Date | |
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Lieu | FĂšre-Champenoise |
Issue | Victoire des coalisés |
Empire français | Monarchie de Habsbourg Empire russe Royaume de Prusse |
âą Auguste Marmont âą Ădouard Mortier | âą Karl Philipp de Schwarzenberg âą Constantin Pavlovitch de Russie âą Friedrich Kleist von Nollendorf |
22Â 450Â hommes, dont 4Â 350 troupes de cavalerie[1] | 26Â 400Â hommes de cavalerie[1] |
Batailles
La bataille de FÚre-Champenoise, qui s'est déroulée le , a opposé l'armée française de Napoléon Ier et les armées de la SixiÚme Coalition durant la campagne de France (1814). La bataille se solde par la défaite de l'armée française et ouvre aux troupes alliées la route de Paris.
Sommaire
Contexte
AprÚs la bataille de Leipzig, Napoléon Ier rentre en France avec une armée battue. L'Europe tout entiÚre est à ses trousses : prÚs d'un million de coalisés[2], soit 345 000 Russes, 207 000 Prussiens, 170 000 Autrichiens, 21 000 Suédois, 10 000 Danois, 10 000 Hollandais, 9 000 Anglais et plus de 215 000 troupes allemandes (autres que prussiennes) franchissent le Rhin et marchent sur Paris pendant qu'Anglais, Espagnols et Portugais franchissent les Pyrénées. Trois armées coalisées forment la menace principale sur le Rhin :
- La Grande Armée de Schwarzenberg qui franchit le Rhin par la Suisse et marche sur Paris par Langres, Troyes et la rive gauche de la Seine ;
- L'ArmĂ©e de SilĂ©sie de BlĂŒcher qui franchit le Rhin Ă Mayence et marche sur Paris par la Lorraine, Reims et la rive droite de la Marne ;
- L'Armée de SuÚde de Bernadotte qui traverse le Rhin en Hollande et marche sur Paris par la Belgique, Laon et la rive gauche de l'Oise.
Au terme d'une brillante mais dĂ©sespĂ©rĂ©e campagne de France, NapolĂ©on Ier va rĂ©ussir Ă placer sa petite armĂ©e entre les deux armĂ©es coalisĂ©es de BlĂŒcher et Schwarzenberg. Pendant tout le mois de fĂ©vrier et les premiers jours de mars, il n'aura de cesse de passer d'une armĂ©e Ă l'autre leur infligeant une sĂ©rie de dĂ©faites partielles. Mais les derniĂšres batailles (Craonne le et Laon les 9 et contre l'armĂ©e de BlĂŒcher) ont Ă©tĂ© particuliĂšrement meurtriĂšres pour l'armĂ©e française et n'ont apportĂ© aucun avantage dĂ©cisif.
Le , NapolĂ©on Ă©crase le corps russe isolĂ© de Saint-Priest Ă la bataille de Reims. Il va stationner Ă Reims deux jours, ne sachant quel parti prendre entre reprendre l'offensive sur BlĂŒcher Ă Laon, ou attaquer Schwarzenberg sur Troyes ou encore gagner l'Alsace pour y dĂ©livrer les nombreuses garnisons françaises assiĂ©gĂ©es[3].
Le , la situation gĂ©nĂ©rale des forces en prĂ©sence est la suivante : les marĂ©chaux Macdonald et Oudinot sont Ă Provins avec 33 000 hommes[4] pour empĂȘcher les 190 000[2] hommes du prince de Schwarzenberg qui sont entre Troyes et Nogent-sur-Seine, tentant de traverser le fleuve pour marcher sur Paris[5]. De l'autre cĂŽtĂ©, les marĂ©chaux Marmont et Mortier sont sur l'Aisne du cĂŽtĂ© de Soissons avec 18 000 hommes et font face Ă l'armĂ©e de SilĂ©sie du marĂ©chal Blucher et ses 90 000 hommes. Au centre Ă Reims, NapolĂ©on est avec 16 000 hommes, prĂȘt Ă se porter d'un cĂŽtĂ© ou de l'autre[6]. Il y a Ă©galement environ 20 000 hommes Ă proximitĂ© de Paris pour la dĂ©fense de la capitale.
ManĆuvres amenant la bataille de FĂšre-Champenoise
Nota : les manĆuvres des armĂ©es conduisent au double combat de Arcis-sur-Aube de NapolĂ©on et Macdonald contre Schwarzenberg le 20 et puis au combat de FĂšre-Champenoise le entre Marmont et toutes les armĂ©es coalisĂ©es. Seuls les mouvements ayant un lien direct avec le combat de FĂšre-champenoise sont rapportĂ©s dans ce chapitre, bien que la manĆuvre d'Arcis-sur-Aube a une influence dĂ©terminante sur la bataille de FĂšre-Champenoise.
Le , NapolĂ©on se dĂ©cide Ă quitter Reims pour marcher sur Ăpernay et ChĂąlons-sur-Marne. Ă ce moment-lĂ , il ne sait pas encore s'il va marcher sur Troyes pour tomber sur les arriĂšres de Schwarzenberg ou marcher sur Nancy pour libĂ©rer les garnisons de l'Est et renforcer son armĂ©e[Note 1]. Pour le moment, il laisse sur lâAisne les corps de Marmont et de Mortier (17 400 hommes) couvrir le mouvement de lâarmĂ©e. Les marĂ©chaux ont pour instructions dâempĂȘcher lâavance de BlĂŒcher (90 000 hommes) soit quâil voulut marcher sur Paris, soit quâil voulut marcher sur ChĂąlons pour tomber sur les arriĂšres de NapolĂ©on[7]. Pour couvrir ces deux hypothĂšses, les marĂ©chaux prennent les positions suivantes : Marmont Ă Fismes doit empĂȘcher une marche sur Reims. Mortier Ă Soissons doit empĂȘcher une marche sur Paris.
Le , Marmont aperçoit la concentration des corps de BlĂŒcher vers Craonne. Lâennemi semble vouloir marcher sur Reims. Il en informe Mortier et lui conseille de marcher sur Fismes. Lui-mĂȘme marche sur Pontavert et Berry-au-Bac pour sâopposer au passage de lâAisne. Marmont a proposĂ© Ă Mortier de se rĂ©unir Ă lui Ă Reims[1].
Le , Mortier arrive Ă Fismes[1]. N'y croisant aucune unitĂ© du 6e corps, le duc de TrĂ©vise se rend alors Ă Reims, oĂč il arrive en dĂ©but de matinĂ©e du 18, sans non plus y trouver trace de Marmont ; le gĂ©nĂ©ral Belliard envoie une reconnaissance qui pousse jusqu'Ă Corroy et y trouve les cosaques[1]. Marmont, de son cĂŽtĂ©, dĂ©bordĂ© de toutes parts par un ennemi quatre fois supĂ©rieur, est contraint de se replier sur Fismes, oĂč il espĂšre trouver Mortier. MalgrĂ© la prĂ©sence en masse de lâennemi entre Berry-au-Bac et Pontavert, ce qui semble indiquer que BlĂŒcher voulait marcher sur Reims, Marmont estime quâil ne sâagit que dâune diversion[8]. En effet, quelques partis de cavalerie dĂ©bouchent sur sa gauche. Il craint que dâautres corps dâarmĂ©es prussiens nâaient profitĂ© du dĂ©part de Mortier pour franchir lâAisne dans les environs de Soissons pour marcher sur Paris[9].
Le , Marmont a reçu l'ordre de NapolĂ©on envoyĂ© depuis Ăpernay le Ă 18h30 :
« Lâempereur, en arrivant ici, a appris que lâennemi [Schwarzenberg] a passĂ© la Seine[âŠ] Sa MajestĂ© est rĂ©solue de marcher sur Troyes. Le quartier gĂ©nĂ©ral de lâEmpereur sera demain Ă Sommessous et aprĂšs-demain Ă Arcis. Sa MajestĂ© laisse Ă Ăpernay le gĂ©nĂ©ral Vincent[âŠ] Sa MajestĂ©, Monsieur le Duc, dĂ©sire que fassiez faire le plus de mouvements possible Ă votre cavalerie pour en imposer Ă BlĂŒcher et gagner du temps. Si BlĂŒcher passait lâAisne, vous devez lui disputer le terrain et couvrir la route de Paris. Il est probable que le mouvement de lâEmpereur obligera lâennemi [Schwarzenberg] Ă repasser la Seine, ce qui arrĂȘtera BlĂŒcher et rendra disponible le corps du duc de Tarente, qui alors vous serait envoyĂ©. [âŠ] Si BlĂŒcher prenait lâoffensive dans la direction de Reims de maniĂšre Ă ce que cette ville se trouva sous les pas de lâennemi, et que vous et le duc de TrĂ©vise ne fussiez pas en Ă©tat de la dĂ©fendre, vous retireriez avec vous lâun ou lâautre, la garnison et les piĂšces de canons, et vous emmĂšneriez les gardes nationaux avec vous. »
â SignĂ© le major gĂ©nĂ©ral.
LâambiguĂŻtĂ© rĂ©side dans ces deux expressions : « Si BlĂŒcher passait lâAisne, vous devez couvrir la route de Paris » et « Si BlĂŒcher marchait sur Reims, vous vous retireriez ». Car dans le second cas l'ordre ne prĂ©cise pas dans quelle direction Marmont doit se retirer : sur Paris ou sur ChĂąlons ? Pour Marmont, si les Prussiens marchent sur Reims, il doit se replier sur Paris, car pour lui, sa mission doit ĂȘtre de protĂ©ger la capitale[10]. Cette conviction rĂ©sulte certainement de conversations quâil a eu avec lâEmpereur dans les jours qui ont suivi la bataille de Laon et celle de Reims[11]. Or ce nâest plus du tout lâesprit de NapolĂ©on depuis quâil a dĂ©cidĂ©, le au soir, de marcher sur Troyes[12]. Dans ce cas, il faut absolument Ă©viter que BlĂŒcher ne tombe sur Reims et ne prenne NapolĂ©on Ă revers.
Le 19, Marmont fait savoir Ă Mortier oĂč il se trouve, et lui demande de le rejoindre. Le duc de TrĂ©vise arrivĂ© Ă Fismes, le duc de Raguse convient avec lui de retourner Ă Reims,
Le , Marmont, toujours Ă Fismes, invite son collĂšgue Mortier Ă le rejoindre pour rĂ©unir les deux corps dâarmĂ©es[1]. Les coalisĂ©s, qui ont franchi lâAisne, se concentrent sur Roucy et Romain. Câest le signe pour Marmont que BlĂŒcher veut marcher sur Paris[13]. Mortier quitte donc Reims pour Fismes. Mais Ă peine arrivĂ© Ă Fismes vers midi, les marĂ©chaux apprennent lâentrĂ©e Ă Reims de la cavalerie russe. Ils dĂ©cident de s'y porter, y renvoyant en premier lieu la cavalerie de Belliard. Celui-ci installĂ© dans la ville reçoit un contrordre dans la nuit : il doit retourner Ă Fismes, oĂč les marĂ©chaux souhaitent finalement se concentrer Ă la suite d'une incursion de la cavalerie prussienne. Mais la cavalerie ennemie de Winzingerode, bien supĂ©rieure en nombre, encercle dĂ©jĂ la ville, et Belliard refuse de bouger, tant le risque que sa troupe soit dĂ©cimĂ©e est certain[1].
Le , les troupes de Mortier, Ă©puisĂ©es par ces marches forcĂ©es, arrivent harassĂ©es dans Fismes. Les Français restent en position et ont quelques accrochages avec les Prussiens qui tentent de dĂ©boucher sur cette ville par Romain. Dans la nuit du 20 au 21[1], les marĂ©chaux reçoivent la dĂ©pĂȘche de Berthier[Note 2]. NapolĂ©on les informe quâil marche sur Arcis et que Schwarzenberg se replie par Troyes vers Bar-sur-Aube. Dans le mĂȘme message, NapolĂ©on reproche aux marĂ©chaux dâavoir pris position Ă Fismes plutĂŽt quâĂ Reims. Dans une seconde lettre envoyĂ©e deux heures plus tard, NapolĂ©on leur ordonne de partir sur le champ pour ChĂąlons par Reims ou par Ăpernay[Note 3]. Ces dĂ©pĂȘches, parties dâArcis le 20 dans la matinĂ©e, prouvent que NapolĂ©on renonce Ă dĂ©fendre Paris[14]. Il veut protĂ©ger ses arriĂšres et empĂȘcher la jonction de BlĂŒcher et de Schwarzenberg. Soit il ne croit pas que BlĂŒcher puisse marcher seul sur Paris[15], soit il pense que la dĂ©fense de la capitale nâest pas prioritaire, et que seule une grande victoire sur Schwarzenberg peut sauver la France[16].
Le au petit matin, les marĂ©chaux se mettent en marche et quittent Fismes. Ils choisissent la route de ChĂąteau-Thierry, puis remontent la Marne par Ăpernay et ChĂąlons. Ils ne peuvent pas choisir la route directe qui va de Fismes Ă Ăpernay, car la chaussĂ©e est trop petite pour une marche rapide[17], et surtout la marche se ferait sous les yeux de l'armĂ©e ennemie qui pourrait sans mal prendre la colonne française par le flanc[1]. Ils sont poursuivis Ă ChĂąteau-Thierry par les corps prussien de Yorck et russe de Sacken pendant que le restant de l'armĂ©e de SilĂ©sie marche sur Reims en direction de ChĂąlons.
Le 21 au soir, aprĂšs une longue marche forcĂ©e, les marĂ©chaux arrivent Ă ChĂąteau-Thierry. Ils y rencontrent le gĂ©nĂ©ral Vincent, qui se trouvait Ă Ăpernay avec 500 hommes, et qui en a Ă©tĂ© chassĂ© par la cavalerie du corps de Wintzingerode venue de Reims et de la division de cavalerie Tettenborn venue de ChĂąlons. Les marĂ©chaux en ont Ă©tĂ© prĂ©venus dans leur marche sur Ăpernay[1] : plus question de partir vers ChĂąlons par la Marne. Ignorant la bataille dâArcis du 20 et du 21, ignorant que NapolĂ©on marche effectivement sur Vitry, les marĂ©chaux dĂ©cident de marcher via Montmirail et Ătoges afin de se placer aux dĂ©bouchĂ©s d'Ăpernay[1]. Si lâennemi perdait un peu de temps, ils pourraient mĂȘme gagner ChĂąlons par la rive gauche de la Marne avant lui.
Le , au petit matin, ils franchissent la Marne. AprĂšs leur passage, ils font sauter le pont et ils arrivent Ă Montmirail en fin de journĂ©e. Ils ignorent que lâavant-garde du gĂ©nĂ©ral Tettenborn, partie d'Ăpernay, est dĂ©jĂ Ă Sommesous : les marĂ©chaux sont dĂ©jĂ coupĂ©s du restant de lâarmĂ©e de NapolĂ©on[18]. Avec seulement 4 000 cavaliers, les marĂ©chaux ne peuvent s'Ă©clairer aussi loin et ils continuent leur route sur BergĂšres-lĂšs-Vertus sans se douter des masses qui vont se refermer sur eux. Au mĂȘme moment, les divisions Pacthod, Amey et un convoi, venus de Paris pour rejoindre lâEmpereur Ă Vitry, sont Ă SĂ©zanne. Ils ont devant eux la cavalerie de Seslavine de l'armĂ©e de BohĂȘme qui a franchi lâAube aprĂšs la bataille dâArcis.
Le , les marĂ©chaux poursuivent leur route, emmenant avec eux la petite troupe de Vincent. Mais le mauvais Ă©tat des chemins les oblige Ă se sĂ©parer[19]. Marmont arrive le soir Ă BergĂšres-lĂšs-Vertus, Mortier est Ă Ătoges. En arrivant Ă BergĂšres, la cavalerie française apprend que des partis de cavalerie russe sont Ă Vertus, Ă quelques kilomĂštres au nord. La cavalerie française nâa aucun mal Ă les faire replier. Il sâagissait de lâarriĂšre-garde de la cavalerie de Wintzingerode. Le restant de la cavalerie russe, qui forme l'avant garde de l'armĂ©e de SilĂ©sie, est dĂ©jĂ Ă Vatry. Les marĂ©chaux ne peuvent donc plus ignorer que lâarmĂ©e de BlĂŒcher marche plein sud et quâils vont ĂȘtre pris par le flanc. Plus grave, ils savent dĂ©sormais que les Russes occupent Vatry, qui se trouve en plein entre eux et lâEmpereur Ă Vitry. Les marĂ©chaux ont Ă©tĂ© informĂ©s par les paysans que l'empereur a franchi la Marne vers Vitry[20], mais ignorent encore la bataille d'Arcis et ses consĂ©quences. Les marĂ©chaux hĂ©sitent. Mortier veut partir sur SĂ©zanne, sur suggestion de Belliard : la ville est en ligne directe de communication entre NapolĂ©on et Paris, ils auront une chance d'y trouver des informations[1]. Marmont veut forcer le passage et gagner Vitry par Vatry[1],[21]. Ce dernier ressort lâordre quâils ont reçu le au soir : lâEmpereur veut que les marĂ©chaux couvrent ses arriĂšres. Ils nâont reçu aucun nouvel ordre depuis le message du . Or depuis, les choses ont tout de mĂȘme considĂ©rablement Ă©voluĂ©Â : il y a eu deux batailles Ă Arcis les 20 et 21, et NapolĂ©on a changĂ© son plan dâopĂ©ration en dĂ©cidant de marcher sur Saint-Dizier[22]. Mais beaucoup plus grave, les marĂ©chaux ignorent que toute lâarmĂ©e de BohĂȘme est en train de remonter sur eux. Alors qu'ils croient n'avoir Ă se mĂ©fier que de l'armĂ©e de SilĂ©sie au nord, ils vont se trouver pris en Ă©tau entre les Autrichiens et les Prussiens.
