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Antonio Saura

Antonio Saura est un peintre et écrivain espagnol né le à Huesca (Espagne) et décédé le à Cuenca.

Antonio Saura
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Naissance
Décès
Nom de naissance
Antonio Saura Atarés
Nationalité
Activité
Formation
Autodidacte
Mouvement
Fratrie
Distinction
Ĺ’uvres principales
Le chien de Goya
Crucifixions
Dames
Autoportraits
Foules

D'abord marquĂ© par le surrĂ©alisme, il s'en est Ă©loignĂ© en allant vers la peinture abstraite, puis vers un style plus physique, ainsi qu'il s'en explique dans Le Monde du dans l'article signĂ© Harry Bellet : « Quand je me suis Ă©loignĂ© du surrĂ©alisme, je me suis donnĂ© un sujet - le corps fĂ©minin - comme matrice pour des constructions picturales en noir et blanc. Et peu Ă  peu, d'autres thèmes sont venus s'y associer. Â»

Pour se libérer du carcan de la société franquiste, il a fondé le groupe El Paso avec Manolo Millares, Rafael Canogar, et Luis Feito.

De constitution faible, souvent en proie à la maladie (tuberculose[1]), il restait un peintre subversif, et une personnalité du monde des arts. Il a été fait chevalier des arts et lettres en 1981, il a reçu le Grand Prix de la Ville de Paris en 1995.

Outre les décors de Carmen (opéra), puis ceux de la pièce de théâtre Woyzeck il a illustré des ouvrages de George Orwell et de Franz Kafka. Il a aussi réalisé plusieurs œuvres de tauromachie les Sauromaquia (1958), et des huiles sur toile ayant pour sujet le taureau et le torero.

La fondation Archives Antonio Saura a été créée en 2006 par la succession Antonio Saura, à Genève, dans le but de divulguer l'œuvre de l'artiste, d'éditer l'intégralité de ses écrits ainsi que les catalogues raisonnés de son œuvre graphique et de son œuvre peint.

Biographie

Enfance et débuts du peintre

Saura été très tôt confronté à la violence. Lors du premier bombardement de Madrid par l'armée franquiste, il avait 6 ans. L'année suivante, (1937), la légion Condor rase Guernica. Son père lui montre des photos du massacre découpées dans la presse[2]. À peine installée à Barcelone la famille Saura voit l'immeuble d'en face s'écrouler sous les bombes. Peu après, l'enfant assiste à une scène éprouvante : une rafale de mitraillettes fauche un homme et lui tranche la tête. Le peintre Saura n'oublie aucune de ces monstruosités qu'il va traduire par la suite dans sa peinture par des monstres, des gargouilles, des crucifixions[3].

Saura est issu d'une famille aisée et cultivée. Son père est avocat, sa mère pianiste, son frère Carlos Saura deviendra un réalisateur de talent. Cependant, Antonio ne suit les cours d'aucune école d'art, il conçoit l'art en autodidacte, expérimentant seul l'écriture, le dessin, la peinture, surtout à partir de l'année 1943, lorsqu'il est frappé d'une tuberculose osseuse qui l'oblige à rester immobile[4].

L'adolescent connaĂ®t une pĂ©riode de grande solitude pendant laquelle il essaie de tuer le temps en dĂ©coupant et en collant des images de la revue Signal qui prĂ©sente l'art dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© des maĂ®tres qu'il admire : Pablo Picasso, Max Ernst, Marc Chagall, Paul Klee, Piet Mondrian[2]. Il Ă©crit aussi des textes et fait des recherches calligraphiques[4]. 1947 est une annĂ©e charnière, puisqu'il commence Ă  pratiquer selon ses propres termes : « certaines formes d'interventions sur la rĂ©alitĂ© de manière beaucoup plus consciente[5]  Â», abandonnant la dĂ©chirure, le papier encollĂ© la superposition d'images [6] de ses dĂ©buts.

La première exposition de ses œuvres, nées de ses premières expérimentations, a lieu à la librairie Libros de Saragosse, organisée par le professeur Federico Torralba qui lui fait découvrir des revues françaises : les Cahiers d'art et le Minotaure[7]. Les œuvres exposées là sont presque toutes détruites. De cette exposition, Saura dit en 1952 : « J'ai voulu rassembler des œuvres qui représentent le mieux possible tout ce que j'ai fait jusque-là. Des œuvres dissemblables si l'on veut, mais unies entre elles par le désir de trouver un nouvel horizon[7]. »

De l'Ă©poque 1948-1950, Saura conserve essentiellement : Constellations (huile sur papier 1948, 25 Ă— 35 cm, 1950, huile sur papier 34,5 Ă— 49 cm[8], (1950 huile sur carton, 26 Ă— 33 cm[9].

Le surréalisme

Musée Reina Sofía, successeur du Museo de Arte Moderno de Madrid où Saura a exposé en 1955

Très vite, Saura se définit comme surréaliste. Dès sa deuxième exposition à Madrid à la galerie Buchholz en 1951, il intitule l'ensemble des tableaux exposés Pinturas surréalistes de Antonio Saura. Pour lui comme pour la plupart des artistes espagnols de l'après-guerre, le surréalisme parvient encore à passer à travers les filets d'une expression contrôlée. Il incarne la capacité libertaire d'une contestation, d'une opposition intellectuelle à toute répression[10].

