Jeremy Corbyn
Jeremy Bernard Corbyn [ËdÊÉÉčÉȘmi kÉËbÉȘn][1], nĂ© le Ă Chippenham (Wiltshire), est un homme politique britannique.
Jeremy Corbyn | |
Portrait officiel de Jeremy Corbyn en 2020. | |
Fonctions | |
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Chef de l'opposition officielle | |
â (4 ans, 6 mois et 23 jours) |
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Monarque | Ălisabeth II |
Premier ministre | David Cameron Theresa May Boris Johnson |
Gouvernement | Corbyn |
LĂ©gislature | 56e, 57e et 58e |
Groupe politique | Travailliste |
Prédécesseur | Harriet Harman |
Successeur | Keir Starmer |
Chef du Parti travailliste | |
â (4 ans, 6 mois et 23 jours) |
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Ălection | 12 septembre 2015 |
RĂ©Ă©lection | 24 septembre 2016 |
Chef adjoint | Tom Watson (2015â19) |
Prédécesseur | Harriet Harman (intérim) Ed Miliband |
Successeur | Keir Starmer |
Membre de la Chambre des communes | |
En fonction depuis le (40 ans et 23 jours) |
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Ălection | 9 juin 1983 |
Réélection | 11 juin 1987 9 avril 1992 1er mai 1997 7 juin 2001 5 mai 2005 6 mai 2010 7 mai 2015 8 juin 2017 12 décembre 2019 |
Circonscription | Islington North |
LĂ©gislature | 49e, 50e, 51e, 52e, 53e, 54e, 55e, 56e, 57e et 58e |
Prédécesseur | Michael O'Halloran |
Biographie | |
Nom de naissance | Jeremy Bernard Corbyn |
Date de naissance | |
Lieu de naissance | Chippenham (Royaume-Uni) |
Nationalité | Britannique |
Parti politique | Parti travailliste |
DiplÎmé de | Adams' Grammar School |
Il est dĂ©putĂ© pour Islington North Ă la Chambre des communes depuis 1983. Tenant de lâaile gauche du parti, opposant au New Labour de Tony Blair et Ă son orientation centriste, il remporte lâĂ©lection de 2015 Ă la direction du Parti travailliste et devient ainsi chef de l'opposition officielle.
Contesté par les cadres centristes de son parti au point de devoir remettre son mandat en jeu un an aprÚs son élection, il voit sa position stabilisée par sa réélection, notamment grùce à l'organisation Momentum, et mÚne son parti à un niveau qu'il n'avait plus atteint depuis les débuts du blairisme à l'occasion des élections générales de 2017.
Il est critiqué par la suite pour son ambiguïté sur la question du Brexit, pour sa gestion des cas d'antisémitisme au sein du Labour ainsi que pour des propos trÚs controversés[2].
Il essuie un revers face aux conservateurs de Boris Johnson aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2019, lors desquelles le Parti travailliste atteint un plus bas historique en termes de siĂšges. AprĂšs cette dĂ©faite, il quitte la direction du parti, qui le met Ă lâĂ©cart de ses rangs lâannĂ©e suivante.
Famille
Jeremy Corbyn naĂźt le , dans le Wiltshire[3]. Son pĂšre est ingĂ©nieur, sa mĂšre professeure de mathĂ©matiques[4]. Il grandit dans une auberge avec sept chambres restaurĂ©es par ses parents dans le Shropshire, Ă la frontiĂšre galloise[5]. Il rejoint la capitale dans les annĂ©es 1960, avant de sâinstaller Ă Islington deux dĂ©cennies plus tard.
Il entretient une relation avec la femme politique Diane Abbott Ă la fin des annĂ©es 1970[6]. Il est mariĂ© trois fois ; son Ă©pouse actuelle est Laura Ălvarez[7], une importatrice mexicaine de cafĂ© issu du « commerce Ă©quitable ». Il a divorcĂ© de sa deuxiĂšme femme chilienne, Claudia Bracchitta[8], aprĂšs deux annĂ©es de sĂ©paration faisant suite Ă un conflit conjugal survenu lorsquâelle a souhaitĂ© placer leurs fils dans une grammar school (Ă©cole sĂ©lective de haut niveau Ă©ducatif payante) de Londres[9].
Son frÚre Piers Corbyn (en), diplÎmé en astrophysique, est un météorologue prévisionniste. Il est également connu pour son activisme anti-vaccination qui le fait comparer le programme de vaccination britannique au camp d'extermination d'Auschwitz[10].
Formation et parcours professionnel
Il effectue sa scolaritĂ© Ă lâAdams' Grammar School Ă Newport dans le Shropshire[3]. AprĂšs son Ă©ducation secondaire, il travaille deux ans pour une organisation caritative de dĂ©veloppement en JamaĂŻque, puis revient en Grande-Bretagne et travaille pour des organisations syndicales[11].
Parcours politique
DĂ©buts
Alors qu'il est encore Ă l'Ă©cole, il rejoint le mouvement des jeunes socialistes de la branche locale du Parti travailliste dans la circonscription de The Wrekin[7]. Avant de se lancer dans la politique britannique au niveau national, Corbyn est Ă©lu conseiller municipal dans le borough londonien de Haringey[3].
Membre de la Chambre des communes
Jeremy Corbyn est élu député dans la circonscription d'Islington-nord à la Chambre des Communes en 1983. Il est constamment réélu depuis[12].
RĂ©publicain[11] dĂšs les annĂ©es 1980, il est critiquĂ© pour son soutien au Sinn FĂ©in et Ă la cause de l'unification irlandaise[13]. Dans le mĂȘme temps, il fait campagne contre l'apartheid en Afrique du Sud[11]. Il est membre de longue date et vice-prĂ©sident de la Campagne pour le dĂ©sarmement nuclĂ©aire (CND) et publie une chronique hebdomadaire dans le journal socialiste The Morning Star[3].
