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Citipati

Citipati est un genre Ă©teint de dinosaures de la famille des oviraptoridĂ©s. Il s'agit du plus grand des oviraptoridĂ©s (2,50 mètres de long) après Gigantoraptor. Il vivait Ă  la fin du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur dans ce qui est aujourd'hui la Mongolie. Ses restes fossiles ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la formation de Djadokhta Ă  Ukhaa Tolgod et Ă  Zamyn Khondt, dans le bassin de Nemegt au sud de la Mongolie.

Citipati
Description de cette image, également commentée ci-après
Squelette de Citipati sp. (spécimen IGM 100/42), exposé à l'Experimentarium de Copenhague au Danemark.

Genre

† Citipati
Clark et al.[1], 2001

Espèce

† Citipati osmolskae
Clark et al.[1], 2001

C'est l'un des oviraptoridés les mieux connus, grâce à un certain nombre de squelettes bien conservés, notamment plusieurs spécimens trouvés en train de couver sur leur nid. Ces spécimens ont contribué à renforcer le lien entre les dinosaures non aviaires et les oiseaux.

L'espèce type, Citipati osmolskae, a été décrite par James M. Clark, Mark Norell et Rinchen Barsbold en 2001[1]. Un second individu, encore sans nom espèce, pourrait également exister. Citipati est souvent confondu avec Oviraptor.

Étymologie

Le mot Citipati est formé des mots sanscrits citi qui signifie « bûcher » ou « tombeau » et pati qui signifie « seigneur » pour donner « seigneur du tombeau ». Dans le folklore bouddhiste tibétain, les Citipati sont deux moines qui ont été décapités par un voleur pendant une transe méditative. Citipati est souvent présenté comme une paire de squelettes dansant au milieu des flammes, d'où l'application du nom aux squelettes très bien préservés d'oviraptoridés. L'espèce type de Citipati, C. osmolskae, a été nommée ainsi par Clark et al., en l'honneur de Halszka Osmólska, une paléontologue connue pour son long travail sur les oviraptoridés et autres théropodes mongols[1].

Datation

La formation de Djadokhta dans laquelle les fossiles de Cipanti ont Ă©tĂ© retrouvĂ©s date de la fin du CrĂ©tacĂ© supĂ©rieur et, plus prĂ©cisĂ©ment, du Campanien supĂ©rieur, c'est-Ă -dire il y a environ entre 80 et 72 Ma (millions d'annĂ©es)[2].

Description

Vue d'artiste de C. osmolskae et de l'espèce non encore nommée de Citipati.

Les plus grands Citipati Ă©taient des animaux de la taille d'un Ă©meu actuel, mesurant environ 2,5 mètres de long et pesant 75 kilogrammes[3], et Ă©taient les plus grands oviraptoridĂ©s connus après le genre Gigantoraptor dĂ©crit en 2007. Comme les autres oviraptoridĂ©s, Citipati avait un cou exceptionnellement long et une queue courte, par rapport Ă  la plupart des autres thĂ©ropodes. Son crâne Ă©tait inhabituellement court et très pneumatisĂ© (criblĂ©e d'ouvertures dans la structure osseuse), se terminant par un gros bec Ă©dentĂ©. La caractĂ©ristique la plus distinctive de Citipati Ă©tait peut-ĂŞtre sa haute crĂŞte, superficiellement similaire Ă  celle d'un casoar moderne. La crĂŞte Ă©tait relativement basse dans l'espèce type C. osmolskae, avec un bord presque vertical au-dessus du bec. En revanche, la crĂŞte d'un spĂ©cimen qui n'a pas encore reçu de nom spĂ©cifique (provisoirement Ă©tiquetĂ© C. sp.) Ă©tait plus grande, avec une encoche dans sa partie antĂ©rieure, isolant une sorte de cube.