En 1953, c'est le peintre lui-même qui organise une exposition sous le tire Arte fantástico à la « Galerie Clan » de Madrid. Il réunit, avec ses œuvres Les Oiseaux du paradis qui sont des pierres peintes : Max Ernst, Joan Miró, Alexander Calder, Antoni Tàpies, des photos de son frère Carlos Saura, le moulage de la main qui a servi pour le film Un Chien andalou de Luis Buñuel. Il parle là d'une exposition « complètement surréaliste » qui sera la première en Espagne depuis la guerre[11].

En 1953, l'ambiance « vide, triste, horrible, et déprimante de l'Espagne [12] » pousse Saura à partir pour Paris. Là, il cherche à rencontrer André Breton et tout le groupe surréaliste. Sa déception est grande : le groupe vit replié lui-même dans un formalisme déjà abandonné par son compatriote Joan Miró chez qui il trouve la pureté originelle du surréalisme. L'abstraction lyrique du maître et celle des jeunes américains le satisfait davantage. C'est grâce à son amitié avec le peintre Simon Hantaï et l'écrivain et collectionneur Michel Tapié que la peinture de Saura va évoluer vers des formes expressives plus spontanées[13].

Il utilise diverses techniques nouvelles : le grattage, les surcharges, le biffures. Le langage du geste prend une énorme importance. Ayant participé à plusieurs expositions du groupe Phases, il se lance dans des expérimentations d'automatisme, de "beauté convulsive" qui remplace pour lui le concept traditionnel du beau[14].

Saura se rend à Paris pour la première fois en 1952 et y retourne régulièrement. En 1953 il y rencontre Madeleine Augot qu'il épouse en 1954 à Madrid. Ils s'installent à Paris. Sa première exposition à Paris n'aura lieu à la galerie Stadler qu'en 1957[15]. Stadler va ensuite introduire l'artiste auprès de Pierre Matisse, qui l’exposera par la suite à New York à partir des années 1960.

Fin 1955, il retourne Ă  Madrid et en 1956, sa peinture gestuelle est exposĂ©e Ă  la Bibliothèque nationale d'Espagne, Madrid oĂą il montre ses premières peintures en noir et blanc [1]. Peinture abstraite, violente. Le catalogue, prĂ©facĂ© par le suĂ©dois Eric Boman parle d'un climat de vĂ©hĂ©mence pĂ©trifiĂ©e. Mais sous les enchevĂŞtrements de peinture apparaissent dĂ©jĂ  des signes figuratifs Ă©voquant principalement le corps fĂ©minin[14]. Il prĂ©sente entre autres Dame noire huile et peinture synthĂ©tique sur papier (1954,51 Ă— 37 cm et Dame rousse (1954, huile et encre sur papier, 56 Ă— 38 cm[16]

Paris, La Havane, Allemagne et retour en Espagne

En 1961, Saura expose pour la première fois à la galerie Pierre Matisse de New York. Il a déjà entamé ses séries de crucifixions, de suaires, de collages", de dames, ses premiers nus et paysages ainsi que ses portraits imaginaires. Il a aussi réalisé plusieurs sculptures en 1960.

En 1965, Saura détruit une centaine de ses toiles à Cuenca. Il part pour Cuba l'année suivante et il s'installe à Paris en 1967, ce qui ne l'empêche pas de retourner chaque été à Cuenca[17]. Après avoir participé à La Havane au Congreso cultural en 1968, il s'installe une partie de l'année à Cuba à partir de 1970, mais il garde son atelier parisien qui sera détruit en 1974[17]. Dès 1976, il intègre le premier Pavillon de l'Espagne démocratique à la Biennale de Venise.

Intellectuel activiste, il participe à un grand nombre de rencontres : la documenta de Cassel en 1977, et en 1978 à la première rencontre ibéro-américaune des critiques d'art et artistes plasticiens. En 1977, Rolf Lauter et Antonio Saura se rencontrent pour la première fois dans la galerie parisienne de Rodolphe Stadler et entament un dialogue et une amitié de longue date. En 1979, la collaboration a donné lieu à la première grande rétrospective à la Galerie de Margarete Lauter Mannheim avec plus de 50 images et dessins[18], suivie de nombreuses autres présentations[19].

Il devient également professeur d'art plastique au Cercle des Beaux-Arts de Madrid en 1985 et il dirige l'année suivante, le séminaire L'Art et le Mal à l'UIMP de Séville[20], puis en 1987 un autre séminaire : Reencuentro con El Paso (nouvelles rencontres avec le groupe de peintres El Paso) à l'UIMP de Cuenca, et encore un autre en 1988 à Séville dans la même université sur le sujet Le Sexe et l'art.

De 1982 à 1985, Saura accumule les honneurs et les succès, dont la Médaille d'or du mérite des beaux-arts par le Ministère de l'Éducation, de la Culture et des Sports[21] et plus tard, en 1982, la Médaille d'Or du Círculo de Bellas Artes[22]. Après le dramatique accident qui cause la mort de sa fille Elena[20] , le peintre ne connaît pas une minute de repos. Après la série de peinture Dora Maar visitada, il se lance dans la scénographie de Carmen, ballet que son frère Carlos a mis en scène au Théâtre de Paris avec Antonio Gades. Antonio est au four et au moulin. Il préside aussi le comité de l'organisation Artistes du monde contre l'apartheid, à Paris.

Ĺ’uvre peinte

Dès son retour en Espagne, Saura va traiter des thèmes en série, et en périodes successives. Ce sont les Dames, les Crucifixions, les Visages, les Foules les portraits imaginaires parmi lesquels se trouvent un très grand nombre de portraits imaginaires de Goya, et enfin la tauromachie qui apparaît sous forme de lithographies de Arte de Birlibirloque (« L'Art de Birlibirloque ») de José Bergamín, et d'huiles sur toile : les Sauromaquias d'un expressionnisme violent[23].

