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Augustin-Daniel Belliard

Augustin-Daniel Belliard, né le [1] à Fontenay-le-Comte (Vendée) et mort le à Bruxelles en Belgique, est un général français de la Révolution et de l’Empire. Volontaire de l'armée du Nord de 1791 à 1793 puis de l'armée d'Italie de 1796 à 1798, il participe à de nombreuses batailles de la Révolution française. Il joue un rôle important dans les campagnes d'Italie et d'Égypte, pour ses actions menées contre la révolte de Rome et pour avoir obtenue la capitulation française d'Égypte. Il se distingue ensuite durant l'Empire pour sa participation à de nombreuses batailles (Ulm, Austerliz, Iéna, Friedland notamment) qui lui valent sa nomination en grand officier de la Légion d'honneur. Il est ensuite envoyé en Espagne en 1808, où il est nommé gouverneur de Madrid et devient membre de la noblesse d'Empire.

Origine

Augustin Daniel Belliard est le fils d'Augustin Belliard, (1734-1811) procureur du Roi de Fontenay-le-Comte, et d'Angélique Robert-Morinière (1731-1773), elle-même issue d'une famille de marchands établie à Fontenay depuis la fin du XVIIe siècle. Après une enfance heureuse parmi ses trois sœurs (dont une épousera le baron Pervinquière) et son frère, Belliard fait ses études dans une petite ville du Poitou, lorsqu'éclate la Révolution française.

La Révolution française

Il représente la ville de Fontenay à la fête de la Fédération du 14 juillet 1790. Il revient de Paris plein d'enthousiasme et l'année suivante, ses concitoyens l'élisent capitaine du 1er bataillon de volontaires de Vendée formé à Fontenay. Engagé volontaire en 1791, Belliard rejoint l'armée du Nord, où il demeure pendant quelque temps sous les ordres du général Dumouriez. Il combat à Grand-Pré, à Valmy, à Jemmapes et à Neerwinden, où il sert comme aide de camp de Dumouriez. À Jemmapes, à la tête du 1er régiment de hussards bien que blessé après une chute de cheval, il enlève successivement plusieurs redoutes autrichiennes et conquiert sur le champ de bataille le grade d'adjudant-général. Compromis par la défection de Dumouriez en avril 1793, Belliard est arrêté, transféré à Paris et cassé. Immédiatement, il s'engage comme volontaire dans le 3e régiment de chasseurs, et termine la campagne comme simple soldat. Il est réintégré dans son grade et placé sous les ordres du général Hoche.

En 1796, il rejoint l'armĂ©e d'Italie que commande NapolĂ©on Bonaparte. Il combat Ă  Castiglione, Ă  VĂ©rone, Ă  Caldiero, Ă  Arcole, et Ă  Saint-Georges. Ă€ Arcole, il a deux chevaux tuĂ©s sous lui. Lorsque Bonaparte tombe dans le marĂ©cage, Belliard charge ses hommes de l'en sortir. Il est nommĂ© gĂ©nĂ©ral de brigade Ă  l'issue de la bataille, le 18 novembre 1796. Dans la campagne du Tyrol, il se bat activement au passage du Lavis, Ă  Trente, Ă  Brixen, oĂą il fait 2 000 prisonniers au gĂ©nĂ©ral autrichien Laudon (de) et lui enlève quatre pièces de canon. Ă€ Tramin, il met en pleine dĂ©route le corps autrichien de Laudon. Le 9 fĂ©vrier 1798, il s'empare de Civita-Vecchia, presque sans avoir Ă©prouvĂ© de rĂ©sistance et rejoint Ă  Rome le gĂ©nĂ©ral Berthier, qui l'envoie en mission diplomatique Ă  Naples. Lors de la rĂ©volte de Rome contre les troupes françaises, son attitude Ă©nergique empĂŞche Ferdinand IV de Naples de franchir la frontière pour appuyer l'insurrection.

