Théus
Théus est une commune française située dans le département des Hautes-Alpes en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.
Théus | |||||
Vue générale du village de Théus. | |||||
Blason |
|||||
Administration | |||||
---|---|---|---|---|---|
Pays | France | ||||
Région | Provence-Alpes-Côte d’Azur | ||||
DĂ©partement | Hautes-Alpes | ||||
Arrondissement | Gap | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance | ||||
Maire Mandat |
Gilbert Leydet 2020-2026 |
||||
Code postal | 05190 | ||||
Code commune | 05171 | ||||
DĂ©mographie | |||||
Gentilé | Théüsain, Théüsaine | ||||
Population municipale |
221 hab. (2020 ) | ||||
Densité | 13 hab./km2 | ||||
GĂ©ographie | |||||
Coordonnées | 44° 28′ 38″ nord, 6° 11′ 21″ est | ||||
Altitude | Min. 635 m Max. 1 732 m |
||||
Superficie | 16,71 km2 | ||||
Unité urbaine | Commune rurale | ||||
Aire d'attraction | Gap (commune de la couronne) |
||||
Élections | |||||
DĂ©partementales | Canton de Chorges | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : France
GĂ©olocalisation sur la carte : Hautes-Alpes
GĂ©olocalisation sur la carte : Provence-Alpes-CĂ´te d'Azur
| |||||
GĂ©ographie
Théus est une commune de moyenne montagne située sur les pentes du mont Colombis, en rive droite de la Durance, à quelques kilomètres en aval du défilé de Serre-Ponçon.
La partie sud de la commune, dite « la Plaine », entre 650 et 700 mètres d'altitude, est une zone agricole riche, formée par la superposition, sur la plaine alluviale de la Durance, recreusée par celle-ci, des cônes de déjection du torrent de Théus[1] et du Merdaret, qui érodent fortement les pentes du mont Colombis. La partie centrale est contrastée : à l'ouest des hautes plaines cultivées et des pâturages, à l'est le ravin profond du Vallauria, où l'érosion dans des marnes friables a constitué une formation géologique remarquable de cheminées de fées, la célèbre « salle de bal des demoiselles coiffées ». Le nord de la commune, à plus de 1 500 mètres d'altitude, est moyennement accidenté et essentiellement couvert de forêts.
Contrairement à ses voisins, Remollon et Espinasses, qui se sont étalés dans la plaine le long de la route, le village de Théus est installé dans l'intérieur, en position défensive, à l'étroit sur une butte d'où la vue est large sur la plaine, mais qui communique mal avec la vallée.
Urbanisme
Typologie
Théus est une commune rurale[Note 1] - [2]. Elle fait en effet partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[3] - [4].
Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Gap, dont elle est une commune de la couronne[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 73 communes, est catégorisée dans les aires de 50 000 à moins de 200 000 habitants[5] - [6].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (74,5 % en 2018), néanmoins en diminution par rapport à 1990 (77,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : forêts (34,4 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (34,2 %), zones agricoles hétérogènes (14,1 %), cultures permanentes (6,5 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (5,9 %), terres arables (4,9 %)[7].
L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[8].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous la forme Teuisium en 1152, Teucium en 1249[9].
L'étymologie de ce toponyme n'est pas parfaitement éclaircie. On peut penser qu'il a subi une aspiration de son préfixe Tab- rappelant un « trou », pouvant faire allusion à la « Salle de bal des demoiselles coiffées de Théus ». Ces demoiselles sont des formations géologiques dues à l'érosion de couches sédimentaires d'origine fluvio-glaciaire.
Le nom s'Ă©crit TeĂĽs en occitan.
Histoire
La paroisse de Théus, avec une église dédiée à saint Nicolas, est mentionné dès le XIIe siècle. Comme celle de Remollon qui est voisine, elle dépend de l'abbaye Notre-Dame de Boscodon. Elle se dote de trois chapelles dédiées à saint Jean-Baptiste, saint Antoine et saint Nicolas[10].
Le premier seigneur connu est Rodolphe d'Orcière (1270-1297). En 1314, Henri Dauphin, régent du Dauphiné, vend la seigneurie à la famille Aynard (1314-1362). En 1371, la famille de Montorcier l'achète pour 1 371 florins ; elle la tient jusqu'en 1501[10]. Le seigneur de Théus avait droit de haute justice sur la paroisse de Rémollon qui dépendait du bailliage d'Embrun[11]. Au XVIe siècle, plusieurs entrepreneurs achètent des concessions à Théus pour des mines d'or, argent, cuivre et plomb[10]. La seigneurie de Théus repasse aux Aynard de 1501 à 1541 puis aux La Piarre qui, en 1605, la vendent pour 4 750 écus aux Bardel qui la gardent jusqu'en 1766. La seigneurie engagiste appartient de 1629 à 1680 à la famille de Bonne ; elle est rachetée par Pierre de Tholozan pour 29 600 livres[10].
Le culte protestant est pratiqué par les seigneurs de Théus dans leur château jusqu'à son interdiction en 1685 et maintenu par quelques familles jusqu'au début du XVIIIe siècle[12].