Car dĂ©jĂ lâarmĂ©e de Schwarzenberg occupe Mailly (Giulay : 13 000), Poivres (RaĂŻevski : 20 000), Sommepuis (Wurtemberg (de) : 13 000) et Courdemanges (Wrede : 24 000). La cavalerie de Pahlen et Tettenborn (5 000) sont Ă SoudĂ©-Sainte-Croix. Les cosaques de Kaisarov et de Davydov (3 000) sont Ă FĂšre-Champenoise. Il y a mĂȘme Seslavine (1 500) qui campe devant SĂ©zanne depuis trois jours, au su et Ă la vue de la division Pacthod. Ce sont tout de mĂȘme plus de 60 000 hommes et 15 000 cavaliers qui se trouvent entre Marmont et NapolĂ©on.
Le , Marmont arrive Ă SoudĂ©-Sainte-Croix, Mortier un peu plus en arriĂšre, Ă Vatry. Le gĂ©nĂ©ral Vincent a Ă©tĂ© renvoyĂ© Ă Montmirail avec 300 hommes en arriĂšre-garde[1], afin de surveiller les corps de Yorck et de Sacken, qui ne vont pas tarder Ă dĂ©boucher de ChĂąteau-Thierry. DĂ©boussolĂ©s[23], les marĂ©chaux envoient dans la soirĂ©e des partis de cavalerie dans tous les sens. Le gĂ©nĂ©ral Belliard est envoyĂ© sur ChĂąlons. Ă Nuisement, il apprend que la ville de ChĂąlons est occupĂ©e par les Prussiens. Il y a lĂ plus de 50 000 hommes. De son cĂŽtĂ©, Bordesoulle est envoyĂ© sur Vitry. Il arrive tard dans la nuit Ă Coole oĂč il rencontre lâavant-garde de Wrede qui dĂ©bouche de la route de Vitry. Bordesoulle fait son rapport Ă Marmont qui nâen croit pas un mot[1]. 100 000 hommes et 30 000 cavaliers marchent droit sur Marmont et il semble ĂȘtre le seul Ă lâignorer[24].
Marmont a quelques raisons dâen douter. Dâabord il y a les mouvements de troupes de Schwarzenberg dans la journĂ©e du 24. On lâa vu, le 23 au soir, FĂšre-Champenoise, Sompuis, SoudĂ©-Sainte-Croix, Vatry Ă©taient occupĂ©s. Le 24, toutes ces positions ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©es par les coalisĂ©s[25]. Câest le signe pour Marmont que les coalisĂ©s sont en pleine retraite. De plus, Marmont nâa vu que de la cavalerie en face de lui. Enfin, il y a lâabsence dâordres de lâEmpereur. S'il y avait vraiment 130 000 ennemis devant lui, NapolĂ©on lâaurait forcĂ©ment prĂ©venu Ă un moment ou Ă un autre. Les coalisĂ©s eux-mĂȘmes ignorent la prĂ©sence des marĂ©chaux aussi prĂšs (on les croit sur ChĂąteau-Thierry)[Note 4].
Le mĂȘme jour, Pacthod, qui a rĂ©uni Ă lui la division Amey et le convoi venu de Paris, forme une troupe de 5 800 hommes Ă SĂ©zanne[1]. Lui est au courant pour la bataille d'Arcis, et sait Ă©galement que l'empereur marche sur Saint-Dizier par Vitry. Il sait encore que la route de SĂ©zanne Ă Vitry est coupĂ©e par la cavalerie ennemie, et une partie au moins de l'infanterie. Aussi, quand il apprend au petit matin la prĂ©sence des marĂ©chaux Ă Ătoges, nâayant aucune nouvelle de NapolĂ©on, aucun contact avec les marĂ©chaux (dont il ne dĂ©pend pas), il dĂ©cide de son propre chef de les rejoindre[1],[26]. Sans doute croit-il quâils marchent sur ChĂąlons justement pour contourner l'armĂ©e de BohĂȘme, qui remonte depuis le sud, mais lui ignore que l'armĂ©e de SilĂ©sie dĂ©bouche droit sur lui par le nord. Quand il arrive le soir Ă Ătoges, les marĂ©chaux nây sont plus. Pacthod parvient tout de mĂȘme Ă apprendre que les marĂ©chaux sont sur la Soude, leur envoie un officier pour se mettre sous leurs ordres et se prĂ©pare Ă les rejoindre le lendemain[1].
Ă SĂ©zanne, le gĂ©nĂ©ral Compans rejoint lâadjudant-commandant Jean RĂ©mi Noizet (800 hommes laissĂ©s lĂ par Pacthod) avec prĂšs de 800 cavaliers. Ils restent dans cette ville pour maintenir la liaison avec Paris[1]. Vincent est entrĂ© dans Montmirail, qu'il est obligĂ© d'Ă©vacuer le 24 face Ă la cavalerie de Ziethen[1].
De leur cĂŽtĂ©, les armĂ©es de BohĂšme et de SilĂ©sie ont fait leur jonction par leurs avant-postes dĂšs le Ă Sommesous[18]. Le 23, ils portent leur quartier gĂ©nĂ©ral Ă Pougy[27]. Ils hĂ©sitent encore sur le parti Ă prendre : marcher sur Paris ou poursuivre NapolĂ©on sur Vitry-le-François[27]. Dans la journĂ©e, ils reçoivent un courrier de NapolĂ©on (dont une copie est interceptĂ©e par les cosaques de Tettenborn) qui leur apprend la volontĂ© de NapolĂ©on de marcher sur Saint-Dizier pour y attirer les coalisĂ©s et dĂ©gager Paris[Note 5]. Le mĂȘme jour, un message secret envoyĂ© par Talleyrand exhorte les coalisĂ©s Ă marcher sur Paris[28]. Un temps, Schwarzenberg se rĂ©sout Ă marcher sur Paris et donne des ordres en consĂ©quence[29]. Mais le 24 au matin, il change d'avis et ordonne le repli gĂ©nĂ©ral de sa cavalerie pour poursuivre NapolĂ©on avec toute son armĂ©e[30]. Le tsar Alexandre, appuyĂ© par le roi de Prusse, s'y oppose : il veut marcher sur Paris[31]. AussitĂŽt un conseil de guerre se tient au lieu-dit La Ferme de la Cense Ă Blacy, prĂšs de Vitry-le-François. Officiellement, c'est Schwarzenberg qui dirige les armĂ©es, les souverains russe et prussien ne sont lĂ qu'en tant qu'observateurs[Note 6]. C'est donc le gĂ©nĂ©ral Barclay de Tolly qui dĂ©fend l'opinion du Tsar[32] et demande au gĂ©nĂ©ral Schwarzenberg de marcher sur Paris. Mais le gĂ©nĂ©ral autrichien est inquiet pour sa ligne de communication, et craint que l'occupation de Paris n'apporte aucun avantage politique ou militaire[29]. CoupĂ© de l'empereur d'Autriche qui se retire sur Chaumont, Schwarzenberg manque de soutien politique pour imposer ses vues militaires. Il finit par cĂ©der lorsque le Tsar lui fait parvenir plusieurs courriers interceptĂ©s adressĂ©s Ă NapolĂ©on et venus de Paris[33]. Il y a notamment un courrier[Note 7] du duc de Rovigo, ministre de la police impĂ©riale, qui informe NapolĂ©on que plusieurs complots royalistes se prĂ©parent dans la capitale. C'est le signe qu'une occupation de Paris amĂšnera la chute de l'Empire. Schwarzenberg donne donc vers 15 heures l'ordre gĂ©nĂ©ral de marcher sur Paris, et d'envoyer seulement les 10 000 hommes de Wintzingerode Ă la poursuite de NapolĂ©on, tout en masquant le mouvement des armĂ©es coalisĂ©es[34].
Le , câest le combat de FĂšre-Champenoise, ou plutĂŽt les combats. Car Marmont et Mortier vont affronter la cavalerie de Schwarzenberg du cĂŽtĂ© de la grande route de Vitry Ă SĂ©zanne, pendant que Pacthod va lutter contre la cavalerie de BlĂŒcher du cĂŽtĂ© de Villeseneux, avant que les deux combats ne se rejoignent vers 16 heures du cĂŽtĂ© de FĂšre-Champenoise.
