Taureau de combat
Le taureau de combat (toro de lidia ou toro bravo en espagnol) est une race bovine espagnole, principalement élevée pour les spectacles de tauromachie comme la corrida.
Toro de lidia
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RĂ©gion dâorigine | |
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RĂ©gion | Espagne du sud |
Caractéristiques | |
Taille | Moyenne |
Robe | Unie noire, variantes admises |
Autre | |
Diffusion | Mondiale dans les pays de tradition tauromachique |
Utilisation | Corrida, secondairement bouchĂšre |
Ăge
L'animal se voit attribuer des appellations différentes en fonction de son ùge :
- Añojo : jeune taureau d'un an[1].
- Eral : jeune taureau de plus dâun an et de moins de deux ans[2].
- Becerro : jeune taureau de deux Ă moins de trois ans[3].
- Utrero : jeune taureau ùgé de trois à quatre ans (syn. novillo)[4].
- Novillo : jeune taureau ùgé de trois à quatre ans (syn. utrero), lidié dans les novilladas[5].
- Toro (taureau en français) : à partir de quatre ans[6].
Origine
Il appartient au rameau ibérique[7]. Il est élevé principalement pour la tauromachie, originaire des régions du sud de l'Espagne (Andalousie, Estrémadure) ou de Castille-et-León (Salamanque)[7]. On compte prÚs de 180 000 individus. Tous sont inscrits au registre généalogique. C'est une race de la péninsule Ibérique. Elle a été exportée en Amérique latine, et dans les pays ayant une tradition tauromachique. En France, elle a été introduite au XIXe siÚcle en Camargue sous le nom de Brava[8].
Morphologie
C'est un bovin de taille moyenne, avec une hauteur au garrot de 137 cm chez les mĂąles et 134 cm chez les femelles[9]. Les taureaux ont un poids faible de 500 kg et les vaches de 350 kg. La robe est le plus souvent noire ou brun noir, mais diffĂ©rentes couleurs existent : gris, bringĂ©, rouan, rouge et chĂątaigne. Les muqueuses sont noires. L'allure de ces animaux est assez Ă©lĂ©gante, avec un cou long et une tĂȘte bien droite[10]. Le rĂšglement dispose qu'un taureau ne doit pas peser moins de 440 Ă 460 kg. Jusqu'en 1917 les taureaux de combat devaient avoir un poids minimum de 525 kg[11]. Le trapĂo (allure) de l'animal a une trĂšs grande importance dans le ruedo, sans toutefois ĂȘtre spĂ©cifiĂ© dans le rĂšglement taurin[12]
Aptitudes
La race est Ă©levĂ©e pour sa combativitĂ©[13] ainsi que pour la production de viande et de cuir. Les vaches ont un grand instinct maternel. Elles vĂšlent seules, ont assez de lait pour nourrir correctement leur veau et le taureau dĂ©fend son petit contre les Ă©ventuels prĂ©dateurs. Ce sont des animaux capables de s'adapter Ă des conditions difficiles[14]. Ils sont Ă©levĂ©s en systĂšme extensif en plein air intĂ©gral. Autrefois on leur rĂ©servait un espace de 3 Ă 5 hectares par bĂȘte. DĂ©sormais, avec l'excĂšs de constructions, il ne leur reste plus que 2 Ă 3 hectares par bĂȘte[15]. Un complĂ©ment alimentaire peut ĂȘtre amenĂ© en pĂ©riode sĂšche.
La sĂ©lection gĂ©nĂ©tique est intense depuis plusieurs siĂšcles, cherchant Ă produire des animaux combatifs. Ce caractĂšre peu transmissible par hĂ©ritage nĂ©cessite donc un grand rĂ©servoir. Chaque annĂ©e, les veaux sont regroupĂ©s, marquĂ©s et testĂ©s[16]. Les plus aptes au combat sont Ă©levĂ©s sĂ©parĂ©ment, les autres sont castrĂ©s pour ĂȘtre engraissĂ©s. Les femelles sont aussi testĂ©es dans des tientas. Seules les plus combatives mĂ©riteront d'ĂȘtre gardĂ©es pour ĂȘtre des mĂšres de toro. Ce sont les mĂąles et gĂ©nisses refusĂ©s et les vaches de rĂ©forme qui sont fournisseurs de viande. Le taureau qui dirige le troupeau doit ĂȘtre un individu exceptionnel pour confĂ©rer Ă sa descendance les qualitĂ©s requises[17]. C'est parfois un combattant graciĂ© (indulto) pour sa bravoure et sa noblesse. Le rĂšglement indique trĂšs prĂ©cisĂ©ment les conditions de la grĂące : « Dans les plazas (arĂšnes) de premier et seconde catĂ©gorie, quand un animal en raison de sa prĂ©sentation morphologique, de son comportement dans toutes les phases de la lidia aurait mĂ©ritĂ© d'ĂȘtre graciĂ© pour maintenir et amĂ©liorer au maximum la qualitĂ© de la race et de la caste, le prĂ©sident pourra l'accorder (âŠ) si elle est majoritairement demandĂ©e par le public, le matador et le ganadero ou le mayoral. »
C'est la race la plus pure d'Espagne. Pour courir, les taureaux doivent ĂȘtre inscrits sur le livre gĂ©nĂ©alogique. Pour s'assurer de ce fait, les Ă©leveurs ne possĂšdent que des individus de pure race[18]. Cet arbre gĂ©nĂ©alogique est Ă©tabli pour chaque race fondatrice du taureau de combat qui sont au nombre de trente-six ou trente-sept[19].
Qualités au combat
Ă la sortie du toril, il est marquĂ© de la devise[20], flot de rubans de diverses couleurs, chaque ganaderĂa ayant sa propre devise.
Les principales qualitĂ©s que lâon demande au taureau sont la bravoure, la noblesse et la caste.
- Bravoure : qualité fondamentale du taureau de combat. La bravoure se manifeste par la promptitude du taureau à charger à la moindre sollicitation, par la répétition inlassable de ses charges, par l'abnégation dont il fait preuve face aux différents adversaires qui lui sont opposés, notamment le picador[21].
- Noblesse : facultĂ© quâa le taureau de charger en ligne droite plutĂŽt quâen « zigzag », en baissant la tĂȘte. Certains Ă©leveurs ont tellement recherchĂ© la noblesse au dĂ©triment de toute autre qualitĂ© que leurs taureaux en deviennent « sosos » (« stupides ») (littĂ©ralement « fades ») et enlĂšvent toute Ă©motion au combat[22].
- Caste : ce terme dĂ©signe Ă lâorigine chacune des races de taureaux sĂ©lectionnĂ©s pour la corrida. On dira de tel Ă©levage quâil est de « caste vasqueña » pour dire quâil descend de taureaux Ă©levĂ©s par lâĂ©leveur JosĂ© Vasquez, ou de « caste vistahermosa » pour signifier quâil descend de taureaux Ă©levĂ©s par le comte de Vistahermosa[19]. Dans une seconde acception, on dira dâun taureau quâil a de la « caste » pour indiquer que, dâune maniĂšre gĂ©nĂ©rale il prĂ©sente toutes les qualitĂ©s ou presque que lâon recherche chez le taureau[23].
- Suave : aptitude du taureau Ă accourir avec franchise au moindre mouvement du matador, sans nervositĂ©, sans coups de tĂȘte dĂ©sordonnĂ©s, en suivant l'Ă©toffe d'un Ă©lan uniforme[24].
En France, les caractéristiques du bétail à combattre sont contenues dans le chapitre I du titre V du RÚglement de l'Union des villes taurines françaises[25].
Bibliographie
- Bartolomé Bennassar, Histoire de la tauromachie : une société du spectacle, Paris, Desjonqueres, , 212 p. (ISBN 2-904227-73-3)
- Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Ălvaro Domecq DĂez, Toro Bravo, Presses du Languedoc-Max Chaleil, (OCLC 46372104) traduction François Zumbiehl
- Claude Popelin, Le Taureau et son combat, Paris, de Fallois, , 116 p. (ISBN 2-87706-177-9)
- Claude Popelin et Yves Harté, La Tauromachie, Paris, Seuil, 1970 et 1994 (ISBN 978-2-02-021433-9 et 2-02-021433-4)
- Jean Testas, La Tauromachie, Paris, PUF,
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
Notes et références
- BĂ©rard 2003, p. 270
- BĂ©rard 2003, p. 469
- BĂ©rard 2003, p. 309
- BĂ©rard 2003, p. 932
- BĂ©rard 2003, p. 692
- Domecq DĂez 1985, p. 77
- Popelin 1993, p. 20
- Bennassar 1993, p. 96
- Testas 1974, p. 54
- Domecq DĂez 1985, p. 81
- Domecq DĂez 1985, p. 80
- Domecq DĂez 1985, p. 82
- Casanova et Dupuy 1981, p. 279
- Testas 1974, p. 48
- Bennassar 1993, p. 95
- Casanova et Dupuy 1981, p. 87
- Testas 1974, p. 44-46
- Testas 1974, p. 43
- BĂ©rard 2003, p. 108-136
- Il s'agit d'une cocarde fixée par un petit harpon sur le morillo du taureau.
- BĂ©rard 2003, p. 331-332
- Casanova et Dupuy 1981, p. 61-62
- Popelin et Harté 1970 et 1994, p. 67
- Lafront 1950, p. 242
- BĂ©rard 2003, p. 976-977