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Océan Arctique

ensemble des mers situées entre le pÎle Nord et le Nord de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique

Pour les articles homonymes, voir Arctique (homonymie).

Océan Arctique
Carte de l'océan Arctique.
Carte de l'océan Arctique.
GĂ©ographie physique
Type Océan
Coordonnées 90° nord, 0° est
Superficie 14 090 000 km2
Profondeur
· Moyenne 1 038 m
· Maximale env 4 000 m
Volume environ 14 625 420 km3
Géolocalisation sur la carte : océan Arctique
(Voir situation sur carte : océan Arctique)
Océan Arctique

L'océan Arctique, naguÚre appelé océan Glacial arctique, s'étend sur une surface d'environ 14 millions de km2, ce qui en fait le plus petit océan. Il recouvre l'ensemble des mers situées entre le pÎle Nord et les régions septentrionales de l'Europe, de l'Asie et de l'Amérique. Il communique avec le nord de l'océan Atlantique, recevant de grandes masses d'eau à travers la mer de Barents et le détroit de Fram. Il se trouve aussi en contact avec l'océan Pacifique à travers le détroit de Béring.

La banquise arctique le recouvre en grande partie avec des variations saisonniÚres. En son centre, la banquise mesure jusqu'à 4 mÚtres d'épaisseur. Cette épaisseur est atteinte par le glissement de plaques de glace les unes sur les autres. Sa surface et son albédo tendent à se réduire en raison du réchauffement climatique et d'un réchauffement régional (deux à trois fois plus rapide que dans le reste du monde pour la période 2010-2014) qui cause aussi une hausse de l'absorption du rayonnement solaire par cette région du monde, ce qui pourrait accélérer le réchauffement de l'eau et la libération d'hydrates de méthane[1].

Toponymie

Le nom de l'ocĂ©an provient du grec ancien ጄρÎșÏ„ÎżÏ‚ (ĂĄrktos) qui signifie ours. En effet, c'est en raison de la prĂ©sence prĂšs du pĂŽle cĂ©leste des deux constellations de la Grande Ourse et de la Petite Ourse que l'ocĂ©an fut nommĂ© ainsi. Il est toutefois remarquable que l'ours polaire vit uniquement sur la « Terre des Ours », qui dĂ©signe l'Arctique, et non en Antarctique.

GĂ©ographie

Mers constituantes de l'océan Arctique

Carte bathymétrique et topographique de l'océan Arctique et des terres avoisinantes

Selon l'Organisation hydrographique internationale, l'océan Arctique est délimité de la façon suivante[2] :

Selon l’Organisation Hydrographique Internationale, les mers ci-dessous sont des dĂ©pendances de l'ocĂ©an Arctique:

Relief sous-marin et littoral

Article détaillé : Liste des ßles de l'océan Arctique.
Fonte des neiges et végétation estivale en Nouvelle-Zemble, 17 juillet 2004.

D'une profondeur moyenne de 1 038 mÚtres[3], l'océan Arctique atteint une profondeur maximale d'environ 4 000 mÚtres.

Delta du fleuve Mackenzie pendant la débùcle, 23 mai 2016.

Le long de l'Arctique sibérien, les eaux sont relativement peu profondes, ne dépassant guÚre 200 m. Pendant les glaciations quaternaires, jusqu'à une époque récente, une épaisse couche de glace permanente recouvrait le sol. Le relief sous-marin est accidenté en mer de Kara, plus plat, hormis quelques failles, dans la partie orientale. Le littoral est arasé, bas et peu découpé, sauf dans les régions montagneuses de la Nouvelle-Zemble, la péninsule de Taïmyr, la terre du Nord et la péninsule Tchouktche. Pendant l'été, la cÎte est couverte par une mince couche brun-vert de végétation de toundra ; pendant l'hiver, elle est entiÚrement enneigée sauf des zones de roches noires[4]. Du cÎté nord-américain, les cÎtes de l'Alaska, de la terre de Baffin et du Groenland sont découpées en fjords[5].

L'océan Arctique reçoit plusieurs fleuves importants venus d'Eurasie et d'Amérique du Nord : leur régime hydrologique et leurs sédiments jouent un grand rÎle dans l'écosystÚme arctique. Leur apport annuel en eau douce est estimé à 2 603 km3 (y compris le Yukon qui a son embouchure légÚrement au sud du détroit de Behring mais interagit avec l'écosystÚme arctique), légÚrement supérieur à celui des précipitations évalué à 2 375 km3 [6]. Bien que la sédimentation fluviale soit limitée à quelques mois de l'année, elle est particuliÚrement intense pendant la débùcle du fait des plaques de glace flottante qui arrachent aux rives des quantités de débris minéraux : l'érosion peut atteindre 20 m par an sur les rives des mers des Laptev, de Sibérie orientale et de Beaufort. Elle est accentuée par le réchauffement climatique qui entraßne la dislocation du pergélisol[7]. Les fleuves charrient aussi des bois flottés qui, jusqu'à une époque récente, constituaient la seule ressource en bois des populations arctiques[8].

Climat

Répartition des masses d'eau principales dans l'océan Arctique. La vue en coupe montre une section verticale allant du détroit de Béring au pÎle Nord jusqu'au détroit de Fram. Comme la stratification est stable, les masses d'eau plus profondes sont plus denses que les couches supérieures.

Climat actuel

Le climat polaire est caractérisé par le froid persistant et de faibles variations annuelles de températures ; l'hiver est caractérisé par l'obscurité continue, les conditions froides et stables, et un ciel dégagé ; l'été est caractérisé par la lumiÚre du jour continue, l'humidité importante, le temps brumeux et les cyclones faibles avec pluie ou neige.

