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Insurrections antifrançaises en Italie

Les insurrections antifrançaises en Italie sont des rĂ©voltes qui Ă©clatent, entre 1796 et 1814, pendant la pĂ©riode oĂą une partie de la pĂ©ninsule italienne se trouve sous domination française. Elles ont lieu dans les territoires occupĂ©s par les armĂ©es de la France rĂ©volutionnaire, dont cette dernière a fait des rĂ©publiques sĹ“urs, avec l'aide des sympathisants et des Jacobins du cru. Elles dĂ©butent avec la première campagne d'Italie conduite par NapolĂ©on Bonaparte et prennent fin en 1814 avec son abdication.

Contexte historique

L'Italie en 1796.

1796-1799

Depuis le début de la Révolution française, un courant de sympathie vis-à-vis des idées révolutionnaires s'était développé chez certains Italiens. Entre 1791 et 1793, plusieurs soulèvements « jacobins » avaient ainsi eu lieu, comme à Dronero (Piémont), à Odogna (Abruzzes) et à Rionero (Basilicate). Les loges maçonniques de Turin et de Naples, en correspondance avec celle de Marseille, étaient au premier rang de cette activité subversive. De nombreux Jacobins italiens, persécutés dans leur pays, avaient trouvé refuge en France où ils s'étaient regroupés autour de Filippo Buonarroti.

Mais les révolutionnaires français restaient alors sceptiques quant à l'orthodoxie et aux capacités révolutionnaires réelles de la péninsule et certains pensaient même qu'une république italienne unifiée pouvait représenter une rivale pour la France[1].

Pendant les années 1796-1799, connues en Italie sous le nom de « triennio giacobino» ou « triennio francese», la péninsule est envahie, puis conquise, par l'Armée d'Italie conduite par le général Bonaparte.

Le , les troupes françaises occupent les territoires sous domination autrichienne (le DuchĂ© de Milan et celui de Mantoue), les territoires du DuchĂ© de Modène et de Reggio, et, enfin, ceux faisant partie des Ă©tats Pontificaux (Ferrare, Bologne et la Romagne). La RĂ©publique de Venise () et la RĂ©publique de GĂŞnes () disparaissent. Rome est occupĂ©e le ; le Pape est dĂ©chu de son pouvoir temporel et la RĂ©publique est proclamĂ©e. Seuls restent indĂ©pendants le Royaume de Sardaigne, la PrincipautĂ© de BĂ©nĂ©vent et le Royaume de Sicile[2].

Avec l'arrivée de l'Armée d'Italie, le jacobinisme bénéficie d'un élan considérable et se répand dans toute la péninsule. Ses représentants sont invités à participer à l'administration des nouvelles républiques, immédiatement surnommées « Républiques jacobines ». Mais les opérations militaires et le maintien de l'ordre restent du ressort des armées occupantes et jamais les autorités françaises n'accepteront d'armer les « patriotes » italiens. Ces derniers, convaincus que les armées révolutionnaires ne sont pas là pour « faire la guerre aux peuples, mais aux tyrans », doivent vite déchanter devant l'installation d'une véritable armée d'occupation[2].

NapolĂ©on rĂ©volutionne la structure politique de la pĂ©ninsule : les anciennes monarchies sont, pour la plupart, balayĂ©es et remplacĂ©es par des RĂ©publiques sĹ“urs, prenant modèle sur les institutions de la France rĂ©volutionnaire.Le PiĂ©mont et la Toscane sont annexĂ©s Ă  la France. Le nord de la pĂ©ninsule est divisĂ©e en RĂ©publique Cispadane, suivie par les RĂ©publiques Cisalpine, Ligurienne, Romaine, Napolitaine et Lucquoise[2].

Cependant, suivant le principe Ă©dictĂ© par la Convention le , les peuples « libĂ©rĂ©s » par les armĂ©es rĂ©volutionnaires sont tenus de contribuer Ă  leur entretien. L'application de cette règle, qui remonte Ă  l'ancienne maxime romaine (« bellum seipsum alet Â» : « la guerre se nourrit d'elle-mĂŞme ») attribuĂ©e Ă  Caton le Censeur[3], mĂ©contente une partie de la population, gĂ©nĂ©rant des mouvements de rĂ©volte. Ceux-ci sont alimentĂ©s par l'attitude des troupes françaises, qui s'en prennent aux biens de l'Église et se comportent en occupants plus qu'en libĂ©rateurs[4].

En 1799, la chute de ce réseau républicain, provoquée par l'offensive de la deuxième coalition, déclenche une série de révoltes antifrançaises. Les Jacobins du cru ne sont pas épargnés par cette violente contre-révolution. Abandonnés par l'occupant, ils regrettent que le Directoire ait « traité les patriotes italiens et les populations italiennes en ennemis plutôt que comme des alliés fidèles [...] entravé le recrutement d’armées « nationales » dans les républiques-sœurs, [...] empêché toute possibilité de défense militaire autonome »[2].

« Si les Français eussent permis à la République cisalpine d’organiser des forces régulières ; s’ils eussent accordé la même faculté à la République romaine, ils eussent pu résister plus longtemps, en Italie, aux efforts des Austro-Russes. S’ils n’eussent pas empêché l’organisation des forces napolitaines, ces forces eussent assuré la victoire au parti républicain. Mais la résolution que prit le Directoire de défendre la République cisalpine, la romaine et la napolitaine, avec ses seules forces, et de se défier également de ses amis et de ses ennemis, était le système d’un gouvernement qui voulait augmenter le nombre de ses sujets, sans savoir augmenter ses forces.

- Francesco Lomonaco, Rapporto al citadino Carnot[2]. »

Les rébellions de 1799 sont matées lors du retour des Français en Italie, après la victoire de Marengo (). La refonte institutionnelle et territoriale se poursuit alors de manière autoritaire, souvent violente, sans tirer les leçons de l'épisode précédent : la deuxième République Cisalpine devient République italienne en 1802. Dans le cadre des projets dynastiques de Napoléon, cette dernière devient Royaume d’Italie en 1805, tandis que le Royaume de Naples est confié à Joseph Bonaparte (1806), puis à Joachim Murat (1808). Le duché de Toscane (devenu Royaume d’Étrurie en 1801) est confié à Louis de Bourbon, réuni à la France (1807) et confié à Élisa Bonaparte (1809). Le Piémont est annexé à la France (), tout comme la Ligurie () et ce qui reste des États de l’Église ()[2].

Ces bouleversements continuels sont accompagnés d'une pression fiscale irraisonnée, de levées de troupes très impopulaires, de manifestations délibérées d'impiété, de pillages et des excès habituels de la troupe. Les princes, depuis leur exil en Sardaigne ou en Sicile, et la papauté, prennent appui sur l'impopularité des occupants pour favoriser de nouveaux mouvements insurrectionnels, qui accompagneront la décennie, avec leur cycle d'atrocités et de répression aveugle, jusqu'à la fin de l'Empire et le retour à l'ordre antérieur[2].

1799-1800

Les troupes russes sous les ordres du généralissime Alexsandre Souvorov traversant les Alpes en 1799.

En 1799, le Royaume-Uni, l'Autriche, la Russie et la Turquie forment une nouvelle coalition contre la France. Profitant de l'absence de Napoléon Bonaparte bloqué en Égypte, ils lancent une offensive sur les nouvelles possessions italiennes de la France. Les mouvements populaires insurrectionnels, fort de ce soutien inespéré, reprennent alors de la vigueur. Le sort des armes, d'abord défavorable aux Français, s'inverse avec le retour de Napoléon.

