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Ernest Pignon-Ernest

Ernest Pignon, dit Ernest Pignon-Ernest[1], est un artiste plasticien français, nĂ© le Ă  Nice. Depuis 1966, il a fait de la rue le lieu mĂȘme d’un art Ă©phĂ©mĂšre qui en exalte la mĂ©moire, les Ă©vĂšnements ou les mythes. Il est considĂ©rĂ© comme l'un des prĂ©curseurs[2] de l'art urbain en France. Ses dessins de Rimbaud ou de Pasolini sont devenus des icĂŽnes mondiales[3]. Ce que propose Ernest Pignon-Ernest, c’est une intervention plastique dans le rĂ©el et les rĂ©sonances (symboliques, poĂ©tiques, mythologiques, sacrĂ©es, anthropologiques, politiques, Ă©vĂšnementielles) qu’elle suscite.

Ernest Pignon-Ernest
Biographie
Naissance
Nom de naissance
Ernest Pignon
Nationalité
française
Activités

Biographie

Famille et jeunesse

Ernest Pignon est le cadet de deux frĂšres et deux sƓurs. Son pĂšre travaille aux abattoirs et sa mĂšre est coiffeuse ; il a une enfance heureuse dans une famille plutĂŽt attirĂ©e par le sport. Il Ă©crit qu’il aurait prĂ©fĂ©rĂ© briller au football, mais que « le dessin [lui] est venu dĂšs l’enfance comme un don[4]. » Il frĂ©quente l'Ă©cole primaire Pierre Merle puis le collĂšge Risso jusqu'en troisiĂšme.

À douze ans, la dĂ©couverte de Picasso dans un numĂ©ro de Paris Match[5] va donner une nouvelle direction Ă  sa vie. Il s’intĂ©resse Ă  la peinture, fait des recherches sur les peintres et commence dĂšs lors Ă  acquĂ©rir une culture artistique qui le passionne.

AprĂšs l’obtention du BEPC en 1957 Ă  15 ans, il travaille chez un architecte[6], ce qui lui permet de continuer Ă  dessiner et d’ĂȘtre financiĂšrement indĂ©pendant. Vivant Ă  Nice au sein d’un milieu fĂ©cond de poĂštes et d’artistes, il dĂ©veloppe une personnalitĂ© hyperactive, curieuse du monde, alertĂ©e par le dĂ©sordre social et les inĂ©galitĂ©s.

Formation

À partir de 1959 il cĂŽtoie la jeune gĂ©nĂ©ration d’artistes et de poĂštes niçois : Daniel Biga, Marcel Alocco, Marie-Claude Grail et Yvette Ollier, qui deviendra sa compagne. Au Magasin de Ben Vautier, rue Tondutti de l’EscarĂšne Ă  Nice, il rencontre Arman, Claude Viallat, Martial Raysse, Le ClĂ©zio, Bernar Venet, Robert Filliou, Robert Malaval, Robert Bozzi, NoĂ«l Dolla
 En 1960 AndrĂ© Riquier, metteur en scĂšne, lui demande de rĂ©aliser les dĂ©cors pour la piĂšce « Fin de Partie » de Beckett. Les annĂ©es suivantes, en 1961-1962, il rejoint l'armĂ©e en AlgĂ©rie et assiste au cessez-le-feu et Ă  l’indĂ©pendance du pays. MalgrĂ© les circonstances il continuera Ă  dessiner et rapporte d’AlgĂ©rie quelques Ɠuvres, dont une superbe tĂȘte de taureau d’aprĂšs Picasso, peinte au brou de noix sur papier journal.

À son retour il reprend son travail d'architecte Ă  temps partiel[7]. En 1963, il se rend Ă  TolĂšde pour voir les peintures du Greco, qui vont durablement l’influencer. En Toscane, il dĂ©couvre aussi Masaccio, Duccio, Simone Martini, Fra Angelico.

Parcours artistique

En 1964, il loue sur le Mont Boron une maison qui deviendra un lieu de rencontres et de crĂ©ation. Dans cette maison sera imprimĂ©e la premiĂšre Ă©dition des Oiseaux Mohicans de Daniel Biga et aura lieu l’élaboration de numĂ©ros de la revue IdentitĂ©s et la fabrication des premiers Fourre-tout de Ben.

Avec sa compagne Yvette Ollier, qui réalise les mises en scÚne et joue, il monte plusieurs spectacles (Michaux, Dadelsen, Beckett, Nazim Hikmet, la Beat Generation).

Ses premiĂšres peintures sont inspirĂ©es de Greco, Picasso, Bacon et de l’actualitĂ©. À la suite de son intervention au pochoir sur le  plateau d’Albion en 1966 il abandonne les pinceaux et rĂ©alise des dessins (en noir et blanc) conçus spĂ©cifiquement pour s’inscrire dans des lieux et lors d’évĂšnements.

GrĂące Ă  l'argent gagnĂ© en rĂ©alisant les plans d'une villa avec un ami, il dĂ©cide de se consacrer Ă  la peinture. Il quitte Nice en 1965 et loue un cafĂ© abandonnĂ© Ă  MĂ©thamis dans le Vaucluse oĂč il dispose d’un grand atelier[4]. Il affronte alors les grands formats (trois mĂštres sur sept) avec des toiles sombres, expressionnistes, influencĂ©es par la trinitĂ© Greco/Picasso/Bacon

Sa premiĂšre exposition a lieu en 1969 au ThĂ©Ăątre des Carmes Ă  Avignon, oĂč il prĂ©sente quatre peintures de trois mĂštres sur sept et cent dessins. Sa pratique du dessin et son activitĂ© au sein de cabinets d’architectes l’ont conduit trĂšs tĂŽt Ă  la rĂ©alisation de dĂ©cors et de scĂ©nographies.