Les tempĂ©ratures hivernales sont proches de −50 °C du fait des forts vents provenant de SibĂ©rie (Russie) ; tandis qu'en Ă©tĂ© elles peuvent dĂ©passer 0 °C.

Histoire du climat

Selon des études effectuées par des spécialistes de l'université d'Oxford (Grande-Bretagne) et du Royal Netherlands Institute for Sea Research (NIOZ), l'océan Arctique jouissait, il y a 70 millions d'années, de températures proches de 15 °C, semblables à celles de la mer Méditerranée ; et de températures de 20 °C, il y a 20 millions d'années.

Les chercheurs sont arrivĂ©s Ă  cette conclusion aprĂšs avoir Ă©tudiĂ© des matĂ©riaux organiques trouvĂ©s dans les boues d'Ăźlots de glace de l'ocĂ©an Arctique. Bien qu'on ne connaisse pas les raisons de telles tempĂ©ratures, on prĂ©sume qu'elles proviennent d'un effet de serre provoquĂ© par la forte concentration du dioxyde de carbone dans l'atmosphĂšre. Cette conclusion est confirmĂ©e par des scientifiques de l'universitĂ© du Michigan (États-Unis), qui affirment que les taux de dioxyde de carbone, il y a quelques millions d'annĂ©es, Ă©taient de trois Ă  six fois supĂ©rieurs Ă  la teneur actuelle.

On sait que l'Ă©paisseur de la couche de glace de l'ocĂ©an Arctique a fortement diminuĂ© durant les cinquante derniĂšres annĂ©es. Pendant l’étĂ© 2012, la glace ne couvre que 3,4 millions de kilomĂštres carrĂ©s, soit le plus bas niveau jamais constatĂ©. Cette superficie de glace est infĂ©rieure de 18 % au minimum enregistrĂ© en 2007 et 50 % infĂ©rieure Ă  la moyenne des annĂ©es 1980[9].

De plus, les résultats indiquent que cette évolution va se poursuivre, la fonte des glaces étant plus rapide que ce qu'avait prévu le rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). Alors que de nombreux scientifiques pensaient que la glace de l'Arctique disparaßtrait totalement à l'horizon 2100, les prévisions plus actuelles placent plutÎt cet événement à 2035[9]. Les conséquences sont sérieuses sur l'équilibre écologique de la région et pour l'habitat de certaines espÚces, comme l'ours polaire qui a besoin d'une banquise pour survivre et chasser ses proies.

Évolution future et rĂ©chauffement climatique

En 2005 et 2007 ont été atteints les records de minimum de l'étendue de la banquise arctique.

Des chercheurs prédisent que dans moins de 50 ans, l'océan Arctique sera parfaitement navigable pendant l'été. En effet, la couche de glace qui recouvre cette masse océanique devient chaque année plus mince, du fait de la durée des fortes chaleurs de plus en plus longue. Un bouleversement des écosystÚmes et le risque d'apparition de maladies émergentes[10] (dont parasitoses et zoonoses pouvant à la fois toucher les animaux et les hommes) sont attendus[11],[12]. Les chercheurs invitent les populations et décideurs à s'y préparer[13].

RĂ©chauffement climatique

Article détaillé : Réchauffement climatique.
Un ours polaire bondissant entre deux blocs de glace de la banquise fondante, sur l'ßle de Spitzberg, dans l'archipel norvégien de Svalbard.

Des observations par satellite montrent que ces banquises perdent de la superficie dans l'océan Arctique[14]. Par ailleurs, un amincissement de ces banquises, en particulier autour du pÎle Nord, a été observé[15].

L'ùge moyen des glaces, sur la période 1988-2005, est passé de plus de six ans à moins de trois ans[16].

La réduction de l'étendue moyenne de la banquise arctique depuis 1978 est de l'ordre de 2,7 % par décennie (plus ou moins 0,6 %), son étendue minimale en fin d'été diminuant de 7,4 % par décennie (plus ou moins 2,4 %)[17].

Le réchauffement dans cette région est de l'ordre de 2,5 °C[18] (au lieu de 0,7 °C en moyenne sur la planÚte), et l'épaisseur moyenne des glaces a perdu 40 % de sa valeur entre les périodes 1958-1976 et 1993-1997[19].

2007 marque un minimum de la banquise en été[20]. Cette année-là, les observations satellitaires constatent une accélération de la fonte de la banquise arctique, avec une perte de 20 % de la surface de la banquise d'été en un an[21].

Les observations menées pendant l'expédition Tara, une initiative privée sous l'égide du programme européen DamoclÚs (Developping Arctic Modelling and Observing Capabillities for Long-term Environmental Studies)[22] de à , indiquent que les modifications entamées dans l'océan Arctique sont profondes et irréversibles[23]. Par ailleurs, le Groenland a vu ses glaciers se réduire de 230 à 80 milliards de tonnes par an de 2003 à 2005, ce qui contribuerait à 10 % des 3 mm actuels d'élévation annuelle du niveau des mers[24].

La disparition de la banquise en Ă©tĂ© diminue l'albĂ©do de l'Arctique, renforçant le rĂ©chauffement de l'ocĂ©an Arctique pendant cette saison. Une partie de la chaleur accumulĂ©e est transmise Ă  l'atmosphĂšre pendant l'hiver, modifiant la circulation des vents polaires. Ces changements entraĂźneraient des incursions d'air arctique aux latitudes moyennes expliquant les Ă©pisodes hivernaux rudes ayant touchĂ© les États-Unis ou l'Europe pendant les hivers 2010 Ă  2012. Cependant, les statistiques sur ces phĂ©nomĂšnes sont encore trop rĂ©centes pour tirer une conclusion dĂ©finitive[25].