Il participe Ă  la campagne d'Égypte, commande une brigade de la division du gĂ©nĂ©ral Desaix lors de la prise de Malte (10 juin 1798), dĂ©barque Ă  Alexandrie, participe Ă  la bataille des Pyramides, oĂą, Ă  la tĂŞte d'un carrĂ© d'infanterie, il reçoit la première charge des mamelucks. Ă€ la bataille de Samanouth, Mourad Bey va encore se heurter Ă  l'aile droite de la petite armĂ©e de Desaix, commandĂ©e par Belliard qui, secondĂ©e par l'artillerie, doit mettre les mamelucks en dĂ©route. Belliard pĂ©nètre ensuite en Abyssinie avec Desaix Ă  l'automne 1799, il prend part Ă  la bataille d'HĂ©liopolis en mars 1800 oĂą, sous les ordres de KlĂ©ber, 10 000 Français luttent contre 70 000 Ottomans. Après avoir combattu Ă  KoraĂŻm, il marche avec douze cents hommes contre l'armĂ©e ottomane qu'il chasse de Damiette. AssiĂ©gĂ© dans Le Caire par les forces combinĂ©es des Anglais, des Turcs et des Mamelouks, assailli par terre et par mer, aux prises avec une population nombreuse et fanatique, il obtient le 27 juin 1801, une capitulation honorable et ramènera en France les troupes placĂ©es sous ses ordres. En Égypte, Belliard tĂ©moigne Ă©galement de son intĂ©rĂŞt pour les travaux des savants participants Ă  l'expĂ©dition.

Le Consulat et l'Empire

Augustin Daniel Belliard.

À son retour, Belliard, préalablement nommé général de division le 6 septembre 1800, va prendre le commandement de la 24e division militaire à Bruxelles ; il y reste jusqu'en 1804. En 1805 et 1806, il prend une large part aux campagnes d'Autriche et de Prusse, en qualité de chef d'état-major du maréchal Murat. Il contribue à la victoire d'Ulm et se distingue à Austerlitz le 2 décembre 1805, nommé grand officier de la Légion d'honneur sur le champ de bataille. Il est gouverneur de Berlin puis, lorsque la guerre reprend, il se bat à Iéna, à Erfurt, à Lubeck, à Heilsberg, à Hoff, à Eylau et à Friedland, entre 1806 et 1807.

Employé ensuite à l'armée d'Espagne en 1808, il est nommé gouverneur de Madrid. Après la bataille de Talavera en 1809, Belliard devient le conseiller intime du roi Joseph, qui bientôt, faisant face à une émeute, doit abandonner sa capitale. Le 2 octobre, Madrid, attaquée par les Français, va être prise d'assaut, quand la Junte, pour éviter les horreurs du pillage, en livre les portes au général Belliard, malgré les cris d'une population furieuse. Malgré les ordres réitérés de Napoléon Ier, Belliard suspend l'exécution du marquis de Saint-Simon, général français émigré commandant une armée espagnole. Créé comte de l'Empire le 9 mars 1810, et comblé d'honneur par le roi Joseph, le général Belliard crée à la ferme du domaine de Pahu à Longèves (dont la mairie se situe maintenant dans cet ancien corps de ferme), près de Fontenay-le-Comte, une bergerie-modèle, par le croisement des mérinos d'Espagne avec des brebis du pays, ainsi qu'un haras.

Nommé le 29 août 1811, chef d'état-major de Murat à la Grande Armée, il rejoint dans les premiers jours de juin 1812 le roi de Naples, avec lequel il entre à Vilnius. On le voit ensuite à Ostrovno, à Vitebsk, à Smolensk, à Dorogobonge, à la Moskowa. Durant cette bataille, Belliard a deux chevaux tués sous lui. Le lendemain 8 septembre, à Mojaïsk, un boulet lui emporte le mollet gauche et l'empêche de prendre le gouvernement de Moscou que l'Empereur lui destinait. Après la retraite de Russie et à peine guéri de ses blessures, il est nommé colonel-général des cuirassiers, pour réorganiser le corps de la cavalerie. Napoléon l'appelle à son état-major en qualité d'aide-major de l'armée. Belliard est dangereusement blessé à Leipzig le 14 octobre 1813, où il a deux chevaux tués sous lui et le bras gauche brisé par un éclat de mitraille. Malgré ses blessures, il se bat à Hanau et rentre à Mayence avec les débris de l'armée. Le maréchal Berthier ayant suivi Napoléon à Paris, Belliard est nommé major général de l'armée et envoyé en cette qualité à Metz, où il la réorganise, mettant les troupes françaises, manquant de tout, atteintes par le typhus, en mesure de résister au nouveau choc des Alliés.