En 1973, il s’installe Ă  La Ruche, lieu historique de l’École de Paris oĂč il aura pour voisin Arroyo, Chambas, Fanti, Maselli, Gruber, Raysse, Meurice, Alberola
À la suite d’un article de Catherine Humblot[8] dans Le Monde, il est contactĂ© par Marin Karmitz qui lui propose de rĂ©aliser les affiches de nombreux films. À cette occasion, il rencontre Jean-Luc Godard, Marguerite Duras, Margarethe von Trotta, Ettore Scola, Vittorio Gassman


Durant ces annĂ©es 1970, il aborde de nombreux thĂšmes Ă  caractĂšres sociaux ou politiques (apartheid, avortement, immigration, expulsions, accidents du travail) en France et Ă  l’étranger. Son exposition au MusĂ©e d’Art Moderne de la Ville de Paris en 1979 rĂ©vĂšle qu’il ne s’agit pas seulement d’agit-prop mais d’un singulier travail de dessin et d’une rĂ©flexion sur l’espace urbain et son histoire. Si pendant cette pĂ©riode c'est la rĂ©alisation d’affiches de cinĂ©ma et de dessins dans Le Monde diplomatique, l’HumanitĂ©, Le Monde qui l'a nourri, Ă  partir de cette exposition il pourra vivre de ses crĂ©ations.

En 1987, un article de Henri-François Debailleux[9] dans le journal LibĂ©ration du 29 septembre lui apprend que Francis Bacon s’intĂ©resse Ă  son travail. L’annĂ©e suivante, Bacon lui Ă©crit : « Mon cher Ernest, J’ai toujours admirĂ© ce que vous faites, en particulier les images de Grenoble, les photos de Naples que vous m’avez envoyĂ©es si gentiment m’ont beaucoup intĂ©ressĂ©. » (un film rĂ©alisĂ© par Alain Amiel en 2022 analyse leurs Ă©changes et Ă©voque les thĂ©matiques communes entre les deux Ɠuvres).

Aussi dense et essentielle que celle qu'il a avec la ville de Naples, sa relation Ă  la poĂ©sie et aux poĂštes[10] caractĂ©rise l’Ɠuvre d’Ernest Pignon-Ernest. Pour lui, « les poĂštes sont d’irrĂ©ductibles porteurs de paroles, de colĂšres, de rĂ©voltes, d’utopies. Ils nous rĂ©vĂšlent le rĂ©el le plus ample et le plus aigu. » Il se saisit des figures des poĂštes (MaĂŻakovski, Neruda, Darwich, Pasolini, etc.) en conjuguant leurs Ɠuvres, leurs destins et leurs images pour incarner leur pays, leur temps ainsi que les aspirations, les contradictions, les drames qui les ont traversĂ©s et les traversent encore[11].

Il est considĂ©rĂ© comme le pionnier[12] de cet art urbain qui s’appellera street-art. Ses travaux acquiĂšrent une grande audience mais auront Ă©tĂ© longtemps boycottĂ©s par les institutions officielles. Ses principales expositions (PinacothĂšque de Munich, Biennale de Venise, Palais des Beaux-Arts de PĂ©kin et ses expositions Ă  Belgrade, GenĂšve et Rome) seront le fruit d’initiatives Ă©trangĂšres ou privĂ©es.

Il vit et travaille Ă  Paris et Ă  Ivry-sur-Seine oĂč il a son atelier depuis 1973.

Distinctions

Honneurs

Technique

S’il a rĂ©alisĂ© au pochoir sa premiĂšre intervention en extĂ©rieur, il se rend compte :

« Le pochoir m’a semblĂ© vraiment binaire et trop pauvre graphiquement. Le dessin me permet des images plus riches, plus investies, d’y inscrire des rĂ©fĂ©rences, des citations, des dialogues avec l’histoire, et puis je tiens Ă  la fragilitĂ© du papier, je tiens Ă  cette rĂ©ciprocitĂ© qui fait que je peux provoquer avec mes images mais j’accepte qu’on puisse les refuser, les dĂ©truire[16]. »

Les lieux pour lui sont ses matériaux essentiels :

« J’essaie d’en comprendre, d’en saisir Ă  la fois tout ce qui s’y voit : l’espace, la lumiĂšre, les couleurs et simultanĂ©ment tout ce qui ne se voit pas ou ne se voit plus : l’histoire, la mĂ©moire enfouie. À partir de cela, j’élabore mes images, elles sont ainsi comme nĂ©es des lieux dans lesquels je vais les inscrire. »

Cette insertion vise Ă  la fois Ă  faire du lieu un espace plastique et Ă  en travailler le sens et le sensible, en rĂ©vĂ©ler, perturber exacerber le potentiel suggestif, la symbolique. « Je ne fais pas des Ɠuvres en situation, je fais Ɠuvre des situations[17] », dit-il.

Ses reprĂ©sentations, toujours humaines, sont rĂ©alisĂ©es au fusain, Ă  la pierre noire et Ă  l’aide de gommes crantĂ©es de diffĂ©rentes Ă©paisseurs pour façonner les ombres. Elles  sont le plus souvent reproduites en sĂ©rigraphies imprimĂ©es sur du papier fragile[18] (chutes de rotatives du journal Le Monde). À Naples notamment, il a collĂ© de nombreux dessins originaux Ă  la pierre noire rĂ©alisĂ©s sur ce mĂȘme papier.

Comme dans la rue l’image n’est pas toujours rencontrĂ©e frontalement, elle exige des distorsions graphiques, mais : « le principal travail au niveau du dessin consiste surtout en cet Ă©quilibre dĂ©licat ». Il faut assez d’effet de rĂ©el pour suggĂ©rer une prĂ©sence et en mĂȘme temps affirmer la distance, la fiction, affirmer que c’est une image. Le dessin grandeur nature va dans le sens d’un effet de rĂ©el. Le noir et blanc et le rectangle blanc du papier affirment la convention du dessin : la distance, la fiction »[19].

Sur ce papier fragile collĂ© sur les murs des villes, ses images sont forcĂ©ment Ă©phĂ©mĂšres, vouĂ©es Ă  disparaĂźtre avec le temps car l’artiste tient Ă  la fragilitĂ© du support utilisĂ© : la mort annoncĂ©e de mes images n’est pas une sĂ©quelle, un inconvĂ©nient, elle fait partie de la proposition autant que ce qui est figurĂ©. Je l’ai compris en 1978 lorsque j’ai senti que ce qu’il y avait de plus Rimbaldien dans mon image de Rimbaud c’était ce caractĂšre  fulgurant, sa disparition
 Je ne figeais pas l’image du poĂšte ! »[18].

