Velociraptor
VĂ©lociraptor
RĂšgne | Animalia |
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Embranchement | Chordata |
Classe | Sauropsida |
Super-ordre | Dinosauria |
Ordre | Saurischia |
Sous-ordre | Theropoda |
Famille | â Dromaeosauridae |
Sous-famille | â Velociraptorinae |
EspÚces de rang inférieur
Velociraptor (littéralement « voleur rapide »), souvent francisé sous le terme vélociraptor ou « raptor », est un genre éteint de petits dinosaures théropodes appartenant à la famille des droméosauridés, ayant vécu durant le Crétacé supérieur dans ce qui est aujourd'hui l'Asie, il y a entre 75 et 71 millions d'années. Deux espÚces sont actuellement connues, bien que d'autres aient été attribuées par le passé. L'espÚce type, V. mongoliensis, est connue à partir des fossiles découverts dans la formation de Djadokhta en Mongolie. Une deuxiÚme espÚce, V. osmolskae, a été décrite en 2008 grùce à des fragments crùniens découverts dans la formation de Bayan Mandahu en Chine.
Mesurant environ 1,5 à 2 m de long pour une masse corporelle comprise entre 15 et 18 kg, Velociraptor est plus petit que d'autres droméosauridés tels que Deinonychus ou Achillobator. Il partage néanmoins bon nombre de caractéristiques anatomiques avec ceux-ci. C'était un carnivore bipÚde à plumes doté d'une longue queue et d'une grande griffe en forme de faucille sur chaque patte arriÚre, qui aurait été utilisée pour attaquer et retenir les proies. Velociraptor se distingue des autres droméosauridés par son crùne long et bas, au museau retroussé.
Velociraptor est l'un des dinosaures les plus connus du grand public en raison de son rÎle de premier plan dans les films de la saga Jurassic Park. Cependant, Velociraptor est à peu prÚs haut comme une dinde, considérablement plus petit que les reptiles d'environ 2 m de haut et de 90 kg vus dans les romans et les films (qui sont basés sur des membres du genre apparenté Deinonychus). Aujourd'hui, de tous les droméosauridés, Velociraptor est bien connu des paléontologues, plus d'une douzaine de squelettes fossiles ayant été décrits. Un fossile particuliÚrement célÚbre conserve d'ailleurs un Velociraptor figé dans un combat avec un Protoceratops.
Historique des découvertes
PremiĂšres descriptions
Le , au cours d'une expĂ©dition menĂ©e aux Flaming Cliffs, situĂ©s dans la formation de Djadokhta dans le dĂ©sert de Gobi, en Mongolie, pour le compte du musĂ©e amĂ©ricain d'histoire naturelle, Peter Kaisen dĂ©couvre le premier fossile de Velociraptor connu des chercheurs. Il s'agit d'un crĂąne Ă©crasĂ© mais complet, associĂ© Ă l'une des griffes du deuxiĂšme orteil, cataloguĂ© AMNH 6515. En 1924, le prĂ©sident du musĂ©e, Henry Fairfield Osborn, dĂ©signe le crĂąne et la griffe, qu'il suppose provenir de la main, comme le spĂ©cimen holotype de son nouveau genre, qu'il nomme Velociraptor. Le nom gĂ©nĂ©rique est dĂ©rivĂ© des mots latins velox, « rapide », et raptor, « voleur » ou « pilleur », et fait rĂ©fĂ©rence au cĂŽtĂ© coureur et au rĂ©gime carnivore de l'animal. Osborn nomme l'espĂšce type V. mongoliensis en rĂ©fĂ©rence au pays d'origine de la dĂ©couverte[1]. Plus tĂŽt cette annĂ©e-lĂ , Osborn a dĂ©jĂ mentionnĂ© de maniĂšre informelle l'animal dans un article de presse populaire, sous le nom « Ovoraptor djadochtari » (distinct de Oviraptor du mĂȘme nom)[2], pour finalement le changer en V. mongoliensis lors de sa description formelle[1].
Alors que les Ă©quipes nord-amĂ©ricaines ont Ă©tĂ© exclues de la Mongolie communiste pendant la guerre froide, des expĂ©ditions de scientifiques soviĂ©tiques et polonais, en collaboration avec des collĂšgues mongols, ont rĂ©cupĂ©rĂ© plusieurs autres spĂ©cimens de Velociraptor. Le plus cĂ©lĂšbre est Fighting Dinosaurs (cataloguĂ© MPC-D 100/25, anciennement IGM, GIN ou GI SPS), dĂ©couvert par une Ă©quipe polono-mongole en 1971. Le fossile prĂ©serve un Velociraptor en plein combat contre un Protoceratops[3] - [4] - [5]. Il est considĂ©rĂ© comme un trĂ©sor national de la Mongolie et, en 2000, il a Ă©tĂ© prĂȘtĂ© au musĂ©e amĂ©ricain d'histoire naturelle de New York pour une exposition temporaire[6].
Entre 1988 et 1990, une Ă©quipe sino-canadienne dĂ©couvre des restes de Velociraptor dans le nord de la Chine[7]. Des scientifiques amĂ©ricains sont retournĂ©s en Mongolie en 1990 Ă lâoccasion dâune expĂ©dition mongolo-amĂ©ricaine conjointe dans le dĂ©sert de Gobi, dirigĂ©e par le musĂ©e amĂ©ricain d'histoire naturelle et par l'acadĂ©mie des sciences de Mongolie, ce qui a permis de dĂ©couvrir plusieurs squelettes bien conservĂ©s[8] - [9]. Un de ces spĂ©cimens, MPC-D 100/980, a Ă©tĂ© surnommĂ© « Ichabodcraniosaurus » par l'Ă©quipe de Mark Norell parce quâun spĂ©cimen assez complet avait Ă©tĂ© trouvĂ© sans son crĂąne, une allusion au personnage d'Ichabod Crane, hĂ©ros de la nouvelle La LĂ©gende de Sleepy Hollow de Washington Irving[10]. Alors que Norell et Makovicky le considĂ©raient provisoirement comme un spĂ©cimen de V. mongoliensis[8], il a finalement Ă©tĂ© dĂ©crit en 2021 comme Ă©tant une nouvelle espĂšce se nommant Shri devi[11].
EspĂšces additionnelles
Un os maxillaire et lacrymal, découvert dans la formation de Bayan Mandahu en 1999 par les expéditions sino-belges, s'est avéré appartenir à Velociraptor, mais pas à l'espÚce type V. mongoliensis. Pascal Godefroit et ses collÚgues nomment en 2008 le propriétaire de cet os V. osmolskae, en hommage à la paléontologue polonaise Halszka Osmólska[12]. Cependant, l'étude de 2013 a noté que si « la forme allongée du maxillaire de V. osmolskae est similaire à celle de V. mongoliensis », l'analyse phylogénétique révÚle qu'il est plus proche de Linheraptor, ce qui fait de ce dernier un genre paraphylétique. Ainsi, V. osmolskae pourrait ne pas appartenir au genre Velociraptor et nécessite une réévaluation[13].
Les paléontologues Mark A. Norell et Peter J. Makovicky décrivent en 1997 de nouveaux spécimens remarquablement préservés de V. mongoliensis, à savoir MPC-D 100/985, collecté dans la localité de Tugrik Shireh, et MPC-D 100/986, collecté dans la localité de Chimney Buttes, tous deux découverts en 1993. L'équipe mentionne briÚvement un autre spécimen, MPC-D 100/982, qui au moment de cette publication restait non décrit[9]. En 1999, Norell et Makovicky fournissent plus d'informations sur l'anatomie de Velociraptor avec des spécimens supplémentaires. Parmi ceux-ci, MPC-D 100/982 est partiellement décrit et compris, et référencé à V. mongoliensis, principalement sur la base de similitudes crùniennes avec le crùne holotype, bien qu'ils déclarent que des différences seraient présentes entre la région pelvienne de ce spécimen et sur d'autres spécimens de Velociraptor. Ce spécimen relativement bien conservé comprenant le crùne, a été découvert et collecté en 1995 dans la localité de Bayn Dzak (plus précisément dans la sous-localité « Volcano »)[8]. Martin Kundråt, dans un résumé de 2004, compare le neurocrùne de MPC-D 100/982 à un autre spécimen de Velociraptor, MPC-D 100/976. Il en conclu que la morphologie globale du premier est plus dérivée que le second, suggérant qu'ils pourraient représenter des taxons distincts[14].
Dans une thĂšse de maĂźtrise publiĂ©e en 2020, Mark J. Powers dĂ©crit en dĂ©tail MPC-D 100/982, dont il en conclu qu'il reprĂ©senterait une nouvelle et troisiĂšme espĂšce de Velociraptor. Cette espĂšce, qu'il nomme V. vadarostrum, diffĂšre principalement des autres espĂšces de Velociraptor par sa morphologie du maxillaire peu profonde[15]. Powers et ses collĂšgues utilise Ă©galement en 2020 des analyses morphomĂ©triques pour comparer plusieurs maxillaires de dromĂ©osauridĂ©s et constatent que le maxillaire de MPC-D 100/982 diffĂšre fortement des spĂ©cimens rĂ©fĂ©rĂ©s Ă Velociraptor. Ils indiquent que ce spĂ©cimen, sur la base de ces rĂ©sultats, reprĂ©sente une espĂšce diffĂ©rente[16]. En 2021, Powers et son Ă©quipe utilisent l'analyse en composantes principales pour sĂ©parer les maxillaires des dromĂ©osauridĂ©s, dĂ©couvrant notamment que MPC-D 100/982 se situe en dehors de la variabilitĂ© intraspĂ©cifique de V. mongoliensis, plaidant en faveur dâune espĂšce distincte. Ils considĂšrent que V. mongoliensis et cette nouvelle espĂšce seraient Ă©cologiquement sĂ©parĂ©s en fonction de l'anatomie de leur crĂąne[17]. L'Ă©quipe, dans un autre article publiĂ© la mĂȘme annĂ©e, renforcent de nouveau la sĂ©paration au niveau des espĂšces, notant que des diffĂ©rences supplĂ©mentaires peuvent ĂȘtre trouvĂ©es dans les membres postĂ©rieurs[18].
Description
Aspect général
Velociraptor est un droméosauridé de taille petite à moyenne, les adultes mesurant entre 1,5 et 2,07 m de long pour environ 50 cm de haut au niveau des hanches[19] - [20], le tout pour un poids estimé entre 15 et 18,3 kg[21].
Des boutons de piquant proĂ©minents, servant de fixation des plumes « d'aile » et indicateur direct d'un revĂȘtement de plumes, ont Ă©tĂ© signalĂ©s sur l'ulna d'un seul spĂ©cimen de Velociraptor (IGM 100/981), qui reprĂ©sente un animal d'environ 1,5 m de long et de 15 kg en poids. L'espacement des six boutons conservĂ©s suggĂšre que 8 boutons supplĂ©mentaires peuvent avoir Ă©tĂ© prĂ©sents, donnant un total de 14 boutons de plume qui ont dĂ©veloppĂ© de grandes pennes[22]. Cependant, le numĂ©ro de spĂ©cimen a Ă©tĂ© corrigĂ© en IGM 100/3503 et son renvoi Ă Velociraptor peut nĂ©cessiter une rĂ©Ă©valuation, en attendant une Ă©tude plus approfondie[23]. NĂ©anmoins, il existe de solides preuves phylogĂ©nĂ©tiques d'autres parents de dromĂ©osauridĂ©s qui indiquent la prĂ©sence de plumes chez Velociraptor, y compris des dromĂ©osauridĂ©s tels que Microraptor ou Zhenyuanlong[24] - [25].
