Jean-Baptiste Jamin
Jean-Baptiste Jamin, né le à Villécloye dans la Meuse et mort le à Paris, est un général d'Empire et homme politique français du XIXe siÚcle.
Jean-Baptiste Jamin | ||
Naissance | Villécloye, Meuse |
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DĂ©cĂšs | (Ă 75 ans) Paris |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Lieutenant-général | |
AnnĂ©es de service | 1791 â 1839 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes Expédition d'Espagne (1823) Campagne des Dix-Jours |
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Distinctions | Grand officier de la LĂ©gion d'honneur Baron de l'Empire Comte et pair de France |
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Hommages | Nom gravĂ© sous l'Arc de triomphe de l'Ătoile, 9e colonne) "JAMIN J.B." | |
Biographie
Du volontaire au major
« Fils de François Jamin, laboureur Ă VillĂ©cloye, et d'Elisabeth Audrin, son Ă©pouse, » Jean-Baptiste fait ses Ă©tudes au collĂšge de Verdun et s'engage Ă la RĂ©volution française. Volontaire le , dans le 17e bataillon bis d'infanterie lĂ©gĂšre, amalgamĂ© le 21 ventĂŽse an II dans la 13e demi-brigade lĂ©gĂšre de premiĂšre formation, qui devient la 25e demi-brigade lĂ©gĂšre Ă l'organisation de l'an IV, puis 25e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gĂšre Ă celle de l'an IX, il est nommĂ© sergent-major le 19 du mĂȘme mois, lieutenant le ; capitaine par le choix unanime de sa compagnie le 1er mai suivant, il fait les campagnes de 1792 et 1793 aux armĂ©es des Ardennes et de Sambre-et-Meuse.
Il sert pendant l'an II au dĂ©blocus de Landau et Ă la bataille de Fleurus (1794) sous Jourdan, et pendant les ans III et IV aux armĂ©es de Sambre-et-Meuse et de Mayence, il passe le Rhin Ă l'avant-garde de la division Lefebvre les 21 fructidor et 22 fructidor an III. EmployĂ© Ă l'armĂ©e du Danube pendant les ans V et VI, le capitaine Jamin, lors de la retraite de cette armĂ©e sur le Rhin, forme l'arriĂšre-garde avec quatre compagnies ; vivement harcelĂ© et chargĂ© pendant plus de deux lieues par les hussards de Barco et de Blankeinsten, qui l'ont sĂ©parĂ© de la division Lefebvre, obligĂ©e elle-mĂȘme de combattre vigoureusement l'ennemi, dont les colonnes lui ont coupĂ© la retraite sur la Lahn, il est assez heureux pour repousser, sans se laisser entamer toutes les tentatives de la cavalerie autrichienne, et lui fait Ă©prouver des pertes assez considĂ©rables. Au combat de Liebtingen le 5 germinal an VII () en Souabe chargĂ© de dĂ©busquer un corps autrichien des bois qu'il occupait, il met tant de vigueur et de promptitude dans son attaque que la position est enlevĂ©e en un instant, ce qui contribue beaucoup au succĂšs de la journĂ©e.
PassĂ© en l'an VIII Ă l'armĂ©e d'HelvĂ©tie sous les ordres de MassĂ©na, il se trouve Ă la bataille de Zurich, et passe la Limmat au-dessus du lac avec l'avant-garde de la 25e lĂ©gĂšre, en face de SchĂ€nis, oĂč est tuĂ© le gĂ©nĂ©ral autrichien Friedrich von Hotze. EnvoyĂ© en l'an IX Ă l'armĂ©e d'Italie et au siĂšge de GĂȘnes, il a le 17 germinal, lors d'une sortie que fait la garnison, la cuisse droite traversĂ©e d'une balle, et son frĂšre, sous-officier dans sa compagnie, y reçoit un coup de feu au travers du corps. La conduite du capitaine Jamin dans cette journĂ©e lui vaut le grade de chef de bataillon le 28 thermidor de la mĂȘme annĂ©e. Lors du passage du Mincio son bataillon, faisant tĂȘte de colonne, il tourne et enlĂšve une partie des redoutes qui dĂ©fendent le passage du fleuve, et quoique blessĂ© d'un coup de feu Ă la jambe droite, il ne veut point quitter le champ de bataille. AprĂšs la paix de LunĂ©ville, il tient garnison Ă MontmĂ©dy pendant les ans X et XI, est nommĂ© major du 12e rĂ©giment d'infanterie lĂ©gĂšre le 20 brumaire an XII, et membre de la LĂ©gion d'honneur le 4 germinal suivant.