À l’aide d’une Ă©chelle, d’un seau de colle et d’une brosse, sans autorisation, il prend des risques en allant seul la nuit coller ses sĂ©rigraphies. Il conserve ses croquis, ses recherches, ses travaux prĂ©paratoires et les photographies de ses Ɠuvres in situ pour les  prĂ©senter lors de nombreuses expositions, toujours conçues comme l’exposĂ© du processus : les Ă©tapes de sa dĂ©marche[20].

Interventions

  • PremiĂšres actions dans la rue (1966-1980)

En 1966, alertĂ© par la campagne de RenĂ© Char « Point Omega », il apprend qu’à quelques kilomĂštres s’implante la force de frappe nuclĂ©aire[21] - [22]. AprĂšs quelques mois de recherche s’impose Ă  lui l’idĂ©e qu’il ne peut exprimer par la peinture ce que signifie cette puissance de mort (des milliers d’Hiroshima) enkystĂ©e sous ces paysages de Provence. Il rĂ©alise que c’est sur les lieux mĂȘme qu’il doit intervenir. À partir de cette emblĂ©matique photo d’un passant d’Hiroshima brĂ»lĂ© par l’éclair nuclĂ©aire dont il ne reste que l’ombre portĂ©e comme pyrogravĂ©e sur une paroi, il confectionne un pochoir et va tracer sur les murs, les rochers, les routes qui mĂšnent au plateau d'Albion ces empreintes fantomatiques venues d’Hiroshima[4]. Cette premiĂšre inscription d’une image humaine grandeur nature dans la rĂ©alitĂ© va ĂȘtre Ă  l’origine de sa dĂ©marche artistique bĂątie sur la crĂ©ation de dessins d’une grande intensitĂ© insĂ©rĂ©s dans des lieux soigneusement repĂ©rĂ©s et Ă©tudiĂ©s. En 1968, il colle dans Avignon de grands dessins originaux en rĂ©sonance avec le Living Theatre.

En 1974, il s'oppose au jumelage de Nice avec Le Cap, en dissĂ©minant dans la ville en de multiples exemplaires reprĂ©sentant un couple (noir) avec un enfant semblant assister Ă  la vie dans les rues de derriĂšre un grillage. Le dessin lui vaut une brouille avec la ville jusqu'Ă  ce qu'un maire accepte l'affiche en cadeau[23]. C’est Ă  cette Ă©poque qu’il prit par hasard un nom de scĂšne pour Ă©viter la confusion avec le peintre Édouard Pignon durant une exposition Ă  laquelle ils participaient tous les deux. Une erreur de lecture des organisateurs le baptisa « Ernest Pignon-Ernest », un nom qu’il adopta.

Pour le centiĂšme anniversaire de la Commune de Paris, il met au point un grand Ă©cran de sĂ©rigraphie et imprime plusieurs centaines d’exemplaires d’un dessin de gisant qu’il ira coller Ă  Paris dans les lieux liĂ©s Ă  l’histoire de la Commune et aux combats pour la libertĂ©.

Ernest Pignon-Ernest, sérigraphie collée sur les escaliers de la Butte Montmartre, 1971.
Ernest Pignon-Ernest, sérigraphie collée sur les escaliers de la Butte Montmartre, 1971

Cette technique de sĂ©rigraphies de grands formats imprimĂ©es sur des chutes de papier de rotative sera la matrice de ces interventions Ă  venir : Maiakovski Ă  Avignon (1972), la DĂ©nonciation du jumelage Nice-Le cap (1974), les ImmigrĂ©s Ă  Avignon (1974), la LibĂ©ralisation de l’avortement Ă  Paris (1975), les Agressions subies par le corps au travail Ă  Grenoble (1976), les ExpulsĂ©s Ă  Paris (1978), ainsi « Parcours Rimbaud » de Charleville Ă  Paris en 1978 et 1979.

  • Art against apartheid (1980-1996)[7]

À la  suite  de  son  intervention  contre  le  jumelage Nice / Cape  Town,  le  comitĂ©  spĂ©cial des  Nations  Unies  contre  l'Apartheid  le  sollicite  pour  une  affiche  appelant  Ă   la  libĂ©ration  de Nelson  Mandela et pour  tenter  de  dĂ©finir  un  projet  anti-apartheid  dans  le  milieu  des arts plastiques. Dans un  premier  temps,  il prĂ©sente en 1980 aux Nations Unies Ă  New York le projet « Against Apartheid »[24] conçu avec Jacques Derrida et Antonio Saura. Ce projet rĂ©unit une centaine d’Ɠuvres rĂ©alisĂ©es par des artistes internationaux comme Rauschenberg, TapiĂšs, Lichtenstein, Vostell, Arman, etc. La collection est exposĂ©e dans plus de quarante pays pour y dĂ©noncer les soutiens au systĂšme raciste sud-africain. Dans les statuts de l’association est spĂ©cifiĂ© que les Ɠuvres appartiendront au premier gouvernement dĂ©mocratique d’Afrique du Sud issu du suffrage universel, ce qui est fait en 1996 quand Ernest Pignon-Ernest remet la collection d’art de l’association « Artistes du monde contre l’apartheid » au Parlement sud-africain Ă  CapeTown. À cette occasion, il rencontre Nelson Mandela et Desmond Tutu.

  • ArbrorigĂšnes (1983-1986)[25]

Conçues avec le biologiste Claude Gudin, ces sculptures Ă  forme humaines constituĂ©es de cellules vĂ©gĂ©tales seront prĂ©sentĂ©es au festival d’Uzeste. InstallĂ©es ensuite au Jardin des Plantes de Paris, elles connaĂźtront un succĂšs retentissant, l’afflux du public sera si important que l’entrĂ©e devra en ĂȘtre rĂ©gulĂ©e. En 1986, Ă  l’invitation de l’Italie, ses « ArbrorigĂšnes » sont prĂ©sentĂ©s Ă  la Biennale de Venise.