La République cisalpine, dissoute après la défaite du général Moreau à Cassano d'Adda (), est restaurée après Marengo (), diminuée de la région de Pesaro (restée au pape), mais augmentée de celle de Novarre, détachée du Piémont. Le traité de Lunéville () fixe sa frontière orientale sur l'Adige, avec la totalité de la ville de Vérone.

1802-1805

Le , les députés de la République cisalpine, réunis à Lyon, proclament la transformation de celle-ci en République italienne, avec pour président Napoléon Bonaparte, Premier consul de la République française.

1805-1814

Napoleon Bonaparte par Andrea Appiani. Il se proclame empereur des Français en 1804, et il est couronné roi d'Italie en 1805.
L'Italie napoléonienne en 1812.

Dans le cadre de ses ambitions dynastiques, Napoléon Ier transforme la République italienne en royaume d'Italie. Il se nomme roi d'Italie le . Eugène de Beauharnais est nommé vice-roi.

Une organisation en départements, districts et communes couvre l’ensemble du territoire et les barrières douanières intérieures sont abolies. Les poids, monnaies et mesures sont unifiés, le réseau routier est amélioré. Les codes napoléoniens sont introduits et l'instruction publique est réorganisée.

En 1812, après la retraite de Russie, les Autrichiens avancent jusqu'aux portes de la Lombardie. Arrêtés par Eugène sur le Mincio (), ils acceptent une ligne de cessez-le-feu au-delà de Peschiera et Mantoue qui restent italiennes. Le 20 avril, la noblesse milanaise nomme un comité de régence rebelle à Eugène, qui se soumet, le 23 avril, en signant la capitulation de Mantoue.

Pendant les Cent-Jours, depuis Naples, Murat, qui a trahi Eugène de Beauharnais et Napoléon en s'alliant avec les Autrichiens, se porte sur Rimini où il se déclare le défenseur de la liberté italienne (30 mars). Le 2 mai il est battu là Tolentino. Le , il doit quitter l'Italie.

Le « triennio francese » (1796-1798)

Lombardie

Frontières de la Lombardie en 1796

La Lombardiie de 1796 (DuchĂ© de Milan) Ă©tait plus petite que la rĂ©gion actuelle. N'en faisaient pas partie les provinces de Bergame et de Brescia et la ville de Crema (qui appartenaient Ă  la Repubblique di Venise) ; la Valtelline Ă©tait sous la copup des Grisons (protestants) ; la Lomellina e l'Oltrepò pavese appartenaient au Royaume de Sardaigne).

1796

NapolĂ©on Bonaparte fait son entrĂ©e Ă  Milan le . Dès son arrivĂ©e, il fait connaĂ®tre Ă  la population les besoins de son armĂ©e en termes de subsistance (80 000 rations[5]).

S'y ajoute une contribution financière, l'Ă©quivalent de 25 millions de lires milanaises[6] - [7]. Les Français vident les caisses de l'État, les fonds municipaux et ceux des institutions caritatives et religieuses[8], y compris le Mont de piĂ©tĂ© (qui, ruinĂ©, ne rouvrira qu'en 1804[9].

Des Ĺ“uvres d'art sont dĂ©robĂ©es pour ĂŞtre expĂ©diĂ©es en France : Ă  la Pinacothèque Ambrosienne, les Français volent les cartons de l' École d'Athènes de RaphaĂ«l, un dessin de LĂ©onard de Vinci, des tableaux de Bernardino Luini, de Rubens, de Giorgione et de Mattia Preti, ainsi que trois prĂ©cieux manuscrits.

Dans l'Ă©glise de Santa Maria delle Grazie, ils dĂ©robent le Couronnement d'Ă©pines, de Titien , et le Saint-Paul de Gaudenzio Ferrari.

Les Français rĂ©priment rapidement les mouvements de colère que ces abus suscitent chez les Milanais, mais le soulèvement se propage rapidement aux villes et aux campagnes avoisinantes : le , Pavie, CĂ´me, Varèse et leurs environs se soulèvent. Toutes les provinces de Lombardie, Ă  l'exception de CrĂ©mone, se dressent contre l'occupant français[10]. Les 24 et , les troubles gagnent les campagnes autour de Pavie et celles qui entourent Lodi.

À Binasco les paysans occupent le bourg et en chassent la garnison française[11]. Ce sera le village le plus durement touchés par la répression. Les 24 et , le général Lannes, commandant d'un escadron de dragons à cheval (environ 160 hommes) et 3 compagnies de grenadiers (environ 420 fantassins), met à feu et à sang les fermes des environs, s'empare des animaux, des provisions et des fourrages et met le feu au village, dont un tiers part en fumée. Il laisse ses troupes saccager les églises, violer les femmes et massacrer la population, faisant une centaine de victimes, tandis que les Français déplorent la mort d'un dragon[12]. Les Français occupent ensuite Pavie, après avoir en abattu les murs à coup de canon. La ville est pillée les 25 et [13].

1797

En mars, la RĂ©publique est proclamĂ©e Ă  Bergame et Ă  Brescia. Les rĂ©volutionnaires dĂ©clarent la fin de la domination vĂ©nitienne (elle remontait, Ă  Bergame, Ă  1428) et se lancent dans une campagne de destruction contre les symboles du passĂ© : les statues, les monuments, les colonnes sont renversĂ©s. De nombreux villages se rĂ©voltent. Le soulèvement touche les vallĂ©es autour de Brescia, les villages de Lonato, Castenedolo, la Val Trompia, les 34 communes de la Riviera de Salò. Les contingents Jacobins, venus de Brescia et de Bergame pour mater le soulèvement, sot repoussĂ©s et doivent demander main-forte au Français. Le , la ville de Salò est contrainte de se rendre.

En juin, des Ă©meutes touchent la Brianza (Seregno, Busto Arsizio)[14].

1798

.Ă€ la fin du XVIIIe siècle, la Valteline est tenue par des familles protestantes des Grisons, notamment la famille Salis. Le mĂ©contentement de la population qui a des raisons de se plaindre des familles patriciennes, s'exprime, depuis 1794, au cri de "vive la libertĂ© et vivent les Français"[15]. Ă€ l'arrivĂ©e de NapolĂ©on un cercle jacobin s'est formĂ© Ă  Sondrio, en lien avec celui de Brescia. Les activitĂ©s de Jacobins inquiètent les Grisons, au point qu'ils envoient  dans la vallĂ©e 9 000 hommes de troupe. Les habitants de la Valteline parviennent Ă  les repousser sans avoir Ă  prendre les armes. Le Conseil de la VallĂ©e demande alors protection Ă  NapolĂ©on. Celui-ci suggère qu'il achète sa libertĂ© et se joigne, sur un pied d'Ă©galitĂ©, aux autres composantes des Grisons. L'hypothèse ayant Ă©tĂ© rejetĂ©e par les Grisons, le , les Jacobins Ă©lèvent un arbre de la libertĂ© Ă  Chiavenna et y mettent sur pied un gouvernement provisoire. La population ameutĂ©e, avec le soutien du bas-clergĂ©, destitue les autoritĂ©s relevant des Grisons et les remplace par ses propres reprĂ©sentants[16]. La statue du gouverneur, Pierre de Salis, est dĂ©molie, tandis que sont martelĂ©s les armoiries des familles patriciennes et les symboles de la domination protestante.

Enfin, le , par décret de Napoléon, la Valtelline est séparée des Grisons et annexée à la République cisalpine.

Une certaine opposition Ă  l'annexion se manifeste alors dans le val de San Giacomo et Ă  Villa di Chiavenna, tous deux situĂ©s sur la frontière des Grisons, avec lesquels ces localitĂ©s entretiennent des liens commerciaux Ă©troits.

En 1798 , la Valtelline est secouĂ©e par un grand mouvement contre-rĂ©volutionnaire. Des Ă©meutes ont lieu Ă  Teglio et Ă  Grosio. Ă€ Cepina, les insurgĂ©s arrĂŞtent Galeano Lechi, noble brescian et nĂ©anmoins Jacobin. L'annĂ©e suivante, c'est la partie infĂ©rieure de la VallĂ©e qui se soulève et, pour la deuxième fois, Teglio. A Delebio, un prĂŞtre pro-Jacobin, Andrea Parravicini, est fusillĂ© par les contre-rĂ©volutionnaires.

Entre 1797 et 1798, des soulèvements ont lieu dans la province de Mantoue, ainsi que dans le canton du Tessin, qui a rejoint la RĂ©publique helvĂ©tique, après que cette dernière a remplacĂ© la ConfĂ©dĂ©ration suisse.

Vénétie

Plaque commémorative des Pâques véronaises, apposées à l'endroit d'où est partie la révolte.
L'entrée à Paris du convoi transportant les œuvres d'art pillées par Napoléon. Au centre, les quatre chevaux de Saint Marc.

Après la Lombardie, conquise au printemps de 1796, la République de Venise était le second objectif de Napoléon dans son mouvement en direction de l'Autriche[17]. Les événements s'accélèrent entre 1796 et 1797, avec, comme point culminant, la semaine du 17 au .

Le , les Français battent les Autrichiens Ă  Borghetto et franchissent le Mincio, pour entrer sur le territoire de VĂ©rone. ArrivĂ©s Ă  VĂ©rone, ils en chassent les VĂ©nitiens et s'y installent (1er juin), sans tenir compte — malgrĂ© les instructions reçues du Directoire — de la dĂ©claration de neutralitĂ© de la RĂ©publique de Venise. Les rapports entre la population et l'occupant français sont d'emblĂ©e exĂ©crables. L'avance des armĂ©es rĂ©volutionnaires se poursuit en juillet et en aoĂ»t. Le , NapolĂ©on remporte la bataille de Bassano. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1796, toute la partie occidentale de la VĂ©nĂ©tie est occupĂ©e par les français. La ligne dĂ©fensive des autrichiens commence au nord de Vicence et s'Ă©tend jusqu'au Cadore et au Frioul.

Les affrontements entre Français et Autrichiens se poursuivent dans les premiers mois de 1797. La population, inquiète de l'inertie manifestée par Venise, qui a accepté le passage des troupes françaises sur son territoire, prend les armes et s'organise en milices populaires. Parmi les soulèvements qui ont été enregistrés, celui de Vérone est passé à l'Histoire sous le nom de Pâques véronaises, tant pour son importance que pour ses conséquences dommageables sur le destin de la République de Venise.

Les troubles Ă©clatent Ă  VĂ©rone, le lundi de Pâques 1797 ()[18], le jour-mĂŞme oĂą NapolĂ©on signe le TraitĂ© de Leoben par lequel l'Autriche cède la Lombardie Ă  la France en Ă©change des territoires de la RĂ©publique de Venise. Les insurgĂ©s s'emparent de la ville. La population est au premier rang, parfois appuyĂ©e par des troupes vĂ©nitiennes et par des soldats autrichiens que la foule a libĂ©rĂ©s en attaquant les prisons de la ville. Une centaine de soldats français rĂ©sidant en ville sont massacrĂ©s. L'armĂ©e française, qui tient les forts surplombant VĂ©rone, tire sur la foule Ă  coup de canons. Le 20, la foule donne l'assaut au Castel Vecchio, oĂą les Français se sont retranchĂ©s[19].

Le 21, les renforts appelĂ©s Ă  la rescousse partent assiĂ©gĂ©s arrivent, et la ville est encerclĂ©e par 15 000 soldats[20]. Le 22, les insurgĂ©s commencent Ă  manquer de munitions et de vivres. Le 23, les autoritĂ©s municipales sont rĂ©unies et, le 24, les VĂ©ronais  dĂ©cident de parlementer avec les Français[21].

Le matin du , la ville se rend et une nouvelle municipalitĂ© est dĂ©signĂ©e Ă  laquelle les autoritĂ©s occupantes demandent de procĂ©der Ă  la « dĂ©mocratisation »[22]. La ville est obligĂ©e de payer une contribution de 120 000 ducats et de remettre aux occupants les fonds du mont de piĂ©tĂ©, l'argenterie des Ă©glises et autres lieux de culte. La ville doit en outre consignĂ© aux Français tous ses chevaux et 40 000 paires de chaussures et une liste d’œuvres d'art, sans compter les extorsions et les vols commis indĂ©pendamment par la soldatesque. De nombreuses Ĺ“uvres d'art sont volĂ©es, dont des tableaux de VĂ©ronèse et du Titien. Le butin, expĂ©diĂ© en France, est exhibĂ© en procession dans les rues de Paris entre le 27 et le , avant d'ĂŞtre dĂ©posĂ© au musĂ©e du Louvre.

Le bilan de la rĂ©volte est très lourd : les Ă©meutes et la canonnade, qui a durĂ© huit jours, ont fait au moins 2 056 morts. Toute la garnison vĂ©nitienne est dĂ©portĂ©e en France pour y rejoindre des camps de prisonniers. Redevenus maĂ®tres de la citĂ©, les Jacobins interdisent les processions religieuses et les funĂ©railles, font exĂ©cuter trois civils et un moine capucin, et font abattre tous les symboles de Venise, dont les lions de Saint Marc et le monument Ă  la rĂ©publique, qui s'Ă©levait piazza Bra[23]. NapolĂ©on utilise en outre la rĂ©volte comme prĂ©texte pour s'en prendre directement Ă  la RĂ©publique de Venise[24].

Les légations de Ferrare et de Ravenne

Les Français entrent Ă  Ferrare e . En dĂ©pit de leurs promesses de respect vis-Ă -vis de la religion, ils commencent Ă  piller les Ă©glises, dĂ©clenchant la colère de la population. Ă€ Lugo,  les Jacobins dĂ©clenchent une Ă©meute en tentant d'emporter le buste de Sant'Ellero (saint Hilaire). La population chasse les Français et rĂ©siste pendant cinq jours, les armes Ă  la main, tandis qu'ils tentent de reprendre la ville.

L'Autriche et la Russie ayant formĂ© la Deuxième coalition,Paris, alarmĂ©, rappelle ses armĂ©es en France. Dans les LĂ©gations, les troupes Françaises quittent les principales agglomĂ©rations. Dès leur dĂ©part, les forces rĂ©actionnaires tentent de rĂ©tablir la situation antĂ©rieure. Ă€ Ravenne, le , le lĂ©gat du pape Dugnani, fait une entrĂ©e triomphale.

La légation de Bologne

Bologne et dans ses environs, les Français suscitent la colère en interdisant des processions religieuses. En 1797 et en 1798, Ă  Minerbio et Ă  Porretta Terme , entre autres, la population dĂ©fie l'interdiction en descendant pour participer Ă  la procession du Corpus christi. Le , 1798, le père Pierre-Marie Zanarini est condamnĂ© Ă  mort pour avoir abattu deux arbres de la libertĂ© plantĂ©s dans le cimetière de son Ă©glise.

Rome et le Latium

Rome est prise par les Français le , après l'assassinat en ville du gĂ©nĂ©ral français Mathurin-LĂ©onard Duphot. Le , le pape Pie VI est dĂ©chu de ses pouvoirs temporels et la RĂ©publique romaine est proclamĂ©e, sur le modèle français.

Des soulèvements dĂ©butent dans les quartiers populaires comme le Trastevere et le Monte Sacro. La rĂ©volte du Trastevere sera brève et sanglante, du dimanche , en dĂ©but de soirĂ©e, au 1er mars. Les insurgĂ©s capturĂ©s sont fusillĂ©s sur la piazza del Popolo. Au mĂŞme moment, la rĂ©volte Ă©clate aux Castelli Romani, Ă  (Albano Laziale, Ă  Castel Gandolfo et Velletri). Au mois de juillet, c'est le tour de Veroli et Alatri, dans la rĂ©gion de Frosinone, pendant que le sud du Latium se soulève contre les occupants.

Le , la constitution de la République romaine est promulguée. Le nouveau régime est accueilli froidement par la population, qui, après avoir subi les pillages qui ont accompagné la prise de la ville, a eu à supporter les lourdes contributions imposées par l'occupant français.

Le soulèvement de la partie sud du Lazio se poursuit. Le , le commandement français proclame l'Ă©tat de siège sur l'ensemble de la zone. Mais la rĂ©volte ne faiblit pas : en aoĂ»t, elle atteint Terracina. Le , après une lutte acharnĂ©e, la ville est investie et mise Ă  sac par les Français. Après la prise de Ferentino, le gĂ©nĂ©ral Girardon, demandant des renforts, termine sa lettre en s'exclamant : « C'est absolument la VendĂ©e ! »[25]. C'est dans cette rĂ©gion qu'opère, le plus souvent contre les Français, la bande conduite par Michele Arcangelo Pezza, plus connu sous le nom de Fra Diavolo.

L'insurrection générale 1799

Les puissances europĂ©ennes ayant formĂ© une nouvelle coalition contre la France, Paris a rappelĂ© nombre de rĂ©giments stationnĂ©es en Italie. Dès que la pression militaire française se relâche, les populations de la pĂ©ninsule, qui ont eu Ă  souffrir de l'occupation, tentent de revenir Ă  la situation antĂ©rieure.

Piémont

Le , le roi Charles-Emmanuel IV de Savoie, pressĂ© par les Français, renonce Ă  la souverainetĂ© sur le PiĂ©mont. La rĂ©gion est transformĂ©e en une rĂ©publique, qui prend le nom de RĂ©publique subalpine ; le mĂ©contentement de la population explose immĂ©diatement. Dès NoĂ«l Alexandrie, Asti, Acqui et les campagnes environnantes se soulèvent et la rĂ©volte se gĂ©nĂ©ralise. Fin fĂ©vrier le bourg de Strevi se rĂ©volte : il est attaquĂ©, puis incendiĂ© par les Français. Ă€ Asti, le gĂ©nĂ©ral Falvigny — un ancien de la guerre de VendĂ©e — rafle 95 personnes, choisies au hasard parmi la population et condamne Ă  mort 86 habitants, qui sont fusillĂ©s sur le champ[26]. Les Français incendient Borgo Salsasio di Carmagnola après une bataille acharnĂ©e avec les villageois, faisant des centaines de morts. Ils rĂ©cidivent dans le village de Piscina. Ă€ Mondovì, les habitants se rĂ©voltent aux cris de Â« Renvoyons-les chez eux tout nus, comme ils sont arrivĂ©s en Italie ! ». Mal leur en prend, leur ville est prise d'assaut et la population massacrĂ©e[27].

Pendant que le PiĂ©mont est en proie Ă  la guerre civile, des troupes autrichiennes et russes arrivent de Lombardie, appuyĂ©e par les « masses chrĂ©tiennes », conduites par Branda de Lucioni (surnommĂ© Brandaluccione). Parti de Lombardie, Lucioni arrive dans le PiĂ©mont au dĂ©but du mois de . Il libère Verceil et SanthiĂ . Le 13, il assiège Turin, favorisant l'avancĂ©e des troupes austro-russes commandĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Alexandre Souvorov.

La rĂ©pression conduite par les Français ne fait qu'envenimer la situation. La partie occidentale du PiĂ©mont se soulève Ă  son tour. Le , la « masse chrĂ©tienne » de Lucioni, qui compte alors 6 000 hommes, brise une tentative d'encerclement et met en dĂ©route trois colonnes françaises. Le , Souvorov  fait son entrĂ©e Ă  Turin, accueilli comme un libĂ©rateur par la population. 

Lucques

La République de Lucques, pourtant neutre, est occupée par les troupes du général Sérurier en , donnant immédiatement naissance à une république sœur. Des soulèvements ont lieu dès le printemps suivant, majoritairement dans les campagnes. Les troupes françaises sont ainsi attaqués à Vinchiana (San Lorenzo di Brancoli), dans la vallée du Serchio.

Toscane

Pendant la Campagne d'Italie, le grand-duchĂ© de Toscane s'Ă©tait dĂ©clarĂ© neutre. Le , la France rompt le pacte signĂ© avec le grand-duc et envahit la Toscane. Les premières Ă©meutes antifrançaises ont lieu les 12 et Ă  Florence et Pistoia. Elle s'Ă©tendent au grand-duchĂ© dans les jours qui suivent la dĂ©faite subie par les Français aux mains du gĂ©nĂ©ral Souvorov, et la chute de la RĂ©publique cisalpine (). Le soulèvement gagne le Valdarno, le Casentino et le Mugello. Dans les jours suivants, la ville d'Arezzo est en proie Ă  l'Ă©meute. La population se soulève au cri de « Viva Maria », reprenant le cri de bataille des Trasteverini romains de 1798. Après avoir mis en fuite la garnison française, la ville s'organise en se dotant d'un auto-gouvernement (« SuprĂŞme dĂ©putation ») et d'un commandement militaire. Les uniformes de l'armĂ©e levĂ©e Ă  Arezzo portent les couleurs de la Toscane et l'image de la Vierge de la Consolation. Selon la tradition dees armĂ©es catholiques, cette dernière est nommĂ©e « gĂ©nĂ©ralissime ». L'armĂ©e levĂ©e Ă  Arezzo, ayant atteint l'effectif de 50 000 hommes, libère la campagne et les villes voisines[28], poussant jusque dans les Marches, l'Ombrie et le Latium, oĂą elle remporte d'autres succès : le elle prend la forteresse de San Leo ; le , PĂ©rouse capitule.

La RĂ©publique Cisalpine

Bologne

Ă€ Bologne[29], les troubles dĂ©butent après le , quand les Jacobins imposent une nouvelle taxe sur tous les citoyens de plus de 16 ans. Des bandes composĂ©es de paysans, de prĂŞtres et d'anciens soldats de la papautĂ© parcourent la campagne. Elles passent Ă  l'Histoire sous le nom d'« insurĹĽent ». Ils libèrent Cento, puis San Giovanni in Persiceto. L'Ă©meute s'Ă©tend Ă  la vallĂ©e du Reno (Pianoro, Loiano, Monghidoro, Castel d'Aiano, Porretta Terme, Lizzano). En mars, on parle de l'arrivĂ©e des troupes autrichiennes. En mai, les insurgĂ©s forment l'avant-garde des forces austro-russes quand elles tentent un premier assaut sur Bologne, qui sera finalement reprise Ă  la fin du mois de juin.

Romagne

L'annĂ©e 1799 est l'annĂ©e de la grande insurrection qui libère, avec l'aide des troupes austro-russes, la Romagne des troupes napolĂ©oniennes. 

Le , le comte Matteo Manzoni, proclamé commandant des forces contre-révolutionnaires de la province de Lugo, fort de l'avancée des troupes austro-russes commandée par Souvorov, fait apposer les armoiries des papes et des représentations de la Vierge aux cris de « Vive François II ! Vive Pie VI ! ».

Le intervient le prermier  soulèvement de Rimini. Ă€ l'occasion d'une procession religieuse, la population refuse des interdictions et dĂ©file aux cris de  : « En avant la procession! Vive Marie ! ».

Le , les insurgĂ©s de Forlì, Lugo et Ravenne, rĂ©unis, libèrent Faenza, forçant les troupes du gĂ©nĂ©ral Hulin Ă  s'enfuir. Le mĂŞme jour, Ă©clate la grande Ă©meute de Rimini. La ville est alors occupĂ©e par les troupes du gĂ©nĂ©ral Fabert, averti de l'imminence d'un dĂ©barquement autrichien. La rĂ©volte est conduite par un pĂŞcheur, Giuseppe Federici, qui ameute la population et force les troupes françaises Ă  se barricader Ă  l'intĂ©rieur de la ville. Rejointe par les Autrichiens, la foule met en dĂ©route les troupes françaises. Le lendemain, alors que les insurgĂ©s cĂ©lèbrent leur victoire, Fabert tente une contre-attaque qui Ă©choue. Il est obligĂ© de s'enfuir et prend la route des Apennins, pour ĂŞtre arrĂŞtĂ© par les rebelles Ă  San Leo.

La RĂ©publique romaine

Les soulèvements reprennent avec les succès de la coalition. Le , la population de Viterbe chasse les Jacobins, qui se rabattent sur Rome. Les insurgĂ©s se joignent Ă  ceux d'Orvieto pour battre les Français Ă  Bassano Romano. La rĂ©volte gagne tout le Latium et, avec les insurgĂ©s d'Arezzo, le , les contre-rĂ©volutionnaires se prĂ©parent Ă  reprendre  Rome, dĂ©fendue par les rĂ©publicains. Des nĂ©gociations s'engagent et, le , les Français quittent Rome, qui est occupĂ©e par l'armĂ©e du Royaume de Naples, qui la restitue au Pape.

La RĂ©publique napolitaine

L'invasion française du Royaume de Naples commence le . Les soulèvements populaires accompagnent l'avancée des troupes républicaines : Sessa Aurunca (détruite une fois la révolte matée), Teano, Fondi, Castelforte et Itri. Des émeutes éclatent également dans les Abruzzes[30].

L'armée française arrive victorieuse dans les environs de Capoue pour conclure l'armistice de Sparanise (), l'armée régulière des Bourbons ayant arrêté le combat. Dans les semaines qui suivent, plusieurs villes de Campanie se soulèvent, dont Pomigliano d'Arco : une fois prise par les Français, la ville est mise à feu et de nombreux habitants sont passés par les armes.

« Je ne reviendrai pas sur les actes d’indiscipline et les pillages commis avant notre entrée dans Capoue. Je sais que les révoltes des paysans ont justifié, en partie, la conduite de nos soldats ; mais si les soldats pillaient et saccageaient pour venger leurs compagnons d’armes assassinés, les paysans assassinaient pour venger leurs maisons et leurs propriétés pillées et ravagées ; et les massacres et les pillages des uns, toujours motivés par les pillages et les massacres des autres, il devenait impossible de sortir d’un pareil état de désordre et d’anarchie. La vérité est que si une discipline sévère eût existé dans l’armée, si on eût respecté les personnes, les propriétés, la religion comme on avait l’intention, et vous l’aviez solennellement promis dans vos proclamations au peuple napolitain, les agents du ci-devant roi des Deux-Siciles n’auraient pas parvenu si aisément à soulever les campagnes et nous n’aurions pas eu deux espèces d’ennemis à combattre et beaucoup de nos camarades, tués isolément, à regretter ».

— Marc-Antoine Jullien, secrétaire du Gouvernement provisoire de Naples[31] »

Ă€ Naples, une bataille rangĂ©e oppose les troupes françaises soutenues par les rĂ©publicains aux lazzari[32]. Trois journĂ©es de combats font entre 8 000 et 10 000 morts chez ces derniers. Exploitant sa victoire, le gĂ©nĂ©ral Championnet, qui commande les troupes françaises, fait pression sur le clergĂ© local pour obtenir qu'il proclame le miracle de Saint-Janvier en faveur des rĂ©publicains[33].

Une contre-attaque antifrançaise arrive alors du sud. Au début du mois de juin, l'armée du cardinal Fabrizio Ruffo, vicaire-général du roi Ferdinand IV, fait son entrée dans la Principauté ultérieure. Cette « Armée de la Sainte Foi en Notre Seigneur Jésus-Christ », partie de Calabre, avait soumis le territoire allant de la Basilicate aux Pouilles, exécutant en chemin tous les partisans de la république. À Potenza, l'évêque Giovanni Andrea Serrao, ayant béni un arbre de la Liberté, est exécuté pour s'être rallié à la République[34].

Entre mai et juin, le gros de l'armĂ©e française reprend la route du nord, laissant une garnison au fort de Saint-Elme, ainsi qu'Ă  Capoue et Ă  GaĂ«te. L'armĂ©e de Rufo prend ses quartiers Ă  Nola, renforcĂ©e par des contingents britanniques, russes et autrichiens dĂ©barquĂ©s par l'amiral Nelson sur les cĂ´tes de la Calabre. L'Empire Ottoman ayant rejoint la Deuxième coalition, un contingent turc fait partie de l'expĂ©dition. Enfin, une escadre anglaise au service des Bourbons bloque la cĂ´te. De Nola, Ruffo fait mouvement sur Somma Vesuviana, puis sur Portici, reprenant les deux villes aux rĂ©publicains. Le , l'ArmĂ©e de la Sainte Foi reprend Naples, les Français capitulent et leurs derniers soldats sont embarquĂ©s sur un bateau pour Toulon. Après leur dĂ©part, les patriotes napolitains modĂ©rĂ©s et les Jacobins, retranchĂ©s dans la forteresse, opposent une dernière rĂ©sistance, puis se rendent, sur une promesse de vie sauve du cardinal Ruffo. Dans les jours qui suivent, nombre d'entre eux sont sommairement exĂ©cutĂ©s. Quelque 8 000 survivants sont jugĂ©s quelques mois plus tard. 124 sont condamnĂ©s Ă  mort, 6 graciĂ©s, 222 condamnĂ©s Ă  perpĂ©tuitĂ©, 22 Ă  des peines moins lourdes, 288 dĂ©portĂ©s, et 67 exilĂ©s. Les symboles de la rĂ©publique sont dĂ©truits et les restes de Masaniello (rĂ©fĂ©rence des rĂ©volutionnaires), conservĂ©s dans la basilique du Carmine depuis l'insurrection populaire de 1647, dont il avait Ă©tĂ© le meneur, sont dispersĂ©s.

Les insurrections de la période napoléonienne

Aperçu historique

Au printemps de 1800 NapolĂ©on lance sa deuxième campagne d'Italie. En juin, il remporte une victoire dĂ©cisive Ă  Marengo et parvient Ă  regagner le contrĂ´le militaire sur la pĂ©ninsule. Il s'y maintiendra jusqu'en 1814. De nouveaux foyers de rĂ©bellion s'allument Ă  travers le pays, jusqu'Ă  un soulèvement d'ampleur nationale en 1814. La fin du Premier empire marque la fin des soulèvements antifrançais.

Les insurrections

  • PiĂ©mont et Val d'Aoste : les Ă©meutes dĂ©butent quand les Français quittent leurs cantonnements pour combattre les Autrichiens. Des bandes organisĂ©es harcèlent les colonnes françaises (la "Lunga" dans le dĂ©partement du Tanaro, la "Diciotto" dans le Val Trompia, la "Becurio" entre Giaveno et Turin, les bandes dĂ©nommĂ©es "Data" et "Truppa" dans le Canavese, la "Cacciatori Violino" entre Mondovì et Cuneo. En 1801 des troubles Ă©clatent dans la VallĂ©e d'Aoste, Ă  la nouvelle des dĂ©faites subies par les Français sur le Mincio. Ils dĂ©butent Ă  Châtillon et gagnent Aoste, oĂą le commandant français Merek est contraint de se rendre. La rĂ©volte gagne ensuite le PiĂ©mont. Mi-janvier, les insurgĂ©s attaquent Ivrea. Ils sont repoussĂ©s et laissent sur tarrain le 300 hommes, morts ou blessĂ©s. Au mois de mars, les environs d'Asti se soulèvent, tandis que la rĂ©volte gagne les vallĂ©es ligures de Bisagno et de Polcevera.
  • Ligurie : en avril-, les insurgĂ©s donnent l'assaut Ă  la ville de  GĂŞnes. La rĂ©volte est conduite par Luigi Domenico Assereto, un aventurier qui se porte Ă  la tĂŞte de 10 000 insurgĂ©s. La rĂ©volte est Ă©touffĂ©e et de nombreux Ă©meutiers sont passĂ©s par les armes.
  • Dans les anciens duchĂ©s de Parme et de Modène, les insurrections reprennent en 1801-1802, avec le retour des Français, d'abord dans les campagnes de Modène  (Modène, Sassuolo, San Felice), puis aux alentours de Reggio. Dans les annĂ©es qui suivent, des bandes de dissidents parcourent les campagnes et s'en prennent aux postes français. En janvier 1806, une sĂ©dition importante touche Castellarano et Sassuolo. Dans l'ancien duchĂ© de Parme, le mouvement dĂ©bute en 1805-1806, après une levĂ©e en masse extraordinaire dĂ©crĂ©tĂ©e par l'occupant (6 000 soldats exigĂ©s). Castel San Giovanni ouvre les hostilitĂ©s en , suivie par SalsomaggiorePellegrinoPontremoliBobbio, Castellarquato et Borgo Val di Taro. Ă€ la tĂŞte de milliers d'insurgĂ©s, Giuseppe Brussardi, surnommĂ© « Generale Mozzetta » (Ă  Parme), Agostino De Torri, surnommĂ© « Foppiano » (Ă  Plaisance). Ă€ la fin du mois de , les Français remportent plusieurs victoires sur les insurgĂ©s. La rĂ©volte se termine après l'incendie du village de Mezzano Scotti, suivi d'une sĂ©rie de procès et de condamnations Ă  mort.
  • En VĂ©nĂ©tie, en octobre 1805, alors que s'affrontent Français et Autrichiens, le village de Crespino, puis le Polesine s'embrasent, mais la rĂ©volte cesse quand les Autrichiens sont appelĂ©s au front. Crespino est dĂ©clarĂ©e « colonie » et ses habitants « apatrides ». Ils devront attendre un an que NapolĂ©on rĂ©voque ce dĂ©cret.
  • En Toscane, le , les Français occupent Florence, Prato et Pistoia. Les ArĂ©tins obtiennent du grand-duc, en exil Ă  Vienne, le commandement d'un gouvernement provisoire. Ils forment un corps de 7 000  hommes, placĂ© sous la direction de Giovan Battista Albergotti, chef des Viva Maria. Arezzo, bombardĂ© par les troupes françaises, capitule le . Le mont de piĂ©tĂ©, les Ă©glises et les couvents sont mis Ă  sac. La forteresse est rasĂ©e, ainsi que les portes de la ville. Un lourd tribut est imposĂ© aux habitants. Mais la rĂ©volte ne faiblit pas : elle se diffuse dans les environs et prend la forme du brigandage.
  • En 1801, une nouvelle rĂ©voltĂ© Ă©clate en Valdarno et dans le Val di Chiana. Ă€ Portoferraio les habitants tiennent tĂŞte aux Français pendant 31 mois. Ils finissent par se rendre Ă  la demande du grand-duc lui-mĂŞme.
  • Bologne, Ferrare et la Romagne : les premières insurrections commencent en , rĂ©primĂ©es par le gĂ©nĂ©ral Pino. En 1805 de nouveaux mouvements populaires sont signalĂ©s.
  • Dans les Marches et en Ombrie : la forteresse de Civitella del Tronto rĂ©siste pendant des mois, jusqu'au . Après sa chute, les habitants de la zone, accusĂ©s d'avoir collaborĂ© avec les insurgĂ©s, sont dĂ©cimĂ©s.
  • Rome et le Lazio: en , Fra Diavolo installe son quartier gĂ©nĂ©ral Ă  Sora. Les troupes françaises en font un de leurs principaux objectifs, prennent la ville, s'emparent du brigand en fuite et le font fusiller Ă  Naples, le .  

L'insurrection calabraise

Le , ayant vaincu l’Autriche et la Russie (traité de Presbourg), Napoléon, afin d'affermir son contrôle sur la péninsule et la Méditerranée, ordonne à l'armée d'Italie du nord de s'emparer du Royaume de Naples[35].

PlacĂ©e sous le commandement de Joseph Bonaparte, et confiĂ©e au marĂ©chal MassĂ©na, « l'armĂ©e de Naples », qui compte plus de 40 000 hommes aguerris, fait face Ă  des contingents napolitains et anglais beaucoup moins combattifs[35].

Elle entre sans coup férir dans Naples le . Un corps d'armée conduit par Reynier, poursuit vers Reggio de Calabre, qu'il atteint et investit quelques semaines plus tard[35].

Au printemps 1806, alors que le passage en Sicile — où s'est réfugiée, sous protection anglaise, la cour de Naples — s'avère impossible et que Gaëte continue de résister aux envahisseurs, un soulèvement de basse intensité gagne toute la Calabre[35]. En juin, deux chefs de bande, Sciarpa et Panedigrano, tentent de soulever la région. Ils sont rejoints par Fra Diavolo, qui, débarquant avec 600 hommes, les aide à prendre possession de la cité d'Amantea.

Le soulèvement se transforme en insurrection, au dĂ©but du mois de juillet, quand les troupes françaises sont balayĂ©es par le dĂ©barquement de 6 000 Britanniques, commandĂ©s par le gĂ©nĂ©ral Stuart, au nord de Reggio (Bataille de Maida). Alors que Reynier abandonne la Calabre et que Naples elle-mĂŞme est menacĂ©e, la chute de GaĂ«te permet de dĂ©gager des renforts. La rĂ©pression est fĂ©roce : elle commence avec l'incendie de Lauria, qui fait des milliers de victimes. En octobre, une armĂ©e de 3 000 hommes, dirigĂ©e par Antonio Santoro, surnommĂ©, « le roi Coremme », occupe Acri. Les Français s'emparent de la ville et l'incendient. Amantea rĂ©siste de Ă  (Siège de Amantea). Les Français y perdent 800 hommes, tandis que 2 200 habitants d'Amantea sont tuĂ©s. D'autres villages se rendent : Longobardi (livrĂ© aux flammes), Belmonte Calabro, Maratea. En , les forces antifrançaises de Santoro et de Gargiulo occupent Crotone, que les Français reprennent le . Les dernières villes de Calabre Ă  tomber sont Reggio, Ă  l'automne 1807 et Scilla, en fĂ©vrier 1808. Les insurgĂ©s sont repoussĂ©s dans le sud de la Calabre, d'oĂą, encouragĂ©s par les Bourbons et par leurs protecteurs Anglais, ils vont harceler sans relâche les troupes napolĂ©oniennes[35]

Pour ce faire, les rebelles sont organisés en « masses » et en « comitives ». Les premières sont des contingents populaires encadrés par des officiers bourboniens. Leurs rassemblements attirent les troupes de l'occupant et les affaiblissent en les dispersant. Les secondes sont des bandes autonomes de quelques dizaines d’hommes pratiquant la guérilla[36] aux dépens des colonnes isolées[35].

L'occupation se transforme ainsi en une opération de maintien de l'ordre vis-à-vis d'une population majoritairement hostile, dans des conditions épouvantables et sur fond de règlements de comptes sans pitié entre des paysans Calabrais écrasés par un système féodal et une petite bourgeoisie locale plus aisée et proche des idées révolutionnaires des « Jacobins ». L'affrontement est porté à un point d'incandescence par la ferveur religieuse des insurgés, qu'ils opposent à l'impiété des envahisseurs et de leurs soutiens locaux. Les rebelles n'hésitent pas à mutiler, éventrer, défigurer, brûler, crucifier leurs prisonniers, entraînant, de la part des occupants, des représailles aveugles. On ne compte plus les villages incendiés et rasés, les civils massacrés par milliers, les exécutions sommaires et les viols de masse[35].

La Calabre, pĂ©niblement maĂ®trisĂ©e Ă  partir de 1807, restera, pour les contingents de l'armĂ©e française qui y sont engagĂ©s, un enfer sans gloire pendant toute la pĂ©riode napolĂ©onienne. Sur les quelque 45 000 soldats envoyĂ©s dans le royaume de Naples en 1806, 10 000 au moins ont Ă©tĂ© fauchĂ©s pendant l'occupation. CĂ´tĂ© calabrais, le territoire est en ruine et la population aurait chutĂ© de 800 000 Ă  779 000 habitants pendant la « dĂ©cennie française » [35].

Le soulèvement général de 1809

En avril 1809 l'Autriche et l'Angleterre forment la Cinquième coalition et reprennent la guerre contre NapolĂ©on. L'archiduc Jean-Baptiste d'Autriche, Ă  la tĂŞte de deux corps d'armĂ©e, tente d'envahir le nord de l'Italie. Il est encerclĂ© par l'armĂ©e franco-italienne d'Eugène de Beauharnais, qui finit par l'emporter.

L'insurrection du Tyrol

Vaincue en 1805, l'Autriche doit céder le Tyrol, occupé par les troupes napoléoniennes, à la Bavière, satellite de la France. La politique anticléricale et centralisatrice du régime bavarois provoque l'hostilité de la majorité des Tyroliens. En 1809, soutenus par Vienne, les paysans, depuis toujours organisés en milices armées, encadrées et régulièrement entraînées, se rebellent. Menés par Andreas Hofer les Tyroliens remportent plusieurs victoires et repoussent plusieurs offensives françaises et bavaroises avant d'être finalement vaincus au bout de plusieurs mois.

Le soulèvement dĂ©bute le , conduit par Andreas Hofer, au moment oĂą un contingent autrichien de 7 000 hommes entre au Tyrol. Hofer et ses miliciens, agissant de concert avec les Autrichiens, mènent une guerre d'embuscades, mais remportent Ă©galement de vĂ©ritables victoires militaires. Ces premiers succès incitent l'armĂ©e française Ă  dĂ©pĂŞcher au Tyrol le marĂ©chal Lefebvre, qui y conduit deux offensives. La seconde tourne au dĂ©sastre[38]. Le , fort de ces succès, Hofer s’autoproclame « rĂ©gent du Tyrol ». Il peut alors compter sur 36 000 tirailleurs et 40 000 miliciens. Mais, le , l'empereur d'Autriche abandonne le Tyrol en signant la Paix de Schönbrunn, qui confirme le rattachement Ă  la Bavière.

Après avoir promis le pardon aux Tyroliens qui accepteraient de se soumettre, Napoléon, décidé à en finir avec l'insurrection, y envoie deux armées, cinq bataillons et deux escadrons. Hofer tente à plusieurs reprises de parlementer, mais quand ce ne sont pas ses alliés qui le retiennent, ce sont ses adversaires qui le repoussent.

Après des combats sporadiques mais acharnĂ©s, au dĂ©but du mois de dĂ©cembre, les Français ont la situation en main. Ils se vengent sur la population et commettent des massacres Ă  Matrei, Ă  Scillian, dans la Pusteria et Ă  Novacella (oĂą ils incendient toutes les habitations).

Hofer, dĂ©noncĂ©, est capturĂ© le et exĂ©cutĂ© le , Ă  Mantoue. C'est la fin de la rĂ©bellion. Le bilan est lourd : 2 500 morts pour les tyrolien et 5 000 pour les Franco-Bavarois et leurs alliĂ©s[39].

Le , le Tyrol est partagé entre la Bavière et l’Italie. En , à la suite de la Sixième Coalition, l’Autriche rompt avec la France et reprend une partie du Tyrol. En octobre, la Bavière se retourne contre la France et rejoint la coalition. Des milliers de paysans se rassemblent pour réclamer la restitution du Tyrol à l’Autriche. Le , la Bavière rétrocède le Tyrol aux Habsbourg[40].

Interprétations

Selon Anna Maria Rao, les insurrections du Triennio francese ne sont pas que l’expression spontanée et populaire d’un sentiment national. Il s'agit plutôt d'une réaction aux exigences de l'occupant et aux débordements de la soldatesque, souvent alimentée par une propagande ecclésiastique très active et antérieure à l'arrivée des Français dans la péninsule.

L'occupation et le climat de violence qui l'accompagne révèlent également les tensions préexistantes qui minent les différentes parties du pays. Les émeutes peuvent ainsi être déclenchées par une crise de subsistance (Piémont, ) ou par le réveil d’anciens conflits locaux. À Bergame et Brescia (printemps 1797), comme à Gênes (mai-) ou en Romagne (27-), la révolte vise les nouvelles municipalités républicaines plus que les Français. En Toscane, la révolte des « Viva Maria » d’Arezzo (été 1799) débouche sur la formation d'un gouvernement autonome plus proche des idées révolutionnaires que du grand-duc de Toscane[41].

Quant au caractère spontané des insurrections, celles-ci sont en fait majoritairement orchestrées par la noblesse, le clergé, l'armée et l'administration des anciens gouvernements, soucieux à la fois d'utiliser la colère populaire pour arriver à leurs propres fins, mais également de la canaliser pour éviter qu'elle ne se retourne contre eux[41].

« Les oligarchies locales, profitent ainsi des bouleversements provoqués par la Révolution française pour négocier un retour à leurs conditions d’ancien régime, contre les réformes entamées par les souverains absolus et leurs efforts de centralisation et de rationalisation de l’appareil administratif. […] L'« insorgenza » italienne fut l’explosion, sur le fond d’une vaste crise économique, sociale et politique, de mécontentements et de rivalités anciens, aiguisés par les réformes des dernières décennies du XVIIIe siècle, de conflits locaux entre villes et campagnes, entre communautés, entre groupes de pouvoir locaux, entre mentalités différentes. Mais tous ces conflits et tous ses antagonismes trouvèrent dans l’affrontement entre Révolution et Contre-Révolution – avec tout son cortège d’oppositions entre innovation et tradition, État-nation et communautés, égalité et privilèges – un moyen puissant de politisation qui, en transférant les conflits d’intérêt sur le terrain politique et idéologique, ouvrait la voie à la politique moderne.

— Anna Maria Rao, Révolution et Contre-Révolution pendant le Triennio italien (1796-1799)[41]. »

Pour Nicolas Cadet, l'insurrection calabraise contre les Français se double « d'une féroce guerre civile entre Calabrais. Celle-ci oppose, schématiquement, les masses rurales pauvres excitées en sous-main par les agents bourboniens aux propriétaires terriens et aux classes citadines aisées, perçues comme des exploiteurs et des oppresseurs par les paysans[42] ».

Notes

  1. « Une république démocratique piémontaise serait pour nous un voisin beaucoup plus inquiétant qu’un roi que nous avons mis hors d’état de nuire », Charles-François Delacroix de Contaut, alors ministre des Relations extérieure, le 25 juillet 1796. Cité par Anna Maria Rao in Guerre et politique. L’ennemi dans l’Italie révolutionnaire et napoléonienne Annales historiques de la Révolution française, no 369, juillet-septembre 2012, p. 139-151.
  2. Anna Maria Rao, Guerre et politique. L’ennemi dans l’Italie révolutionnaire et napoléonienne Annales historiques de la Révolution française, no 369, juillet-septembre 2012, p. 139-151.
  3. V. Ilari, P. Crociani e C. Paoletti, Storia Militare del Regno Italico, USSME, Roma, 2004,p. 41.
  4. Carla Nardi, Napoleone e Roma : dalla consulta romana al ritorno di Pio VII (1811-1814), Gangemi, 2005, p. 172.
  5. Sanguinetti et p. 55 Sanguinetti, 1996
  6. L'imposta era pari a sei annate del carico preteso dall'Austria.
  7. Sanguinetti et p. 58 Sanguinetti, 1996
  8. Sanguinetti et p. 56 Sanguinetti, 1996
  9. Sanguinetti et p. 57 Sanguinetti, 1996
  10. Sanguinetti et p. 111 Sanguinetti, 1996
  11. Sanguinetti et p. 122 Sanguinetti, 1996
  12. Sanguinetti et pp. 129-132 Sanguinetti, 1996
  13. Sanguinetti et p. 144 e segg. Sanguinetti, 1996
  14. Paolo Martinucci, Premesse storiche e culturali dell'insorgenza nel bergamasco e nel bresciano
  15. Vedi pag. 552, G.B. Crollalanza (1867)
  16. G.B. Crollalanza, 1867, p. 553-573,
  17. Agnoli et p. 81 Agnoli, 1998
  18. Agnoli et p. 138 Agnoli, 1998
  19. Agnoli et p. 175 Agnoli, 1998
  20. G. Solinas, Storia di Verona, 1981, Centro Rinascita.
  21. Agnoli et p. 195 Agnoli, 1998
  22. La « démocratisation »"consiste à introduire localement les pratiques établies par les gouvernements révolutionnaires français : normes, organisation territoriale dirigée par les préfets, séparation de l'Église et de l'État, mise en place d'une assistance publique et sanitaire régie par les municipalités, et non plus par l'Église.
  23. Francesco Leoni, Storia della controrivoluzione in Italia (1789-1859), Napoli, 1975, p. 54.
  24. Pasque veronesi, Luigi Simeoni, Enciclopedia Italiana, 1937.
  25. Topi et p. 90 Topi
  26. Viglione et p. 58 Viglione, 1998
  27. Viglione et p. 56 Viglione, 1998
  28. Avec des Ă©pisodes de violence comme le massacre de treize Juifs du ghetto de Sienne.
  29. La ville est entre les mains des Français depuis le 18 juin 1796.
  30. John Davis, in AA.VV. et p. 349 AA.VV., 1999
  31. Citée Anna Maria Rao dans Guerre et politique. L’ennemi dans l’Italie révolutionnaire et napoléonienne, , Annales historiques de la Révolution française, p. 139-151.
  32. Le terme est employé pour la première fois en 1647 pour désigner le peuple soulevé contre le vice-roi de Naples, sous le commandement de Masaniello.
  33. S. Vitale, Napoli tra rivoluzione e reazione in AA.VV. et p. 278 AA.VV., 1992
  34. Maria Rosaria Bianchi, Giovanni Andrea Serrao, il martirio per la libertĂ , Il nuovo Monitore napoletano, 22 gennaio 2012
  35. Nicolas Cadet, Violences de guerre et transmission de la mémoire des conflits à travers l’exemple de la campagne de Calabre de 1806-1807 Annales historiques de la Révolution française 348, avril-juin 2007, p. 147-163.
  36. On parle alors de « petite guerre ». Le mot « guérilla » apparaîtra vers 1812, lors des campagnes d’Espagne.
  37. Antolini et p. 5,8-9 Antolini, 1922
  38. En trois semaines, Lefebvre perd lam oitiĂ© de ses hommes (4 000 tuĂ©s ou blessĂ©s et 6 000 prisonniers).
  39. Jean SĂ©villia, Le chouan du Tyrol, Andreas Hofer, p. 245.
  40. Jean SĂ©villia, Le chouan du Tyrol, Andreas Hofer, p. 225-226.
  41. Anna Maria Rao, RĂ©volution et Contre-RĂ©volution pendant le Triennio italien (1796-1799), in La Contre-RĂ©volution en Europe, Presses universitaires de Rennes, 2001, 318 pages, p. 233-240.
  42. Nicolas Cadet, Anatomie d’une « petite guerre », la campagne de Calabre de 1806-1807 in Pour une histoire culturelle de la guerre au XIXe siècle, Revue d'Histoire du XIXe siècle, no 30,2005.

Annexes

Bibliographie

  • J. Godechot, La contre-rĂ©volution. Doctrine et de l'action (1789-1804), mursia, lĂ , Milan 1988 (ed. ou. Paris 1961)
  • P. Villani, "Ă  Partir de 1748 Ă  1815," Ă  L'italienne dans l'historiographie des vingt dernières annĂ©es, Milan, 1973
  • V. E. Giuntella, "La RĂ©volution française et l'Empire", dans AA. VV., Bibliographie de l'âge du Risorgimento, Olschki, Florence, 1974
  • George Henry Cheval, La tyrannie de la libertĂ©: le PiĂ©mont par la maison de Savoie Ă  NapolĂ©on, Collegno, Chiaramonte, 2016.

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