Politique et administration
Liste des maires
- Anciens élus par ordre alphabétique :
- Philipe Aubert
- Jean Jacques Chevallier
- Joseph Izoard (1878-1892)
- Moynier du Bourg
Intercommunalité
Théus fait partie:
- de 1995 à 2017, de la communauté de communes du Pays de Serre-Ponçon ;
- À partir du , de la communauté de communes Serre-Ponçon Val d'Avance[15].
Population et société
DĂ©mographie
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[16]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2005[17].
En 2020, la commune comptait 221 habitants[Note 3], en augmentation de 8,33 % par rapport Ă 2014 (Hautes-Alpes : +0,52 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Le château fort (en ruine), dominant le village. La base du rempart, préservée, entoure le cimetière communal.
- L'Ă©glise paroissiale Saint-Nicolas, au village.
- Le mont Colombis : sommet (altitude 1734 mètres), vue panoramique, tables d'orientation, aire d'envol de parapente, relais hertzien, radar météo, chapelle Saint-Jean.
- La chapelle Saint-Pierre, entre le village et le sommet du mont Colombis.
- La « salle de bal des demoiselles coiffées », site géologique classé[20], dans le haut vallon de Valauria (vallée juste au-dessus de Théus).
- Le cimetière, dans l'enceinte de l'ancien château.
- L'Ă©glise, contreforts face Ă la pente.
- La croix de Théus au sommet du mont Colombis.
- La chapelle Saint-Pierre.
- « Salle de bal des demoiselles coiffées ».
Personnalités liées à la commune
- Achille Victor Fortuné de Vaufreland-Piscatory, vicomte de Vaufreland (1764-1832), général d'Empire, possédait une maison dans le village, au quartier de l'église. Sa femme, Éléonore Élisabeth Pauline De Cressy (1778-1861), passe pour avoir servi de modèle à Jean Giono pour Pauline de Théus, l'héroïne de son roman Le Hussard sur le toit.
HĂ©raldique
Blason | Parti : au 1er d'azur à la fasce d'argent accompagnée en chef d'un croissant du même et en pointe de trois losanges cousus de gueules, au 2e aussi de gueules au serpent ondoyant et tortillé d'argent, posé en pal et couronné d'or de cinq rais[21] |
|
---|---|---|
Détails | * Il y a là non-respect de la règle de contrariété des couleurs : ces armes sont fautives. Le statut officiel du blason reste à déterminer. |
Dans la fiction
- Dans le roman Le Hussard sur le toit de Jean Giono, publié en 1951, une jeune noble, Pauline de Théus, voyage pour rejoindre le château de Théus où vit son mari ; le bâtiment et ses abords sont décrits à la fin du roman[22].
Voir aussi
Bibliographie
- Les Demoiselles coiffées de Théus
- « Théus » in Joseph Roman, Tableau historique du département des Hautes-Alpes, 1887, p. 50-51
- « Périmètre de Théus, Hautes-Alpes » in Ministère de l'agriculture et du commerce, Administration des Forêts, Reboisement et gazonnement des montagnes, 1878, p. 67-71
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
- Théus sur le site de l'Insee
- Théus sur le site de l'Office de tourisme Blanche - Serre-Ponçon
Notes et références
Notes
- Selon le zonage publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
Références
- Curieusement, ce torrent, pourtant important aux plans hydraulique et géologique, n'est pas répertorié par le SANDRE
- « Zonage rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Commune urbaine-définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
- « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
- « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
- Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
- « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
- IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.
- Paul-Louis Rousset, Les Alpes & leurs noms de lieux: 6000 ans d'histoire? ch. « Les appellations d'origine pré-européenne », 1988, p. 356.
- Joseph Roman, « Théus », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.50-51.
- Joseph Roman, « Remollon », dans Tableau historique du département des Hautes-Alpes, , p.49-50.
- Charles Charronnet, Les guerres de religion et la société protestante dans les Hautes-Alpes, 1560-1789, 1881, p. 477-480
- « Résultats des élections municipales 2020 - Maire sortant », sur le site du Télégramme de Brest (consulté le )
- « Répertoire national des élus (RNE) - version du 24 juillet 2020 », sur le portail des données publiques de l'État (consulté le )
- Direction des libertés publiques et des collectivités locales, « Création de la communauté de communes Serre-ponçon Val d'Avance par fusion des communautés de communes du Pays de Serre-ponçon et de la Vallée de l'Avance » [PDF], Recueil des actes administratifs no 05-2016-014, Préfecture des Hautes-Alpes, (consulté le ).
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- voir liste des sites classés du département des Hautes-Alpes sur le site de la DREAL PACA, et [PDF] Texte de l'arrêté de classement (juin 1939), consultés le 24 septembre 2013.
- Jean-Charles d'Amat, Armorial des communes des Hautes-Alpes, Société d'étude des Hautes-Alpes, , 46 p.
- Jacques Mény, « Giono-des-Châteaux », Lettre d'information Patrimoine en PACA, n°28, 28 septembre 2015