'ha alors que la superficie actuelle n'est que de 500 000 ha[18]. En 2017/2018, la production de l'huile d'olive a été de 80 000 tonnes, contre 61 800 tonnes durant la saison 2010/2011[7], occupant ainsi le neuviÚme rang mondial[19].
L'oléiculture est concentrée beaucoup plus au niveau des wilayas de Béjaïa, Tizi Ouzou, Bouira, Bordj Bou Arreridj, Jijel, Sétif, Mascara, Biskra, El Oued et Laghouat[20].
En 2021, le pays en a exportĂ© prĂšs de 600 000 litres d'huile d'olive via 78 entreprises, soit lâĂ©quivalent de 2 millions de dollars[21]. Parmi les clients internationaux de l'huile d'olive algĂ©rienne, on cite la France, le Canada, l'IndonĂ©sie, l'Espagne et la Belgique[22] - [23] - [24].
Viticulture
La viticulture en AlgĂ©rie est Ă©galement un secteur exportateur. LâAlgĂ©rie reste aujourd'hui le 2e plus gros producteur de vin en Afrique derriĂšre l'Afrique du Sud[25].La SociĂ©tĂ© de Transformation Viticole (Sotravit) Ex ONCV s'occupe de la fabrication du vin Ă partir de son propre vignoble de 5 500 ha et un rĂ©seau de 3 000 viticulteurs partenaires[26].
Agrumes
Le verger agrumicole algérien couvre 63 000 ha. La production (oranges principalement, mandarines, clémentines, citrons) est de 1,1 million de tonnes en 2010/2011[7]. Elle est pour sa quasi-totalité destinée au marché algérien. On trouve des agrumes dans la plupart des régions du pays, mais la Mitidja qui concentre 38 % de la production nationale demeure la région agrumicole par excellence.
Rosacées fruitiÚres
Le segment des rosacĂ©es fruitiĂšres est reprĂ©sentĂ© par deux groupes: les rosacĂ©es Ă pĂ©pins (Pommier, Poirier, Cognassier) et les rosacĂ©es Ă noyau (Amandier, Abricotier, Prunier, PĂȘcher, Cerisier). La production de fruits Ă noyau et Ă pĂ©pins sâest Ă©levĂ©e Ă 1,3 million de tonnes en 2010/2011[7], principalement des pommes, poires, coings, nĂšfles et grenades. En 2018, la production a atteint 17 millions de quintaux avec une disponibilitĂ© de 40 kg/habitant/an[27].
PhĆniciculture
Les palmiers dattiers occupent une superficie de 160 000 ha comprenant 18 millions de pieds environ (chiffres 2009). Ils sont localisĂ©s dans le sud algĂ©rien, principalement dans les wilayas de Biskra, El Oued et Ouargla. La production de dattes est en constante augmentation : de 550 000 tonnes en 2007/2008 elle est passĂ©e Ă 720 000 tonnes environ en 2010/2011[7], ce qui place le pays au sixiĂšme rang mondial des pays producteurs. Pour la variĂ©tĂ© Deglet Nour, trĂšs prisĂ©e des consommateurs, le pays se situe mĂȘme Ă la premiĂšre place. Dans son rapport, lâOrganisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), a Ă©tabli un classement des pays producteurs de dattes dans le monde et dans lequel lâAlgĂ©rie est classĂ©e en 2022 Ă la 4e place, avec une production de 1 188 803 tonnes de dattes[28].
La filiÚre dattes connait cependant de nombreuses difficultés structurelles, économiques et techniques[29]. Plusieurs études montrent en particulier un sous investissement pour le renouvellement des palmeraies ùgées. Le pays a occupé en 2021 la 7e place à l'échelle mondiale en matiÚre d'exportation de 76 900 tonnes de dattes d'une valeur de 79 millions dollars[30].