Sous l'Empire
AppelĂ© au commandement du 1er rĂ©giment de grenadiers rĂ©unis de la division Oudinot le , il se trouve avec ce corps Ă la bataille d'IĂ©na. Le , au combat d'OstroĆÄka, avec son rĂ©giment de grenadiers et une compagnie de sapeurs du gĂ©nie, il repousse les efforts des Russes qui marchaient sur la ville, les force Ă battre en retraite, et dĂ©gage le parc d'artillerie ainsi qu'une brigade du corps du gĂ©nĂ©ral Savary, dont le commandant en chef venait d'ĂȘtre tuĂ©. Pendant le siĂšge de Dantzig, il mĂ©rite la dĂ©coration d'officier de la LĂ©gion d'honneur.
C'est lui qui commence la bataille de Friedland. Envoyé dÚs le point du jour avec son régiment, une compagnie de sapeurs du génie, deux piÚces de canon et quatre escadrons de cuirassiers et de dragons saxons pour prendre possession du pont, il trouve l'armée russe qui en exécutait le passage, et déjà plus de 20 000 hommes s'étaient formés en deçà . L'exécution des ordres qu'il a reçus devenait dÚs lors impossible, il doit se contenter de se tenir sur la défensive en s'appuyant aux barriÚres et aux bois qui font face à l'armée russe. Par décret du , l'Empereur le nomme colonel à la suite, et lui confie le commandement du 24e de ligne le suivant. Lorsqu'il quitte la division de grenadiers réunis pour rejoindre son régiment, le général Oudinot lui écrit une lettre pour lui exprimer ses regrets de le voir partir et de perdre en lui un officier qui a donné tant de preuves de moyens et de la bravoure la mieux calculée.
PassĂ© au 1er corps de l'armĂ©e d'Espagne, il fait les guerres de 1809, 1810, 1811, et partie de 1812 dans la pĂ©ninsule IbĂ©rique. Il se distingue aux affaires de Reinosa, de Somosierra et surtout le Ă la bataille d'UclĂ©s oĂč son rĂ©giment prend vingt-un drapeaux. CitĂ© en tĂȘte du bulletin qui s'exprime ainsi en parlant des officiers qui se sont signalĂ©s Ă cette affaire : « tous officiers dont la bravoure a Ă©tĂ© Ă©prouvĂ©e dans cent combats, il donne de nouvelles preuves de bravoure le 28 juillet, Ă la bataille de Talaveira de la Reina, et assiste ensuite au siĂšge de Cadix, oĂč chaque jour ramĂšne de nouveaux combats ». Les services qu'il y rend lui valent d'ĂȘtre promu commandeur de la LĂ©gion d'honneur le . Le , il a l'Ă©paule droite fracassĂ©e d'un coup de feu, ce qui ne l'empĂȘche pas de soutenir avec deux bataillons de son rĂ©giment les attaques du gĂ©nĂ©ral Graham, qui avec les Anglais, les Portugais et les Espagnols rĂ©unis, cherche Ă s'emparer des positions de Barrosa. Il reçoit quelque temps aprĂšs l'ordre d'aller prendre le commandement de l'arrondissement de Ronda qu'il dĂ©fend avec son rĂ©giment contre les attaques du gĂ©nĂ©ral Francisco Ballesteros.
Jamin est crĂ©Ă© le baron de l'Empire avec une dotation. ForcĂ© de prendre un congĂ© pour rĂ©tablir sa santĂ©, il reçoit le une lettre du major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e, le marĂ©chal Soult, qui lui exprime ses regrets de le voir s'Ă©loigner d'un poste si important, et oĂč la prĂ©sence d'un homme de son mĂ©rite Ă©tait nĂ©cessaire. En rentrant en France, le colonel Jamin est chargĂ© de la conduite d'un grand convoi qu'il conserve intact malgrĂ© les attaques vigoureuses qu'il a Ă soutenir contre un ennemi bien supĂ©rieur en nombre avant d'arriver Ă Pancorbo et Ă Madrid. NommĂ© major-commandant du 1er rĂ©giment de voltigeurs de la Garde impĂ©riale le , il rĂ©organise ce corps et le conduit Ă la Grande ArmĂ©e d'Allemagne, oĂč il obtient le grade de gĂ©nĂ©ral de brigade par dĂ©cret impĂ©rial datĂ© d'Erfurth le suivant. AttachĂ© Ă la division Bonet du 6e corps, il est blessĂ© le Ă la bataille de LĂŒtzen, et assiste Ă celles de Bautzen oĂč il combat hĂ©roĂŻquement, et de Wurschen. Vers la fin de ces deux journĂ©es, il enlĂšve le plateau qui forme le centre de l'armĂ©e ennemie, en rĂ©unissant Ă ses troupes celles de la brigade du gĂ©nĂ©ral CoĂ«horn qui vient d'ĂȘtre mis hors de combat.
