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Corrosion sous contrainte

La corrosion sous contrainte (ou CSC)[1] d'un métal ou d'un alliage résulte généralement de l'action conjuguée de trois facteurs :

  • une contrainte mĂ©canique en tension (contrainte rĂ©siduelle ou appliquĂ©e) ;
  • un milieu environnant agressif ;
  • un matĂ©riau sensible au phĂ©nomĂšne de CSC, au moins dans certaines conditions.
Exemple de fissuration par corrosion sous contrainte causée par la tension exercée par un collier de renforcement soudé de façon inadéquate. Trois facteurs (milieu, matériau et mécanique) sont généralement simultanément en cause.

Dans le domaine de l'industrie nucléaire, l'acronyme PWSCC est parfois utilisé, pour Primary water stress-corrosion cracking[2].

La CSC est un phénomÚne particuliÚrement insidieux : initialement trÚs discret, il est ensuite difficile d'en prévoir la vitesse et l'intensité. Il est redouté car il peut aboutir à une défaillance soudaine et « catastrophique » du matériau (et ce, à une valeur bien inférieure à sa limite de résistance mécanique normale).

Condition d'apparition et de développement

Il est gĂ©nĂ©ralement estimĂ© que trois conditions doivent ĂȘtre synergiquement rĂ©unies pour qu'il y ait apparition (puis diffusion) d'un phĂ©nomĂšne de corrosion sous contrainte[3] - [4] :

  • contrainte mĂ©canique (appliquĂ©e ou rĂ©siduelle, c'est-Ă -dire faisant par exemple suite Ă  une soudure, le cintrage, l'Ă©crouissage, ou le laminage Ă  froid du matĂ©riau) ;
  • condition physicochimique agressive du milieu : tempĂ©rature (qui peut ĂȘtre source de chocs thermiques, de phĂ©nomĂšnes de dilatation ou de rĂ©traction, et de variation de pression du milieu) ; potentiel hydrogĂšne ; composition du milieu et Ă©ventuelle irradiation (neutronique, Ă  haute Ă©nergie)[5] ;
  • sensibilitĂ© du matĂ©riau Ă  la corrosion sous contrainte (dans certaines conditions de contraintes et de milieu).

Par exemple, une « corrosion sous contrainte chlorure » peut se produire « dans les aciers inoxydables austénitiques sous contrainte de traction en présence d'oxygÚne, d'ions chlorure et à haute température. C'est l'une des formes les plus importantes de corrosion sous contrainte qui concerne l'industrie nucléaire »[6].

D'autres conditions augmentant la probabilité d'apparition de fissures par CSC ou augmentant leur vitesse de croissance sont par exemple le type et la forme du matériaux (design de l'installation), la fluence, la teneur en carbone de l'acier (le cas échéant), le type de procédure de soudage


La direction générale de propagation des fissures est perpendiculaire à la plus grande contrainte (résiduelle ou subie par le matériau au moment du phénomÚne)[7].

Initiation et propagation

L'Ă©volution de la fissuration par corrosion sous contrainte se fait en deux ou trois Ă©tapes : incubation, initiation (intra- ou intergranulaire)[8] puis propagation[9].

Durant la pĂ©riode d'« incubation » et d'amorçage, la fissure peut ĂȘtre petite voire infime et ne pas se propager, mĂȘme lorsque les conditions mĂ©caniques requises pour une propagation sont prĂ©sentes. Les fissures ne se propagent que lorsque la contrainte en traction est supĂ©rieure Ă  un certain seuil (contrainte limite de rupture), qui dĂ©pend de la sensibilitĂ© du matĂ©riau et du milieu aqueux agressif environnant. Au-delĂ , la vitesse de propagation augmente avec la contrainte.

La détection de la CSC est donc trÚs difficile. Avant la phase de propagation de fissures, elle peut facilement passer inaperçue.

Moyens de détection

Surface en acier présentant des fissures de corrosion sous contrainte. Deux groupes de petites lignes noires ont ici été rendus visibles grùce à un traitement préalable avec des microparticules magnétiques s'accumulant aux lÚvres des fissures.
(Échelle en centimùtres.).

La corrosion sous contrainte devient visuellement dĂ©tectable Ă  partir d'un certain stade. Elle peut cependant ĂȘtre cachĂ©e, sous la peinture, Ă  l'intĂ©rieur d'un tuyau ou autre objet mĂ©tallique concernĂ©, ou parfois sous une gaine d'isolant thermique.