La peinture de Saura devient dès lors très complexe Ă  dĂ©chiffrer et peu d'analyses sont disponibles concernant ses choix Ă©tranges, pas toujours compris, mais souvent admirĂ©s[24]. Saura peint très souvent Ă  partir d'une documentation photographique recueillie depuis sa jeunesse. On y trouve des actrices de cinĂ©ma, des princes. Ses tableaux correspondent Ă  sa dĂ©finition de la peinture espagnole : «  Tout ce que je sais d'elle tient en ceci : qu'elle a inventĂ© très peu de concepts picturaux nouveaux, mais qu'elle a su prendre les modèles venus de l'Ă©tranger et qu'elle les a dĂ©passĂ©s (…) L'art espagnol est tout de discontinuitĂ© et d'exceptions, il est saccadĂ© et entrecoupĂ©, Ă  l'image de l'Espagne, pays très marginal, fanatique, isolĂ© en Europe et très mĂ©tissĂ©. Ă€ l'image de l'histoire espagnole aussi, affreusement violente[24]. »

Dames

Dans la première série de Dames Saura remet complètement en question l'automatisme surréaliste et se détourne de l'abstraction pour se rapprocher d'une variation figurative, avec des images de corps et visage humains, femme ou homme [25]. Les mouvements du bras, de la main entrent pour beaucoup dans la composition des toiles de cette époque. L'acte de peindre est une forme de contrainte insupportable selon Saura. Francisco Calvo Serraller cite une déclaration du peintre qui conçoit la toile comme un lieu de sacrifice (elle est clouée sur un châssis), l'action déterminante de l'artiste étant d'évaluer ses distances « comme le torero face à la bête afin que l'entrée de l'image sur son terrain soit correct et que l'excès ne conduise pas à des altérations excessives[26]. » La peinture devient alors un exercice corporel au même titre que la gymnastique ou le ballet et l'action de peindre prédomine sur la narration.

Les portraits de Saura sont des « portraits de portraits ». Le style tend Ă  un rassemblement des images qui lui sont restĂ©es en mĂ©moire telle la Dora Maar de Picasso, mais aussi Ă  une rĂ©duction du nombre de couleurs (Saura disait n'en avoir utilisĂ© que quatre : ocre, jaune, sienne foncĂ©e, noir et blanc). Ces portraits sont pour le peintre des instantanĂ©s (photographies-radiographies)[27]. Ce sont des enchevĂŞtrements dans lesquels Saura ne cherche pas Ă  composer une image, mais Ă  aller au-delĂ , « Ă©mule du malheureux Frenhofer du Chef-dĹ“uvre inconnu, qui crĂ©e une image qu'il est le seul Ă  pouvoir dĂ©chiffrer[28] ». La première Dame est une huile sur papier : 49,7 Ă— 35,4 cm[29], mais Saura peint aussi de nombreuses huiles sur toiles de grand format qui portent presque toutes le prĂ©nom de femmes au cours de l'annĂ©e 1956 : Sandra (162 Ă— 130 cm)[30], Listia (162 Ă— 130 cm)[30], Virpi (162 Ă— 130 cm)[31], Astrid (162 Ă— 130 cm)[32]. La sĂ©rie se poursuit au cours des annĂ©es 1957 et 1958, 1959,1960 et jusqu'Ă  1963 avec approximativement les mĂŞmes formats sauf pour la toile intitulĂ©e Palma (1960, 250 Ă— 195 cm), qui est actuellement conservĂ©e Ă  la Fondation Santillana de Madrid. Ada (1962, 162 Ă— 130 cm) est conservĂ©e au Stedelijk Museum d'Amsterdam[33]. Quelques exemplaires sont visibles sur internet[34] - dont Marianne[35].

Crucifixions

Pour expliquer ces peintures torturées, inspirées par la souffrance pure, Guy Scarpetta rappelle que Saura a voulu s'affronter aux œuvres d'illustres prédécesseurs : Giotto, Masaccio, Piero della Francesca, et qu'il s'est aussi inspiré des icônes orthodoxes et des crucifixions des églises romanes[36].

Pour reprĂ©senter cette souffrance, Saura a recours Ă  la non-figuration qui n'est pas rĂ©ellement abstraction, mais plutĂ´t, « non-figuration Â»[37].

Sur la notion de souffrance, Scarpetta cite le texte que Georges Bataille écrivait à propos des camps d'extermination : « Nous ne pouvons pas être humains sans avoir aperçu en nous la possibilité de la souffrance, celle aussi de l'abjection. Mais nous ne sommes pas seulement les victimes possibles des bourreaux,: les bourreaux sont nos semblables. Il faut encore nous interroger : n'y-t-il rien dans notre nature qui rende tant d'horreur impossible? Et nous devons bien nous répondre en effet : rien.(…)[38]. » Pour Saura, cette peinture violente est une manière de transgresser, mais aussi de conjurer symboliquement la violence réelle : « J'ai cherché, écrit Saura, à créer une image convulsive, à en faire une bourrasque protestataire[39]. » Ce que Georges Bataille appelle des "imagiers sanglants" dans son article "l'art, exercice de cruauté " [40].