Membre d'Amnesty International, il fait campagne en vain en 1999 pour que l'ancien dictateur-président du Chili Augusto Pinochet soit jugé au Royaume-Uni pour le meurtre d'un citoyen britannique, et extradé vers l'Espagne qui souhaite le juger pour crimes contre l'humanité[14] - [3]. Végétarien[15] - [16], il a également pris position pour les droits des animaux et pour une meilleure prise en compte du danger que pose à l'environnement le réchauffement climatique[3]. Corbyn est aussi l'un des principaux porte-parole de la campagne pour que les Chagossiens puissent avoir le droit de retourner à l'archipel des Chagos[17]. Il s'est par ailleurs engagé contre le traité de Maastricht en 1992[18].
Sous les gouvernements travaillistes de Tony Blair (1997-2007), il dénonce publiquement ce qu'il perçoit comme les violations des droits de l'homme et des libertés publiques commises par ce gouvernement, notamment à l'encontre de candidats à l'asile politique[13]. Il est membre du comité de direction de la Stop the War Coalition, qui fait campagne contre la guerre d'Irak en 2003[3]. De 2005 à 2015, il vote à l'encontre des instructions du Whip travailliste à cent-quarante-huit reprises, « faisant de lui de loin le député socialiste le plus rebelle »[3].
Lorsque éclate en 2009 le scandale des dépenses des députés britanniques, il est l'un des députés les moins dépensiers de l'argent public[19].
Ă partir de 2013, il fait campagne contre le partenariat transatlantique de commerce et d'investissement (TAFTA)[11].
Candidature Ă la direction du Parti travailliste
En 2015, il est candidat à la direction du Parti travailliste, promettant une « politique anti-austérité ». Cette position le distingue des trois autres candidats (Andy Burnham, Yvette Cooper et Liz Kendall)[11]. Soutenu par les principaux syndicats (qui souhaitent « enterrer le New Labour » de Tony Blair), il crée la surprise durant la campagne en étant donné favori par les instituts de sondages[20] - [16] - [21] - [22].
Cette situation amĂšne « lâappareil du Labour, acquis au libĂ©ralisme Ă©conomique dĂ©bridĂ© et au retrait de lâĂtat », Ă faire campagne contre lui[23]. Mi-aoĂ»t, Liz Kendall et Yvette Cooper appellent toutes deux leurs partisans Ă voter pour « n'importe qui sauf Corbyn »[24] ; Tony Blair affirme qu'une victoire de Corbyn mĂšnerait Ă la « dĂ©route, peut-ĂȘtre [Ă ] l'annihilation » du parti, qui serait alors, Ă ses yeux, trop Ă gauche pour l'Ă©lectorat[25] et certaines personnalitĂ©s de l'aile blairiste du parti tentent de faire suspendre la primaire[9]. Outre l'appareil de son propre parti, la candidature de Corbyn rencontre l'hostilitĂ© de la presse britannique[26].
Jeremy Corbyn est Ă©lu le , dĂšs le premier tour, avec 59,5 % des voix exprimĂ©es[27]. Il obtient la majoritĂ© des voix dans les trois collĂšges dâĂ©lecteurs : les membres du parti, les adhĂ©rents des syndicats et les sympathisants qui pouvaient voter aprĂšs avoir payĂ© la somme de trois livres sterling[28]. Par lĂ mĂȘme, en tant que dirigeant du principal parti d'opposition au Parlement, il devient chef de l'Opposition officielle[29]. Son Ă©lection (saluĂ©e par les partis Podemos en Espagne et SYRIZA en GrĂšce, ainsi que par le Front de gauche en France) marque un retour aux racines socialistes du Parti travailliste, aprĂšs le tournant centriste des annĂ©es 1990[29] - [30] - [28]. Plusieurs membres du cabinet fantĂŽme travailliste indiquent toutefois qu'ils ne travailleront pas avec lui[30].
Alex Nunns, dans Le Monde diplomatique, identifie trois groupes d'Ă©lecteurs importants ayant menĂ© Ă son Ă©lection : les jeunes, politisĂ©s par le dĂ©bat autour des frais d'universitĂ©, les participants du mouvement antiguerre et le monde syndical[31]. Le chercheur Fabien Escalona relĂšve que « câest le mĂ©canisme de primaire ouverte, conçu par les modernisateurs comme un moyen de diluer lâinfluence des responsables et des activistes les plus « archaĂŻques », qui aura favorisĂ© lâascension de lâun dâentre eux Ă la tĂȘte du parti »[32]. Il indique que « mĂȘme si des militants dâĂąge mĂ»r sont aussi mobilisĂ©s derriĂšre Corbyn, il est incontestable que sa dynamique a pris appui sur des jeunes gĂ©nĂ©rations de militants dotĂ©s dâun haut niveau dâinstruction, mais en butte Ă la prĂ©caritĂ© matĂ©rielle et rĂ©voltĂ©s contre lâabsence de rĂ©elle alternative » : il s'agit selon lui d'un phĂ©nomĂšne similaire au « mouvement lancĂ© par Bernie Sanders » aux Ătats-Unis, à « lâascension de Podemos et des candidatures citoyennes » en Espagne, à « lâirruption du Mouvement 5 Ă©toiles » en Italie, au « surgissement des Pirates et la progression heurtĂ©e du mouvement « rouge-vert » » en Islande, ou encore « Ă lâinattendu mouvement « Nuit debout » en France »[32].
Commentant son élection, le Premier ministre David Cameron déclare que « le Labour représente maintenant une menace pour notre sécurité nationale, pour la sécurité de notre économie et celle de votre famille[33] ». Le nombre d'adhérents du Parti travailliste augmente considérablement, passant de 190 000 à 300 000, puis atteignant 515 000 à la mi-2016, un an aprÚs son élection[34]. Le est fondé un mouvement populaire, intitulé Momentum, pour soutenir sa ligne politique.
