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Juan Belmonte

Juan Belmonte García, né le à Séville (Espagne), mort le à Utrera (Espagne, province de Séville), est un matador espagnol.

Juan Belmonte
Image illustrative de l’article Juan Belmonte
Juan Belmonte (à droite) à côté de Joselito (à gauche, montera sur la tête)
Présentation
Nom de naissance Juan Belmonte GarcĂ­a
Naissance
SĂ©ville
DĂ©cès (Ă  69 ans)
Nationalité Espagnol
Carrière
Alternative 16 octobre 1913 Ă  Madrid
Parrain, « Machaquito ».
Invention Molinete belmontino
Demi-véronique
Escalafón général Premier de l’escalafón en 1919.

Présentation

Juan Belmonte fut l’un des matadors les plus populaires de l’histoire, et est considéré comme un « révolutionnaire » de la corrida. Jusqu’à lui, les matadors reculaient devant la charge du taureau, appliquant le précepte « ou tu t’enlèves, ou le taureau t’enlève ». Belmonte fut le premier à attendre immobile la charge du taureau, puis à tenter d’enchaîner les passes. Cette manière de toréer semblait si révolutionnaire, et surtout si impossible à pratiquer, que Guerrita, un des plus grands matadors de la fin du XIXe siècle, dit à son sujet : « Si vous voulez le voir, dépêchez-vous avant qu’un taureau le tue ! »

La carrière de Belmonte s’étend du début des années 1910 jusqu’en 1936, année où il prit une retraite définitive. Mais en réalité, la partie la plus glorieuse de sa carrière date de l’époque de sa rivalité avec son ami José Gómez Ortega « Joselito », de 1914 à la mort de celui-ci en 1920. Ces quelques années sont appelées l’« Âge d’Or » de la tauromachie par les aficionados, tant la rivalité des deux maestros fut intensive. Il a créé un grand nombre de manœuvres très personnelles, parmi lesquelles le « molinete belmontino » (« molinete belmontien »), qui est une élégante passe de muleta de fioriture ou adorno[1]. On lui attribue également la façon nouvelle d'exécuter une naturelle, qui, avant, s'exécutait en citant le taureau de face. Belmonte aurait été le premier à citer le taureau de profil ou de trois quarts pour arriver à un enchaînement liant les naturelles, chaque passe devenant plus serrée jusqu'à la passe de poitrine finale[2]

Ă€ près de 70 ans, il tombe follement amoureux de la belle rejoneadora colombienne Amina AssĂ­s (1941-2018) qui avait cinquante ans de moins que lui. « DĂ©sespĂ©rĂ© de se voir repoussĂ©, il se tire une balle dans la tĂŞte le [3] Â» dans sa propriĂ©tĂ© d’Utrera. Mais il s'agirait d'une lĂ©gende. Très rĂ©cemment, on a retrouvĂ© au Mexique une lettre de l'un des meilleurs amis de Juan Belmonte, qui Ă©tait avec lui la veille de sa mort, et qui raconte par le dĂ©tail, Ă  un correspondant au Mexique, la fin du torero. Belmonte s'est suicidĂ© par peur de se voir vieillir, d'ĂŞtre physiquement diminuĂ©, de ne plus pouvoir monter Ă  cheval, de ne plus se livrer Ă  son sport favori "l'acoso y derribo". Le matin de sa mort, il a voulu Ă  tout prix torĂ©er un semental (taureau âgĂ©) dans la petite placita de sa finca et les vachers, avec le personnel du domaine, ont eu beaucoup de mal Ă  l'en dissuader. Belmonte aurait ainsi voulu se faire donner la mort par ce vieux taureau.

Manuel Chaves Nogales a rédigé une biographie de Belmonte, sous le titre Juan Belmonte, matador de toros (Titre original : Juan Belmonte, matador de toros, su vida y sus hazañas).

C'est à son goût pour le toreo esthétique que l'on doit l'invention du toreo de salon que l'on attribue également à Joselito[4].

Carrière

Adaptation

La vie de Juan Belmonte a fait l'objet d'une adaptation cinĂ©matographique rĂ©alisĂ©e par AgustĂ­n DĂ­az Yanes, sortie le en Espagne et le en France sous le titre original « Belmonte Â». Achero Mañas joue le personnage de Juan Belmonte.

Notes et références

  1. Auguste Lafront - Paco Tolosa : « Encyclopédie de la corrida », éditions Prisma, 1950, p. 172
  2. Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Jeanne Laffitte, 1981, p. 113 (ISBN 2-86276-043-9)
  3. BĂ©rard 2003, p. 312
  4. Casanova et Dupuy 1991, p. 165

Voir aussi

Bibliographie

  • Manuel Chaves Nogales, Juan Belmonte, matador de taureaux. Biographie, traduit de l’espagnol par Antoine Martin, Verdier, collection « Faenas », 1990 (Ă©d. en langue originale : Juan Belmonte, matador de toros: su vida y sus hazañas, Estampa, Madrid, 1935 ; Alianza Editorial, Madrid, 1992 ; Libros del Asteroide, Barcelona, 2009).
  • Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
  • Paul Casanova et Pierre Dupuy, Toreros pour l'histoire, Besançon, La Manufacture, (ISBN 2-7377-0269-0)
  • Auguste Lafront et Paco Tolosa, EncyclopĂ©die de la corrida, Paris, Prisma,
  • Claude Popelin et Yves HartĂ©, La Tauromachie, Paris, Seuil, 1970 et 1994 (ISBN 978-2-02-021433-9 et 2-02-021433-4) (prĂ©face Jean Lacouture et François Zumbiehl)

Articles connexes

Liens externes

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