La première crucifixion date de 1959 (huile sur toile, 162 Ă— 130 cm), elle est au Erzbischöfliches Diözesanmuseum (MusĂ©e DiocĂ©sain) de Cologne, Allemagne[41]. Une autre de dimensions encore plus grandes (huile sur toile 195,6 Ă— 325,7 cm) est au Hirshhorn Museum and Sculpture Garden, de Washington DC[42], une crucifixion de 1959 est conservĂ©e au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou, Paris (huile sur toile, 200 Ă— 250 cm)[43].

Beaucoup sont exĂ©cutĂ©es dans les tons de noir, gris bleutĂ©, et bleu. Certaines crucifixions de 1960 Ă  1963 se distinguent des autres parce que le peintre y a introduit du rouge rosĂ©, avec des drippings sanguinolents, rappelant les tripes, les boyaux, les Ă©ventrations Ă  la manière Francis Bacon. L'une est conservĂ©e au MusĂ©e d'art et d'histoire de Genève (huile sur toile 130 Ă— 162 cm)[44], une autre au musĂ©e Boijmans Van Beuningen de Rotterdam(huile sur toile 130 Ă— 162 cm)[45].

Visages

Le thème du visage apparaît dans l'œuvre de Saura vers 1956, d'abord sous forme de grattages en noir et blanc. Puis sous forme de masques vers 1957, car l'artiste s'est acheté avec le premier argent qu'il a gagné des masques mexicains, esquimaux, amérindiens. Selon Marcel Cohen, dont le texte a été publié dans le catalogue du Musée d'art et d'histoire de Genève en 1989 : « Plus ces masques malmènent l'image humaine, plus Saura est heureux[46]. »

En réalité, ses visages sont surtout des masques. Saura repense sans cesse à l'épisode de l'homme décapité sous ses yeux à la mitraillette. Adolescent, il accumule les signes d'horreur avec ses découpages des journaux que son père lui fourni régulièrement. Par ces images insupportables, il retranscrit la violence incessante. « Visages terribles qui n'appartiennent plus tout à fait à la peinture raisonnable, se cherchant une parenté plus tangible à côté du masque de l'exorciste[47]. »

L'artiste est obsĂ©dĂ© par les autoportraits de Rembrandt. Sa parentĂ© avec Rembrandt et Goya et avec leur acharnement Ă  « crever les apparences[48], » est Ă©videntes. C'est par la que lui ont Ă©tĂ© inspirĂ©s ses autoportraits : l'un en 1956 (huile sur toile, 60 Ă— 73 cm)[49], l'autre en 1959[6], huile sur toile de mĂŞme format, et un autre encore en 1962 oĂą l'on note pour la première fois l'apparition de la couleur[50].

En 1960, dans le mĂŞme format, il fait un portrait de Marcel Duchamp[51].

Foules

Selon Santiago Amón, les critiques d'art ont généralement apparenté les foules de Saura à des courants picturaux qui n'ont pas de rapport avec la réalité de son œuvre :Informalisme, action painting, gestualisme, expressionnisme, tachisme[52]. Tous ces courants ont en commun la seule rapidité d'exécution alors qu'Antonio Saura oppose à cela un long temps. « L'idée qui structure mes foules pose des problèmes très différents. Il s'agit ici d'unifier en une surface unique, plusieurs approximations de visages sans corps, de coordonner dynamiquement des ensembles d'antiformes (…)[53]. »

Saura est un expressionniste, un peu particulier, très éloigné du courant d'origine. C'est un expressionnisme d'un autre ordre, qui donne vie aux matériaux. L'historien d'art Henry Geldzahler, conservateur d'art moderne et d'art contemporain, principalement au Metropolitan Museum of Art de New York, disait des foules de Saura : « La toile ressemble davantage à une arène dans laquelle il faut agir qu'à un espace où il s'agirait de reproduire, de dessiner, ou de rendre manifeste un objet réel ou imaginaire (…)[54] ». De son expérience surréaliste, Saura garde un style qui le rapproche de André Masson (peintre) ou Max Ernst, bien qu'il n'ait conservé aucun lien avec les groupes surréalistes, informalistes, expressionnistes[55].

Ses foules sont des agglomérats, des communautés dont les membres n'ont d'autre relation que celle de la conscience d'un sentiment collectif et de l'appartenance à un projet commun[56].

Plusieurs Ĺ“uvres de 1959 sont du mĂŞme format : 62 Ă— 90 cm, utilisent les mĂŞmes matĂ©riaux : huile et encre de Chine sur papier en noir et blanc, et portent le mĂŞme titre : « Foule Â»[57].

Un très grand format de 1959 (162 Ă— 390 cm) est une huile sur toile sur fond beige avec un Ă©claircissement du noir. Elle est conservĂ©e Ă  la Biblioteca Museu VĂ­ctor Balaguer de Vilanova i la GeltrĂş[58]. Un autre grand format oĂą s'insèrent des lignes bleutĂ©es dans un rĂ©seau de figures très serrĂ©es (220 Ă— 515 cm), 1963, intitulĂ© « La Grande foule Â» est conservĂ© au Museo de Arte Moderno de Madrid[59] - [60]. Une huile sur toile de 1978-1979, oĂą la couleur fait son apparition, est intitulĂ©e « Diada Â», (195 Ă— 324 cm). Elle se trouve au Centre national d'art et de culture Georges-Pompidou de Paris[61]

Portraits imaginaires

Museo de La Asegurada Ă  Alicante

Les portraits imaginaire de Saura sont selon l'expression de Severo Sarduy des « gribouillages gĂ©nĂ©tiques  Â» faisant plus rĂ©fĂ©rence au signe extĂ©rieur « ĂŞtre humain Â» (…) qu'Ă  la physionomie du sujet[62]. Comme si le portrait Ă©tait vu dans un miroir dĂ©formĂ© : n'importe quel pâtĂ© d'encre se transforme en yeux, n'importe quel tracĂ© circulaire s'apprĂŞte Ă  nous dĂ©vorer[63].

Les tĂŞtes de Saura relèvent de la dialectique de la terreur, tantĂ´t avec des yeux voraces, tantĂ´t avec des bouches dilatĂ©es[64]. Presque toujours peintes en noir et blanc-bleutĂ©. Un des portraits plus spectaculaires est celui de Brigitte Bardot (1958, huile sur toile, 162 Ă— 130 cm) conservĂ© dans la ColecciĂłn de Arte Siglo XX au Museo de La Asegurada Ă  Alicante. La tĂŞte du personnage est construite en masque monstrueux[65]. Un autre portrait de la sĂ©rie Bardot de 1963, plus proche d'une tĂŞte, quoique dĂ©formĂ©, se trouve au Museo Nacional de Bellas Artes Ă  Buenos Aires, Argentine[66]

Autre portrait de femme très souvent reproduit : le portrait de Dora Maar, très nettement inspirĂ© de Picasso auquel le titre seul fait rĂ©fĂ©rence. Cette sĂ©rie ressemble Ă  une hommage au maĂ®tre : Dora Maar visitada (1983, huile et peinture synthĂ©tique, 130 Ă— 97 cm)[67].

Le portrait de Goya et de son chien est à la limite de la figuration. Goya y prend la place de l'animal et inversement. Il s'agit là d'une métaphore pour indiquer que nous ne sommes rien (des chiens)[68].

Le Portait imaginaire de Goya (1960, 250 Ă— 200 cm) est conservĂ© Ă  la Menil Collection de Houston, Texas[69], il se rapproche d'une autre sĂ©rie de la mĂŞme veine : Le Chien de Goya oĂą homme et bĂŞte n'ont pratiquement rien qui les diffĂ©rencie. Deux Ĺ“uvres sont particulièrement reprĂ©sentatives de cette sĂ©rie sur laquelle Saura lui-mĂŞme a rĂ©digĂ© de nombreux textes : Le Portrait imaginaire de Goya, (technique mixte sur papier, 70 Ă— 100 cm, 1982), et Le Chien de Goya (mĂŞme technique, 75 Ă— 105 cm, 1992) [70] ont en commun une forme ovoĂŻde de galet durement travaillĂ©[71].

Sauromaquias

L'interprétation du monde des taureaux par Saura est définie par le critique d'art Alexandre Cirici Pelliger comme « un contraste entre la violence et l'abstention, où l'abstention a la pire part [72]. »

Ă€ partir de 1957 le peintre produit des Ĺ“uvres d'un expressionnisme violent : Sauromaquias (1958, huile et encre de Chine sur papier, 61 Ă— 88,5 cm), Taureau-femme, Torero-taureau (1957) pour la plupart des collages. Saura explique en 1983 sa position esthĂ©tique :

« l'image photographique d'une corrida, en privilégiant seulement un instant d'un parcours complexe dans le temps et l'espace, se transforme en parade d'une obscénité différente et assurément suggestive, mais indubitablement éloignée de l'image que le souvenir agrandit ou estompe[73]. »

L'œuvre taurine d'Antonio Saura est à son apogée à partir de 1980 avec les dix lithographies qui illustrent l'essai de José Bergamín : L'Art de Bilibirloque[23]. Saura adhère pleinement à l'analyse de Bergamín qui récuse le pittoresque brillant de la lidia et les paillettes :

« L'espagnolisme des costumes a corrompu mes courses de taureaux, autant que le théâtre, la littérature, la peinture, l'architecture, la musique, le catholicisme et la politique, toutes choses qu'il a sous-espagnolisées. Mais rien n'est moins typiquement espagnol que le combat du torero dans l'arène lorsqu'il est parfaitement exécuté[74]. »

Antonio Saura donne une interprétation très anti-traditionnelle des idées de Bergamín qui défendait l'art de Joselito, opposé à celui de Juan Belmonte, tout comme le faisait Hemingway. Il offre une vision déchirée de la lidia qui ne tient compte ni des différences de styles, ni des écoles. Il présente, dans ces dernières Sauromaquias un homme et une bête sans beauté, comme des loques : une vision tragique de la corrida dans la lignée de Francisco de Goya[75].

En 1989, Saura reprend le thème de la tauromachie avec des peintures acryliques et encres de Chine superposées aux photographies de Jean Bescós. Il retrouve ainsi la technique qu'il avait inaugurée en 1957. L'ouvrage comporte trente-quatre textes de Marcel Cohen, qui accompagnent les trente-quatre œuvres graphiques de Saura et quarante six photographies de Jean Bescós[75].

Son œuvre taurine a fait partie de l'exposition collective Art et tauromachie, de Goya à Barceló du au au Musée d'art moderne de Céret[76].

Ĺ’uvre graphique et Ă©crits

Dès 1959, Saura est l’auteur d’une importante œuvre imprimée. Il écrit lui-même un grand nombre de textes sur son œuvre notamment à l'occasion d'expositions. Il préface souvent les catalogues comme celui de la galerie Stadler, en 1974 Superpositions, la préface de Saura s'intitule « El Mural de la vida »[77].

Il a produit d'innombrables essais parmi lesquels El Perro de Goya (le Chien de Goya) dans le catalogue Saura de l'exposition universelle de Saragosse en 1992[78]. La plupart de ses essais sont les actes de colloques qu'il a dirigés . Il y en a environ une vingtaine.

Sur la tauromachie, il a dirigé le séminaire La Estampa taurina y la invención de las Tauromaquias (L'Estampe taurine et l'invention des tauromachies) à la Fundación de estudios taurinos de Séville en 1989, repris dans le catalogue Sauromaquia-Bescomachie à la Médiathèque d'Arles en 1990[78].

Il a aussi rédigé des essais sur d'autres peintres dont un sur Jackson Pollock (Hambourg 1963), repris dans le catalogue Jackson Pollock du Centre Pompidou, Paris, en 1992. Un autre sur Picasso dans la préface du catalogue Picasso Toros Y Toreros, Musée Picasso (Paris), 1993, Musée Picasso (Barcelone), 1993[79].

Il a illustré de nombreux ouvrages parmi lesquels Don Quichotte de Cervantes publié à Barcelone en 1987 par le Círculo de Lectores, Barcelone[80], 1984 de George Orwell, Pinocchio dans l’adaptation de Christine Nöstlinger, Tagebücher de Franz Kafka, Trois visions de Quevedo, et bien d’autres.

Une exposition de ses illustrations a eu lieu aux Abattoirs de Toulouse, musée d'art contemporain, du 26 septembre au [81]

Expositions individuelles (sélection)

2016
  • Antonio Saura / de l'Ă©criture Ă  la peinture, Fondation Jan Michalski pour l'Ă©criture et la littĂ©rature (Montricher, Suisse)[82]
2014
  • Antonio Saura / Moi, moi et moi, Galerie Patrick Cramer (Genève)
2013
  • Antonio Saura / Die Retrospektive, Museum Wiesbaden, (Wiesbaden, Allemagne)
  • Antonio Saura, Arbeiten auf Papier und Leinwand / Works on paper and canvas, Galerie BoisserĂ©e (Cologne, Allemagne)
2012
  • Antonio Saura / Die Retrospektive, Kunstmuseum Bern (Berne, Suisse)
  • Montages 1956-1996, Galerie Lelong, Paris[83]
2011
2009
2005
2002
1999
  • Antonio Saura / Ĺ’uvres sur papier, Galerie Lelong, ZĂĽrich
1997
  • Antonio Saura / Imagina (1956-1997), Konsthall (Malmö, Suède)
1994
  • Antonio Saura / Retrospectiva, Museo d’Arte Moderna (Lugano, Suisse)
1990
  • Antonio Saura / Gemälde (1956-1985, Retrospektive), Städtische Galerie im Lenbachhaus (Munich, Allemagne)
  • Antonio Saura / Pinturas (1956-1985, Retrospectiva), Centro de Arte Reina Sofia, Madrid – ESPAGNE
1989
  • Saura, Paintings of the sixties, Harvard University (Cambridge, États-Unis)
  • Saura / Pinturas, Retrospectiva 1956-1985, IVAM (Valence, Espagne)
  • Antonio Saura / La Quinta del Sordo, Wiener Secession (Vienne, Autriche)
1980
  • Antonio Saura / ExposiciĂłn antolĂłgica 1948-1980, FundaciĂłn Joan Mirò, Barcelone
1979
  • Antonio Saura / Retrospective, Stedelijk Museum d'Amsterdam
  • Antonio Saura / Bilder und Zeichnungen, Galerie Lauter, Mannheim
1966
  • Saura, Institute of Contemporary Arts, Londres

Sélection de textes publiés

Allemand

  • Antonio Saura ĂĽber sich selbst, Fondation Archives Antonio Saura, Genève, et Hatje Cantz, Ostfildern, 2012 (texte en allemand traduit de l'espagnol par Bernard Dieterle) (ISBN 978-3-7757-3410-3)
  • Sigrid Feeser, Antonio Saura, Galerie Lauter, Mannheim, 21.09. - 12.11.1979, in: Das Kunstwerk, Nr. 32, Baden-Baden 1979, 6, 81
  • Rolf Lauter, Antonio Saura: Als Mensch allein, in: Katharina Winnekes, Der geschundene Mensch: zeitgenössische Kunst in 'fremden' Räumen, Frankfurt am Main 1989, 68-70. {{ISSN: 0023-5431}}

Espagnol

  • Programio, publiĂ© Ă  compte d’auteur, Madrid 1950-1951
  • Espacio y gesto, Madrid 1959
  • Diez notas y diez grabados, Sala Pelaires, Palma de Majorque 1974
  • Lectura de Antonio Saura : ExposiciĂłn antolĂłgica, 1948-1980, Edificio ArbĂłs, catalogue d'exposition Sala TiĂ©polo, Madrid, Madrid, Ministère de la culture, 1980
  • Contra el Guernica / Libelo, Ediciones Turner, Madrid 1981
  • Note book (memoria del tiempo), LibrerĂ­a Yerba, Murcie 1992
  • Fijeza, Ensayos, Galaxia Gutenberg / CĂ­rculo de Lectores, Barcelone 1999
  • CrĂłnicas. ArtĂ­culos, Galaxia Gutenberg / CĂ­rculo de Lectores, Barcelone 2000
  • Visor. Sobre artistas (1958-1998), Galaxia Gutenberg / CĂ­rculo de Lectores, Barcelone 2001
  • Escritura como pintura. Sobre la experiencia pictĂłrica, (1950-1994), Galaxia Gutenberg / CĂ­rculo de Lectores, Barcelone 2004
  • Saura / ErĂłtica, TachĂ© editor, Barcelone 2007 (textes en espagnol et anglais)
  • Contra el Guernica / Libelo, Archives Antonio Saura en coĂ©dition avec La Central et Museo Nacional Centro de Arte Reina SofĂ­a, Genève 2009 (prĂ©face de FĂ©lix de AzĂşa
  • Antonio Saura por sĂ­ mismo, Fondation Archives Antonio Saura et Lunwerg editores, Genève 2009 (ISBN 978-2-940435-01-2)