Chef du Parti travailliste et de lâopposition
Dans son cabinet fantĂŽme, tout en nommant John McDonnell, figure de la gauche du parti, au poste clĂ© de chancelier de l'Ăchiquier fantĂŽme, il s'efforce de rassembler les diffĂ©rents courants du parti[35] - [36].
Le Parti travailliste enregistre une progression considérable de ses effectifs militants sous sa direction : prÚs de 570 000 en 2018, soit 300 000 de plus qu'en 2015 ; à elle seule, l'organisation de jeunesse travailliste, Young Labour, compterait en 2018 davantage de membres que le Parti conservateur tous ùges confondus[37]. Sous sa direction, le Parti travailliste ne remporte pas les élections législatives anticipées de 2017 mais connaßt sa meilleure progression en proportion des voix depuis les élections de 1945[38]. Les adversaires de Jeremy Corbyn au sein du parti, qui prévoyaient un déclin électoral des travaillistes sous sa direction, renoncent ainsi à tenter une seconde fois de le destituer[39].
Ălections de 2017
En , dix mois aprĂšs le rĂ©fĂ©rendum sur l'appartenance du Royaume-Uni Ă l'Union europĂ©enne, la PremiĂšre ministre conservatrice, Theresa May, dĂ©cide de convoquer des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es, alors que les conservateurs sont crĂ©ditĂ©s du double des voix des travaillistes dans les enquĂȘtes d'opinion. Lors de la campagne, aprĂšs la publication d'un programme politique trĂšs Ă gauche, Jeremy Corbyn mĂšne le Parti travailliste Ă l'Ă©lection. En remontĂ©e constante dans les enquĂȘtes d'opinion pendant la campagne, le vote du se traduit par un gain modeste de 30 siĂšges par rapport Ă l'Ă©chĂ©ance prĂ©cĂ©dente, mais d'un gain de 9,6 points et de plus de 3,5 millions de voix, offrant au Parti travailliste sa plus grande progression depuis les Ă©lections de 1945. Le Parti conservateur est privĂ© de majoritĂ©, mais se maintient Ă la tĂȘte d'un gouvernement minoritaire.
DĂ©bats sur le Brexit
Il prend position en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l'Union europĂ©enne, tout en qualifiant l'accord obtenu en par David Cameron de « pur spectacle »[40]. D'aprĂšs Mediapart, il se montre cependant « extrĂȘmement rĂ©ticent Ă se lancer dans la campagne rĂ©fĂ©rendaire »[41]. Si l'aile gauche du Parti travailliste a historiquement considĂ©rĂ© la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne puis l'Union europĂ©enne comme Ă©tant « anti-dĂ©mocratique et anti-socialiste »[42], Corbyn souhaite que le Royaume-Uni demeure membre de l'Union europĂ©enne, mais que celle-ci soit rĂ©formĂ©e avec davantage de dĂ©mocratie et de social[43]. Globalement, il apparaĂźt comme eurosceptique dans un parti aux Ă©lus largement europhiles[44]. ClĂ©ment Claret Ă©voque « une thĂ©orie est trĂšs rĂ©pandue, selon laquelle Corbyn est un eurosceptique qui aurait votĂ© pour le Brexit dans le secret de lâisoloir », mais considĂšre qu'il s'agit d'« une rumeur entretenue par ses dĂ©tracteurs » et souligne qu'« il est assez difficile de dire ce que Corbyn pense vraiment », mĂȘme s'« il nâa pas fait campagne de maniĂšre vigoureuse en 2016, pour le maintien » et que « les soupçons dâeuroscepticisme, dans son entourage, sont plus encore plus Ă©levĂ©s, Ă lâinstar du conseiller Seumas Milne (en) »[45].
En , Ă la suite du rĂ©fĂ©rendum sur le maintien du Royaume-Uni dans l'Union europĂ©enne, lors duquel plus d'un tiers des votants travaillistes s'est prononcĂ© pour le dĂ©part de l'Union europĂ©enne, il doit faire face Ă une contestation importante au sein du Parti travailliste : il limoge de son cabinet fantĂŽme le ministre des Affaires Ă©trangĂšres, Hilary Benn, puis est confrontĂ© Ă la dĂ©mission de la plupart des membres de son cabinet, qui l'accusent de ne pas s'ĂȘtre assez investi durant la campagne[46] - [47]. Les principaux syndicats lui renouvellent leur soutien, et quelque 10 000 personnes se rassemblent devant le Parlement pour le soutenir, alors que les dĂ©putĂ©s travaillistes se prĂ©parent Ă voter pour ou contre une motion pour le destituer[48] - [49]. Une motion de dĂ©fiance, non contraignante, est adoptĂ©e par les dĂ©putĂ©s travaillistes le , par 172 voix contre 40[50]. Arguant qu'il a Ă©tĂ© Ă©lu par le parti dans son ensemble, et non pas par les dĂ©putĂ©s, Jeremy Corbyn ne dĂ©missionne pas. Le , la dĂ©putĂ©e Angela Eagle annonce qu'elle brigue la direction du parti ; elle devra recueillir le soutien d'au moins 20 % des dĂ©putĂ©s et dĂ©putĂ©s europĂ©ens du parti pour enclencher une Ă©lection interne[51]. Finalement, Corbyn affronte Owen Smith aprĂšs qu'Eagle lui apporte son soutien lors d'un scrutin se tenant d'aoĂ»t Ă . Il est rĂ©Ă©lu chef du parti avec 61,8 % des voix[52].
En , Jeremy Corbyn exprime son soutien Ă l'idĂ©e d'un second rĂ©fĂ©rendum pouvant annuler le Brexit. Si des dĂ©putĂ©s hostiles au Brexit saluent sa dĂ©cision, d'autres, favorables au Brexit, le critiquent[53] - [54]. Neuf dĂ©putĂ©s travaillistes issus de lâaile droite du Labour quittent le parti en reprochant Ă Jeremy Corbyn son ambiguĂŻtĂ© face aux Brexit et sa responsabilitĂ© dans la montĂ©e de l'antisĂ©mitisme au sein du parti[55]. Huit de ces dĂ©putĂ©s fondent « le Groupe indĂ©pendant » avec trois dĂ©putĂ©s qui ont quittĂ© le Parti conservateur en raison de la crise interne de celui-ci autour du Brexit[56] - [57].
