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Élevage ovin

L'Ă©levage ovin concerne l'Ă©levage des moutons (Ovis aries) au profit des humains.

Élevage ovin en Australie
Moutons en Patagonie, Argentine

Histoire

La domestication du mouton est une des plus anciennes après celle du chien. Elle s'est probablement faite dans le croissant fertile autour de la Mésopotamie. Le processus d'élevage a conduit à la domestication et à l'émergence de races spécialisées.

Une mutation survenue au Maghreb en a révolutionné l'élevage. Des moutons à la laine très fine et longue sont apparus. Amenés en Espagne, ils y ont créé la race Mérinos. Cette race à la qualité de laine exceptionnelle a été longtemps gardée jalousement par les Espagnols, avant de s'exporter mondialement.

Production

Troupeau de basco-béarnaises, élevées pour leur lait destiné à produire du fromage.
  • Viande : c'est la production primitive. En Occident elle n'est prisĂ©e que pour les jeunes agneaux au printemps. Dans les pays de tradition islamique le mouton est une viande noble, consommĂ©e lors de fĂŞtes religieuses (AĂŻd el-Kebir, Achoura).
  • Laine : elle est utilisĂ©e pour la fabrication de vĂŞtements (très bonnes propriĂ©tĂ©s isolantes), de tapis (tapis persan), etc.
  • Lait : peu consommĂ© en l'Ă©tat, il est principalement transformĂ© en fromage (fromages au lait de brebis).
  • Fumier : dans l'Ă©levage traditionnel, le mouton est Ă©levĂ© en pâturage extensif, mais l'Ă©levage en bergerie gĂ©nère un fumier de bonne qualitĂ© en maraĂ®chage.
  • Nettoyage Ă©cologique : le mouton a longtemps Ă©tĂ© Ă©levĂ© en zone d'arboriculture fruitière. Il gardait propre le sol en le pâturant. Ses excrĂ©ments contribuaient Ă  fertiliser le sol. Aujourd'hui, cette pratique perdure dans les zones Ă  agriculture traditionnelle. Cet usage est cependant remis d'actualitĂ© en France, Espagne ou Italie, pour nettoyer les sous-bois et les rendre moins inflammables. La race des moutons d'Ouessant est quasi exclusivement Ă©levĂ©e par des particuliers qui utilisent sa petite taille pour entretenir des parcs ou terrains.

Principaux pays d'Ă©levage ovin

Chine

D'après la FAO (Food and Agriculture organisation) des Nations unies, la Chine est le plus important pays pour l'élevage de moutons avec 162 millions de têtes en 2016[1].

Australie

En 2017, on comptait plus de 70 millions de moutons en Australie ; les principales régions de l'élevage ovin sont la Nouvelle-Galles du Sud avec 27 millions, l'Australie-Occidentale avec 14,2 millions, et l'Australie-Méridionale avec 11,1 millions[2].

Inde

D'après la FAO, l'Inde est en 2016 le troisième pays au monde pour l'élevage ovin avec 63 millions de têtes[3].

Nouvelle-ZĂ©lande

Élevage de moutons en Nouvelle-Zélande.

La Nouvelle-ZĂ©lande est un des pays qui comptent le plus de moutons par habitant, avec 27,3 millions de moutons pour 4,8 millions d'habitants en 2018[4]. Toutefois, leur nombre a considĂ©rablement baissĂ©, puisqu'il Ă©tait de 100 millions en 1990 et de 40,1 millions en 2006. Afin de rĂ©duire le rejet de mĂ©thane liĂ© Ă  cet Ă©levage, des chercheurs ont rĂ©ussi par des mĂ©thodes de sĂ©lection gĂ©nĂ©tique Ă  rĂ©duire de 10 % les rots et les pets de moutons[5]. Leurs travaux ont montrĂ© que ces rejets sont en partie liĂ©s Ă  des traits hĂ©rĂ©ditaires[6] - [7]. Pour mesurer ces rejets, les moutons ont Ă©tĂ© placĂ©s dans des chambres spĂ©ciales pendant de courtes pĂ©riodes pour mesurer prĂ©cisĂ©ment les gaz qu'ils produisent[8].

France

En France, le cheptel ovin s’établit à 6,9 millions de têtes en 2011[9]. Parmi elles, on compte 5 millions de brebis, dont 1/4 sont des brebis laitières.

