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Saillon

Saillon est une commune suisse du canton du Valais située dans le district de Martigny.

Saillon
Saillon
Saillon vu du ciel.
Blason de Saillon
Armoiries
Administration
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Canton Drapeau du canton du Valais Valais
District Martigny
Communes limitrophes Fully, Leytron, Riddes, Saxon
Président Charles-Henri Thurre (PDC)
NPA 1913
No OFS 6140
DĂ©mographie
Gentilé Saillonin
Population
permanente
2 818 hab. (31 dĂ©cembre 2020)
DensitĂ© 205 hab./km2
Langue Français
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 10′ 00″ nord, 7° 11′ 00″ est
Altitude 510 m
Superficie 13,74 km2
Localisation
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Saillon
Liens
Site web www.saillon.ch
Sources
Référence population suisse[1]
Référence superficie suisse[2]

    GĂ©ographie

    La commune est situĂ©e sur la rive droite du RhĂ´ne, avec l'enclave d'Euloi[3], Ă  12 km au nord-est de Martigny[4]. Le territoire de Saillon s'Ă©tend sur 13,74 km2[2]. Lors du relevĂ© de 2013-2018, les surfaces d'habitations et d'infrastructures reprĂ©sentaient 10,6 % de sa superficie, les surfaces agricoles 37,6 %, les surfaces boisĂ©es 20,5 % et les surfaces improductives 30,7 %[5].

    Toponymie

    Le nom de la commune dérive probablement du nom latin d'une personne tel que Salius ou Sallius et signifierait propriété ou domaine de Salius. L'ellipse du premier substantif est usuelle dans les toponymes romains de Suisse romande[6].

    La plus ancienne occurrence Ă©crite du toponyme, sous la forme de Psallionis, date de 1052[6].

    L'ancien nom allemand de la commune est Schellon[3].

    Population

    Gentilé et surnom

    Les habitants de la commune se nomment les Saillonins (Saillonindzes[7] ou Saillonintzes[8] au féminin) ou Saillonains[9].

    Ils sont surnommés les Bayardins, soit ceux qui habitent près de la tour Bayard, et les Tape-Gouilles[7].

    DĂ©mographie

    Saillon compte 2 818 habitants au 31 dĂ©cembre 2020 pour une densitĂ© de population de 205 hab/km2[1]. Sur la pĂ©riode 2010-2019, sa population a augmentĂ© de 25,8 % (canton : 10,5 % ; Suisse : 9,4 %)[2].

    Évolution de la population de Saillon entre 1850 et 2020[10] - [1]

    Sociétés locales

    Parmi la vingtaine de sociétés que compte Saillon, on peut mentionner la Bayardine, une société qui a pour but de faire découvrir la culture médiévale. Elle compte plus de cent membres : musiciens et danseurs, chanteurs et comédiens, archers et artistes du feu, acrobates et fauconnier, forgerons et cuisinières, bohémiennes et mendiantes. Elle organise des camps médiévaux, des spectacles de rue, des animations et, tous les quatre ans, les Médiévales de Saillon.

    Économie, industrie

    La carrière de marbre

    Saillon fournit du marbre dès 1832, mais, initialement, seuls le marbre blanc nacré et le turquin (gris-bleu à stries blanches) étaient exploités. La carrière se trouve en hauteur, à une altitude de mille mètres. C'est la découverte, en 1873, du fameux marbre rubané ou cipolin (de l'italien "cipolla", veiné comme un oignon) qui lancera l'exploitation industrielle. Ce marbre en effet était utilisé dans l’Antiquité, mais sa carrière avait été perdue. La redécouverte d’une veine à Saillon a donc fait sensation. Vingt-cinq sociétés valaisannes, suisses et européennes, se succéderont jusqu'en 1930 pour l’exploitation et la commercialisation de ce marbre blanc à veines vertes et violettes,, souvent rubanées qui fait la gloire de cette carrière à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle. L’architecte Charles Garnier a voulu être le premier à le mettre en œuvre en 1874 à l’Opéra de Paris. Un funiculaire à voie étroite est construit en 1880 pour descendre les blocs jusqu'à une marbrerie sise au pied de la montagne, au hameau de la Sarvaz[11].

    Le cipolin de Sillon, qui passait pour le plus beau marbre, mais aussi le plus cher, a été exporté partout en Europe et aux États-Unis. On le trouve non seulement à l'Opéra Garnier à Paris, à la Basilique Notre-Dame de Fourvière à Lyon, à la Cathédrale catholique de Westminster, au British Museum à l'Université d'Oxford, et même au manoir en: The Breakers construit pour Cornelius Vanderbilt II à Newport aux États-Unis. Des colonnes monolithes sont toujours visibles à Paris dans les églises de Saint-François-Xavier et de Notre-Dame de la Consolation ainsi qu'à Basilique d'Ars, à l'entrée de la Basilique du Sacré-Cœur de Bourg-en-Bresse, à la cathédrale de Gap, et dans de nombreux lieux d'Angleterre[12].

    Vers 1930, pendant la crise mondiale, alors qu'elle est exploitée par une multinationale belge, l'extraction cesse et l'usine de sciage se ferme. Les nombreux blocs déjà descendus en plaine seront vendus jusqu'en 1950[12].

    Tout au début des années 60, une entreprise de la région, Lathion S.A., a relancé l'exploitation du site. Un téléphérique a été construit pour descendre les marbres destinés au broyage et ensuite à la réalisation de carreaux reconstitué dans une usine aménagée à Evionnaz. Son activité se poursuivra jusqu'en 1975[12].

    Tourisme

    Le village est désigné plus beau village de Suisse en 2013 par les lecteurs de L'Illustré[13] et fait partie depuis 2017 de l'association Les plus beaux villages de Suisse[14].

    Les bains de Saillon

    Depuis l'époque romaine, les eaux thermales de la Salentse ont été réputées pour leurs vertus curatives et les curistes peuvent en profiter aux Bains de Saillon, un vaste complexe thermal qui existe dans sa forme actuelle depuis 2016.

    La Salentse et ses gorges

    Au cours des siècles, la Salentse a créé de magnifiques gorges. La source des bains y coule. Un sentier a été aménagé pour permettre aux visiteurs d'admirer les chutes d'eau de manière plus sécurisée.

    Musée de la fausse monnaie

    Le Musée de la fausse monnaie - maison Farinet comprend trois sections :

    • la monnaie authentique prĂ©sente la dernière Ă©dition des billets de banque suisses, avec toutes leurs caractĂ©ristiques, spĂ©cialement celles conçues pour Ă©viter le faux-monnayage ;
    • la fausse monnaie prĂ©sente des pièces fausses anciennes, des moules et des pièces de monnaie actuelle contrefaites plus ou moins habilement. Parmi les faux billets prĂ©sentĂ©s figurent de nombreux faux dollars et les fausses livres sterling fabriquĂ©es par les Allemands durant la Seconde Guerre mondiale dans le but de dĂ©stabiliser l'Ă©conomie britannique. Une bonne place est rĂ©servĂ©e Ă  la fausse monnaie suisse et aux faux euros.

    Joseph-Samuel Farinet était un faux monnayeur local qui frappait uniquement des pièces de vingt centimes suisses datées de 1850 qu'il distribuait largement à la population locale en échange de nourriture et de protection. Poursuivi par la police, il meurt en 1880 dans les gorges où il avait cherché refuge. Dans la salle du musée qui lui est dédiée, on peut comparer l'homme tel qu’il fut et ce que la légende populaire en fit.

    Gorges de la Salentse

    La Salentse a creusé, au fil des siècles, une magnifique gorge. De plus, une source d'eau chaude y coule. Un chemin y a été aménagé récemment et permet la visite de ce lieu en toute sécurité. On peut notamment y admirer la Tête de Géant, sujet d'un tableau de Gustave Courbet.

    Vigne Ă  Farinet

    Les 3 ceps de la vigne Ă  Farinet produisent quelques dĂ©cilitres de moĂ»t qu'on mĂ©lange Ă  une bonne cuvĂ©e offerte par l'un ou l'autre propriĂ©taire-encaveur afin de produire mille bouteilles numĂ©rotĂ©es vendues au profit d'une Ĺ“uvre en faveur de l'enfance dĂ©shĂ©ritĂ©e. Chaque annĂ©e, des personnalitĂ©s des sports, des arts et de la politique viennent la travailler : on y a vu ZinĂ©dine Zidane, David Douillet, Caroline de Monaco, Roger Moore, LĂ©o FerrĂ©, Tino Rossi, Michael Schumacher, Hans Erni, Jane Birkin, Gilbert BĂ©caud, Claudia Cardinale, Mgr Gaillot, SĹ“ur Emmanuelle, Danielle Mitterrand, Barbara Hendricks et tant d’autres, la liste compte plus de 150 noms. Le premier propriĂ©taire de la vigne fut l'acteur Jean-Louis Barrault. Elle appartint ensuite Ă  l'AbbĂ© Pierre qui la lĂ©gua au DalaĂŻ Lama, l'actuel propriĂ©taire.