Jeremy Corbyn dépose le suivant une motion à la Chambre des communes visant à permettre à cette derniÚre d'initier une proposition de loi qui interdirait une sortie de l'Union européenne sans accord avec celle-ci. La motion, soutenue par tous les partis d'opposition et par dix députés conservateurs (dont notamment Kenneth Clarke, Justine Greening, Dominic Grieve, Sam Gyimah et Oliver Letwin) est toutefois rejetée par 309 voix contre 298, huit travaillistes favorables au Brexit (dont Caroline Flint et John Mann) ayant notamment voté contre[58] - [59].
Le , il publie une proposition pour empĂȘcher que le gouvernement conservateur de Boris Johnson ne sorte le Royaume-Uni de l'Union europĂ©enne sans accord. Il demande aux dĂ©putĂ©s hostiles Ă une telle sortie sans accord d'approuver une motion de censure qu'il dĂ©poserait contre le gouvernement Ă la Chambre des communes dĂ©but septembre. Il demanderait alors la confiance de la Chambre pour devenir Premier ministre par intĂ©rim, avec un mandat trĂšs court destinĂ© uniquement Ă lui permettre d'organiser des Ă©lections lĂ©gislatives anticipĂ©es. Durant la campagne pour ces Ă©lections, le Parti travailliste sous sa direction demanderait aux citoyens un mandat pour la tenue d'un nouveau rĂ©fĂ©rendum sur le Brexit. Si les travaillistes remportaient les Ă©lections, son gouvernement organiserait un rĂ©fĂ©rendum, qui proposerait une alternative entre la possibilitĂ© d'annuler le Brexit et un nouvel accord incluant une union douaniĂšre et lâalignement des normes de protection sociale et environnementale avec lâUE â ce que l'universitaire ClĂ©ment Claret prĂ©sente comme un « soft Brexit »[60] - [45]. En , il dĂ©clare qu'il renĂ©gocierait un accord de sortie avec lâUnion europĂ©enne dans les trois mois suivant son arrivĂ©e au pouvoir et quâil resterait « neutre » pour le nouveau rĂ©fĂ©rendum qu'il souhaiterait organiser trois mois plus tard[61].
Son action pendant la crise autour du Brexit lui attire des critiques au sein de son parti, les sondages indiquant qu'une nette majoritĂ© d'Ă©lecteurs travaillistes souhaite alors sa dĂ©mission ; cependant, il parvient Ă faire repousser par les dĂ©lĂ©guĂ©s du Labour une motion devant le conduire Ă faire campagne pour rester dans lâUnion europĂ©enne[62] - [63]. ClĂ©ment Claret estime que « de maniĂšre gĂ©nĂ©rale, le Labour a du mal Ă faire entendre ses arguments dans ce dĂ©bat, parce quâil ne propose pas une solution toute faite, comme le font ses adversaires »[45].
Politique extérieure
Jeremy Corbyn a prĂ©sidĂ© le collectif « Stop the War », qui a organisĂ© de grandes manifestations contre les guerres en Afghanistan et en Irak, et est considĂ©rĂ© comme propalestinien[64]. Populaire au sein de la communautĂ© musulmane, il a fait campagne auprĂšs d'elle pour la primaire travailliste qu'il a remportĂ©e[64]. ImpliquĂ© auprĂšs de la mosquĂ©e de Finsbury Park qui est situĂ©e sur sa circonscription, il a, d'aprĂšs Le Monde, « Ă©tĂ© lâun des acteurs majeurs de sa dĂ©radicalisation et de sa rĂ©ouverture selon un processus suivi de prĂšs par Scotland Yard, aprĂšs quâelle eut Ă©tĂ© fermĂ©e en 2003 et son imam Abou Hamza, proche dâAl-QaĂŻda, arrĂȘtĂ© pour terrorisme lâannĂ©e suivante »[64]. Il se montre en 2016 trĂšs critique de l'intervention militaire saoudienne au YĂ©men, touchĂ© par une guerre civile, et demande, aprĂšs qu'un tribunal des Nations unies l'a considĂ©rĂ©e contraire au droit international, qu'une enquĂȘte indĂ©pendante soit menĂ©e au sujet des ventes d'armes par le gouvernement britannique Ă l'Arabie saoudite. Il demande Ă©galement Ă David Cameron de s'expliquer sur la prĂ©sence de militaires britanniques cĂŽtĂ© saoudien[65]. En 2018, il est critiquĂ© pour avoir Ă©tĂ© prĂ©sent en 2014 Ă une cĂ©rĂ©monie en hommage Ă des terroristes palestiniens du groupe Septembre noir Ă©liminĂ©s par IsraĂ«l aprĂšs avoir assassinĂ© des athlĂštes israĂ©liens aux Jeux olympiques de Munich en 1972[66].
Il affirme « ne pas ĂȘtre un admirateur de la politique Ă©trangĂšre de Poutine » et considĂšre que la Russie a violĂ© la souverainetĂ© de lâUkraine en annexant la CrimĂ©e[67]. Bien qu'il ne soit en effet gĂ©nĂ©ralement pas considĂ©rĂ© comme favorable au gouvernement russe, il est rĂ©guliĂšrement invitĂ© sur le plateau de la chaĂźne russe RT, qui relaye la propagande du Kremlin. Il considĂšre pour sa part que la chaĂźne est souvent plus objective que les mĂ©dias occidentaux, et appelle ses partisans Ă la regarder[67].