Disposition des forces en présence
Troupes françaises
Commandant | Corps d'armée | Division | Infanterie | Cavalerie | Artillerie | Positions et Observations |
---|---|---|---|---|---|---|
Maréchal Mortier, duc de Trévise | Vieille Garde Impériale | Général Christiani | 2 220 | 10 | Vatry | |
Général Curial | 2 700 | 10 | Vatry | |||
Général Charpentier | 2 260 | 10 | Vatry | |||
Cavalerie de la Garde Impériale | Général Roussel | 1 500 | Lettrée[Note 8] | |||
Général Ghigny | 550 | Vatry | ||||
Maréchal Marmont, duc de Raguse | 6e corps | Général Ricard | 880 | 12 | Soudé-Sainte-Croix | |
Général Lagrange | 2 200 | 14 | Soudé-Sainte-Croix | |||
Général Arrighi | 1 820 | 12 | Soudé-Sainte-Croix | |||
1er corps de cavalerie | Général Bordesoulle | 1 300 | Coole | |||
Général Merlin | 1 000 | Soudé-Sainte-Croix | ||||
Général Pacthod, commandant provisoire | 7e corps | Général Pacthod | 4 000 | 100 | 12 | BergÚres-lÚs-Vertus |
11e corps | Général Amey | 1 800 | 6 | BergÚres-lÚs-Vertus | ||
Général Compans, commandant provisoire | adjudant-commandant Jean-Rémi Noizet | 800 | 800 | A Sézanne (seule une brigade de cavalerie de 400 hommes, colonel Leclerc, participe à la bataille) | ||
Général Vincent | 800 | 800 | A Montmirail (ne participe pas à la bataille) | |||
TOTAL | 18Â 880 | 5Â 350 | 86 |
Troupes alliées
Commandant | Corps d'origine | Division | Troupes | Cavalerie | Artillerie | Positions et observations |
---|---|---|---|---|---|---|
Prince royal de Wurtemberg | 6e corps de l'armĂ©e de BohĂȘme | GĂ©nĂ©ral Pahlen | Hussards et cosaques | 3 500 | 12 | Rive gauche de la Marne, face Ă Vitry-le-François |
4e corps de l'armĂ©e de BohĂȘme | Prince Adam de Wurtemberg (de) | Hussards | 2 000 | Blacy | ||
Garde Impériale Russe (réserve de Barclay de Tolly) | Général Kretov | Cuirassiers | 1 600 | 12 | Maisons | |
GĂ©nĂ©ral Nostiz | 3e corps de l'armĂ©e de BohĂȘme | GĂ©nĂ©ral Gyulay | Hussards | 900 | 6 | Courdemanges |
Garde Impériale Autrichienne (réserve de Barclay de Tolly) | Général Nostiz | Cuirassiers | 2 800 | 18 | Courdemanges | |
Grand-duc Constantin | Garde Impériale Russe (réserve de Barclay de Tolly) | Prince Galitzine | Cuirassiers | 1 600 | 12 | Courdemanges |
Garde Impériale Russe (réserve de Barclay de Tolly) | Général Chevitch | Cavalerie légÚre | 2 400 | 12 | Courdemanges | |
Garde Royale Prussienne (réserve de Barclay de Tolly) | Hussards | 800 | 8 | Courdemanges | ||
GĂ©nĂ©ral Seslavine | 7e corps de l'armĂ©e de BohĂȘme | GĂ©nĂ©ral Seslavine | Cosaques | 1 500 | 2 | En avant de SĂ©zanne |
Général Korff | corps de russe de Langeron (armée de Silésie) | Général Korff | cavalerie légÚre | 2 200 | 22 | Chùlons-sur-Marne |
Chtcherbatov | Cosaques | 500 | ||||
Grekov | Cosaques | 2Â 700 | ||||
Général Vassiltchikov | corps russe de Sacken (armée de Silésie) | Général Vassiltchikov | cavalerie légÚre | 1 450 | 12 | Chùlons-sur-Marne |
Général Loukovkine (ru) | Cosaques | 2 450 | ||||
TOTAL | 26Â 400 | 116 |
La bataille de FĂšre-Champenoise
Combat des maréchaux Marmont et Mortier
3h30, Pahlen quitte les bords de la Marne pour Coole.
6h, Mortier se met en marche en direction de Soudé-Sainte-Croix.
7h30, Pahlen arrive Ă Coole d'oĂč il chasse les avant-postes de Marmont. Au mĂȘme moment, Mortier arrive de sa personne (mais sans ses troupes) Ă SoudĂ©-Sainte-Croix oĂč il rencontre Marmont[35]. Les deux hommes pensent Ă se replier sur Sommesous. Mais comme les troupes de Mortier sont en marche entre Vatry et SoudĂ©-Sainte-Croix, les deux marĂ©chaux dĂ©cident de maintenir leur position Ă SoudĂ©-Sainte-Croix en attendant la jonction des deux corps français, malgrĂ© l'immense armĂ©e qui se dĂ©ploie sous leurs yeux. Mortier retourne sur Dommartin pour faire accĂ©lĂ©rer la marche de ses troupes[36].
8h, Pahlen arrive à portée de Soudé-Sainte-Croix. Marmont fait prendre position à ses troupes sur les hauteurs entre Soudé-Sainte-Croix (Lagrange) et le sud de Dommartin (Arrighi), la cavalerie de Bordesoulle au sud de la chaussée de Vitry à Sézanne.
8h30, Pahlen envoie les cosaques d'Ilovaïsky sur Dommartin-Lettrée, Dekhterev (ru) sur Soudé-Notre-Dame, Delianov (ru) sur la grande route droit sur Soudé-Notre-Dame avec les douze piÚces d'artillerie, et enfin la cavalerie du prince Adam de Wurtemberg au sud de la chaussée.
9h00, Marmont engage son artillerie contre celle de Delianov tout en tenant la cavalerie ennemie Ă distance de SoudĂ©-Sainte-Croix. Au mĂȘme moment, la division de cavalerie Roussel arrive Ă Dommartin Ă la tĂȘte de la colonne de Mortier, il est suivi par Christianni, puis Curial et Charpentier qui se trouve encore Ă Bussy.
9h15, Ilovaïsky traverse la Soude à Lettrée, coupant la division Charpentier du restant de l'armée. Malgré une tentative, Charpentier ne parvient pas à reprendre Lettrée et décide de marcher directement sur Sommesous à travers champs[37].
9h30, Mortier a réuni ses deux divisions d'infanterie et ses deux de cavalerie aux forces du maréchal Marmont. L'entrée en ligne de la cavalerie ennemie oblige les Français à prendre une position plus reculée[38], en arriÚre de Soudé-Sainte-Croix. Marmont laisse deux compagnies de voltigeurs dans le village de Soudé, afin de couvrir son repli[37]. Les deux compagnies sont attaquées et détruites par Delianov, malgré une charge infructueuse de Bordesoulle pour tenter de les sauver.
L'armée française opÚre sa retraite sur Sommesous, l'infanterie en échelon par division, la cavalerie en arriÚre-garde. Le prince royal de Wurtemberg lance un assaut général avec toute sa cavalerie.
10h, Marmont et Mortier arrivent Ă Sommesous oĂč ils sont rejoints par la division Charpentier, qui a rĂ©ussi Ă se faire jour Ă travers les cosaques d'Ilowaisky. Toujours sous les charges incessantes de cavalerie, les deux corps des marĂ©chaux poursuivent leur retraite.
10 h30, ils prennent position entre Chapelaine et Montépreux, la cavalerie toujours en premiÚre ligne, l'infanterie en seconde, protégeant l'artillerie qui continue de tenir les cavaliers ennemis à distance. La cavalerie d'Adam de Wurtemberg, de Kretov et la brigade Delianov suivent de prÚs l'armée française par la grande route, pendant que Dekhterev marche sur Vassimont et Ilovaïsky sur Lenharrée. Le front se stabilise et l'artillerie française parvient à maintenir à distance la cavalerie et l'artillerie ennemie[39].
12h00, les deux divisions autrichiennes du général Nostiz débouchent de Mailly sur la droite de la ligne française. Les maréchaux décident donc le repli avant que ces nouvelles troupes ennemies n'entrent en ligne[39] et la retraite commence, les divisions en échiquier. Profitant de mouvement de repli, le général Pahlen lance une attaque générale sur le centre français, au niveau de la grande route. Les cuirassiers de Bordesoulle couvrent la retraite et repoussent deux assauts de Pahlen. Mais au troisiÚme assaut, les cuirassiers français sont enfoncés et se replient, poursuivis par les cavaliers russes. Le général Belliard, de la division Roussel, charge les Russes de Pahlen avec 400 cavaliers, et parvient à dégager un temps les cavaliers de Bordesoulle, mais une quatriÚme charge de Pahlen enfonce à nouveau la cavalerie française. Cette fois les cavaliers français doivent se replier à l'abri de l'infanterie française, formée en carrés[37].
Un peu avant 13 heures, la colonne française, pressĂ©e de tous cĂŽtĂ©s arrive en avant du ravin de Connantray, obstacle naturel qui stoppe la retraite française. Au mĂȘme moment, le Grand-duc Constantin dĂ©bouche avec sa cavalerie depuis Semoine. La situation de l'armĂ©e française est critique. Un violent orage de pluie et de grĂȘle s'abat sur le champ de bataille, achevant de dĂ©sorganiser l'armĂ©e française[Note 9]. Le prince royal de Wurtemberg en profite pour lancer un assaut gĂ©nĂ©ral. La cavalerie française est une nouvelle fois enfoncĂ©e et doit encore se rĂ©fugier derriĂšre les carrĂ©s français. Les marĂ©chaux dĂ©cident de sacrifier la division Charpentier pour sauver l'armĂ©e[40]. Les deux brigades Jamin et Lecapitaine se portent en avant en quatre carrĂ©s et se positionnent entre la droite de la route et la gauche de Vaurefroy.
