Montmirail (Marne)
Montmirail[1] est une commune française, située dans le département de la Marne en région Grand Est, à l'intersection de 3 départements : la Marne, l'Aisne et la Seine-et-Marne.
Montmirail | |
Vue sur Montmirail, depuis La Dorgeaterie. | |
Blason |
|
Administration | |
---|---|
Pays | France |
RĂ©gion | Grand Est |
DĂ©partement | Marne |
Arrondissement | Ăpernay |
Intercommunalité | CC de la Brie Champenoise (siÚge) |
Maire Mandat |
Ătienne Dhuicq 2020-2026 |
Code postal | 51210 |
Code commune | 51380 |
DĂ©mographie | |
Gentilé | Montmiraillais |
Population municipale |
3 561 hab. (2020 ) |
Densité | 73 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 48° 52âČ 13âł nord, 3° 32âČ 13âł est |
Altitude | Min. 112 m Max. 224 m |
Superficie | 48,82 km2 |
Unité urbaine | Montmirail (ville isolée) |
Aire d'attraction | Montmirail (commune-centre) |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton de SĂ©zanne-Brie et Champagne |
LĂ©gislatives | 5e circonscription de la Marne |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.montmirail.fr/ |
Ses habitants sont appelés les Montmiraillais.
GĂ©ographie
Montmirail fait partie gĂ©ologiquement de la Brie champenoise, moins fertile que la Brie française, mais qui comprend pourtant de bonnes terres Ă blĂ©. Ătant donnĂ© son altitude et sa situation sur un Ă©peron, son climat est plutĂŽt rude. La ville domine la vallĂ©e du Petit Morin, creusĂ©e dans les sables. On y trouve, dans une « sabliĂšre » Ă©tudiĂ©e autrefois par Georges Cuvier, et un peu partout dans les alluvions, de grands coquillages qui ne se rencontrent que dans les mers chaudes, ainsi que des fossiles d'animaux disparus.
Situation
La ville est considérée comme la capitale de la Brie champenoise. Elle est située à l'extrémité ouest du département de la Marne à proximité du département de l'Aisne et du département de Seine-et-Marne.
Les grandes villes les plus proches sont :
- Paris (100 km) ;
- Ăpernay (40 km) ;
- ChĂąlons-en-Champagne (68 km) ;
- Reims (70 km) ;
- Troyes (80 km) ;
- Provins (45 km) ;
- ChĂąteau-Thierry (25 km) ;
- Meaux (50 km).
Quartiers, hameaux, lieux-dits et Ă©carts
- Courbetaux, ancienne commune indépendante, au sud-est.
- Courcelles, hameau, Ă l'ouest.
- Hautefeuille, situĂ© Ă environ 4 km au nord, entre le lieu-dit L'Ăchelle-le-Franc et la commune de Vauchamps) compte environ 150 habitants et ne comporte que deux rues : la rue de Vauchamps et la rue Verte.
- La Dorgeaterie, Ă l'ouest.
- L'Ăchelle-le-Franc, Ă la sortie de la ville, Ă environ 3 km au nord, et en direction du lieu-dit Hautefeuille, compte environ 50 habitants.
- Le Saussat, Ă l'ouest.
- Maclaunay, au sud-est.
- Mondant, semblable Ă un village, Ă l'est, dont la population avoisine les 150 habitants.
- Montcoupot, Ă l'ouest.
- La GrĂące, au sud-est, emplacement de l'ancienne abbaye de la GrĂące-Notre-Dame, aujourd'hui une ferme.
- Entrée d'Hautefeuille depuis Vauchamps.
- EntrĂ©e de L'Ăchelle-le-Franc depuis Montmirail.
- L'Ă©glise de Courbetaux.
Toponymie
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Castellum quod dicitur Mons Mirellus (1125), Mons Mirabilis (1131), Montmirail (1147), Mons Miralli (1148), Mons Mirail (1154-1159), Montmiralt (1169), Monmiral (1182), Montmiral (1190), Monmirail (1222), Montmirel (1261), Mommiral (1278), Montmirail-en-Brie (1391), Mommirail-en-Brie (1419), Montmiraille (1622), Mon-Mirelle (1778), Montmirail-Marne (1859)[2].
D'autre part, le roi change « le nom de la dite terre de Montmirel en celuy de Louvois la Ville » en 1716, mais les lettres patentes données à cet effet ne semblent pas avoir été exécutées[2].