CrĂąne
Le crĂąne de Velociraptor est plutĂŽt allongĂ© et atteint 23 cm de long. Il est uniquement courbĂ© vers le haut dans la rĂ©gion du museau, concave sur la surface supĂ©rieure et convexe sur la surface infĂ©rieure. Le museau, qui occupe environ 60 % de toute la longueur du crĂąne, est particuliĂšrement Ă©troit et principalement formĂ© par les os nasaux, prĂ©maxillaires et maxillaires. Le prĂ©maxillaire est l'os le plus antĂ©rieur du crĂąne, et il est plus long que haut. Alors que son extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure rejoint le nasal, le corps principal du prĂ©maxillaire touche le maxillaire. Le maxillaire est de forme presque triangulaire et est le plus grand Ă©lĂ©ment du museau. Sur son centre, ou corps principal, il y a une dĂ©pression dĂ©veloppant un petit trou de forme ovale Ă circulaire, appelĂ© fenĂȘtre maxillaire. En face de cette fenĂȘtre se trouvent deux petites ouvertures, appelĂ©es fenĂȘtres promaxillaires. Le bord postĂ©rieur du maxillaire forme principalement la fenĂȘtre antĂ©orbitaire, l'un des nombreux grands trous du crĂąne. Le prĂ©maxillaire et le maxillaire ont plusieurs alvĂ©oles dentaires sur leurs surfaces infĂ©rieures. Au-dessus du maxillaire et en contact avec le prĂ©maxillaire, il y a l'os nasal. C'est un os Ă©troit et allongĂ© contribuant Ă la surface supĂ©rieure du museau. Ensemble, les os prĂ©maxillaires et nasaux donnent forme Ă l'ouverture de la narine, qui est relativement grande et circulaire. L'extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure de l'os nasal est rejointe par les os frontal et lacrymal[26] - [27].
La rĂ©gion postĂ©rieure ou antĂ©rieure du crĂąne est constituĂ©e des os frontaux, lacrymaux, postorbitaires, jugal, pariĂ©tal, brĂ©chet et du quadratojugal. Le frontal est un Ă©lĂ©ment de grande taille, ayant une forme vaguement rectangulaire vu d'en haut. Ă son extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure, cet os est en contact avec le pariĂ©tal, et ces Ă©lĂ©ments constituent les corps principaux du toit crĂąnien. Le lacrymal est un os en forme de « T » et son corps principal est mince et dĂ©licat. Son extrĂ©mitĂ© infĂ©rieure rencontre le jugal (souvent appelĂ© pommette), qui est un grand Ă©lĂ©ment de forme sous-triangulaire. Sa bordure infĂ©rieure est notamment droite et horizontale. Le postorbitaire est situĂ© juste au-dessus du jugal, un os trapu et fortement en forme de « T ». Dans son ensemble, l'orbite oculaire, formĂ©e par le lacrymal, le jugal, le frontal et le postorbital, est grande et de forme presque circulaire, Ă©tant plus longue que haute. Vu d'en haut, une paire de grands trous nettement arrondis sont prĂ©sents prĂšs de l'arriĂšre du crĂąne (les fenĂȘtres temporales), dont les principaux composants sont le postorbitaires et le squamosals. DerriĂšre le jugal, un os en forme de « T » inversĂ© (Ă©galement observĂ© chez d'autres dromĂ©osauridĂ©s), connu sous le nom de quadratojugal, s'est dĂ©veloppĂ©. Alors que l'extrĂ©mitĂ© supĂ©rieure du quadratojugal rejoint le squamosal (un Ă©lĂ©ment de forme irrĂ©guliĂšre), sa face interne rencontre le quadratojugal. Ce dernier est d'une grande importance pour l'articulation avec la mĂąchoire infĂ©rieure. L'os le plus postĂ©rieur est l'os occipital et se projette sur le condyle occipital, une protubĂ©rance arrondie et bulbeuse qui rencontre la premiĂšre vertĂšbre du cou[26] - [27].
La mĂąchoire infĂ©rieure de Velociraptor comprend principalement les os dentaires, splĂ©niaux, angulaires, surangulaires et articulaire. Le dentaire, l'os principal de la mandibule, est un Ă©lĂ©ment trĂšs long, faiblement incurvĂ© et Ă©troit qui dĂ©veloppe plusieurs alvĂ©oles sur sa surface supĂ©rieure. Ă son extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure, il rencontre le surangulaire. Il a un petit trou prĂšs de son extrĂ©mitĂ© postĂ©rieure, appelĂ© foramen surangulaire. Les deux os sont les plus gros Ă©lĂ©ments de la mĂąchoire infĂ©rieure de Velociraptor, contribuant Ă pratiquement toute sa longueur. Au-dessous d'eux se trouvent les plus petits os splĂ©niaux et anguleux, Ă©troitement articulĂ©s les uns aux autres. L'articulaire, l'os le plus en arriĂšre de la mĂąchoire infĂ©rieure, situĂ©e sur la face interne du surangulaire, est un petit Ă©lĂ©ment qui rejoint le quadratojugal du crĂąne, permettant ainsi l'articulation avec la mĂąchoire infĂ©rieure. Un trou allongĂ©, presque de forme ovale, s'y dĂ©veloppe au centre de la mĂąchoire infĂ©rieure (fenĂȘtre mandibulaire), qui est produit par l'articulation des os dentaires, surangulaires et angulaires[26] - [27].
Les dents de Velociraptor sont assez similaires les uns des autres et ont plusieurs denticules, chacune plus fortement dentelée sur le bord arriÚre que sur le devant. Le prémaxillaire a quatre alvéoles (ce qui signifie que quatre dents ont été développées) et le maxillaire en a onze. Au dentaire, entre 14 et 15 alvéoles sont présents. Toutes les dents présentes au prémaxillaire sont mal courbées et les deux premiÚres dents sont les plus longues, la seconde ayant une grande taille caractéristique. Les dents du maxillaires sont plus fines, recourbées et, plus particuliÚrement, l'extrémité inférieure est fortement plus crénelée que la supérieure[26] - [27].
Squelette postcrĂąnien
Le bras de Velociraptor est formĂ© par l'humĂ©rus, le radius, le cubitus et le manus. Velociraptor, comme les autres dromĂ©osauridĂ©s, possĂšde une grand main Ă trois doigts allongĂ©s, qui se terminent par des unguals fortement incurvĂ©s (os de griffes) qui sont similaires en construction et en flexibilitĂ© aux os des ailes des oiseaux actuels. Le deuxiĂšme doigt est le plus long des trois doigts prĂ©sents, tandis que le premier est le plus court. La structure des os du carpe empĂȘche la pronation du poignet et oblige le manus Ă ĂȘtre tenu avec la surface palmaire tournĂ©e vers l'intĂ©rieur (mĂ©dialement) et non vers le bas. L'anatomie de la patte de Velociraptor se compose du mĂ©tatarse, un grand Ă©lĂ©ment composĂ© de trois os mĂ©tatarsiens dont le premier est de taille extrĂȘmement rĂ©duite, et de quatre doigts qui dĂ©veloppent de grands unguals. Le premier doigt, comme chez les autres thĂ©ropodes, est un petit ergot. Le deuxiĂšme doigt, pour lequel a fait la popularitĂ© de Velociraptor, est fortement modifiĂ© et devrait ĂȘtre maintenu rĂ©tractĂ© du sol, ce qui a amenĂ© Velociraptor et d'autres dromĂ©osauridĂ©s Ă ne marcher que sur leurs troisiĂšme et quatriĂšme doigt. Il porte une griffe relativement grande en forme de faucille, typique des dromĂ©osauridĂ©s et des troodontidĂ©s. Cette griffe Ă©largie, qui peut atteindre plus de 6,5 cm de long autour de son bord extĂ©rieur, Ă©tait trĂšs probablement un dispositif de prĂ©dation utilisĂ© pour retenir les proies en difficultĂ©[9] - [8].
Comme chez les autres droméosauridés, la queue de Velociraptor a des longues projections osseuses appelée prézygapophyses sur les surfaces supérieures des vertÚbres, ainsi que des tendons ossifiés en dessous. Les prézygapophyses commencent sur la dixiÚme vertÚbre caudale et se s'étendent vers l'avant pour renforcer quatre à dix vertÚbres supplémentaires, selon la position dans la queue. Les paléontologues pensaient autrefois que ceux-ci raidissaient complÚtement la queue, la forçant à agir comme une seule unité en forme de tige. Cependant, au moins un spécimen conserve une série de vertÚbres caudales intactes courbées latéralement en forme de « S », ce qui suggÚre qu'il y avait considérablement plus de flexibilité horizontale que ce qui était généralement admis[9] - [8] - [28].
Classification
Velociraptor fait partie du clade des Eudromaeosauria, un sous-groupe dérivé de la grande famille des Dromaeosauridae. Il est souvent placé dans la sous-famille, érigé en son nom, des Velociraptorinae. Dans la taxonomie phylogénétique, les Velociraptorinae sont généralement défini comme « tous les droméosaures plus étroitement liés à Velociraptor qu'à Dromaeosaurus ». Cependant, la classification des droméosauridés est trÚs variable. à l'origine, la sous-famille Velociraptorinae a été érigée uniquement pour contenir Velociraptor[3]. D'autres analyses ont souvent inclus d'autres genres, généralement Deinonychus et Saurornitholestes[29], et plus récemment Tsaagan[30]. Plusieurs études publiées au cours des années 2010, y compris des versions étendues des analyses qui ont trouvé un soutien pour les Velociraptorinae, n'ont pas réussi à le résoudre en tant que groupe distinct, mais ont plutÎt suggéré qu'il s'agit d'un grade paraphylétique qui aurait donné naissance aux Dromaeosaurinae[31] - [32].
Lorsqu'il a été décrit pour la premiÚre fois en 1924, Velociraptor a été placé dans la famille des Megalosauridae, comme c'était le cas avec la plupart des dinosaures carnivores à l'époque[N 1]. Alors que les découvertes de dinosaures se multipliaient, Velociraptor fut plus tard reconnu comme un droméosauridé. Tous les droméosauridés ont également été référés à la famille des Archaeopterygidae par au moins un auteur, ce qui en ferait de Velociraptor un oiseau incapable de voler[33]. D'autres espÚces de droméosauridés, dont Deinonychus antirrhopus et Saurornitholestes langstoni, ont parfois été classées dans le genre Velociraptor ; ces espÚces étaient alors nommées V. antirrhopus et V. langstoni[19]. Depuis 2008, les seules espÚces de Velociraptor actuellement reconnues sont V. mongoliensis[27] - [33] - [34] et V. osmolskae[12]. Cependant, plusieurs études considÚrent que V. osmolskae serait apparenté de loin à V. mongoliensis[35] - [36].