Français

  • Contre Guernica / Pamphlet, Dominique Bedou Éditeur, Paris 1985 (texte en français, traduction et notes de l’espagnol par GĂ©rard de Cortanze)
  • Saura - Peintures, Antonio Saura, GĂ©rard de Cortanze, Galerie Lelong, 1990 (ISBN 9782729105518)
  • Antonio Saura, Señoritas y caballeros, collection L'art en Ă©crit, Ă©ditions Jannink, Paris, 1992
  • BelvĂ©dère MirĂł, L’Echoppe, Paris 1993 (textes en français, traduit de l’espagnol par Sophie Schertenlieb)
  • MĂ©moire du temps, Carnet de notes, La DiffĂ©rence, Paris 1994 (textes en français, traduits de l’espagnol par GĂ©rard de Cortanze)
  • Francis Bacon et la beautĂ© obscène, Nouvelles Éditions SĂ©guier, Paris 1996 (texte en français, traduit de l’espagnol par Christophe David)
  • La Question de l’art espagnol, L’Echoppe, Paris 1996 (texte en français, traduit de l’espagnol par Sylvie Schertenlieb et Claude Murcia)
  • Le chien de Goya, L’Echoppe, Paris 1996 (texte en français, traduit de l’espagnol par Edmond Raillard)
  • Discours de Cuenca, L’Echoppe, Paris 1997 (texte en français, traduit de l’espagnol par Marcel Cohen avec la collaboration de Enrique Pastor et Marie Claude Dana)
  • Klee, point final, L’Echoppe, Paris 1999 (texte en français, traduit de l’espagnol par Marcel Cohen)
  • Le miroir singulier / Bram van Velde, L’Echoppe, Paris 1999 (texte en français, traduit de l’espagnol par Edmond Raillard)
  • Programio, Daniel Lelong Éditeur, Paris 2000 (texte en français, traduit de l’espagnol par Paul Aubert)
  • Antonio Saura : Ĺ“uvres sur papier, Jacques Dupin, Galerie Lelong, 2000 (ISBN 9782868820365)
  • Saura « AutodafĂ© Â», Jean FrĂ©mon, Galerie Lelong, 2002
  • Contre Guernica / Pamphlet, Archives Antonio Saura et 5 Continents Éditions, Genève 2008 (prĂ©face de FĂ©lix de AzĂşa, textes en français, traduit de l'espagnol par Edmond Raillard)
  • Erotica, Archives Antonio Saura et 5 Continents Éditions, Genève 2008 (avec un texte de Jacques Henric et onze textes d'Antonio Saura, textes en français, traduit de l'espagnol par Edmond Raillard)
  • Antonio Saura par lui-mĂŞme, Fondation Archives Antonio Saura et 5 Continents Éditions, Genève 2009 (texte en français traduit de l'espagnol par Edmond Raillard) (ISBN 978-88-7439-510-1)
  • Antonio Saura ; Montages 1956-1996, Didier Semin, Galerie Lelong, 2012 (ISBN 9782868820990)