AprĂšs la bataille de Leipzig et pendant la retraite de l'armĂ©e française au-delĂ du Rhin, il passe le Ă la 4e division du 2e corps, dont il eut mĂȘme le commandement en chef pendant l'absence du duc de Bellune. EmployĂ© dans la 2e division de voltigeurs de la Garde impĂ©riale le , il laisse le 1er fĂ©vrier sa brigade en possession de Brienne, dont elle a su conserver le chĂąteau malgrĂ© les efforts rĂ©itĂ©rĂ©s des troupes russes. Le suivant, Ă la bataille de FĂšre-Champenoise, il tombe au pouvoir de l'ennemi et reçoit un coup de sabre sur la tĂȘte en protĂ©geant la retraite des ducs de TrĂ©vise et de Raguse. RentrĂ© de captivitĂ© aprĂšs l'abdication de l'Empereur, on le met en non-activitĂ©, et on le nomme chevalier de Saint-Louis le . Au retour de l'Ăźle d'Elbe, il fait la campagne de Belgique (1815) avec la 2e brigade de la 9e division d'infanterie du 2e corps de l'armĂ©e du Nord. RentrĂ© dans la position de non-activitĂ© aprĂšs la bataille de mont Saint-Jean oĂč ses troupes se font hĂ©roĂŻquement Ă©charper, et appelĂ© au commandement du dĂ©partement du Lot le , il passe de lĂ Ă l'inspection gĂ©nĂ©rale de l'infanterie le .
Comte et pair de France
NommĂ© comte le , il est appelĂ© en au commandement de la 2e brigade de la 7e division du 3e corps de l'armĂ©e des PyrĂ©nĂ©es, avec laquelle il fait la campagne d'Espagne. Il se signale pendant le blocus et le siĂšge de Pampelune, et a l'honneur d'ĂȘtre citĂ© dans les bulletins de l'armĂ©e. NommĂ© lieutenant-gĂ©nĂ©ral le et dĂ©corĂ© de la plaque de 4e classe de l'ordre de Saint-Ferdinand d'Espagne le de la mĂȘme annĂ©e, il prend le commandement de la division du haut Ăbre, destinĂ©e Ă occuper les provinces du nord de l'Espagne et Ă y maintenir l'ordre. RentrĂ© en France en 1824, on l'emploie Ă l'inspection gĂ©nĂ©rale des troupes d'infanterie de 1824 Ă 1831, Ă©poque Ă laquelle il a le commandement de la division active sous Givet, devenue 3e division de l'armĂ©e du Nord, sous les ordres du marĂ©chal GĂ©rard avec lequel il fait la campagne des Dix-Jours et prend part au siĂšge d'Anvers en 1832.
NommĂ© grand officier de la LĂ©gion d'honneur le , il commande ensuite le camp de Rocroy, et Ă la suppression de l'armĂ©e du Nord on lui confie l'inspection gĂ©nĂ©rale des troupes jusqu'en 1839, Ă©poque de son admission Ă la 2e section (rĂ©serve) du cadre de l'Ă©tat-major gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e, en raison de son Ăąge. Ălu dĂ©putĂ© du 3e collĂšge Ă©lectoral de la Meuse (arrondissement de MontmĂ©dy) le , en remplacement de M. Lallemand, dĂ©missionnaire, par 76 voix (116 votants, 202 inscrits), contre 40 Ă M. Paulin Gillon ; rĂ©Ă©lu le , par 88 voix (166 votants, 213 inscrits), contre 77 Ă M. Paulin Gillon ; le par 123 voix (205 votants) ; le , par 155 voix (184 votants, 257 inscrits) contre 29 Ă M. Paulin Gillon, il prend place dans la majoritĂ©, parmi les partisans de la politique conservatrice. NommĂ© pair de France le , il est remplacĂ© a la Chambre des dĂ©putĂ©s par son fils, M. Paul Victor Jamin, et siĂšge dans la majoritĂ© de la Chambre haute jusqu'Ă sa mort. Son nom figure sur la partie Nord de l'arc de triomphe de l'Ătoile. Ă titre posthume, il est nommĂ© MarĂ©chal de camp.
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du baron Jean-Baptiste Jamin et de l'Empire
ĂcartelĂ© : au I, d'argent, Ă trois sapins de sinople, terrassĂ©s du mĂȘme ; au II, du quartier des barons militaires de l'Empire ; au III, de gueules, Ă une montagne sommĂ©e d'une tour Ă deux Ă©tages portant un drapeau, le tout d'argent; au 4, d'or, Ă un cheval galopant de sable, accompagnĂ© au canton dextre du chef d'une Ă©toile de gueules. |
Notes et références
- Registres de lettres patentes de collation de titres et d'armoiries et armorial PLEADE
Voir aussi
Bibliographie
- « Jean-Baptiste Jamin », dans Charles MulliĂ©, Biographie des cĂ©lĂ©britĂ©s militaires des armĂ©es de terre et de mer de 1789 Ă 1850, [dĂ©tail de lâĂ©dition] ;
- « Jean-Baptiste Jamin », dans Adolphe Robert et Gaston Cougny, Dictionnaire des parlementaires français, Edgar Bourloton, 1889-1891 [dĂ©tail de lâĂ©dition] ;