Pendant la campagne de France, Belliard commande un corps de cavalerie. Le 11 février 1814, portant un bras en écharpe, il charge les Russes retranchés à la ferme de la Haute-Épine et contribue à la victoire de Montmirail. Le 12, au Combat de Château-Thierry, l'extrême droite de l'armée prussienne est tournée par ses escadrons et se sauve en désordre à travers les bois. Le 10 mars, devenu commandant de toute la cavalerie de la garde, il prend part à la bataille de Laon. Le 12, il est à Reims, et le 25 à la bataille de La Fère-Champenoise, où la cavalerie ne cède que devant des forces supérieures. Le 30 mars vers 23 heures, Belliard, venu aux devants de l'Empereur, lui apprend à Juvisy-sur-Orge, à l'auberge de la Cour de France, la capitulation de Paris. Il se trouve à Fontainebleau avec les généraux Drouot, Bertrand et Caulaincourt lorsque Napoléon fait ses adieux. Il ne quitte Fontainebleau qu'après le départ de Napoléon pour l'île d'Elbe.

La première Restauration et les Cent-Jours

Statue du général Belliard à Bruxelles.

Louis XVIII le nomme pair de France, chevalier de Saint-Louis. Après le retour de Napoléon de l'île d'Elbe, il est fait major général de l'armée que le duc de Berry commandait. Belliard accompagne la famille royale jusqu'à Beauvais et ne rentre à Paris que sur l'ordre exprès de Louis XVIII. Napoléon revenu aux Tuileries, Belliard lui déclare ne pas souhaiter de commandement, sauf si la guerre éclatait, conformément aux engagements pris avec le duc de Berry. Cependant, la guerre reprend et le 9 mai 1815, il arrive à Naples pour seconder Murat. Après la bataille de Tolentino, Belliard rend visite à la reine Caroline, épouse du maréchal, et s'embarque sur une goélette qui le débarque à Toulon le 29 mai.

À peine rentré à Paris, Belliard est nommé au commandement des 3e et 4e divisions militaires et établit son quartier-général à Metz. Il se hâte de mettre les places en état de défense. Le soulèvement est presque général et en quelques jours, les seuls départements des Vosges, de la Meurthe et de la Moselle équipent et arment quarante-cinq bataillons de garde nationale. La bataille de Waterloo entraîne la chute définitive de Napoléon et le retour des Bourbons.

La seconde Restauration

Au retour de Louis XVIII, le gĂ©nĂ©ral Belliard est arrĂŞtĂ©, cassĂ© dans ses titres et rayĂ© de la liste des Pairs de France pour avoir accompagnĂ© l'Empereur lors des Cent-jours. Le 21 novembre 1815, il est conduit Ă  la Prison de l'Abbaye, avec les gĂ©nĂ©raux Drouot, Cambronne et d'Ornano. Après plusieurs mois de captivitĂ©, il est remis en libertĂ© et entre dans la vie privĂ©e, d'oĂą il ne sort qu'au 5 mars 1819, Ă©poque oĂą le ministère Decazes le rappelle Ă  la Chambre des pairs. Sous le ministère de Villèle, il est chargĂ© de prĂ©parer contre Alger un plan d'attaque. Mais ce plan comportant un effectif de 50 000 hommes et une dĂ©pense de cent millions de francs est abandonnĂ©. Il faillit en 1828, ĂŞtre nommĂ© chef de l'expĂ©dition de MorĂ©e, avant que le gĂ©nĂ©ral Maison ne soit dĂ©signĂ© pour la commander.