Dans le Guardian, du , Peter Wadhams, directeur du département de physique de l'océan polaire à l'université de Cambridge, en Angleterre, affirme que la banquise arctique pourrait avoir totalement disparu en été d'ici 2016[26].

Fonte du pergélisol

Article détaillé : Relargage du méthane de l'Arctique.

On observe un réchauffement et une fonte partielle du pergélisol arctique. Entre un tiers et la moitié du pergélisol de l'Alaska n'est plus qu'à un degré de la température de dégel. En Sibérie, des lacs issus de la fonte du pergélisol se forment, provoquant des dégagements importants de méthane. Le dégagement de méthane est de l'ordre de 14 à 35 millions de tonnes par an sur l'ensemble des lacs arctiques. L'analyse au carbone 14 de ce méthane prouve que celui-ci était gelé depuis des milliers d'années[27].

Faune et flore

Ours blanc sur un banc de glace de Wager Bay (parc national d'Ukkusiksalik, Nunavut, Canada)

Il existe environ 400 espÚces animales dans l'Arctique. Parmi les plus connues l'ours blanc ou polaire, le plus grand carnivore dans cette zone. Il peut avoir une masse de 800 kg. Bien qu'il se nourrisse de phoques et de poissons, il lui arrive en cas de mauvaise chasse de les remplacer par des mousses et des lichens.

Six espÚces de phoque vivent dans cet océan, bien que leur nombre ait diminué depuis le XIXe siÚcle du fait de la chasse intensive à laquelle l'a soumis l'Homme, chasse qui a pour but de récupérer la peau et la graisse de l'animal. Un autre habitant typique de la zone est la baleine, également menacée et qui, actuellement, est protégée de la chasse.

On trouve aussi un habitant plus discret, le krill, qui joue un rĂŽle important dans la chaĂźne alimentaire.

Les animaux et les vĂ©gĂ©taux de l'Arctique sont, par leur physique et leur comportement, adaptĂ©s aux conditions particuliĂšres des rĂ©gions au nord du cercle Arctique (66° 32â€Č Nord). La courte saison de croissance est certainement le facteur le plus contraignant pour la faune et la flore arctiques, limitĂ©es par la tempĂ©rature, la lumiĂšre et la calotte glaciaire. La productivitĂ© marine au pĂŽle est plus ou moins importante selon les annĂ©es, les saisons et la proximitĂ© au pĂŽle[28], ainsi la croissance de la biomasse ne dĂ©passe pas 100 mgC/m2/jour au centre du bassin polaire, elle est de deux Ă  cinq fois moins importante que dans la zone ouverte de l'ocĂ©an Arctique. La prĂ©sence de la vie sous cette partie de la banquise n'est pas plus importante qu'en haute mer ; la production primaire mesurĂ©e en MĂ©diterranĂ©e occidentale est Ă©quivalente, contrairement aux zones de trĂšs haute production comme les cĂŽtes froides du PĂ©rou oĂč la biomasse est cent fois plus productive[28].

Cette biomasse arctique est principalement constituĂ©e de zooplancton tel que les amphipodes benthiques se nourrissant du phytoplancton (dinoflagellĂ©s et diatomĂ©es) qui poussent dans les couches infĂ©rieures et sous la surface submergĂ©e de la glace flottante. MĂȘme durant l'hiver austral, certaines algues peuvent continuer leur processus de photosynthĂšse en profitant des trĂšs faibles lueurs de la nuit polaire. Cette production attire les poissons, les cĂ©tacĂ©s et les phoques durant l'Ă©tĂ© austral, parfois mĂȘme Ă  proximitĂ© du pĂŽle[29]. Les rĂ©cits tĂ©moignant d'une prĂ©sence animale autour du pĂŽle Nord demeurent tout de mĂȘme anecdotiques, mais on observe une importante perturbation de la productivitĂ© causĂ©e par le rĂ©chauffement climatique[30]. En effet, on peut observer plus de 275 espĂšces de plantes et d'animaux se rapprochant du pĂŽle durant l'Ă©tĂ© austral en raison du rĂ©chauffement[31].

La pĂȘche halieutique autour de cette zone est favorisĂ©e tandis que la mĂ©gafaune est dĂ©favorisĂ©e. L'ours blanc se dĂ©place rarement au-delĂ  de 82° de latitude Nord, en raison de la raretĂ© de la nourriture, bien que des traces soient parfois observĂ©es prĂšs du pĂŽle Nord[32]. Une expĂ©dition en 2006 a signalĂ© avoir observĂ© un ours blanc Ă  un peu plus d'un kilomĂštre du pĂŽle[33]. Le phoque annelĂ© a Ă©galement Ă©tĂ© observĂ© prĂšs du pĂŽle, et un renard polaire a Ă©tĂ© vu Ă  moins de 60 kilomĂštres, Ă  89° 40â€Č Nord[34].

Parmi les oiseaux observĂ©s prĂšs du pĂŽle, plusieurs espĂšces ont Ă©tĂ© signalĂ©es : des bruants des neiges, des fulmars borĂ©aux et des mouettes tridactyles, bien que certaines observations puissent ĂȘtre faussĂ©es par le fait que les oiseaux ont tendance Ă  suivre les navires et les expĂ©ditions[32]. Des poissons ont Ă©tĂ© vus dans les eaux au pĂŽle Nord, mais ils sont probablement peu nombreux[32]. Bien que certaines espĂšces puissent comporter un grand nombre d'individus, le froid polaire ralentit leur mĂ©tabolisme et elles peuvent mettre jusqu'Ă  deux ans en eau polaire avant d'atteindre leur maturitĂ© sexuelle[29].