Productions animales
Production bovine
Le cheptel bovin est Ă©valuĂ© Ă 2 millions de tĂȘte, lâĂ©levage bovin se rencontre dans la plupart des rĂ©gions du pays. Dans le secteur viande bovine, la faible maĂźtrise de la chaĂźne du froid et la prĂ©dominance de la boucherie traditionnelle limitent la compĂ©tition exercĂ©e par les dĂ©coupes importĂ©es. Mais lâoffre locale, trĂšs majoritairement issue du cheptel laitier, ne se dĂ©veloppe pas au rythme de la demande. Ainsi, les prix de la viande flambent. Lâimportation dâanimaux vivants pourrait booster lâoffre locale, mais le maillon engraissement reste atomisĂ©, et les systĂšmes actuels ne sont pas propices Ă la rentabilisation de broutards de type français Ă haut potentiel. Le transfert de savoir-faire est un vĂ©ritable enjeu pour orienter la modernisation de cette filiĂšre.
Production ovine et caprine
Le cheptel ovin est estimĂ© Ă 19 millions de tĂȘtes, ce qui place l'AlgĂ©rie au premier rang au Maghreb. L'Ă©levage ovin se rencontre dans la plupart des rĂ©gions du pays, mais avec une prĂ©dominance des zones steppiques qui concentrent 70 % du cheptel.
Les parcours de la steppe, qui s'Ă©tendent sur 20 millions d'ha environ et constituaient autrefois l'essentiel de l'alimentation des cheptels, ont subi au cours des derniĂšres dĂ©cennies de fortes dĂ©gradations du fait de sĂ©cheresses rĂ©pĂ©tĂ©es, d'une pression de pĂąturage de plus en plus Ă©levĂ©e et de dĂ©frichements excessifs[31]. Face Ă cette situation les systĂšmes de production traditionnels ont Ă©tĂ© bouleversĂ©s. Le pastoralisme a Ă©voluĂ© vers des formes d'agropastoralisme oĂč la part de la complĂ©mentation alimentaire avec des ressources cultivĂ©es (orge notamment) n'a cessĂ© de croitre. La compĂ©tition pour l'utilisation des ressources fourragĂšres pĂąturĂ©es encore gratuites est devenue de plus en plus vive. Dans ce contexte les Ă©leveurs disposant de terres en propre et de moyens de transport pour la transhumance de leurs troupeaux ont pu rĂ©sister. Mais les petits Ă©leveurs, notamment les nomades sans terre, sont en grande difficultĂ© ; ils rĂ©gressent et certains sont mĂȘme appelĂ©s Ă disparaitre [32].
Les principales races exploitées sont la race Ouled Djellal[33], la plus répandue dans le pays avec 60 % des effectifs, la BerbÚre, la Rembi et la Hamra (appelée Beni Ighil au Maroc)
Les caprins, dont les effectifs sont estimĂ©s Ă 3,6 millions de tĂȘtes, sont souvent associĂ©s aux ovins dans les troupeaux.
Production laitiĂšre
L'Algérie a produit 3,52 milliards de litre de lait en 2017 dont plus de 2,58 milliards de litre de lait de vache[34].
La production est atomisĂ©e dans un grand nombre dâexploitations ayant une trĂšs faible productivitĂ©. Mais depuis plusieurs annĂ©es, sous lâimpulsion de lâĂtat, qui fournit des aides importantes, et des industries laitiĂšres, des ateliers spĂ©cialisĂ©s utilisant des vaches Ă fort potentiel importĂ©es dâEurope (Holstein, MontbĂ©liarde) se sont dĂ©veloppĂ©s. Ces ateliers produisent cependant rarement plus de 4 000 kg de lait par vache en raison de conditions dâĂ©levage difficiles ; ils souffrent en particulier dâun dĂ©ficit de ressources fourragĂšres qui rend lâĂ©levage algĂ©rien fortement dĂ©pendant des aliments concentrĂ©s.
MalgrĂ© le dĂ©veloppement de lâĂ©levage laitier, le pays ne couvre pas ses besoins: 60 % des besoins sont importĂ©s sous forme de poudre de lait.
