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Jean-Baptiste Jamin

Jean-Baptiste Jamin, né le à Villécloye dans la Meuse et mort le à Paris, est un général d'Empire et homme politique français du XIXe siÚcle.

Biographie

Du volontaire au major

« Fils de François Jamin, laboureur Ă  VillĂ©cloye, et d'Elisabeth Audrin, son Ă©pouse, » Jean-Baptiste fait ses Ă©tudes au collĂšge de Verdun et s'engage Ă  la RĂ©volution française. Volontaire le , dans le 17e bataillon bis d'infanterie lĂ©gĂšre, amalgamĂ© le 21 ventĂŽse an II dans la 13e demi-brigade lĂ©gĂšre de premiĂšre formation, qui devient la 25e demi-brigade lĂ©gĂšre Ă  l'organisation de l'an IV, puis 25e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gĂšre Ă  celle de l'an IX, il est nommĂ© sergent-major le 19 du mĂȘme mois, lieutenant le ; capitaine par le choix unanime de sa compagnie le 1er mai suivant, il fait les campagnes de 1792 et 1793 aux armĂ©es des Ardennes et de Sambre-et-Meuse.

Il sert pendant l'an II au dĂ©blocus de Landau et Ă  la bataille de Fleurus (1794) sous Jourdan, et pendant les ans III et IV aux armĂ©es de Sambre-et-Meuse et de Mayence, il passe le Rhin Ă  l'avant-garde de la division Lefebvre les 21 fructidor et 22 fructidor an III. EmployĂ© Ă  l'armĂ©e du Danube pendant les ans V et VI, le capitaine Jamin, lors de la retraite de cette armĂ©e sur le Rhin, forme l'arriĂšre-garde avec quatre compagnies ; vivement harcelĂ© et chargĂ© pendant plus de deux lieues par les hussards de Barco et de Blankeinsten, qui l'ont sĂ©parĂ© de la division Lefebvre, obligĂ©e elle-mĂȘme de combattre vigoureusement l'ennemi, dont les colonnes lui ont coupĂ© la retraite sur la Lahn, il est assez heureux pour repousser, sans se laisser entamer toutes les tentatives de la cavalerie autrichienne, et lui fait Ă©prouver des pertes assez considĂ©rables. Au combat de Liebtingen le 5 germinal an VII () en Souabe chargĂ© de dĂ©busquer un corps autrichien des bois qu'il occupait, il met tant de vigueur et de promptitude dans son attaque que la position est enlevĂ©e en un instant, ce qui contribue beaucoup au succĂšs de la journĂ©e.

PassĂ© en l'an VIII Ă  l'armĂ©e d'HelvĂ©tie sous les ordres de MassĂ©na, il se trouve Ă  la bataille de Zurich, et passe la Limmat au-dessus du lac avec l'avant-garde de la 25e lĂ©gĂšre, en face de SchĂ€nis, oĂč est tuĂ© le gĂ©nĂ©ral autrichien Friedrich von Hotze. EnvoyĂ© en l'an IX Ă  l'armĂ©e d'Italie et au siĂšge de GĂȘnes, il a le 17 germinal, lors d'une sortie que fait la garnison, la cuisse droite traversĂ©e d'une balle, et son frĂšre, sous-officier dans sa compagnie, y reçoit un coup de feu au travers du corps. La conduite du capitaine Jamin dans cette journĂ©e lui vaut le grade de chef de bataillon le 28 thermidor de la mĂȘme annĂ©e. Lors du passage du Mincio son bataillon, faisant tĂȘte de colonne, il tourne et enlĂšve une partie des redoutes qui dĂ©fendent le passage du fleuve, et quoique blessĂ© d'un coup de feu Ă  la jambe droite, il ne veut point quitter le champ de bataille. AprĂšs la paix de LunĂ©ville, il tient garnison Ă  MontmĂ©dy pendant les ans X et XI, est nommĂ© major du 12e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gĂšre le 20 brumaire an XII, et membre de la LĂ©gion d'honneur le 4 germinal suivant.

Sous l'Empire

AppelĂ© au commandement du 1er rĂ©giment de grenadiers rĂ©unis de la division Oudinot le , il se trouve avec ce corps Ă  la bataille d'IĂ©na. Le , au combat d'OstroƂęka, avec son rĂ©giment de grenadiers et une compagnie de sapeurs du gĂ©nie, il repousse les efforts des Russes qui marchaient sur la ville, les force Ă  battre en retraite, et dĂ©gage le parc d'artillerie ainsi qu'une brigade du corps du gĂ©nĂ©ral Savary, dont le commandant en chef venait d'ĂȘtre tuĂ©. Pendant le siĂšge de Dantzig, il mĂ©rite la dĂ©coration d'officier de la LĂ©gion d'honneur.