    Le Sentier des vitraux

    L'itinĂ©raire pĂ©destre qui va de la place Farinet Ă  la vigne est parsemĂ© de 21 vitraux, Ĺ“uvres de Robert HĂ©ritier pour le graphisme et de ThĂ©o Imboden pour le travail du verre.

    La passerelle suspendue

    AccrochĂ©e Ă  près de 140 m au-dessus des gorges de la Salentse oĂą mourut Farinet, la passerelle suspendue se trouve sur l'itinĂ©raire qui relie les Bains de Saillon aux Bains d'Ovronnaz. Ă€ la paroi rocheuse proche, Hans Erni a accrochĂ© une blanche colombe de mĂ©tal de plus de 30 m2, avec, dans son bec, une grappe de raisin en guise d’olivier.

    Grotte du Poteu

    On y a explorĂ© plus de 12 km de galeries, mais elle est rĂ©servĂ©e Ă  des spĂ©lĂ©ologues avertis. C’est la partie souterraine d’une rivière, la Sarvaz, dont la rĂ©surgence est spectaculaire en pĂ©riode de hautes eaux. Une revitalisation du cours d’eau est mise en Ĺ“uvre.

    Jumelage

    Culture et patrimoine

    La chapelle Saint-Laurent

    La chapelle, située à l'extérieur du village de Saillon en direction de Leytron, a été l'église paroissiale à partir du XIe siècle et jusqu'à la construction de l'église actuelle dans le bourg au XVIIIe siècle.

    Le bourg médiéval

    Parmi les bourgs médiévaux de Suisse, c'est l'un des mieux conservés, avec ses rues pavées et tortueuses, ses ruelles escarpées, ses passages et ses escaliers voûtés, ses placettes ombragées et son enceinte du XIIIe siècle percées de portes ouvrant vers les quatre points cardinaux. Des recherches ont permis de déterminer l'emplacement de deux hospices Saint-Jacques (l'un pour les voyageurs, l'autre pour les malades) et des bâtiments de petits seigneurs locaux. Près de l'église, de style baroque campagnard, un jardin médiéval a été créé.

    La Tour Bayart

    La Tour Bayart depuis la place des Chavannes.
    Photo aérienne (1955).

    Dominant le bourg fortifié, la Tour Bayart doit son nom à Dame Bayart, propriétaire du terrain où elle fut érigée en 1261-1262 par Jean Mésot, maître d’œuvre de Pierre II de Savoie et Franciscus cementarius (Francis le Maçon). Le sommet de l'édifice était autrefois recouvert d'un toit en bois, qui a été détruit. C'est un donjon, qui, exceptionnellement, n'est pas construit à l'abri des murs du château qui se trouve sur la colline voisine, trop petite pour qu'il y ait la place suffisante pour un donjon et des corps de logis. Du château, il ne reste que quelques murs en ruine. Par contre, une ligne de défense à l'ouest de la tour Bayart présente trois demi-tours en bon état et le rempart qui les relie a été restauré. Un escalier en fer permet d'atteindre l'étage de la porte et de là, par l'escalier aménagé dans l'épaisseur du mur, on atteint le sommet d’où la vue est unique, balayant un panorama allant de Martigny à Sion.

    L'Ă©glise Sainte-Catherine

    L'église a été construite en 1740 (agrandie en 1925 ; et restaurée en 1945 et en 1996). Elle est dédiée à sainte Catherine et à saint Laurent. La construction, posée sur le rocher de la Porte du Scex, domine le village. Il s'agit d'un bâtiment de style baroque campagnard. Le clocher à pyramide de pierres est très traditionnel dans la région. Elle est ornée d'une fresque de Paul Monnier représentant le martyre de saint Laurent.

    Les fêtes médiévales de Saillon

    Elles sont organisĂ©es par la sociĂ©tĂ© de la Bayardine. CĂ©lĂ©brĂ©es tous les quatre ans, les fĂŞtes mĂ©diĂ©vales sont une occasion de « vivre » comme au Moyen Ă‚ge. Un cortège de plus de 1 000 figurants en habits d'Ă©poque, des animations dans les rues et sur les places, des repas Ă  la mode d'antan, des concerts, des spectacles contribuent Ă  crĂ©er une atmosphère particulière. La prochaine Ă©dition des FĂŞtes mĂ©diĂ©vales de Saillon (qui sera la neuvième) aura lieu en . Le moment fort de la manifestation sera sans aucun doute le cortège du dimanche matin, avec plus de 1 000 figurants en costume.

