Accueil🇫🇷Chercher

Oviraptor

Oviraptor (« voleur d'Ĺ“ufs Â») est un genre Ă©teint de petits dinosaures thĂ©ropodes de Mongolie dĂ©crit pour la première fois en 1924 par Henry Fairfield Osborn[1]. Il a vĂ©cu au CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur.

Dessin d'Henry Fairfield Osborn du crâne du spécimen type d'Oviraptor philoceratops, AMNH 6517, découvert en 1924.

Le genre est reprĂ©sentĂ© par l'espèce Oviraptor philoceratops. Son nom latin lui vient du fait que son premier fossile a Ă©tĂ© retrouvĂ© Ă  cĂ´tĂ© d'une pile d'Ĺ“ufs qui avaient Ă©tĂ© pris pour des Ĺ“ufs de Protoceratops, ce qui valut Ă  l'espèce le nom de O. philoceratops, philoceratops signifiant « qui aime les cĂ©ratopsiens Â». Cependant, on croit aujourd'hui que ces Ĺ“ufs appartenait plutĂ´t Ă  l'oviraptor lui-mĂŞme - il les couvait probablement. Ce revirement de pensĂ©e des scientifiques est dĂ» Ă  une dĂ©couverte d'un animal apparentĂ©, Citipati, retrouvĂ© couvant ses Ĺ“ufs (Clark, Makovicky & Barsbold, 2000). Le genre Oviraptor forme la base de la sous-famille des oviraptorinĂ©s et de la famille des oviraptoridĂ©s nommĂ©e par Rinchen Barsbold en 1976. Il utilisa aussi le nom pour former un groupe, les oviraptorosaures.

Oviraptor et Citipati

Reconstitution par le palĂ©oartiste Matt Martyniuk de la tĂŞte de deux espèces de Citipati, souvent utilisĂ©es pour reprĂ©senter un « Oviraptor Â»
Squelette de Citipati sp. Ă  crĂŞte, servant frĂ©quemment de base Ă  la reconstitution d'« Oviraptor Â».

Le nom Oviraptor a connu un grand succès de par l'ancienneté de sa découverte (1924)[1] et par la présence d’œufs à proximité de ses restes fossiles. Cependant ces os fossiles retrouvés sont limités à un crâne écrasé et mal conservé et à une partie réduite du squelette (voir dessin).

Un autre oviraptoridĂ© Citipati, trouvĂ© sur les mĂŞmes sites et donc contemporain d'Oviraptor est devenu la reprĂ©sentation par excellence d'« Oviraptor Â». Il s'agit en effet de l'un des oviraptoridĂ©s les mieux connus, grâce Ă  un certain nombre de squelettes bien conservĂ©s, notamment plusieurs spĂ©cimens trouvĂ©s en train de couver sur leur nid. Il apparaĂ®t mĂŞme dans certaines anciennes publications scientifiques sous le nom Oviraptor philoceratops[2].

Il s'agit d'un très grand oviraptoridĂ© (2,50 mètres de long) dont une des espèces est caractĂ©risĂ©e par la prĂ©sence d'une crĂŞte. Il dĂ©passe sensiblement la taille d'Oviraptor qui devait se limiter Ă  environ 1,50 mètre[3].

Ă€ l'heure actuelle, les illustrations les plus populaires d'« Oviraptor Â» reprĂ©sentent donc en fait des Citipati car le matĂ©riel actuellement disponible pour caractĂ©riser Oviraptor lui-mĂŞme est trop fragmentaire pour permettre des reconstitutions fiables.

RĂ©gime alimentaire

Ĺ’ufs fossiles d'Oviraptor.

Oviraptor pourrait fort bien avoir mangé des œufs (en). En 1977 cependant, Barsbold prétendit que son bec était bien assez fort pour briser les coquilles de mollusques comme la palourde, commune dans les formations géologiques dans lesquelles on retrouve l'Oviraptor. L'idée d'une mâchoire pour briser les coquilles fut d'abord proposée par Osborn, qui croyait que ce bec édenté, avec l'extension de quelques os sous la mâchoire, aurait pu faire office d'outil pour briser les coquilles d'œufs. Ces os, les ectoptérygoïdes, ne font en fait pas partie d'une structure pour briser les œufs, rendant la théorie d'Osborn erronée. Néanmoins, d'autres crânes d'oviraptoridés trouvés dans les années 1970 et 1980 montrent que les os de la mâchoire sont effectivement aptes à briser des œufs, faisant partie de l'os principal de la mâchoire supérieure (ou maxillaire), qui converge au milieu pour former une paire de dents. Le reste du palais, contrairement à celui de tous les autres dinosaures, s'étirait sous la ligne de la mâchoire et aurait appliqué une pression dans l'espace entre les mâchoires inférieures, dépourvues de dents. La kératine formant le bec des oiseaux recouvrait les bords supérieurs et inférieurs du bec, et fort probablement le palais, tel que proposé par Barsbold et Osborn.