Ci-dessous, les résultats de la phylogénie des Eudromaeosauria basés d'aprÚs l'analyse phylogénétique menée par James G. Napoli et son équipe en 2021[23] :
Paléobiologie
Plumes
En 2007, Alan H. Turner et ses collĂšgues signalent la prĂ©sence de six boutons de plume dans l'ulna d'un spĂ©cimen rĂ©fĂ©rĂ© Ă Velociraptor (IGM 100/981) de la localitĂ© d'Ukhaa Tolgod de la formation de Djadokhta. Turner et ses collĂšgues interprĂštent la prĂ©sence de plumes chez Velociraptor comme une preuve contre l'idĂ©e que les Maniraptora plus grands et incapables de voler ont perdu leurs plumes secondairement en raison de leur taille corporelle plus grande. En outre, ils notent que les boutons de piquants ne sont presque jamais trouvĂ©s chez les espĂšces d'oiseaux incapables de voler aujourd'hui, et que leur prĂ©sence dans Velociraptor (prĂ©sumĂ© avoir Ă©tĂ© incapable de voler en raison de sa taille relativement grande et de ses membres antĂ©rieurs courts) est la preuve que les ancĂȘtres des dromĂ©osauridĂ©s pouvaient voler, ce qui rend Velociraptor et d'autres grands membres de cette famille secondairement incapables de voler, bien qu'il soit possible que les grandes plumes d'ailes dĂ©duites chez les ancĂȘtres de Velociraptor aient eu un but autre que le vol. Les plumes du Velociraptor incapable de voler peuvent avoir Ă©tĂ© utilisĂ©es pour l'affichage, pour couvrir leurs nids pendant la couvaison, ou pour plus de vitesse et de poussĂ©e lors de la course sur des pentes inclinĂ©es[22]. En raison de la prĂ©sence d'un autre dromĂ©osauridĂ© Ă Ukhaa Tolgod, Tsaagan, Napoli et l'Ă©quipe notent que le renvoi de ce spĂ©cimen Ă Velociraptor ferait actuellement l'objet d'un rĂ©examen[23].
Sens
Les examens de l'endocrĂąne de Velociraptor indiquent qu'il Ă©tait capable de dĂ©tecter et d'entendre une large gamme de frĂ©quences sonores (2 368â3 965 Hz) et pouvait ainsi suivre facilement ses proies. Les examens de l'endocrĂąne renforcent Ă©galement la thĂ©orie selon laquelle l'animal Ă©tait un prĂ©dateur agile et rapide. Des preuves fossiles suggĂ©rant que Velociraptor pratiquait la charogne indiquent Ă©galement qu'il s'agissait d'un animal opportuniste et d'un prĂ©dateur actif, se nourrissant de charognes pendant les pĂ©riodes de sĂ©cheresse ou de famine, s'il Ă©tait en mauvaise santĂ© ou en fonction de l'Ăąge de l'animal[37].
Alimentation
En 2020, Powers et ses collÚgues ont réexaminé les maxillaires de plusieurs taxons d'eudroméosaures, concluant que la plupart des eudroméosaures asiatiques et nord-américains étaient séparés par la morphologie du museau et des stratégies écologiques. Ils trouvent que le maxillaire est une référence fiable pour déduire la forme du prémaxillaire et du museau global. Par exemple, la plupart des espÚces asiatiques ont des museaux allongés basés sur le maxillaire (à savoir les Velociraptorinae), indiquant une alimentation sélective chez Velociraptor et ses proches parents, comme la capture de petites proies rapides. En revanche, la plupart des eudroméosaures nord-américains, principalement des Dromaeosaurinae, présentent une morphologie du maxillaire robuste et profonde. Cependant, le grand Achillobator est une exception unique aux taxons asiatiques avec son maxillaire profond[38].
Comportement de prédateur
Le fossile Fighting Dinosaurs, dĂ©couvert en 1971, prĂ©serve un V. mongoliensis et un Protoceratops andrewsi en plein combat et fournit des preuves directes d'un comportement de prĂ©dateur. Lors du rapport initial, les chercheurs ont Ă©mit l'hypothĂšse que les deux animaux se sont noyĂ©s[5]. Cependant, comme les animaux ont Ă©tĂ© prĂ©servĂ©s dans d'anciens dĂ©pĂŽts de dunes de sable, il en est actuellement admis maintenant que les animaux ont Ă©tĂ© enterrĂ©s dans le sable, soit Ă partir d'une dune qui sâest effondrĂ©e, soit dans une tempĂȘte de sable. L'inhumation a dĂ» ĂȘtre extrĂȘmement rapide Ă en juger par les poses rĂ©alistes dans lesquelles les animaux ont Ă©tĂ© conservĂ©s. Des parties du Protoceratops sont manquantes, ce qui a Ă©tĂ© considĂ©rĂ© comme une preuve de comportement de charognards d'autres animaux[39]. Les comparaisons entre les anneaux sclĂ©rotiques de Velociraptor, Protoceratops, les oiseaux et reptiles modernes indiquent que Velociraptor peut avoir Ă©tĂ© nocturne, tandis que Protoceratops peut avoir Ă©tĂ© cathĂ©mĂ©ral, actif tout au long de la journĂ©e pendant de courts intervalles, suggĂ©rant que le combat peut avoir eu lieu au crĂ©puscule ou pendant des pĂ©riodes de basses conditions lumineuses[40].
La griffe distinctive, sur le deuxiĂšme doigt des dromĂ©osauridĂ©s, a traditionnellement Ă©tĂ© reprĂ©sentĂ©e comme une arme tranchante. Son utilisation prĂ©sumĂ©e Ă©tant de couper et d'Ă©ventrer des proies[41]. Dans le fossile Fighting Dinosaurs, le Velociraptor se trouve en dessous, avec l'une de ses griffesen forme de faucille apparemment enfoncĂ©e dans la gorge de sa proie, tandis que le bec de Protoceratops est serrĂ© sur la patte avant droite de son attaquant. Cela suggĂšre que Velociraptor a peut-ĂȘtre utilisĂ© sa griffe pour percer les organes vitaux de la gorge, tels que la veine jugulaire, lâartĂšre carotide ou la trachĂ©e plutĂŽt que de couper l'abdomen. Le bord intĂ©rieur de la griffe est arrondi et pas exceptionnellement tranchant, ce qui aurait pu empĂȘcher toute sorte d'action coupante ou tranchante, bien que seul le noyau osseux de la griffe soit prĂ©servĂ©. L'Ă©paisse paroi abdominale de la peau et des muscles des grandes espĂšces de proies aurait Ă©tĂ© difficile Ă couper sans une surface de coupe spĂ©cialisĂ©e[39]. L'hypothĂšse de la coupure a Ă©tĂ© testĂ©e lors d'un documentaire de la BBC sortie en 2005, intitulĂ© The Truth About Killer Dinosaurs (en). Les producteurs du programme ont crĂ©Ă© une jambe artificielle de Velociraptor avec une griffe et ont utilisĂ© une poitrine de porc pour simuler la proie du dinosaure. Bien que la griffe ait pĂ©nĂ©trĂ© la paroi abdominale, elle n'a pas Ă©tĂ© en mesure de la dĂ©chirer, ce qui indique que la griffe n'Ă©tait pas utilisĂ©e pour Ă©ventrer une proie[42].