Il s'agit d'une formation toponymique mĂ©diĂ©vale en Mont- au sens de « colline, Ă©lĂ©vation de terrain, hauteur », appellatif toponymique issu du gallo-roman MONTE (du latin montem, accusatif de mons). Le second Ă©lĂ©ment -mirail reprĂ©sente l'ancien français mirail « miroir » â « point de vue, poste d'observation » cf. Montregard[3]. Il s'agit d'un dĂ©rivĂ© de mire, suivi du suffixe Ă valeur superlative -ail (cf. vitrail, etc.).
Remarque : les formes anciennes du type Mons Mirabilis sont des latinisations fantaisistes de clercs mĂ©diĂ©vaux. L'adjectif mÄ«rÄbilis signifie en latin « admirable, merveilleux », d'oĂč « miraculeux, lieu des miracles » et dont le substantif en latin populaire, *mirabÄlia, (altĂ©ration du latin classique mÄ«rÄbÄlia) a donnĂ© merveille par Ă©volution phonĂ©tique rĂ©guliĂšre et pas autre chose.
Histoire
Antiquité
Durant la période romaine, Montmirail est une petite agglomération de 4 à 5 hectares, établie sur une hauteur dominant la vallée du Petit Morin. Elle se situe à un carrefour de voies terrestres, dont l'une, provenant de Saint-Quentin et allant vers Troyes, dessert également l'agglomération de Chùteau-Thierry, tandis qu'une seconde voie venant de Meaux se dirige ensuite vers Chùlons-en-Champagne. Cette agglomération se situait également sur les confins sud de la cité des Suessions, en contact avec la cité voisine des Tricasses[4].
Période médiévale
La terre de Montmirail, en Brie champenoise, eut pour premier seigneur connu Dalmace de Tresmes, CondĂ©, La FertĂ© et Montmirail vers 1060, d'oĂč une longue lignĂ©e illustrĂ©e notamment par le bienheureux Jean de Montmirel, connĂ©table de France, et par les Coucy Ă partir du mariage d'Enguerrand III avec Marie, la fille dudit bienheureux Jean et l'hĂ©ritiĂšre de Montmirail et des autres fiefs de la famille (il Ă©tait venu s'ajouter Oisy, CrĂšvecĆur, La FertĂ©-Ancoul, la chĂątellenie de Cambrai...). La suzerainetĂ©, elle, passa de la Maison de Champagne Ă la Maison de France (les rois CapĂ©tiens) en 1284 lors du mariage de Jeanne de Champagne avec Philippe le Bel. Montmirail relevait de la seigneurie comtale de ChĂąteau-Thierry (l'Omois), rattachĂ©e Ă la Brie, et ses seigneurs particuliers sont indiquĂ©s Ă l'article Montmirail.
Le 1er Août 1429, Jeanne d'Arc, de retour de Reims, aprÚs le sacre de Charles VII, fit étape à Montmirail, avant de marcher vers Paris.
PĂ©riode moderne
Sous l'Ancien RĂ©gime, la ville de Montmirail dĂ©pend du diocĂšse de Soissons, de l'archidiaconĂ© de Brie et du doyennĂ© d'Orbais. En revanche, les paroisses de Courbetaux, de L'Ăchelle et de Maclaunay, qui font dĂ©sormais partie de la commune de Montmirail (voir infra pour les fusions de communes), dĂ©pendaient du diocĂšse de Troyes et de l'archidiaconĂ© et du doyennĂ© de SĂ©zanne. Montmirail se trouvait donc Ă la frontiĂšre de deux diocĂšses[5].
Montmirail fut une Ă©tape de la fuite de la famille royale dans la nuit du 20 au , alors qu'elle fuyait le Paris rĂ©volutionnaire ; les voitures royales sâarrĂȘtĂšrent Ă Montmirail avec trois heures de retard sur lâhoraire prĂ©vu, ce qui permettra de les intercepter plus tard Ă Varennes-en Argonne, une fois le roi reconnu par le maĂźtre de poste Drouet.
PĂ©riode contemporaine
Le territoire de la commune de Montmirail s'est constituĂ© par absorption de certaines de ses voisines. Le mouvement s'amorce dĂšs la pĂ©riode rĂ©volutionnaire, avec entre 1795 et 1800 l'absorption des communes de Montcoupeau (aujourd'hui hameau de Mont Coupot) et de MontlĂ©an. L'annĂ©e 1966 voit (par arrĂȘtĂ© du ) l'absorption des communes de Courbetaux et de L'Ăchelle, puis, par arrĂȘtĂ© prĂ©fectoral du , celle de Maclaunay[6].
En 1814 eut lieu la bataille de Montmirail, gagnée durant la campagne de France par Napoléon Bonaparte.
Politique et administration
Tendances politiques et résultats
Liste des maires
Jumelages
Montmirail est jumelée avec :
- Wald-Michelbach (Allemagne) (Article allemand : Wald-Michelbach)
- Hassocks (Royaume-Uni) (Article anglais : Hassocks)
Population et société
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[11]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2004[12].
En 2020, la commune comptait 3 561 habitants[Note 1], en diminution de 2,17 % par rapport Ă 2014 (Marne : â0,73 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Santé
Le Centre Hospitalier RĂ©my-Petit-Lemercier a Ă©tĂ© reconstruit en 2009 et accueille 250 personnes avec un service d'hospitalisation de 40 lits, un Ă.H.P.A.D[15] de 180 lits dont 28 lits en accueil des personnes atteintes par la maladie dâAlzheimer et un S.S.I.A.D. de 30 places.
L'ancien couvent de Montmirail avait Ă©galement le statut d'EHPAD[16] avant d'ĂȘtre transfĂ©rĂ© sur le site de l'hĂŽpital en 2017.
Ăconomie
La ville était depuis le XIIIe siÚcle un lieu de draperie avec moulin à fouler et ateliers de tissage, en 1684 leur présence est toujours attesté. Certaines parcelles agricoles de la commune pourraient prochainement entrer dans la zone de production des vins de Champagne.
L'usine Doucet de L'Ăchelle-le-Franc, (du mĂȘme nom que le maire Bernard Doucet) employait de nombreuses personnes des alentours, mais est aujourd'hui fermĂ©e. Reconvertie en espace d'entreprises dĂ©nommĂ© « Espace Doucet », elle regroupe :
- une entreprise de menuiserie « FPF Menuiserie »,
- une entreprise de photographies pour la décoration « Numgallery sarl »,
- une entreprise de plomberie couverture « Enders Couverture, Plomberie »,
- une entreprise de matériel agricole « Marchal »
- une société de construction de matériel ferroviaire « Difer » installée dans l'ancienne usine des Chemins de Fer Départementaux (CFD).
On compte plusieurs entreprises dans le hameau de Mondant, notamment dans le secteur des travaux agricoles ou du terrassement, ainsi qu'une zone industrielle relativement importante qui draine une activité importante et rayonne sur les communes alentour. La société Axon cable qui emploie environ 650 habitants locaux, est dirigée par Joseph Puzo[17], propriétaire du chùteau de Montmirail.
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
- Abbaye de la Grùce-Notre-Dame, fondée vers 1223 et rattachée à l'ordre cistercien.
- Ăglise Saint-Etienne de Montmirail, ancienne chapelle castrale du XIIe siĂšcle[18].
- Ăglise Saint-ThimothĂ©e-et-Saint-Symphorien de L'Ăchelle le Franc, du XIIe-XIIIe siĂšcle[19].
- Ăglise Saint-Georges de Courbetaux.
- Ancienne église Saint-Laurent de Maclaunay, du XVIe siÚcle, mais dont l'état de dégradation a mené à sa destruction[20].
- Ancien prieuré de Montléan, dont les origines remontent au XIe siÚcle.
- ChĂąteau de Montmirail, datant du XVIe siĂšcle. Vendu en 1993 par la famille de La Rochefoucauld, qui transfĂ©ra alors son mobilier et ses archives dans leur chĂąteau charentais pour y ĂȘtre exposĂ©s ;
- Colonne commémorative de Montmirail, colonne commémorant les batailles napoléoniennes de février 1814, lors de la Campagne de France à Montmirail, Vauchamps, Champaubert et de Chùteau-Thierry. Dressée trÚs précisément à la limite des départements de l'Aisne et de la Marne[Note 2], son sommet est décoré par l'aigle napoléonien.
- ChĂąteau de Beaumont.
- Pigeonnier de l'ancien chĂąteau de Tigecourt (3 600 boulins).
- Monument aux morts de Montmirail (Victoire ailée célébrant le soldat de 1914 et le poilu de 1918).
- Les restes du dolmen du Trou-du-BĆuf, remontant au Chalcolithique, se trouvent au lieu-dit de Montcoupot. Ils sont classĂ©s monument historique depuis 1925[21].
- Le chĂąteau de Montmirail et le clocher de l'Ă©glise Ă droite.
- Colonne commémorative des batailles napoléoniennes.
- Ăglise Saint-Ătienne - Cloche de l'Ă©glise sonnant 12h
- Le maire de Montmirail, en vert et le PDG d'Axoncable, en violet, lors du bicentenaire de la bataille de Montmirail.
- Dolmen.
Tourisme
Montmirail est ville fleurie, ayant obtenu trois fleurs au Concours des villes et villages fleuris de France[22].
Personnalités liées à la commune
- Godefroy de Montmirail (1076 - 1142) , personnage fictif.
- Jean de Montmirail (1165 - 1217).
- Jean-François Paul de Gondi, cardinal de Retz (1613 - 1679).
- Ambroise-Polycarpe de La Rochefoucauld (1765 - 1841), noble et homme politique français a vécu au chùteau de Montmirail.
- Désiré Médéric Le Blond (1812 - 1886).
- Jean de La Rochefoucauld (1887 - 1970).
- Edmée de La Rochefoucauld (1895 - 1991), femme de lettres et de sciences, épouse de Jean de la Rochefoucauld.
- Henri Guérin (1921-1995), international français de football.
- Guillaume Bats (1987 - 2023), humoriste, y a passé son adolescence.
HĂ©raldique
|
Les armes de la commune se blasonnent ainsi : fascé de vair et de gueules |
---|
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
- Site de la mairie
- Montmirail sur le site de l'Institut géographique national
- Montmirail sur le site de l'Insee
- Histoire de Montmirail en Brie , Par Alexandre-Clément Boitel, Brodard ed, 1862 430 pages.
Notes et références
Notes
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Selon le site officiel du cadastre, la superficie de la parcelle sur la commune de Montmirail est de 202 m2, alors que celle sur Marchais-en-Brie est de 136 m2.
Références
- « Insee - Code Officiel Géographique », sur Insee.fr (consulté le )
- Auguste Longnon, Dictionnaire topographique du département de la Marne, Paris, Impr. nationale, 1891, p. 176 (lire en ligne)
- Albert Dauzat et Charles Rostaing, Dictionnaire étymologique des noms de lieu en France, Paris, Librairie Guénégaud, (ISBN 2-85023-076-6), p. 467b
- Chossenot R. et alii, Carte archéologique de la Gaule, 51, La Marne, 2004, p. 530-533.
- Carte du diocĂšse de Soissons : https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b8592396b/f1.item.zoom
- « Montmirail - Notice Communale », sur ehess.fr (consulté le ).
- « Almanach royal et national... : présenté à Sa Majesté et aux princes et princesses de la famille royale » , sur Gallica, (consulté le ).
- [xls]« Liste des maires au 1er août 2008 », sur site de la préfecture de la Marne (consulté le ).
- « Liste des maires du département de la Marne » [PDF], Renouvellement des exécutifs locaux, Préfecture de la Marne, (consulté le ).
- « Le maire et les adjoints de Montmirail sont dĂ©sormais installĂ©s : Avec retard, le nouveau Conseil municipal a pu ĂȘtre installĂ© et Ă©lire le maire et ses adjoints », Le Pays Briard,â (lire en ligne, consultĂ© le ) « Ătienne Dhuicq conserve le siĂšge de maire ».
- L'organisation du recensement, sur insee.fr.
- Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
- Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'Ăcole des hautes Ă©tudes en sciences sociales.
- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- le site de l'hĂŽpital
- Présentation sur Maison de retraite sélection
- « Connaissez-vous Joseph Puzo from Montmirail ? Le Tour de France survolé par un drone... », sur Jean Michel Billaut (consulté le ).
- « Montmirail : Ăglise Saint Etienne », sur Ăglises en Marne (consultĂ© le ).
- « Ăglise Saint-TimothĂ©e-et-Saint-Symphorien de l'Echelle-le-Franc », sur Sauvegarde de lâArt Français (consultĂ© le ).
- LG avec Laurent Vilain, « Maclaunay (Montmirail) va devoir détruire son église », sur francetvinfo.fr, France 3 Grand Est, (consulté le ).
- « Dolmen du Trou-du-BĆuf (restes) », notice no PA00078746, base MĂ©rimĂ©e, ministĂšre français de la Culture
- Villes et Villages Fleuris