Datation

Oviraptor vivait Ă  la fin du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur. Il n'est connu de façon certaine que dans la formation de Djadokhta sur le site de Bayn Dzak en Mongolie[1] - [4]. La formation de Djadokhta date de la fin du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur et, plus prĂ©cisĂ©ment, du Campanien supĂ©rieur, c'est-Ă -dire il y a environ entre 80 et 72 Ma (millions d'annĂ©es)[5]. D'autres oviraptoridĂ©s dĂ©couverts dans la formation de Bayan Mandahu en Chine (Mongolie-IntĂ©rieure) et mĂŞme au Kazakhstan n'ont pas Ă©tĂ© confirmĂ© comme appartenant au genre Oviraptor[4].

Morphologie

Taille relative avec un humain.

Oviraptor était l'un des dinosaures ayant le plus l'allure d'un oiseau parmi les dinosaures non-aviens. Sa cage thoracique, entre autres, montre des traits typiques des oiseaux, dont un ensemble d'éléments sur chaque côte qui aurait gardé la cage rigide. Un parent d'Oviraptor, Nomingia, a été trouvé avec un pygostyle, une série de vertèbres soudées qui de nos jours aide à supporter les plumes de la queue des oiseaux. Les doigts très allongés de la main auraient supporté une aile plumeuse.

Traditionnellement, Oviraptor est dépeint avec une crête distinctive similaire à celle du Casoar. Une ré-examination de quelques oviraptoridés (Clark, Norell & Barsbold, 2001) montra cependant ce dinosaure bien connu n'était en fait qu'une espèce de Citipati. Oviraptor avait fort probablement une crête, mais ses dimensions exactes, de même que son allure générale, ne sont pas connus de façon exacte, parce que les crânes retrouvés étaient souvent écrasés.

Anciennes représentations

Lorsque les premiers ossements, dont un crâne fragmentaire, ont été trouvés en Mongolie, ce groupe n’était pas encore connu et l’on ignorait les caractéristiques aviaires de ce taxon. De la grande crête couvant la tête du spécimen, seul avait subsisté un petit fragment au bout du crâne, ce qui laissa penser qu’Oviraptor possédait une petite excroissance osseuse à cet endroit ; ainsi, et ce jusqu’à la découverte de Citipati, l’image typique de l’animal était celui d’un théropode glabre, avec une corne au bout du museau, pillant les nids d'autres dinosaures et notamment de Protoceratops ; cette représentation, erronée, est aujourd’hui révolue.

Classification

La taxonomie des oviraptoridés n'est pas stabilisée comme en témoignent plusieurs cladogrammes proposés entre 2010 et 2014[4] - [6] - [7].

Les Oviraptoridae sont classiquement divisés en deux sous-familles :

  • les Ingeniinae, de petite taille, Ă  bras courts, gĂ©nĂ©ralement sans crĂŞte qui correspondent Ă  un clade (Ajancingenia + Conchoraptor) ;
  • les Oviraptorinae, plus grands, Ă  bras longs et pourvus de crĂŞtes qui forme le clade (Oviraptor + Citipati).

Cependant, une étude phylogénétique conduite en 2014 par M. C. Lamanna et al. à la suite de la découverte d'un nouveau genre de caenagnathidé nord-américain (Anzu) a montré qu'Oviraptor serait en fait l'un des plus primitifs oviraptoridés connus et que Citipati serait un peu plus proche des Ingeniinae, ce qui rendrait obsolète la subdivision classique entre oviraptoridés à crête ou sans crête[7]. C'est ce cladogramme qui est présenté ici qui représente l'étude de 2014[7] :

Dans la culture populaire

Oviraptor est très connu du public, malgré l'erreur de son nom ; il est le plus célèbre représentant de sa famille. Ses apparitions dans les médias sont fréquentes avec souvent l'image traditionnelle de voleur et mangeurs d'œufs qui lui a été donné.

Film

  • Dans le film Dinosaure de Disney, deux Oviraptors se battent pour avoir l’œuf dans lequel le protagoniste du film, Aladar, se trouve, ils finissent par le jeter Ă  l'eau.
  • Dans le prologue du 6ème film Jurassic Park, se dĂ©roulant il y a 65 millions d'annĂ©es Ă  l'Ă©poque des dinosaures, un Oviraptor est visible dans une grotte en train de manger un Ĺ“uf. Son apparition, comme plusieurs autres espèces dans cette sĂ©quence, est complĂ©tement anachronique car l'animal Ă  vĂ©cu en Asie et non en AmĂ©rique et bien avant cette pĂ©riode. Ici, il est plus probable et cohĂ©rent qu'il s'agisse ici en rĂ©alitĂ© d'un Anzu, parent proche de l'Oviraptor de la famille des CaenagnathidĂ©, qui a bien vĂ©cu en AmĂ©rique Ă  a fin du règne des dinosaures.