C'est lui qui commence la bataille de Friedland. EnvoyĂ© dĂšs le point du jour avec son rĂ©giment, une compagnie de sapeurs du gĂ©nie, deux piĂšces de canon et quatre escadrons de cuirassiers et de dragons saxons pour prendre possession du pont, il trouve l'armĂ©e russe qui en exĂ©cutait le passage, et dĂ©jĂ  plus de 20 000 hommes s'Ă©taient formĂ©s en deçà. L'exĂ©cution des ordres qu'il a reçus devenait dĂšs lors impossible, il doit se contenter de se tenir sur la dĂ©fensive en s'appuyant aux barriĂšres et aux bois qui font face Ă  l'armĂ©e russe. Par dĂ©cret du , l'Empereur le nomme colonel Ă  la suite, et lui confie le commandement du 24e de ligne le suivant. Lorsqu'il quitte la division de grenadiers rĂ©unis pour rejoindre son rĂ©giment, le gĂ©nĂ©ral Oudinot lui Ă©crit une lettre pour lui exprimer ses regrets de le voir partir et de perdre en lui un officier qui a donnĂ© tant de preuves de moyens et de la bravoure la mieux calculĂ©e.

PassĂ© au 1er corps de l'armĂ©e d'Espagne, il fait les guerres de 1809, 1810, 1811, et partie de 1812 dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique. Il se distingue aux affaires de Reinosa, de Somosierra et surtout le Ă  la bataille d'UclĂ©s oĂč son rĂ©giment prend vingt-un drapeaux. CitĂ© en tĂȘte du bulletin qui s'exprime ainsi en parlant des officiers qui se sont signalĂ©s Ă  cette affaire : « tous officiers dont la bravoure a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e dans cent combats, il donne de nouvelles preuves de bravoure le 28 juillet, Ă  la bataille de Talaveira de la Reina, et assiste ensuite au siĂšge de Cadix, oĂč chaque jour ramĂšne de nouveaux combats ». Les services qu'il y rend lui valent d'ĂȘtre promu commandeur de la LĂ©gion d'honneur le . Le , il a l'Ă©paule droite fracassĂ©e d'un coup de feu, ce qui ne l'empĂȘche pas de soutenir avec deux bataillons de son rĂ©giment les attaques du gĂ©nĂ©ral Graham, qui avec les Anglais, les Portugais et les Espagnols rĂ©unis, cherche Ă  s'emparer des positions de Barrosa. Il reçoit quelque temps aprĂšs l'ordre d'aller prendre le commandement de l'arrondissement de Ronda qu'il dĂ©fend avec son rĂ©giment contre les attaques du gĂ©nĂ©ral Francisco Ballesteros.

Jamin est crĂ©Ă© le baron de l'Empire avec une dotation. ForcĂ© de prendre un congĂ© pour rĂ©tablir sa santĂ©, il reçoit le une lettre du major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e, le marĂ©chal Soult, qui lui exprime ses regrets de le voir s'Ă©loigner d'un poste si important, et oĂč la prĂ©sence d'un homme de son mĂ©rite Ă©tait nĂ©cessaire. En rentrant en France, le colonel Jamin est chargĂ© de la conduite d'un grand convoi qu'il conserve intact malgrĂ© les attaques vigoureuses qu'il a Ă  soutenir contre un ennemi bien supĂ©rieur en nombre avant d'arriver Ă  Pancorbo et Ă  Madrid. NommĂ© major-commandant du 1er rĂ©giment de voltigeurs de la Garde impĂ©riale le , il rĂ©organise ce corps et le conduit Ă  la Grande ArmĂ©e d'Allemagne, oĂč il obtient le grade de gĂ©nĂ©ral de brigade par dĂ©cret impĂ©rial datĂ© d'Erfurth le suivant. AttachĂ© Ă  la division Bonet du 6e corps, il est blessĂ© le Ă  la bataille de LĂŒtzen, et assiste Ă  celles de Bautzen oĂč il combat hĂ©roĂŻquement, et de Wurschen. Vers la fin de ces deux journĂ©es, il enlĂšve le plateau qui forme le centre de l'armĂ©e ennemie, en rĂ©unissant Ă  ses troupes celles de la brigade du gĂ©nĂ©ral CoĂ«horn qui vient d'ĂȘtre mis hors de combat.