Lors dâune confĂ©rence de presse tenue conjointement le Ă Londres avec le secrĂ©taire d'Ătat des Affaires Ă©trangĂšres et du Commonwealth, Jeremy Hunt, le SecrĂ©taire d'Ătat amĂ©ricain, Mike Pompeo, dĂ©clare que le soutien apparent du prĂ©sident du Parti travailliste Jeremy Corbyn au prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien Nicolas Maduro est « dĂ©goĂ»tant ». En effet, contrairement au gouvernement britannique, le Parti travailliste a refusĂ© de condamner le gouvernement de Maduro[68].
Accusation d'antisémitisme
Des relations critiquées
Jeremy Corbyn présente ses excuses en 2016 pour avoir qualifié les mouvements islamistes Hezbollah et le Hamas « d'amis »[69], qu'il aimerait inviter au Parlement[2] - [70].
En 2014, Jeremy Corbyn participe à plusieurs événements pro-palestiniens organisés par Paul Eisen, un militant qui nie l'existence de l'Holocauste[71] - [72].
Jeremy Corbyn est critiqué par les médias pour ses relations avec l'Iran[73] - [74].
Le 9 février 2014, il est invité dans un centre islamique pour célébrer le 35e anniversaire de la révolution islamique en Iran[75] - [76].
Ă la suite des rĂ©vĂ©lations par la presse, Jeremy Corbyn prĂ©sente ses excuses pour sa prĂ©sence en 2014 au dĂ©pĂŽt d'une gerbe de fleurs sur la tombe de Palestiniens accusĂ©s dâĂȘtre liĂ©s au massacre de onze athlĂštes israĂ©liens lors des Jeux olympiques de 1972[77] - [78] - [79] - [80].
La presse lui reproche ses relations avec la Commission islamique des droits de l'homme, une association londonienne trÚs controversée. Jeremy Corbyn, a en effet déclaré que cette commission fait un travail absolument formidable[81].
En mars 2015, la Commission islamique des droits de l'homme offre son « prix de l'islamophobe de l'année » au journal Charlie Hebdo, moins de deux mois aprÚs que douze personnes ont été abattues dans ses locaux[82] - [83] - [84].
Affaires d'antisémitisme au sein du parti
Sous la direction de Jeremy Corbyn, le Parti travailliste est rĂ©guliĂšrement critiquĂ© pour des liens supposĂ©s avec « l'extrĂȘme gauche antisĂ©mite, voire nĂ©gationniste » et pour avoir tolĂ©rĂ© des membres ou des partisans accusĂ©s d'antisĂ©mitisme.
Le , Jeremy Corbyn reconnaĂźt quâil existe un « rĂ©el problĂšme » dâantisĂ©mitisme au sein du parti et affirme que « restaurer la confiance » avec la communautĂ© juive est sa prioritĂ©. Plusieurs membres du parti sont ainsi suspendus ou forcĂ©s de dĂ©missionner Ă la suite de dĂ©clarations controversĂ©es : câest notamment le cas lâancien maire de Londres Ken Livingstone. Cette mesure nâest pas suffisante pour trois journaux juifs britanniques, le Jewish Chronicle, le Jewish News et le Jewish Telegraph, qui accusent Jeremy Corbyn de poser « une menace existentielle » Ă la communautĂ© juive[85].
En , Jeremy Corbyn prĂ©sente ses excuses pour n'avoir pas suffisamment reconnu le problĂšme, et ajoute : « Je reconnais que l'antisĂ©mitisme a fait surface dans le Parti travailliste, et a trop souvent Ă©tĂ© minimisĂ© [âŠ]. Ceci a peinĂ© et blessĂ© les membres juifs de notre parti, et plus largement la communautĂ© juive du Royaume-Uni. Je suis sincĂšrement dĂ©solĂ© pour la douleur provoquĂ©e, et je m'engage Ă redoubler d'efforts pour mettre fin Ă cette anxiĂ©tĂ©. [âŠ] Je serai toujours un opposant militant Ă l'antisĂ©mitisme »[86] - [87] - [88]. Il s'excuse Ă©galement pour s'ĂȘtre opposĂ© dans un commentaire sur Facebook en 2012 Ă la destruction d'une peinture murale Ă Londres figurant des banquiers au nez crochu jouant au Monopoly, et dĂ©clare n'avoir pas vu l'image de prĂšs et n'avoir donc pas compris Ă l'Ă©poque que la peinture jouait sur des thĂšmes antisĂ©mites[89] - [90].
En , une commission parlementaire indique n'avoir pu Ă©tablir « aucune preuve fiable et empirique attestant lâidĂ©e dâune prĂ©valence plus prononcĂ©e des comportements antisĂ©mites au sein du Parti travailliste que dans les autres formations politiques ». Une enquĂȘte commandĂ©e par lâorganisme Campaign Against Anti-semitism (en) (CAA) en 2017 relĂšve que les prĂ©jugĂ©s antisĂ©mites ont diminuĂ© au sein du Parti travailliste depuis 2015 et qu'ils y sont moins prĂ©sents qu'au Parti conservateur et qu'au Parti pour l'indĂ©pendance du Royaume-Uni (UKIP)[91].
En 2018 et 2019, Jeremy Corbyn s'engage Ă plusieurs reprises Ă combattre les manifestations d'antisĂ©mitisme au sein du Labour[86] - [87] - [88] - [92]. Cette mise au point intervient alors que le Parti travailliste a adoptĂ© la dĂ©finition de lâantisĂ©mitisme Ă©laborĂ©e par lâAlliance internationale pour le souvenir de lâHolocauste[93], mais a reformulĂ© quatre des onze exemples associĂ©s Ă cette dĂ©finition, afin de prĂ©ciser que critiquer les actions du gouvernement israĂ©lien n'est pas toujours un acte antisĂ©mite[94] - [95]. Cette reformulation a conduit trois journaux juifs britanniques[96] Ă accuser de concert Jeremy Corbyn de poser « une menace existentielle » Ă la communautĂ© juive[85]. En septembre, la direction du parti adopte l'intĂ©gralitĂ© des exemples mis en avant par l'AISH[97]. Tandis que le Jewish Labour Movement prend ses distances avec la direction du parti, l'organisation Jewish Voice for Labour (en)[98], exprime son soutien Ă Jeremy Corbyn, soulignant ses « initiatives contre l'antisĂ©mitisme »[99].
En , la Commission pour l'Ă©galitĂ© et les droits humains (en) (EHRC) annonce qu'elle ouvre une enquĂȘte pour discrimination antisĂ©mite au sein du Parti travailliste, ayant reçu un nombre suffisant de plaintes sur le sujet. Le numĂ©ro deux du parti, Tom Watson, demande Ă la direction de s'assurer qu'aucune preuve ne soit dĂ©truite[100].
En , la diffusion d'un documentaire sur l'antisémitisme au sein du Parti travailliste par la BBC aggrave la crise[101] : Corbyn est interpellé sur le sujet à la fois par des organisations juives, 60 lords travaillistes et des employés du parti, qui se plaignent des attaques contre les lanceurs d'alerte[102].
Plusieurs personnalités travaillistes, indignées par cette situation, quittent le parti[55].
En particulier, neuf députés travaillistes quittent le parti au début de l'année 2019 en reprochant à Jeremy Corbyn sa responsabilité dans la montée de l'antisémitisme au sein du parti, son ambiguïté face aux Brexit et ses prises de position en matiÚres de politique internationale[55].
Issus de l'aile droite du parti, ils s'Ă©taient employĂ©s Ă contrer les initiatives de Corbyn et n'avaient pas obtenu l'investiture du Labour pour les Ă©lections gĂ©nĂ©rales de 2019[55]. En , une autre dĂ©putĂ©e, Louise Ellman, dĂ©missionne du parti accusant Corbyn d'avoir laissĂ© prospĂ©rer lâantisĂ©mitisme au sein de sa formation[103]. Le gouvernement israĂ©lien fait savoir, Ă l'occasion des Ă©lections gĂ©nĂ©rales britanniques de , qu'une arrivĂ©e au pouvoir de Jeremy Corbyn constituerait « une menace pour les relations entre les deux pays et un sujet d'inquiĂ©tude pour les Juifs britanniques »[104].
Le grand rabbin du Commonwealth, Ephraim Mirvis (en), reproche quant Ă lui Ă Jeremy Corbyn d'avoir laissĂ© le « poison » sâenraciner au sein du Parti travailliste[105]. En octobre 2020, le Parti travailliste britannique « suspend son ancien chef Jeremy Corbyn pour les rĂ©serves qu'il a Ă©mises au sujet d'un rapport accablant » et « dur Ă lire » Ă©manant de la EHRC, mettant en Ă©vidence des faits dâantisĂ©mitisme sous sa direction du parti, et dĂ©cide d'ouvrir une enquĂȘte[106] - [107].
DĂ©faite historique de 2019
Lors des Ă©lections gĂ©nĂ©rales anticipĂ©es de , Jeremy Corbyn tente de mettre lâaccent sur le social et la dĂ©fense du systĂšme de santĂ© publique (NHS) alors que Boris Johnson mĂšne campagne sur le Brexit, un sujet sur lequel Corbyn a une position jugĂ©e peu claire : eurosceptique historique, il fait en sorte de rallier les pro-UE, notamment les LibĂ©raux-dĂ©mocrates, en appelant Ă un rĂ©fĂ©rendum qui proposerait un nouvel accord de sortie plus favorable aux travailleurs et, comme alternative, le maintien dans l'Union. Ayant longtemps Ă©vitĂ© d'exprimer sa prĂ©fĂ©rence entre les deux options, il dĂ©clare finalement qu'il ne prendrait pas position pendant une telle campagne[44].
Le , le Parti travailliste obtient son plus faible nombre d'Ă©lus depuis 1935 â tout en recueillant un plus grand nombre de voix qu'en 2015 et en 2010 ; son ambiguĂŻtĂ© sur le Brexit, dans un scrutin dominĂ© par cet enjeu, et son programme trĂšs orientĂ© Ă gauche sont avancĂ©s pour expliquer ce rĂ©sultat[108] - [109] - [110]. Selon le journaliste et activiste de gauche Aaron Bastani, le parti eut Ă affronter l'hostilitĂ© de la presque totalitĂ© des mĂ©dias britanniques[111]. Si John McDonnell, bras droit de Jeremy Corbyn et tenant d'une ligne favorable Ă l'UE, prend sur lui la responsabilitĂ© de la dĂ©faite, en dĂ©clarant que « le dĂ©sastre est de [son] fait », Fabien Escalona de Mediapart considĂšre que « Corbyn nâĂ©tait pas la marionnette de McDonnell », et souligne que « toute une fraction de la base militante qui le soutenait lâa poussĂ© dans cette orientation qui sâest rĂ©vĂ©lĂ©e si dommageable en siĂšges »[110]. Jeremy Corbyn annonce qu'il quittera ses fonctions aprĂšs une pĂ©riode de « rĂ©flexion »[112]. Son successeur, Ă©lu par les membres du parti, est Keir Starmer, qui le remplace le 4 avril 2020 ; il l'emporte notamment sur Rebecca Long Bailey, tenante d'une ligne plus proche de celle de Jeremy Corbyn[113] - [114].
Député indépendant
Le 29 octobre 2020, Jeremy Corbyn est suspendu du Parti travailliste aprĂšs la publication dâun rapport interne pointant son inaction face Ă l'antisĂ©mitisme prĂ©sent au sein de la gauche britannique[115]. La Equality and Human Rights Commision (EHRC) rĂ©vĂšle par ailleurs que la direction du parti a tentĂ©, sous la prĂ©sidence de Jeremy Corbyn, de faire obstruction Ă son travail alors qu'elle enquĂȘtait sur ces allĂ©gations d'antisĂ©mitisme[116].
Il est rĂ©intĂ©grĂ© au sein du parti le 17 novembre 2020, mais il nâest pas autorisĂ© Ă siĂ©ger en tant que dĂ©putĂ© travailliste[117] - [118].