Ernest Pignon-Ernest, Epidémies, sérigraphie collée à Naples, 1990.
  • Collages Ă  Naples (1988-1995)

AprĂšs avoir traitĂ© des sujets trĂšs contemporains Ă  fortes rĂ©sonances sociales et politiques, s’est imposĂ© Ă  lui le lien avec les sĂ©dimentations du temps, de la mĂ©moire, de l’histoire et de l’histoire de la peinture. Toutes ces annĂ©es Ă  interroger la reprĂ©sentation de l’humain lui faisant ressentir comme une lacune l’absence d’une culture religieuse, c’est Ă  Naples oĂč se mĂȘlent les mythologies grecque, romaine et chrĂ©tienne qu’il va mener cette quĂȘte[26]. BĂątis sur une intense approche de la ville, de son histoire et de multiples lectures de Virgile Ă  Erri De Luca, de la Bible aux « Exercices spirituels » de Loyola, ses travaux de Naples marquent une Ă©tape importante dans sa rĂ©flexion et la pratique de sa relation aux lieux, Ă  l’histoire et Ă  l’histoire de l’art : ses travaux de Naples auront Ă©tĂ© une quĂȘte essentielle de ce qui fonde ma culture latine et mĂ©diterranĂ©enne ».

Lors d’un de ses parcours napolitains en 1992, il est contactĂ© par Francesco Rosi qui lui dĂ©clare qu'il ne peut pas filmer les rues de Naples sans ses images. Ils se rencontrent Ă  Santa Lucia, oĂč il revient avec un nouveau collage autour du personnage de Pulcinella.

  • Cabines tĂ©lĂ©phoniques (1997-1999)

En contraste avec son travail trĂšs incarnĂ©, charnel et chargĂ© d’histoire sur Naples, il dessine une sĂ©rie de douze personnages sĂ©rigraphiĂ©s en centaines d'exemplaires et disposĂ©s dans des cabines tĂ©lĂ©phoniques de Paris et de Lyon faites de verre et d'aluminium, des matiĂšres froides et aseptisĂ©es[20].

  • Antonin Artaud (1997)

Jean-Louis Pradel lui proposant en 1997 d’intervenir Ă  l’hĂŽpital Charles-Foix d’Ivry[27], il y dĂ©couvre une ancienne buanderie abandonnĂ©e, une salle aux murs dĂ©labrĂ©s, humides, lĂ©zardĂ©s, tout prĂšs de l’endroit oĂč a vĂ©cu Antonin Artaud. Il y rĂ©alise une sĂ©rie de dessins sur le poĂšte.

  • Voyages (1981-2019)

InvitĂ© aux obsĂšques d’Alejo Carpentier Ă  La Havane, il rencontre Gabriel GarcĂ­a MĂĄrquez et RĂ©gis Debray qui devient un ami proche. En 1981, Ă  Santiago du Chili, au sein du collectif de l’atelier de Bella Vista, il rĂ©alise une image de Pablo Neruda. À partir de 1991, il se rend Ă  Prague, Alger, New York, Rome, et expose Ă  la Neue Pinakothek de Munich. À l'initiative d'Alain Borer, il fait un voyage Rimbaldien au YĂ©men, et visite la maison de Rimbaud Ă  Aden. Dans les annĂ©es 2000, il voyage en Inde, Ă  Durban et retourne en Afrique du Sud (ateliers et collages Ă  Soweto en 2001). En 2009, Ă  la suite de la visite Ă  l’atelier d’Ivry de Mahmoud Darwich, Elias Sanbar, Olivier Py, il se rend Ă  Ramallah pour un « Parcours Mahmoud Darwich » et rĂ©alise des collages Ă  JĂ©rusalem-Est, BethlĂ©em, Naplouse, Gaza. En 2010, il expose Ă  Belgrade avec Vladimir Veličković Ă  la galerie Kahos. En 2012, il part pour HaĂŻti avec RĂ©gis Debray Ă  la rencontre d’écrivains et poĂštes des CaraĂŻbes dont Lyonel Trouillot et Dany LaferriĂšre. La mĂȘme annĂ©e, il est invitĂ© Ă  une confĂ©rence « BeforeBanksy : Ernest Pignon-Ernest » au Courtauld lnstitute de Londres. En 2018, il commence Ă  Ă©tudier Ă  Lisbonne un projet sur Pessoa. En 2019, Ă  HaĂŻti, il rĂ©alise des collages en rĂ©fĂ©rence Ă  l’Ɠuvre du poĂšte Jacques Stephen Alexis Ă  Port-aux-Princes[28].

Ernest Pignon-Ernest, Rimbaud dans Paris, 1978
  • Ballets de Monte-Carlo[29] (1995-2017)

De 1995 Ă  2006, il travaille avec le chorĂ©graphe Jean-Christophe Maillot pour les Ballets de Monte-Carlo. Il rĂ©alise un Rideau de ScĂšne pour l’OpĂ©ra Garnier de Monte-Carlo et plusieurs scĂ©nographies : RomĂ©o et Juliette, Songe ainsi que Lac avec Jean Rouaud, dramaturge. En 2017, il rĂ©alise en commun avec JR le rideau de scĂšne du Grimaldi Forum pour la saison des Ballets de Monte-Carlo.

  • Extases (2008-2022)

Il entreprend avec Bernice Coppieters, danseuse Ă©toile des Ballets de Monte-Carlo comme modĂšle un ensemble de dessins inspirĂ©s des textes des grandes mystiques chrĂ©tiennes comme Marie-Madeleine, ThĂ©rĂšse d'Avila, Hildegarde de Bingen, AngĂšle de Foligno, Catherine de Sienne, Marie de l'Incarnation et Madame Guyon. La premiĂšre prĂ©sentation de ses « Mystiques » se fera Ă  la Chapelle Saint-Charles d’Avignon en 2008. BaptisĂ©e « Extases », cette impressionnante installation sera reprise dans de nombreux lieux sacrĂ©s : Chapelle des CarmĂ©lites, MusĂ©e d’Art et d’Histoire de Saint-Denis (2010), Chapelle du MusĂ©e de l’Hospice Comtesse de Lille (2013), au PrieurĂ© Ronsard Saint-Cosme Ă  Riche (2013)[30], Ă  l’Église Saint-Louis, HĂŽpital de la PitiĂ©-SalpĂȘtriĂšre Ă  Paris (2014), Ă  l’Abbaye de Saint Pons de Nice (2016), Ă  Santa Maria delle Anime del Purgatorio Ă  Naples (2019) et en 2022 Ă  l’Abbatiale de Bernay[31].