Pendant que le gros de l'infanterie française s'écoule par le pont de Connantray, les généraux Jamain et Lecapitaine affrontent les charges successives de la cavalerie ennemie. Mortier et Marmont passent d'un carré à l'autre pour encourager les troupes[41].
Vers 14h, l'orage cesse. Le gros de l'armée française a réussi à franchir le ravin, mais vingt-quatre piÚces de canons et soixante caissons ont été abandonnés sur la rive est du ravin[37]. Et il reste toujours les quatre carrés de la division Charpentier sur l'autre rive. Les deux carrés de la brigade Jamin sont enfoncés par les cuirassiers du prince Galitzine. Le général Jamin et ses troupes sont faits prisonniers. Lecapitaine parvient à franchir le ravin mais a subi de lourdes pertes, il a dû abandonner toute son artillerie.
Vers 14h30, l'armĂ©e française poursuit sa retraite. La cavalerie ennemie est Ă son tour stoppĂ©e par le ravin, ce qui fait gagner un peu de temps aux Français et leur permet de se rĂ©organiser. Mais dĂ©jĂ la cavalerie de Pahlen dĂ©bouche sur la gauche par NormĂ©e sur FĂšre-Champenoise et celle du Grand-duc dĂ©borde sur la droite par Vaurefroy. Une nouvelle charge sur le centre de la ligne dĂ©sorganise l'armĂ©e française, qui ne forme plus qu'une immense colonne de carrĂ©s le long de la route autour de laquelle tournoient les cavaliers autrichiens et russes. La cavalerie française, totalement dĂ©sorganisĂ©e[42] est en partie au milieu des carrĂ©s français, en partie dĂ©bandĂ©e en arriĂšre de FĂšre-Champenoise oĂč elle tente de se reformer. Ă ce moment, le 9e rĂ©giment de marche du colonel Leclerc (division Noizet) dĂ©bouche de FĂšre-Champenoise, et par une charge vigoureuse parvient Ă dĂ©gager la colonne française[43]. Les cavaliers ennemis se replient pour reformer leurs lignes.
15h, la colonne française traverse le village de FĂšre-Champenoise sans s'y arrĂȘter. La cavalerie coalisĂ©e marque une pause[44]. Les marĂ©chaux en profitent pour reformer la ligne, entre Linthes et Connantray : l'infanterie Ă gauche en masse par bataillons, le gros de la cavalerie Ă droite, l'artillerie au centre. Une faible ligne de cavalerie est Ă©tendue en avant sur l'ensemble du front. Face Ă eux, le prince de Wurtemberg a dĂ©ployĂ© IlovaĂŻski et Delianov face Ă Connantray, les cuirassiers de Kretov au centre, la cavalerie de Wurtemberg et de Giulay face Ă Linthes, et enfin Ă l'extrĂ©mitĂ© du champ de bataille, la brigade de Dekhterev. Mais Ă la grande surprise des gĂ©nĂ©raux français, les coalisĂ©s n'attaquent plus.
16h, dans les rangs français, on entend le canon tonner sur les arriĂšres de la cavalerie coalisĂ©e. On ignore ce qui provoque ce combat. TrĂšs vite la rumeur se rĂ©pand : l'Empereur prend l'armĂ©e coalisĂ©e Ă revers. Les cris de Vive l'Empereur ! se rĂ©pandent sur la ligne française et sans qu'aucun ordre ne soit donnĂ©, la cavalerie de Bordesoulle se porte en avant, suivie par toute l'armĂ©e française. L'offensive est gĂ©nĂ©rale et culbute les premiĂšres lignes de cavalerie coalisĂ©e. Mais trĂšs vite l'armĂ©e française est prise par le flanc par la cavalerie de Seslavine qui dĂ©bouche sur la droite française par la route de SĂ©zanne. La venue de ces nouveaux ennemis pousse les marĂ©chaux Ă ordonner le repli gĂ©nĂ©ral sur Allemant. Le combat sur leurs arriĂšres laissent quelque temps dans l'incertitude les coalisĂ©s, qui n'empĂȘchent pas la manĆuvre de s'effectuer[37].
Plus tard, on apprend que ce sont les troupes du général Pacthod qui ont provoqué ce combat sur les arriÚres de l'armée coalisée[Note 10]. Les maréchaux tentent en vain d'établir le contact avec les troupes de Pacthod, mais il est trop tard pour les secourir.
Ă la tombĂ©e de la nuit, l'armĂ©e française des marĂ©chaux se concentre sur Allemant oĂč elle prend ses quartiers pour la nuit.
Combat du général Pacthod
7h, le gĂ©nĂ©ral Pacthod quitte BergĂšres-lĂšs-Vertus et se dirige vers Vatry pour y rejoindre les troupes de Mortier. Au mĂȘme moment, toute l'armĂ©e de SilĂ©sie quitte ChĂąlons-sur-Marne pour rejoindre Meaux par la grande route qui passe Ă BergĂšres-lĂšs-Vertus. Le gĂ©nĂ©ral Korff marche en tĂȘte, suivi par la cavalerie du gĂ©nĂ©ral Vassiltchikov puis par les corps d'infanterie Langeron, Sacken et Stroganov.
9h30, la cavalerie de Korff arrive à Bierges et y apprend qu'un convoi français se trouve sur la route de Vatry. Il dévie donc de sa route à la recherche de ce convoi.
10h, le gĂ©nĂ©ral Pacthod est arrivĂ© Ă Villeseneux oĂč il est rejoint par un officier du marĂ©chal de TrĂ©vise, qui lui porte l'ordre de rester Ă BergĂšres-lĂšs-Vertus, oĂč on le croit encore. Mais lâordre ne prĂ©cise pas l'immense danger qui menace les troupes de Pacthod : toute l'armĂ©e de SilĂ©sie marche sur lui et le gĂ©nĂ©ral l'ignore totalement. Ă la rĂ©ception de l'ordre, voulant Ă©viter une contre-marche Ă ses troupes Ă©puisĂ©es, il dĂ©cide de dĂ©teler le convoi pour abreuver les chevaux et reposer les troupes[37].
Vers 11h30, Pacthod aperçoit la cavalerie de Korff et met aussitÎt ses troupes en bataille. Ses deux brigades forment une ligne, la droite appuyée au village de Villeseneux (occupé par un bataillon de voltigeurs), la gauche formée par un immense carré de la division Amey, le convoi au centre de ce carré. Ainsi formé, Pacthod repousse deux charges de Korff. Puis la canonnade s'engage. Pacthod essaye de gagner du temps. Pendant plus d'une heure et demie, il reste dans sa position, satisfait de repousser les charges de cavalerie et de sauver son convoi[37].
12h30, Vassiltchikov, attiré par le bruit du canon, débouche sur la gauche française par la route de Trécon. Pacthod décide cette fois de se retirer par la route qui mÚne à FÚre-Champenoise. Son convoi de 80 voitures et 100 caissons d'artillerie se met en route, par une colonne de quatre voitures de front. Ses troupes forment six carrés d'environ 900 hommes chacun qui encadrent de le convoi. Ce convoi avance lentement, en échiquier, sous les charges répétées et repoussées de la cavalerie de Korff et Vassiltchikov[37]. L'orage qui se déchaine met un temps fin aux hostilités.
14h, le convoi arrive Ă Clamanges. Pacthod, qui s'aperçoit qu'il va bientĂŽt ĂȘtre encerclĂ© par les cavaliers qui le dĂ©bordent sur sa droite, dĂ©cide d'abandonner le convoi pour accĂ©lĂ©rer sa marche. Il veut dĂ©teler les caissons du convoi et doubler l'attelage de l'artillerie. Comme cette opĂ©ration prend du temps, il laisse deux bataillons sous les ordres du major Caille dans le village de Clamanges pour retarder l'ennemi. Cette opĂ©ration rĂ©ussit et la colonne se remet en marche, toujours formĂ©e en six carrĂ©s. Mais l'artillerie Ă cheval des Russes a rĂ©ussi Ă se rapprocher, et dĂ©sormais la retraite des Français se fait sous les feux de l'artillerie en plus des charges de cavalerie[37].
15h30, les Français arrivent en vue d'Ăcury-le-Repos. Mais le village est dĂ©jĂ occupĂ© par une brigade du gĂ©nĂ©ral Korff et six canons. Les Français sont encerclĂ©s. Le gĂ©nĂ©ral Delort, qui commande un carrĂ© de la division Amey, forme ses troupes en colonnes d'attaque et se lance Ă l'assaut du village Ă la baĂŻonnette. Sa charge rĂ©ussit. Mais arrivĂ© sur une petite hauteur, il dĂ©couvre toute l'armĂ©e de BohĂšme qui marche sur FĂšre-Champenoise, Ă la poursuite des marĂ©chaux Marmont et Mortier. Pacthod ne perd pas de temps et dĂ©cide de dĂ©vier sa route en direction des marais de Saint-Gond. Il pense pouvoir Ă©chapper Ă la cavalerie en s'engageant dans ces marais. Mais il y a trois kilomĂštres en rase campagne Ă parcourir, sous les feux et charges de l'ennemi[37].
Ce changement soudain de front perturbe un temps les cavaliers de Korff, dont les troupes sont Ă©puisĂ©es et dispersĂ©es. Korff donne mĂȘme un temps l'ordre de se replier pour se regrouper. Mais Vassiltchikov poursuit le combat et ses troupes viennent occuper Petit Morain et Petit-Aulnay pendant que son artillerie foudroie les carrĂ©s français[37].
16h, le Tsar, le roi de Prusse et Schwarzenberg arrivent avec leur Ă©tat-major sur une hauteur au sud d'Ăcury-le-Repos. Ils dĂ©couvrent surpris les troupes de Pacthod dont ils ignoraient la prĂ©sence. CĂŽtĂ© Français, on pense un instant que ces quelques cavaliers sont les secours envoyĂ©s par les marĂ©chaux[Note 11]. Vassiltchikov fait la mĂȘme erreur et ses propres canons tirent Ă vue sur l'Ă©tat-major du Tsar. Bien vite, le Tsar fait avancer une batterie de 48 canons et se met Ă son tour Ă tirer sur les batteries de Vassiltchikov qu'on prend pour des batteries françaises. Il faudra de longues minutes avant de sâapercevoir de la mĂ©prise de part et d'autre[45].
Cet incident a fait gagner quelques précieuses minutes aux troupes de Pacthod qui continuent leur avance vers les marais.
Vers 16h30, la colonne française, toujours formée en six carrés, est prise sous les feux croisés venus du sud et du nord. Le Tsar[46] fait charger les gardes russes et prussiennes du Grand-duc Constantin. Il rappelle également en soutien une partie des cavaliers du prince de Wurtemberg. La charge des gardes russes parvient à enfoncer un carré français et à en entamer un second. Lorsque la cavalerie ennemie se retire pour se reformer, Pacthod reforme ses troupes en quatre carrés. Cette fois il est totalement encerclé par Vassiltchikov au nord, Korff à l'est et le Grand-duc Constantin au sud. PrÚs de 78 canons mitraillent sa colonne, entiÚrement à découvert. Pacthod passe d'un carré à l'autre et fait jurer à ses troupes de mourir les armes à la main[37].
Le Tsar, impressionnĂ© par la rĂ©sistance française, fait envoyer un de ses aides de camp, le gĂ©nĂ©ral Rapatel, demander Ă Pacthod de se rendre[47]. Le gĂ©nĂ©ral Rapatel est un Ă©migrĂ© français, aide de camp du gĂ©nĂ©ral Moreau, qui s'est mis au service du Tsar en 1813. Mais l'officier commandant lâartillerie française, qui n'est autre que le propre frĂšre du gĂ©nĂ©ral Rapatel, fait ouvrir le feu Ă mitraille sur le parlementaire qui meurt sur le champ[48]. Le combat se poursuit. Le carrĂ© du gĂ©nĂ©ral ThĂ©venet qui marche en tĂȘte arrive Ă proximitĂ© de Bannes, Ă quelques centaines de mĂštres des marais oĂč il pense pouvoir se rĂ©fugier[49]. Mais il est aussitĂŽt foudroyĂ© par une quarantaine de piĂšces de canons. Le carrĂ©, qui comptait encore environ 700 hommes, est entiĂšrement dĂ©cimĂ© par l'artillerie. Les survivants sont sabrĂ©s par la cavalerie. Une nouvelle charge gĂ©nĂ©rale de toute la cavalerie tente d'enfoncer les trois carrĂ©s restants ; un seul cĂšde[49]. Les gĂ©nĂ©raux Pacthod et Delort qui commandent les deux derniers carrĂ©s français parviennent Ă repousser lâassaut. Il ne leur reste que quelques centaines d'hommes valides chacun.
Un nouvel émissaire, le colonel von Thier, est à nouveau envoyé par le Tsar pour supplier le général Pacthod de mettre fin au massacre. Pacthod répond qu'il ne négocie pas sous le feu ennemi et fait aussitÎt Von Thier prisonnier[Note 12]. Le Tsar ordonne le cessez-le feu et Pacthod se rend, son carré est fait prisonnier. Delort refuse et continue le combat : il repousse une nouvelle charge de cavalerie et essuie le terrible feu de toute l'artillerie adverse. Quelques minutes plus tard, il se rendra à son tour, aprÚs avoir brûlé jusqu'à ses derniÚres munitions. Dans la confusion qui suit le cessez-le-feu, environ un millier de Français parviennent à s'enfuir à travers les marais en profitant de l'obscurité[37].
Conséquences
Les pertes de l'armée française lors du double combat de FÚre-Champenoise sont de 9 000 hommes, dont 4 000 hommes et 6 généraux prisonniers, 48 canons, la totalité du convoi d'Amey soit 80 caissons contenant 200 000 rations de vivres et 100 caissons d'artillerie, et une vingtaine de caissons d'artillerie des maréchaux.
Les marĂ©chaux ont perdu 1 500 cavaliers et 2 000 hommes d'infanterie, tuĂ©s ou prisonniers, 32 canons et une vingtaine de caissons d'artillerie. Le gĂ©nĂ©ral Pacthod a perdu 5 400 hommes dont 1 700 prisonniers et 3 700 morts ou blessĂ©s, la totalitĂ© de son convoi et de ses 16 piĂšces d'artillerie. Vincent, chassĂ© de Montmirail, s'est rĂ©fugiĂ© Ă Rebais puis Ă Coulommiers, oĂč il a rĂ©ussi Ă rallier le millier d'hommes Ă©chappĂ©s du combat de Pacthod[37].
Les coalisés ont perdu environ 3 500 hommes, tous de cavalerie.
Le combat de FĂšre-Champenoise est un combat atypique dans les guerres napolĂ©oniennes. C'est la premiĂšre fois que seule la cavalerie et lâartillerie lĂ©gĂšre parvient Ă mettre en dĂ©route une armĂ©e française de 25 000 hommes et 86 canons. Mais mĂȘme si seule la cavalerie coalisĂ©e a participĂ© au combat (26 400 cavaliers et 116 canons), la marche d'environ 180 000 hommes d'infanterie et 200 canons sur les arriĂšres de la cavalerie coalisĂ©e a Ă©tĂ© dĂ©terminante[50]. Elle a empĂȘchĂ© les Français de se retrancher dans les villages Ă l'abri des cavaliers, comme le prĂ©voient les procĂ©dures militaires en pareil cas, car toute perte de temps signifiait la fin de l'armĂ©e française[50]. Les troupes françaises ont donc dĂ» faire retraite en permanence sans pouvoir contre-attaquer sĂ©rieusement, ce qui a permis Ă la cavalerie coalisĂ©e d'infliger de lourdes pertes aux troupes des marĂ©chaux.
Mais les raisons de la dĂ©faite sont Ă chercher dans le manque total de visibilitĂ© des armĂ©es françaises dans les jours prĂ©cĂ©dant la bataille[50]. Les deux marĂ©chaux Mortier et Marmont ont foncĂ© tĂȘte baissĂ©e au cĆur d'une armĂ©e de 200 000 hommes et n'ont commencĂ© leur retraite que le Ă 10 heures, sans mĂȘme prĂ©venir le gĂ©nĂ©ral Pacthod du danger qui le guettait. Ce dernier a attendu jusqu'Ă midi avant d'entamer sa retraite. De leur cĂŽtĂ©, les coalisĂ©s ont Ă©tĂ© tout aussi surpris de trouver des troupes françaises sur leur chemin. On pensait les marĂ©chaux Ă ChĂąteau-Thierry, derriĂšre la Marne, pour protĂ©ger la capitale. Les attaques de cavaleries ont toutes Ă©tĂ© menĂ©s sans rĂ©elle coordination[50] chaque colonne de cavalerie marchant au son du canon et chargeant dĂšs qu'une opportunitĂ© se prĂ©sentait. On ne peut pas rĂ©ellement parler de bataille au sens classique et militaire du terme, mais plutĂŽt d'un double combat. MalgrĂ© la supĂ©rioritĂ© de leur cavalerie, les coalisĂ©s n'ont jamais cherchĂ© Ă encercler les marĂ©chaux[50], et c'est un peu par hasard qu'ils ont rĂ©ussi Ă encercler le gĂ©nĂ©ral Pacthod.