AprĂšs la bataille de Leipzig et pendant la retraite de l'armĂ©e française au-delĂ  du Rhin, il passe le Ă  la 4e division du 2e corps, dont il eut mĂȘme le commandement en chef pendant l'absence du duc de Bellune. EmployĂ© dans la 2e division de voltigeurs de la Garde impĂ©riale le , il laisse le 1er fĂ©vrier sa brigade en possession de Brienne, dont elle a su conserver le chĂąteau malgrĂ© les efforts rĂ©itĂ©rĂ©s des troupes russes. Le suivant, Ă  la bataille de FĂšre-Champenoise, il tombe au pouvoir de l'ennemi et reçoit un coup de sabre sur la tĂȘte en protĂ©geant la retraite des ducs de TrĂ©vise et de Raguse. RentrĂ© de captivitĂ© aprĂšs l'abdication de l'Empereur, on le met en non-activitĂ©, et on le nomme chevalier de Saint-Louis le . Au retour de l'Ăźle d'Elbe, il fait la campagne de Belgique (1815) avec la 2e brigade de la 9e division d'infanterie du 2e corps de l'armĂ©e du Nord. RentrĂ© dans la position de non-activitĂ© aprĂšs la bataille de mont Saint-Jean oĂč ses troupes se font hĂ©roĂŻquement Ă©charper, et appelĂ© au commandement du dĂ©partement du Lot le , il passe de lĂ  Ă  l'inspection gĂ©nĂ©rale de l'infanterie le .

Comte et pair de France

NommĂ© comte le , il est appelĂ© en au commandement de la 2e brigade de la 7e division du 3e corps de l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es, avec laquelle il fait la campagne d'Espagne. Il se signale pendant le blocus et le siĂšge de Pampelune, et a l'honneur d'ĂȘtre citĂ© dans les bulletins de l'armĂ©e. NommĂ© lieutenant-gĂ©nĂ©ral le et dĂ©corĂ© de la plaque de 4e classe de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne le de la mĂȘme annĂ©e, il prend le commandement de la division du haut Èbre, destinĂ©e Ă  occuper les provinces du nord de l'Espagne et Ă  y maintenir l'ordre. RentrĂ© en France en 1824, on l'emploie Ă  l'inspection gĂ©nĂ©rale des troupes d'infanterie de 1824 Ă  1831, Ă©poque Ă  laquelle il a le commandement de la division active sous Givet, devenue 3e division de l'armĂ©e du Nord, sous les ordres du marĂ©chal GĂ©rard avec lequel il fait la campagne des Dix-Jours et prend part au siĂšge d'Anvers en 1832.

NommĂ© grand officier de la LĂ©gion d'honneur le , il commande ensuite le camp de Rocroy, et Ă  la suppression de l'armĂ©e du Nord on lui confie l'inspection gĂ©nĂ©rale des troupes jusqu'en 1839, Ă©poque de son admission Ă  la 2e section (rĂ©serve) du cadre de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e, en raison de son Ăąge. Élu dĂ©putĂ© du 3e collĂšge Ă©lectoral de la Meuse (arrondissement de MontmĂ©dy) le , en remplacement de M. Lallemand, dĂ©missionnaire, par 76 voix (116 votants, 202 inscrits), contre 40 Ă  M. Paulin Gillon ; rĂ©Ă©lu le , par 88 voix (166 votants, 213 inscrits), contre 77 Ă  M. Paulin Gillon ; le par 123 voix (205 votants) ; le , par 155 voix (184 votants, 257 inscrits) contre 29 Ă  M. Paulin Gillon, il prend place dans la majoritĂ©, parmi les partisans de la politique conservatrice. NommĂ© pair de France le , il est remplacĂ© a la Chambre des dĂ©putĂ©s par son fils, M. Paul Victor Jamin, et siĂšge dans la majoritĂ© de la Chambre haute jusqu'Ă  sa mort. Son nom figure sur la partie Nord de l'arc de triomphe de l'Étoile. À titre posthume, il est nommĂ© MarĂ©chal de camp.

Armoiries

Figure Blasonnement
Armes du baron Jean-Baptiste Jamin et de l'Empire

ÉcartelĂ© : au I, d'argent, Ă  trois sapins de sinople, terrassĂ©s du mĂȘme ; au II, du quartier des barons militaires de l'Empire ; au III, de gueules, Ă  une montagne sommĂ©e d'une tour Ă  deux Ă©tages portant un drapeau, le tout d'argent; au 4, d'or, Ă  un cheval galopant de sable, accompagnĂ© au canton dextre du chef d'une Ă©toile de gueules.

  • LivrĂ©es : les couleurs de l'Ă©cu le verd en bordure seulement[1].

Notes et références

  1. Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial PLEADE

Voir aussi

Bibliographie

Liens externes

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