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USS New Jersey (BB-62)

L’USS New Jersey (BB-62), surnommĂ© Big J ou Black Dragon[3], est un cuirassĂ© de l’United States Navy de classe Iowa. C’est le deuxiĂšme bĂątiment de la Marine des États-Unis Ă  ĂȘtre nommĂ© en l'honneur de l'État amĂ©ricain du New Jersey. Le New Jersey a gagnĂ© plus de Service star pour ses actions au combat que les trois autres cuirassĂ©s de classe Iowa achevĂ©s, et c'est le seul cuirassĂ© amĂ©ricain Ă  avoir fourni un soutien d'artillerie pendant la guerre du ViĂȘt Nam.

USS New Jersey
illustration de USS New Jersey (BB-62)
Le New Jersey le 8 janvier 1985 en Californie.

Surnom Big J ou Black Dragon[1]
Type Cuirassé
Classe Iowa
Histoire
A servi dans Pavillon de l'United States Navy United States Navy
Commanditaire US Navy
Chantier naval Philadelphia Naval Shipyard
Commandé
Quille posée
Lancement
Commission
Statut Retiré du service le et transformé en navire musée
Équipage
Équipage 1 921 officiers et hommes d'Ă©quipage
Caractéristiques techniques
Longueur 270,6 m
MaĂźtre-bau 33,0 m
Tirant d'eau 8,8 m
DĂ©placement 45 000 tonnes
Port en lourd 58 000 tonnes Ă  pleine charge
Propulsion 8 chaudiÚres à mazout et 4 turbines à engrenage Westinghouse, 4 hélices
Puissance 212 000 ch (158 MW)
Vitesse 33 nƓuds (61,1 km/h)
Caractéristiques militaires
Blindage Ceinture = 310 mm
Traverses = 290 mm
Barbettes = 290 mm Ă  440 mm
Tourelles = 500 mm
Pont = 190 mm
Armement 1943:
3 x 3 canons de 406 mm/50 calibres Mark 7
20 canons de 5 pouces/38 calibres
80 canons Bofors 40 mm
49 canons Canon de 20 mm Oerlikon
1968:
3 x 3 canons de 406 mm/50 calibres Mark 7
20 canons de 5 pouces/38 calibres
1982:
3 x 3 canons de 406 mm/50 calibres Mark 7
12 canons de 5 pouces/38 calibres
32 BGM-109 Tomahawk
16 AGM-84 Harpoon
4 Phalanx CIWS
Électronique 1986:
Radar de veille-air AN/SPS-49 (en)
Radar de veille-surface AN/SPS-67 (en)
Radar de contrĂŽle de tir AN/SPQ-9 (en)
SystĂšme de guerre Ă©lectronique AN/SLQ-32 Electronic Warfare Suite (en)
SystĂšme anti-torpille AN/SLQ-25 Nixie
8 lance-leurres anti-missiles Mark 36 SRBOC
Rayon d'action Ă  15 nƓuds (28 km/h) : 15 000 milles marins (27 780 km) (chauffe au mazout) ; 13 000 milles marins (24 076 km) (chauffe au FND[2] - [Note 1])
AĂ©ronefs 1943:
2 catapultes
3 Vought OS2U Kingfisher
1982:
pont d'envol pour 4 hélicoptÚres
CarriĂšre
Pavillon États-Unis
Port d'attache Battleship New Jersey Museum and Memorial
Camden, Drapeau du New Jersey New Jersey
Indicatif BB-62
Protection Navire musée
Registre national des lieux historiques (2004)

Pendant la Seconde Guerre mondiale, le New Jersey participe aux bombardements sur Guam et Okinawa, et protĂšge les porte-avions qui effectuent des raids sur les Ăźles Marshall. Pendant la guerre de CorĂ©e, il est impliquĂ© dans des raids le long des cĂŽtes de la CorĂ©e du Nord, aprĂšs quoi il est transfĂ©rĂ© dans la flotte de rĂ©serve de la marine amĂ©ricaine (aussi surnommĂ©e mothball fleet). Il est briĂšvement rĂ©activĂ©, en 1968, et envoyĂ© au ViĂȘt Nam pour soutenir les troupes amĂ©ricaines avant d'ĂȘtre remis en rĂ©serve en 1969. RĂ©activĂ© une nouvelle fois dans les annĂ©es 1980 dans le cadre de la « Marine de 600 navires », le New Jersey est modernisĂ© afin d’accueillir des missiles AGM-84 Harpoon et BGM-109 Tomahawk et un systĂšme Phalanx CIWS. En 1983, il participe aux opĂ©rations amĂ©ricaines pendant la guerre du Liban.

Le New Jersey est dĂ©finitivement dĂ©sarmĂ©, en 1991, aprĂšs 21 annĂ©es passĂ©es dans la flotte active. Il a gagnĂ© une Navy Unit Commendation pour le service au ViĂȘt Nam et 19 Battle stars et Campaign stars pour les opĂ©rations de combat effectuĂ©es lors de la Seconde Guerre mondiale, la guerre de CorĂ©e, la guerre du ViĂȘt Nam, la guerre civile libanaise, et lors de son dĂ©ploiement dans le golfe Persique.

AprÚs un bref séjour dans la flotte de réserve, il est transféré à Camden dans le New Jersey, et commence une nouvelle carriÚre en tant que navire musée le 15 octobre 2001 au sein du Battleship New Jersey Museum and Memorial.

Construction

L'USS New Jersey le 7 décembre 1942, peu avant son lancement.

L'USS New Jersey est un cuirassĂ© rapide de classe Iowa dont la conception a commencĂ©, en 1938, au Bureau of Construction and Repair. Il est baptisĂ© lors de son lancement le 12 dĂ©cembre 1942 par Carolyn Edison, l'Ă©pouse du gouverneur du New Jersey, Charles Edison, lui-mĂȘme ancien secrĂ©taire Ă  la Marine des États-Unis. Mis en service le 23 mai 1943 Ă  Philadelphie sous le commandement du capitaine Carl Frederick Holden (en), le navire est le second de la classe Iowa Ă  ĂȘtre mis en service par la Marine des États-Unis aprĂšs l’USS Iowa (BB-61)[4] - [5].

Les batteries principales du New Jersey  sont composĂ©es de neuf canons de 406 mm/50 calibres Mark 7 disposĂ©s sur trois tourelles, et capables de tirer des obus anti-blindages de 2700 livres (1 225 kg) Ă  environ 23 miles (37 km). Ses batteries secondaires se composent de vingt canons de 5 pouces/38 calibres montĂ©s en double tourelles, qui peuvent frapper des cibles jusqu'Ă  neuf miles (14 kilomĂštres) de distance. Avec l'avĂšnement de la puissance aĂ©rienne et la nĂ©cessitĂ© de gagner et de conserver la supĂ©rioritĂ© aĂ©rienne et afin de protĂ©ger la flotte de porte-avions alliĂ©s, le New Jersey est aussi Ă©quipĂ© de canons anti-aĂ©riens Oerlikon 20 mm et Bofors 40 mm. Lors de sa premiĂšre rĂ©activation en 1968, on dĂ©monte les canons antiaĂ©riens de 20 mm et 40 mm du New Jersey car il doit servir uniquement de navire de bombardement lourd. À sa seconde rĂ©activation en 1982, on retire quatre des doubles canons de 5 pouces/38 calibres. En effet, lors de cette modernisation, le New Jersey est Ă©quipĂ© de quatre Phalanx CIWS chargĂ©s de la protection contre les missiles et les avions. Il est aussi Ă©quipĂ© de huit Armored Box Launcher et huit cellules de lancement conçus pour tirer respectivement des missiles BGM-109 Tomahawk et des missiles AGM-84 Harpoon[6].