Aviculture
La production de viande de volailles a atteint, en 2017, une production de 5,3 millions de quintaux, contre 2,092 millions de quintaux en 2009, soit une hausse de 53%. Quatre wilayas sont leaders dans l'aviculture Batna, Bouira, SĂ©tif et MĂ©dĂ©a. La richesse animale est estimĂ©e Ă 240 millions de poulet de chair et de dinde. La production dâĆufs de consommation a atteint les 6,6 milliards dâunitĂ©s produites en 2017 contre 3,8 unitĂ©s en 2009, soit une hausse de 74 %[35]. La filiĂšre avicole sâest fortement dĂ©veloppĂ©e Ă partir des annĂ©es 1980 sous lâimpulsion de lâĂtat qui souhaitait couvrir rapidement les besoins de la population en protĂ©ines animales dâorigine nationale bon marchĂ©. Mais les Ă©leveurs rencontrent aujourdâhui de grandes difficultĂ©s[36] dans divers domaines : approvisionnement en intrants, dĂ©sengagement de l'Ătat, augmentation des charges, problĂšmes de commercialisation liĂ©s aux craintes de consommateurs devant les crises sanitaires, âŠ
L'AlgĂ©rie n'importe pas de volailles, mais cette autosuffisance nâest quâapparente car la filiĂšre avicole dĂ©pend de lâimportation des intrants nĂ©cessaires Ă son fonctionnement : maĂŻs et soja pour la fabrication des aliments concentrĂ©s, produits vĂ©tĂ©rinaires et Ă©quipements.
Apiculture
L'apiculture est une filiĂšre en pleine expansion en AlgĂ©rie, qui s'explique par l'augmentation du nombre d'apiculteurs et le soutien apportĂ© par l'Ătat Ă ces apiculteurs dans le cadre du programme FNRDA (Fonds national de rĂ©gulation et de dĂ©veloppement agricole) lancĂ© en 2001[37]. Elle est pratiquĂ©e dans les rĂ©gions montagneuses comme les AurĂšs, la Kabylie, le Dahra, dans les plaines littorales comme celle d'Annaba, de BoumerdĂšs, de Jijel, de Tipaza, d'Oran; dans les vallĂ©es des grands oueds comme l'Oued-el-Kebir, la Soummam, l'Isser, et la Tafna[38].
Cette activité représente une variété de produits mielleux et des dérivés fabriqués à base de miel, comme la gelée royale, la cire, du pollen et de la propolis, le pain d'abeille, de jujubier, d'euphorbe, d'oranger, de camphrier, d'eucalyptus, du multifleurs et bien d'autres variétés de miels naturels.
La filiÚre compte 50 000 apiculteurs agréés au niveau national, et la production nationale du miel a atteint 75 000 quintaux en 2018 contre 35 000 quintaux en 2000 soit une hausse de 80%[39].
PĂȘche
La production halieutique algérienne a atteint 108 300 tonnes en 2017 contre 102 140 tonnes en 2016. Quant à la production aquacole, elle s'est établie à 4 200 tonnes en 2017 contre 1 960 tonnes en 2016.
Ce secteur est en plein dĂ©veloppement et la hausse de la production globale s'explique par une hausse de la pĂȘche des poissons pĂ©lagiques, suivie des poissons dĂ©mersaux, des crustacĂ©s, ainsi que les efforts consentis par le pays dans le cadre de la stratĂ©gie du secteur de la pĂȘche qui s'oriente vers l'augmentation de la production aquacole[40].
Le taux de consommation en poisson chez les Algériens est faible, qui est actuellement de 4,5 kg/habitant/an, a cause du déséquilibre entre l'offre et la demande. Le pays a exporté pour 7,36 millions de dollars de produits halieutiques en 2017[41].
Industries agroalimentaires
L'industrie agroalimentaire (IAA) occupe une place stratégique dans l'économie algérienne. Elle est la deuxiÚme industrie du pays aprÚs les hydrocarbures.
Elle représente prÚs de 45 % de la production industrielle totale, ce qui en fait la deuxiÚme branche industrielle du pays qui compte prÚs de 23 000 entreprises dont 300 publiques qui exercent en 2018 dans le secteur agroalimentaire et représentent environ 23 % de la population active en Algérie avec prÚs de 150 000 salariés[42] - [43].
Recherche scientifique
Plusieurs organismes scientifiques se penchent sur l'amélioration de la production agricole algérienne:
- Institut national de recherche forestiĂšre (INRF)[44].
