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Gelée royale

La gelĂ©e royale est le produit de sĂ©crĂ©tion du systĂšme glandulaire cĂ©phalique (glandes hypopharyngiennes et glandes mandibulaires) des abeilles ouvriĂšres, entre le cinquiĂšme et le quatorziĂšme jour de leur existence (ouvriĂšres qui portent alors le nom de nourrices). C’est une substance blanchĂątre aux reflets nacrĂ©s, Ă  consistance gĂ©latineuse, de saveur chaude, acide et trĂšs sucrĂ©e, qui constitue la nourriture exclusive :

  • de toutes les larves de la colonie, sans exception, de leur Ă©closion jusqu’au troisiĂšme jour de leur existence ;
  • des larves choisies pour devenir reines jusqu’au cinquiĂšme jour de leur existence ;
  • de la reine de la colonie pendant toute la durĂ©e de son existence Ă  partir du jour oĂč elle quitte la cellule royale.
Jeunes larves de reine flottant dans de la gelée

Les guĂȘpes sont Ă©galement aptes Ă  produire de la gelĂ©e royale mais ne s’en servent qu’en cas de force majeure (mort de la reine et aucune reine potentielle disponible).

Composition de la gelée royale

La gelée royale contient en moyenne :

On y trouve Ă©galement des vitamines (la gelĂ©e royale est le produit naturel connu le plus riche qui soit en vitamine B5), des oligo-Ă©lĂ©ments, de l’acĂ©tylcholine (jusqu’à mg g−1), des facteurs antibiotiques particuliĂšrement actifs sur les bactĂ©ries du genre Proteus et sur Escherichia coli B (plus connu sous le nom de colibacille). La gelĂ©e royale est Ă©galement riche en un acide gras appelĂ© acide (E)-10-hydroxy-2-dĂ©cĂ©noĂŻque (10HDA). Le 10HDA reprĂ©sente 2 Ă  5 % de la masse de la gelĂ©e royale. Ce composĂ© serait responsable de la formation de l'utĂ©rus chez les larves nourries Ă  la gelĂ©e royale (Spannhoff et al. EMBO Reports, 2011). Une protĂ©ine jouerait notamment un rĂŽle majeur dans la diffĂ©renciation des abeilles au stade larvaire, alors qu'elles sont exclusivement nourries Ă  la gelĂ©e royale. Il s'agit de la protĂ©ine 57-kDa, baptisĂ©e royalactine, qui sur-activerait la prolifĂ©ration cellulaire par la voie de transduction du signal de l'EGFR[1].

Récolte et conservation de la gelée royale

La production de gelĂ©e royale fait appel Ă  des techniques particuliĂšres, car les abeilles produisent juste la quantitĂ© nĂ©cessaire Ă  l’élevage du couvain et elle n’est pas stockĂ©e. Elle est pratiquĂ©e par des apiculteurs spĂ©cialisĂ©s. Les ruches sont conduites comme pour l’élevage de reine, la ruche est rendue orpheline en lui enlevant la reine. Des cadres sont placĂ©s dans la ruche avec des Ă©bauches de cellules royales dans lesquelles l’apiculteur a mis des larves d’ouvriĂšres ĂągĂ©es de 12 Ă  36 heures. Les ouvriĂšres vont donner Ă  ces Ă©bauches la taille dĂ©finitive des cellules Ă  reines. Les nourrices servent de la gelĂ©e royale en abondance aux jeunes larves. AprĂšs trois jours les cellules ont atteint leur maximum d’abondance. Les cadres sont alors retirĂ©s, la gelĂ©e royale est prĂ©levĂ©e par aspiration cellule par cellule. Une ruche peut donner de 300 Ă  1 000 g de gelĂ©e par an suivant les espĂšces d'abeilles.

DĂšs son prĂ©lĂšvement, la gelĂ©e royale est mise en flacons de verre. Flacons qui sont hermĂ©tiquement fermĂ©s par un bouchon en plastique (le mĂ©tal est attaquĂ© car la gelĂ©e royale est acide et a un pH de 4), puis entreposĂ©s au froid (entre 2 et 5 °C) dans une atmosphĂšre exempte d’humiditĂ© et Ă  l’abri de la lumiĂšre. Dans de telles conditions, la gelĂ©e royale se conserve parfaitement pendant plusieurs mois.

Effets sur la santé humaine

La gelée royale contient une proportion considérable de protéines, d'acides aminés, de lipides, de vitamines et de sucres, et est souvent considérée comme ayant diverses vertus nutritionnelles et médicinales sur les humains mais, en réalité, peu d'études scientifiques ont mis en évidence les bienfaits de la gelée royale sur la santé humaine. Quoi qu'il en soit, quelques expérimentations in vivo et in vitro[2] - [3] ont permis de suggérer une activité vasodilatatrice et hypotensive, anticholestérolémique et anticancérigÚne.

Les bienfaits de la gelĂ©e royale sur les femmes mĂ©nopausĂ©es sont Ă©galement citĂ©s par une Ă©tude clinique japonaise[4], Ă©tant donnĂ© l'action de cette derniĂšre sur la production d'ƓstrogĂšnes[5]. Cependant, les connaissances quant aux implications pharmacologiques sur le long terme liĂ©es Ă  la consommation de gelĂ©e royale sur les femmes mĂ©nopausĂ©es, ainsi que sur les humains de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, restent encore insuffisantes[6].

Un cas isolé d'inflammation intestinale associée à des diarrhées fut rapporté au Japon en 1997 sur une femme ùgée[7].

Sources

  • Yves Donadieu, La GelĂ©e royale, thĂ©rapeutique naturelle, Ă©d. Maloine, 1994 (7e Ă©dition).

Notes et références

  1. (en) Masaki Kamakura et al., « Royalactin induces queen differentiation in honeybees », Nature,‎ (DOI 10.1038/nature10093)
  2. (en) Fujii, A. 1995 « Pharmacological effect of royal jelly Â» Honeybee Science 16, 97–104.
  3. (en) Mateescu, C. et Barbulescu, D. 1999 « Enhanced nutritive, functional and therapeutic action of combined bee products in complex food supplements Â» Roumanian Biotechnology Letter 4, 163–172.
  4. (en) Kushima et al. 1973 « Effects of royal jelly on autonomic imbalance in menopausal women Â» The World of Obstetrics and Gynecology 25, 439–443.
  5. (en) Satoshi, M. et al. 2005 « Royal jelly has estrogenic effects in vitro and in vivo Â» Journal of Ethnopharmacology 101, 215–220.
  6. Voir notamment l’article vulgarisĂ© « GelĂ©e royale de passeportsante.fr »
  7. (en) Yonei Y. et al. 1997 « Colitis in a human consuming royal jelly Â» Journal of Gastroenterology and Hepatology 12, 495.

Voir aussi

Liens externes

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