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Louis Seutin

Louis Seutin, né à Nivelles le [1] et décédé à Bruxelles le , est un médecin en chef de l'armée belge en 1831 et sénateur de 1853 à 1862. Il a été fait baron par le roi Léopold Ier de Belgique.

Louis Seutin
Titre de noblesse
Baron
Biographie
Naissance
Décès
SĂ©pulture
Nom de naissance
Louis Joseph Ghislain Seutin
Nationalité
Formation
Activités
Autres informations
Membre de
Académie Léopoldine
Towarzystwo Naukowe Krakowskie (d)
Distinction
Commandeur de l'ordre de LĂ©opold (Belgique)

Biographie

Il est le fils de Louis Seutin et de Marie Raspe[1], tous deux agriculteurs. Dans les années 1820, il épouse Marie-Thérèse Caroly, fille d'un notaire de Bruxelles.

Son père, homme instruit, le fait entrer dans une école paroissiale tenue par l'abbé Lafontaine, dont le frère pratique la chirurgie. Cette circonstance fortuite décide de sa future carrière. Par après, il entre au collège de Nivelles avant d'entamer des études de médecine à Bruxelles[2].

Son livre de mémoires, ses ouvrages scientifiques ainsi que divers articles publiés à son sujet, permettent de reconstituer la suite de sa vie et son œuvre médicale. Sous le Premier Empire français, il est appelé par la conscription en mai 1912, comme officier de santé dans la Garde impériale. Lors de la Campagne d'Allemagne en 1913, il officie comme chirurgien au milieu des combats sous les ordres du baron Dominique-Jean Larrey, alors chirurgien militaire réputé. À l'issue de la campagne, il est fait prisonnier et interné en Tchéquie. A la chute du Premier Empire en juin 1814, il est libéré et retourne à Nivelles. Après l'annexion de la Belgique par le royaume des Pays-Bas, il reprend du service comme chirurgien à l'hôpital militaire de Bruxelles. À la suite de la bataille de Waterloo en juin 1815, il opère jour et nuit les blessés ramenés à Bruxelles et il reçoit mission d'organiser les ambulances à Charleroi, Wavre, Nivelles et dans toutes les communes environnantes. En janvier 1816, il reçoit le diplôme de docteur en médecine de l'Université de Leyde. En avril 1820, il est diplômé docteur en chirurgie et accouchements de l'Université de Liège. En 1822, il fonde la Société des sciences médicales et naturelles de Bruxelles dont il devient le président. Le 1er avril 1823, il est nommé chirurgien en chef de l'Hôpital Saint-Pierre de Bruxelles. En septembre 1824, il est nommé professeur de médecine opératoire, d'accouchements et des maladies des femmes et des enfants à l'École de médecine de Bruxelles[2].

Buste de Louis Seutin

Lors de la la Révolution belge en 1830, il se met à la disposition du gouvernement provisoire belge. Il soigne des personnalités engagées dans les combats aussi bien que de simples combattants. Il est alors nommé médecin-chef de la nouvelle armée belge et participe au siège d'Anvers en 1832 durant lequel il perfectionne ses connaissances en chirurgie traumatique. Médecin en chef de l’hôpital militaire d’Anvers où il soigne des militaires français blessés, il reçoit la Légion d’honneur le . L'indépendance de la Belgique acquise, il entreprend la réforme du système hospitalier[3] lutte efficacement pour le progrès de l'hygiène publique et hospitalière, avec pour résultat une baisse significative de la mortalité par fièvre puerpérale[3]. Il est le premier à pratiquer l'anesthésie en Belgique, mais aussi il met au point le premier procédé « moderne » de réduction des fractures, la méthode qu'il appelle amovo inamovible qu'il va répandre dans plusieurs pays, notamment en Pologne où une société de chirurgie est créée à son nom, mais aussi en Russie. Il devient sénateur et est l'un des fondateurs de l'Université libre de Bruxelles et de l'Académie royale de médecine de Belgique.

Il a présidé à la reconstruction de ce qui était alors le plus important hôpital bruxellois, l'hôpital Saint-Pierre, conçu exclusivement avec une finalité médicale, en remplacement des bâtiments hérités d'une ancienne léproserie.

MĂ©thode amovo-inamovible

La méthode amovo-inamovible de Louis Seutin est décrite[4] comme présentant les avantages des deux méthodes de réduction des fractures, alors concurrentes à l'époque, mais sans leurs inconvénients respectifs. D'une part, les diverses versions de la méthode inamovible qui offraient de bonnes garanties de solidification osseuse, mais qui se présentaient sous la forme de procédés lourds et immobilisateurs interdisant d'accéder aux plaies des fractures ouvertes, et, d'autre part, les variantes de la méthode amovible qui offraient l'avantage d'être légères et moins immobilisantes, tout en permettant de soigner les fractures ouvertes, avec pour conséquence, cependant, des risques de complications dans le processus de solidification, du fait de la liberté de mouvements offerte par cette méthode. Avec son procédé de bandage rigidifié à l'amidon, Seutin visait à réaliser une synthèse des avantages des deux méthodes tout en éliminant leurs inconvénients. Progrès incontestable, car sa méthode qui permettait, par la légèreté du pansement, d'accéder aux plaies des fractures ouvertes pour les soigner, tout en assurant aussi la mobilité du malade à bref délai, comme dans la méthode amovible, réduisait aussi les risques de complication osseuse de cette dernière, car elle offrait des possibilités de solidification comparables à celle de la méthode inamovible, mais sans les inconvénients présentés par celle-ci, comme l'immobilisation, les infections et les escarres.

Sa tombe, dans laquelle il est inhumé avec son épouse, se dresse au cimetière de Laeken (Bruxelles). Elle se présente sous la forme d'une stèle sur laquelle figure un médaillon représentant son profil et celui de son épouse.

Hommages

  • Il a Ă©tĂ© fait baron par le roi LĂ©opold Ier de Belgique ;
  • Son nom a Ă©tĂ© donnĂ© Ă  un bâtiment rĂ©novĂ© de l'hĂ´pital Brugmann et Ă  la maison de logement des Ă©tudiants en mĂ©decine de l'hĂ´pital Erasme dĂ©pendant de l'universitĂ© de Bruxelles et du Centre public d'aide sociale de Bruxelles-Capitale ;
  • L'universitĂ© conserve de lui un portrait qui lui avait Ă©tĂ© offert par ses Ă©tudiants ;
  • Un buste se trouve au musĂ©e royal de l'armĂ©e et de l'histoire militaire, parc du Cinquantenaire Ă  Bruxelles ;
  • Un buste (dĂ» au sculpteur Jean HĂ©rain) se trouve devant la gare de Nivelles. Le cĹ“ur de Jean Seutin dĂ©posĂ© dans une urne en bronze a Ă©tĂ© placĂ© dans le monument commĂ©moratif[2];
  • Une imposante statue en pied (due au sculpteur Guillaume Geefs) qui se dressait, au XIXe siècle, Ă  l'entrĂ©e de l'hĂ´pital Saint-Pierre (celui construit au temps de Seutin), se trouve, après les deux phases de reconstruction du vingtième siècle, Ă  l'entrĂ©e du bâtiment des hospitalisations ;
  • Un film belge de long mĂ©trage avec Jacques Lippe lui a Ă©tĂ© consacrĂ© par Jean-Marie Piquint sous le titre Ă€ hauteur d'homme ;
  • A Nivelles, une rue menant Ă  l'hĂ´pital porte son nom; il y a aussi une rue Seutin Ă  Schaerbeek.

Distinctions

Bibliographie

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Louis Joseph Ghislain Seutin, TraitĂ© de la mĂ©thode amovo-inamovible : exposition complète des usages de l'appareil amidonnĂ©, dans le traitement des fractures simples ou compliquĂ©es…, Bruxelles, Mortier, , 324 p. (OCLC 634096513) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

  1. « Acte de naissance/baptême », sur Familysearch - registre paroissial, (consulté le )
  2. Dr. Victor Jacques, Nouvelle biographie nationale - Tome 22, Bruxelles, Académie royale des sciences, de lettres et des beaux-arts de Belgique, 1914-1920, 898 p. (lire en ligne), p. 324-339
  3. , Louis Seutin, Mémoires, Bruxelles, Académie royale de médecine de Belgique, 1860
  4. Première édition en 1849.

Liens externes

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