L'observation par Ă©chographie permet une dĂ©tection non invasive d'indices de corrosion et de fissuration induites, mais ne renseigne pas sur la profondeur, les caractĂ©ristiques physicochimiques, l'Ă©tendue ni la vitesse du phĂ©nomĂšne. Elle peut ĂȘtre rendue difficile ou impossible dans certaines configurations. L'Ă©tude ou la confirmation du phĂ©nomĂšne, notamment de la fissuration, se font donc gĂ©nĂ©ralement dans un laboratoire spĂ©cialisĂ©, par des moyens d'observation physique, ce qui peut impliquer le dĂ©montage prĂ©alable partiel ou la dĂ©pose d'un Ă©lĂ©ment Ă  Ă©tudier.

RÎle de la contrainte mécanique

La contrainte mĂ©canique de traction en jeu dans le phĂ©nomĂšne de corrosion sous contrainte peut ĂȘtre d'origine rĂ©siduelle (cintrage, Ă©crouissage, laminage Ă  froid, soudage
), thermique (dilatation, variation de pression), ou inhĂ©rente Ă  la fonction d'une installation (gazoducs, olĂ©oducs, cĂąbles de ponts suspendus, structures de soutĂšnement, coques de sous-marin
). Ce type de corrosion, particuliĂšrement pernicieux et dangereux pour les installations, se caractĂ©rise par l'apparition de fissures intergranulaires ou transgranulaires dont la direction gĂ©nĂ©rale de propagation est perpendiculaire Ă  la contrainte principale.

Les contraintes en tension (traction) sont particuliÚrement néfastes pour la corrosion du matériau car elles ouvrent les fissures naissantes et facilitent de ce fait l'accÚs des surfaces des fissures à l'environnement agressif (généralement une solution aqueuse), tandis que les contraintes en compression referment les fissures et protÚgent ainsi la surface du matériau fissuré du contact avec le milieu agressif.

Les conditions de fatigue, par exemple par chargement cyclique, peuvent altérer les propriétés de l'acier et favoriser l'initiation de fissures intergranulaires[10].

RĂŽle de l'environnement physicochimique

Un environnement agressif est nécessaire pour l'apparition et l'entretien de ce type de corrosion. Son rÎle est encore mal compris, car des taux minimes en certaines espÚces chimiques trÚs actives en corrosion localisée comme les chlorures (corrosion par piqûres) et les espÚces réduites du soufre (sulfure d'hydrogÚne, sulfures, thiosulfates, ions polythionates)[11] - [12] suffisent à produire une fissuration catastrophique, pouvant conduire à une défaillance soudaine et dévastatrice[13].

L'acier inoxydable austĂ©nitique sensibilisĂ© souffre de fissuration par corrosion sous contrainte dans les solutions aqueuses de tous les anions halogĂ©nures (F−, Cl−, Br− et I−), les chlorures semblant ĂȘtre les plus agressifs[14].

La prĂ©sence d'hydrogĂšne (H2 molĂ©culaire et surtout H‱ atomique) dans le milieu peut causer une fragilisation par l'hydrogĂšne (stress corrosion cracking, SCC)[15].

Le sulfure d'hydrogĂšne (H2S) est Ă©galement un « poison » empĂȘchant la recombinaison de l'hydrogĂšne atomique H‱ en H2 molĂ©culaire et favorisant sa diffusion dans les mĂ©taux, est un cas particuliĂšrement aigu qui affecte l'industrie pĂ©trogaziĂšre exploitant des gisements d'hydrocarbures riches en hydrogĂšne sulfurĂ©. Le terme anglais attribuĂ© Ă  ce dernier phĂ©nomĂšne est celui de sulfide stress cracking (en), qui pourrait se traduire par « corrosion sous contrainte induite par les sulfures ».

Corrosion sous contrainte assistée par irradiation (IASCC)

Il est dĂ©montrĂ© que l'irradiation neutronique Ă  haute Ă©nergie (telle qu'elle a lieu dans le cƓur d'un rĂ©acteur Ă  eau lĂ©gĂšre ou Ă  eau lourde) augmente la susceptibilitĂ© Ă  la fissuration par corrosion sous contrainte (SCC) des aciers inoxydables, y compris austĂ©nitiques[5].

Les mĂ©canismes de fragilisation en cause sont complexes et encore mal compris. Probablement liĂ©s Ă  des synergies entre les effets conjoints de contraintes physiques, de l'irradiation et de la corrosion, ils font l'objet d'Ă©tudes sur les inox utilisĂ©s dans le secteur nuclĂ©aire. MĂȘme non sensibilisĂ©s, ces inox se montrent sujets Ă  une fissuration intergranulaire aprĂšs une longue irradiation neutronique, un phĂ©nomĂšne prĂ©occupant observĂ© sur plusieurs composants internes et sur la cuve de certains rĂ©acteurs Ă  eau bouillante (REB)[5].

Des indices laissent penser qu'un alliage enrichi en chrome ou en silice limiterait l'IASC alors que le taux de carbone ou d'azote serait sans effet[16] ; d'autres sources concluent qu'un acier à bas taux de carbone résiste mieux au fluage (ex. : inox de types 304L et 316L)[17].

RÎle de la nature du métal ou de la composition de l'alliage

La nature du métal ou la composition de l'alliage déterminent la nature, la composition, la porosité, la densité et l'épaisseur de la couche d'oxydes qui se forment à la surface du métal et le protÚgent.

Les aciers inoxydables Ă  base de fer (Fe), de chrome (Cr) et de nickel (Ni) prĂ©sentent des teneurs en Cr et Ni dont dĂ©pendent les caractĂ©ristiques de la couche d'oxyde protectrice et sa permĂ©abilitĂ© aux agents agressifs (O2, H2, H‱, H+, et ions).

Cas particulier des inox

Pour les teneurs de chrome élevées dans un acier inoxydable Cr/Ni, il se forme de l'oxyde de chrome(III) (Cr2O3) protecteur alors que pour quelques pourcents de chrome seulement dans l'alliage, Ni(OH)2, moins protecteur, se forme préférentiellement[18].

La dimension des cristallites, leur orientation, les joints de grains, les dislocations, les dĂ©fauts cristallins et la prĂ©sence de carbures, de nitrures, ou d'hydrures au sein de la structure cristalline du matĂ©riau sont Ă©galement des Ă©lĂ©ments importants pour sa sensibilitĂ© Ă  la corrosion sous contrainte et qui dĂ©pendent directement de la nature et de la mise en Ɠuvre du matĂ©riau (procĂ©dĂ© de fabrication, soudage, traitements thermiques
)[18].

Le taux de carbone des inox austĂ©nitiques et la prĂ©sence, ou non, d'additions stabilisantes comme le niobium (Nb) ou le titane (Ti) sont Ă©galement importants : si ce taux carbone est trop Ă©levĂ©e, il se forme du carbure de chrome aux dĂ©pens de l'oxyde de chrome(III) protecteur qui constitue essentiellement la couche d'oxyde impermĂ©able passivant la surface des aciers inoxydables. Et quelques centaines de ppm (mg/kg = 10-6) de niobium ajoutĂ© Ă  l'acier lors de sa fabrication peuvent suffire Ă  piĂ©ger de faibles teneurs en carbure et en nitrure interstitiels sous forme de carbure et de nitrure de niobium, amĂ©liorant considĂ©rablement les propriĂ©tĂ©s mĂ©caniques de l'acier et sa rĂ©sistance Ă  la corrosion. Pour pouvoir rĂ©sister Ă  la corrosion sous contrainte, les aciers inoxydables AISI 304 et AISI 316 doivent ĂȘtre bas carbone (low carbon) d'oĂč le suffixe L qui leur est alors ajoutĂ©. L'abaissement de la teneur en carbone de l'acier inoxydable permet de minimiser la prĂ©cipitation de carbures de chrome comme Cr23C6 (un atome de carbone accapare Ă  lui seul de prĂšs de quatre atomes de chrome protecteur) lorsque l'acier est portĂ© Ă  haute tempĂ©rature, notamment au moment d'un soudage[19].

En effet, la sensibilisation des aciers inoxydables se produit par leur exposition à des températures élevées pendant le soudage, le traitement thermique ou les conditions de service, provoquant une précipitation de carbure de chrome aux joints de grains et un appauvrissement en chrome (déchromisation) dans les zones proches des joints de grains, favorisant ainsi l'attaque intergranulaire (IG) et la fissuration par corrosion sous contrainte intergranulaire (IGSCC)[14].

Des traitements thermiques appropriĂ©s (trempe trĂšs rapide) peuvent Ă©galement ĂȘtre mis en Ɠuvre pour limiter la formation dĂ©lĂ©tĂšre de carbure de chrome au droit des soudures. Lors de la perte locale de l'oxyde de chrome par prĂ©cipitation de carbure de chrome, des zones anodiques (rĂ©action d'oxydation) se forment Ă  cet endroit dans l'acier et le fer mĂ©tallique (Fe0) de l'alliage se dissout sous forme d'ions ferreux (Fe2+). SimultanĂ©ment, des zones cathodiques (rĂ©action de rĂ©duction) se forment dans des rĂ©gions avoisinantes oĂč l'oxygĂšne (O2) (conditions oxiques) ou les protons (H+) de l'eau (conditions anoxiques) sont rĂ©duits. Il s'ensuit une corrosion galvanique localisĂ©e (formation d'une pile Ă©lectrique)[12].