Analyse

Sa démarche artistique se veut autant poétique que civique :

« Mes travaux nĂ©cessitent beaucoup d’énergie et je ne trouve la dynamique que pour des thĂšmes qui me semblent indispensables. Je ne m’investis que sur des choses qui me touchent profondĂ©ment, que je voudrais mieux comprendre, mieux saisir, sur lesquelles je souhaiterais intervenir. Mes interventions sont des interrogations aiguĂ«s, des rĂ©vĂ©lateurs [
], je n’ai jamais illustrĂ© de mots d’ordre[32]. »

Ce qu’il propose, ce sont des interventions plastiques dans le rĂ©el et les rĂ©sonances qu’elle suscite, qu’elles soient symboliques, poĂ©tiques, mythologiques, sacrĂ©es, anthropologiques, politiques ou Ă©vĂšnementielles[33].

En 2015, il est invitĂ© par François Busnel Ă  La Grande Librairie Ă  l’occasion de la sortie du livre[34] d’AndrĂ© Velter qui lui est consacrĂ©.

Son Ɠuvre, c’est le lieu mĂȘme, sa rĂ©alitĂ©, son histoire, ses zones d’ombres enfouies. Son potentiel suggestif est rĂ©activĂ© par l’apparition de cet Ă©lĂ©ment de fiction qu’est son dessin[35] :

« Quand on intervient dans la citĂ© il faut avoir une grande conscience que l’on y partage de l’espace, de l’histoire, du vĂ©cu, du symbolique[36]. Cela exige quelque chose qui est de l’ordre d’une conscience civique. »

Installations

Au début des années 1970, le dispositif des premiÚres installations d'Ernest Pignon-Ernest se fait sous la forme de collage de motifs traduits sur papier, apposés sur des surfaces murales. Au début des années 1980, l'artiste expérimente la sculpture temporaire.

  • 1966 : PremiĂšre installation sur le plateau d’Albion Ă  propos de la force nuclĂ©aire qui s’implante
  • 1971 :
  • 1974 :
  • 1978 :
  • 1979 :
  • 1982 : À mĂȘme le mur, fresque rĂ©alisĂ©e pour le musĂ©e Ziem de Martigues
  • 1983 : Les ArbrorigĂšnes, au Jardin des plantes. Sculptures constituĂ©es de cellules vĂ©gĂ©tales vivantes et immobilisĂ©es dans un tissu de polyurĂ©thane.
  • 1988 : À Belfort ReprĂ©sentation de 46 personnages europĂ©ens illustres (de MoliĂšre Ă  Marlene Dietrich en passant par Goethe ou Picasso
) symbolisant la proximitĂ© des cultures latine et germanique, Ă  la frontiĂšre desquelles se situe Belfort. Un 47e personnage symbolise une des origines communes des deux cultures, l'Iliade d'HomĂšre.

À Naples, plusieurs interventions :

  • 1988 : Premier parcours : « Les images de la mort »
  • 1990 : DeuxiĂšme parcours : « Images de la femme »
  • 1992 : TroisiĂšme parcours : Le symbole Pulcinella »
  • 1995 : QuatriĂšme  parcours : VĂ©ronique, drapĂ©, Virgilienne »
  • 1996 : DerriĂšre la vitre : « Les cabines tĂ©lĂ©phoniques Ă  Lyon
  • 1998 : L'Autre cĂŽtĂ© des arbres, groupe sculptĂ©, bois de Wallieux Ă  SoyĂ©court
Pasolini assassinĂ© – Si je reviens, sĂ©rigraphie de Ernest Pignon-Ernest, 2015

Autres :

Expositions

Sa premiĂšre exposition professionnelle a lieu au MusĂ©e d’art moderne de la Ville de Paris en 1979 Ă  l’invitation de Suzanne PagĂ©. Elle rĂ©vĂšle que ces images qu’il colle depuis des annĂ©es sont le fruit d’un travail de dessin exigeant et singulier, accompagnĂ© d’une rĂ©flexion sur l’espace urbain et son histoire. À cette occasion, un premier livre est publiĂ© sur ses travaux, La Peau des murs[42] de Marie-Odile Briot et Catherine Humblot, prĂ©facĂ© par Henri Cueco.  

À Anvers, en 1982, face Ă  la maison de Rubens, il rĂ©alise de grands dessins Ă  la pierre noire sur PromĂ©thĂ©e[43]et Ă  HyĂšres oĂč Godard a tournĂ© Pierrot le Fou, il rĂ©alise une fresque en  hommage Ă  Jean-Luc Godard.

Les Ă©ditions Actes Sud et Catherine Putman l’invitent Ă  La Chapelle du MĂ©jean en 1993, oĂč, sur une bande de MƓbius, il associe crucifixion et culte de Mithra. À cette occasion, il rencontre Marcelin Pleynet et Actes Sud publie leurs entretiens : « L’Homme habite poĂ©tiquement. Une exposition[44] sur ses travaux napolitains « ‘Sudari di carta » est organisĂ©e au MusĂ©e d'Art moderne et d'Art contemporain de Nice (MAMAC) en 1996[45].

En 2004, la Galerie Lelong  avec laquelle il travaille depuis 1991 lui organise une exposition personnelle Ă  la FIAC. En juillet 2006, Ă  Brest, il commence Ă  Ɠuvrer sur un « Parcours Jean Genet ». En 2008, il expose ses « IcĂŽnes paĂŻennes » dans la Maison RenĂ© Char Ă  l'hĂŽtel Campredon de L'Isle-sur-la-Sorgue.  

Une grande rĂ©trospective de ses Ɠuvres est organisĂ©e en 2010 Ă  La Rochelle avec l’installation de 490 Ɠuvres. Le Palais des Beaux-Arts de Lille[46] organise en 2013 un dialogue de ses Ɠuvres avec celles de la  collection Wicar (RaphaĂ«l, Titien, Poussin, Michel-Ange, Pontormo, DĂŒrer, etc.)

Ernest Pignon-Ernest Ă  la Maison des arts de Malakoff en 2014.

En 2014, l'exposition « Prisons » à la galerie Lelong fait suite à son intervention sur la mémoire de la prison Saint-Paul de Lyon[47].