La pollution des eaux arctiques a Ă©galement un impact important sur la natalitĂ© via la chaĂźne alimentaire du cercle polaire. Certains mĂ©taux lourds tels que le zinc, le cadmium, le mercure et le sĂ©lĂ©nium sont concentrĂ©s dans l'ocĂ©an Arctique par les courants marins provenant des ocĂ©ans Atlantique et Pacifique. Les polluants bioaccumulĂ©s dans le mĂ©tabolisme d'un individu augmentent avec l'absorption des niveaux infĂ©rieurs du rĂ©seau alimentaire ocĂ©anique[29]. Ainsi, des contaminants peuvent ĂȘtre prĂ©sents en quantitĂ© infime dans le zooplancton, mais on observe des taux anormalement concentrĂ©s dans le mĂ©tabolisme des espĂšces superprĂ©datrices comme les oiseaux de mer, les phoques, les ours et mĂȘme Ă  l'extrĂ©mitĂ© de la chaĂźne, chez les humains. Des prĂ©lĂšvements de sang de cordon des nouveau-nĂ©s inuits rĂ©vĂšlent un taux de polychlorobiphĂ©nyles quatre fois plus grand et un taux de mercure quinze Ă  vingt fois plus Ă©levĂ© que chez les bĂ©bĂ©s nĂ©s plus au sud. Ces polluants prĂ©sents dans les mĂ©tabolismes ont un impact sur le taux de natalitĂ©, et peuvent provoquer des dĂ©ficits de neurotransmission et divers problĂšmes cognitifs[35].

L'Ă©cosystĂšme de l'ocĂ©an Arctique est un des plus vulnĂ©rables de la planĂšte, de plus en plus fragilisĂ© par la fonte des glaces qui entraĂźne une hausse des activitĂ©s industrielles causant une forte pollution. L'ocĂ©an Arctique est aussi un grand vivier de poissons pour les populations indigĂšnes qui s'en nourrissent et dont la santĂ© est au premier chef menacĂ©e par cette pollution. De plus, une forte contamination radioactive est enregistrĂ©e dans la rĂ©gion et constitue une des principales prĂ©occupations pour l’environnement. Mais la radioactivitĂ© n'est pas que dans l'eau, elle est aussi incrustĂ©e dans les glaces, et la fonte de la banquise arctique ainsi que le dĂ©gel du pergĂ©lisol risquent de libĂ©rer ces substances radioactives dans les Ă©cosystĂšmes.

DĂ©veloppement

Voies maritimes

Trois brise-glaces, le Yamal russe Ă  propulsion nuclĂ©aire en tĂȘte, suivi d'homologues canadiens et des États-Unis, se sont donnĂ© rendez-vous le 1er aoĂ»t 1994 pour tracer une route dans l'ocĂ©an Arctique occidental.

Les premiÚres explorations en vue de trouver des voies maritimes en Arctique remontent à 1539 pour le passage du passage du Nord-Ouest au nord du Canada et du Groenland. Elles sont plus tardives mais plus prometteuses pour le passage du Nord-Est, désormais connu sous le nom de route maritime du nord, au nord de la Russie.

La Russie dispose d’une flotte de brise-glaces, dont plusieurs Ă  propulsion nuclĂ©aire permettant d’augmenter la pĂ©riode de navigabilitĂ© de la route maritime du nord permettant d’envisager une rĂ©duction des temps de trajets par rapport au passage par le canal de Suez ou le Cap de Bonne-EspĂ©rance.

PĂȘche

La pĂȘche hauturiĂšre est pratiquĂ©e par les pays europĂ©ens dans les eaux arctiques. Ce sont 2,3 millions de tonnes de poissons qui sont pĂȘchĂ©es chaque annĂ©e par les pays europĂ©ens, principalement l’Islande, la NorvĂšge, le Danemark et la Russie[36]. Mais grĂące Ă  la fonte des glaces, la pĂȘche est susceptible d’augmenter de façon considĂ©rable, car l’on constate actuellement un dĂ©placement vers le nord d’espĂšces de poissons habituellement observĂ©es en Atlantique et Pacifique. Une Ă©tude prĂ©voit une possible hausse de 30 Ă  70 % des captures de poissons dans les hautes latitudes, y compris l'Arctique, d'ici 2055[9]. Les espĂšces de poissons de l’Arctique seront donc inĂ©vitablement touchĂ©es par cette pĂȘche.

Tourisme

Visite touristique de l'océan Arctique sur un bateau groenlandais.

Le dĂ©veloppement du tourisme devient une prĂ©occupation majeure pour l’équilibre de cet environnement fragile. Depuis la fin de la guerre froide, le tourisme est en pleine croissance dans les rĂ©gions arctiques. Avec la fonte des glaces, certaines zones deviennent encore plus accessibles. Des croisiĂšres sont organisĂ©es pour permettre aux touristes de dĂ©couvrir le Grand Nord. Au Canada et en Alaska, le nombre de touristes a doublĂ© durant les annĂ©es 1990. En Islande, il a triplĂ© entre 1970 et 1995, passant de 50 000 Ă  165 000. Au Spitsberg, il a augmentĂ© de 12 % par an, pour atteindre aujourd’hui plus de 30 000 visiteurs. Enfin, l’Arctique sibĂ©rien s’ouvre progressivement aux touristes avec quelques voyages Ă  bord de brise-glaces. En Arctique, le nombre de touristes est passĂ© d’environ 1 million au dĂ©but des annĂ©es 1990 Ă  plus de 1,5 million en 2007[37]. Il existe de rĂ©elles prĂ©occupations en ce qui concerne les sols, la faune et la flore, l’eau et d’autres besoins Ă©lĂ©mentaires. Le piĂ©tinement de la vĂ©gĂ©tation entraĂźne une Ă©rosion des sols et une dĂ©gradation du permafrost. Ainsi, au Spitsberg, le site de la baie de la Madeleine a Ă©tĂ© interdit d’accĂšs (jusqu’à 20 000 touristes y Ă©taient dĂ©barquĂ©s chaque annĂ©e) car prĂšs d’un hectare de fragile toundra a Ă©tĂ© dĂ©gradĂ© par le piĂ©tinement.