Contrairement aux autres cuirassĂ©s de la classe Iowa, le New Jersey est directement nommĂ© par le prĂ©sident Franklin Delano Roosevelt en remboursement d’une dette politique en faveur du gouverneur du New Jersey Charles Edison. En effet, pendant son mandat au dĂ©partement de la Marine, Edison a appuyĂ© la construction des Iowas, dont il voulait aussi que l'un des exemplaires soit construit au Philadelphia Navy Yard, Ă  la faveur de son soutien Ă  Roosevelt en Pennsylvanie et dans le New Jersey pour l'Ă©lection prĂ©sidentielle amĂ©ricaine de 1940[7].

Seconde Guerre mondiale

Au service de la Cinquiùme flotte des États-Unis

L'un des double canons anti-aĂ©rien de 40 mm de l'USS New Jersey.

Le New Jersey termine les derniers amĂ©nagements et la formation de son Ă©quipage sur le trajet du Pacifique dans l'Atlantique ouest et la mer des CaraĂŻbes. Le 7 janvier 1944, il passe le canal de Panama Ă  destination de Funafuti dans les Tuvalu. IntĂ©grĂ© le 22 janvier Ă  la CinquiĂšme flotte des États-Unis, il a rendez-vous trois jours plus tard avec la Task Force 38 pour l'assaut sur les Ăźles Marshall. Le New Jersey est chargĂ© de protĂ©ger les porte-avions contre les attaques japonaises alors que les avions de la Task Force attaquent Kwajalein et Eniwetok entre le 29 janvier et le 2 fĂ©vrier, mais aussi de soutenir le dĂ©barquement des troupes le 31 janvier[5].

Le New Jersey devient navire amiral de l’amiral Raymond Spruance, commandant de la 5e Flotte, le 4 fĂ©vrier Ă  Majuro Lagoon. Sa premiĂšre action dans cette fonction est l'opĂ©ration Hailstone, une attaque aĂ©ronavale massive lancĂ©e les 17 et 18 fĂ©vrier 1944, contre la base aĂ©ronavale japonaise de Truk dans les Îles Carolines. Cette attaque est coordonnĂ©e avec l'assaut de Kwajalein, afin d’interdire les reprĂ©sailles navales japonaises lors de la conquĂȘte des Marshalls. Les 17 et 18 fĂ©vrier, la Task Force trouve sur place deux croiseurs lĂ©gers japonais, quatre destroyers, trois croiseurs auxiliaires, deux ravitailleurs de sous-marins, deux chasseurs de sous-marins, un chalutier armĂ©, un transport d'avions et 23 autres auxiliaires, sans compter les petites embarcations. Le New Jersey dĂ©truit le chalutier et, avec d'autres navires, coule le destroyer Maikaze. Le New Jersey fait Ă©galement feu sur un avion ennemi qui attaque la formation. La Task Force retourne aux Marshalls le 19 fĂ©vrier[5].

Entre le 17 mars et 10 avril, le New Jersey navigue avec l’USS Lexington (CV-16), navire amiral du contre-amiral Marc Mitscher, afin de participer au bombardement aĂ©rien et de surface de l'atoll Mili, puis il rejoint le Task Group 58.2 pour des frappes contre les Palaos et Woleai. À son retour Ă  Majuro, l'amiral Spruance transfĂšre son drapeau sur l’USS Indianapolis (CA-35)[5].

La campagne suivante menĂ©e par le New Jersey  entre le 13 avril et le 4 mai 1944, commence et se termine Ă  Majuro. Il est chargĂ© de protĂ©ger les porte-avions qui effectuent un appui aĂ©rien Ă  l'invasion d'Aitape, de la baie Tanahmerah et de la baie Yos Sudarso en Nouvelle-GuinĂ©e, le 22 avril. Il participe ensuite au bombardement des installations navales Ă  Truk le 29 avril et le 30 avril. Lors de cette opĂ©ration, le New Jersey et sa formation abattent deux Bombardier-torpilleurs ennemis. Ses canons de 16 pouces pilonnent Pohnpei le 1er mai et dĂ©truisent des rĂ©servoirs de carburant ainsi que les structures de commandement et endommagent gravement le terrain d’aviation[5].

AprÚs les répétitions dans les Marshalls pour l'invasion des Mariannes, le New Jersey prend la mer le 6 juin intégré à la Task Force de l'amiral Mitscher afin de protéger le groupe et participer aux bombardements. Le 12 juin, deuxiÚme jour des frappes aériennes précédant l'invasion, le New Jersey abat un bombardier torpilleur ennemi et, pendant les deux jours suivant, ses canons lourds frappent Saipan et Tinian afin de préparer le débarquement des marines qui a lieu le 15 juin[5].

En rĂ©ponse aux opĂ©rations amĂ©ricaines dans les Mariannes, le commandement japonais donne l'ordre Ă  sa flotte, d'attaquer et d'anĂ©antir la force d'invasion amĂ©ricaine. Les sous-marins amĂ©ricains pistent la flotte japonaise jusqu’à la mer des Philippines oĂč les forces de l’amiral Spruance et de l'amiral Mitscher dĂ©cident de passer Ă  l'attaque. Le 19 juin 1944, le New Jersey se positionne pour faire Ă©cran autour des porte-avions alors que les pilotes amĂ©ricains et japonais s'affrontent dans la bataille de la mer des Philippines. Ce jour-lĂ  et le suivant, le Japon perd la quasi-totalitĂ© de son aĂ©ronautique navale et un tiers des porte-avions engagĂ©s. Les Japonais perdent plus de 400 avions dans ce dĂ©sastre que les AmĂ©ricains surnomment The Great Marianas Turkey Shoot (le grand tir aux pigeons des Mariannes). À cette perte irremplaçable de pilotes confirmĂ©s, s'ajoute le naufrage des porte-avions japonais Taiho et Shƍkaku coulĂ©s respectivement par les sous-marins USS Albacore (SS-218) et USS Cavalla (SS-244) et la perte du Hiyƍ causĂ©e par les avions lancĂ©s Ă  partir du porte-avions lĂ©ger USS Belleau Wood (CVL-24). En plus de ces pertes, les forces alliĂ©es endommagent aussi deux autres porte-avions japonais et un cuirassĂ©. Le barrage anti-aĂ©rien du New Jersey et des autres navires s’est avĂ©rĂ© pratiquement impĂ©nĂ©trable ; seuls deux navires amĂ©ricains sont lĂ©gĂšrement endommagĂ©s et 17 avions descendus pendant la bataille[5].

Au service de la Troisiùme flotte des États-Unis

Un marin affectĂ© Ă  l'un des canons anti-aĂ©riens du New Jersey  face Ă  un pilote kamikaze japonais qui se prĂ©pare Ă  frapper l’Intrepid.