Il reçoit en 2015 la commande de portraits de rĂ©sistants[48] pour le PanthĂ©on : Germaine Tillion, GeneviĂšve de Gaulle, Jean Zay, Pierre Brossolette. Il offre les dessins originaux des portraits au musĂ©e national de la RĂ©sistance en y ajoutant Missak Manouchian. En 2016, une  exposition[30] rĂ©trospective « De traits en empreintes » est prĂ©sentĂ©e au MAMAC de Nice. En 2017 a lieu une prestigieuse exposition[49] rĂ©trospective au palais des Papes d’Avignon. Suit en 2018 une exposition au musĂ©e botanique de Bruxelles[50]

Pour la station Garibaldi du tramway de Nice[51], il rĂ©alise en 2019 la sculpture d’un Garibaldi enfant grimpĂ© sur les ailes de NikaĂŻa, la Victorieuse. En 2021, la Galerie Lelong prĂ©sente « HaĂŻti », le secret cheminement du sang »[52] - [53]

En 2022, une grande exposition se tient au Fonds HĂ©lĂšne et Édouard Leclerc pour la culture Ă  Landerneau[54].

En 2023, il est au cƓur d'une exposition intitulĂ©e "l'Ă©cho du monde" au Centre d'art moderne et contemporain du DoyennĂ© Ă  Brioude (43).

Expositions personnelles

Expositions collectives (sélection)

  • 1993 : Naples, « ComplicitĂ© d'Ă©vasions »
  • 1997 : Paris, Galerie de France, « TĂȘte-Ă -tĂȘte, Antonin Artaud »
  • 2007 : Colmar, Espace d'art contemporain AndrĂ©-Malraux, « Dix ans »
  • 2009 : Évian, Palais LumiĂšre, « La Ruche, citĂ© d'artistes »
  • 2010 : Paris, « 30 ans d'art contemporain Ă  Roland Garros »
  • 2012 : Martigny (Suisse), Le Manoir, « Être ainsi »
  • 2013 : Saint-Cloud, musĂ©e des Avelines, « La Commune de Paris »
  • 2016 : Saint-Malo, « RĂ©sonances » De l'original au multiple, « Centre Cristel Éditeur d'Art, 30 janvier au 19 mars 2016[61]
  • 2017 : ChĂąteau de Chantilly, « Poussin, Picasso. Bacon - Le Massacre des Innocents »
  • 2017 : Saint-Paul-de-Vence, Fondation Maeght, «Est-ce ainsi que les hommes vivent»
  • 2021 : Paris, « Libre comme l'art »
  • 2021 : Paris, Institut du monde arabe « MusĂ©e pour la Palestine »
  • 2022 : MusĂ©e royal de Mariemont, « Le MystĂšre Mithra »

Autres

  • 2006 : estampe du portfolio crĂ©Ă© par Cristel Éditeur d'Art pour le 3e Prix Jacques-Goddet (TrophĂ©e LCL), prix qui rĂ©compense chaque annĂ©e le meilleur article de la presse francophone publiĂ© durant le Tour de France[62]

Prises de position

Ernest Pignon-Ernest signe dans Le Figaro du une tribune visant Ă  dĂ©fendre la tradition de la corrida aux cĂŽtĂ©s de 40 autres personnalitĂ©s parmi lesquelles Éric Dupond-Moretti, Jean Reno, Pierre Arditi, Philippe CaubĂšre, Denis PodalydĂšs ou encore le designer Kostia[63].