Oviraptor et Citipati

Comme le crâne de l'oviraptor type est écrasé et mal conservé, un autre spécimen d'oviraptoridé (IGM ou GIN 100/42) est devenu la représentation par excellence de ce dinosaure (voir photo plus haut), apparaissant même dans des publications scientifiques avec le nom Oviraptor philoceratops[4]. Toutefois, cette espèce assez distincte, à grande crête, a plus de traits du crâne en commun avec Citipati qu'avec Oviraptor et il peut être une seconde espèce de Citipati ou un genre entièrement nouveau, nécessitant une étude plus approfondie[1]. En outre, les spécimens d'oviraptoridés en train de nicher avaient largement attiré l'attention sur eux avant qu'ils ne soient classés comme des Citipati. Bien que généralement simplement étiquetés « oviraptoridés », ils ont parfois été confondus avec le genre Oviraptor lui-même. Le fait que le premier spécimen d'oviraptor ait été trouvé sur un nid a aussi compliqué la question. À l'heure actuelle, les illustrations les plus populaires d'oviraptor représentent en fait des Citipati et le matériel actuellement disponible pour caractériser Oviraptor lui-même est trop fragmentaire pour permettre des reconstitutions fiables.

Nids, Ĺ“ufs et embryons

Le spécimen C. osmolskae surnommé "Big Mamma", en train de nicher.
Le spécimen surnommé Big Auntie.

Au moins quatre spécimens de Citipati ont été trouvés en train de couver, le plus célèbre d'entre eux, un grand spécimen surnommé « Big Mamma », a vu sa découverte annoncée (mais sans nom) en 1995[5], être décrit en 1999[6] et classé dans le genre Citipati en 2001[1]. Tous ces spécimens sont situés sur le nid, avec leurs membres répartis symétriquement de chaque côté du nid, les membres antérieurs dépassant de son périmètre. Cette posture de couvaison ne se trouve aujourd'hui que chez les oiseaux et montre un comportement analogue entre les oiseaux et les dinosaures théropodes[6]. La position de nidification de Citipati conforte également l'hypothèse selon laquelle il avait comme d'autres oviraptoridés des plumes sur les membres antérieurs. Avec les « bras » étalés à la périphérie du nid, la majorité des œufs n'auraient pas été couverts par l'animal si une importante couche de plumes n'avait pas été présente[7].

Bien que les Ĺ“ufs de dinosaures fossilisĂ©s soient rares, les Ĺ“ufs de Citipati et les Ĺ“ufs d'oviraptoridĂ©s en gĂ©nĂ©ral, sont relativement bien connus. En plus des quatre spĂ©cimens trouvĂ©s en train de nicher, on a dĂ©couvert des dizaines de nids d'oviraptoridĂ©s dans le dĂ©sert de Gobi. Les Ĺ“ufs de Citipati sont d'un ovale allongĂ© (Ă©longatoolithides) et ressemblent Ă  des Ĺ“ufs de ratites par la texture et la structure de leur coquille. Dans le nid, les Ĺ“ufs de Citipati sont gĂ©nĂ©ralement disposĂ©s en cercles allant jusqu'Ă  trois cercles concentriques et une couvĂ©e complète peut avoir comportĂ© jusqu'Ă  22 Ĺ“ufs[8]. Les Ĺ“ufs de Citipati sont le plus grand Ĺ“ufs connus d'oviraptoridĂ©s, avec une longueur de 18 cm. En revanche, les Ĺ“ufs d'Oviraptor ne dĂ©passent pas 14 cm de long[6].

Ĺ’uf de C. osmolskae avec son embryon.

Ironiquement, c'est leur association avec des Ĺ“ufs qui a valu leur nom aux oviraptoridĂ©s (qui signifie « voleurs d'Ĺ“ufs »). On a trouvĂ© les premiers Ĺ“ufs d'oviraptoridĂ©s (du genre Oviraptor) Ă  proximitĂ© des restes du dinosaure cĂ©ratopsien Protoceratops et on a supposĂ© que les oviraptoridĂ©s s'en prenaient aux Ĺ“ufs de cĂ©ratopsiens[9]. Ce n'est qu'en 1993, quand un embryon de Citipati a Ă©tĂ© dĂ©couvert dans un Ĺ“uf du type attribuĂ© Ă  Protoceratops, que l'erreur a Ă©tĂ© corrigĂ©e[10]. Norell, qui a reconnu que l'embryon Ă©tait celui d'un oviraptoridĂ©, l'a attribuĂ© au genre Citipati en 2001, en se basant sur l'orientation verticale des prĂ©maxillaires (la structure osseuse Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la mâchoire), une particularitĂ© retrouvĂ©e seulement chez Citipati. L’œuf contenant l'embryon Ă©tait plus petit que la plupart des Ĺ“ufs de Citipati actuellement connus mesurant seulement 12 cm, mais il Ă©tait partiellement Ă©rodĂ© et cassĂ© en trois morceaux, ce qui rendait une estimation prĂ©cise de sa taille d'origine difficile[6]. Cet Ĺ“uf avec un embryon est par ailleurs identique Ă  d'autres Ĺ“ufs d'oviraptoridĂ©s dans la structure de sa coquille et a Ă©tĂ© trouvĂ© dans un nid sans adulte, disposĂ© selon un motif circulaire[10].