La contribution finale du New Jersey  à la conquĂȘte des Mariannes est une attaque sur Guam et Palaus. Il prend ensuite la route de la base navale de Pearl Harbor oĂč il arrive le 9 aoĂ»t. Le 24 aoĂ»t, il est choisi pour ĂȘtre le navire amiral de la TroisiĂšme flotte des États-Unis et de l'amiral William F. Halsey[Note 2]. Le New Jersey quitte Pearl Harbor le 30 aoĂ»t et rejoint sa future base Ă  Ulithi. Cette base est, durant les huit mois suivants, le point d’appui Ă  ses opĂ©rations de soutien aux forces alliĂ©es opĂ©rant aux Philippines. Durant cette phase de la guerre du Pacifique, la Task Force 38 parcourt les eaux des Philippines, d'Okinawa et de Formose, multipliant les attaques sur les aĂ©rodromes, les bases terrestres et navales Ă  la reconquĂȘte des Ăźles du Pacifique. En septembre, les cibles sont les Visayas et le sud des Philippines, puis Manille et Cavite, Panay, Negros, Leyte et Cebu. Au dĂ©but d'octobre, les raids sont chargĂ©s de dĂ©truire la puissance aĂ©rienne de l'ennemi sur les bases d'Okinawa et de Formose afin de prĂ©parer les dĂ©barquements de Leyte du 20 octobre 1944[5].

La Bataille du golfe de Leyte est la derniĂšre grande sortie de la Marine impĂ©riale japonaise. Son plan pour cette opĂ©ration comprend une feinte menĂ©e par la Force mobile de l'amiral Jisaburƍ Ozawa. Elle doit attirer les forces de l'amiral Halsey chargĂ©es de protĂ©ger les dĂ©barquements avec les porte-avions amĂ©ricains vers le nord, permettant ainsi Ă  deux groupes de cuirassĂ©s et de croiseurs (Japanese Center Force) d'entrer dans le golfe par le dĂ©troit de San-Bernardino afin de frapper les transports et les appuis amĂ©ricains privĂ©s de couverture aĂ©ronavale. Seulement la force d'attaque principale est repĂ©rĂ©e avant celle de diversion. Au dĂ©but de la bataille, les avions lancĂ©s depuis les porte-avions de la Task Force 38 protĂ©gĂ©s par le New Jersey, frappent simultanĂ©ment les Japanese Southern Force et Japanese Center Force et coulent un cuirassĂ© le 23 octobre. Le lendemain, Halsey, Ă  bord du New Jersey, part Ă  la poursuite des forces de l'amiral Ozawa finalement repĂ©rĂ©es au nord. Les avions coulent quatre porte-avions japonais, ainsi qu’un destroyer et un croiseur. Le New Jersey file alors Ă  toute vapeur en direction du sud pour rĂ©pondre Ă  la menace de la Japanese Center Force qu'Halsey pensait hors de combat. Le New Jersey arrive peu aprĂšs que les forces amĂ©ricaines aient retournĂ© la situation Ă  leur avantage lors de la bataille de Samar, une partie de la bataille du golfe de Leyte[5].

Le New Jersey rejoint la Task Force 38 prĂšs de San Bernardino le 27 octobre 1944 pour participer aux frappes sur le centre et le sud de Luçon. Deux jours plus tard, la force subit des attaques kamikazes. Dans le dĂ©luge de feu anti-aĂ©rien, le New Jersey abat un avion, mais le pilote manƓuvre pour s'Ă©craser sur un des canons de l'USS Intrepid (CV-11), tuant 10 hommes et en blessant six[9], tandis que les tirs de mitrailleuse de l'USS Intrepid blessent trois marins du New Jersey. Lors d'une action similaire le 25 novembre, trois avions japonais sont abattus et l'un d'eux s'Ă©crase en flammes sur le pont d'envol de l'USS Hancock (CV-19). L' Intrepid est Ă  nouveau attaquĂ©[9] ; il abat un avion kamikaze, mais il est touchĂ© par un autre en dĂ©pit des coups au but sur ce dernier par les artilleurs du New Jersey. Ce dernier abat encore un avion piquant sur l'USS Cabot (CVL-28) et touche un autre avion qui percute le Cabot  sur le bĂąbord avant[5].

L'USS New Jersey dans la flotte du Pacifique durant la Seconde Guerre mondiale.

Le 18 dĂ©cembre 1944, le Typhon Cobra prend par surprise les navires de Task Force 38 alors que la flotte de sept porte-avions lourds, six porte-avions lĂ©gers, huit cuirassĂ©s, 15 croiseurs, et environ 50 destroyers, opĂšre un ravitaillement en pleine mer Ă  environ 300 miles (500 km) Ă  l'est de Luçon dans la mer des Philippines[10]. La flotte sort de trois jours d’opĂ©ration contre les aĂ©rodromes japonais, en soutien aux opĂ©rations amphibies contre Mindoro dans les Philippines. La Task Force a rendez-vous avec le capitaine Jasper T. Acuff et son groupe de ravitaillement le 17 dĂ©cembre avec l'intention de faire le plein de tous les navires du groupe et de remplacer les avions perdus[11]. Bien que chacun des principaux bĂątiments de la 3e flotte dispose d’un mĂ©tĂ©orologue Ă  bord, notamment le New Jersey avec le commandant GF Kosco, diplĂŽmĂ© en Sciences de l'atmosphĂšre au Massachusetts Institute of Technology et qui a Ă©galement Ă©tudiĂ© les ouragans dans les CaraĂŻbes, personne n’a Ă©tĂ© en mesure d’alerter la flotte de l’approche imminente du typhon[11]. Le 18 dĂ©cembre, le violent typhon atteint la flotte alors que beaucoup de navires sont en plein ravitaillement de carburant. La plupart des navires se sont retrouvĂ©s au cƓur de la tempĂȘte, ballottĂ©e par une mer extrĂȘme et des vents violents. Trois destroyers, l'USS Hull (DD-350), l'USS Monaghan (DD-354) et l'USS Spence (DD-512) ont chavirĂ© et coulĂ©, tandis qu'un croiseur, cinq porte-avions, et trois destroyers ont subi de graves dommages[10]. Environ 790 officiers et hommes ont Ă©tĂ© perdus en mers ou tuĂ©s, alors que l'on compte plus de 80 blessĂ©s. Des incendies ont Ă©clatĂ© sur trois porte-avions Ă  la suite du dĂ©tachement des avions dans leurs hangars, et quelque 146 avions sur les diffĂ©rents navires ont Ă©tĂ© perdus ou endommagĂ©s par les incendies, les chocs, ou sont tombĂ©s par-dessus bord[11]. Comme les autres cuirassĂ©s de la TF 38, le New Jersey a traversĂ© la tempĂȘte sans trop de dĂ©gĂąts. Il revient Ă  Ulithi le jour du rĂ©veillon de NoĂ«l accueilli par l'amiral Nimitz[5].

Au service de la Battleship Division Seven

Le New Jersey sert du 30 dĂ©cembre 1944 au 25 janvier 1945 pour sa derniĂšre croisiĂšre comme vaisseau amiral de l'amiral Halsey. Il est chargĂ© de la protection des porte-avions dans leurs frappes contre Formose, Okinawa, et Luçon, puis le long de la cĂŽte de l'Indochine, Hong Kong, Shantou et Xiamen, et de nouveau contre Formose et Okinawa. De retour a Ulithi le 27 janvier, il est deux jours plus tard mis au service du contre-amiral Oscar C. Badger II commandant de la Battleship Division 7 (BatDiv (en)). À l'appui de l'assaut sur Iwo Jima entre les 19 et 21 fĂ©vrier, le New Jersey est chargĂ© de la protection du groupe naval de l'USS Essex (CV-9) ; ainsi que lors du premier grand raid contre Tokyo le 25 fĂ©vrier, qui vise spĂ©cifiquement les unitĂ©s de production d’avions et les deux jours suivants contre Okinawa[5].

Le New Jersey est directement engagĂ© dans la conquĂȘte d'Okinawa du 14 mars jusqu'au 16 avril. Alors que les porte-avions prĂ©parent l'invasion en menant des frappes sur Okinawa et HonshĆ«, le New Jersey est chargĂ© de repousser les attaques aĂ©riennes et kamikazes. Il abat au moins trois kamikazes et participe Ă  la destruction des autres. Il utilise aussi ses hydravions pour sauver des pilotes abattus. Le 24 mars 1945, il effectue des bombardements intenses contre Okinawa afin de prĂ©parer les plages du dĂ©barquement pour l'assaut qui doit ĂȘtre conduit la semaine suivante[5].

Lors des derniers mois de la guerre, le New Jersey subit une rĂ©vision au chantier naval de Puget Sound qu'il quitte le 4 juillet pour San Pedro, puis fait escale Ă  Pearl Harbor et Ă  Eniwetok avant d'arriver Ă  Guam. LĂ , le 14 aoĂ»t, il redevient le navire amiral de l'amiral Spruance et de la 5e flotte. Il effectue de brĂšves escales Ă  Manille et Ă  Okinawa avant son arrivĂ©e dans la baie de Tokyo, le 17 septembre oĂč il sert aussi de navire amiral aux commandants successifs des forces navales dans les eaux japonaises jusqu'au 28 janvier 1946 quand il est relevĂ© par l'USS Iowa (BB-61). Dans le cadre de l’opĂ©ration Magic Carpet, le New Jersey ramĂšne prĂšs d'un millier de soldats chez eux. Il arrive Ă  San Francisco le 10 fĂ©vrier 1946[5].

L'aprĂšs guerre (1946-1950)

Le New Jersey en 1948, peu aprÚs son déclassement. On remarque les « igloos » ou dÎmes placés sur les canons antiaériens afin de les protéger des éléments.

AprÚs une période de révision au chantier naval de Puget Sound, le New Jersey rejoint l'océan Atlantique et, le 23 mai 1947, accoste à Bayonne dans le New Jersey pour son quatriÚme anniversaire. Plusieurs personnalités sont présentes pour cette cérémonie comme le gouverneur Alfred E. Driscoll (en) et l'ancien gouverneur Walter Evans Edge[5].

Entre le 7 juin et le 26 aoĂ»t, le New Jersey fait partie de la premiĂšre escadre de formation Ă  croiser dans les eaux de l'Europe du Nord depuis le dĂ©but de la Seconde Guerre mondiale. Plus de deux mille aspirants de l’AcadĂ©mie navale d'Annapolis et du Naval Reserve Officers Training Corps font l’expĂ©rience de la mer sous le commandement de l'amiral Richard L. Connolly, commandant des Forces navales de l'Atlantique Est et de la MĂ©diterranĂ©e, montĂ© sur le New Jersey Ă  Rosyth, en Écosse 23 juin. Le navire est le thĂ©Ăątre d’une rĂ©ception officielle Ă  Oslo, oĂč le roi Haakon VII de NorvĂšge inspecte l'Ă©quipage 2 juillet et Ă  Portsmouth, en Angleterre. La flotte a ensuite mis le cap Ă  l'Ouest le 18 juillet afin de faire des exercices dans l'Atlantique et dans l'ouest des CaraĂŻbes[5].

AprÚs avoir servi, à New York, de navire amiral au contre-amiral Heber H. Mclean, commandant du Battleship Division 1 du 12 septembre au 18 octobre, le New Jersey est désarmé au New York Navy Yard. Il est ensuite mis en réserve à Bayonne le 30 juin 1948 et assigné au New York Group, dans l'United States Navy reserve fleets[5].

Guerre de Corée (1950-1953)

PremiĂšre rotation de mai Ă  novembre 1951

En 1950, la CorĂ©e du Nord a envahi la CorĂ©e du Sud, ce qui incite les États-Unis Ă  intervenir au nom des Nations unies. Si le prĂ©sident Harry S. Truman est pris au dĂ©pourvu par cette invasion[Note 3], il ordonne rapidement la mobilisation des forces amĂ©ricaines stationnĂ©es au Japon et en CorĂ©e du Sud. L’armĂ©e envoie donc des troupes, des chars, des avions de chasse, des bombardiers, et une force navale en CorĂ©e pour soutenir la RĂ©publique de CorĂ©e. Dans le cadre de la mobilisation navale, le New Jersey est rappelĂ© dans la flotte active afin de fournir un soutien d'artillerie maritime pour les troupes de l'ONU et sud-corĂ©ennes. Il est remis en service Ă  Bayonne le 21 novembre 1950, sous le commandement du capitaine David M. Tyree, et met le cap sur les CaraĂŻbes afin de former son Ă©quipage en vue des combats Ă  venir. Il quitte Norfolk, en Virginie le 16 avril 1951 et arrive en provenance du Japon au large de la cĂŽte est de la CorĂ©e le 17 mai. Le vice-amiral Harold M. Martin, commandant de la SeptiĂšme flotte des États-Unis, fait du New Jersey son navire amiral pour les six prochains mois[5].

L'USS New Jersey et l'USS Bon Homme Richard (CV-31) en cours de réapprovisionnement au large de la Corée en mai 1951. On distingue l'USS O'Brien (DD-725) au premier plan.

Les canons du New Jersey ouvrent le feu pour la premiĂšre fois lors de cette guerre pour le bombardement Ă  Wonsan le 20 mai 1951. Au cours de ses deux rotations dans les eaux corĂ©ennes, il joue le rĂŽle d'artillerie maritime mobile Ă  l'appui direct des troupes des Nations unies ; en prĂ©paration pour des actions de terrain, pour bloquer les voies d'approvisionnement et de communication communistes, ou pour frapper les positions ennemies et ses moyens. Le New Jersey utilise ses canons de 16 pouces pour frapper bien au-delĂ  des capacitĂ©s de l'artillerie terrestre avec les capacitĂ©s Ă  se dĂ©placer rapidement d'une cible Ă  un autre, tout en Ă©tant immĂ©diatement disponible pour assurer la protection des porte-avions si nĂ©cessaire. Lors de cette premiĂšre mission Ă  Wonsan, il subit ses seules pertes de la guerre de CorĂ©e. Un des marins est tuĂ© et deux griĂšvement blessĂ©s par un tir de batterie cĂŽtiĂšre sur sa tourelle numĂ©ro un ; un coup l’a ratĂ© de justesse sur le bĂąbord arriĂšre[5].

Entre le 23 et le 27 mai et Ă  nouveau le 30 mai 1951, le New Jersey pilonne des cibles prĂšs de Yangyang et Kansong, dispersant les concentrations de troupes, endommageant la travĂ©e d’un pont et dĂ©truisant trois grands dĂ©pĂŽts de munitions. Les observateurs aĂ©riens rapportent l’abandon de Yangyang aprĂšs cette opĂ©ration, alors que les installations de chemin de fer et des vĂ©hicules sont dĂ©truits Ă  Kansong. Le 24 mai, il perd l'un de ses hĂ©licoptĂšres aprĂšs que l'Ă©quipage de celui-ci ait Ă©puisĂ© ses rĂ©serves de carburant Ă  la recherche d'un aviateur abattu. L'Ă©quipage de l'hĂ©licoptĂšre a pu atteindre un territoire ami avant de retourner sur le New Jersey[5].

Avec l'amiral Arthur W. Radford, commandant en chef de la flotte du Pacifique, et le vice-amiral Charles Turner Joy, commandant des Forces navales d'ExtrĂȘme-Orient Ă  son bord, le New Jersey bombarde Wonsan Ă  nouveau le 4 juin. À Kansong deux jours plus tard, il tire avec sa batterie principale sur un rĂ©giment d'artillerie et un campement de camions. Les cibles repĂ©rĂ©es par des avions de la 7e flotte sont dĂ©truites avec succĂšs comme le rapporte cette derniĂšre. Le 28 juillet, au large de Wonsan, le cuirassĂ© est Ă  nouveau la cible des batteries cĂŽtiĂšres. Plusieurs coups manquent de peu le navire, mais la riposte prĂ©cise du New Jersey  rĂ©duit au silence l'ennemi et dĂ©truit plusieurs batteries de canons[5].

Entre le quatre et le 12 juillet, le New Jersey soutient une poussĂ©e des Nations unies dans la rĂ©gion de Kansong, frappant les positions ennemies et empĂȘchant leur rĂ©organisation. Alors que la premiĂšre division de la RĂ©publique de CorĂ©e se rue sur l'ennemi, les salves du New Jersey  touchent directement les emplacements de mortiers ennemis, ses approvisionnements et munitions, ainsi que les concentrations de troupes. Le New Jersey retourne Ă  Wonsan le 18 juillet et fait une dĂ©monstration de tir parfait : cinq emplacements de canons dĂ©truits avec cinq coups directs[5].

L'USS New Jersey fait feu avec ses canons de 406 mm/50 calibres Mark 7 contre des cibles nord corĂ©ennes au niveau du 38e parallĂšle nord en novembre 1951.

Le New Jersey retourne soutenir les troupes de la RĂ©publique de CorĂ©e le 17 aoĂ»t dans la rĂ©gion de Kansong oĂč, pendant quatre jours, il harcĂšle les positions ennemies pour briser la contre-attaque et leur inflige un lourd tribut. Il revient dans la zone le 29 aoĂ»t pour participer Ă  une opĂ©ration amphibie organisĂ©e derriĂšre des lignes ennemies afin d’attĂ©nuer la pression sur les troupes de la RĂ©publique de CorĂ©e. Le lendemain, il commence une saturation de trois jours de la rĂ©gion de Changjon. Il fait observer le rĂ©sultat avec l’un de ses hĂ©licoptĂšres embarquĂ©s : quatre bĂątiments dĂ©truits, infrastructures ferroviaires et routiĂšres endommagĂ©es, pistes coupĂ©es, stocks de charbon dispersĂ©s, et de nombreux bĂątiments et entrepĂŽts soufflĂ©s[5].

En dehors d'une brĂšve interruption le 23 septembre afin d'accueillir Ă  bord des blessĂ©s de la frĂ©gate corĂ©enne Apnok (PF-62) (ex-USS Rockford de la classe Tacoma) endommagĂ©e par des tirs, le New Jersey est engagĂ© en continu dans le bombardement de la zone de Kansong, en soutien au mouvement de l'U.S. X Corps (en) suivant un schĂ©ma identique : tirs de harcĂšlement la nuit, frappes sur les cibles connues de jour. La puissance de frappe du New Jersey permet de contraindre grandement les mouvements de l’ennemi. Un pont, un barrage, plusieurs emplacements de canons, des positions de mortier, des casemates et bunkers, et deux dĂ©pĂŽts de munitions sont dĂ©molis lors de cette opĂ©ration[5].

Le 1er octobre 1951, le gĂ©nĂ©ral Omar Bradley, prĂ©sident du comitĂ© des chefs d’état-major interarmĂ©es, et le gĂ©nĂ©ral Matthew Ridgway, commandant en chef en ExtrĂȘme-Orient, montent Ă  bord pour s’entretenir avec l'amiral Martin.

Entre le 1er et le 6 octobre, le New Jersey opĂšre Ă  Kansong, HĆ­ngnam, Tanchon et Kimch'aek Les bunkers ennemis et l’approvisionnement constituent la majoritĂ© des cibles Ă  Kansong. Dans les autres citĂ©s, le New Jersey frappe les chemins de fer, les tunnels, les ponts, une raffinerie de pĂ©trole, les trains et des batteries cĂŽtiĂšres. Il dĂ©truit en particulier une batterie montĂ©e avec des canons de cinq pouces (127 mm)[5].

La zone de Kojo est sa cible le 16 octobre alors qu’il navigue en compagnie du HMS Belfast et des avions du HMAS Sydney (R17). L'opĂ©ration, bien planifiĂ©e et coordonnĂ©e, donne d'excellents rĂ©sultats. Le bombardement de cinq heures permet la destruction d'une dizaine de positions d'artillerie, des tranchĂ©es, des bunkers et inflige quelque 500 pertes ennemies[5].

Le New Jersey poursuit ces opérations de bombardements contre les installations de transport le long de la cÎte nord-coréenne entre le 1er et le 6 novembre. Il frappe des ponts, des routes et des installations ferroviaires à Wonsan, Hƭngnam, Tanchon, Iowon, Kimch'aek et Chongjin, laissant quatre ponts détruits, d'autres gravement endommagés ainsi que deux gares de triage, et de nombreux kilomÚtres de voie détruits. Avec de nouvelles attaques sur Kansong ainsi que sur la péninsule de Chang-San-Got, les 11 et 13 novembre, le New Jersey termine sa premiÚre rotation en Corée[5].

Seconde rotation d'avril Ă  novembre 1953

Le New Jersey en escale au Japon avant sa seconde rotation en Corée.
L'Ă©quipage du New Jersey fait feu avec ses canons de 40 mm.
Le New Jersey fait feu sur Kaesong en 1953.

Relayé par l'USS Wisconsin (BB-64) comme navire amiral, le New Jersey efface Yokosuka, Hawaï, Long Beach et le canal de Panama avant de revenir à Norfolk le 20 décembre 1951 pour une révision de six mois. Entre le 19 juillet 1952 et le 5 septembre, il sert de vaisseau-amiral au contre-amiral RH Thurber, qui commande la croisiÚre de formation d'aspirants NROTC entre Cherbourg, Lisbonne, et les Caraïbes. AprÚs cette période de préparation et de formation, le New Jersey quitte Norfolk le 5 mars 1953 et met le cap vers la péninsule Coréenne pour sa seconde rotation[5].

Le New Jersey passe le canal de Panama, Long Beach, et HawaĂź avant d’atteindre Yokosuka le 5 avril et, le lendemain, il relaie l’USS Missouri comme le navire amiral du vice-amiral Joseph H. Clark, commandant la 7e flotte. Le 12 avril, le New Jersey passe Ă  l'action et bombarde Chongjin. En sept minutes, il place sept coups au but, soufflant la moitiĂ© du bĂątiment principal de communication. À Busan, deux jours plus tard, le New Jersey revĂȘt ses habits de cĂ©rĂ©monie pour accueillir le prĂ©sident de la RĂ©publique de CorĂ©e, Syngman Rhee et Mme Rhee ainsi que l'ambassadeur amĂ©ricain Ellis O. Briggs[5].

Le 16 avril, le New Jersey fait feu sur les batteries cĂŽtiĂšres et des bĂątiments Ă  Kojo, sur la voie de chemin de fer et les tunnels prĂšs d'HĆ­ngnam, le 18 avril, et sur des positions d’artillerie rĂ©duites au silence autour de Wonsan, le 20 avril. Le 23 avril, Kimch'aek est la cible du New Jersey qui place six coups au but sur un tunnel de chemin de fer et dĂ©truit deux ponts ferroviaires. Le New Jersey fournit un soutien d'artillerie pour les bombardements sur Wonsan le 1er mai alors que l'aviation embarquĂ©e de la 7e flotte attaque l'ennemi tout en marquant les cibles pour le cuirassĂ©. Il met hors d'Ă©tat de nuire onze canons cĂŽtiers communistes ce jour-lĂ  et, quatre jours plus tard, il dĂ©truit le poste d'observation clĂ© sur l'Île d'Hodo Pando, commandant le port. Le 7 mai, il frappe Kalmagak Ă  Wonsan[5].

Le navire  cĂ©lĂšbre son dixiĂšme anniversaire, le 23 mai 1953, Ă  Incheon avec le prĂ©sident Syngman Rhee et madame Rhee, le lieutenant-gĂ©nĂ©ral Maxwell Davenport Taylor, et d'autres dignitaires Ă  bord. Deux jours plus tard, Le navire retourne en opĂ©ration le long de la cĂŽte ouest de Chinampo pour assommer les positions de dĂ©fense portuaire. Le cuirassĂ© se retrouve sous le feu ennemi Ă  Wonsan du 27 mai au 29 mai, mais ses canons de cinq pouces font taire les armes ennemies, et ses obus de 16 pouces balayent les emplacements d’artillerie. Il touche Ă©galement une zone de stockage de carburant ou un dĂ©pĂŽt de munitions, ce qui entraĂźne un spectaculaire incendie[5].

Le New Jersey retourne apporter un soutien direct aux troupes Ă  Kosong le 7 juin. Lors de sa premiĂšre mission, il dĂ©truit complĂštement deux positions d’artillerie, un poste d'observation, et leurs tranchĂ©es de soutien. Il retourne ensuite Ă  Wonsan pour une journĂ©e de bombardement le 24 juin, visant les canons placĂ©s dans des caches. Les rĂ©sultats sont excellents, avec huit coups directs sur trois positions, une entiĂšrement dĂ©molie, et quatre autres mises hors service. Le lendemain, le navire revient appuyer les troupes Ă  Kosong jusqu'au 10 juillet. À Wonsan les 11 et 12 juillet, le New Jersey effectue un des bombardements les plus lourds de son service en CorĂ©e. Durant neuf heures le premier jour, et sept le deuxiĂšme, ses canons font feu sur les positions d'artillerie et des bunkers sur Hodo Pando. Au moins dix canons ennemis sont dĂ©truits, un grand nombre endommagĂ© ainsi qu’un certain nombre de grottes et de tunnels[5].

Le New Jersey rase des postes de contrÎles radar et des ponts à Kojo, le 13 juillet, et une fois de plus, opÚre des bombardements cÎtiers entre les 22 et 24 juillet pour soutenir les troupes sud-coréennes prÚs de Kosong. Ces derniers trÚs précis permettent, à la fin d'un mois d'effort des troupes des Nations unies, la destruction d'un important poste d'observation de l'ennemi, d'un grand nombre de bunkers, de zones d'artillerie, de postes d'observation, de tranchées, des réservoirs à carburant et dépÎts de munitions[5].

Au lever du soleil, le 25 juillet 1953, le New Jersey se positionne au large du port stratĂ©gique d'HĆ­ngnam, et bombarde les canons cĂŽtiers, les ponts, une zone industrielle et des rĂ©servoirs de stockage de pĂ©trole. L'aprĂšs-midi, il navigue plus au nord frappant les lignes ferroviaires et les tunnels de chemin de fer. À Tanchon, le New Jersey met Ă  l'eau une petite embarcation dans le but de repĂ©rer un train soupçonnĂ© de circuler de nuit le long de la cĂŽte. Le navire positionne ses canons de maniĂšre Ă  cibler le train entre deux tunnels mais, dans l'obscuritĂ©, il ne peut observer les rĂ©sultats de ses frappes[5].

Fin de service et seconde désactivation

Le lendemain, le New Jersey effectue Ă  Wonsan, sa derniĂšre mission en CorĂ©e. Il dĂ©truit des canons de gros calibre, des bunkers, des grottes et des tranchĂ©es. Deux jours plus tard, il reçoit la nouvelle de l’armistice. L’équipage cĂ©lĂšbre durant sept jours la fin des hostilitĂ©s Ă  Hong Kong oĂč le navire s’est ancrĂ© le 20 aoĂ»t. Le navire effectue quelques opĂ©rations autour du Japon et au large de Formose et une courte escale Ă  Busan avant la fin de sa seconde rotation. Lors de cette derniĂšre, le 16 septembre, le prĂ©sident Rhee monte Ă  bord pour remettre Ă  la 7e flotte la Republic of Korea Presidential Unit Citation[5].

RelevĂ© le 14 octobre comme navire amiral Ă  Yokosuka par l’USS Wisconsin (BB-64), le New Jersey prend le chemin du retour le lendemain et atteint Norfolk le 14 novembre. Durant les deux annĂ©es suivantes, il traverse l'ocĂ©an Atlantique en Ă©tĂ© pour la formation des aspirants, et finit l'annĂ©e en effectuant des exercices et des manƓuvres d'entraĂźnement le long de la cĂŽte atlantique et dans les CaraĂŻbes[5].

Le New Jersey quitte Norfolk le 7 septembre 1955 pour sa premiĂšre rotation au sein de la SixiĂšme flotte des États-Unis en mer MĂ©diterranĂ©e. Il fait escale dans les ports de Gibraltar, Valence, Cannes, Istanbul, Baie de Souda et Barcelone. Il rentre Ă  Norfolk le 7 janvier 1956 pour participer au programme d'entraĂźnement de printemps et conduit les aspirants en Europe du Nord pour leur formation. Puis il rentre Ă  Annapolis le 31 juillet. Le 27 aoĂ»t, le New Jersey prend la mer comme navire amiral du vice-amiral Charles Wellborn Jr., commandant de la DeuxiĂšme flotte des États-Unis. Il accoste Ă  Lisbonne et participe aux exercices de l'OTAN au large de l'Écosse. Il effectue une visite officielle en NorvĂšge et reçoit le prince hĂ©ritier Olav V Ă  bord. Il retourne Ă  Norfolk le 15 octobre 1956 et le 14 dĂ©cembre, il arrive au chantier New York Navy Yard pour son dĂ©sarmement. Il est ensuite placĂ© en rĂ©serve Ă  Bayonne dans le New Jersey, le 21 aoĂ»t 1957[5].

Guerre du ViĂȘt Nam (1967-1969)

Opération de bombardement des cÎtes vietnamiennes

L'USS New jersey au large d'Oahu, Hawaii, le 11 septembre 1968, en route pour le ViĂȘt Nam.

