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Vin de montagne

Le vin de montagne constitua longtemps une anomalie ampélographique. Les vignes (notamment Vitis vinifera) sont des plantes rustiques qui généralement ne trouvent pas de terrain favorable au-delà de 600 à 700 mètres d'altitude, milieu des plus rustiques lui aussi. Cependant les vignerons de certaines régions de montagne ont su sélectionner depuis longtemps des ceps résistant à des altitudes beaucoup plus élevées. Ainsi on trouve des vignes dans les zones montagneuses de plusieurs pays comme la France, la Suisse, l'Italie, l'Argentine, le Chili, mais aussi dans tous les pays européens ayant des zones de montagne.

Vignoble chilien du Fundo el Peñón, commune de Monte Patria dans la Vallée de Limarí

De fait il n'y a plus aujourd'hui d'altitude limite statutaire, celle-ci étant déterminée en fonction des conditions climatiques et géographiques de chaque région. Cependant la montagne ayant été longtemps un milieu naturellement peu propice à l'élaboration de vins de qualité, la mise en avant de son image nuit davantage en termes de marketing, qu'elle ne lui apporte de la valeur ajoutée. Ainsi les régions de montagne ont toujours eu tendance à ne pas trop revendiquer cette spécificité, alors que leurs qualités sont aujourd'hui réelles.

Pays produisant des vins de montagne

Argentine

Vignoble de Cafayate, à 500 mètres de la ville

Les vignobles de l'Argentine se situent en très grande majoritĂ© entre 800 et 1 700 mètres. Dans certains secteurs on trouve des vignes jusqu'Ă  2 500 mètres d'altitude, alimentĂ©es en eau grâce Ă  d'ingĂ©nieux systèmes d'irrigation composĂ©s de canaux et de bassins.

Chili

Le vignoble andin du Chili en hiver

La production des vins se fait pour l'essentiel dans la vallĂ©e centrale, une rĂ©gion bordĂ©e par deux chaĂ®nes montagneuses, traversĂ©e de nombreux cours d'eau, comme l'Aconcagua, le Maipo, le Cachapoal, le Tinguiririca, le Teno, le LontuĂ©, le Loncomilla et le Maule, et s'Ă©tendant sur 80 km au nord et 350 km au sud de la capitale Santiago[1].

ĂŽle de la RĂ©union

Le vin de Cilaos est produit depuis quelques annĂ©es dans le cirque de Cilaos, Ă  La RĂ©union. C'est le seul vin français produit dans l'hĂ©misphère sud. Le vignoble s'Ă©tend sur la commune de Cilaos, au centre de l'Ă®le dans un cirque d'origine volcanique. ImplantĂ© entre 800 et 1 200 mètres d'altitude, il est Ă©tagĂ© en terrasses sur de fortes pentes. Le climat peut Ă  l'occasion se rĂ©vĂ©ler extrĂŞme. Si l'hiver austral est gĂ©nĂ©ralement beau et sec, il peut aussi ĂŞtre l'occasion de vĂ©ritables gelĂ©es. L'Ă©tĂ© austral est quant Ă  lui une sĂ©rie de perturbations qui peuvent Ă©voluer en cyclones. Dès lors, la pluviomĂ©trie est très Ă©levĂ©e : Cilaos dĂ©tient d'ailleurs un record mondial datant de 1963 en la matière. Il y est tombĂ© plus d'un mètre d'eau en une demi-heure. Aussi, si l'ensoleillement est correct, avec environ 2 000 heures par an, l'humiditĂ© est Ă©levĂ©e. Elle est de 80 Ă  85 %.