D’autres problĂšmes se font jour tels le problĂšme de la gestion des dĂ©chets en l’absence de centre de recyclage ou l’émission de matiĂšres polluantes avec l’usage grandissant des motos-neige. Mais les inquiĂ©tudes concernent aussi les pollutions locales : le nombre de touristes ayant largement dĂ©passĂ© celui des populations hĂŽtes, le maintien des pratiques culturelles locales est en danger ce qui pourrait porter prĂ©judice Ă  ces populations[37].

Il existe de réelles préoccupations quant à la dégradation environnementale en milieu polaire (surtout en Arctique) liée à l'industrie touristique en pleine expansion, particuliÚrement en ce qui concerne les terres, la faune et la flore, l'eau et d'autres besoins élémentaires[9].

ProblĂšmes environnementaux

Pollution industrielle et mondiale

Les perturbations liĂ©es Ă  la pollution industrielle sont principalement dues Ă  l’exploitation des ressources Ă©nergĂ©tiques, le transport maritime et la pĂȘche intensive. En effet, la fonte des glaces laisse un accĂšs plus facile aux ressources naturelles comme le gaz, les hydrocarbures et les minĂ©raux, ce qui aggrave la disparition de la faune et la flore. L’ocĂ©an Arctique devient un lieu d’exploitation prisĂ©, puisque 30 % des ressources mondiales non dĂ©couvertes se trouvent en Arctique[9].

On observe aussi une grave dĂ©tĂ©rioration de l'Ă©tat des eaux cĂŽtiĂšres. Chaque annĂ©e environ 10 millions de mĂštres cubes d'eau non traitĂ©e sont dĂ©versĂ©s dans les eaux de l’ocĂ©an Arctique. Ces eaux usĂ©es provenant d'entreprises industrielles contiennent des substances chimiques toxiques comme du pĂ©trole, du phĂ©nol, des composĂ©s de mĂ©taux lourds, de l'azote et d'autres substances[38].

Des dĂ©bris plastiques de provenance mondiale et notamment d'Europe de l'Ouest et des États-Unis polluent l'ensemble des ocĂ©ans, dont l’OcĂ©an Arctique. Les chercheurs y estiment la quantitĂ© totale de fragments flottant en surface entre 100 tonnes et 1 200 tonnes[39].

Pollution nucléaire

Les sites d'essais nucléaires en Nouvelle-Zemble

Il y a plusieurs menaces de contamination radioactive dans l'océan Arctique. Le climat polaire qui sévit dans la région étant peu accueillant, il préserve le lieu des regards indiscrets. C'est pourquoi la Nouvelle-Zemble a été choisie par le gouvernement russe pour accueillir des essais nucléaires pendant la guerre froide, mais également pour y stocker des déchets radioactifs[40].

Causes militaires

Entre 1954 et 1990, l'ocĂ©an Arctique accueille aussi des sites de tests nuclĂ©aires. En 1955, la Nouvelle-Zemble a Ă©tĂ© vidĂ©e de sa population pour accueillir les expĂ©rimentations de l'URSS qui transforme ce lieu en polygone de tir lors de la Course aux armements nuclĂ©aires de la guerre froide. Pendant cette pĂ©riode, plus de 200 explosions nuclĂ©aires ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©es, Ă©quivalent Ă  100 fois l'ensemble des explosifs utilisĂ©s pendant la Seconde Guerre mondiale[40]. LancĂ© le au-dessus de l'archipel, le test le plus puissant effectuĂ© dans cette zone est celui de la Tsar Bomba, d’une puissance d’environ 57 mĂ©gatonnes. C'est la bombe la plus puissante ayant jamais explosĂ©.

Entre 1988 et 1989, à la suite du glasnost, les essais ont été révélés au monde. Déposé le , un rapport commun de l'Assemblée nationale et du Sénat français atteste que les essais nucléaires atmosphériques de Nouvelle-Zemble se chiffrent au nombre de 91 et représentent une puissance totale de 239,6 mégatonnes, soit 97 % de la puissance des essais atmosphériques soviétiques et prÚs de 55 % de la puissance dégagée par la totalité des essais atmosphériques mondiaux (440 Mt)[41].

Ces nombreuses activitĂ©s militaires ont crĂ©Ă© une importante pollution radioactive. On y trouve surtout de grandes quantitĂ©s de Strontium 90 et de CĂ©sium 137, mesurĂ©s en SibĂ©rie et en CarĂ©lie. Aujourd’hui encore, la dose de cĂ©sium est dix fois plus Ă©levĂ©e que la norme dans ces rĂ©gions[42].

Le , un accident aĂ©rien impliquant un bombardier B-52 de l'United States Air Force (USAF) se produit prĂšs de la base aĂ©rienne de ThulĂ© sur le territoire danois du Groenland. L'appareil transporte quatre bombes Ă  hydrogĂšne et s'Ă©crase sur la banquise arctique dans la baie North Star au Groenland, ce qui dĂ©clenche la dĂ©tonation des explosifs conventionnels Ă  bord et la rupture et la dispersion des charges nuclĂ©aires, ce qui entraĂźne une contamination radioactive. La neige contaminĂ©e est envoyĂ©e aux États-Unis.