Des restes de Deinonychus, un dromĂ©osauridĂ© Ă©troitement apparentĂ©, ont souvent Ă©tĂ© trouvĂ©s dans des groupes de plusieurs individus. Deinonychus a Ă©galement Ă©tĂ© trouvĂ© en association avec le grand ornithopode Tenontosaurus, qui a Ă©tĂ© citĂ© comme preuve de la chasse coopĂ©rative en meute[43] - [44]. Cependant, la seule preuve solide d'un comportement social de quelque nature que ce soit chez les dromĂ©osauridĂ©s provient d'une piste chinoise qui montre six individus d'une grande espĂšce se dĂ©plaçant en groupe[45]. Bien que de nombreux fossiles isolĂ©s de Velociraptor aient Ă©tĂ© trouvĂ©s en Mongolie, aucun n'Ă©tait Ă©troitement associĂ© Ă d'autres individus[34]. Par consĂ©quent, alors que Velociraptor est gĂ©nĂ©ralement dĂ©crit comme un chasseur en meute comme dans Jurassic Park, il n'y a que des preuves fossiles limitĂ©es pour soutenir cette thĂ©orie pour les dromĂ©osauridĂ©s en gĂ©nĂ©ral et aucune spĂ©cifique au Velociraptor lui-mĂȘme. Les empreintes de pas des dromĂ©osauridĂ©s en Chine suggĂšrent que quelques autres genres ont peut-ĂȘtre chassĂ© en meute, mais aucun exemple concluant de ce type de comportement n'a Ă©tĂ© trouvĂ©[46] - [47].
En 2011, Denver Fowler et ses collĂšgues suggĂšrent une nouvelle mĂ©thode par laquelle des dromĂ©osauridĂ©s comme Velociraptor ainsi que des genres apparentĂ©s pourraient avoir capturĂ© et retenu des proies. Ce modĂšle propose que les dromĂ©osauridĂ©s tuaient leur proie d'une maniĂšre trĂšs similaire aux rapaces de la famille des accipitridĂ©s existants qui sautent sur leur proie, en la coinçant sous leur poids corporel, et le saisissant fermement avec leurs grandes griffes en forme de faucille. Ces chercheurs ont proposĂ© que, comme les accipitridĂ©s, les dromĂ©osauridĂ©s commencerait alors Ă se nourrir de l'animal lorsqu'il Ă©tait encore en vie, et que la mort des proies rĂ©sulterait Ă©ventuellement d'une perte de sang et d'une dĂ©faillance d'organe. Cette proposition est basĂ©e principalement sur des comparaisons entre la morphologie et les proportions des pattes des dromĂ©osauridĂ©s Ă plusieurs groupes de rapaces existants avec des comportements de prĂ©dateurs connus. Fowler Ă dĂ©couvert que les pattes et les jambes des dromĂ©osauridĂ©s ressemblent le plus Ă ceux des aigles et des faucons, en particulier en termes d'avoir une deuxiĂšme griffe Ă©largie et une amplitude similaire de mouvement de prĂ©hension. Le mĂ©tatarse court et la force de la patte, cependant, auraient Ă©tĂ© plus similaires Ă ceux des hiboux. La mĂ©thode de prĂ©dation serait cohĂ©rente avec d'autres aspects de l'anatomie de Velociraptor, tels que leur morphologie inhabituelle de la mĂąchoire et du bras. Les bras, qui pouvaient exercer beaucoup de force mais Ă©taient probablement recouverts de longues plumes, peuvent avoir Ă©tĂ© utilisĂ©s comme stabilisateurs battants pour l'Ă©quilibre au sommet d'une proie en difficultĂ©, avec la queue raide de contrepoids. Les mĂąchoires, considĂ©rĂ©es par Fowler et ses collĂšgues comme relativement faibles, auraient Ă©tĂ© utiles pour les morsures de mouvement de scie Ă rangĂ©e comme le dragon de Komodo moderne, qui a Ă©galement une morsure faible, pour achever sa proie si les coups de pattes n'Ă©taient pas assez puissants. Ces adaptations prĂ©datrices travaillant ensemble peuvent Ă©galement avoir des implications sur l'origine du battement dâailes (en) chez les paraviens[28].
Comportement charognard
En 2010, Hone et ses collĂšgues publient un article sur leur dĂ©couverte en 2008 de dents qu'ils croyaient ĂȘtre a un Velociraptor prĂšs d'un os de la mĂąchoire marquĂ© par une dent de ce qu'ils croyaient ĂȘtre un Protoceratops dans la formation de Bayan Mandahu. Les auteurs ont conclu que la dĂ©couverte reprĂ©sentait « une consommation de carcasse Ă un stade avancĂ© par Velociraptor » car le prĂ©dateur aurait mangĂ© d'autres parties d'un Protoceratops fraĂźchement tuĂ© avant de mordre dans la rĂ©gion de la mĂąchoire[48]. Les preuves ont Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme soutenant l'infĂ©rence du fossile Fighting Dinosaurs, selon laquelle Protoceratops faisait partie du rĂ©gime alimentaire de Velociraptor[49].En 2012, Hone et ses collĂšgues publient un article dĂ©crivant un spĂ©cimen de Velociraptor avec un os long d'un ptĂ©rosaure azhdarchidĂ© dans son intestin. Cela a Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© comme montrant un comportement charognard[50].
