TrapĂo
Dans le monde de la tauromachie, le trapĂo (allure), d'un taureau de combat, dĂ©signe Ă la fois l'aspect physique de l'animal et l'impression qu'il dĂ©gage. Un taureau dit toro de trapĂo est synonyme d'un beau taureau tant au point de vue du poil, que du poids, des cornes, des pattes. C'est un qualificatif d'ensemble flatteur[1].
Historique
à l'époque de Francisco MontÚs Paquiro, qui recommandait que les taureaux eussent cinq à sept ans, les taureaux étaient grands, gros, et vifs car ils se nourrissaient exclusivement de l'herbe des grandes étendues qui leur étaient offertes. Leur taille était en rapport avec leur force et la fougue de leur charge. Depuis que les constructions ont envahi son biotope, l'espace naturel du taureau de combat a été réduit, ce qui oblige les éleveurs à compléter sa nourriture par des fÚves, et des pois chiches dont il est friand. Mais ces compléments alimentaires le rendent plus lourd et il a besoin de plus de bravoure pour se déplacer[2].
Le poids n'est plus, dĂ©sormais, un Ă©lĂ©ment essentiel : un taureau de 480 kg, s'il a du trapio, fit plus impression qu'un acochinado (littĂ©ralement encochonnĂ©, semblable Ă un porc) de 600 kg, soufflĂ© par la graisse[3], et dont l'allure s'apparente plus Ă celle d'un porc que du trapĂo d'un toro bravo. C'est le reproche qui a Ă©tĂ© fait aux taureaux de la San Isidro 2014, trop lourds, impossibles Ă torĂ©er, par le site Querencias.net : « Les taureaux de Valdefreso Ă©taient grands et mansos, nobles et sans race, un mauvais mĂ©lange parce quâil ne fait pas vibrer le public et quâon peut Ă peine les torĂ©er[4]. »
Description
Le trapĂo du taureau de combat est la conjonction idĂ©ale des caractĂ©ristiques de sa race. Et, bien que selon Ălvaro Domecq DĂez , cette notion soit difficile Ă dĂ©finir car non rĂ©pertoriĂ©e dans un rĂšglement taurin, « l'Ă©leveur doit faire en sorte aujourd'hui que le taureau soit grand, avec le poids exigĂ©, en tĂąchant cependant d'ĂȘtre maigre[5]. » Le qualificatif le plus flatteur pour le trapĂo du taureau de combat est le terme toro fino di tipo, le poids ne faisant rien Ă l'affaire[6]. « Il est temps d'oser dire que le taureau brave est un taureau petit[7]. »
La description intĂ©grale du trapĂo est trĂšs longue. Il existe plus de 80 adjectifs pour dĂ©crire les qualitĂ©s physiques d'un taureau depuis l'Ă©tat des poils jusqu'Ă celui des cornes[8]. Selon Alberto Vera, le bon trapĂo nĂ©cessite entre autres, que les « sabots soient lustrĂ©s et de la mĂȘme couleur que les cornes »[8]Les cornes doivent ĂȘtre fines, courbĂ©es vers l'avant, cornes dites astifina [9] Ce terme trapĂo que les historiens et les aficionados emploient pour qualifier le taureau s'applique Ă©galement aux qualitĂ©s du chien[10].
Bibliographie
- Robert BĂ©rard (dir.), Histoire et dictionnaire de la Tauromachie, Paris, Bouquins Laffont, , 1056 p. (ISBN 2-221-09246-5)
- Paul Casanova et Pierre Dupuy, Dictionnaire tauromachique, Marseille, Jeanne Laffitte, , 180 p. (ISBN 2-86276-043-9)
- Ălvaro Domecq DĂez, Toro Bravo, Presses du Languedoc Max Chaleil, (OCLC 46372104) traduction François Zumbiehl
- Auguste Lafront, Encyclopédie de la corrida, Paris, Prisma,
Notes et références
- BĂ©rard 2003, p. 923
- Domecq DĂez 1985, p. 77
- Casanova et Dupuy 1981, p. 168
- lire le compte rendu
- Domecq DĂez 1985, p. 83
- BĂ©rard 2003, p. 924
- Domecq DĂez 1985, p. 78
- Alberto Vera dit « Areva », 1951, cité par Casanova et Dupuy 1981, p. 80.
- voir le descriptif complet dans l'Humanité
- Casanova et Dupuy 1981, p. 79.