Stockage de déchets radioactifs

Dans les années 1960, au nord de la péninsule de Kola, l'Union soviétique avait installé trois piscines de stockage des combustibles usés provenant de sous-marins et de brise-glaces nucléaires. Des fuites se sont produites dans deux d'entre elles, provoquant une trÚs forte contamination. Depuis, des entreposages à sec de 22 000 assemblages de combustibles ont été aménagés, mais dans des conditions trÚs précaires[43].

EntrĂ©e en vigueur le , la convention de Londres sur les dĂ©chets nuclĂ©aires interdit tout dĂ©pĂŽt de dĂ©chets de ce type dans l’ocĂ©an. Pourtant, en 1982, la Russie, signataire de cette convention, a immergĂ© le sous-marin nuclĂ©aire K-27. Ce dernier gĂźt par 33 mĂštres de fond au large de la Nouvelle-Zemble. S’ajoutent Ă  cela entre 11 000 et 17 000 conteneurs de dĂ©chets radioactifs, 15 rĂ©acteurs qui appartenaient Ă  des sous-marins nuclĂ©aires et au brise-glace LĂ©nine, et 5 autres rĂ©acteurs officiellement immergĂ©s[43],[40]. De plus, plusieurs autres sous-marins nuclĂ©aires gisent dans la mer de Kara et la mer de Barents tels que le K-278 Komsomolets (1989), le K-141 Koursk (2000), et le K-159 (2003).

Selon les autoritĂ©s russes, le niveau d’activitĂ© global des produits immergĂ©s dans la mer de Kara est de 2 Ă  3 milliards de gigabecquerels (soit environ 0,1 milliard de curies). En revanche, l’état exact de confinement et le type de contrĂŽle effectuĂ© sont inconnus[40].

Au large de la péninsule de Kola ce sont 200 navires abandonnés et sabordés qui sont sources de pollution. Sur les rives de l'océan Arctique se trouvent environ 12 millions de barils, souvent remplis de carburant, d'huile et de matiÚres premiÚres chimiques[38].

Protection de l'environnement

Article détaillé : Déclaration d'Ilulissat.
Carte des pays participants au Conseil de l'Arctique
  • Membres permanents
  • Observateurs

En 1991, les huit pays riverains de l'Arctique[44] se rencontrent pour signer la Stratégie pour la Protection de l'Environnement Arctique (en) (Arctic Environmental Protection Strategy, AEPS). Ceci est le premier pas vers la déclaration d'Ottawa, ratifiée en 1996, qui établit formellement le Conseil de l'Arctique, forum traitant notamment du développement durable et de la protection de l'environnement dans l'Arctique. Cette déclaration prévoit la participation des différentes communautés autochtones et des autres habitants de l'Arctique.

Depuis 1988, le Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE), soulignait les principaux problÚmes environnementaux liés à l'évolution du climat[45]. Dans l'Arctique ces problÚmes sont principalement : la fonte des glaces et le changement climatique de l'Arctique, la pollution de l'eau des déchets d'huile de mers du Nord et chimique, la réduction de la population des animaux de l'Arctique et les changements dans leur environnement.

Le , un sommet ministĂ©riel rĂ©unit Ă  Ilulissat au Groenland cinq pays riverains de l’ocĂ©an Arctique qui affirment leur volontĂ© de dĂ©passer leurs diffĂ©rends et de coopĂ©rer pour protĂ©ger l’environnement de cet ocĂ©an. À l'issue de la rĂ©union, les ministres et reprĂ©sentants du Canada, du Danemark, des États-Unis, de la NorvĂšge et de la Russie se sont « engagĂ©s Ă  prendre des mesures en conformitĂ© avec les lois internationales et nationales pour assurer la protection et la prĂ©servation du fragile environnement marin de l'ocĂ©an Arctique ».

L'océan Arctique dans la mythologie des peuples eurasiatiques

L'ocĂ©an Arctique symbolise le monde des tĂ©nĂšbres et le royaume des morts dans les peintures mythologiques de certains peuples ouraliens et sibĂ©riens (Finno-ougriens, SamoyĂšdes...). Pour eux l'univers n'est pas vertical, comme dans la mythologie grecque, mais horizontal. Il s'organise autour d'une riviĂšre mondiale : l'ocĂ©an Arctique. Sa source est issue du monde de la lumiĂšre, d'oĂč venaient le printemps et les oiseaux migrateurs apportant l'Ăąme des nouveau-nĂ©s dans le monde des humains. Les Ăąmes des dĂ©funts partaient en bas de la riviĂšre, dans le royaume des morts.

La mythologie indo-iranienne, et notamment celle du peuple aryen, a conservé quelques échos de contacts avec les civilisations voisines du nord. Certaines montagnes citées dans la mythologie aryenne sont à rapprocher des montagnes de l'Oural. Au pied de ces montagnes se trouvaient l'océan Mondial (probablement l'océan Arctique) et l'ßle des bienheureux. Dans le Mahùbhùrata, il est noté que sur le versant nord du mont Meru se trouve la cÎte de l'Océan de lait[46]. Selon certains chercheurs, les éléments de cette mythologie ont été empruntés à la GrÚce ancienne et transmis aux peuples indo-iraniens via les Scythes, et sont basés sur les mythes des monts Riphées et des Hyperboréens[47],[48].

