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Siège de Dantzig (1807)

Le siège de Dantzig (actuelle Gdańsk) débute le pendant la guerre de la Quatrième Coalition entre l'armée française du maréchal François Joseph Lefebvre et la garnison prussienne et russe combinée, commandée par le maréchal Friedrich Adolf von Kalckreuth. Il se termine par la reddition des assiégés le .

Siège de Dantzig
Description de l'image N° 72 DANTZIG.jpg.
Informations générales
Date du au
Lieu Dantzig (actuelle Gdańsk)
(Pologne actuelle)
Issue Victoire française
Forces en présence
27 000 hommes
3 000 chevaux
+ renfort du 8e de Mortier
20 000 hommes
Pertes
400 hommes11 000 hommes

Quatrième Coalition

Batailles


CoordonnĂ©es 54° 22′ nord, 18° 38′ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
Siège de Dantzig
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)
Siège de Dantzig

Intérêt stratégique

Entrée de Napoléon et l'armée française à Dantzig 1807.

Dantzig occupe une importante position stratĂ©gique dans le théâtre polonais des opĂ©rations de la guerre. SituĂ© Ă  l'embouchure de la Vistule, c'est un important port fortifiĂ© de 60 000 d'habitants qui reprĂ©sente une menace directe sur l'aile gauche de l'armĂ©e française. La ville s'Ă©tend dans les terres prussiennes, derrière l'armĂ©e française qui s'est avancĂ©e vers l'est.

C'est une tête de pont pour les troupes alliées, susceptibles d'ouvrir un nouveau front sur les arrières de l'armée française. Il est difficile d'attaquer Dantzig, seulement accessible par l'ouest. Toutes les autres directions sont fermées par la Vistule au nord, ou des marécages au sud et à l'est. En outre, Dantzig a de précieuses ressources (poudre, grain, eau de vie, etc.) qui représentent un grand intérêt pour la Grande Armée afin de pouvoir s'avancer plus à l'est.

Dans une lettre datée du , Napoléon ordonne au maréchal Lefebvre :

« Votre gloire est liée à la prise de Danzig : vous devez vous y rendre. »

Déroulement du siège

Ordre de bataille

L'ordre est donc de prendre la ville. Le marĂ©chal Lefebvre est aidĂ© des gĂ©nĂ©raux Chasseloup-Laubat, qui commande le gĂ©nie, et Baston de Lariboisière, qui commande l'artillerie. Tous deux sont de vĂ©ritables spĂ©cialistes dans leurs domaines respectifs. Le gĂ©nĂ©ral Drouot est le chef d'Ă©tat-major. Le 10e corps de Lefebvre comprend deux divisions polonaises sous les ordres de Dombrowski, un corps de Saxe, un contingent de Bade, deux divisions italiennes et environ 10 000 fantassins français, au total environ 27 000 hommes et 3 000 chevaux.

Dantzig est tenu par 11 000 hommes sous le commandement du gĂ©nĂ©ral prussien Friedrich Adolf von Kalckreuth et protĂ©gĂ©e par 300 canons.

L'encerclement

Le , les ordres de NapolĂ©on suivent d'encercler la ville, alors le gĂ©nĂ©ral français Schramm mène 2 000 fantassins sur la rive nord de la Vistule, au-delĂ  du fort pĂ©riphĂ©rique de Weichselmunde (actuellement WisĹ‚oujĹ›cie), situĂ© au nord de la ville. Le le sol est suffisamment dĂ©gelĂ© pour commencer Ă  creuser des tranchĂ©es de siège, un deuxième fossĂ© commencĂ© le est terminĂ© le , un troisième est terminĂ© le . Après la prise de la forteresse de Schweidnitz en SilĂ©sie par Vandamme le , de grands canons de siège sont transfĂ©rĂ©s, et arrivent devant Dantzig le . Le , les batteries françaises ouvrent le feu.

Tentatives pour soulager la ville

Entre le et le , les Russes tentent d'amener des renforts dans la ville. TransportĂ©s par 57 barques de transports et protĂ©gĂ© du Falcon, un sloop britannique et d'un navire de ligne suĂ©dois, 8 000 hommes menĂ©s par le gĂ©nĂ©ral NikolaĂŻ Kamenski tentent de dĂ©barquer. En raison du retard du navire suĂ©dois qui transporte 1 200 hommes, Kamenski a Ă©tĂ© retardĂ© dans ses opĂ©rations. Cela laisse suffisamment de temps Ă  Lefebvre pour renforcer ses positions, et les troupes russes sont repoussĂ©es[Note 1]. Une corvette britannique, le HMS Dauntless (en) de 18 canons, tente Ă  son tour d'apporter 150 barils de poudre par le fleuve, mais s'Ă©choue et est abordĂ©e par des grenadiers français.

Le siège continue

Après l’échec des renforts, le siège et le travail de sape continuent. Le le 8e corps de Mortier arrive, ce qui permet aussitôt de donner l’assaut au Hagelsberg. Voyant que toute résistance est désormais inutile, Kalkreuth demande à capituler dans les mêmes termes que ceux accordés par les Prussiens aux Français au siège de Mayence en 1793. Désireux de mettre rapidement un terme à ce siège, alors que l'été, la saison des batailles, approche et que ses troupes ont d'autres objectifs, Napoléon se montre très généreux, et un accord est conclu permettant aux assiégés de se rendre tambours battant, étendards en tête, avec tous les honneurs de guerre.

Conséquences

Reconstitution de l'entrée de Napoléon à Dantzig.

Dantzig capitule le . NapolĂ©on commande alors le siège du fort voisin de WeichselmĂĽnde, mais Kamenski et ses troupes se sont enfuis, et la garnison capitule Ă  son tour peu après. Pendant le siège, les assiĂ©gĂ©s ont perdu environ 11 000 hommes, alors que les Français n'en ont perdu que 400.

Parmi ceux-ci, Charles Ferdinand Théodore de Vassinhac d’Imécourt (1785-1807)[1], aide de camp du maréchal Lefebvre, trouve la mort à l'âge de 21 ans dans des circonstances mal élucidées[2].

En récompense des services rendus par Lefebvre, Napoléon lui accorde, par une lettre adressée au Sénat le , le titre de « duc de Dantzig », mais il ne l'en informe pas directement, faisant simplement savoir au maréchal le :

« Je suis […] très satisfait de vos services, et j'ai déjà pris les dispositions qui le prouvent, que vous découvrirez quand vous lirez les dernières nouvelles de Paris, qui ne vous laisseront aucun doute quant à ma considération. »

Commémoration

Depuis 1877, la rue de Dantzig à Paris (15e arrondissement) perpétue le souvenir de la prise de la ville, ainsi qu'un passage depuis 1878.

Notes et références

Notes

  1. Des sources britanniques mentionnent la perte de 1 600 hommes et 46 officiers, tandis que des sources françaises dĂ©nombrent la perte de 3 000 soldats russes.

Références

  1. Voir sur gw.geneanet.org.
  2. Carole Blumenfeld, « Réapparition d’un bel inconnu par le baron Gérard, nommé Ferdinand d’Imécourt » sur gazette-drouot.com.
    Voir son portrait en pied en illustration de l'article, peint en 1808 par François Gérard.

Voir aussi

Bibliographie

  • FrĂ©dĂ©ric Naulet, Friedland (14 juin 1807), Economica, , 241 p. (ISBN 978-2717854350)
  • Gustav Köhler (de), Geschichte der festungen Danzig und WeichselmĂĽnde bis zum jahre 1814, S. 128
  • Karl Friedrich Friccius (de), Geschichte der Befestigungen und Belagerungen Danzigs, S. 36 ff.
  • Eduard von Höpfner, Der Feldzug von 1807. Zweiter Theil, dritter Band, S. 524 ff.
  • Oskar von Lettow-Vorbeck (de): Der Krieg von 1806 und 1807. 4. Band. Pr Eylau–Tilsit. Mittler, Berlin 1896, S. 194–277.
  • Gaston Bodart: Militär-historisches Kriegs-Lexikon (1618–1905). S. 381. (archive.org)

Liens externes

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