Monts Riphées
Les Monts Riphées (ou Rhipées, Ripées) sont une chaîne de montagnes, à caractère plus ou moins mythique[1], que les Grecs plaçaient vaguement dans des parages septentrionaux, et qu’ils éloignaient de plus en plus à mesure qu’ils acquéraient des connaissances plus étendues.
Mentionnés pour la première fois par Alcman[2], au VIIIe siècle av. J.-C., ils sont cités aussi par Apollonios de Rhodes[3], Aristote[4], Eschyle[5], Hécatée de Milet, Hippocrate[6], Pline l'Ancien[7], Pomponius Mela[8], Ptolémée[9], Sénèque[10], le Liber monstrorum (en)[11] et d'autres encore. Ces monts, qui paraissent quelquefois se confondre avec les monts Hyperboréens, étaient représentés comme très froids et couverts de neige. Pour plusieurs auteurs, c'est de là que souffle Borée.
Ils ont pu correspondre au Tchardagh, au Balkan, aux Carpates ou à l’Oural, mais aussi aux Alpes du Nord.
Notes et références
- D'un côté, les monts Riphées sont clairement associés aux mythes grecs du nord (Borée, Hyperboréens, Arimaspes, etc.) et Strabon, les citant à propos de la Germanie, déclare qu'il s'agit d'une fiction des mythographes, d'un autre des auteurs comme Pline l'Ancien ou le géographe Ptolémée les considèrent et les situent comme des montagnes réelles.
- Lire en ligne (en anglais) le fragment 64
- Il situe la source de l'Istros, en principe le Danube, dans les monts Riphées : "Il est un fleuve large et profond, source féconde pour la mer qu'il enrichit du tribut de ses eaux. Les Égyptiens, ayant reconnu une grande partie de son cours, lui ont donné le nom d'Ister. Les rochers d'où il sort, situés au-delà du souffle des aquilons, font partie des monts Riphées. Après avoir traversé des plaines immenses, il arrive aux confins de la Scythie et de la Thrace, où il se divise en deux branches. L'une se jette dans le Pont-Euxin et l'autre dans un golfe profond qui, s'étendant au-dessus de la mer de Sicile baigne les côtes de la Grèce et reçoit dans son sein le fleuve Achéloüs." Argonautiques, IV, 286-287 (lire en ligne).
- Les monts Riphées sont au-delà du pays des Scythes, sous la constellation de l'Ourse, c'est-à -dire au nord : "Sous la constellation même de l'Ourse, au-delà de l'externe Scythie, sont les monts appelés Rhipées, dont nous ne connaissons la grandeur que par des récits trop évidemment fabuleux. Et c'est aussi de ces monts que sortent la majeure partie et les plus grands de tous les fleuves après l'lster, à ce qu'on assure." (Aristote, Météorologiques (lire en ligne) Livre I, Chapitre XIII., 20).
- L'Istros descend des monts Riphées (Prométhée délivré, fr. 197).
- "En effet, [la Scythie] est située précisément sous l’Ourse et aux pieds des monts Riphées, d’où souffle le vent du nord." Des airs, des eaux et des lieux, 19 (lire en ligne).
- Pline, en accord avec Pomponius Mela, place dans les monts Riphées la source du Tanaïs (l'actuel Don) ; il les situe au-delà des Cimmériens et des Sauromates et semble les confondre avec l'Oural : "Le Palus-Méotide lui-même, recevant le Tanaïs qui descend des monts Riphées, et qui est la dernière limite connue entre l'Europe et l'Asie, passe pour avoir 1.406.000 pas de tour, suivant d'autres 1.225.000. Du Bosphore Cimmérien à l'embouchure du Tanaïs, il est certain que la distance est, en droite ligne, de 385.000 pas. La habitants des rives du quatrième golfe de l'Europe ont été énumérés, à propos de la Thrace, jusqu'à Istropolis ; là sont les bouches de l'Ister." Histoire naturelle, Livre IV, XXIV., 6, (lire en ligne)
- De chorographia (ou De situ orbis), Livre I (109, 115 et 117), Livre II (1) & Livre II (36) (lire en ligne, en latin)
- Il place les monts Riphées en Russie ((III, 5, 5).
- Sénèque, Phèdre, "scandite colles/ semper canos nive Riphea" : "Escaladez ces collines/ éternellement blanchies par la neige des Monts Riphées"
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« And likewise, on the other hand, we read of a certain race of humans near the Rhipaean mountains protected from the snowy cold by the land in winter, where the snows under the chill Great Bear of the North fall to a depth of seven ells.. »
— (en) lire en ligne
Bibliographie
- J. Ramin, Mythologie et géographie, Paris, Les Belles Lettres, 1979, p. 55 et suiv.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Monts Riphées » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource)