Lyonel Trouillot
Lyonel Trouillot (né à Port-au-Prince, Haïti, le ) est un romancier et poète haïtien d'expressions créole et française. Il est également journaliste et professeur de littérature française et créole à Port-au-Prince.
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
Programme international d'Ă©criture de l'Iowa (en) |
Activité | |
Famille |
Catégorie:Famille Trouillot |
Fratrie |
Distinctions |
---|
Biographie
Lyonel Trouillot est issu d'une famille d'avocats. Il a un frère, Michel-Rolph Trouillot (anthropologue et historien) et deux sœurs, Jocelyne Trouillot (rectrice de l'université Caraïbe à Port-au-Prince et auteure de livres pédagogiques et de livres de littérature jeunesse, principalement en créole haïtien) et Évelyne Trouillot, écrivaine, poétesse et romancière. Son oncle Henock Trouillot était un romancier et historien haïtien.
Lyonel Trouillot fait des études de droit, mais sa passion pour la littérature le pousse vers une carrière d'écrivain. A ses débuts, il collabore à différents journaux et revues d'Haïti, ou il donne beaucoup de poèmes, et écrit des chansons pour des artistes engagés comme Tambou Libète, Toto Bissainthe, Jean Coulanges ou Manno Charlemagne.
Lyonel Trouillot a commencé à publier à Port-au-Prince. Son premier roman Les fous de Saint-Antoine a paru en 1989 chez les Editions Deschamps. Il est préfacé par son maitre, René Philoctete. Sa deuxième publication, Le Livre de Marie est édité en 1993 par les Editions Mémoire, ainsi que son troisième roman, Rue des pas-perdus, repris à Paris chez Actes Sud en 1998. En 2000, Thérese en mille morceaux, paru chez Actes Sud, le fait connaitre dans le monde entier. Lyonel Trouillot aborde le registre de l'intimité et du sentimental tout en confirmant son engagement social. Son écriture poétique, proche du spiralisme, a séduit cet éditeur, qui accueille son oeuvre. La richesse de son talent et la profondeur de ses écrits le placent parmi les grands auteurs francophones[1]. Avec La Belle Amour humaine, il fit partie des quatre finalistes du prix Goncourt en 2011[2] – remporté cette année-là par Alexis Jenni pour L'Art français de la guerre[3]. Ce livre lui a valu le Grand prix du roman métis[4].
Poète, romancier, nouvelliste, éditorialiste, dramaturge, scénariste, Lyonel Trouillot est codirecteur de la revue Cahiers du vendredi, cofondateur et directeur de l'Atelier Jeudi soir[5].
En 2016, lors d'un entretien donné au journal Libération à l'occasion de la publication de son roman Kannjawou, Lyonel Trouillot dénonce la mainmise des sectes religieuses évangélistes sur Haïti : « Les églises évangéliques sont la plus grande catastrophe morale qui est tombée sur Haïti. L’individu est de moins en moins un citoyen : il est un frère en Christ. Le discours qu’elles tiennent, c’est que l’homme est un loup pour l’homme. Ne fais pas confiance à ton voisin, ne te confie à personne. Le virage sectaire est inouï, leur conservatisme abominable. On l’a vu lors du tremblement de terre. L’écho que renvoyaient ces églises était : Vous n’avez pas suivi les voies du Seigneur, la punition céleste vous a cueilli. »[6].
Combattant au service de la démocratie dans son pays, résistant, communiste, son oeuvre donne la parole aux sans-voix, comme en témoigne le roman Bicentenaire, paru en 2004[7].
Lyonel Trouillot est aussi membre fondateur de Rasanbleman pou Diyite Ayiti (RADI), qui dénonce plusieurs actes de violences et d’inégalité sociale dans le pays[8]. Son oeuvre, produite en créole et en français, est traduite en anglais et en allemand.
Ĺ’uvres
Romans
- Les Fous de Saint-Antoine: traversée rythmique. (préface par René Philoctète) Port-au-Prince: Editions Deschamps, 1989; Pétion-Ville: C3 Éditions, 2013
- Le Livre de Marie. Port-au-Prince: Editions MĂ©moire, 1993.
- Rue des pas perdus, Arles, Actes Sud, 1998 [Ed. MĂ©moire, Port-au-Prince 1996]
- Thérèse en mille morceaux, Arles, Actes Sud, 2000.
- Les Enfants des héros, Arles, Actes Sud, 2002.