Les consĂ©quences de la bataille de FĂšre-Champenoise sont dâaccĂ©lĂ©rer la retraite des marĂ©chaux sur Paris, et de les rejeter sur Provins plutĂŽt que sur Meaux, oĂč ils auraient pu disputer le passage de la Marne et ralentir la progression des armĂ©es coalisĂ©es malgrĂ© quelques combats comme Ă Claye. La perte de 9 000 hommes, soit un tiers de leurs effectifs, vient aussi diminuer fortement les moyens de dĂ©fendre la capitale. L'objectif des marĂ©chaux n'Ă©tait pas dâempĂȘcher les 200 000 coalisĂ©s d'entrer dans Paris car ils n'en avaient pas les moyens, mais de ralentir suffisamment leur marche pour permettre Ă l'armĂ©e de NapolĂ©on de les rejoindre. Sous ce rapport, la dĂ©faite de FĂšre-Champenoise est dĂ©cisive.
En hommage Ă cette bataille victorieuse, de leur point de vue, les Russes donnent le toponyme de FĂšre-Champenoise, lors de sa fondation en 1842 (ou 1843) par des Cosaques, Ă un de leurs nouveaux villages (situĂ© dans l'actuel oblast de Tcheliabinsk), proche des confins en cours de soumission de l'Asie centrale. En russe, alphabet cyrillique (et sans trait d'union), le nom de cette localitĂ© est ЀДŃŃĐ°ĐŒĐżĐ”ĐœŃĐ°Đ·Â ; Ă nouveau transcrit en caractĂšres latins, et pour les francophones, son nom est Ferchampenouaz.
Notes et références
Notes
- Lettre du Major GĂ©nĂ©ral le MarĂ©chal Berthier au MarĂ©chal Marmont, le 17 mars 1814 : « Le dĂ©part de l'Empereur pour Ăpernay est nĂ©cessitĂ© par des affaires qui doivent avoir lieu hors du cĂŽtĂ© de Nogent. Sa MajestĂ© a donc cru devoir s'approcher d'une journĂ©e pour avoir des nouvelles, et, d'aprĂšs les Ă©vĂ©nements, manĆuvrer suivant les circonstances. Il est possible que Sa MajestĂ© revienne Ă Reims, ou se porte sur ChĂąlons, les Ă©vĂ©nements en dĂ©cideront ».
- Ordre du Major GĂ©nĂ©ral au MarĂ©chal Marmont, Plancy, le 20 mars 1814, dix heures du matin : « Monsieur le duc de Raguse, l'Empereur me charge de vous mander que, l'ennemi ayant Ă©vacuĂ© Provins, Nogent et Troyes, et se dirigeant sur Bar-sur-Aube et sur Brienne, il voit avec peine que vous vous soyez retirĂ© sur Fismes, au lieu de vous retirer sur Reims et de lĂ sur ChĂąlons et Ăpernay. Sa MajestĂ© ordonne donc que vous ayez sur-le-champ Ă prendre cette communication, car sans cela BlĂŒcher va se rĂ©unir au prince de Schwarzenberg, et tout cela tomberait sur vous. L'Empereur va peut-ĂȘtre lui-mĂȘme manĆuvrer sur Vitry ». CitĂ© dans les MĂ©moires du MarĂ©chal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 330.
- Ordre du Major GĂ©nĂ©ral au MarĂ©chal Marmont, Plancy, le 20 mars 1814, Ă midi : « Monsieur le MarĂ©chal duc de Raguse, l'Empereur ordonne que, de l'endroit oĂč vous recevrez mon ordre, vous et le MarĂ©chal Duc de TrĂ©vise vous vous dirigiez, avec votre infanterie, votre cavalerie et votre artillerie, sur ChĂąlons par Reims, et, si cela ne vous paraissait pas possible, par Epernay. Mais vous devez marcher en toute hĂąte et surtout accĂ©lĂ©rer le mouvement de votre cavalerie ». CitĂ© dans les MĂ©moires du MarĂ©chal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 330.
- Relation de la campagne de 1814 extraite de la lettre de Diebitsch, aide de camp du Tsar en 1814, Ă Jommini, le 9 mai 1817 : « Je croyais que les corps de Marmont et de Mortier, dont nous n'avions pas alors de nouvelles sĂ»res, prĂ©fĂ©reraient prendre leur direction sur la haute Seine pour se mettre en communication avec Bonaparte » (MĂ©moires du GĂ©nĂ©ral Langeron, par la SociĂ©tĂ© d'Histoire Contemporaine, 1902, page 491). Ce n'est que le 24 mars Ă 7 heures du soir que quelques prisonniers français sont amenĂ©s Ă ChĂąlons au QG de BlĂŒcher et apprennent Ă l'Ă©tat-major la prĂ©sence des MarĂ©chaux (Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprĂšs les documents des Archives impĂ©riales et royales de la guerre Ă Vienne, page 551).
- Lettre de Napoléon à Marie-Louise du 22 mars 1814, interceptée par les coalisés : « J'ai pris le parti de me porter sur la Marne afin de pousser les armées ennemies plus loin de Paris et de me rapprocher de mes places. Je serais ce soir à St-Dizier ». Citée par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 503.
- Sur les relations entre le Prince Schwarzenberg et les souverains, Jomini alors aide de camp du Tsar Ă©crit Ă propos de la nomination de Schwarzenberg comme GĂ©nĂ©ralissime de la coalition en septembre 1813 : « L'empereur Alexandre semblait le chef naturel de la nouvelle ligue; plus Ă©loignĂ© de la France que les autres, il paraissait le monarque le plus dĂ©sintĂ©ressĂ©. On assure que le commandement suprĂȘme lui fut en effet dĂ©cernĂ©Â ; mais que, se dĂ©fiant trop de ses forces, il le refusa modestement, et qu'il fut dĂ©cidĂ© alors qu'on le confierait Ă un gĂ©nĂ©ral secondaire, dirigĂ© par le conseil des souverains. [...] il revĂȘtit du titre de gĂ©nĂ©ralissime le prince de Schwartzenberg. Ce brave militaire n'Ă©tait pas homme capable de rĂ©gler et donner l'impulsion Ă une machine si compliquĂ©e ; en revanche il avait le caractĂšre doux, liant, modeste, tel, en un mot, qu'il le fallait pour se laisser diriger. [...] Quoi qu'il en soit, ce comitĂ© aulique de campagne avait la tĂąche importante de prĂ©parer et d'expĂ©dier les ordres, aprĂšs les avoir soumis aux souverains, dont l'entourage formait comme un conseil de rĂ©vision. L'empereur Alexandre, le roi de Prusse ; l'ambassadeur d'Angleterre, lord Cathcart; l'ambassadeur de SuĂšde, Lowenhielm ; le prince Wolkonsky ; les gĂ©nĂ©raux Moreau, Barclay, Diebitsch, Toll, Jomini, Rnesebeck, discutaient les opĂ©rations projetĂ©es. Comme ils avaient Ă prononcer sur des plans mal prĂ©parĂ©s, il s'ensuivait d'interminables dĂ©bats. Soit que Schwartzenberg voulĂ»t s'affranchir de cette tutelle, soit que le temps matĂ©riel lui manquĂąt pour combiner les dispositions, les arrĂȘter, les rĂ©diger, les soumettre aux souverains et les expĂ©dier ensuite aux diffĂ©rents corps, il est certain qu'il les envoya souvent sans les avoir soumises Ă l'approbation ; et on s'aperçut bientĂŽt que ce travail essentiel, sur lequel reposait la bonne direction de l'armĂ©e, Ă©tait abandonnĂ© Ă des hommes qui n'y entendaient rien. Il fallut donc que l'empereur Alexandre, Ă qui l'opinion gĂ©nĂ©rale dĂ©cernait ce rĂŽle, eĂ»t assez de modĂ©ration et d'adresse pour s'en emparer indirectement, ou qu'il se contentĂąt du rĂŽle plus ingrat de mĂ©diateur, sinon pour opĂ©rer le bien par lui-mĂȘme, du moins pour empĂȘcher le mal. C'Ă©tait un moyen-terme sujet Ă mille inconvĂ©nients, mais qui, dans les grandes occasions, devait remĂ©dier Ă bien des fautes. ». CitĂ© par Jomini dans les Vie politique et militaire de NapolĂ©on, Tome IV, page 375.
- Note de Savary, ministre de la police impériale, à Napoléon, interceptée par les coalisés : « Les caisses publiques, les arsenaux et les magasins sont vides ; on est entiÚrement à bout de ressources ; la population est découragée et mécontente. Elle veut la paix à tout prix. Les ennemis du gouvernement impérial entretiennent et fomentent dans le peuple une agitation encore latente mais qu'il sera impossible de réprimer si l'Empereur ne réussit pas à éloigner les Alliés de Paris, à les entrainer à sa suite loin de la capitale ». Citée par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 545.
- Actuel lieu-dit de la commune de Dommartin-Lettrée, situé entre cette derniÚre et Bussy-Lettrée.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 10 : « L'orage, il est vrai, a redoublé de violence; les mÚches sont trempées, les bassinets sont remplis d'eau, les fusils ne parlent plus. La situation de l'infanterie française devient de plus en plus critique. Elle ne peut plus se défendre qu'à la baïonnette. La pluie tombe avec tant de force qu'on voit à peine ce qui se passe à quelques pas ».
- Rapport du Maréchal Marmont au Ministre de la guerre, le 26 mars, 1 heure du matin : « à la fin de notre retraite, nous avons entendu une canonnade trÚs vive mais courte, sur la route de Vertus. Je n'ai d'abord su comment l'expliquer; mais d'aprÚs ce que m'a dit le Duc de Trévise, c'est une colonne de marche qui était venue sur BergÚres[...] Je n'étais pas informé de la présence de ces troupes car, si je l'eusse été, c'est sur elles que j'aurais fait ma retraite. » Cité par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 12.
- Rapport du gĂ©nĂ©ral Delort au Ministre de la Guerre, le 27 mai 1814 : « Nous aperçumes les hauteurs qui dominent FĂšre-Champenoise couvertes de cavalerie, d'infanterie, d'artillerie et, dans le premier moment, nous nous Ă©tions livrĂ©s Ă l'espĂ©rance que ces troupes pouvaient ĂȘtre les corps des marĂ©chaux Duc de Raguse et de TrĂ©vise et nous nous rĂ©jouissions d'avoir opĂ©rĂ© une jonction qui n'Ă©tait pas sans gloire. L'illusion fut de courte durĂ©e. Les forces sur les hauteurs se multipliĂšrent tellement qu'il n'y eut plus de doute que ce fĂ»t l'ennemi. D'ailleurs, la dĂ©charge d'une artillerie formidable, en Ă©claircissant nos rangs, nous confirma de plus en plus la prĂ©sence d'un nouvel ennemi. » CitĂ© par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprĂšs les documents des Archives impĂ©riales et royales de la guerre Ă Vienne, Tome 4, page 24.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprĂšs les documents des Archives impĂ©riales et royales de la guerre Ă Vienne, Tome 4, page 29 : « Le Lieutenant-colonel von Thiel, envoyĂ© par le roi de Prusse [...] parvient avec son trompette jusqu'au gĂ©nĂ©ral Pacthod qui, le bras cassĂ© par une balle, affaibli par la perte de sang, s'avança fiĂšrement au devant de lui et lui demanda ce qu'il venait faire dans les rangs français. « Rendez vous, lui crie l'officier prussien, vous ĂȘtes cernĂ©s - Les rĂšglements militaires, rĂ©pond le gĂ©nĂ©ral, ne permettent pas de parlementer sous le feu et mon honneur me dĂ©fend de nĂ©gocier tant qu'on tire. » Puis avec le plus grand calme et avec l'urbanitĂ© la plus exquise, il annonça Ă Thiel qu'il le retenait prisonnier, et, sans mĂȘme Ă©couter ses rĂ©clamations, le confia Ă deux de ses officiers qui, prenant son cheval par la bride, firent entrer le colonel dans le carrĂ©. »
Références
- de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre V, chap IV.
- de Vaudoncourt 1826, Volume 1, livre II, chap I.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Livre LIII, Tome XVII, pages 509-512.
- de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre V, chap II.
- de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre VI, chap V.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Livre LIII, Tome XVII, page 512 : « Napoléon avait voulu [...] voir s'il ne pourrait pas avant de s'éloigner tomber encore une fois tomber sur les arriÚres de l'une des deux armées envahissantes ».
- Ordre du major Général le Maréchal Berthier au Maréchal Marmont, 17 mars 1814, dans Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 326.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Tome XVII, page 558.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 520.
- Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 221.
- Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, pages 219-220.
- Ordre du Major Général au Maréchal Marmont, Plancy, le 20 mars 1814, dix heures du matin. Cité dans les Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 330.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 524.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Livre LIII, Tome XVII, pages 524-525.
- Ordre du Major GĂ©nĂ©ral au MarĂ©chal Marmont, Plancy, le 20 mars 1814 : « Mais Sa MajestĂ© croit que, dans la position actuelle des choses, il faudrait que BlĂŒcher fĂ»t fou pour tenter un mouvement sĂ©rieux ». CitĂ© dans les MĂ©moires du MarĂ©chal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 330.
- Lettre de Napoléon au Roi Joseph, Epernay, 17 mars 1814 au soir : « Je m'attends à de grands résultats de mon mouvement, qui va jeter un grand désordre et une grande confusion sur les derriÚres de l'ennemi ». Citée dans Correspondance de Napoléon, tome XXVIII, page 385.
- « L'absence de routes praticables empĂȘchait de marcher du Fismes sur Epernay ». CitĂ©e par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprĂšs les documents des Archives impĂ©riales et royales de la guerre Ă Vienne, page 525.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 497.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Tome XVII, page 559.
- Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, pages 229-230.
- Pons de l'HĂ©rault, De la bataille et de la capitulation de Paris 1828, pages 28-29.
- de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre V, chap III.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Tome XVII, page 558 : « Alors ils [les maréchaux] ne purent plus marcher qu'en tùtonnant ».
- Pons de l'Hérault, De la bataille et de la capitulation de Paris 1828, page 27 : « Malheureusement, le maréchal Marmont fut incrédule ».
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, pages 549-550.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Tome XVII, page 562.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 500.
- Billet de Talleyrand porté au Tsar par le baron de Vitrolles « Vous pouvez tout et vous n'osez rien. Osez donc une fois » (de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre V, chap IV).
- Lettre du prince de Schwarzenberg à l'empereur d'Autriche, du 23 mars, 17 heures. Cité par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 500.
- Ordre de Schwarzenberg au général Tettenborn, du 24 mars : « Je rassemble aujourd'hui mon armée à Vitry, à cheval sur la Marne, pour poursuivre l'ennemi demain ». Cité par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 547.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 556.
- Relation de la campagne de 1814, extraite de la lettre de Diebitsch, aide de camp du Tsar en 1814, Ă Jommini, le 9 mai 1817 : « [Le Tsar] dit lĂ -dessus que la rĂ©solution des souverains Ă©tait prise, et ce mot dĂ©cida la question Ă l'approbation unanime. Tolly fut envoyĂ© chez Schwarzenberg pour lui porter la rĂ©solution, de l'empereur [le Tsar] de marcher avec les armĂ©es rĂ©unies sur Paris, ne laissant que dix mille chevaux pour observer et gĂȘner les mouvements de NapolĂ©on ». CitĂ©e dans les MĂ©moires du GĂ©nĂ©ral Langeron, SociĂ©tĂ© d'Histoire Contemporaine, 1902, page 491.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, pages 558-559.
- Ordre du Tsar au Général Wizingerode du 2 mars : « Votre opération a pour but essentiel de masquer notre mouvement et de nous renseigner exactement sur la direction prise par Napoléon ». Cité par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, page 561.
- Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, pages 232-233.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 4.
- de Vaudoncourt 1826, Volume 2, livre V, chap V.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 5.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 6.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, pages 11-12.
- Mémoires du Maréchal Marmont, Duc de Raguse, Livre XX, page 234 : « Les intervalles de mes petits carrés furent, pendant longtemps, remplis par la cavalerie ennemie, et trois fois de suite, ayant voulu sortir d'un carré pour passer dans un autre, je fus obligé d'y rentrer précipitamment ».
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 12.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Tome XVII, page 565.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, Chapitre XVIII, page 14.
- L'incident est relaté par Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, page 27.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, pages 27-28
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, page 29.
- François-Guy Hourtoulle, La campagne de France, page 91.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, pages 27-28.
- Weil (Cdt), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, Tome 4, pages 31-34.
Sources
- Général Guillaume de Vaudoncourt, Histoire des campagnes de 1814 et 1815, en France, Paris, A. de Gastel/Ponthieu et Cie, , 362p p.
- [1er volume]
- [2e volume]
- Weil (Commandant), La Campagne de 1814, d'aprÚs les documents des Archives impériales et royales de la guerre à Vienne, éd. Librairie militaire de L. Baudoin, Paris, 1892.
- Achille de Vaulabelle, Chute de L'Empire: Histoire Des Deux Restaurations Jusqu'à La Chute de Charles X, Volume 1, éd. Nabu Press, 2010 (rééd.), 482p.
- Adolphe Thiers, Histoire du Consulat et de l'Empire, Ă©d. Paulin, Lheureux & Cie, 1860, 17 volumes
- Alphonse de Beauchamp, Histoire des campagnes de 1814 et 1815, éd. University of Michigan Library, 2009 (rééd.), 570p.
- François-Guy Hourtoulle, La campagne de France, éd. Histoire et Collections, 2006, 175p.
- Pierre Miquel, La Campagne de France de Napoléon, éd. de Bartillat, 1991, 244p.
- P. F Giraud, Campagne de Paris en 1814, éd. Kessinger Publishing, 2010 (rééd.), 114p.
- M. MoliÚres, Le dossier du mois : 1814 - Napoléon abdique : la bataille de Paris, Revue Gloire & Empire, no 4 janvier - , p. 71 - 97.
- Henry Houssaye, 1814, Ă©d. Perrin et cie, Paris, 1921.
Voir aussi
Articles connexes
- Bataille d'Arcis-sur-Aube
- Ferchampenouaz, village de Sibérie