MĂ©tabolisme
Velociraptor Ă©tait un animal Ă sang chaud dans une certaine mesure, car il avait besoin d'une quantitĂ© importante d'Ă©nergie pour chasser. Les animaux modernes qui possĂšdent des manteaux de plumes ou de fourrure, comme Velociraptor, ont tendance Ă avoir le sang chaud, car ces revĂȘtements fonctionnent comme un isolant. Cependant, les taux de croissance osseuse chez les dromĂ©osauridĂ©s et certains oiseaux prĂ©coces suggĂšrent un mĂ©tabolisme plus modĂ©rĂ©, par rapport Ă la plupart des mammifĂšres et oiseaux Ă sang chaud modernes. Le kiwi est similaire aux dromĂ©osauridĂ©s dans l'anatomie, le type de plumes, la structure osseuse et mĂȘme l'anatomie Ă©troite des voies nasales (gĂ©nĂ©ralement un indicateur clĂ© du mĂ©tabolisme). Le kiwi est un oiseau trĂšs actif, bien quâil soit spĂ©cialisĂ©, il est incapable de voler. Avec une tempĂ©rature corporelle stable et un taux mĂ©tabolique au repos assez bas, cela fait du kiwi un bon exemple de ce quâĂ©tait le mĂ©tabolisme des oiseaux primitifs et des dromĂ©osauridĂ©s[33].
Paléopathologies
En 1995, Norell et ses collĂšgues rapportent un crĂąne de V. mongoliensis portant deux rangĂ©es parallĂšles de petites perforations sur ses os frontaux qui, aprĂšs un examen plus approfondi, correspondent Ă l'espacement et Ă la taille des dents de Velociraptor. Ils suggĂ©rent que la blessure avait probablement Ă©tĂ© infligĂ©e par un autre Velociraptor lors d'un combat entre espĂšces. Ătant donnĂ© que sa structure osseuse ne montre aucun signe de guĂ©rison prĂšs des morsures et que l'ensemble du spĂ©cimen n'a pas Ă©tĂ© victime de charognards, cet individu a probablement Ă©tĂ© tuĂ© par cette blessure mortelle[51]. En 2001, Molnar et son Ă©quipe notent que ce spĂ©cimen est le MPC-D 100/976, originaire de la localitĂ© de Tugrik Shireh, oĂč Ă Ă©galement Ă©tĂ© dĂ©couvert le fossile Fighting Dinosaurs[52].
En 2012, David Hone et son Ă©quipe signale un autre spĂ©cimen de Velociraptor blessĂ© (MPC-D 100/54, un individu probablement subadultes) trouvĂ© avec les os d'un ptĂ©rosaure azhdarchidĂ© dans sa cavitĂ© gastrique, portait ou se remettait d'une blessure causĂ© par une fracture des cĂŽtes. D'aprĂšs des preuves sur les os du ptĂ©rosaure, qui Ă©taient dĂ©pourvus de piqĂ»res ou de dĂ©formations dues Ă la digestion, le Velociraptor est mort peu de temps aprĂšs, peut-ĂȘtre Ă cause de la blessure antĂ©rieure. NĂ©anmoins, l'Ă©quipe a notĂ© que ces cĂŽtes cassĂ©es montraient des signes de guĂ©rison osseuse[50].
Paléoenvironnement
Formation de Bayan Mandahu
Dans les formations de Bayan Mandahu et de Djadokhta, de nombreux fossiles appartenant aux mĂȘmes genres sont prĂ©sents, mais les espĂšces diffĂšrent. Ces variations dans la rĂ©partition des espĂšces peuvent ĂȘtre dues Ă une barriĂšre naturelle sĂ©parant les deux formations, qui sont relativement proches l'une de l'autre gĂ©ographiquement[12]. Cependant, Ă©tant donnĂ© l'absence de toute barriĂšre connue qui expliquerait les compositions fauniques spĂ©cifiques trouvĂ©es dans ces zones, il est plus probable que ces diffĂ©rences indiquent une lĂ©gĂšre variation dans le temps[53].
V. osmolskae vivait aux cĂŽtĂ©s de l'ankylosauridĂ© Pinacosaurus mephistocephalus, lâalvarezsauridĂ© Linhenykus, le dromĂ©osauridĂ© Ă©troitement apparentĂ© Linheraptor, les oviraptoridĂ©s Machairasaurus et Wulatelong, les protocĂ©ratopsidĂ©s Bagaceratops et Protoceratops hellenikorhinus et les troodontidĂ©s Linhevenator, Papiliovenator et Philovenator[53]. Les sĂ©diments constituants cette formation indiquent un environnement de dĂ©pĂŽt similaire Ă celui de la formation de Djadochta[54].
Formation de Djadochta
Des spĂ©cimens connus de V. mongoliensis ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la formation de Djadochta (Ă©galement orthographiĂ© Djadokhta), dans la province mongole d'Ămnögovi. Il est estimĂ© que cette formation gĂ©ologique remonte Ă l'Ă©tage du Campanien du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur, entre 75 et 71 millions d'annĂ©es avant aujourd'hui. Des sĂ©diments abondants de sables, de grĂšs et de caliche de la formation de Djadochta ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s par des processus Ă©oliens (en) dans des milieux couverts de champs de dunes de sable et parcourus de cours d'eau intermittents, comme l'indique une sĂ©dimentation fluviatile trĂšs clairsemĂ©e, caractĂ©risant un climat semi-aride[55] - [56] - [57].
