Choc thermique (physique)
Un choc thermique est un brusque changement de température appliqué à un matériau ou à un objet.
Comportement du produit
Le choc thermique engendre des contraintes internes dans les matĂ©riaux durs et rigides qui peuvent le faire Ă©clater. Lors d'un refroidissement rapide, le cĆur d'un matĂ©riau est encore chaud alors que sa partie externe est froide et se rĂ©tracte donc. Les contraintes de tension ainsi engendrĂ©es peuvent provoquer des fissures ou l'Ă©clatement du matĂ©riau.
Produits concernés
Parmi les produits qui peuvent se dégrader à cause d'un choc thermique, on peut citer : les ustensiles de cuisson émaillés[1], les appareils émaillés pour les installations industrielles[2], les récipients en verre[3], les objets en céramique technique[4] et les carreaux et dalles en céramique[5]
Le verre risque d'éclater en cas de choc thermique brutal (bris de glace). La roche y est sensible aussi. Ce phénomÚne a été utilisé dÚs la préhistoire pour rechercher les silex ou exploiter divers minerais de métaux : c'est le dépilage par le feu dans les mines anciennes.
RĂ©duction de l'effet
Si le coefficient de dilatation thermique linéaire est faible le risque de rupture par choc thermique est moindre. Ainsi, les verres pour la verrerie de laboratoire ou la cuisine (plat de four) sont en borosilicate (comme le Pyrex), verre de coefficient de dilatation thermique bien plus faible que les aluminosilicates (verre à vitre). Les plaques de cuisson sont des vitrocéramiques LAS (Lithium-Almunino-Silicate[6]) à coefficient de dilatation quasi-nul.
On peut durcir un acier chauffé au rouge en le plongeant brutalement dans l'eau ; il s'agit de « la trempe ». S'il y a risque de fissuration on privilégie un moyen de refroidissement moins rapide comme l'huile ou l'air suivant la composition de l'acier.
Test par choc thermique
Les tests sont rĂ©alisĂ©s dans une enceinte Ă chocs thermiques, composĂ©e de deux chambres, une pour les tempĂ©ratures nĂ©gatives et l'autre pour les tempĂ©ratures positives. Le choc est produit lorsque les Ă©chantillons sont transfĂ©rĂ©s trĂšs rapidement (en moins de 10 secondes) entre les deux chambres. Ils peuvent ainsi par exemple passer de â80 °C Ă 220 °C, ces tempĂ©ratures dĂ©pendant des procĂ©dures d'essai et des capacitĂ©s de la machine. Ce cycle peut ĂȘtre rĂ©pĂ©tĂ© plusieurs fois sur le mĂȘme Ă©chantillon.
Les faiblesses mécaniques invisibles de composants électroniques sont rapidement révélées quand les échantillons sont soumis à un cycle de chocs thermiques rapide.
Notes et références
- ISO 2747:1998 Ămaux vitrifiĂ©s â Ustensiles de cuisson Ă©maillĂ©s â DĂ©termination de la rĂ©sistance aux chocs thermiques
- ISO 28721-3:2008 Ămaux vitrifiĂ©s â Appareils Ă©maillĂ©s pour les installations industrielles â Partie 3: RĂ©sistance au choc thermique
- ISO 7459:2004 RĂ©cipients en verre â RĂ©sistance au choc thermique et endurance au choc thermique â MĂ©thodes d'essai
- ISO 28703:2011 Fine ceramics (advanced ceramics, advanced technical ceramics) â Test method for thermal-shock resistance of porous ceramics
- ISO 10545-9:2013 Carreaux et dalles cĂ©ramiques â Partie 9: DĂ©termination de la rĂ©sistance aux chocs thermiques
- James Barton et Claude Guillemet, Le verre, science et technologie, EDP sciences, (ISBN 978-2-86883-789-9, lire en ligne)