Vignes sur hautain, le long de la route de l'îlet à Cordes, sur la commune de Cilaos

Introduite dans l'île dès 1665 par les premiers colons, la vigne ne fut longtemps plantée que dans les régions de Saint-Paul et Saint-Denis. Elle finit par gagner les Hauts au milieu du XIXe siècle à la faveur de leur peuplement par les petits Blancs. L'attaque de phylloxéra qui frappe le vignoble métropolitain en 1868 amène les autorités locales à interdire l'introduction sur place des cépages nobles, sensibles à la maladie. Aussi, le vin de Cilaos n'a longtemps été qu'un apéritif fabriqué artisanalement à partir d'un cépage médiocre introduit dans la commune vers 1860 et jamais remplacé par la suite, l'isabelle. Vendu en bord de route ou dans les petites épiceries, il avait la réputation de rendre fou. En 1975, ce cépage est finalement interdit et l'organisme qui est aujourd'hui le CIRAD prend l'initiative d'une introduction de meilleurs cépages. Bientôt, le vin de Cilaos gagne en qualité et évoque de moins en moins le sherry ou le porto[2].

Vin de Cilaos

Les cĂ©pages rouges sĂ©lectionnĂ©s sont le pinot noir et le malbec, un seul cĂ©page blanc, le chenin. Les vendanges ont lieu en janvier et fĂ©vrier et leur commencement est marquĂ© par une fĂŞte dans le cirque. Le vin lui-mĂŞme est fĂŞtĂ© en juillet. Traditionnellement le vin rouge accompagne les viandes en sauce et mieux le fameux cari bichiques (alevins). Le blanc sec se sert frais vers 8°, il est idĂ©al pour les poissons de l'ocĂ©an Indien ou le fromage de chèvre de Takamata. Le moelleux, se sert entre 8 et 10°. Il est recommandĂ© sur les desserts locaux tel le gâteau patate au miel ou la mousse de letchis[3]. Ce vin de pays est commercialisĂ© dans des bouteilles bordelaises de 75 et 37,5 centilitres. 60 000 unitĂ©s sont dĂ©sormais vendues chaque annĂ©e. En 1998, une dizaine d'agriculteurs de la commune exploitaient huit hectares. L'objectif est alors d'Ă©tendre la production sur une vingtaine d'hectares. La coopĂ©rative du Chai de Cilaos est crĂ©Ă©e en 1992, date de la plantation des premiers cĂ©pages nobles dans le cirque. La première vendange est celle du chenin en 1996. On en tire alors un vin blanc sec ou moelleux. Le premier vin rouge produit Ă  Cilaos ne l'est qu'en 1998, Ă  partir d'un mĂ©lange de pinot noir et de malbec. En 2001, la production atteint 35 000 bouteilles par an[4].

Cap-Vert

La viticulture au Cap-Vert est l'une des plus proches de l’équateur dans l'hĂ©misphère nord. Elle se cantonne sur l’île de Fogo, dans la caldeira de ChĂŁ das Caldeiras, au pied du Pico do Fogo, un stratovolcan dont la dernière Ă©ruption a eu lieu en 1995. C'est une viticulture jeune qui n'a que 120 ans de tradition vinicole. Les premiers vins furent Ă©laborĂ©s pour l'exportation vers le BrĂ©sil et la GuinĂ©e-Bissau, qui Ă©tait alors colonie portugaise comme le Cap-Vert. La labellisation des vins ChĂŁ (label rouge) est faite par l'Associação dos Agricultores de ChĂŁ avec l'aide de l'Union europĂ©enne. Il est commercialisĂ© sous l'appellation Vinho de Fogo [5]. La quasi-totalitĂ© du vignoble se trouve au centre de l'Ă®le de Fogo, dans la caldeira du Pico do Fogo, point culminant du Cap-Vert avec 2 829 mètres d'altitude[6].

  • Vignes sur laves volcaniques
    Vignes sur laves volcaniques
  • Vignes Ă  cĂ´tĂ© d'une bombe volcanique
    Vignes à côté d'une bombe volcanique
  • Vignes poussant dans les laves
    Vignes poussant dans les laves

Le vignoble de Chã das Caldeiras s'étend sur les communes d'Achada Grande, Relva, Monte Lorna, Montinho, Bangaeira, Portela, Fernão Gomes, Forno, Pé de Pico, Penedo Rachado, Ilhéu de Losna et Cova Tina[7]. Les cépages utilisés sont le muscat blanc et le preta tradicional (noir traditionnel), provenant de Setúbal[8].