Les Ă©vocations de l'ocĂ©an Arctique en Europe de l'Ouest dans l'AntiquitĂ© et au Moyen Âge sont plus vagues et plus mythifiĂ©es. Ses cĂŽtes Ă©taient considĂ©rĂ©es comme le bord d'un monde oĂč habitaient diffĂ©rents monstres issus du chaos primitif. Ces lĂ©gendes ont Ă©tĂ© Ă©vincĂ©es dans les traditions russes par des donnĂ©es objectives, la mise en valeur de la rĂ©gion et des contacts frĂ©quents avec la population locale.

Des informations sont également conservées dans la tradition géographique arabe. Au milieu du XIIe siÚcle, l'explorateur arabe Abu Khamid Al-Garnati s'est rendu dans le Khanat bulgare de la Volga et rapporte avoir entendu parler d'un territoire situé prÚs de « la mer des ténÚbres », à savoir les rives de l'océan Arctique.

Statut légal

Carte topographique de l'Arctique

L'espace arctique n'est pas directement rĂ©glementĂ© Ă  l'Ă©chelle internationale. Il est fragmentĂ© par diffĂ©rents accords juridiques internationaux, principalement concentrĂ©s sur des problĂ©matiques environnementales et les diverses lĂ©gislations nationales des pays de l'Arctique. L'ocĂ©an Arctique est directement adjacent Ă  6 pays : le Danemark (Groenland), le Canada, la NorvĂšge, la Russie, les États-Unis et l'Islande (qui ne revendique aucun droit de sol sur l'ocĂ©an Arctique)[49].

Il y a deux diffĂ©rentes maniĂšres de distinguer les droits des États riverains de l’Arctique sur le territoire de l’ocĂ©an Arctique[50] :

  • sectorielle : chaque État riverain de l'Arctique possĂšde un secteur de l'ocĂ©an Arctique lequel prend la forme d'un triangle dont les sommets sont dĂ©finis en fonction du pĂŽle Nord magnĂ©tique, et des frontiĂšres cĂŽtiĂšres Est et Ouest de l'État[51] ;
  • conventionnelle : chaque État voisin de l’Arctique doit se rĂ©fĂ©rer aux rĂšgles gĂ©nĂ©rales de rĂ©partition des droits sur les zones marines Ă©tablies par la Convention des Nations unies sur le droit de la mer (CNUDM) du [50].

Pour assurer le respect de la CNUDM, la Commission des limites du plateau continental (CLPC) des Nations unies est crĂ©Ă©e durant cette convention afin d’analyser l’évolution des plateaux du Danemark, de la NorvĂšge et de la Russie[52]. En 2008, ces trois pays, ainsi que les États-Unis et le Canada signent la DĂ©claration d'Ilulissat dont l’un des principaux objectifs est le blocage de tout « nouveau rĂ©gime juridique comprĂ©hensif international de gestion de l’ocĂ©an Arctique »[53]. Les cinq signataires se mettent cependant d’accord pour procĂ©der Ă  une coopĂ©ration Ă  dessein environnemental dans l’Arctique. Ils dĂ©cident de coordonner leurs efforts dans d’éventuelles futures opĂ©rations de sauvetage dans la rĂ©gion.

Canada

En 1880, la Grande-Bretagne remet officiellement au Canada ses possessions arctiques d'Amérique du Nord par décret confirmé dans l'Imperial Colonial Boundaries Act de 1885[54]. La plupart des ßles de l'Arctique canadien sont cependant découvertes au fil des années par des chercheurs américains et norvégiens, une menace pour la souveraineté du Canada dans la région.

Désireux de légiférer rapidement, le Canada est finalement le premier à définir un statut juridique de l'Arctique en 1909[55]. Il s'octroie alors toutes les terres et les ßles situées à l'ouest du Groenland, entre le Canada et le pÎle Nord[55].

En 1926, ces droits sont lĂ©galement fixĂ©s par dĂ©cret royal et interdisent aux pays Ă©trangers de se livrer Ă  toute activitĂ© dans les terres et les Ăźles de l’Arctique canadien sans une autorisation spĂ©ciale du gouvernement canadien[51]. En 1922, le pays annonce sa souverainetĂ© sur l’üle Wrangel. L’URSS s’oppose Ă  cette dĂ©claration et appose le drapeau soviĂ©tique sur l’üle en 1924[53].

En 2015, le Canada dĂ©clare possĂ©der : le bassin de drainage de la riviĂšre Yukon, toutes les terres au nord de 60° N, y compris l’archipel arctique canadien, ses dĂ©troits et ses baies, et les rĂ©gions cĂŽtiĂšres de la baie d’Hudson et de la baie James. La superficie des propriĂ©tĂ©s polaires du Canada s’élĂšve ainsi Ă  1,43 million de kilomĂštres carrĂ©s.

En 2007, le Premier ministre canadien, Stephen Harper, dĂ©cide de renforcer la souverainetĂ© canadienne dans l’ocĂ©an Arctique. Deux ans plus tard, le Parlement national adopte la « StratĂ©gie pour le Nord du Canada », qui en plus d’une composante politique importante, se concentre sur le dĂ©veloppement Ă©conomique de la rĂ©gion Arctique, avec un accent particulier mis sur la recherche scientifique[56].

En , le Canada dĂ©pose une demande Ă  l’ONU afin d’établir son droit de propriĂ©tĂ© sur 1,2 million de kilomĂštres carrĂ©s de plateau continental (comprenant le pĂŽle Nord)[57].

Danemark

Carte du passage Kennedy et l'ßle contestée.

En 1993, le Danemark revendique un droit souverain sur le Groenland et les ßles Féroé et les inclut dans son espace arctique[58]. Son territoire polaire représente alors 372 000 kilomÚtres carrés.