    Les journées de la peinture

    Elles se déroulent chaque année, lors d'une fin de semaine du début juillet. L'animation créée par la trentaine de peintres qui posent leurs chevalets dans les rues du pittoresque bourg est complétée par une exposition thématique à la Salle Stella Helvetica. Le public déambule gratuitement dans cet espace clos à toute circulation.

    Les manifestations sportives

    • Course pĂ©destre des deux bains.
    • Course traditionnelle de la Sainte Catherine (fĂŞte patronale).

    Personnalités

    • Maurice Barman (1808-1878) : PrĂ©sident, c’est-Ă -dire maire, de Saillon, Maurice Barman est un homme politique valaisan qui fut Conseiller d'État du Valais (1839-1843, 1847-1853) et Conseiller national (1848-1857). Figure majeure des tendances libĂ©rales en Valais, il est exilĂ© après la guerre civile de 1844. De retour après la guerre du Sonderbund, il devient la personnalitĂ© centrale du rĂ©gime radical (1848-1857). Saillon lui doit la construction d'un bisse vertigineux pour amener l'eau dans les cultures.
    • Gustave Courbet (1819-1877) : NĂ© Ă  Ornans, Gustave Courbet sĂ©journa Ă  Saillon oĂą il rĂ©alisa, dans les gorges de la rivière Salentse, une toile Ă©tonnante : il peignit la disposition naturelle des roches et de la vĂ©gĂ©tation formant une « TĂŞte de GĂ©ant Â».

    HĂ©raldique

    Blason Blasonnement :
    « D'argent à la tour crénelée de sable, maçonnée du champ[15]. »

    Les armoiries de Saillon proviennent d'une ancienne bannière, dont un banneret est attesté en 1517[16].

    Références

    1. « Population résidente permanente et non permanente selon les niveaux géographiques institutionnels, le sexe, l'état civil et le lieu de naissance, en 2020 », sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    2. « Portraits régionaux 2021: chiffres-clés de toutes les communes » Accès libre [xls], sur Office fédéral de la statistique (consulté le ).
    3. Benjamin Roduit, « Saillon » dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne, version du .
    4. Charles Knapp (dir.), Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 4 : Quader - Sovrana, Neuchâtel, Victor Attinger, 1902-1910, p. 263 [détail des éditions] [lire en ligne (page consultée le 22.11.2022)]
    5. Office fédéral de la statistique, « Statistique de la superficie standard - Communes selon 4 domaines principaux » Accès libre [xls], sur www.bfs.admin.ch, (consulté le ).
    6. « Saillon - commune », sur toponymes.ch (consulté le )
    7. Paul Fehlmann, Ethniques, surnoms et sobriquets des villes et villages en Suisse romande, Haute-Savoie et alentour, dans la vallée d'Aoste et au Tessin, Genève, Jullien, , 274 p. (ISBN 2-88412-000-9), p. 116
    8. « L'oreille en coin », Le Nouvelliste,‎ , p. 30 (lire en ligne)
    9. Charles Knapp (dir.), Dictionnaire géographique de la Suisse, vol. 6 : Toffen - Zybachsplatte, Neuchâtel, Victor Attinger, 1902-1910, p. 191 [détail des éditions] [lire en ligne (page consultée le 17.11.2022)]
    10. « Évolution de la population des communes 1850-2000 » Accès libre, sur Office fédéral de la statistique, (consulté le ).
    11. Henri Thurre, Du marbre au cœur des Alpes : histoire de la carrière de Saillon, Fribourg : Éditions Faim de siècle, 2014, 79 p.
    12. Saillon, site communal
    13. Fabrice Germanier, « 309 habitants, 1476 mètres d'altitude : c'est Simplon Dorf. », sur www.rhonefm.ch, (consulté le )
    14. (de) « Trogen zählt zu den schönsten Dörfern der Welt », sur St.Galler Tagblatt, (consulté le )
    15. « Saillon », sur www.aveg.ch (consulté le ).
    16. Armorial valaisan, Zurich, Orell Fuessli, , 304 p. (présentation en ligne, lire en ligne), p. 223.

    Voir aussi

    Fonds d'archives

    • Fonds : Saillon, Commune / Bourgeoisie (1271-20e siècle) [18,09 mètres]. Cote : CH AEV, AC Saillon. Sion : Archives de l'État du Valais (prĂ©sentation en ligne).

    Liens externes

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