France

Dans le nord des Alpes, le vignoble de Savoie.

Dans le sud, le Diois (Clairette-de-die (AOC), Crémant-de-die (AOC), Coteaux-de-die (AOC) et Châtillon-en-Diois (AOC)) ainsi que les Hautes-Alpes avec le vin de pays Hautes-alpes (IGP).

En Languedoc-Roussillon, le Collioure (AOC).

Savoie

Avant la Savoie (Sabaudia), il y eut l'Allobrogie. Ce fut Strabon, le premier, qui vanta les qualités des Allobroges qui, expliqua-t-il « tournent désormais vers l'agriculture l'application qu'ils avaient donnée, jusque-là, aux choses de la guerre[9]. ».

Il faut rappeler, qu'en effet, dans le courant du Ier siècle, ces Celtes avaient sélectionné un cépage nouveau, le vitis allobrogica[10], capable de résister aux conditions climatiques alpines. Son vin entra dans l'histoire à l'époque d'Auguste et Columelle lui donna le qualificatif de « vinum picatum », c'est-à-dire de vin poissé[9]. Résultat sans doute de son passage dans des tonneaux aux douelles de sapin ou de mélèze[11]. Pline l'Ancien nous a décrit ses crus, le sotanum, le taburnum et l'ellicum[12].

Vignes vers Saint-Baldoph, avec le mont Granier au fond.

La plus grande extension du vignoble se fit entre le XVIe siècle et le XVIIIe siècle. Initialement implantĂ© sur les coteaux les plus ensoleillĂ©s, il descendit vers les plaines. Et dans ces bas-fonds, pour prĂ©server les ceps du gel, les hautains prirent encore plus de hauteur, avec l'obligation de mettre les premières grappes Ă  1,50 ou 2 mètres du sol[13]. Ce qui permit de comptabiliser, en 1768, 9 000 hectares de vignes, toutes surs treilles ou sur hautains, dont la majoritĂ© n'Ă©tait apte qu'Ă  fournir un « vin de laboureur », verdelet Ă  souhait[14]. Profitant d'un plus gros rendement - 40 hl/ha, soit le double que les vignes sur Ă©chalas - ils Ă©taient dits « verts, acides, mais sains et dĂ©saltĂ©rants[15]. ». C'est ce que constata, en 1816, AndrĂ© Jullien, lors de son sĂ©jour en Savoie, pour rĂ©diger sa Topographie de tous les vignobles connus :

« La variété des expositions, les différentes espèces de cépages que l'on réunit dans la même vigne, et surtout les ceps hautains que l'on rencontre dans beaucoup de cantons, occasionnent de grandes dissemblances dans la qualité des produits. et tandis que quelques vignobles donnent de forts bons vins, beaucoup d'autres ne produisent que de très basse qualité[16]. »

Au milieu du XIXe siècle, ces vins surets Ă©taient produits sur près de 3 000 hectares, dont 2 000 dans le dĂ©partement actuel de Savoie, soit le quart du vignoble[15]. Cette situation perdura jusqu'Ă  l'apparition du phylloxĂ©ra et la reconstitution d'un nouveau vignoble[16]. La conduite en hautain ne se retrouve plus aujourd'hui qu'en Chautagne pour une partie seulement du vignoble, la quasi-totalitĂ© Ă©tant palissĂ©e sur fil de fer Ă  une hauteur de 1,20 mètre[15]. Ce reliquat de la vieille technique ne concernent que des vignes de gamay[17].