SĂ©ries et documentaires

  • Dans la sĂ©rie Le Petit Dinosaure, l'un des protagonistes principaux, Ruby, est une Oviraptor, elle a une famille qui habite Ă  l'extĂ©rieur de La Grande VallĂ©e. Ruby est le dernier personnage principal du groupe de la franchise Ă  ĂŞtre introduit après Gobeur, le petit dent-tranchante apparut quant Ă  lui dès le second film.
  • Dans la courte sĂ©rie documentaire "Planète Dinosaure" de la BBC, dans l'Ă©pisode 5, des Oviraptors sont vus juste avant une confrontation entre une espèce de tyrannosaure (Alectrosaurus) et un Gigantoraptor.
  • Dans une autre courte sĂ©rie documentaire "La planète des dinosaures", l'Ă©pisode 4 du nom "Le pĂ©riple de Pointe Blanche", qui retrace l'aventure d'une femelle VĂ©lociraptor, des Oviraptors sont vus Ă  plusieurs moments de l'Ă©pisode. Dans l'Ă©pisode, ils sont prĂ©sentĂ©s comme omnivore

Jeux vidéo

  • Dans Ark Survival Evolved, Oviraptor fait partie du bestiaire du jeu avec la possibilitĂ© d'apprivoisement, il peut sĂ©crĂ©ter une phĂ©romone qui favorise la reproduction.
  • Dans Primal Carnage et Primal Carnage Extinction, il est possible d'incarner un Oviraptor, qui est de la mĂŞme classe que le vĂ©lociraptor.
  • Dans le jeu android "Carnivore Dinosaur Hunter" de la saga "Carnivore", l'Oviraptor est l'un des gibiers dĂ©blocables du jeu. Son permis de chasse coĂ»te 200 Dinodollars.
  • L'Oviraptor apparaĂ®t en tant qu'ennemi du jeu Dinosaure, adaptĂ© du film de Disney citĂ© plus haut.
  • L'Oviraptor est prĂ©sent dans Dino-D-Day sur Steam, en tant que dinosaure jouable Ă  la première personne.
  • Dans le jeu Dino Crisis 2 , l'Oviraptor fait partie des ennemis que le joueur rencontre, il est toutefois prĂ©sentĂ© comme pouvant projeter du poison sur les hĂ©ros, aptitude principalement donnĂ© au Dilophosaure dans la culture populaire sous l'influence de la saga Jurassic Park. Ils apparaissent aussi dans la demi suite du jeu Dino Stalker.

Annexes

Articles connexes

Notes et références

  1. (en) H. F. Osborn. 1924. « Three new Theropoda, Protoceratops zone, central Mongolia Â». American Museum Novitates, 144, p. 1-12
  2. (en) Rinchen Barsbold, Teresa Maryańska, et Halszka Osmólska (1990). "Oviraptorosauria", in David B. Weishampel, Peter Dodson, et Halszka Osmólska (éds.), The Dinosauria, Berkeley: University of California Press, p. 249-258
  3. (en) James Matthew Clark, Mark A. Norell, et Rinchen Barsbold (2001). "Two new oviraptorids (Theropoda:Oviraptorosauria), upper Cretaceous Djadokhta Formation, Ukhaa Tolgod, Mongolia". Journal of Vertebrate Paleontology 21(2), p. 209-213, juin 2001
  4. (en) Nicholas R. Longrich, Philip J. Currie, Dong Zhi-Ming, « A new oviraptorid (Dinosauria: Theropoda) from the Upper Cretaceous of Bayan Mandahu, Inner Mongolia », Palaeontology, vol. 53, no 5,‎ , p. 945–960 (DOI 10.1111/j.1475-4983.2010.00968.x)
  5. (en) Minjin, Bolortsetseg, 2008, Descriptions of three new specimens of cimolodontans and a phylogenetic study of the postcranial anatomy of Multituberculata (Mammalia, Synapsida), Ph.D., City University of New York, 2008, 303 pages; 3303791
  6. (en) Fanti F, Currie PJ, Badamgarav D (2012). "New Specimens of Nemegtomaia from the Baruungoyot and Nemegt Formations (Late Cretaceous) of Mongolia." PLoS ONE, 7(2): e31330. doi:10.1371/journal.pone.0031330
  7. (en) M. C. Lamanna, H. D. Sues, E. R. Schachner et T. R. Lyson, « A New Large-Bodied Oviraptorosaurian Theropod Dinosaur from the Latest Cretaceous of Western North America », PLoS ONE, vol. 9, no 3,‎ , e92022 (PMID 24647078, PMCID 3960162, DOI 10.1371/journal.pone.0092022)
  8. (en) Halszka OsmĂłlska, Philip J. Currie, et Rinchen Barsbold (2004) "Oviraptorosauria" in David B. Weishampel, Peter Dodson, et Halszka OsmĂłlska (Ă©ds.), The Dinosauria (second edition), University of California Press, Berkeley, p. 165-183

Références taxinomiques

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.