En 2022 éclate la guerre en Ukraine. Dans un entretien à la chaine de télévision libanaise Al Mayadeen, réputée proche du Hezbollah[119], il déclare que pour mettre fin au conflit, il faut cesser d'armer les Ukrainiens[120].
RĂ©sultats Ă©lectoraux
Chambre des communes
Ălection | Circonscription | Parti | Voix | % | RĂ©sultats | |
---|---|---|---|---|---|---|
GĂ©nĂ©rales de 1983 | Islington North | Travailliste | 14 951 | 40,4 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 1987 | Islington North | Travailliste | 19 577 | 50,0 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 1992 | Islington North | Travailliste | 21 742 | 57,4 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 1997 | Islington North | Travailliste | 24 834 | 69,3 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2001 | Islington North | Travailliste | 18 699 | 61,9 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2005 | Islington North | Travailliste | 16 118 | 51,2 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2010 | Islington North | Travailliste | 24 276 | 54,5 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2015 | Islington North | Travailliste | 29 659 | 60,2 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2017 | Islington North | Travailliste | 40 086 | 73,0 | Ălu | |
GĂ©nĂ©rales de 2019 | Islington North | Travailliste | 34 603 | 64,3 | Ălu | |
Nom | Parti politique | Voix | % | ±% | Maj. | |
---|---|---|---|---|---|---|
Jeremy Corbyn (sortant) | Travailliste | 34 603 | 64,31 % | â8,7 | 26 188 | |
Nick Wakeling | Libéraux-démocrates | 8 415 | 15,64 % | 6,6 | ||
James Clark | Conservateur | 5 483 | 10,19 % | â2,3 | ||
Caroline Russell (en) | Vert | 4 326 | 8,04 % | 4 | ||
Yosef David | Brexit | 742 | 1,38 % | 1,4 | ||
Nick The Brick | Monster Raving Loony | 236 | 0,44 % | 0,2 | ||
Total des votes valides | 53 805 | 100 % | ||||
Ălecteurs inscrits | 75 162 |
Ălections locales
Date | Conseil | District | Parti | Voix | Rang | RĂ©sultats | |
---|---|---|---|---|---|---|---|
1974 | Haringey London Borough Council | South Hornsey | Travailliste | 1 190 | 1er | Ălu | |
1978 | Haringey London Borough Council | Haringay | Travailliste | 1 729 | 2e | Ălu | |
1982 | Haringey London Borough Council | Haringay | Travailliste | 1 839 | 1er | Ălu | |
Débat politique français
Le nom de Jeremy Corbyn surgit plusieurs fois dans le débat politique et médiatique français.
Au lendemain de la dĂ©faite historique de Jeremy Corbyn aux Ă©lections[122], Jean-Luc MĂ©lenchon estime que Corbyn n'est pas antisĂ©mite. Il accuse notamment sa dĂ©faite sur le grand rabbin dâAngleterre, les rĂ©seaux du Likoud, et il s'en prend au CRIF[123]. Ces propos dĂ©clenchent une vaste polĂ©mique[124].
En juin 2022, le nom de Corbyn surgit Ă nouveau dans lâarĂšne politique française, lorsque DaniĂšle Obono et Danielle Simonnet, candidates de la Nouvelle Alliance Populaire et Ăcologiste (NUPES) pour les lĂ©gislatives Ă Paris, reçoivent la visite de Jeremy Corbyn le samedi 4 juin. La visite est condamnĂ©e par la porte parole du Parti socialiste et la Ligue contre le racisme et l'antisĂ©mitisme et entraĂźne une nouvelle polĂ©mique[125] - [126].
Orientations politiques
Propositions formulées en 2015
Ses propositions principales, lorsqu'il brigue la direction du parti en 2015 (et donc la possibilité de mener les travaillistes aux prochaines élections législatives en 2020), incluent[127] - [8] :
- Réduire la dette progressivement, en luttant contre la fraude fiscale et l'évasion fiscale, en augmentant les impÎts des plus riches et en réduisant les niches fiscales des entreprises ; mettre fin aux politiques d'austérité ;
- Renationaliser les chemins de fer, qui avaient été privatisés par le Premier ministre conservateur John Major au début des années 1990 ;
- Renationaliser les compagnies énergétiques ;
- Avoir recours à une politique d'assouplissement quantitatif pour investir dans le logement, les transports publics, l'énergie et le numérique, et ainsi stimuler l'économie et créer des emplois ;
- Défaire l'arsenal nucléaire du Royaume-Uni ;
- Créer un Service national de l'éducation, sur le modÚle du trÚs populaire Service national de la Santé : ramener les academies et les free schools (écoles largement indépendantes mais bénéficiant de financement public) dans le giron des autorités locales ; abolir les frais d'inscription aux universités (introduits par Tony Blair) ;
- Bùtir de nouveaux council houses (logements publics à loyer modéré) et encadrer les loyers dans le privé ;
- Cesser l'utilisation de partenariats public-privé dans le secteur de la santé publique ;
- Introduire un salaire maximum ;
- Accueillir des rĂ©fugiĂ©s fuyant la guerre civile syrienne, la dictature en ĂrythrĂ©e, etc. ;
- Combattre le mouvement « Ătat islamique » en s'attaquant aux sources de son financement et de ses armements ;
- Résoudre le conflit israélo-palestinien par un dialogue inclusif, ouvert au Hamas « avec lequel nous pouvons avoir des désaccords profonds » ; cesser de vendre des armes à Israël ;
- Permettre aux Chagossiens de retourner dans l'archipel des Chagos.
Ăconomie
Jeremy Corbyn se positionne contre l'austérité et propose une stratégie économique fondée sur l'investissement. Pour relancer l'économie et rompre avec l'austérité, il promet en 2016 de prélever 500 milliards de livres sterling dans l'économie[128] : renationaliser en partie les chemins de fer, les compagnies énergétiques, renflouer les caisses du National Health Service sont certaines de ses propositions. Afin de lutter contre les inégalités, il promet d'introduire un salaire minimum horaire de 10 livres[129]. Il entend aussi lutter contre la fraude fiscale en investissant un milliard de livres dans la HMRC, organisme non-ministeriel du gouvernement et responsable de la collecte des taxes et des cotisations à la sécurité sociale.