RĂ©action d'oxydation Ă  l'anode: Fe → Fe2+ + 2 e−
RĂ©action de rĂ©duction Ă  la cathode: 2 H+ + 2 e− → 2 H‱

Une partie des atomes d'hydrogĂšne atomique (H‱) naissants diffusent ensuite dans le mĂ©tal et se concentrent au niveau de dĂ©fauts cristallins ou de dislocations. Ils se recombinent alors sous forme d'hydrogĂšne molĂ©culaire (H2) et des bulles gazeuses se forment dans le mĂ©tal. Ces bulles exercent des pressions trĂšs Ă©levĂ©es qui mettent sous tension (contrainte de traction) le mĂ©tal qui se fissure ou se dĂ©lamine avec parfois apparition de cloques en surface (blistering). C'est le phĂ©nomĂšne de fragilisation par l'hydrogĂšne (hydrogen embrittlement).

MĂ©canismes

Différents mécanismes sont avancés pour expliquer la propagation des fissurations par corrosion dans les métaux et les alliages métalliques sous contraintes. Les phénomÚnes incriminé concernent des couplages mécanoélectrochimiques.

Fragilisation par l'hydrogĂšne

La fragilisation par l'hydrogÚne est, historiquement, le premier mécanisme identifié.

L'hydrogÚne, généralement produit par corrosion aqueuse (provenant de la réduction des protons (ions H+ ou H3O+) de l'eau) ou introduit lors d'opérations de soudage mal maßtrisées (baguettes de soudage à l'arc humides ou mal-séchées préalablement à l'étuve et thermolyse de l'eau avec production d'hydrogÚne atomique), se déplace dans le métal sous forme monoatomique. Il se concentre dans les zones de fortes contraintes triaxiales (en pointe de fissure) et abaisse l'énergie de cohésion du réseau cristallin de l'alliage métallique. C'est ainsi que la fissure ou le défaut initial peut se propager périodiquement à des niveaux de contraintes inférieurs à celui de la limite mécanique du matériau.

Si ce mécanisme est pertinent pour les aciers ferritiques ou ferritomartensitiques, qui sont particuliÚrement sensibles à la fragilisation par l'hydrogÚne, son rÎle est plus controversé pour les aciers austénitiques. Dans tous les cas, ce mode de fragilisation disparaßt aux températures élevées, par exemple au-delà de 200 °C, car l'interaction de l'hydrogÚne avec le réseau cristallin diminue quand la température augmente et que l'hydrogÚne peut diffuser plus rapidement et ainsi s'échapper du métal.

Dissolution assistée par le glissement

La dissolution assistée par le glissement est le second mécanisme de corrosion sous contrainte historiquement évoqué, à partir des années 1970.

Ici, la contrainte induit une dĂ©formation plastique locale qui se traduit par l'Ă©mergence en surface de dislocations. Dans le cas de l'ion, ces dislocations rompent ou endommagent localement le film d'oxydes de chrome protecteur, et la corrosion s'accroĂźt localement, le temps que le film protecteur se reconstitue (repassivation). La rĂ©pĂ©tition pĂ©riodique de cette sĂ©quence — lors de laquelle les Ă©mergences de dislocations se concentrent en pointe de fissure — aboutit Ă  une propagation de la fissure par enlĂšvement local de matiĂšre. Un argument fort en faveur de ce mĂ©canisme, notamment pour les alliages austĂ©nitiques, est la relation globalement linĂ©aire observĂ©e entre la vitesse de corrosion et la vitesse de propagation des fissures quand on fait varier l'agressivitĂ© du milieu.

Cette théorie explique cependant difficilement les faciÚs de rupture en apparence fragiles.

Autres mécanismes possibles, plus complexes

Des interactions entre corrosion, hydrogÚne et plasticité ont été plus récemment avancés[20] - [21].

En 2022, aprĂšs un premier bilan sur les phĂ©nomĂšnes atypiques de fissuration par corrosion sous contrainte observĂ©s sur certaines conduites en inox 316L[22], du systĂšme d'injection sĂ©curitĂ© de plusieurs types de rĂ©acteurs du parc nuclĂ©aire français (en 2021/2022, toujours en milieu radioactif prĂšs du cƓur du rĂ©acteur), l'Institut de radioprotection et de sĂ»retĂ© nuclĂ©aire (IRSN) a rĂ©itĂ©rĂ© auprĂšs d'EDF une demande d'Ă©tude du rĂŽle potentiel de l'oxygĂšne dans ces phĂ©nomĂšnes[22].

Fissuration par corrosion sous contrainte dans les centrales nucléaires

En 1993, des donnĂ©es du BWROG (Boiling water reactor owner's group), issues d'observations faites aux États-Unis lors d'arrĂȘts programmĂ©s pour rechargement, ont rĂ©vĂ©lĂ© dans les cuves de plusieurs rĂ©acteurs Ă  eau bouillante (REB, en anglais BWR) des fissures au niveau des soudures circonfĂ©rentielles de la rĂ©gion de la ligne de ceinture, ce dans plusieurs centrales.

Une alerte et un avis d'information (IN) 93-79 ont Ă©tĂ© publiĂ©s par la Commission de rĂ©glementation nuclĂ©aire des États-Unis (NRC) le [23]. En 1994, d'autres fissures circonfĂ©rentielles Ă©tendues, au niveau des soudures, ont Ă©tĂ© rapportĂ©es, notamment dans la partie basse de la cuve oĂč aucune fissuration Ă©tendue n'avait jamais Ă©tĂ© observĂ©e auparavant[23].

Dans la cuve du rĂ©acteur no 3 de la centrale nuclĂ©aire de Dresden et dans celle du rĂ©acteur no 1 de la centrale nuclĂ©aire de Quad Cities, ces fissures faisaient le tour de la cuve (Ă  360°), aprĂšs plus de huit ans de fonctionnement, soit cinq cycles de chargement dans le second cas[23]. Le BWROG a jugĂ© l'accident de rupture peu probable, mais sans pouvoir l'exclure. Selon lui, l'opĂ©rateur devrait pouvoir dĂ©tecter une dĂ©sadaptation entre puissance et dĂ©bit du rĂ©acteur en fonctionnement si une rupture avait lieu dans le haut du rĂ©acteur en fonctionnement[23]. Dans sa partie basse, « le poids mort de la plus grande partie de l'ensemble du carĂ©nage supĂ©rieur pourrait ĂȘtre suffisant pour limiter le soulĂšvement du carĂ©nage, de sorte que l'Ă©coulement de dĂ©rivation ne serait pas suffisant pour ĂȘtre dĂ©tectĂ© ». Par contre, une rupture de la conduite de vapeur principale ou de la conduite de recirculation, par exemple en cas de sĂ©isme, seraient problĂ©matiques car alors « les forces de levage gĂ©nĂ©rĂ©es peuvent ĂȘtre suffisantes pour Ă©lever le guide supĂ©rieur, et Ă©ventuellement affecter le support latĂ©ral des assemblages combustibles et le fonctionnement des barres de commande ». Dans le bas du rĂ©acteur, une rupture de la ligne de recirculation serait le problĂšme le plus grave et prĂ©senterait un « risque de dĂ©placement latĂ©ral ou un basculement de l'enveloppe susceptible d'affecter la capacitĂ© d'insĂ©rer les barres de commande et pouvant entraĂźner l'ouverture d'une fissure qui pourrait permettre une fuite Ă  travers le carĂ©nage et Ă  travers une rupture de tuyau ». Les Ă©valuations probabilistes classent ces risques comme de faible probabilitĂ©, mais la NRC a estimĂ© qu'il devait ĂȘtre mieux Ă©tudiĂ©. La NRC considĂšre que « la fissuration Ă  360° du carĂ©nage est un problĂšme de sĂ©curitĂ© Ă  long terme si les fissures sont suffisamment profondes et continuent Ă  se propager »[23].

Fissuration par corrosion sous contrainte dans le parc nucléaire en France

La centrale nuclĂ©aire de Civaux, oĂč ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s Ă  l'automne 2021 les premiers problĂšmes de corrosion sous contrainte sur une tuyauterie de refroidissement de secours non isolable du circuit primaire d'un rĂ©acteur du palier N4 (1 450 MWe).

« MalgrĂ© les prĂ©cautions prises Ă  la conception et des exigences de qualitĂ© particuliĂšrement contraignantes, la corrosion sous contrainte (CSC) constitue un facteur important de « vieillissement » des centrales. », en particulier pour certains mĂ©taux exposĂ©s Ă  des fluides trĂšs chauds et sous haute pression, qui dans certaines circonstances deviennent corrosifs mĂȘme pour des mĂ©taux ou alliages supposĂ©s hautement rĂ©sistants[24].

L'exploitant EDF réduit les risques en maßtrisant la formulation chimique de l'eau ; les piÚces corrodées et changées sont étudiées pour mieux comprendre les causes de cette CSC, adapter la maintenance et proposer des moyens adaptés de remédiation tout en conservant un bon niveau de sûreté[24].

Cas de l'Inconel 600

Dans le circuit primaire des réacteurs nucléaires (notamment dans les générateurs de vapeur), on a d'abord utilisé l'inox 18/10. Dans cet environnement trÚs agressif, il s'est montré trop vulnérable à la fissuration par corrosion sous contrainte (surtout dans le milieu parfois chloruré et oxygéné de secteurs confinés du circuit secondaire). Cet inox a donc été remplacé, à partir des années 1970, par un alliage de nickel encore plus résistant, l'« Alliage 600 », qui s'est lui aussi avéré parfois vulnérable à la fissuration par corrosion sous contrainte, comme d'autres alliages à base de nickel[25].

Le comportement de l'alliage Inconel 600 (NiCr15Fe, constitué de 15 % de nickel et 10 % de chrome) a été le plus étudié[26]. « Environ 80 % de la surface métallique du circuit primaire est composée d'alliages inoxydables de type Fe-Ni-Cr ; utilisés en raison de leur aptitude à résister à la corrosion. L'alliage 600 est un de ces alliages présents sous forme tubulaire ou massive ».

La CSC de l'Inconel 600 semble ne survenir qu'en milieu primaire (cƓur) de certains rĂ©acteurs Ă  eau pressurisĂ©e (REP)[27], dans deux circuits : systĂšme d'injection de sĂ©curitĂ© (RIS) et systĂšme de refroidissement du rĂ©acteur Ă  l'arrĂȘt (RRA). Dans un avis, le Groupe permanent d'experts pour les Ă©quipements sous pression nuclĂ©aires (GP ESPN) rĂ©uni les 22 et , avec la participation de membres du Groupe permanent pour les rĂ©acteurs nuclĂ©aires (GPR) en , considĂšre que les dĂ©fauts observĂ©s relĂšvent d'une anomalie gĂ©nĂ©rique, qui concerne « des composants considĂ©rĂ©s comme techniquement remplaçables ou rĂ©parables et qu'un scĂ©nario de rupture totale d'un circuit RIS ou RRA est couverte par la dĂ©monstration de sĂ»retĂ©, tant au titre de la capacitĂ© de refroidissement du cƓur que de la maĂźtrise de la rĂ©activitĂ©. De mĂȘme, des situations enveloppes — sur le plan thermomĂ©canique — de la rupture d'un des circuits affectĂ©s par ces fissurations sont postulĂ©es dans les dossiers de rĂ©fĂ©rence rĂ©glementaires des Ă©quipements sous pression », mais que « l'anomalie rencontrĂ©e est susceptible d'affecter simultanĂ©ment plusieurs circuits RIS et RRA d'un mĂȘme rĂ©acteur, ce qui va au-delĂ  des hypothĂšses prises dans la dĂ©monstration de sĂ»retĂ© » (en effet « plusieurs circuits d'un mĂȘme rĂ©acteur et plusieurs rĂ©acteurs d'un mĂȘme palier sont concernĂ©s »)[28].

Cas des gaines de zirconium des crayons combustibles

Une autre crainte est celle de ruptures par corrosion sous contrainte (CSR) de l'alliage constituant les gaines de crayons combustibles exposĂ©e aux produits de fission lors d'un entreposage de longue durĂ©e des assemblages combustibles usĂ©s. En particulier, l'iode radioactif est « considĂ©rĂ© comme l'une des causes possibles de perte d'intĂ©gritĂ© [des crayons de combustible]. Mise en Ă©vidence lors de rampes de puissance, la CSC du gainage par l'iode est principalement Ă©tudiĂ©e dans le cadre de l'amĂ©lioration de la manƓuvrabilitĂ© des tranches REP »[29]. La contrainte mĂ©canique est a priori rĂ©duite lors du stockage, ce qui laisse espĂ©rer une faible propagation au stade lent intergranulaire. Mais les aspects radiochimiques CSC, « peu pris en compte dans la plupart des Ă©tudes en service, pourraient devenir critiques lors de l'entreposage »[29]. Les interactions iode-zirconium et la disponibilitĂ© de l'iode dans le crayon combustible lors de l'entreposage font l'objet d'Ă©tudes[29].

Cas de l'inox 316L

Les suivis décennaux et le retour d'expérience fait par EDF sur son parc de réacteurs à eau sous pression (REP) montrent que des éléments en acier inoxydable 316L écrouis du circuit primaire des réacteurs (ex. : cannes chauffantes de pressuriseurs, épingles de thermocouples et - dans un cas[22] - partie d'une canalisation du Réseau d'injection de sécurité (RIS) qui avait anormalement perdu une partie de son contenu en eau, exposant alors les parois internes du tuyau à de l'oxygÚne) ont été fragilisés par des fissurations par corrosion sous contrainte.

On appelle « transitoires oxygĂšnes » des phases lors desquelles le fluide circulant dans une tuyauterie peut momentanĂ©ment contenir des espĂšces chimiques oxygĂ©nĂ©es[30] - [31]. Ces phases Ă©taient connues comme pouvant thĂ©oriquement accĂ©lĂ©rer, et peut-ĂȘtre parfois induire, une corrosion sous contrainte, mais elles ont longtemps Ă©tĂ© peu Ă©tudiĂ©es. En 2015, une publication porte sur les rĂ©sultats d'essais de fissuration par corrosion sous contrainte, conduits par le CEA, MINES ParisTech, PSL Research University, le MAT - Centre des matĂ©riaux, CNRS MAT et l'IRSN avec le CEFRACOR (Centre français de l'anticorrosion)[32], sur des Ă©chantillons d'inox (Ă©crouis ou non), contraints par traction et placĂ©s dans des conditions simulant un contact avec le milieu nominal (eau) plus ou moins aĂ©rĂ© par des injections d'oxygĂšne, sachant que l'eau circulant dans le circuit primaire est « pure, dĂ©saĂ©rĂ©e et hydrogĂ©nĂ©e, additionnĂ©e de Li et B, circule Ă  150 bars de pression et avec une tempĂ©rature de 290-340 °C). Le comportement des oxydes de surface, des pĂ©nĂ©trations (joints de grains, bandes de glissement
) »[33] et des fissurations a ensuite pu ĂȘtre Ă©tudiĂ© en laboratoire et corrĂ©lĂ© aux champs microstructuraux (obtenus par EBSD) et aux champs de dĂ©formation (observĂ©e par l'imagerie numĂ©rique)[34] - [8].