Toujours au milieu du XIXe siècle, mais en Haute-Savoie cette fois, la commune d'Évian avait 70 hectares et son canton, 455 hectares de vignes. Le cĂ©page cultivĂ© Ă©tait le chasselas. Il Ă©tait conduit pour moitiĂ© en vignes basses avec un rendement de 40 Ă  50 hl/ha. L'autre moitiĂ© poussait sur « crosses de châtaignier » avec des rendements qui s'Ă©levaient entre 80 et 120 hl/ha[18]. Jusqu'au dĂ©but du XXe siècle, la ville s'Ă©tait fait une renommĂ©e pour ses vins autant que pour ses eaux. Ils avaient impressionnĂ© le docteur Jules Guyot, qui les goĂ»ta en 1868 et commenta[19] :

« Les vins des crosses d'Évian sont blancs, légers et ils sont aussi sains qu'agréables... Les habitants préfèrent beaucoup leurs vins à leurs eaux qui sont pourtant des plus séduisantes[18]. »

Il a laissĂ© une description des crosses, constituĂ©es par de grands arbres avec toutes leurs branches montant jusqu'Ă  8 Ă  12 mètres de haut et dont le tronc de 30 Ă  50 cm de diamètre avait Ă©tĂ© tout Ă©corcĂ©[19]. Il prĂ©cisait mĂŞme que les raisins du bas mĂ»rissaient les premiers, entre six et neuf jours plus tĂ´t que ceux du haut[18]. Aujourd'hui, il ne reste qu'une centaine de crosses sur le territoire de Marin et le vignoble d'Évian-les-Bains est classĂ© en vin de Pays des Allobroges[20].

Diois

L'origine de ce vignoble remonte à l'Antiquité. La cité de Dea Augusta Vocontiorum (Die) fut l’une des plus importantes de la Gaule narbonnaise. Pline l'Ancien[21] cite élogieusement le vin des Voconces. Il en distingue deux : l’aigleucos, dont on arrêtait la fermentation en plongeant les dolia dans l’eau froide jusqu’à l’hiver, et le vinum dulce.

Le naturaliste précise les moyens « naturels » utilisés pour obtenir ce vin liquoreux : torsion du pédoncule de la grappe, fente du sarment, séchage du raisin sur des tuiles plates. Ce passerillage augmentait la teneur en sucre et permettait d’avoir un degré alcoolique élevé, qui empêchait la transformation de la totalité du sucre en alcool. Il cite deux cépages bien adaptés à ce traitement : helvennaca et diachytos.

L’archéologie a confirmé le texte de Pline avec les découvertes :

Le vignoble Ă  Vercheny

Ce terroir viticole est situĂ©e au sud-est de la France dans les Alpes du Sud, il se trouve au pied du massif du Vercors et au bord de la rivière de la DrĂ´me. Le vignoble se trouve Ă  environ une heure (60 km) au sud-est de Valence, prĂ©fecture du dĂ©partement. Il se situe sur les coteaux des deux cĂ´tĂ©s de la DrĂ´me entre 200 et 700 mètres d'altitude. La vallĂ©e de la DrĂ´me est dominĂ©e par la montagne de Glandasse Ă  2 041 mètres, barrière rocheuse massive et raide composant l'extrĂ©mitĂ© mĂ©ridionale du Vercors.

Clairette, crémant et coteaux-de-die ont la même délimitation parcellaire. Les communes faisant partie de ces appellations sont au nombre de 31, toutes situées dans le département de la Drôme : Aix-en-Diois, Aouste-sur-Sye, Aubenasson, Aurel, Barsac, Barnave, Beaufort-sur-Gervanne, Châtillon-en-Diois, Die, Espenel, Laval-d'Aix, Luc-en-Diois, Menglon, Mirabel-et-Blacons, Molières-Glandaz, Montclar-sur-Gervanne, Montlaur-en-Diois, Montmaur-en-Diois, Piégros-la-Clastre, Ponet-et-Saint-Auban, Pontaix, Poyols, Recoubeau-Jansac, Saillans, Saint-Benoit-en-Diois, Saint-Roman, Saint-Sauveur-en-Diois, Sainte-Croix, Suze-sur-Crest, Vercheny et Véronne.