La formation de Djadochta est sĂ©parĂ©e en deux membres : celui de Bayn Dzak et de Turgrugyin. V. mongoliensis est identifiĂ© dans les deux et reprĂ©sentĂ© par de nombreux spĂ©cimens[55]. Le membre de Bayn Dzak abrite l'oviraptoridĂ© Oviraptor, lâankylosauridĂ© Pinacosaurus grangeri, le protocĂ©ratopsidĂ© Protoceratops andrewsi et le troodontidĂ© Saurornithoides[1] - [55]. Le membre plus rĂ©cent de Tugriken Shireh contient l'« oiseau » primitif Elsornis (en), le dromĂ©osauridĂ© Mahakala et lâornithomimidĂ© Aepyornithomimus [58] - [59].
V. mongoliensis a été trouvé dans de nombreuses gisements parmi les plus célÚbres et les plus prolifiques de Djadochta. Le spécimen holotype a été découvert sur le site de Flaming Cliffs (sous-gisement du gisement de Bayn Dzak)[1], tandis que le fossile Fighting Dinosaurs a été trouvé sur le gisement de Tugrik Shire (également connue sous le nom de Tugrugeen Shireh ainsi que dans de nombreuses autres orthographes)[4]. Ce dernier est connu pour son exceptionnelle préservation in situ. Sur la base de l'analyse de la structure des dépÎts sédimentaires, il a été conclu qu'un grand nombre de spécimens ont été enterrés vivants lors de puissants événements catastrophiques (tels que des avalanches de sable), communs à ces paléoenvironnements[60].
Importance culturelle
Velociraptor est gĂ©nĂ©ralement perçu comme un tueur vicieux et rusĂ© en raison de la façon dont il est prĂ©sentĂ© dans le roman de 1990 Jurassic Park de Michael Crichton, ainsi que de son adaptation cinĂ©matographique rĂ©alisĂ©e par Steven Spielberg, sortie en 1993. Les « raptors » reprĂ©sentĂ©s dans Jurassic Park sont en fait calquĂ©s sur le dromĂ©osauridĂ© Ă©troitement apparentĂ© Deinonychus. Les palĂ©ontologues du roman et du film fouillent un squelette dans le Montana, loin de la rĂ©gion est-asiatique oĂč vivait Velociraptor mais caractĂ©ristique de la rĂ©gion de Deinonychus[61]. Crichton a rencontrĂ© Ă plusieurs reprises le dĂ©couvreur de Deinonychus, John Ostrom, Ă l'universitĂ© Yale, pour discuter des dĂ©tails de la gamme possible de comportements et d'apparence de l'animal. Crichton s'est excusĂ© auprĂšs d'Ostrom pour avoir utilisĂ© le nom Velociraptor Ă la place de Deinonychus, en raison de la tonalitĂ© « plus dramatique ». Selon Ostrom, Crichton a dĂ©clarĂ© que le Velociraptor du roman repose sur Deinonychus dans presque tous les dĂ©tails, et que seul le nom a Ă©tĂ© changĂ©. Les cinĂ©astes de Jurassic Park ont Ă©galement demandĂ© tous les articles publiĂ©s par Ostrom sur Deinonychus pendant la production[62]. Ils ont dĂ©peint les animaux avec la taille, les proportions et la forme du museau de Deinonychus plutĂŽt que de Velociraptor[63] - [64].
La production sur Jurassic Park ayant commencé avant que la découverte du grand droméosauridé Utahraptor ne soit rendue publique, en 1991, Jody Duncan écrit à propos de cette découverte :
« Plus tard, aprÚs que nous ayons conçu et construit le raptor, il y a eu la découverte d'un squelette de raptor dans l'Utah qu'ils ont qualifié de « super-slasher ». Ils ont découvert le plus grand Velociraptor à ce jour et il mesurait 1,70 m, tout comme le nÎtre. Alors nous l'avons conçu, nous l'avons construit, puis ils l'ont découvert. Cela me dépasse encore[trad 1]. »
â Jony Duncan[63]
Le nom de Spielberg a été briÚvement envisagé pour nommer le nouveau dinosaure en échange du financement du travail sur le terrain, mais aucun accord n'a été établi[65].
Jurassic Park et sa suite intitulĂ© Le Monde Perdu sont sortis avant la dĂ©couverte que les dromĂ©osauridĂ©s portaient des plumes, de sorte que le Velociraptor dans les deux films est reprĂ©sentĂ© comme Ă©cailleux et sans plumes. Pour Jurassic Park 3, les Velociraptor mĂąle ont reçu des structures en forme de plumes Ă l'arriĂšre de la tĂȘte et du cou, mais ces structures ne ressemblent pas aux plumes que Velociraptor aurait eu en rĂ©alitĂ© notamment pour des raisons de continuitĂ©[66]. La trilogie Jurassic World, servant de suite Ă Jurassic Park, ignore les plumes de Velociraptor, adhĂ©rant aux dessins des prĂ©cĂ©dents films[67]. Cependant, le paravien apparentĂ© Pyroraptor a Ă©tĂ© emplumĂ© pour Jurassic World : Le Monde d'aprĂšs, et d'autres changements ont Ă©tĂ© effectuĂ©s tels que le raidissement de la queue pour tenir compte des tendons ossifiĂ©s et des mains plus semblables de ce que l'on retrouve chez les autres thĂ©ropodes non aviens[68].
Notes et références
- (en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de lâarticle de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Velociraptor » (voir la liste des auteurs).
Notes
- Le taxon Megalosauridae, comme Megalosaurus, fonctionnait comme une sorte de taxon « fourre-tout », oĂč de nombreuses espĂšces non apparentĂ©es Ă©taient alors regroupĂ©es[1].
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Citations originales
- « Later, after we had designed and built the raptor, there was a discovery of a raptor skeleton in Utah, which they labeled 'super-slasher.' They had uncovered the largest Velociraptor to date and it measured five-and-a-half-feet tall, just like ours. So we designed it, we built it, and then they discovered it. That still boggles my mind. »
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives au vivant :
- Global Biodiversity Information Facility
- (cs + en) BioLib
- (en) Paleobiology Database
- (mul + en) iNaturalist
- (en) Interim Register of Marine and Nonmarine Genera
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :