Tricasses
Les Tricasses étaient un peuple celte établi le long de la Seine, dans la majeure partie du territoire du département de l'Aube. Ils donnèrent leur nom à Troyes, dénommée Augustobona (en l'honneur d'Auguste) durant la période romaine. Leur territoire, créé au début du Principat à partir d'une petite partie de ceux des Lingons et Sénons, était rattaché à la Gaule lyonnaise. Outre ces deux peuples, ils avaient pour voisins les Catalaunes, tribu mineure et cliente des puissants Remes.
Ethnonymie
Leur nom contient un élément cass- que l'on trouve dans d'autres noms de peuples (Véliocasses, Baiocasses, Viducasses), d'individus (Cassivellaunos), de fonction (cassidanos) et de dieux (Dii Casses, cf. Cassibodua, nom de déesse) . Il signifierait pour certains « bronze, étain, airain »[1], ou encore « excellent, beau, plaisant »[2], les deux sens convenant à l’interprétations du nom des Îles Cassitérides. Cependant, des études plus récentes ne donnent pas à ce terme d'étymologie assurée[3] - [4]. Elles distinguent parfois cassi- qui serait le nom de l'étain, peut-être celui du bronze, de -casses, celui de la chevelure, notamment des boucles ou des tresses, ainsi le sens de Tricasses serait « (qui ont) trois boucles ou trois tresses »[4], s'expliquant sans doute par la coiffure spéciale des Celtes au combat, de même les Bodiocasses (devenu Baiocasses) seraient « (qui ont) des boucles blondes », comparable au vieil irlandais buide-chass « aux boucles blondes »[4].
L'élément tri- est attesté avec certitude dans le calendrier de Coligny par la formule gauloise trinox samo sindiu, forme abrégée de trinoxtion Samoni sindiu « la fête des trois nuits de Samonios aujourd'hui ». Il apparaît aussi dans Trigaranus, Tricorii et trimarcisia, toujours avec le sens de « trois » (cf. breton tri)[5] - [6]. Le nombre trois joue un rôle important dans les conceptions des Celtes[7].
Articles détaillés
Références
- Encyclopédie de l'Arbre Celtique. Mots et étymons de la langue gauloise : minéraux / roches / métaux
- J. A. MacCulloch (1911). The Religion of the Ancient Celts. Chapter III. The Gods of Gaul and the Continental Celts.
- Pierre-Yves Lambert, La langue gauloise, Ă©dition Errance, 1994.
- Xavier Delamarre, Dictionnaire de la langue gauloise (approche linguistique du vieux celtique continental), Ă©ditions Errance, Paris, 2003, (ISBN 2-87772-237-6), p. 109 - 110.
- Xavier Delamarre, op. cit., p. 300 - 301
- Encyclopédie de l'Arbre Celtique. Garanus : (grue)
- Joseph Vendryes, « L'unité en trois personnes chez les Celtes », Comptes rendus des séances de l'Académie des Inscriptions et Belles-Lettres, vol. 79, no 3,‎ , p. 324–341 (DOI 10.3406/crai.1935.76631, lire en ligne, consulté le )
Bibliographie
- Brisson A, Hatt J.-J, Cimetières gaulois et gallo-romains en Champagne : le cimetière de la Tempête à Normée (Marne), Mémoire de la Société d’Agriculture, du Commerce, des Sciences et des Arts du département de la Marne, LXXXIV, p. 23-37, 1969.
- Jean-Jacques Charpy, Esquisse d’une ethnographie en Champagne celtique aux IVe et IIIe s. av. J.-C, Études Celtiques 28, 1991, p. 75-125.
- Charpy J.-J., Roualet P., Les Celtes en Champagne : cinq siècles d’histoire, Catalogue de l’exposition au musée d’Épernay, -3 nov. 1991, Musée d’Épernay, 280 p, 1991.