La révolution de Juillet

Ancien compagnon d'armes de Louis-Philippe d'OrlĂ©ans, aux cĂ´tĂ©s de qui il a combattu Ă  Valmy et Ă  Jemappes et avec lequel il n'a pas cessĂ©, sous la Restauration, d'entretenir des relations, Belliard adhère sans arrière-pensĂ©e Ă  la monarchie de Juillet. Louis-Philippe le charge d'aller notifier au cabinet de Vienne son avènement comme roi des Français. Après la RĂ©volution belge de 1830 et la crĂ©ation de la Belgique, Belliard est nommĂ© ministre plĂ©nipotentiaire Ă  Bruxelles. Les Pays-Bas rejettent l'accession au trĂ´ne de LĂ©opold Ier et une armĂ©e nĂ©erlandaise entre en Belgique. Louis-Philippe envoie une armĂ©e française de 50 000 hommes pour arrĂŞter l'offensive nĂ©erlandaise. Enfin le 15 novembre 1831, un traitĂ© constituait dĂ©finitivement la Belgique en État indĂ©pendant.

Les difficultés du côté de la Belgique aplanies, Belliard est nommé à l'ambassade de Madrid. Mais le 28 janvier 1832, avant de pouvoir rejoindre l'Espagne, il tombe dans le parc de Bruxelles frappé d'une attaque d'apoplexie foudroyante, au moment où il sort du palais du roi Léopold. Une statue à son honneur est érigée à Bruxelles, en bordure du parc près des bâtiments de la Société générale de Belgique, au débouché de la rue Baron Horta. Cette sculpture de Guillaume Geefs constitue la première statue payée par souscription publique en Belgique (depuis l'indépendance de 1830 donc). Le jour de l'inauguration de celle-ci se tient à Bruxelles une vente publique des objets du général ; un grand sabre y est le clou de la vente. Sa dépouille mortelle est transportée à Paris et déposée au cimetière du Père-Lachaise (35e division), le 14 mars de la même année.

Franc-maçon, il est initié en 1802 à la loge maçonnique Les Amis philanthropes de Bruxelles, fondée en 1798. Son oraison funèbre est prononcé par Alexandre de Laborde qui porte ses décors maçonniques[2].

Publication

  • Bourrienne et ses erreurs volontaires et involontaires, ou Observations sur ses MĂ©moires, 2 vols., Heideloff et Canel, Paris, 1830. En collaboration avec Gaspard Gourgaud.

Hommages

Armoiries

Figure Blasonnement

Ecartelé : au I, du franc-quartier des Comtes militaires de l'Empire ; au II, de gueules, aux ruines d'argent ; au III, de gueules, à un palmier terrassé d'argent adextré d'une pyramide et senestré de deux autres du même ; au IV, d'or, au cheval cabré de sable.[5] - [6] - [7]

Notes et références

  1. Docteur ROBINET, Dictionnaire historique et biographique de la RĂ©volution et de l'Empire 1789-1815, Paris, Librairie historique de la RĂ©volution et de l'Empire,
  2. Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris, Presses universitaires de France, , 5e Ă©d. (1re Ă©d. 1986), 1 376 p. (ISBN 2-13-055094-0), « Belliard (Augustin-Daniel) », p. 128 .
  3. William Chevillon, À la découverte de Fontenay-le-Comte, La Roche-sur-Yon, Centre vendéen de recherches historiques, , 128 p. (ISBN 9782491575007, lire en ligne), p. 118
  4. « Le général Belliard, né à Fontenay le 25 mai 1769 », sur ouest-france.fr, Ouest-France, (consulté le )
  5. Source : www.heraldique-europeenne.org
  6. Armorial de J.B. RIETSTAP - et ses Compléments
  7. Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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