InterrogĂ© par Andrew Marr sur sa vision du capitalisme, il rĂ©pond qu'il ne veut pas d'une Ă©conomie socialiste ou dirigiste, mais d'une « Ă©conomie mixte », avec un Ătat rĂ©gulateur qui investit dans certains secteurs clĂ©s de l'Ă©conomie comme la santĂ©, l'Ă©ducation ou les transports et qui permette d'attĂ©nuer les inĂ©galitĂ©s sociales[130] - [131]. Des Ă©conomistes comme Steve Keen Ă©crivent dans une lettre au journal The Guardian que, contrairement Ă ce qui se dit chez ses opposants, les propositions anti-austĂ©ritaires de Corbyn ne sont pas dâextrĂȘme gauche[132]. Le modĂšle qu'il propose serait Ă©loignĂ© du marxisme et post-keynĂ©sianiste[133] - [134] - [135].
Politique extérieure
Lors d'un discours en , Jeremy Corbyn inclut parmi les points clefs de sa politique étrangÚre une participation britannique aux missions onusiennes de maintien de la paix, une répression des paradis fiscaux notamment pour « aider à protéger l'autonomie fiscale des pays en développement », un soutien fortement accru aux réfugiés, et un engagement plus fort dans la lutte contre le réchauffement climatique. Plus généralement, ses prises de position favorisent le respect du droit international, le multilatéralisme dans la résolution des conflits, et la nécessité de résoudre les problÚmes de pauvreté et d'inégalité dans le monde[136].
Syrie : soutien Ă Bachar el-Assad
En 2016, pendant la guerre civile syrienne, Jeremy Corbyn rend visite Ă Bachar el-Assad[137] - [138].
Il est accusé de soutenir ce dernier, d'appeler à des solutions politiques tout en sachant que Assad les a toutes rejetées, d'appeler à un cessez le feu sans jamais condamner spécifiquement les attaques du régime contre les civils, de mettre dos à dos les exactions du despote contre les civils et celles attribuées aux rebelles ; il refuse notamment de condamner les attaques chimiques menées par Assad et s'oppose aux frappes contre l'arsenal syrien sans par ailleurs critiquer l'intervention russe[139] - [140] - [141] - [142].
Il a suscité la polémique pour avoir invité des « apologistes » et propagandistes de Bachar El Assad à l'informer et à informer son équipe sur le dossier syrien, dont Declan Hayes et mÚre AgnÚs Mariam[143] - [144].
Propositions formulées en 2019
Le , s'adressant à la conférence annuelle du Parti travailliste, Jeremy Corbyn prévoit des élections législatives anticipées et présente quelles positions le parti s'est engagé à y défendre sous sa direction[145] :
- empĂȘcher un Brexit sans accord, et organiser Ă la place un second rĂ©fĂ©rendum oĂč les citoyens britanniques puissent dĂ©cider entre approuver un accord de sortie que nĂ©gocierait son gouvernement ou bien annuler le Brexit et permettre au Royaume-Uni de rester membre de l'Union europĂ©enne ;
- renforcer le financement des services publics (Service national de Santé, écoles, service de police...) ;
- permettre aux employés des grandes entreprises de bénéficier directement des profits de ces entreprises, avec un dividende pouvant aller jusqu'à 500 £ par an par employé selon le montant de ces profits ;
- interdire les contrats zéro heure ;
- relever à 10 £ par heure le salaire minimum pour qu'il permette à tout employé de vivre décemment, et l'appliquer également aux employés nouvellement recrutés et aux jeunes employés (à partir de l'ùge de 16 ans) ;
- agir (sans plus de précision) sur les inégalités de revenu qui affectent les femmes, les personnes handicapées et les personnes issues de minorités ethniques ;
- permettre aux employées qui le souhaitent d'avoir des horaires de travail flexibles durant leur ménopause ;
- abroger la loi de 2016 qui restreint les modalités d'action collective des syndicats ;
- (re-)nationaliser les chemins de fer, le service postal (Royal Mail), les services d'eau et d'électricité ;
- créer une entreprise publique de fabrication de médicaments génériques à un coût abordable pour le Service national de Santé (NHS) ; n'accorder de financement public à la recherche aux entreprises pharmaceutiques que si elles vendent leurs médicaments au NHS à un coût abordable ;
- crĂ©er un Service national de l'Ăducation sur le modĂšle du Service national de SantĂ© ; abroger les frais d'inscription Ă l'universitĂ©, mettre en place des formations techniques et professionnalisantes gratuites, mettre en place un service gratuit de garde d'enfant ;
- au moyen d'une « stratégie industrielle », investir 250 milliards de livres à travers le pays dans l'amélioration des infrastructures de transport, d'énergie et d'accÚs à Internet, et investir également 250 milliards de livres dans les entreprises et les coopératives pour redynamiser l'économie et l'emploi, notamment dans les régions qui en ont le plus besoin ;
- investir « massivement » dans les énergies renouvelables et les technologies vertes pour permettre la création de « centaines de milliers d'emplois hautement qualifiés et bien payés » ainsi qu'atteindre à terme la neutralité carbone de l'économie britannique ;
- avoir une politique étrangÚre définie par « notre engagement pour les droits de l'homme et la justice internationale » et refuser de participer à des guerres à l'étranger ;
- financer en partie ces mesures en accroissant les impÎts uniquement pour les grandes entreprises et les 5% de contribuables les plus fortunés.
Distinction
En , le Bureau International de la paix lui décerne le Prix Sean MacBride pour son engagement contre les armes nucléaires[146].
Notes et références
Notes
Références
- Prononciation en anglais britannique retranscrite selon la norme API.
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Voir aussi
Liens externes
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