DĂ©corations

Notes et références

  1. Pour se diffĂ©rencier d'Édouard Pignon (leurs initiales portĂšrent Ă  confusion lors d'une exposition conjointe), il redoubla son prĂ©nom derriĂšre son nom.
  2. « Biographie d'Ernest Pignon-Ernest » AccÚs libre, sur Street Art Avenue (consulté le ).
  3. Marion Belal, « La pĂ©pite cachĂ©e dans « Ernest Pignon-Ernest. Papiers de murs ». », Beaux Arts,‎ .
  4. Propos recueillis par Denis Cosnard, « Ernest Pignon-Ernest : « Le dessin est le seul truc qui me valorisait » », sur Le Monde, .
  5. « Picasso », Paris Match,‎ .
  6. Luc Le Vaillant, « Ernest Pignon-Ernest, humain, vos papiers ! », sur Libération, .
  7. Maitron.
  8. Catherine Humblot, « Le Havre "Ă©clatĂ©" d'Ernest Pignon-Ernest », Le Monde,‎ .
  9. Henri-François Debailleux, « Bacon en Orange », LibĂ©ration,‎ .
  10. STEPHANE CERRI, « Arles : avec Ernest Pignon-Ernest, sur les traces des poÚtes », sur lartpenteur, (consulté le ).
  11. Anna Maisonneuve, « « RĂ©vĂ©lateur de mĂ©moires » », Sud Ouest,‎ .
  12. « Ernest Pignon-Ernest : le pionnier humaniste du street-art », (consulté le ).
  13. « Archives des nominations et promotions dans l'ordre des Arts et des Lettres (1962-2000) » [PDF], sur le site des Archives nationales (consulté le ).
  14. « Ernest Pignon Ernest », Connaissance des arts,‎ .
  15. Jonathan Trullard, « L'artiste niçois Ernest Pignon-Ernest entre à l'Académie des Beaux-Arts », sur france3-regions.francetvinfo.fr, 2021.
  16. [vidéo] Rencontre avec Ernest Pignon-Ernest () sur Dailymotion
  17. Jacques Henric, « Faire Ɠuvre des situations », Art press,‎ .
  18. Eolas, « Ernest Pignon-Ernest, Rimbaud », sur le site de la ville de Montrouge (consulté le ).
  19. Charlotte Guichard, « La mĂ©moire autrement? Ernest Pignon-Ernest et les fantĂŽmes de l’histoire », Esprit,‎ .
  20. Henri-François Debailleux, « Pignon-Ernest, sur rue bien-sûr - A Lyon, une exposition restitue le processus de création de ce plasticien dont l'oeuvre a vocation à intégrer la ville. Ernest Pignon-Ernest jusqu'au 4 février au Rectangle, place Bellecour, à Lyon; tél.: 04.72.41.88.80 », sur Libération (consulté le ).
  21. « Ernest Pignon-Ernest : « Je cherche Ă  activer les lieux, Ă  exacerber leur potentiel » », Article11, no 5,‎ (lire en ligne).
  22. Date erronĂ©e [1966] au lieu de 1963 — cf. « Exposition In/Out », MAC CrĂ©teil, octobre-dĂ©cembre 2014.
  23. La rédaction, « Quelle est cette oeuvre polémique et emblématique qu'Ernest Pignon-Ernest a donné à sa ville? », sur Nice-Matin, (consulté le ).
  24. GeneviĂšve BrĂ©erette, « Les artistes contre l'apartheid », Le Monde,‎ .
  25. « Les ArbrorigÚnes », sur CEAAC | Centre Européen d'Actions Artistiques Contemporaines (consulté le ).
  26. AndrĂ© Videau, « Napoli, Lavoro in Corso », PersĂ©e,‎ .
  27. « Galerie Michelle Champetier : Ernest Pignon-Ernest/ Artaud HÎpital d\'Ivry III », sur mchampetier.com (consulté le ).
  28. alainamiel, « Ernest Pignon-Ernest : Haïti, le secret cheminement du sang », sur Alain Amiel, (consulté le ).
  29. Martine Robert,, « Jean-Christophe Maillot », L’ƒil,‎ .
  30. Jacques Henric, « « Les icones paĂŻennes d’Ernest Pignon Ernest » », Artpress,‎ .
  31. Serge Velain, « Bernay. Les Extases d'Ernest Pignon-Ernest vont sublimer l'abbatiale dĂšs le 2 juillet », L’Eveil Normand,‎ .
  32. Samantha Deman, « Ernest Pignon-Ernest – L’art d’invoquer l’ñme des lieux », Arts Hebdo MĂ©dias,‎ .
  33. « Ernest Pignon-Ernest : le pionnier humaniste du street-art », (consulté le ).
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  35. Isabel Pasquier, « Ernest Pignon Ernest : l'art de révéler l'invisible sur les murs des villes du monde », sur France Inter, (consulté le ).
  36. Section du Parti communiste du Pays de Morlaix, « Ernest Pignon-Ernest : Mes interventions visent à faire ressurgir l'histoire d'un lieu (L'Humanité, 29 mai 2019) », sur Le chiffon rouge - PCF Morlaix/Montroulez (consulté le ).
  37. Sylvia Ladic, « Analyse d’Ɠuvre : Les expulsĂ©s d’Ernest Pignon Ernest », sur e-cours-arts-plastiques.com, .
  38. « Jean Genet, ni pÚre ni mÚre », sur le site de la BibliothÚque de Lyon.
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  40. Intervention sur les murs de la prison avant que celle-ci ne soit dĂ©truite — « Saint-Paul : de la prison Ă  l'universitĂ© », sur lyoncapitale.fr, ..
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  43. « Ernest Pignon-Ernest// "Prométhée", Martigues », sur Street Art Avenue, (consulté le ).
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  50. Timour Sanli, « Le Botanique expose Ernest Pignon-Ernest, l'un des pĂšres du Street Art », L’Echo,‎ .
  51. La RĂ©daction, « « La future station de tram Garibaldi sera dĂ©corĂ©e par Ernest Pignon-Ernest » », Nice-Matin,‎ .
  52. StĂ©phanie Lemoine, « « Le lieu et la formule » Ernest Pignon-Ernest », L’ƒil,‎ .
  53. « « Les «papiers de murs» d'Ernest Pignon-Ernest nous parlent », Le Figaro,‎ .
  54. Elisabeth Couturier, « Ernest Pignon Ernest Ă  Landerneau », Artpress,‎ .
  55. SiloĂ© Petillat, « Exposition - Le Creusot (71) d'Ernest Pignon-Ernest, L'Arc ScĂšne Nationale »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur dijonart.com.
  56. Pierre Barbancey, « Ernest Pignon-Ernest, dessins philosophico-poétiques », sur L'Humanité, .
  57. « Exposition « Ecce homo » au Palais des Papes »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?), sur le site web du Palais.
  58. « Ernest Pignon-Ernest - Ouverture le 19 mai » (annonce de l'exposition « Papier de murs » à l'Atelier Grognard), sur Cultu//Rueil, (consulté en ).
  59. (en) « Haïti, le secret cheminement du sang » (annonce d'exposition), sur le site de la galerie Lelong.
  60. Ernest Pignon-Ernest aux Fonds pour la Culture HĂ©lĂšne et Edouard Leclerc radiofrance.fr, le 9 mai 2022
  61. Christophe Penot, « Exposition RĂ©sonance », Centre Cristel Editeur d'Art, Saint-Malo,‎ du 30 janvier au 19 mars 2016 (lire en ligne, consultĂ© le ).
  62. « Prix Jacques Godet », sur centre-cristel-editeur-art.com (consulté le ).
  63. Voir sur france3-regions.francetvinfo.fr.
  64. https://www.siv.archives-nationales.culture.gouv.fr/siv/rechercheconsultation/consultation/ir/pdfIR.action?irId=FRAN_IR_026438