- Bicentenaire, Arles/Montréal, Actes Sud/Lemeac, 2004
- L'Amour avant que j'oublie, Arles, Actes Sud, 2007.
- Yanvalou pour Charlie, Arles, Actes Sud, 2009 – Prix Wepler
- La Belle Amour humaine, Arles, Actes Sud, 2011 – Grand prix du roman métis 2011[4] ; Prix du Salon du livre de Genève 2012 ; Prix Gitanjali 2012.
- Le Doux Parfum des temps Ă venir, Arles, Actes Sud, 2013
- Parabole du failli, Arles, Actes Sud, 2013
- Kannjawou, Arles, Actes Sud, 2016, 198 pages, (ISBN 978-2-330-05875-3)[9] - [10] - [11]
- Ne m’appelle pas Capitaine, Arles, Actes Sud, 2018, 150 pages[12] - [13] - [14] - [15]
- Antoine des Gommiers, Arles, Actes Sud, 2021, 208 pages (ISBN 978-23301-4466-1)[16]
Poésie
- Éloge de la contemplation, Riveneuve, Paris, 2009.
- Le doux parfum des temps Ă venir, Acte-Sud, 2013
- C'est avec mains qu'on fait chansons, Le Temps des Cerises, 2015.
Non fiction
- Haïti le dur devoir d'exister, avec Amélie Baron, Mémoire d'Encrier, Montréal, 2010
- Objectif : l'autre, Bruxelles, Belgique, André Versaille éditeur, 2012
- Dictionnaire de la rature, avec Geneviève de Maupeou et Alain Sancerni, Actes Sud, 2015
Adaptation de son œuvre au cinéma
- 2015 : Port-au-Prince, Dimanche , film français de François Marthouret d'après Bicentenaire
Prix et distinctions
- 2010 : Chevalier des Arts et des Lettres
- Prix Carbet des Institut du tout Monde, Martinique, 2013.
- Grand Prix du Roman métis 2011 pour La Belle Amour humaine, Actes Sud.
- 2016 : Son livre Kannjawou est à l'honneur à la troisième édition de Marathon du Livre.
Notes et références
- RĂ©alisme et Merveilleux dans Claire of the Sea Light d'Edwidge Danticat et dans Parabole du failli de Lyonel Trouillot
- « Lyonel Trouillot: trouver sa place », sur La Presse, (consulté le )
- « Alexis Jenni, prix Goncourt 2011 », L'Express, 2 novembre 2011.
- « Lyonel Trouillot grand prix du Roman Métis 2011 », AFP–L'Express, 9 novembre 2011.
- « Rencontre à Montrouis : ce que peut la bonne volonté », sur Le Nouvelliste (consulté le )
- Entretien dans Libération du 22 janvier 2016.
- Le Ferrand, Catherine, « Du sacrifice consenti au combat pour la liberté, Lyonel Trouillot dit la tragédie de son île » ["audio"], sur www.avoir-alire.com, "24 novembre 2004" (consulté le )
- « Lyonel Trouillot : « C’est dangereux de vivre en [Haïti] » », sur Montray Kréyol, (consulté le )
- Marianne Payot, « Kannjawou, le roman de colère de Lyonel Trouillot », L'Express,‎ (lire en ligne, consulté le ).
- Pessini, Elena, « L. Trouillot, Kannjawou », Studi Francesi. Rivista quadrimestrale fondata da Franco Simone, Lexis Sas, no 181 (LXI / I),‎ , p. 198–199 (ISSN 0039-2944, lire en ligne, consulté le ).
- « Kannjawou, Lyonel Trouillot », sur lacauselitteraire.fr (consulté le ).
- Bertrand Leclair, « Lyonel Trouillot ouvre une brèche dans l’avenir ruiné d’Haïti », Le Monde,‎ (lire en ligne).
- « Politique dans la montagne - En attendant Nadeau », sur En attendant Nadeau, (consulté le ).
- « «Ne m’appelle pas Capitaine» : la nécessité des temps à venir », sur Le Devoir (consulté le ).
- « La litanie des fantômes », sur Livres Hebdo (consulté le ).
- « Antoine des Gommiers - Lyonel Trouillot » [livre], sur Babelio (consulté le ).
Annexes
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la littérature :
- Ressources relatives Ă l'audiovisuel :
- Africultures
- (en) IMDb
- Ressource relative au spectacle :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :