Guillaume Geefs
Guillaume Geefs, né à Borgerhout (Anvers) le et mort à Schaerbeek (Bruxelles) le , est un sculpteur belge. Il a réalisé nombre de statues, bustes et sculptures incarnant les personnages officiels de la Belgique après la Révolution de 1830.
Biographie
Guillaume Geefs est le fils de Jean Geefs, boulanger, et Jeanne Thérèse Verbruggen. Le 7 octobre 1936[1], il épouse Fanny Corr, dite Fi Geefs (1807-1883), peintre talentueuse d'histoire, de portrait et de genre, et sœur du graveur Erin Corr (1803-1862). Son jeune demi-frère, Alexandre Geefs (1829-1866), est connu pour ses médailles. Deux des frères cadets de Guillaume, Aloys et Joseph, ont également été sculpteurs.
Son père souhaitait qu'il reprenne le commerce familial. Vu ses dispositions manifestes pour la sculpture, il accepte de l'inscrire à l'Académie royale des beaux-arts d'Anvers. Geefs y reçoit de 1821 à 1829 une formation artistique et est l'élève de Jean-Louis Van Geel (1787-1852). Il doit néanmoins concilier ses études avec son service militaire au 15e régiment de Ligne pendant une partie de cette période[2].
À partir de 1828, il poursuit son apprentissage à Paris où il est premier au concours d'admission à l'École des beaux-arts. Pendant cinq ans, il suit les cours de cette institution où il est l'élève et le disciple de Jules Ramey[3].
Revenu de Paris, il enseigne à l'Académie d'Anvers à partir de 1833. Il ne reste pas longtemps à ce poste, les commandes nombreuses du gouvernement belge l'obligeant à se fixer à Schaerbeek et à y installer son atelier[3].
En effet, les commandes affluent venant de Léopold Ier, premier monarque de la jeune Belgique, et du gouvernement belge. L'enjeu est alors d'inscrire dans la pierre des monuments la conscience nationale naissante. C'est d'abord, dès 1832, le monument de la place des Martyrs à Bruxelles pour honorer l'héroïsme des révolutionnaires de 1830, ainsi que le mausolée de marbre blanc de Frédéric de Mérode dans la Cathédrale Saints-Michel-et-Gudule. C'est ensuite Rubens qui se voit statufié en 1833 et Léopold Ier lui-même sur la Colonne du Congrès tandis que Belliard viendra en 1852 orner les abords du parc Royal.
De nombreuses commandes émanent également des villes, des églises, de particuliers[3] et même de l'étranger. Il réalise ainsi des autels et chaires de vérité en marbre à Liège, Herentals et Schaerbeek, des statues de personnalités locales et nationales (André Grétry à Liège et Joseph Lebeau à Huy) et des groupes, bustes et statues pour les palais de Bruxelles, La Haye, Windsor, Lisbonne et Dublin[4].
En 1845, à l'occasion de la réorganisation de l'Académie de Belgique, Guillaume Geefs est un des artistes désigné par le gouvernement pour faire partie de la section de sculpture[3].
Parallèlement, il mène une carrière politique qui le conduira en 1848 à devenir conseiller communal, puis, de 1852 à 1860, bourgmestre de Schaerbeek. Il y habitait rue des Palais. De 1853 à 1856, il fait également partie du Conseil provincial du Brabant.
Ă€ partir de 1850, il est membre de l'Institut de France.
Parmi ses élèves, figurent : Victor Poelaert, Jef Lambeaux, Antoine-Félix Bouré, Léopold Harzé, etc.
Il a été inhumé au cimetière de Schaerbeek[3].
Ĺ’uvres
- 1833-1837 : statue de Frédéric de Mérode, dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, à Bruxelles.
- 1833-1838 : Monument au général Belliard, rue Baron Horta, à Bruxelles.
- 1835 : buste en marbre du prince Louis-Philippe-Léopold-Victor-Ernest de Saxe-Cobourg (1833-1834), fils du roi des Belges Léopold Ier, château de Ray-sur-Saône.
- 1838 : Monument aux martyrs de la révolution de 1830, à Bruxelles.
- 1840 : statue de Pieter Paul Rubens, sur la Groenplaats d'Anvers.
- 1842 : tombeau de Maria Malibran (Madame de Bériot), au cimetière de Laeken, à Bruxelles.
- 1842 : statue de André-Modeste Grétry, devant le théâtre royal, à Liège.
- 1843 : statue de Charlemagne, dans la Basilique Saint-Servais Ă Maastricht.
- 1846-1847 : conception de la fontaine des Princes, érigée sur la grand-place de Chimay en 1852.
- 1847 : cénotaphe de saint Hubert, dans la basilique des Saints-Pierre-et-Paul, à Saint-Hubert.
- 1847 : buste en marbre du comte Ferdinand de Meeûs Son buste en plâtre est signalé par Jacques Van Lennep dans son livre Catalogue de la Sculpture, Artistes nés entre 1750 et 1882 édité par les Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique (1992).
- 1848 : le Génie du Mal, dans la cathédrale Saint-Paul, à Liège.
- Circa 1851: le Lion amoureux (musées royaux des Beaux-Arts de Belgique).
- 1858 : tombeau de Jacques Coghen, au cimetière de Laeken, à Bruxelles
- 1859 : statue de Léopold Ier, sur la Colonne du Congrès, à Bruxelles.
- 1865 : statue de Théodore Verhaegen, avenue Franklin Roosevelt, à Bruxelles.
- 1867 : monument de la bataille de Tacámbaro à Audenarde
- 1868 : statue de Joseph Lebeau, avenue Godin-Parnajon, Ă Huy.
- 1868 : statue de Abel Warocqué, à Morlanwelz.
- 1869 : statue de LĂ©opold Ier, place LĂ©opold, Ă Namur.
- 1872 : statue de Isabelle Brunelle, comtesse d'Harscamp, boulevard Isabelle Brunelle, Ă Namur.
- 1872 : statue funéraire de Cornet de Ways-Ruart, dans la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, à Bruxelles.
- 1875 : statue de Louis-Joseph Seutin, Ă l'hĂ´pital Saint-Pierre, Ă Bruxelles.
- 1879 : buste de Charles Thiéfry , Université libre de Bruxelles - Archives, patrimoine, réserve précieuse
- 1881 : statue de Jean-Baptiste d’Omalius d’Halloy, square d'Omalius, à Namur.
- 1881 : statue en bronze d'un gladiateur, Golden Gate Park, Ă San Francisco
- 1881 : statue LĂ©opold Ier de sur le Monument Ă la Dynastie Ă Laeken.
Hommages et distinctions
- Grand officier de l'ordre de LĂ©opold en 1881 en 1881[3] ;
- Chevalier de la LĂ©gion d'honneur en 1844 (France) ;
- Chevalier de l'ordre de la conception de Notre-Dame de Villa-Viçiosa en 1839 (Portugal) ;
- Chevalier de l'ordre de Saint-Michel en 1851 (Bavière) ;
- Une rue Geefs existe Ă Anvers et une autre Ă Schaerbeek depuis 1897.
Galerie
- Lucifer, marbre
Cathédrale Saint-Paul de Liège - Monument au général Belliard
Rue Baron Horta Ă Bruxelles
Références
- Commune de Saint-Josse-ten-Noode, « Acte d'état civil n°45 » , sur Familysearch, (consulté le )
- Edmond Marchal, Essai sur la vie et les œuvres de Guillaume Geefs, Bruxelles, Académie royale des sciences, des lettres et des beaux-arts de Belgique, , 228 p. (lire en ligne), p. 189
- « Guillaume Geefs », L'Indépendance Belge,‎ , p. 2 (lire en ligne)
- « Journal de Bruxelles », Journal de Bruxelles,‎ , p. 2 (lire en ligne)
Liens externes
- Ressources relatives aux beaux-arts :
- Mapping Sculpture
- Musée d'Orsay
- (de + en) Artists of the World Online
- (en) Bénézit
- (en) British Museum
- (en) Grove Art Online
- (en) MutualArt
- (nl + en) RKDartists
- (en) Union List of Artist Names
- Ressource relative aux militaires :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- (nl + en) ODIS
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- Le Lion amoureux et Le Roi Léopold Ier, deux statues en marbre de Guillaume Geefs appartenant aux Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique
- Guillaume GEEFS, Le Génie du Mal (1848) à la cathédrale Saint-Paul de Liège sur le site de l'exposition Vers la modernité. Le XIXe siècle au Pays de Liège, Liège, 2001-2002.
- Antoine Baudry, La nomination des architectes chargés de la restauration de l’abbatiale de Saint-Hubert au XIXe siècle (1839-1884), dans Prina Daniela N. (éd.), L’architecture et l’urbanisme du long XIXe siècle en Belgique. Lieux, protagonistes, rôles, enjeux et stratégies professionnelles, Liège : Presses Universitaires de Liège, 2020, p. 113-124 (DIVAgations, 1) (lire en ligne).