Le vignoble du châtillon-en-dois s'Ă©tend sur des coteaux argilo-calcaires, situĂ©s entre 500 et 600 mètres d'altitude et bien protĂ©gĂ©s du vent du nord par les falaises du Vercors. Plus de la moitiĂ© du vignoble s'Ă©tend en un « damier de verts contraste » sur le piĂ©mont du Glandasse[22] et sur la commune de Châtillon. Ă€ Luc-en-Diois, un gigantesque Ă©boulement, provoquĂ© Ă  la base des calcaires tithoniques[23] par le dĂ©collement d'un ban marneux, le Claps a barrĂ© la vallĂ©e de la DrĂ´me qui le franchit en cascade. Tandis qu'Ă  Châtillon les « terres noires » affleurent dans les collines qui Ă©mergent des terrasses du Bez, sa cuvette est dominĂ©e par des falaises du thitonique, dont le calcaire s'est faillĂ© sur place ou ployĂ© brusquement. Le vignoble qui tapisse les Ă©boulis qui en sont issus produit des vins rouges bouquetĂ©s et lĂ©gers Ă  boire dans leur prime jeunesse ainsi que des blancs assez corsĂ©s caractĂ©risĂ©s par un nez d'herbes et de fleurs alpestres.

Les treize communes[24] faisant partie de cette appellation sont : Châtillon-en-Diois, Aix-en-Diois, Barnave, Jansac, Laval-d'Aix, Luc-en-Diois, Menglon, Molières-Glandaz, Montlaur-en-Diois, Montmaur-en-Diois, Poyols, Recoubeau et Saint-Roman.

Hautes-Alpes
Vignes sur les coteaux de Châteauvieux

Dès le Moyen Âge, l'archevêché d'Embrun ainsi que l'abbaye de Boscodon possédaient des vignes sur les coteaux de Remollon et de Saint-André-d'Embrun[25]. Puis les archevêques découvrirent le vignoble de Châteauroux-les-Alpes qui, en dépit de sa hauteur, grâce à une exposition privilégiée et un terroir protégé du vent du nord, permit d'élaborer un vin qui retint l'attention archiépiscopale[26].

Quand fut fondĂ©e des deux cĂ´tĂ©s des Alpes, la RĂ©publique des Escartons (1343-1789), toute famille avait sa vigne et son pressoir. Sur les 14 hectares du site de La Vignette, Ă  Saint-Martin-de-Queyrières, il en a Ă©tĂ© retrouvĂ© quatre-vingt. Ce lieu se situe entre 1 050 et 1 300 mètres d'altitude, Ă  l'amont de l'Argentière, c'est le plus haut vignoble des Alpes françaises. AbandonnĂ© après le phylloxĂ©ra, il a Ă©tĂ© rĂ©habilitĂ© dans les annĂ©es 2000 par une association qui a entrepris de replanter et de cultiver la vigne, ainsi que la restauration des restanques, du pressoir de l'Encombrouze et du cellier bâti dans un habitat troglodyte[26].

La crise du phylloxéra atteignit le département des Hautes-Alpes en 1908 en remontant jusqu'à la haute vallée de la Durance. Elle mit fin à la viticulture haut-alpine. La culture de la vigne y avait été cependant importante comme en témoignent les nombreuses installations liées à son exploitation même dans des lieux aussi improbables comme L'Argentière-la-Bessée. Son cellier de la maison Planche en est un exemple unique puisqu'il a conservé en totalité tout son équipement, y compris son rare pressoir à banc qui se situe en son premier niveau (cad. E 2203)[27].

Actuellement, il y a un renouveau de la viticulture puisque 577 producteurs sont dĂ©clarants de rĂ©colte, dont la quasi totalitĂ© est regroupĂ© dans la cave coopĂ©rative de Valserres (seule coopĂ©rative du dĂ©partement), deux domaines vinifient Ă  ThĂ©us[28] - [29], un Ă  Tallard, un Ă  Remollon[30] et deux autres Ă  Embrun[31] dont le vignoble se situe entre 800 et 1 000 m d'altitude.

