Ernest Pignon-Ernest
Ernest Pignon, dit Ernest Pignon-Ernest[1], est un artiste plasticien français, nĂ© le Ă Nice. Depuis 1966, il a fait de la rue le lieu mĂȘme dâun art Ă©phĂ©mĂšre qui en exalte la mĂ©moire, les Ă©vĂšnements ou les mythes. Il est considĂ©rĂ© comme l'un des prĂ©curseurs[2] de l'art urbain en France. Ses dessins de Rimbaud ou de Pasolini sont devenus des icĂŽnes mondiales[3]. Ce que propose Ernest Pignon-Ernest, câest une intervention plastique dans le rĂ©el et les rĂ©sonances (symboliques, poĂ©tiques, mythologiques, sacrĂ©es, anthropologiques, politiques, Ă©vĂšnementielles) quâelle suscite.
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Nom de naissance |
Ernest Pignon |
Nationalité |
française |
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Biographie
Famille et jeunesse
Ernest Pignon est le cadet de deux frĂšres et deux sĆurs. Son pĂšre travaille aux abattoirs et sa mĂšre est coiffeuse ; il a une enfance heureuse dans une famille plutĂŽt attirĂ©e par le sport. Il Ă©crit quâil aurait prĂ©fĂ©rĂ© briller au football, mais que « le dessin [lui] est venu dĂšs lâenfance comme un don[4]. » Il frĂ©quente l'Ă©cole primaire Pierre Merle puis le collĂšge Risso jusqu'en troisiĂšme.
Ă douze ans, la dĂ©couverte de Picasso dans un numĂ©ro de Paris Match[5] va donner une nouvelle direction Ă sa vie. Il sâintĂ©resse Ă la peinture, fait des recherches sur les peintres et commence dĂšs lors Ă acquĂ©rir une culture artistique qui le passionne.
AprĂšs lâobtention du BEPC en 1957 Ă 15 ans, il travaille chez un architecte[6], ce qui lui permet de continuer Ă dessiner et dâĂȘtre financiĂšrement indĂ©pendant. Vivant Ă Nice au sein dâun milieu fĂ©cond de poĂštes et dâartistes, il dĂ©veloppe une personnalitĂ© hyperactive, curieuse du monde, alertĂ©e par le dĂ©sordre social et les inĂ©galitĂ©s.
Formation
Ă partir de 1959 il cĂŽtoie la jeune gĂ©nĂ©ration dâartistes et de poĂštes niçois : Daniel Biga, Marcel Alocco, Marie-Claude Grail et Yvette Ollier, qui deviendra sa compagne. Au Magasin de Ben Vautier, rue Tondutti de lâEscarĂšne Ă Nice, il rencontre Arman, Claude Viallat, Martial Raysse, Le ClĂ©zio, Bernar Venet, Robert Filliou, Robert Malaval, Robert Bozzi, NoĂ«l Dolla⊠En 1960 AndrĂ© Riquier, metteur en scĂšne, lui demande de rĂ©aliser les dĂ©cors pour la piĂšce « Fin de Partie » de Beckett. Les annĂ©es suivantes, en 1961-1962, il rejoint l'armĂ©e en AlgĂ©rie et assiste au cessez-le-feu et Ă lâindĂ©pendance du pays. MalgrĂ© les circonstances il continuera Ă dessiner et rapporte dâAlgĂ©rie quelques Ćuvres, dont une superbe tĂȘte de taureau dâaprĂšs Picasso, peinte au brou de noix sur papier journal.
Ă son retour il reprend son travail d'architecte Ă temps partiel[7]. En 1963, il se rend Ă TolĂšde pour voir les peintures du Greco, qui vont durablement lâinfluencer. En Toscane, il dĂ©couvre aussi Masaccio, Duccio, Simone Martini, Fra Angelico.
Parcours artistique
En 1964, il loue sur le Mont Boron une maison qui deviendra un lieu de rencontres et de crĂ©ation. Dans cette maison sera imprimĂ©e la premiĂšre Ă©dition des Oiseaux Mohicans de Daniel Biga et aura lieu lâĂ©laboration de numĂ©ros de la revue IdentitĂ©s et la fabrication des premiers Fourre-tout de Ben.
Avec sa compagne Yvette Ollier, qui réalise les mises en scÚne et joue, il monte plusieurs spectacles (Michaux, Dadelsen, Beckett, Nazim Hikmet, la Beat Generation).
Ses premiĂšres peintures sont inspirĂ©es de Greco, Picasso, Bacon et de lâactualitĂ©. Ă la suite de son intervention au pochoir sur le plateau dâAlbion en 1966 il abandonne les pinceaux et rĂ©alise des dessins (en noir et blanc) conçus spĂ©cifiquement pour sâinscrire dans des lieux et lors dâĂ©vĂšnements.
GrĂące Ă l'argent gagnĂ© en rĂ©alisant les plans d'une villa avec un ami, il dĂ©cide de se consacrer Ă la peinture. Il quitte Nice en 1965 et loue un cafĂ© abandonnĂ© Ă MĂ©thamis dans le Vaucluse oĂč il dispose dâun grand atelier[4]. Il affronte alors les grands formats (trois mĂštres sur sept) avec des toiles sombres, expressionnistes, influencĂ©es par la trinitĂ© Greco/Picasso/Bacon
Sa premiĂšre exposition a lieu en 1969 au ThĂ©Ăątre des Carmes Ă Avignon, oĂč il prĂ©sente quatre peintures de trois mĂštres sur sept et cent dessins. Sa pratique du dessin et son activitĂ© au sein de cabinets dâarchitectes lâont conduit trĂšs tĂŽt Ă la rĂ©alisation de dĂ©cors et de scĂ©nographies.
En 1973, il sâinstalle Ă La Ruche, lieu historique de lâĂcole de Paris oĂč il aura pour voisin Arroyo, Chambas, Fanti, Maselli, Gruber, Raysse, Meurice, AlberolaâŠĂ la suite dâun article de Catherine Humblot[8] dans Le Monde, il est contactĂ© par Marin Karmitz qui lui propose de rĂ©aliser les affiches de nombreux films. Ă cette occasion, il rencontre Jean-Luc Godard, Marguerite Duras, Margarethe von Trotta, Ettore Scola, Vittorio GassmanâŠ
Durant ces annĂ©es 1970, il aborde de nombreux thĂšmes Ă caractĂšres sociaux ou politiques (apartheid, avortement, immigration, expulsions, accidents du travail) en France et Ă lâĂ©tranger. Son exposition au MusĂ©e dâArt Moderne de la Ville de Paris en 1979 rĂ©vĂšle quâil ne sâagit pas seulement dâagit-prop mais dâun singulier travail de dessin et dâune rĂ©flexion sur lâespace urbain et son histoire. Si pendant cette pĂ©riode c'est la rĂ©alisation dâaffiches de cinĂ©ma et de dessins dans Le Monde diplomatique, lâHumanitĂ©, Le Monde qui l'a nourri, Ă partir de cette exposition il pourra vivre de ses crĂ©ations.
En 1987, un article de Henri-François Debailleux[9] dans le journal LibĂ©ration du 29 septembre lui apprend que Francis Bacon sâintĂ©resse Ă son travail. LâannĂ©e suivante, Bacon lui Ă©crit : « Mon cher Ernest, Jâai toujours admirĂ© ce que vous faites, en particulier les images de Grenoble, les photos de Naples que vous mâavez envoyĂ©es si gentiment mâont beaucoup intĂ©ressĂ©. » (un film rĂ©alisĂ© par Alain Amiel en 2022 analyse leurs Ă©changes et Ă©voque les thĂ©matiques communes entre les deux Ćuvres).
Aussi dense et essentielle que celle qu'il a avec la ville de Naples, sa relation Ă la poĂ©sie et aux poĂštes[10] caractĂ©rise lâĆuvre dâErnest Pignon-Ernest. Pour lui, « les poĂštes sont dâirrĂ©ductibles porteurs de paroles, de colĂšres, de rĂ©voltes, dâutopies. Ils nous rĂ©vĂšlent le rĂ©el le plus ample et le plus aigu. » Il se saisit des figures des poĂštes (MaĂŻakovski, Neruda, Darwich, Pasolini, etc.) en conjuguant leurs Ćuvres, leurs destins et leurs images pour incarner leur pays, leur temps ainsi que les aspirations, les contradictions, les drames qui les ont traversĂ©s et les traversent encore[11].
Il est considĂ©rĂ© comme le pionnier[12] de cet art urbain qui sâappellera street-art. Ses travaux acquiĂšrent une grande audience mais auront Ă©tĂ© longtemps boycottĂ©s par les institutions officielles. Ses principales expositions (PinacothĂšque de Munich, Biennale de Venise, Palais des Beaux-Arts de PĂ©kin et ses expositions Ă Belgrade, GenĂšve et Rome) seront le fruit dâinitiatives Ă©trangĂšres ou privĂ©es.
Il vit et travaille Ă Paris et Ă Ivry-sur-Seine oĂč il a son atelier depuis 1973.
Distinctions
- 1980 : Grand prix de la Biennale dâAlexandrie[7] pour son travail sur le Quatuor dâAlexandrie de Lawrence Durrell
- 1985 : Prix Vaillant-Couturier[7]
- : Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres[13]
- 2009 : Prix de la Fondation Simone et Cino del Duca[7] - [14]
Honneurs
- Ă la suite d'Edmonde Charles-Roux, Ernest Pignon Ernest est Ă©lu prĂ©sident des Amis du journal LâHumanitĂ©
- Le , il est Ă©lu membre de l'AcadĂ©mie des beaux-arts, dans la section Peinture, au fauteuil de Vladimir VeliÄkoviÄ[15].
Technique
Sâil a rĂ©alisĂ© au pochoir sa premiĂšre intervention en extĂ©rieur, il se rend compte :
« Le pochoir mâa semblĂ© vraiment binaire et trop pauvre graphiquement. Le dessin me permet des images plus riches, plus investies, dây inscrire des rĂ©fĂ©rences, des citations, des dialogues avec lâhistoire, et puis je tiens Ă la fragilitĂ© du papier, je tiens Ă cette rĂ©ciprocitĂ© qui fait que je peux provoquer avec mes images mais jâaccepte quâon puisse les refuser, les dĂ©truire[16]. »
Les lieux pour lui sont ses matériaux essentiels :
« Jâessaie dâen comprendre, dâen saisir Ă la fois tout ce qui sây voit : lâespace, la lumiĂšre, les couleurs et simultanĂ©ment tout ce qui ne se voit pas ou ne se voit plus : lâhistoire, la mĂ©moire enfouie. Ă partir de cela, jâĂ©labore mes images, elles sont ainsi comme nĂ©es des lieux dans lesquels je vais les inscrire. »
Cette insertion vise Ă la fois Ă faire du lieu un espace plastique et Ă en travailler le sens et le sensible, en rĂ©vĂ©ler, perturber exacerber le potentiel suggestif, la symbolique. « Je ne fais pas des Ćuvres en situation, je fais Ćuvre des situations[17] », dit-il.
Ses reprĂ©sentations, toujours humaines, sont rĂ©alisĂ©es au fusain, Ă la pierre noire et Ă lâaide de gommes crantĂ©es de diffĂ©rentes Ă©paisseurs pour façonner les ombres. Elles sont le plus souvent reproduites en sĂ©rigraphies imprimĂ©es sur du papier fragile[18] (chutes de rotatives du journal Le Monde). Ă Naples notamment, il a collĂ© de nombreux dessins originaux Ă la pierre noire rĂ©alisĂ©s sur ce mĂȘme papier.
Comme dans la rue lâimage nâest pas toujours rencontrĂ©e frontalement, elle exige des distorsions graphiques, mais : « le principal travail au niveau du dessin consiste surtout en cet Ă©quilibre dĂ©licat ». Il faut assez dâeffet de rĂ©el pour suggĂ©rer une prĂ©sence et en mĂȘme temps affirmer la distance, la fiction, affirmer que câest une image. Le dessin grandeur nature va dans le sens dâun effet de rĂ©el. Le noir et blanc et le rectangle blanc du papier affirment la convention du dessin : la distance, la fiction »[19].
Sur ce papier fragile collĂ© sur les murs des villes, ses images sont forcĂ©ment Ă©phĂ©mĂšres, vouĂ©es Ă disparaĂźtre avec le temps car lâartiste tient Ă la fragilitĂ© du support utilisĂ© : la mort annoncĂ©e de mes images nâest pas une sĂ©quelle, un inconvĂ©nient, elle fait partie de la proposition autant que ce qui est figurĂ©. Je lâai compris en 1978 lorsque jâai senti que ce quâil y avait de plus Rimbaldien dans mon image de Rimbaud câĂ©tait ce caractĂšre fulgurant, sa disparition⊠Je ne figeais pas lâimage du poĂšte ! »[18].
Ă lâaide dâune Ă©chelle, dâun seau de colle et dâune brosse, sans autorisation, il prend des risques en allant seul la nuit coller ses sĂ©rigraphies. Il conserve ses croquis, ses recherches, ses travaux prĂ©paratoires et les photographies de ses Ćuvres in situ pour les prĂ©senter lors de nombreuses expositions, toujours conçues comme lâexposĂ© du processus : les Ă©tapes de sa dĂ©marche[20].
Interventions
- PremiĂšres actions dans la rue (1966-1980)
En 1966, alertĂ© par la campagne de RenĂ© Char « Point Omega », il apprend quâĂ quelques kilomĂštres sâimplante la force de frappe nuclĂ©aire[21] - [22]. AprĂšs quelques mois de recherche sâimpose Ă lui lâidĂ©e quâil ne peut exprimer par la peinture ce que signifie cette puissance de mort (des milliers dâHiroshima) enkystĂ©e sous ces paysages de Provence. Il rĂ©alise que câest sur les lieux mĂȘme quâil doit intervenir. Ă partir de cette emblĂ©matique photo dâun passant dâHiroshima brĂ»lĂ© par lâĂ©clair nuclĂ©aire dont il ne reste que lâombre portĂ©e comme pyrogravĂ©e sur une paroi, il confectionne un pochoir et va tracer sur les murs, les rochers, les routes qui mĂšnent au plateau d'Albion ces empreintes fantomatiques venues dâHiroshima[4]. Cette premiĂšre inscription dâune image humaine grandeur nature dans la rĂ©alitĂ© va ĂȘtre Ă lâorigine de sa dĂ©marche artistique bĂątie sur la crĂ©ation de dessins dâune grande intensitĂ© insĂ©rĂ©s dans des lieux soigneusement repĂ©rĂ©s et Ă©tudiĂ©s. En 1968, il colle dans Avignon de grands dessins originaux en rĂ©sonance avec le Living Theatre.
En 1974, il s'oppose au jumelage de Nice avec Le Cap, en dissĂ©minant dans la ville en de multiples exemplaires reprĂ©sentant un couple (noir) avec un enfant semblant assister Ă la vie dans les rues de derriĂšre un grillage. Le dessin lui vaut une brouille avec la ville jusqu'Ă ce qu'un maire accepte l'affiche en cadeau[23]. Câest Ă cette Ă©poque quâil prit par hasard un nom de scĂšne pour Ă©viter la confusion avec le peintre Ădouard Pignon durant une exposition Ă laquelle ils participaient tous les deux. Une erreur de lecture des organisateurs le baptisa « Ernest Pignon-Ernest », un nom quâil adopta.
Pour le centiĂšme anniversaire de la Commune de Paris, il met au point un grand Ă©cran de sĂ©rigraphie et imprime plusieurs centaines dâexemplaires dâun dessin de gisant quâil ira coller Ă Paris dans les lieux liĂ©s Ă lâhistoire de la Commune et aux combats pour la libertĂ©.
Cette technique de sĂ©rigraphies de grands formats imprimĂ©es sur des chutes de papier de rotative sera la matrice de ces interventions Ă venir : Maiakovski Ă Avignon (1972), la DĂ©nonciation du jumelage Nice-Le cap (1974), les ImmigrĂ©s Ă Avignon (1974), la LibĂ©ralisation de lâavortement Ă Paris (1975), les Agressions subies par le corps au travail Ă Grenoble (1976), les ExpulsĂ©s Ă Paris (1978), ainsi « Parcours Rimbaud » de Charleville Ă Paris en 1978 et 1979.
- Art against apartheid (1980-1996)[7]
Ă la suite de son intervention contre le jumelage Nice / Cape Town, le comitĂ© spĂ©cial des Nations Unies contre l'Apartheid le sollicite pour une affiche appelant Ă la libĂ©ration de Nelson Mandela et pour tenter de dĂ©finir un projet anti-apartheid dans le milieu des arts plastiques. Dans un premier temps, il prĂ©sente en 1980 aux Nations Unies Ă New York le projet « Against Apartheid »[24] conçu avec Jacques Derrida et Antonio Saura. Ce projet rĂ©unit une centaine dâĆuvres rĂ©alisĂ©es par des artistes internationaux comme Rauschenberg, TapiĂšs, Lichtenstein, Vostell, Arman, etc. La collection est exposĂ©e dans plus de quarante pays pour y dĂ©noncer les soutiens au systĂšme raciste sud-africain. Dans les statuts de lâassociation est spĂ©cifiĂ© que les Ćuvres appartiendront au premier gouvernement dĂ©mocratique dâAfrique du Sud issu du suffrage universel, ce qui est fait en 1996 quand Ernest Pignon-Ernest remet la collection dâart de lâassociation « Artistes du monde contre lâapartheid » au Parlement sud-africain Ă CapeTown. Ă cette occasion, il rencontre Nelson Mandela et Desmond Tutu.
- ArbrorigĂšnes (1983-1986)[25]
Conçues avec le biologiste Claude Gudin, ces sculptures Ă forme humaines constituĂ©es de cellules vĂ©gĂ©tales seront prĂ©sentĂ©es au festival dâUzeste. InstallĂ©es ensuite au Jardin des Plantes de Paris, elles connaĂźtront un succĂšs retentissant, lâafflux du public sera si important que lâentrĂ©e devra en ĂȘtre rĂ©gulĂ©e. En 1986, Ă lâinvitation de lâItalie, ses « ArbrorigĂšnes » sont prĂ©sentĂ©s Ă la Biennale de Venise.
- Collages Ă Naples (1988-1995)
AprĂšs avoir traitĂ© des sujets trĂšs contemporains Ă fortes rĂ©sonances sociales et politiques, sâest imposĂ© Ă lui le lien avec les sĂ©dimentations du temps, de la mĂ©moire, de lâhistoire et de lâhistoire de la peinture. Toutes ces annĂ©es Ă interroger la reprĂ©sentation de lâhumain lui faisant ressentir comme une lacune lâabsence dâune culture religieuse, câest Ă Naples oĂč se mĂȘlent les mythologies grecque, romaine et chrĂ©tienne quâil va mener cette quĂȘte[26]. BĂątis sur une intense approche de la ville, de son histoire et de multiples lectures de Virgile Ă Erri De Luca, de la Bible aux « Exercices spirituels » de Loyola, ses travaux de Naples marquent une Ă©tape importante dans sa rĂ©flexion et la pratique de sa relation aux lieux, Ă lâhistoire et Ă lâhistoire de lâart : ses travaux de Naples auront Ă©tĂ© une quĂȘte essentielle de ce qui fonde ma culture latine et mĂ©diterranĂ©enne ».
Lors dâun de ses parcours napolitains en 1992, il est contactĂ© par Francesco Rosi qui lui dĂ©clare qu'il ne peut pas filmer les rues de Naples sans ses images. Ils se rencontrent Ă Santa Lucia, oĂč il revient avec un nouveau collage autour du personnage de Pulcinella.
- Cabines téléphoniques (1997-1999)
En contraste avec son travail trĂšs incarnĂ©, charnel et chargĂ© dâhistoire sur Naples, il dessine une sĂ©rie de douze personnages sĂ©rigraphiĂ©s en centaines d'exemplaires et disposĂ©s dans des cabines tĂ©lĂ©phoniques de Paris et de Lyon faites de verre et d'aluminium, des matiĂšres froides et aseptisĂ©es[20].
- Antonin Artaud (1997)
Jean-Louis Pradel lui proposant en 1997 dâintervenir Ă lâhĂŽpital Charles-Foix dâIvry[27], il y dĂ©couvre une ancienne buanderie abandonnĂ©e, une salle aux murs dĂ©labrĂ©s, humides, lĂ©zardĂ©s, tout prĂšs de lâendroit oĂč a vĂ©cu Antonin Artaud. Il y rĂ©alise une sĂ©rie de dessins sur le poĂšte.
- Voyages (1981-2019)
InvitĂ© aux obsĂšques dâAlejo Carpentier Ă La Havane, il rencontre Gabriel GarcĂa MĂĄrquez et RĂ©gis Debray qui devient un ami proche. En 1981, Ă Santiago du Chili, au sein du collectif de lâatelier de Bella Vista, il rĂ©alise une image de Pablo Neruda. Ă partir de 1991, il se rend Ă Prague, Alger, New York, Rome, et expose Ă la Neue Pinakothek de Munich. Ă l'initiative d'Alain Borer, il fait un voyage Rimbaldien au YĂ©men, et visite la maison de Rimbaud Ă Aden. Dans les annĂ©es 2000, il voyage en Inde, Ă Durban et retourne en Afrique du Sud (ateliers et collages Ă Soweto en 2001). En 2009, Ă la suite de la visite Ă lâatelier dâIvry de Mahmoud Darwich, Elias Sanbar, Olivier Py, il se rend Ă Ramallah pour un « Parcours Mahmoud Darwich » et rĂ©alise des collages Ă JĂ©rusalem-Est, BethlĂ©em, Naplouse, Gaza. En 2010, il expose Ă Belgrade avec Vladimir VeliÄkoviÄ Ă la galerie Kahos. En 2012, il part pour HaĂŻti avec RĂ©gis Debray Ă la rencontre dâĂ©crivains et poĂštes des CaraĂŻbes dont Lyonel Trouillot et Dany LaferriĂšre. La mĂȘme annĂ©e, il est invitĂ© Ă une confĂ©rence « BeforeBanksy : Ernest Pignon-Ernest » au Courtauld lnstitute de Londres. En 2018, il commence Ă Ă©tudier Ă Lisbonne un projet sur Pessoa. En 2019, Ă HaĂŻti, il rĂ©alise des collages en rĂ©fĂ©rence Ă lâĆuvre du poĂšte Jacques Stephen Alexis Ă Port-aux-Princes[28].
- Ballets de Monte-Carlo[29] (1995-2017)
De 1995 Ă 2006, il travaille avec le chorĂ©graphe Jean-Christophe Maillot pour les Ballets de Monte-Carlo. Il rĂ©alise un Rideau de ScĂšne pour lâOpĂ©ra Garnier de Monte-Carlo et plusieurs scĂ©nographies : RomĂ©o et Juliette, Songe ainsi que Lac avec Jean Rouaud, dramaturge. En 2017, il rĂ©alise en commun avec JR le rideau de scĂšne du Grimaldi Forum pour la saison des Ballets de Monte-Carlo.
- Extases (2008-2022)
Il entreprend avec Bernice Coppieters, danseuse Ă©toile des Ballets de Monte-Carlo comme modĂšle un ensemble de dessins inspirĂ©s des textes des grandes mystiques chrĂ©tiennes comme Marie-Madeleine, ThĂ©rĂšse d'Avila, Hildegarde de Bingen, AngĂšle de Foligno, Catherine de Sienne, Marie de l'Incarnation et Madame Guyon. La premiĂšre prĂ©sentation de ses « Mystiques » se fera Ă la Chapelle Saint-Charles dâAvignon en 2008. BaptisĂ©e « Extases », cette impressionnante installation sera reprise dans de nombreux lieux sacrĂ©s : Chapelle des CarmĂ©lites, MusĂ©e dâArt et dâHistoire de Saint-Denis (2010), Chapelle du MusĂ©e de lâHospice Comtesse de Lille (2013), au PrieurĂ© Ronsard Saint-Cosme Ă Riche (2013)[30], Ă lâĂglise Saint-Louis, HĂŽpital de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre Ă Paris (2014), Ă lâAbbaye de Saint Pons de Nice (2016), Ă Santa Maria delle Anime del Purgatorio Ă Naples (2019) et en 2022 Ă lâAbbatiale de Bernay[31].
Analyse
Sa démarche artistique se veut autant poétique que civique :
« Mes travaux nĂ©cessitent beaucoup dâĂ©nergie et je ne trouve la dynamique que pour des thĂšmes qui me semblent indispensables. Je ne mâinvestis que sur des choses qui me touchent profondĂ©ment, que je voudrais mieux comprendre, mieux saisir, sur lesquelles je souhaiterais intervenir. Mes interventions sont des interrogations aiguĂ«s, des rĂ©vĂ©lateurs [âŠ], je nâai jamais illustrĂ© de mots dâordre[32]. »
Ce quâil propose, ce sont des interventions plastiques dans le rĂ©el et les rĂ©sonances quâelle suscite, quâelles soient symboliques, poĂ©tiques, mythologiques, sacrĂ©es, anthropologiques, politiques ou Ă©vĂšnementielles[33].
En 2015, il est invitĂ© par François Busnel Ă La Grande Librairie Ă lâoccasion de la sortie du livre[34] dâAndrĂ© Velter qui lui est consacrĂ©.
Son Ćuvre, câest le lieu mĂȘme, sa rĂ©alitĂ©, son histoire, ses zones dâombres enfouies. Son potentiel suggestif est rĂ©activĂ© par lâapparition de cet Ă©lĂ©ment de fiction quâest son dessin[35] :
« Quand on intervient dans la citĂ© il faut avoir une grande conscience que lâon y partage de lâespace, de lâhistoire, du vĂ©cu, du symbolique[36]. Cela exige quelque chose qui est de lâordre dâune conscience civique. »
Installations
Au début des années 1970, le dispositif des premiÚres installations d'Ernest Pignon-Ernest se fait sous la forme de collage de motifs traduits sur papier, apposés sur des surfaces murales. Au début des années 1980, l'artiste expérimente la sculpture temporaire.
- 1966 : PremiĂšre installation sur le plateau dâAlbion Ă propos de la force nuclĂ©aire qui sâimplante
- 1971 :
- Les Gisants (Ă propos de la Commune de Paris)
- Les Accidents du travail, Salon de la jeune peinture
- Les Hommes bloqués, Paris
- 1974 :
- 1978 :
- Sur lâavortement, Tours, Nice, Paris, Avignon
- Les Immigrés, Avignon
- Rimbaud, Paris-Charleville, entre Paris et Charleville, repris d'un cliché de Carjat
- 1979 :
- 1982 : Ă mĂȘme le mur, fresque rĂ©alisĂ©e pour le musĂ©e Ziem de Martigues
- 1983 : Les ArbrorigÚnes, au Jardin des plantes. Sculptures constituées de cellules végétales vivantes et immobilisées dans un tissu de polyuréthane.
- 1988 : Ă Belfort ReprĂ©sentation de 46 personnages europĂ©ens illustres (de MoliĂšre Ă Marlene Dietrich en passant par Goethe ou PicassoâŠ) symbolisant la proximitĂ© des cultures latine et germanique, Ă la frontiĂšre desquelles se situe Belfort. Un 47e personnage symbolise une des origines communes des deux cultures, l'Iliade d'HomĂšre.
Ă Naples, plusieurs interventions :
- 1988 : Premier parcours : « Les images de la mort »
- 1990 : DeuxiÚme parcours : « Images de la femme »
- 1992 : TroisiÚme parcours : Le symbole Pulcinella »
- 1995 : QuatriÚme parcours : Véronique, drapé, Virgilienne »
- 1996 : DerriÚre la vitre : « Les cabines téléphoniques à Lyon
- 1998 : L'Autre cÎté des arbres, groupe sculpté, bois de Wallieux à Soyécourt
Autres :
- 2002 : Soweto-Warwick-Durban, Afrique du Sud
- 2003 : Le Parcours Maurice Audin, Alger. Mémoire de la guerre d'Algérie
- 2006 : Jean Genet, Ă Brest[38].
- 2009 : Mahmoud Darwich, Ramallah[39], Palestine
- 2009 : Décorations peintes sur la cathédrale Notre-Dame-de-l'Assomption de Montauban
- 2012 : Prison Saint-Paul, Lyon[40]
- 2015 : Pasolini, Rome, Naples, Matera, Ostie, Italie[39], 40e anniversaire de sa mort
- 2015 : Quatre portraits au Panthéon, figures de la Résistance[41], Paris
- 2019 : Port-au-Prince, HaĂŻti (Jacques Stephen Alexis)
- 2019 : Nice, Station Garibaldi
Expositions
Sa premiĂšre exposition professionnelle a lieu au MusĂ©e dâart moderne de la Ville de Paris en 1979 Ă lâinvitation de Suzanne PagĂ©. Elle rĂ©vĂšle que ces images quâil colle depuis des annĂ©es sont le fruit dâun travail de dessin exigeant et singulier, accompagnĂ© dâune rĂ©flexion sur lâespace urbain et son histoire. Ă cette occasion, un premier livre est publiĂ© sur ses travaux, La Peau des murs[42] de Marie-Odile Briot et Catherine Humblot, prĂ©facĂ© par Henri Cueco.
Ă Anvers, en 1982, face Ă la maison de Rubens, il rĂ©alise de grands dessins Ă la pierre noire sur PromĂ©thĂ©e[43]et Ă HyĂšres oĂč Godard a tournĂ© Pierrot le Fou, il rĂ©alise une fresque en hommage Ă Jean-Luc Godard.
Les Ă©ditions Actes Sud et Catherine Putman lâinvitent Ă La Chapelle du MĂ©jean en 1993, oĂč, sur une bande de MĆbius, il associe crucifixion et culte de Mithra. Ă cette occasion, il rencontre Marcelin Pleynet et Actes Sud publie leurs entretiens : « LâHomme habite poĂ©tiquement. Une exposition[44] sur ses travaux napolitains « âSudari di carta » est organisĂ©e au MusĂ©e d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice (MAMAC) en 1996[45].
En 2004, la Galerie Lelong avec laquelle il travaille depuis 1991 lui organise une exposition personnelle Ă la FIAC. En juillet 2006, Ă Brest, il commence Ă Ćuvrer sur un « Parcours Jean Genet ». En 2008, il expose ses « IcĂŽnes paĂŻennes » dans la Maison RenĂ© Char Ă l'hĂŽtel Campredon de L'Isle-sur-la-Sorgue.
Une grande rĂ©trospective de ses Ćuvres est organisĂ©e en 2010 Ă La Rochelle avec lâinstallation de 490 Ćuvres. Le Palais des Beaux-Arts de Lille[46] organise en 2013 un dialogue de ses Ćuvres avec celles de la collection Wicar (RaphaĂ«l, Titien, Poussin, Michel-Ange, Pontormo, DĂŒrer, etc.)
En 2014, l'exposition « Prisons » à la galerie Lelong fait suite à son intervention sur la mémoire de la prison Saint-Paul de Lyon[47].
Il reçoit en 2015 la commande de portraits de rĂ©sistants[48] pour le PanthĂ©on : Germaine Tillion, GeneviĂšve de Gaulle, Jean Zay, Pierre Brossolette. Il offre les dessins originaux des portraits au musĂ©e national de la RĂ©sistance en y ajoutant Missak Manouchian. En 2016, une exposition[30] rĂ©trospective « De traits en empreintes » est prĂ©sentĂ©e au MAMAC de Nice. En 2017 a lieu une prestigieuse exposition[49] rĂ©trospective au palais des Papes dâAvignon. Suit en 2018 une exposition au musĂ©e botanique de Bruxelles[50]
Pour la station Garibaldi du tramway de Nice[51], il rĂ©alise en 2019 la sculpture dâun Garibaldi enfant grimpĂ© sur les ailes de NikaĂŻa, la Victorieuse. En 2021, la Galerie Lelong prĂ©sente « HaĂŻti », le secret cheminement du sang »[52] - [53]
En 2022, une grande exposition se tient au Fonds HĂ©lĂšne et Ădouard Leclerc pour la culture Ă Landerneau[54].
En 2023, il est au cĆur d'une exposition intitulĂ©e "l'Ă©cho du monde" au Centre d'art moderne et contemporain du DoyennĂ© Ă Brioude (43).
Expositions personnelles
- 1979 : ARC, Musée d'Art moderne de Paris
- 1995 : Pinakothek, Munich
- 1996 : Mamac, Nice
- 1998 : Le Rectangle, Lyon
- 2002 : Espace d'art contemporain André Malraux, Colmar
- 2005 :
- Musée de VendÎme
- Maison Elsa Triolet-Aragon, Ă Saint-Arnoult-en-Yvelines
- 2007 : Palais LumiĂšre, Ăvian-les-Bains
- 2008 :
- L'Arc, scĂšne nationale, Le Creusot[55]
- Maison René Char, L'Isle-sur-la-Sorgue
- Chapelle Saint-Charles, Avignon
- 2009 :
- galerie Lelong, Paris
- Musée Ingres Bourdelle, Montauban
- 2010 : Espace Encan, La Rochelle
- 2011 : Musée d'Art et d'Histoire de Saint-Denis, Saint-Denis
- 2013 :
- « Traits de Génie », Palais des beaux-arts, Lille
- « Extases », Prieuré de Saint-Cosme, La Riche
- « Au-delà du street art », Galerie du messager, musée de La Poste, Paris
- « Extases », demeure de Ronsard, Touraine
- 2014 :
- « Prisons », galerie Lelong, Paris
- Maison des arts, Malakoff
- « Regards sur les prisons de Lyon », galerie Fait et Cause, Paris
- « Extases », exposition Charcot, chapelle Saint-Louis-HĂŽpital de la SalpĂȘtriĂšre
- Espace Paul Rebeyrolle, Eymoutiers
- « Ernest Pignon-Ernest et les caravagesques », Musée de Vire
- Drawing Now, Carreau du Temple, galerie Lelong, Paris
- « Ernest Pignon-Ernest, photographe », Maison européenne de la photographie, Paris
- 2016 :
- « Les traces d'un parcours : une rétrospective au Mamac », Mamac, Nice
- « Extases : une intervention in situ », église abbatiale, abbaye Saint-Pons de Nice[56]
- « Estampes et dessins récents », Lelong éditions, Paris
- 2017 : « Ceux de la poésie vécue », Espace Jacques Villeglé[39], Saint-Gratien
- 2019 :
- Le Botanique, Bruxelles
- Sainte Marie des Ămes du Purgatoire adresse Arco, Naples
- « Ecce homo », Palais des Papes, Avignon[57]
- 2021 :
- 2022 :
- « Ernest Pignon-Ernest », Fonds HĂ©lĂšne et Ădouard Leclerc pour la culture, Landerneau (commissaire, Jean de Loisy)[60]
- « Extases », Abbatiale Notre-Dame, Bernay
Expositions collectives (sélection)
- 1993 : Naples, « Complicité d'évasions »
- 1997 : Paris, Galerie de France, « TĂȘte-Ă -tĂȘte, Antonin Artaud »
- 2007 : Colmar, Espace d'art contemporain André-Malraux, « Dix ans »
- 2009 : Ăvian, Palais LumiĂšre, « La Ruche, citĂ© d'artistes »
- 2010 : Paris, « 30 ans d'art contemporain à Roland Garros »
- 2012 : Martigny (Suisse), Le Manoir, « Ătre ainsi »
- 2013 : Saint-Cloud, musée des Avelines, « La Commune de Paris »
- 2016 : Saint-Malo, « RĂ©sonances » De l'original au multiple, « Centre Cristel Ăditeur d'Art, 30 janvier au 19 mars 2016[61]
- 2017 : Chùteau de Chantilly, « Poussin, Picasso. Bacon - Le Massacre des Innocents »
- 2017 : Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, «Est-ce ainsi que les hommes vivent»
- 2021 : Paris, « Libre comme l'art »
- 2021 : Paris, Institut du monde arabe « Musée pour la Palestine »
- 2022 : Musée royal de Mariemont, « Le MystÚre Mithra »
Autres
- 2006 : estampe du portfolio crĂ©Ă© par Cristel Ăditeur d'Art pour le 3e Prix Jacques-Goddet (TrophĂ©e LCL), prix qui rĂ©compense chaque annĂ©e le meilleur article de la presse francophone publiĂ© durant le Tour de France[62]
Prises de position
Ernest Pignon-Ernest signe dans Le Figaro du une tribune visant Ă dĂ©fendre la tradition de la corrida aux cĂŽtĂ©s de 40 autres personnalitĂ©s parmi lesquelles Ăric Dupond-Moretti, Jean Reno, Pierre Arditi, Philippe CaubĂšre, Denis PodalydĂšs ou encore le designer Kostia[63].
DĂ©corations
Notes et références
- Pour se diffĂ©rencier d'Ădouard Pignon (leurs initiales portĂšrent Ă confusion lors d'une exposition conjointe), il redoubla son prĂ©nom derriĂšre son nom.
- « Biographie d'Ernest Pignon-Ernest » , sur Street Art Avenue (consulté le ).
- Marion Belal, « La pĂ©pite cachĂ©e dans « Ernest Pignon-Ernest. Papiers de murs ». », Beaux Arts,â .
- Propos recueillis par Denis Cosnard, « Ernest Pignon-Ernest : « Le dessin est le seul truc qui me valorisait » », sur Le Monde, .
- « Picasso », Paris Match,â .
- Luc Le Vaillant, « Ernest Pignon-Ernest, humain, vos papiers ! », sur Libération, .
- Maitron.
- Catherine Humblot, « Le Havre "Ă©clatĂ©" d'Ernest Pignon-Ernest », Le Monde,â .
- Henri-François Debailleux, « Bacon en Orange », LibĂ©ration,â .
- STEPHANE CERRI, « Arles : avec Ernest Pignon-Ernest, sur les traces des poÚtes », sur lartpenteur, (consulté le ).
- Anna Maisonneuve, « « RĂ©vĂ©lateur de mĂ©moires » », Sud Ouest,â .
- « Ernest Pignon-Ernest : le pionnier humaniste du street-art », (consulté le ).
- « Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres (1962-2000) » [PDF], sur le site des Archives nationales (consulté le ).
- « Ernest Pignon Ernest », Connaissance des arts,â .
- Jonathan Trullard, « L'artiste niçois Ernest Pignon-Ernest entre à l'Académie des Beaux-Arts », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 2021.
- [vidéo] Rencontre avec Ernest Pignon-Ernest () sur Dailymotion
- Jacques Henric, « Faire Ćuvre des situations », Art press,â .
- Eolas, « Ernest Pignon-Ernest, Rimbaud », sur le site de la ville de Montrouge (consulté le ).
- Charlotte Guichard, « La mĂ©moire autrement? Ernest Pignon-Ernest et les fantĂŽmes de lâhistoire », Esprit,â .
- Henri-François Debailleux, « Pignon-Ernest, sur rue bien-sûr - A Lyon, une exposition restitue le processus de création de ce plasticien dont l'oeuvre a vocation à intégrer la ville. Ernest Pignon-Ernest jusqu'au 4 février au Rectangle, place Bellecour, à Lyon; tél.: 04.72.41.88.80 », sur Libération (consulté le ).
- « Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche Ă activer les lieux, Ă exacerber leur potentiel » », Article11, no 5,â (lire en ligne).
- Date erronĂ©e [1966] au lieu de 1963 â cf. « Exposition In/Out », MAC CrĂ©teil, octobre-dĂ©cembre 2014.
- La rédaction, « Quelle est cette oeuvre polémique et emblématique qu'Ernest Pignon-Ernest a donné à sa ville? », sur Nice-Matin, (consulté le ).
- GeneviĂšve BrĂ©erette, « Les artistes contre l'apartheid », Le Monde,â .
- « Les ArbrorigÚnes », sur CEAAC | Centre Européen d'Actions Artistiques Contemporaines (consulté le ).
- AndrĂ© Videau, « Napoli, Lavoro in Corso », PersĂ©e,â .
- « Galerie Michelle Champetier : Ernest Pignon-Ernest/ Artaud HÎpital d\'Ivry III », sur mchampetier.com (consulté le ).
- alainamiel, « Ernest Pignon-Ernest : Haïti, le secret cheminement du sang », sur Alain Amiel, (consulté le ).
- Martine Robert,, « Jean-Christophe Maillot », LâĆil,â .
- Jacques Henric, « « Les icones paĂŻennes dâErnest Pignon Ernest » », Artpress,â .
- Serge Velain, « Bernay. Les Extases d'Ernest Pignon-Ernest vont sublimer l'abbatiale dĂšs le 2 juillet », LâEveil Normand,â .
- Samantha Deman, « Ernest Pignon-Ernest â Lâart dâinvoquer lâĂąme des lieux », Arts Hebdo MĂ©dias,â .
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- (fr-FR) [vidéo] Ernest Pignon-Ernest (LaGrandeLibraire, France5, 01.05.2014) sur YouTube (consulté le ).
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- Section du Parti communiste du Pays de Morlaix, « Ernest Pignon-Ernest : Mes interventions visent à faire ressurgir l'histoire d'un lieu (L'Humanité, 29 mai 2019) », sur Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez (consulté le ).
- Sylvia Ladic, « Analyse dâĆuvre : Les expulsĂ©s dâErnest Pignon Ernest », sur e-cours-arts-plastiques.com, .
- « Jean Genet, ni pÚre ni mÚre », sur le site de la BibliothÚque de Lyon.
- « Ernest-Pignon-Ernest : ceux de la poésie vécue », sur espacejacquesvillegle.com.
- Intervention sur les murs de la prison avant que celle-ci ne soit dĂ©truite â « Saint-Paul : de la prison Ă l'universitĂ© », sur lyoncapitale.fr, ..
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- Siloé Petillat, « Exposition - Le Creusot (71) d'Ernest Pignon-Ernest, L'Arc ScÚne Nationale »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur dijonart.com.
- Pierre Barbancey, « Ernest Pignon-Ernest, dessins philosophico-poétiques », sur L'Humanité, .
- « Exposition « Ecce homo » au Palais des Papes »(Archive.org ⹠Wikiwix ⹠Archive.is ⹠Google ⹠Que faire ?), sur le site web du Palais.
- « Ernest Pignon-Ernest - Ouverture le 19 mai » (annonce de l'exposition « Papier de murs » à l'Atelier Grognard), sur Cultu//Rueil, (consulté en ).
- (en) « Haïti, le secret cheminement du sang » (annonce d'exposition), sur le site de la galerie Lelong.
- Ernest Pignon-Ernest aux Fonds pour la Culture HĂ©lĂšne et Edouard Leclerc radiofrance.fr, le 9 mai 2022
- Christophe Penot, « Exposition RĂ©sonance », Centre Cristel Editeur d'Art, Saint-Malo,â du 30 janvier au 19 mars 2016 (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Prix Jacques Godet », sur centre-cristel-editeur-art.com (consulté le ).
- Voir sur france3-regions.francetvinfo.fr.
- https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_026438
Annexes
Bibliographie
- Olivier Kaeppelin et Ivan Messac, Le Mensonge, Recherches/Exit, coll. « Chronique des années de crise », (ISBN 2-86222-005-1, OCLC 7652804)
- Marie-Odile Briot et Catherine Humblot (préf. Cueco), Ernest Pignon Ernest : la peau des murs, Limage deux, coll. « Cahier de l'image », (OCLC 758719318)
- Jean-Luc Moreau et Ernest Pignon-Ernest (couverture et dessins), L'arbre perché : enfantines, Paris, P. J. Oswald, (OCLC 1859035, BNF 43433450)
- AndrĂ© Velter (ill. Ernest Pignon-Ernest), Ăa cavale (textes de l'oratorio rock d'AndrĂ© Velter), VĂ©nissieux, Paroles d'aube, coll. « Trace », (ISBN 2-909096-05-X, OCLC 407001678, BNF 35512038)
- Ernest Pignon-Ernest et Ălisabeth Couturier (recueil de propos et postface) (prĂ©f. Paul Veyne), Ernest Pignon-Ernest, Paris, Herscher, (ISBN 9782733501603, OCLC 417746919)
- Richard Millet (ill. Ernest Pignon-Ernest), Autres jeunes filles, Brive, F. Janaud, (ISBN 2-9513095-4-6, OCLC 470310911, BNF 38868127)
- Pierre Barbancey, Soweto-Warwick, Paris, galerie Lelong, (ISBN 2-86882-063-8)
- Michel Onfray, Les IcÎnes païennes. Variations sur Ernest Pignon-Ernest, Galilée,
- Marie-JosĂ© Mondzain, Jean Rouaud et AndrĂ© Velter, Ernest Pignon-Ernest, BĂ€rtschi-Salomon Ăditions, (ISBN 978-2-9402-9206-6)
- Pierre-Marc de Biasi, « à la rencontre de fantÎmes », dans Ernest Pignon-Ernest Situation ingresque, Actes Sud/Musée Ingres, (ISBN 978-2-7427-6850-9)
- Florence Viguier-Dutheil, Ernest Pignon-Ernest, Situation ingresque, Paris, galerie Lelong, (ISBN 978-2742768509)
- André Velter, Ernest Pignon-Ernest, la monographie, Paris, galerie Lelong, (ISBN 9782940292066)
- AndrĂ© Velter, Ernest Pignon Ernest, Extases, Paris, galerie Lelong, (ISBN 978-2070121427) RĂ©Ă©ditĂ© sous Pour lâamour de l'amour. Figures de lâextase, Gallimard, (ISBN 9782070107056)
- Faire Ćuvre des situations, Ăditions Universitaires d'Avignon, coll. « Entre-Vues »,
- Ernest Pignon-Ernest, Face aux murs, Paris, galerie Lelong, (ISBN 2851072536)
- JérÎme Gulon, Ernest Pignon-Ernest : le lieu et la formule, Grenoble, éditions CritÚres, coll. « Opus délits » (no 30), (ISBN 978-2-917829-71-4)
- André Velter, Ernest Pignon-Ernest, Paris, Gallimard, (ISBN 2070138313)
- GĂ©rard Mordillat, Pignon-Ernest, Prisons, Paris, galerie Lelong, (ISBN 286882109X)
- AndrĂ© Velter, Le Tao du torero, Paris, Ăditions Actes Sud, (ISBN 978-2-330-03482-5)
- Yves PeyrĂ© (ill. Ernest Pignon-Ernest), La TraversĂ©e des Jours, Paris, Compagnie des bibliophiles de l'Automobile Club de France, (BNF 44500321) â Mise en pages de Michel Champier, impression Ă l'atelier Franck Bordas.
- André Velter et Karin Espinosa (ill. Ernest Pignon-Ernest), Dans la lumiÚre déchirante de la mer : Pasolini assassiné, Arles, Actes Sud, (ISBN 9782330057077, OCLC 936569405)
- Marie-José Mondzain et Samantha Longh, Ernest Pignon-Ernest. De traits en empreintes, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-07-268948-2)
- Christian Gerini, « Interview d'Ernest Pignon-Ernest », Street Art Magazine, no 4,â .
- Roger Pierre Turine, « Conversation avec Ernest Pignon-Ernest », Tandem,â
- Marie-Bénédicte Loze et Lyonel Trouillot (ill. Ernest Pignon-Ernest), Cité perdue, Paris, éditions Bruno Doucey, coll. « Soleil noir », (ISBN 978-2-36229-230-9, BNF 45679802)
- Claire Cuenot, Cette fissure, Mers-sur-Indre, Ă©ditions Collodion, (ISBN 979-10-96288-13-7, prĂ©sentation en ligne) â dessins sĂ©rigraphiĂ©s d'Ernest Pignon-Ernest.
- RĂ©mi David et Ernest Pignon-Ernest, Comme des pas sur le sable, Paris, Ă dos d'Ăąne, (ISBN 9782376061038, OCLC 1163845384)
- Ernest Pignon-Ernest (ill.) et Lyonel Trouillot (texte), Tu aurais pu vivre encore un peu (en hommage Ă Jean Ferrat), Ă©ditions Bruno Doucey, (ISBN 9782362293351, OCLC 1249719348)
- AndrĂ© Velter (ill. Ernest Pignon-Ernest), Au feu du dĂ©sir mĂȘme, Actes Sud, (ISBN 9782330161217, OCLC 1339078538)
- GĂ©rard Mordillat, Le Miracle du dessin selon Ernest Pignon-Ernest, Ateliers Henty Dougier, (ISBN 9791031205168, OCLC 1343956409)
- André Velter, Ernest Pignon-Ernest, Gallimard, (ISBN 978-2-07-298061-9, OCLC 1325656872)
- Jean de Loisy et Ernest Pignon-Ernest, Ernest Pignon-Ernest, Fonds Leclerc, (ISBN 979-10-96209-12-5, OCLC 1336936731)
Presse, radio
- Ălizabeth BarillĂ©, Jean-Luc Hennig et Manuel Jover, « Entretien avec Ernest Pignon-Ernest », Le Monde de l'art, no 2,â (lire en ligne)
- Trois Ă©missions sur France Culture : « Ăa rime Ă quoi » de Sophie Nauleau, Ă©missions des 25 dĂ©cembre 2011 et 1er janvier 2012, « Comme on nous parle » par Pascale Clark, Ă©mission du 27 janvier 2014
Films (sélection)
- Les ArbrorigĂšnes, Claude Thiebaut, 1983
- Naples revisité, Patrick Chaput, Laurence Drummond, 1988
- Une image de Genet, Julie Bonan, Arte, 2006
- Parcours, Patrick Chaput, Laurence Drummond, 2009
- La parqua secondo Ernest Pignon-Ernest, Collectif Sikozel, Napoli 2014,
- Se torno ( si je reviens) Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini, Collectif Sikozel, 2016
- Ă taille humaine, Yann Coquart, 2019
- Francis Bacon/ Ernest Pignon-Ernest : Ăchanges, Alain Amiel, 2022
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Delarge
- Fondation Maeght
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Africultures
- (en) IMDb
- Ressources relatives Ă la musique :
- Discogs
- (en) MusicBrainz
- Ressource relative au spectacle :
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :
- Anysia LâHĂŽtellier, « PIGNON Ernest, dit Ernest PIGNON-ERNEST », (consultĂ© le ).
- « PIGNON-ERNEST, Ernest » (fiche de présentation), sur Le Delarge (consulté le )