En 2021 et 2022, des phĂ©nomĂšnes de corrosion sous contrainte d'un type nouveau et prĂ©occupant sont dĂ©tectĂ©s au voisinage de soudures sur les tuyaux d'injection d'eau de refroidissement de secours des circuits primaires de plusieurs rĂ©acteurs nuclĂ©aires gĂ©rĂ©s en France par EDF[35] - [36] - [37] - [38] - [39]. Ce phĂ©nomĂšne d'apparition de corrosion sous contrainte sur les tuyauteries et coudes touchĂ©s (fabriquĂ©s en acier inoxydable de type 316L)[22], est sĂ©rieux, inattendu[40] et « inĂ©dit », rapporte CĂ©dric Lewandowski Ă  l'Office parlementaire d'Ă©valuation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) au SĂ©nat[22]. Ce caractĂšre inĂ©dit Ă  cette Ă©chelle dans le parc nuclĂ©aire mondial fait qu'EDF ne dispose pas de retours d'expĂ©rience pour un travail difficile car en milieu dosant, proche du cƓur du rĂ©acteur, oĂč les ouvriers ne peuvent travailler qu'un temps limitĂ©[22].

Par mesure de prĂ©caution, plusieurs rĂ©acteurs du parc nuclĂ©aire français (paliers N4 et P'4 de 1 450 et 1 300 MWe de puissance Ă©lectrique respective) ont Ă©tĂ© mis Ă  l'arrĂȘt (centrales de Civaux, de Chooz et de Penly), contribuant Ă  l'augmentation des prix de l'Ă©nergie observĂ©e durant cette pĂ©riode[1] - [41] - [42].

Les premiĂšres « indications » (indices) de fissuration par corrosion sous contrainte ont Ă©tĂ© en France mises en Ă©vidence par examen non destructif (END), des contrĂŽles in situ effectuĂ©s par radiographie industrielle et des contrĂŽles par ultrasons destinĂ©s Ă  repĂ©rer d'Ă©ventuels effets de « fatigue thermique » sur les tuyauteries concernĂ©es (dans le cas prĂ©sent : tuyauteries du systĂšme auxiliaires (aussi dit « circuit d'injection de sĂ©curitĂ© », « CIR » ou « RIS ») du circuit primaire principal), dans le rĂ©acteurs no 1 de la centrale de Civaux, Ă  l'occasion de la visite dĂ©cennale de la centrale)[22]. Selon CĂ©dric Lewandowski (EDF), « La portion de tuyauterie oĂč sont dĂ©tectĂ©es ces indications est celle qui est directement connectĂ©e au circuit primaire, avant le premier organe d'isolement, c'est-Ă -dire avant la premiĂšre vanne de ce circuit »[22]. Ces tuyaux d'environ 30 cm de diamĂštre ont une Ă©paisseur de mĂ©tal de cm et une longueur moyenne d'environ une dizaine de mĂštres[22].

Cette corrosion « clairement ne correspond pas Ă  de la fatigue thermique [
] et il s'agit de fissures significatives puisqu'elles font 5 Ă  6 mm de profondeur sur toute la circonfĂ©rence de la tuyauterie (
) elles se sont dĂ©veloppĂ©es dans le mĂ©tal Ă  proximitĂ© des soudures (
) nous comprenons alors que ce n'est pas seulement le palier N4 qui est concernĂ©, mais l'ensemble du parc nuclĂ©aire français qui est potentiellement concernĂ©. Nous sommes donc bien confrontĂ©s Ă  un dĂ©faut gĂ©nĂ©rique »[22]. AprĂšs confirmation du problĂšme sur certains des tronçons dĂ©posĂ©s, par des analyses mĂ©tallurgiques faites par le laboratoire LIDEC d'EDF situĂ© Ă  Chinon[39] - [1] - [43] - [22], une Ă©valuation plus large du parc français a Ă©tĂ© faite, qui conduira EDF Ă  arrĂȘter sept autres rĂ©acteurs pour des rĂ©parations (soit 12 rĂ©acteurs concernĂ©s fin 2022)[22].

Concernant les procĂ©dĂ©s de rĂ©paration, CĂ©dric Lewandowski a prĂ©cisĂ© devant l'OPECST (2022) qu'ils reposaient « sur des modes opĂ©ratoires semblables Ă  ceux utilisĂ©s Ă  l'origine, principalement parce que ces procĂ©dĂ©s ont alors fait l'objet d'une qualification et que, Ă©videmment, en si peu de temps, il serait impossible de qualifier de nouveaux procĂ©dĂ©s. NĂ©anmoins nous apportons des amĂ©liorations sensibles, et surtout nos allons continuer Ă  travailler dans ce sens lĂ  » ; une solution provisoire pour parer aux urgences pourrait ĂȘtre le « manchonnage » des parties de tuyauteries endommagĂ©e, si l'ASN l'accepte, en attendant une phase d'analyse et de complĂšte rĂ©paration qui prendra plusieurs annĂ©es[22].

Moyens de remédiation

À ce jour, on ne connaĂźt pas d'autre moyen de remĂ©diation que la dĂ©pose des piĂšces fissurĂ©es et leur remplacement par des piĂšces neuves.

En Amérique du Nord, le manchonnage est une solution autorisée à certaines conditions, mais il ne l'est pas en France car il ne permet plus de suivre l'évolution des fissures[22].

Prévention

La prévention passe d'abord par le soin apporté à la fabrication des métaux et aux soudures.

Dans les principaux types rĂ©acteurs Ă  eau lĂ©gĂšre avec rĂ©frigĂ©rant sous pression (REP, VVER et rĂ©acteurs nuclĂ©aire de propulsion marine), plusieurs rĂ©actifs chimiques se sont montrĂ©s capables, en conditions de fonctionnement transitoires de l'installation, de dĂ©sintĂ©grer ou de dissoudre certains dĂ©pĂŽts de produits de corrosion du circuit primaire[44]. Le rĂ©actif doit ne pas « violer la chimie de l'eau du liquide de refroidissement et assurer l'Ă©limination efficace des dĂ©pĂŽts de produits de corrosion et la validation expĂ©rimentale de leur utilisation »[44]. Dans les rĂ©acteurs de type VVER, l'hydrazine peut ĂȘtre utilisĂ©e ; dans les rĂ©acteurs de la marine, l'hydrazine et l'ammoniac sont utilisĂ©s, qui prĂ©sentent cependant le risque de formation de bonaccordite (Ni2FeBO5) sur la surface des assemblages de crayons de combustibles par Ă©bullition du caloporteur, lors de l'Ă©puration du circuit primaire des dĂ©pĂŽts de produits de corrosion en rĂ©gime transitoire dans les REP. Pour Ă©viter cela, il a Ă©tĂ© proposĂ© d'ajuster la chimie de l'eau du fluide primaire pour lui conserver un pH de 7,4 durant le fonctionnement du rĂ©acteur[44].

Selon l'étude de chercheurs russes en 2021 portant sur l'influence mutuelle des méthodes d'élimination des dépÎts de produits de corrosion en régime transitoire de fonctionnement des réacteurs nucléaires et de la technologie d'injection de zinc dans le circuit primaire[45], les solutions technologiques proposées peuvent se compléter et, malgré des applications généralisées de la technologie d'injection de zinc, les méthodes de purification restent toujours d'actualité dans des conditions transitoires de fonctionnement du réacteur.

Fissuration par corrosion sous contrainte dans le secteur pétrogazier

Au milieu des années 1990, l'ingénieur Stéphane Sainson, en continuité de ses travaux sur l'évaluation in situ des contraintes subies par les pipelines (racleur instrumenté ou Inertial Geometry Smart Pig)[46], soumet au ministÚre français de l'Industrie un projet de détection original en relation direct avec les problÚmes de corrosion sous contrainte, qui n'est pas retenu[47] - [48].

Matériaux non métalliques

Morceau de PMMA (polyméthacrylate de méthyle, plexiglass) montrant un exemple typique de fissuration sous contrainte environnementale (environmental stress cracking (en), ESC).

Hormis les mĂ©taux et les alliages, d'autres matĂ©riaux non mĂ©talliques comme les polymĂšres, les cĂ©ramiques et le verre sont parfois Ă©galement susceptibles de prĂ©senter de la fissuration sous contrainte environnementale. Les mĂ©canismes en Ɠuvre sont diffĂ©rents mais impliquent tous la prĂ©sence de contraintes mĂ©caniques en traction. Ces phĂ©nomĂšnes de dĂ©gradation de matĂ©riaux non-mĂ©talliques sous contrainte sont repris sous l'appellation de environmental stress cracking (en) (ESC) en anglais, distincts de la corrosion mĂ©tallique sous contrainte.

Notes et références

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Voir aussi

Bibliographie

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