Le cheptel ovin français dĂ©cline depuis plusieurs dĂ©cennies : en 2000, il atteignait 9,3 millions de tĂŞtes, et près de 13 millions en 1979. C'est surtout l'Ă©levage ovin pour la viande qui rĂ©gresse. Le nombre d'exploitations agricoles dĂ©tenant des ovins a chutĂ© depuis 2000 : elles sont environ 53 000 en 2011, contre près de 96 000 en 2000[10].

Normes et réglementations pour l’élevage ovin

Identification et traçabilité

Tous les propriétaires d'ovins, qu'ils soient reconnus comme éleveur ou non, sont tenus de déclarer leurs effectifs annuels ainsi que les naissances de l'année précédente auprès de l'établissement départemental de l’élevage (EdE)[11].

Les animaux doivent être identifiés par un système de boucles auriculaires. Tous les animaux nés sur l'exploitation doivent être identifiés avant d'avoir six mois ou à leur sortie de l'exploitation. À chaque entrée ou sortie d’animaux de l’exploitation, l'éleveur doit remplir un document de circulation. Ce document permet de tracer les animaux et doit les accompagner durant leur déplacement. L’ensemble des informations liées aux identifications et les justificatifs de déplacement des animaux doivent être tenues à jour dans un registre d’élevage et les documents doivent être conservés durant cinq ans minimum.

Le règlement européen spécifie également que l’éleveur est responsable de la qualité sanitaire des produits issus de son exploitation. Selon la réglementation des informations sur la chaîne alimentaire (ICA)[12], l’éleveur est dans l’obligation d’informer la filière d'éventuels problèmes sanitaires pour toutes sorties des animaux de l’exploitation.

Sanitaire

En France, les propriétaires d'ovins sont tenus de sélectionner un vétérinaire sanitaire pour leur élevage. Pour déplacer les animaux, l'éleveur doit tenir un registre sanitaire qui enregistre tous les traitements médicaux et les interventions effectuées sur les animaux. Ce registre inclut le nom du médicament, la date, le numéro des animaux concernés, et le délai d'attente avant que la viande ou le lait puissent être consommés. Les ordonnances, les bilans sanitaires et les comptes-rendus des visites annuelles doivent aussi être conservés dans ce registre[13].

Notes et références

  1. « FAOSTAT », sur fao.org (consulté le ).
  2. (en) https://www.wool.com/market-intelligence/sheep-numbers-by-state/
  3. « FAOSTAT », sur fao.org (consulté le ).
  4. (en) Sally Rae, « Now 5.6 sheep for each NZer », sur Otago Daily Times Online News, (consulté le )
  5. « En Nouvelle-Zélande, on élève des moutons qui pètent et rotent moins », sur huffingtonpost,
  6. (en) « New Zealand scientists are breeding sheep to fart and burp less », sur www.abc.net.au,
  7. Pinares-Patiño, C., Hickey, S., Young, E., Dodds, K., MacLean, S., Molano, G., . . . McEwan, J., « Heritability estimates of methane emissions from sheep », Animal.,‎ (lire en ligne)
  8. (en) « Breeding sheep for lower emissions », sur www.agresearch.co.nz
  9. La-viande.fr : Le cheptel et la production ovine française - Évolution du cheptel français, source Eurostat
  10. Ministère de l’agriculture, de l’agroalimentaire et de la forĂŞt, GraphAgri France 2012, octobre 2012, volet « Productions animales Â», p.154. ConsultĂ© sur le site Agreste le 3 novembre 2012.
  11. Chambres d'agriculture France, « Identification animale », sur chambres-agriculture.fr, (consulté le )
  12. « L'information sur la chaîne alimentaire (ICA) : maîtriser les dangers sanitaires en abattoir », sur Ministère de l'Agriculture et de la Souveraineté alimentaire (consulté le )
  13. Marguerite Legros, Églantine Thierry, Mieux connaitre l'élevage ovin, 57 p. (lire en ligne), p. 22

Bibliographie

  • L. Rieutort, 1995, L'Élevage ovin en France, CERAMAC, 511 p.
  • (en) Drona Rasali, J.N.B. Shrestha et G.H. Crow, « Development of composite sheep breeds in the world: A review », Canadian Journal of Animal Science, vol. 86,‎ , p. 1-24 (lire en ligne)
  • François Castonguay, La reproduction chez les ovins, QC : UniversitĂ© Laval, (lire en ligne)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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