Le pays entre ensuite en conflit avec le Canada au sujet de l'ßle Hans, située au centre du passage Kennedy[59].

En 2002, le Danemark présente une demande à l'ONU, réclamant la propriété de 62 000 kilomÚtres carrés de plateau continental (comprenant le pÎle Nord)[60].

États-Unis

Territoire contesté dans la mer de Beaufort

En 1924, les États-Unis souhaitent ajouter le pĂŽle Nord Ă  leur zone de contrĂŽle dans la rĂ©gion, se rĂ©fĂ©rant au fait que le pĂŽle Nord est une extension de l’Alaska. Aujourd’hui, les États-Unis revendiquent le contrĂŽle de la zone situĂ©e au nord du cercle polaire arctique et au nord et Ă  l’ouest de la frontiĂšre formĂ©e par la Porcupine, le Yukon et les riviĂšres Kuskokwim, ainsi que toutes les mers adjacentes, y compris l’ocĂ©an Arctique, la mer de Beaufort et la mer des Tchouktches[61].

La superficie des propriĂ©tĂ©s arctique des États-Unis s’élĂšve Ă  126 000 kilomĂštres carrĂ©s.

Les États-Unis et le Canada se disputent les frontiùres des pays de la mer de Beaufort. Les États-Unis insistent sur le fait que, selon la loi, le passage du Nord-Ouest fait partie des eaux internationales, contrairement à l’affirmation du Canada selon laquelle il appartient à ses eaux territoriales[50].

Établie par l’accord de 1990, la frontiĂšre maritime entre les États-Unis et la Russie s’étend Ă  travers la mer des Tchouktches et continue vers le sud par la mer de BĂ©ring. Cet accord doit encore ĂȘtre ratifiĂ© par la Russie, mais il est respectĂ© par les deux parties depuis sa signature[62].

NorvĂšge

En 1922, 42 pays signent Ă  Paris un traitĂ© Ă©tablissant la souverainetĂ© norvĂ©gienne sur l’archipel de Svalbard. Trois ans plus tard, la NorvĂšge annonce officiellement l’ajout de Spitzberg sur son territoire[49] et Ă©tablit une zone Ă©conomique de 200 miles autour de l’archipel, que l’Union soviĂ©tique, et plus tard la Russie, ne reconnaĂźt pas. Le , l’Union soviĂ©tique et la NorvĂšge signent un accord concernant la frontiĂšre maritime entre les deux pays dans la mer de Barents[63].

En 1997, les ministres de l’Environnement des États riverains Ă  l’Arctique dĂ©terminent ensemble que les propriĂ©tĂ©s arctiques de la NorvĂšge englobent les zones de la mer de NorvĂšge au nord de 65°N, pour une superficie de 746 000 kilomĂštres carrĂ©s.

En , la NorvĂšge et la FĂ©dĂ©ration de Russie signent le « traitĂ© de dĂ©limitation maritime et de coopĂ©ration en mer de Barents et dans l’ocĂ©an Arctique », qui aboutit Ă  l’affiliation entre les deux pays d’espaces maritimes d’une superficie totale d’environ 175 000 kilomĂštres carrĂ©s[64].

Russie

Le statut lĂ©gal de la zone arctique russe est d’abord dĂ©fini dans une note du ministĂšre des Affaires Ă©trangĂšres de l’Empire russe, le . Elle dĂ©clare la propriĂ©tĂ© russe de toutes les terres situĂ©es sur le prolongement nord du plateau continental sibĂ©rien. Un mĂ©morandum est publiĂ© le par le Commissariat du peuple aux Affaires Ă©trangĂšres de l’URSS qui confirme la position de la note de 1916[65].

Le , un dĂ©cret du PrĂŠsidium du Soviet suprĂȘme de l’URSS dĂ©finit le statut juridique des terres arctiques de l’Union soviĂ©tique ainsi :

« Sont dĂ©clarĂ©s territoires de l’Union des RĂ©publiques socialistes et soviĂ©tiques toutes les terres et toutes les Ăźles, actuellement dĂ©couvertes ou qui pourront l’ĂȘtre ultĂ©rieurement, qui sont situĂ©es dans l'ocĂ©an glacial arctique au nord du littoral de l’URSS et jusqu’au pĂŽle Nord, dans une zone comprise entre le mĂ©ridien 32° 44â€Č 35″ Est de Greenwich, lequel passe le long de la partie orientale de la baie de VaĂŻda, par le point de repĂšre gĂ©odĂ©sique du cap Kekourek, et le mĂ©ridien 168° 49â€Č 30″ Ouest de Greenwich, lequel passe par le milieu du dĂ©troit sĂ©parant l’üle Ratmanov de l’üle Krusenstern (archipel des Ăźles DiomĂšde), dans le dĂ©troit de BĂ©ring, et qui, Ă  la date de la publication du prĂ©sent dĂ©cret, ne sont pas reconnues par le gouvernement de l’URSS comme Ă©tant territoire d’un État Ă©tranger »[66].

La superficie totale des territoires polaires appartenant Ă  l’URSS s’élĂšve ainsi Ă  5 842 millions de kilomĂštres carrĂ©s.

En 2001, la Russie est le premier pays Ă  soumettre Ă  la Commission des Nations unies une demande afin d’étendre les frontiĂšres du plateau continental Arctique de 1,2 million de kilomĂštres carrĂ©s. Elle rĂ©clame les dorsales du Lomonossov et de MendeleĂŻev. Sa demande est rejetĂ©e, car manquant d'informations[57].

Annexes

Notes et références

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Article connexe

Lien externe

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