Deux crânes appartenant à des très jeunes ou embryonnaires Byronosaurus ont été trouvés associés avec le même nid que le premier embryon de Citipati[11]. Il est possible que ces minuscules troodontidés aient été la proie des Citipati. Mark Norell a suggéré successivement que les jeunes troodontidés étaient en train de piller les nids de Citipati, ou même qu'un Byronosaurus adultes avait pondu ses œufs dans un nid de Citipati dans un comportement de parasitisme de couvée[10].

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

Notes

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Citipati » (voir la liste des auteurs).

Références taxinomiques

Références

  1. (en) Clark, J.M., Norell, M.A., & Barsbold, R. (2001). "Two new oviraptorids (Theropoda:Oviraptorosauria), upper Cretaceous Djadokhta Formation, Ukhaa Tolgod, Mongolia." Journal of Vertebrate Paleontology 21(2), p. 209-213, June 2001.
  2. (en) Minjin, Bolortsetseg, 2008, Descriptions of three new specimens of cimolodontans and a phylogenetic study of the postcranial anatomy of Multituberculata (Mammalia, Synapsida), Ph.D., City University of New York, 2008, 303 pages; 3303791
  3. (en) Gregory S. Paul, The Princeton Field Guide to Dinosaurs, Princeton University Press, , 320 p., p. 153.
  4. (en) Barsbold, R., Maryanska, T., and Osmolska, H. (1990). "Oviraptorosauria," in Weishampel, D.B., Dodson, P., and Osmolska, H. (eds.). The Dinosauria. Berkeley: University of California Press, pp. 249-258.
  5. (en) Norell, M.A., Clark, J.M., Chiappe, L.M., and Dashzeveg, D. (1995). "A nesting dinosaur." Nature 378, p. 774-776.
  6. (en) Clark, J.M., Norell, M.A., & Chiappe, L.M. (1999). "An oviraptorid skeleton from the Late Cretaceous of Ukhaa Tolgod, Mongolia, preserved in an avianlike brooding position over an oviraptorid nest." American Museum Novitates, 3265: 36 pp., 15 figs.; (American Museum of Natural History) New York. (5.4.1999).
  7. (en) Paul, G.S. (2002). Dinosaurs of the Air: The Evolution and Loss of Flight in Dinosaurs and Birds. Baltimore: Johns Hopkins University Press.
  8. (en) Varricchio, D.J. (2000). "Reproduction and Parenting," in Paul, G.S. (ed.). The Scientific American Book of Dinosaurs. New York: St. Martin's Press, pp. 279-293
  9. (en) Osborn, H.F. (1924). "Three new Theropoda, Protoceratops zone, central Mongolia." American Museum Novitates, 144: 12 pp., 8 figs.; (American Museum of Natural History) New York. (11.7.1924).
  10. (en) Norell, M. A., J. M. Clark, D. Dashzeveg, T. Barsbold, L. M. Chiappe, A. R. Davidson, M. C. McKenna et M. J. Novacek (1994). "A theropod dinosaur embryo, and the affinities of the Flaming Cliffs Dinosaur eggs." Science 266, p. 779–782
  11. (en) Bever, Gabe S. and Norell, Mark A. (2009). "The perinate skull of Byronosaurus (Troodontidae) with observations on the cranial ontogeny of paravian theropods." American Museum Novitates, 3657: 51 pp.
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