Michel-Marie Pacthod
Michel-Marie Pacthod est un militaire sarde, né le à Saint-Julien-en-Genevois[1] et mort le à Paris. Il est naturalisé français le .
Michel-Marie Pacthod | ||
Le général de division comte Michel-Marie Pacthod. | ||
Naissance | Saint-Julien-en-Genevois, royaume de Sardaigne |
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Décès | (à 66 ans) Paris |
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Origine | France | |
Arme | Infanterie | |
Grade | Général de division | |
Années de service | 1786 – 1826 | |
Conflits | Guerres de la Révolution française Guerres napoléoniennes |
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Distinctions | Comte de l'Empire Grand officier de la LĂ©gion d'honneur Chevalier de Saint-Louis |
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Hommages | Nom gravé sous l'Arc de triomphe de l'Étoile, 26e colonne. | |
Biographie
Du commissaire des guerres au général de brigade
Il exerce en 1786 la charge de commissaire-auditeur des guerres à Carouge lorsqu'il est admis au service militaire au Piémont. Le , il est nommé, par le représentant du peuple Hérault de Séchelles, capitaine d'une compagnie franche du Mont-Blanc à l'armée des Alpes, et il devient chef du 2e bataillon de volontaires nationaux du même département le .
Il se fait remarquer au siège de Toulon. En récompense de la bravoure et de l'intelligence qu'il montre dans toutes les actions qui ont lieu contre cette ville, et dans l'une desquelles il est blessé d'un coup de canon, les représentants du peuple en mission à Toulon le font adjudant-général chef de brigade le , et lui confient le commandement temporaire de Marseille. 5 000 Toulonnais ayant marché contre cette dernière ville, il se met à la tête de la garnison, composée de 900 hommes, les repousse et les poursuit jusque sous les murs de Toulon, où il entre quelques jours après et rétablit l'ordre. Il revient à Marseille au moment où les égorgeurs se sont emparés du fort Saint-Jean et massacrent les prisonniers. Il se transporte dans ce fort, arrête les massacres et fait saisir les principaux assassins. Les représentants du peuple le nomment général de brigade le 7 prairial an III (). En vendémiaire an IV (), le représentant Fréron lui ôte son commandement et l'envoie à l'armée des Alpes[2].
En l'an V, le général Kellermann certifie qu'il a servi sous ses ordres à l'armée des Alpes, avec beaucoup de zèle et d'activité. En l'an VI, le général Augereau demande qu'il soit employé et lui confie le commandement de la place de Strasbourg. Il est réformé par le Directoire le 5 prairial ()[3]. Mis de nouveau en activité le 15 fructidor an VII (), il sert à l'armée de Hollande. Il est fait chevalier de la Légion d'honneur le 19 frimaire an XII (), électeur du département du Léman et commandeur de l'ordre le 25 prairial ().
Général de l'Empire
Pacthod passe au 1er corps de la Grande Armée en fructidor an XIII (). Il fait les campagnes des ans XII et XIII à l'armée de Hanovre et celles de la Grande Armée jusqu'au milieu de 1808. Le , il appuie le maréchal Bernadotte à Crevismulen[4] et se distingue deux jours plus tard à la prise de Lubeck. En récompense, Bernadotte le propose pour le grade de général de division.
Il se distingue à nouveau lors de la bataille de Mohrungen (en) le , où il reçoit un coup de biscaïen à la hanche gauche. À la bataille de Friedland le , le 1er corps dont il fait partie ayant fortement secondé le succès de cette journée, le duc de Bellune demande de nouveau de l'avancement pour cet officier général, mais l'Empereur ajourne de faire droit à cette demande jusqu'à la première victoire remportée sur les armées espagnoles. Cette occasion se présente bientôt. Il est créé baron de l'Empire le . En , il passe au 1er corps de l'armée d'Espagne. Le , il enlève les positions espagnoles à la bataille d'Espinosa et est fait général de division sur le champ de bataille. Il se distingue encore le suivant, à l'attaque de Madrid, puis à Uclès en , où la majeure partie de l'infanterie espagnole est faite prisonnière. Le il prend le commandement d'une division à l'armée d'Italie. À l'attaque du fort de Malborghetto, il entre le premier dans les retranchements et s'en empare le suivant. Il cueille de nouveaux lauriers le à la bataille de Raab et à la bataille de Wagram, où il reçoit une blessure grave.
Le il rejoint l'armée de Naples, puis il est mis en disponibilité le , et le il reçoit l'ordre de se rendre à l'armée d'Illyrie. En il commande la division du corps de l'armée d'observation d'Italie, et, le suivant, la 2e division du même corps. Passé au 42e corps de la Grande Armée le , il fait la campagne de Saxe. Il prend une part très active à la bataille de Bautzen le , et reçoit de Napoléon Ier le titre de comte de l'Empire. Le 28 du même mois, il oblige 8 000 Prussiens à mettre bas les armes à Hoyerswerda, et verse de nouveau son sang pour la patrie à la bataille de Hanau. L'Empereur le fait grand officier de la Légion d'honneur le suivant. Le de la même année, à l'attaque du pont de Saxe-Hausen, à Francfort-sur-le-Main, il commande en chef un corps d'armée de deux divisions de la jeune garde, en remplacement du maréchal Oudinot, duc de Reggio, couvert de blessures, lorsqu'il est lui-même grièvement atteint d'un coup de feu à l'épaule gauche.
Dans la campagne de France, il se trouve placé à la tête d'un corps de 4 000 gardes nationaux de Sens et Montereau-Fault-Yonne. Il soutient pendant six heures un combat sanglant lors de la bataille de Fère-Champenoise le . Ses six carrés de soldats en sabots et chapeaux sont accablés par les charges répétées de 20 000 cavaliers et les tirs d'artillerie de 100 canons des armées russe et prussienne. Les deux souverains alliés, témoins de cette défense héroïque, réussissent à convaincre Pacthod, blessé au bras, et les 1 400 soldats survivants de se rendre. Il est libéré en avril après la chute de l'Empire.
Au service de la monarchie
À la suite des événements du , il a reçu du gouvernement impérial l'ordre de se rendre à l'armée des Alpes pour y prendre le commandement de la 13e division militaire, mais il n'obéit pas à cette injonction, et il est remplacé le et mis en disponibilité. Le , Louis XVIII le nomme inspecteur général d'infanterie dans les 8e et 9e divisions militaires. Le suivant, il est compris comme inspecteur général d'infanterie dans le cadre d'organisation de l'état-major général et est mis en disponibilité le . Il comparaît devant le 1er conseil de guerre permanent, siégeant à Paris le , comme accusé de s'être porté à des voies de fait envers un adjudant de la ville de Paris, de service au jardin Beaujon. Le conseil de guerre l'acquitte à l'unanimité, le déclarant non coupable d'injures et de voies de fait envers le dit adjudant, et le décharge de toute espèce de blâme et de culpabilité dans l'action portée contre lui. Membre de la commission de révision du Code de justice militaire le , et remis en disponibilité le , il obtient sa retraite le .
Il meurt à Paris le , et est inhumé au cimetière du Père-Lachaise (40e division)[5]. Son nom est inscrit sur l'arc de triomphe de l'Étoile, côté sud (26e colonne).
Dans ses Souvenirs, le lieutenant-colonel Abraham Rösselet écrit au sujet de Pacthod qu'il était « rempli de talents, de capacité et très bon militaire » mais qu'il « était immoral au plus haut degré. C'était au point que ses aides-de-camp n'y tenaient pas et qu'on voyait souvent de nouvelles figures dans son état-major »[6].
Armoiries
Figure | Blasonnement |
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Armes du baron Michel-Marie Pacthod et de l'Empire
Coupé : au 1, d'or, à une tour de sable, maçonnée et ouverte du champ; au 2, d'azur, à trois croissants d'or ; au canton des barons militaires brochant.[7] |
Notes et références
- Située dans le duché de Savoie appartenant au royaume de Sardaigne, la ville fut intégrée en 1792 au département du Mont-Blanc lors de sa formation, puis au département du Léman de 1798 à 1814 et à nouveau au département du Mont-Blanc en 1814-1815, avant de revenir au royaume de Sardaigne en 1815. Elle ne redevient définitivement française qu'en 1860 à la suite de la ratification du traité de Turin validant l'annexion de la Savoie.
- il attribue cette mesure arbitraire à une dénonciation adressée à la Convention sur sa conduite contre les révoltés toulonnais, en prairial. À cette occasion, les représentants du peuple dans le département du Mont-Blanc font le plus grand éloge des qualités morales et des talents de cet officier, noté comme paraissant avoir reçu une éducation distinguée
- Par suite des préventions qu'ont fait naître contre lui les friponneries de son secrétaire qui a fait de faux bons, il s'en justifie, en faisant observer que le délit a été commis dans la partie administrative, absolument étrangère à sa surveillance et à sa responsabilité. Les représentants du peuple du Bas-Rhin et l'administration centrale du département certifient que personne ne s'est plaint de lui pendant son commandement à Strasbourg, et qu'il est généralement aimé et estimé dans cette ville
- « Le 4 novembre, l'ennemi prend position à Crevismulen ; le prince de Ponte-Corvo culbute l'arrière-garde, mais il ne peut entamer ce corps, parce qu'il n'a que 600 hommes de cavalerie, et que celle de l'ennemi est beaucoup plus forte. Le général Vattier a fait, dans cette affaire, de très-belles charges, soutenues par les généraux Pactod et Maisons, avec le 27e régiment d'infanterie légère et le 8e de ligne. » Œuvres de Napoléon Bonaparte, tome 4, chap. 5, 1821.
- Paul Bauer, Deux siècles d'histoire au Père-Lachaise, Mémoire et Documents, , 867 p. (ISBN 978-2-914611-48-0), p. 616-617
- Alain Pigeard (préf. baron Gourgaud), Les étoiles de Napoléon : maréchaux, amiraux, généraux 1792-1815, Quatuor, , 768 p., p. 511.
- Source: Armorial du Premier Empire, Vicomte Albert Révérend, Comte E. Villeroy
Voir aussi
Bibliographie
- « Michel-Marie Pacthod », dans Charles Mullié, Biographie des célébrités militaires des armées de terre et de mer de 1789 à 1850, [détail de l’édition]
- « Cote LH/2032/18 », base Léonore, ministère français de la Culture
- Albert Révérend, Armorial du Premier Empire, Paris, 1894
- (en) Notice biographique concise avec son portrait
- Page consacrée à son monument au cimetière du Père-Lachaise de Paris
- A. Lievyns, Jean Maurice Verdot, Pierre Bégat, Fastes de la Légion-d'honneur, biographie de tous les décorés accompagnée de l'histoire législative et réglementaire de l'ordre, Bureau de l’administration, , 529 p. (lire en ligne), p. 399.
- Georges Six, Dictionnaire biographique des généraux & amiraux français de la Révolution et de l'Empire (1792-1814), Paris : Librairie G. Saffroy, 1934, 2 vol., p. 278-279