- Centre cynégétique de Zéralda (CCZ)[45].
- Institut national de la Recherche agronomique d'Algérie (INRAA)[46].
- Ăcole nationale supĂ©rieure d'Agronomie (ENSA)[47].
Banque nationale des semences
En 2022, le premier ministre Aïmene Benabderrahmane a inauguré la Banque nationale des semences qui devrait renforcer la préservation et la valorisation du patrimoine génétique agricole algérien. Cette banque est constituée de cinq (5) chambres réservées aux semences végétales et aux gÚnes animales[48].
Ăchanges commerciaux
Le déficit commercial de l'Algérie dans sa globalité s'est chiffré à 5,03 milliards de dollars en 2018, contre un déficit de 10,87 milliards de dollars en 2017, soit un taux de baisse de 53,73%. La balance commerciale agro-alimentaire est déficitaire de 4,35 milliards de dollars en 2018. Les exportations des biens alimentaires ont atteint 373 millions de dollars en 2018 contre 349 millions de dollars en 2017 soit une évolution de 6,44%, alors que les importations alimentaires sont arrivés à 8,573 milliards de dollars en 2018 contre 8,438 milliards de dollars en 2017 soit une hausse de 1,58%[49].
Le pays importe des céréales, du lait, des huiles, du sucre brut et des tourteaux destinés à l'alimentation animale. Ses principaux fournisseurs sont la France, l'Argentine,le Brésil et l'Italie.
Les exportations, mĂȘme si elles sont en augmentation, demeurent faibles. Elles concernent principalement le sucre rĂ©exportĂ© aprĂšs raffinage, eaux minĂ©rales et gazĂ©ifiĂ©es (y compris les boissons), pĂątes alimentaires et couscous, dattes, vins, graisses et huiles vĂ©gĂ©tales, ainsi que certains produits agricoles comme la pomme de terre et toute sorte de produits maraichers (melon, pastĂšque, tomate, citron, fraise, poivron, aubergine, truffeâŠ)[50] - [51] - [52]. Ses principaux clients sont la France, l'Allemagne, l'Espagne, la Russie, le Canada, les Ătats-Unis, les Ămirats arabes unis et le Qatar[53].
Notes et références
- « Assises nationales de l'agriculture ce mardi : valoriser les performances réalisées par un secteur prometteur », sur www.radioalgerie.dz
- « Le secteur de lâagriculture contribue avec plus de 14,7% du Produit intĂ©rieur brut (PIB), selon Abdelhafid Henni », sur algerie-eco.com (consultĂ© le ).
- « DĂ©cryptage/Le Sud, futur eldorado pour lâagriculture algĂ©rienne ? », sur AlgĂ©rie Focus,
- « Importations anarchiques des lĂ©gumes secs : LâEtat prend les choses en main », sur lalgerieaujourdhui.dz (consultĂ© le ).
- « La hausse de la production agricole rapproche lâAlgĂ©rie de la sĂ©curitĂ© alimentaire », sur AlgĂ©rie Eco,
- Production de l'Algérie en 2018, par la FAO
- « ONS : Office National des Statistiques », sur www.ons.dz
- « Rendements agricoles : augmentation du nombre des terres irrigués », sur radioalgerie.dz (consulté le ).
- MinistĂšre de l'Agriculture, de l'Agroalimentaire et de la ForĂȘt, Les Politiques agricoles Ă travers le monde : quelques exemples, 2015
- « CĂ©rĂ©ales : LâAlgĂ©rie a produit plus de 60 millions de quintaux », El Watan,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Agence Ecofin, « AlgĂ©rie: la rĂ©colte cĂ©rĂ©aliĂšre sâannonce abondante en 2019/2020 », sur Agence Ecofin
- https://psdhtml.me, « L'Expression: Economie - Les céréales pÚsent 220 milliards de dinars », sur L'Expression
- « aps.dz/economie/75536-culture-⊠»(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?).
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- « Pomme de terre : lâalgĂ©rien en consomme 3 fois que la moyenne mondiale - Radio AlgĂ©rienne », sur www.radioalgerie.dz
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