Italie

La vallée d'Aoste

Le vignoble italien du Le Val d'Aoste, situé de la région autonome de la Vallée d'Aoste produit des vins appellation DOC depuis le . Seuls ont droit à la DOC les vins récoltés à l'intérieur de l'aire de production définie par le décret. Les vignobles autorisés se situent dans la province d'Aoste dans les communes de Aoste, Arnad, Arvier, Avise, Aymavilles, Bard, Brissogne, Challand-Saint-Victor, Chambave, Champdepraz, Charvensod, Châtillon, Donnas, Fénis, Gressan, Hône, Introd, Issogne, Jovençan, La Salle, Montjovet, Morgex, Nus, Perloz, Pollein, Pontey, Pont-Saint-Martin, Quart, Saint-Christophe, Saint-Denis, Saint-Nicolas, Saint-Vincent, Sarre, Verrayes, Verrès, Villeneuve.

Actuellement, l'appellation Vallée d'Aoste est subdivisée en sept sous-appellations géographiques et neuf sous-appellations selon le cépage. Les appellations géographiques sont : Vallée d'Aoste Arnad-Montjovet, Vallée d'Aoste Arnad-Montjovet supérieur, Vallée d'Aoste Blanc de Morgex et de La Salle, Vallée d'Aoste Chambave Muscat, Vallée d'Aoste Chambave Muscat flétri, Vallée d'Aoste Chambave rouge, Vallée d'Aoste Enfer d'Arvier.

Suisse

Le vignoble de Sion

Le vignoble du Valais, est situé dans le canton du Valais. Avec ses 5259 hectares de vignes, c'est le plus grand vignoble de Suisse. L'essentiel de ses vignes est planté sur la rive droite de la vallée du Rhône dans une zone de 120 kilomètres de longueur qui s'étend de Martigny à Loèche. Plus de 50 cépages différents y sont cultivés à une altitude variant de 450 à 800 mètres, exception faite du vignoble de Visperterminen situé à plus de 1000 mètres. Le labeur acharné de ses vignerons combiné à un microclimat favorable ainsi qu'à une législation cantonale restrictive permettent aux crus valaisans d'être régulièrement distingués dans de grands concours internationaux.

Les AOC valaisannes sont : Fully, Saxon, Saillon, Chamoson, Ardon, Vétroz, Conthey, Savièse, Sion, Grimisuat, Ayent, Lens, Miège, Venthône, Les coteaux de Sierre, Salquenen, Varen.

Liechtenstein

À Vaduz, les vignes dominées par le Mitteldorf

La viticulture au Liechtenstein, située au cœur des Alpes, dans un climat continental, fait de cette principauté la plus petite région viticole du monde. Elle a pu de développer grâce à un vignoble occupant de fortes pentes allant jusqu'à 50 %, en forme d'amphithéâtre et exposé au sud. En dépit des conditions de froid glacial, ce quelques arpents de vignes dominés par les Alpes enneigées, selon les chiffres des Nations unies, produisent 800 hectolitres de vin par an[32].

Les cépages les plus cultivés sont en blanc le Chardonnay, le Riesling × Sylvaner, et le Gewurztraminer, en rouge le Blauburgunder, Zweigelt et Blaufränkisch. Le cépage Pinot noir (Blauburgunder) fut introduit par Henri, duc de Rohan (1579-1638) qui encouragea les viticulteurs de la seigneurie grisonne à le cultiver. Le plus haut vignoble dans le pays est le village de Triesenberg à 850 mètres d'altitude, où la vigne est en pleine croissance grâce à la variété française Léon Millot[33].

Caractéristiques des vins de montagne

Il est aujourd'hui reconnu qu'un vin conservé en altitude gagne plus rapidement en qualité, mais sans que cette caractéristique soit encore scientifiquement étudiée. Les raisons en sont certainement multiples mais il semble qu'une vinification et un élevage en altitude, donc à une pression atmosphérique moindre, procurent au vin des conditions d'évolution favorables.

Afin de mesurer l'influence de l'altitude sur le bouquet, des stocks de vin de mĂŞme production, en provenance de la Savoie, mais aussi du Bordelais, de la Champagne, du Languedoc et de la Loire, ont Ă©tĂ© divisĂ©s en trois stocks et entreposĂ©s de quinze mois jusqu'Ă  dix-sept ans Ă  trois altitudes : dans la vallĂ©e, Ă  1 500 mètres et Ă  2 300 mètres Ă  Val-Thorens. La dĂ©gustation a confirmĂ© les bienfaits de l'altitude sur tous les vins, les rendant plus denses, plus longs et plus harmonieux.

Ils vieillissent mieux et plus rapidement et les caractéristiques de leur terroir d'origine ont été amplifiées, certainement du fait de la combinaison de trois éléments :

  • un taux d'humiditĂ© moyen de 13 % en haute altitude, alors qu'il est de 70 % dans la vallĂ©e ;
  • une pression atmosphĂ©rique moindre ;
  • un taux d'oxygĂ©nation plus faible.

Évènements

Chaque année, la foire d'Aoste, offre une exposition internationale des vins de montagne, unique en son genre et qui réunit plus de cinq cents vins ayant participé aux sélections du concours international des vins de montagne de Courmayeur[34].

Notes et références

  1. Papianille Mura (auteur) et Matt Wilson (photographe), Chili, pays de vins et de montagnes, paru aux Ă©ditions Versant Sud (Bruxelles), novembre 2009.
  2. Histoire du vin de Cilaos
  3. Vin et gastronomie Ă  Cilaos
  4. Le chai de Cilaos
  5. Fogo: Ano agrícola na Chã das Caldeiras salvo pela cooperação da UE
  6. (fr) François Girault, Philippe Bouysse et Jean-Philippe Rançon, Volcans vus de l'espace, Paris, Nathan, , 192 p. (ISBN 2-09-260829-0), p. 25 à 27
  7. La adega de Vinhos do Fogo ChĂŁ
  8. Le vinho do Foco
  9. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 10.
  10. Vitis allobrogica est considéré comme l'ancêtre de la mondeuse, cépage typiquement savoyard, par J. André et L. Levadoux, La vigne et le vin des Allobroges, Journal des Savants, 1964.
  11. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 11.
  12. Pierre Combaz, op. cit., p. 40.
  13. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 16.
  14. André Combaz, op. cit., p. 41.
  15. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 48.
  16. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 19.
  17. Gilbert et Gaillard, op. cit., p. 69.
  18. André Combaz, op. cit., p. 88.
  19. André Combaz, op. cit., p. 87.
  20. Les crosses d'Évian
  21. Pline, Histoire naturelle, XIV.
  22. Le Glandasse, Ă©norme massif urgonien, culmine Ă  2 025 mètres.
  23. Calcaire formé au cours du jurassique supérieur.
  24. Ces treize communes font aussi partie des trente-deux communes de l'AOC Clairette-de-Die.
  25. Vin de pays des Hautes-Alpes
  26. Histoire de la vigne dans les Hautes-Alpes
  27. Ancien cellier de la maison Planche
  28. Domaine du petit août
  29. Domaine Allemand
  30. Domaine de la Clochère
  31. Domaine du Mont Guillaume ; Domaine Les Hauts Lieux
  32. Liechtenstein wine
  33. Les vignobles du Liechtenstein
  34. Concours International des Vins de Montagne Ă  Aoste

Bibliographie

  • Maurice Messiez, Les vignobles des pays du Mont-Blanc : Savoie, Valais, Val d'Aoste : Ă©tude historique, Ă©conomique, humaine, Grenoble : Revue de gĂ©ographie alpine, 1998 (ISBN 290309540X)
  • Gilbert et Gaillard, Les vins de Savoie, Éd. Solar, 1991 (ISBN 2263017771)
  • AndrĂ© Combaz, Les vins des terroirs de Savoie, Éd. J.P. Taillandier, Suresnes, 1992. (ISBN 2876360950)
  • Marc Donato, Vignes et vin - Une aventure dans les Hautes-Alpes et les Alpes-de-Haute-Provence, Ed. Fournel, 2005 (ISBN 2-915493-27-8)

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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