Annexes

Bibliographie

Ernest Pignon-Ernest en dédicace à Malakoff en 2014.
  • Olivier Kaeppelin et Ivan Messac, Le Mensonge, Recherches/Exit, coll. « Chronique des annĂ©es de crise », (ISBN 2-86222-005-1, OCLC 7652804)
  • Marie-Odile Briot et Catherine Humblot (prĂ©f. Cueco), Ernest Pignon Ernest : la peau des murs, Limage deux, coll. « Cahier de l'image », (OCLC 758719318)
  • Jean-Luc Moreau et Ernest Pignon-Ernest (couverture et dessins), L'arbre perchĂ© : enfantines, Paris, P. J. Oswald, (OCLC 1859035, BNF 43433450)
  • AndrĂ© Velter (ill. Ernest Pignon-Ernest), Ça cavale (textes de l'oratorio rock d'AndrĂ© Velter), VĂ©nissieux, Paroles d'aube, coll. « Trace », (ISBN 2-909096-05-X, OCLC 407001678, BNF 35512038)
  • Ernest Pignon-Ernest et Élisabeth Couturier (recueil de propos et postface) (prĂ©f. Paul Veyne), Ernest Pignon-Ernest, Paris, Herscher, (ISBN 9782733501603, OCLC 417746919)
  • Richard Millet (ill. Ernest Pignon-Ernest), Autres jeunes filles, Brive, F. Janaud, (ISBN 2-9513095-4-6, OCLC 470310911, BNF 38868127)
  • Pierre Barbancey, Soweto-Warwick, Paris, galerie Lelong, (ISBN 2-86882-063-8)
  • Michel Onfray, Les IcĂŽnes paĂŻennes. Variations sur Ernest Pignon-Ernest, GalilĂ©e,
  • Marie-JosĂ© Mondzain, Jean Rouaud et AndrĂ© Velter, Ernest Pignon-Ernest, BĂ€rtschi-Salomon Éditions, (ISBN 978-2-9402-9206-6)
  • Pierre-Marc de Biasi, « À la rencontre de fantĂŽmes », dans Ernest Pignon-Ernest Situation ingresque, Actes Sud/MusĂ©e Ingres, (ISBN 978-2-7427-6850-9)
  • Florence Viguier-Dutheil, Ernest Pignon-Ernest, Situation ingresque, Paris, galerie Lelong, (ISBN 978-2742768509)
  • AndrĂ© Velter, Ernest Pignon-Ernest, la monographie, Paris, galerie Lelong, (ISBN 9782940292066)
  • AndrĂ© Velter, Ernest Pignon Ernest, Extases, Paris, galerie Lelong, (ISBN 978-2070121427)
    RĂ©Ă©ditĂ© sous Pour l’amour de l'amour. Figures de l’extase, Gallimard, (ISBN 9782070107056)
  • Faire Ɠuvre des situations, Éditions Universitaires d'Avignon, coll. « Entre-Vues »,
  • Ernest Pignon-Ernest, Face aux murs, Paris, galerie Lelong, (ISBN 2851072536)
  • JĂ©rĂŽme Gulon, Ernest Pignon-Ernest : le lieu et la formule, Grenoble, Ă©ditions CritĂšres, coll. « Opus dĂ©lits » (no 30), (ISBN 978-2-917829-71-4)
  • AndrĂ© Velter, Ernest Pignon-Ernest, Paris, Gallimard, (ISBN 2070138313)
  • GĂ©rard Mordillat, Pignon-Ernest, Prisons, Paris, galerie Lelong, (ISBN 286882109X)
  • AndrĂ© Velter, Le Tao du torero, Paris, Éditions Actes Sud, (ISBN 978-2-330-03482-5)
  • Yves PeyrĂ© (ill. Ernest Pignon-Ernest), La TraversĂ©e des Jours, Paris, Compagnie des bibliophiles de l'Automobile Club de France, (BNF 44500321) — Mise en pages de Michel Champier, impression Ă  l'atelier Franck Bordas.
  • AndrĂ© Velter et Karin Espinosa (ill.  Ernest Pignon-Ernest), Dans la lumiĂšre dĂ©chirante de la mer : Pasolini assassinĂ©, Arles, Actes Sud, (ISBN 9782330057077, OCLC 936569405)
  • Marie-JosĂ© Mondzain et Samantha Longh, Ernest Pignon-Ernest. De traits en empreintes, Paris, Gallimard, (ISBN 978-2-07-268948-2)
  • Christian Gerini, « Interview d'Ernest Pignon-Ernest », Street Art Magazine, no 4,‎ .
  • Roger Pierre Turine, « Conversation avec Ernest Pignon-Ernest », Tandem,‎
  • Marie-BĂ©nĂ©dicte Loze et Lyonel Trouillot (ill. Ernest Pignon-Ernest), CitĂ© perdue, Paris, Ă©ditions Bruno Doucey, coll. « Soleil noir », (ISBN 978-2-36229-230-9, BNF 45679802)
  • Claire Cuenot, Cette fissure, Mers-sur-Indre, Ă©ditions Collodion, (ISBN 979-10-96288-13-7, prĂ©sentation en ligne) — dessins sĂ©rigraphiĂ©s d'Ernest Pignon-Ernest.
  • RĂ©mi David et Ernest Pignon-Ernest, Comme des pas sur le sable, Paris, À dos d'Ăąne, (ISBN 9782376061038, OCLC 1163845384)
  • Ernest Pignon-Ernest (ill.) et Lyonel Trouillot (texte), Tu aurais pu vivre encore un peu (en hommage Ă  Jean Ferrat), Ă©ditions Bruno Doucey, (ISBN 9782362293351, OCLC 1249719348)
  • AndrĂ© Velter (ill. Ernest Pignon-Ernest), Au feu du dĂ©sir mĂȘme, Actes Sud, (ISBN 9782330161217, OCLC 1339078538)
  • GĂ©rard Mordillat, Le Miracle du dessin selon Ernest Pignon-Ernest, Ateliers Henty Dougier, (ISBN 9791031205168, OCLC 1343956409)
  • AndrĂ© Velter, Ernest Pignon-Ernest, Gallimard, (ISBN 978-2-07-298061-9, OCLC 1325656872)
  • Jean de Loisy et Ernest Pignon-Ernest, Ernest Pignon-Ernest, Fonds Leclerc, (ISBN 979-10-96209-12-5, OCLC 1336936731)

Presse, radio

  • Élizabeth BarillĂ©, Jean-Luc Hennig et Manuel Jover, « Entretien avec Ernest Pignon-Ernest », Le Monde de l'art, no 2,‎ (lire en ligne)
  • Trois Ă©missions sur France Culture : « Ça rime Ă  quoi » de Sophie Nauleau, Ă©missions des 25 dĂ©cembre 2011 et 1er janvier 2012, « Comme on nous parle » par Pascale Clark, Ă©mission du 27 janvier 2014

Films (sélection)

  • Les ArbrorigĂšnes, Claude Thiebaut, 1983
  • Naples revisitĂ©, Patrick Chaput, Laurence Drummond, 1988
  • Une image de Genet, Julie Bonan, Arte, 2006
  • Parcours, Patrick Chaput, Laurence Drummond,  2009
  • La parqua secondo Ernest Pignon-Ernest, Collectif Sikozel, Napoli 2014,
  • Se torno ( si je reviens) Ernest Pignon-Ernest et la figure de Pasolini, Collectif Sikozel, 2016
  • À taille humaine, Yann  Coquart, 2019
  • Francis Bacon/ Ernest Pignon-Ernest : Échanges, Alain Amiel, 2022

Articles connexes

Liens externes

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