Distinctions

Notes et références

  1. Biographie Ă©tablie par Marina Saura dans le catalogue de l'exposition "Antonio Saura Die Retrospektive", Kunstmuseum Berne 2012 (p. 121-133)
  2. Cortanze, p. 27
  3. Cortanze, p. 30
  4. Peinture espagnole, p. 254
  5. RĂ­os, p. 25
  6. Cortanze, p. 18
  7. Cortanze, p. 56
  8. Cortanze, p. 67-69
  9. Cortanze, p. 71
  10. Ramón Tió Bellido, " Antonio Saura", Artstudio no 14, octobre 1989, p. 60, ce numéro comprend aussi des articles sur Joan Miró, Manolo Millares, Miquel Barceló, Jose Maria Sicilia, Susana Solano, Cristina Iglesias
  11. Cortanze, p. 59
  12. RĂ­os, p. 37
  13. Cortanze, p. 60
  14. Cortanze, p. 62
  15. Cortanze, p. 326
  16. Cortanze, p. 78 et 80
  17. Cortanze, p. 328
  18. Antonio Saura: Bilder und Zeichnungen, Galerie Lauter, Mannheim 21.09.-12.11.1979.
  19. Antonio Saura: Bilder und Zeichnungen, Galerie Lauter, Mannheim 08.11.1985-30.01.1986.
  20. Cortanze, p. 330
  21. (es) « Real Decreto 397/1982, de 26 de febrero, por el que se concede la Medalla al Mérito en las Bellas Artes, en su categoría de oro, a don Luis García Berlanga », Boletin Oficial del Estado, Madrid, no 55,‎ , p. 5884 (lire en ligne).
  22. (es) « Antonio Saura, Medalla de Oro del Círculo de Bellas Artes 12.02.1999 », sur Círculo de Bellas Artes (consulté le ).
  23. Martinez-Novillo, p. 217
  24. Harry Bellet, Le Monde du 24 juillet 1998, p. 22
  25. Calvo Serraller, p. 89
  26. Calvo Serraller, p. 91
  27. Calvo Serraller, p. 94
  28. Calvo Serraller, p. 95
  29. Cortanze, p. 97
  30. Cortanze, p. 98
  31. Cortanze, p. 100
  32. Cortanze, p. 101
  33. Cortanze, p. 129
  34. voir les dames de Saura
  35. Marianne une des "Dames" de Saura
  36. Guy Scarpetta, texte publié dans Cortanze, p. 129
  37. Scarpetta dans Cortanze, p. 131
  38. Georges Bataille, "Réflexions sur le bourreau et la victime", article paru dans le n° 17 de la revue Critique, 1947, texte repris dans le volume 11 des œuvres complètes de Bataille, Gallimard, Paris, 1988, collection blanche, p.195
  39. Cortanze, p. 132
  40. Cortanze, p. 133
  41. Cortanze, p. 134
  42. Cortanze, p. 138
  43. Cortanze, p. 142
  44. Cortanze, p. 137
  45. Cortanze, p. 149
  46. Marcel Cohen dansCortanze, p. 163
  47. Cortanze, p. 171
  48. Cortanze, p. 166
  49. Cortanze, p. 182
  50. voir l'autoportrait de 1962
  51. voir le portrait de Marcel Duchamp
  52. Santiago AmĂłn dans Cortanze, p. 198
  53. Santiago AmĂłn dans Cortanze, p. 199
  54. Geldzahler dans Cortanze, p. 201
  55. Cortanze, p. 202
  56. Santiago AmĂłn dans Cortanze, p. 204
  57. Cortanze, p. 205-206
  58. Cortanze, p. 208-209
  59. Cortanze, p. 214-215
  60. voir La Grande foule cliquer sur peinture
  61. Cortanze, p. 216-217
  62. Severo Sarduy dansCortanze, p. 223
  63. Severo Sarduy dans Cortanze, p. 224
  64. Cortanze, p. 228
  65. Cortanze, p. 224
  66. voir le portrait imaginaire de Bardot
  67. voir une reproduction de Dora Maar revisitada, lithographie
  68. Valerian Bozal dansCortanze, p. 224
  69. Cortanze, p. 271
  70. voir la reproduction du chien de goya
  71. Cortanze, p. 287
  72. Cirici 1980, p. 58
  73. La Fiesta por dentro, dans "Arte y tauromaquia", conférence donnée à l'université internationale Menendez Pelavo de Santander en 1982 et à Madrid en 1983, p.15
  74. BergamĂ­n 1984, p. 44
  75. Martinez-Novillo, p. 218
  76. Saura Ă  CĂ©ret 2014
  77. Cortanze, p. 340
  78. Cortanze, p. 341
  79. Cortanze, p. 342
  80. Voir les illustrations de Don Quichotte
  81. Saura illustrateur aux Abattoirs de Toulouse
  82. Présentation de l'exposition Antonio Saura / de l'écriture à la peinture, Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature sur YouTube.
  83. Montages 1956-1996.

Annexes

Bibliographie

Ouvrage multilingue (Anglais, Catalan, Espagnol)
  • (en) Francisco Calvo Serraller, Antonio Saura : damas, Madrid, Editorial Arte i Ciencia, , 197 p. (ISBN 978-84-7075-526-2, BNF 39980681) catalogue de l'exposition de 2005 Ă  la FundaciĂłn Juan March de Madrid.
Espagnol
  • Julian RĂ­os, Las Tentaciones de Antonio Saura, Madrid, Mondadori, , 236 p. (ISBN 978-84-397-1754-6)
Français
  • Collectif, Dictionnaire de la peinture espagnole et portugaise, Paris, Larousse, , 318 p. (ISBN 978-2-03-740016-9, BNF 35063298)
  • Dore Ashton, Peintures, Galerie Lelong, 1997, (ISBN 2 86882-016-6)
  • JosĂ© BergamĂ­n (trad. de l'espagnol), L'Art de Birlibirloque, Bazas, Le Temps qu'il fait, , 95 p. (ISBN 978-2-86853-001-1, BNF 34867551)
  • Jean Bescos, Antonio Saura et Marcel Cohen, Tauromachie, Paris, Éditions 5 continents, , 379 p. (ISBN 978-88-7439-473-9) première Ă©dition
  • GĂ©rard de Cortanze (dir.), Antonio Saura, Paris, Éditions de la DiffĂ©rence, , 379 p. (ISBN 978-2-7291-1047-5, BNF 36186215)
  • Alexandre Cirici Pellicer, ExposiciĂłn antolĂłgica 1948-1980 : catalogue de l'exposition Ă  l'Edificio ArbĂłs, sala Tiepolo, Madrid,
  • Alexandre Cirici Pellicer, Saura, notes d'Antonio Saura, Paris et Madrid, Yves Rivière,
  • Jacques Dupin, Ĺ’uvres sur papier, Galerie Lelong, 2000, (ISBN 2 86882-036-0)
  • Jean FrĂ©mon et Antonio Saura, AutodafĂ©, Galerie Lelong, 2002, (ISBN 2 86882-054-9)
  • Alvaro Martinez-Novillo, Le Peintre et la Tauromachie, Paris, Flammarion,
  • Didier Semin, Antonio Saura : Montages 1956-1996, Galerie Lelong, 2011, (ISBN 978-2-86882-099-0)

Liens externes


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