En raison des pertes relativement Ă©levĂ©es subies par l'aviation amĂ©ricaine (en commençant par l'opĂ©ration Rolling Thunder en 1965), des Ă©tudes sont conduites sur les moyens de les rĂ©duire tout en maintenant les frappes requises par l'escalade de la guerre. Le 31 mai 1967, le secrĂ©taire Ă  la DĂ©fense Robert McNamara commande une Ă©tude visant Ă  dĂ©terminer ce qui serait nĂ©cessaire pour la rĂ©activation d’un cuirassĂ©[12]. Les rĂ©sultats de l'Ă©tude se montrant favorables Ă  cette option[12], le SecrĂ©taire de la DĂ©fense des États-Unis prend la dĂ©cision en aoĂ»t 1967 de remettre en service un cuirassĂ© afin de l'intĂ©grer Ă  la flotte du Pacifique et ainsi augmenter les capacitĂ©s de l'artillerie navale en Asie du Sud-Est[13]. Le New Jersey est choisi pour cette mission en raison de son meilleur Ă©tat par rapport Ă  ses Sister-ships. Ce dernier a, de plus, subi une refonte en profondeur avant son dĂ©classement. Lors de sa rĂ©activation, le navire est modernisĂ© et l’on dĂ©monte les canons antiaĂ©riens de 20 mm et 40 mm. On l’équipe aussi avec des systĂšmes de guerre Ă©lectronique et de nouveaux radars. Le New Jersey est officiellement remis en service le 6 avril 1968 au Philadelphia Naval Shipyard sous le commandement du capitaine J. Edward Snyder (en)[5].

Le New Jersey, alors seul cuirassĂ© actif au monde, quitte Philadelphie le 16 mai, fait escale Ă  Norfolk et transite par le canal de Panama le 4 juin avant d'arriver Ă  son nouveau port d'attache, Long Beach en Californie, le 11 juin. Le navire passe ensuite quelques semaines Ă  s’entraĂźner au large de la Californie. Le 24 juillet, le New Jersey est approvisionnĂ© en poudre et obus de 16 pouces par un hĂ©licoptĂšre de l’USS Mount Katmai (AE-16). C’est la premiĂšre fois qu’un cuirassĂ© est approvisionnĂ© en mer par un hĂ©licoptĂšre. Le cuirassĂ© quitte Long Beach le 2 septembre et passe par Pearl Harbor et Subic Bay avant d’arriver le 25 septembre pour sa premiĂšre rotation le long de la cĂŽte vietnamienne[14]. À proximitĂ© du 17e parallĂšle, le 30 septembre, le cuirassĂ© tire ses premiĂšres salves en opĂ©ration depuis plus de seize ans, frappant au total 29 fois avec ses canons de seize pouces des objectifs communistes autour de la Zone vietnamienne dĂ©militarisĂ©e (DMZ)[13].

Le navire prend ensuite position au large de Tiger Island le 1er octobre et tire sur des cibles au nord de la zone dĂ©militarisĂ©e avant de passer au sud l’aprĂšs-midi pour engager des cibles Viet Cong. En tout, six bunkers, un camion d'approvisionnement et une batterie antiaĂ©rienne sont frappĂ©s ce jour-lĂ . En outre, le navire contribue Ă  sauver l'Ă©quipage d'un avion d’observation des Marines forcĂ© d'amerrir aprĂšs avoir Ă©tĂ© touchĂ© par des tirs de batterie antiaĂ©rienne. Le 3 octobre, le New Jersey frappe des cibles au sud de Tiger Island et, le 4 octobre, le cuirassĂ© vise une concentration de troupes communistes et dĂ©truit plusieurs bunkers. Dans la soirĂ©e du 7 octobre, le navire reçoit l'information qu'un certain nombre de bateaux de ravitaillement se dĂ©placent au sud, prĂšs de l'embouchure de la riviĂšre Song Giang. Le New Jersey rĂ©ussit Ă  couler onze de ces embarcations avant qu'elles ne puissent rejoindre la terre ferme[13].

Le 11 octobre, le New Jersey engage une batterie cĂŽtiĂšre ; toutefois, il change de cible aprĂšs qu’un avion de reconnaissance ait rapportĂ© une concentration de camions au nord de Nha Ky. Le New Jersey rĂ©ussit Ă  infliger de lourds dĂ©gĂąts sur six des vĂ©hicules. TĂŽt le matin du 12 octobre, le navire prĂ©pare ses batteries en prĂ©vision de bombardements sur les grottes de Vinh lourdement fortifiĂ©es et bien protĂ©gĂ©es. Durant trois jours, le New Jersey pilonne la rĂ©gion avec ses canons de 16 pouces afin d’éliminer la prĂ©sence Viet Cong. AidĂ© par les avions de repĂ©rage du porte-avions USS America (CV-66), le cuirassĂ© engage les cibles mettant plusieurs positions ennemies en feu et dĂ©truisant une grotte. Le 14 octobre, le navire s’attaque Ă  l’artillerie cĂŽtiĂšre sur l'Ăźle de Hon Matt, dĂ©truisant une batterie[13].

Soutien des troupes au sol

L'USS New Jersey au large des cÎtes du Viet Nam à proximité de la DMZ.

À partir du 16 octobre, le cuirassĂ© prend position pour l'appui des troupes au sol et de la 3e division des Marines. Utilisant Ă  la fois ses canons de 16 et 5 pouces, il dĂ©truit 13 structures et un site d'artillerie afin d’arrĂȘter un peloton ennemi se dĂ©plaçant Ă  travers la DMZ. Le cuirassĂ© continue Ă  apporter un soutien d'artillerie jusqu'aux 17 avant de partir prĂȘter main-forte Ă  la I Field Force, Vietnam (en). Le mauvais temps empĂȘche les avions d’observation de voler jusqu'au 20 octobre quand le New Jersey dĂ©truit un poste de commandement Việt Cộng et neuf bunkers Ă  l'appui de la 173e brigade aĂ©roportĂ©e, qui opĂšre Ă  environ 80 kilomĂštres au nord de Nha Trang. Le lendemain, le cuirassĂ© manƓuvre dans les eaux de la baie de Van Fong et cible des postes de commandement Việt Cộng, mais la mauvaise visibilitĂ© de la zone empĂȘche l'estimation des dommages[13].

Dans la nuit du 23 octobre, le New Jersey fait route au nord afin de se rĂ©approvisionner avant de reprendre position en soutien Ă  la 3e division des Marines, le 25 octobre. Ce jour-lĂ , il bombarde les troupes ennemies localisĂ©es par un avion d'observation. Le lendemain, le navire engage des cibles d'opportunitĂ©, dĂ©truisant 11 structures, sept bunkers, une tour d'observation en bĂ©ton, et une ligne de tranchĂ©e ennemie. Le navire est alors la cible des artilleurs nord-vietnamiens positionnĂ©e prĂšs de Cap Lay ; cependant, les tirs sont trop courts pour toucher le cuirassĂ©. Des avions d'observation sont appelĂ©s pour dĂ©terminer la position de l'ennemi mais seules des traces fraĂźches de pneus menant Ă  une zone cachĂ©e suggĂšrent la prĂ©sence rĂ©cente d'artillerie. Le New Jersey tire cinq obus de 16 pouces sur le site, mais l’obscuritĂ© ne permet pas de confirmer la rĂ©ussite des frappes[13].

Le 28 octobre, le navire se dirige au sud fin d'engager de nouvelles cibles communistes. Les avions qui effectuent des repĂ©rages pour le cuirassĂ© sont alors la cible de batteries anti-aĂ©riennes Ă  l'extrĂȘme nord de la zone. Le New Jersey fait taire les batteries avec ses canons de seize pouces. Le lendemain, il frappe une trentaine de structures, dĂ©truit trois bunkers souterrains, et bombarde une ligne de tranchĂ©e Việt Cộng. L’aprĂšs-midi, l’observation aĂ©rienne localise une position d'artillerie sur une colline au sud-ouest de Cap Lay qui est dĂ©truite par le cuirassĂ©. Le 30 octobre, une zone de ravitaillement communiste et une batterie anti-aĂ©rienne sont dĂ©truites[13].

À l'issue de cette mission, le New Jersey fait route au sud et se positionne au large de Đà Náș”ng et de Point DeDe afin d’apporter un soutien de l'artillerie navale Ă  la 1re division des Marines opĂ©rant dans la rĂ©gion. Le 2 novembre, le navire commence ses frappes contre neuf positions ennemies, mais le feuillage dense de la rĂ©gion empĂȘche les observateurs de voir les rĂ©sultats du bombardement[13].

Le 4 novembre, le cuirassĂ© reçoit l'ordre de soutenir le southern II Corps, prĂšs de Phan Thiáșżt ; il arrive Ă  poste plus tard cette nuit. Le lendemain, il rĂ©pond Ă  huit appels pour des missions d'appui-feu de la 173e brigade aĂ©roportĂ©e, et dĂ©truit huit bunkers Việt Cộng et cinq autres structures. Le 11 novembre, le New Jersey quitte les eaux vietnamiennes pour se rĂ©approvisionner. Il relaie le 23 novembre, l'USS Galveston (CLG-3) en soutien de la 23e division d'infanterie. Dans l'aprĂšs-midi, les canons de cinq pouces du cuirassĂ© dĂ©truisent complĂštement une quinzaine de bĂątiments et endommagent lourdement 29 autres[13].

Le 25 novembre, le New Jersey opĂšre son plus important bombardement au ViĂȘt Nam. Durant deux jours, le cuirassĂ© concentre son feu sur les zones d’approvisionnement Việt Cộng prĂšs de QuáșŁng NgĂŁi, dĂ©truisant 182 structures et 54 bunkers, infligeant de lourds dĂ©gĂąts Ă  93 autres structures et plusieurs complexes de tunnels avant son dĂ©part pour Point Betsy, prĂšs de HuĂ©, le 27 novembre, en soutien Ă  la 101e division aĂ©roportĂ©e[13].

Le New Jersey bombarde des cibles prĂšs de Tuyho sur la cĂŽte sud vietnamienne en mars 1969.

Entre le 2 et le 8 dĂ©cembre, le New Jersey retourne soutenir la 3e division des Marines, en bombardant le complexe de bunkers Việt Cộng pour les Marines qui opĂšrent autour de Đà Náș”ng avant de partir pour Singapour le 9 dĂ©cembre. Le 26 dĂ©cembre, il retourne Ă  poste au large du district de Hoa Thanh Ă  l'appui de la 47th Army Division Sud vietnamienne. Les trois jours suivants, le New Jersey canonne les bunkers Việt Cộng et des dĂ©pĂŽts d'approvisionnement. Le cuirassĂ© demeure dans les eaux de la zone dĂ©militarisĂ©e jusqu'aprĂšs le Nouvel An et son dĂ©part pour soutien Ă  la 1re division des Marines 3 janvier 1969[13].

Tout au long de janvier et fĂ©vrier 1969, le New Jersey fournit un soutien d’artillerie aux Marines. Le 10 fĂ©vrier, le cuirassĂ© opĂšre en soutien Ă  la 2nd Marine Division (Republic of Korea) (en) Ă  proximitĂ© de Đà Náș”ng. L'objectif du cuirassĂ© est un complexe souterrain de transit utilisĂ© par un rĂ©giment Việt Cộng. Le 14 fĂ©vrier le cuirassĂ© navigue au sud de la zone dĂ©militarisĂ©e afin de fournir un soutien Ă  la 3e division des Marines et de dĂ©truire une batterie anti-aĂ©rienne. Le lendemain, le New Jersey prend pour cible et dĂ©truit un site de lance-roquettes ennemi au nord-est de Con Thien (en), puis oriente ses tirs sur des positions Việt Cộng repĂ©rĂ©es. Le 22 fĂ©vrier, New Jersey rĂ©pond Ă  un appel urgent d'appui-feu du poste d'observation Ocean View, Viet Nam (en) assiĂ©gĂ© prĂšs de la zone dĂ©militarisĂ©e. Durant six heures, le New Jersey tire avec toute son artillerie afin de finalement repousser l’ennemi[15].

Pour le reste de fĂ©vrier et mars, le New Jersey bombarde des cibles le long de la zone dĂ©militarisĂ©e. Le 13 mars, le cuirassĂ© quittĂ© les eaux vietnamiennes Ă  destination de la base navale de Subic Bay. Le 20 mars, il retourne en opĂ©ration au large de la baie de Cam Ranh en soutien Ă  la 9th Infantry Division (Republic of Korea) (en). La semaine suivante, le cuirassĂ© patrouille dans les eaux entre Phan Thiáșżt et le district de Hoa Thanh, bombardant des cibles d'opportunitĂ© le long de la cĂŽte. Le 28 mars, il prend position au sud de la zone dĂ©militarisĂ©e en soutien Ă  la 3e division des Marines jusqu'au 1er avril, aprĂšs quoi le New Jersey quitte le ViĂȘt Nam pour le Japon[15]. Lors de son service au Viet Nam, le New Jersey a tirĂ© 5 688 obus de seize pouces et 14 891 obus de cinq pouces soit plus de 5 400 tonnes de munitions[14] - [16].

Fin de service et troisiÚme désactivation

Sa premiĂšre rotation au ViĂȘt Nam terminĂ©e, le New Jersey quitte Subic Bay le 3 avril 1969 pour le Japon. Il arrive Ă  Yokosuka pour une escale de deux jours et prend la mer pour les États-Unis le 9 avril. Son retour Ă  la maison est cependant retardĂ©. Le 15, alors que le New Jersey est encore en mer, les avions nord-corĂ©ens abattent un avion de surveillance EC-121 Constellation non armĂ© au-dessus de la mer du Japon, tuant l'ensemble de son Ă©quipage (attaque de l'EC-121 de 1969). Un Carrier strike group est envoyĂ© en mer du Japon, tandis que l’on ordonne au New Jersey de changer de cap et de faire route vers le Japon. Il arrive Ă  Yokosuka le 22 avril et reprend la mer immĂ©diatement, prĂȘt Ă  l’action, en attente de nouveaux ordres[5].

Cependant, la crise avec la CorĂ©e du Nord se dĂ©gonfle et le New Jersey reprend la route des États-Unis. Il s’ancre Ă  Long Beach le 5 mai 1969 ; c'est la premiĂšre visite Ă  son port d'attache en huit mois. Durant l'Ă©tĂ©, l'Ă©quipage peine Ă  remettre le bateau en Ă©tat pour un autre dĂ©ploiement au ViĂȘt Nam. En effet, des anomalies sont dĂ©tectĂ©es sur les batteries de canons et doivent ĂȘtre rĂ©parĂ©es. Seulement le 22 aoĂ»t 1969, des rapports officiels poussent, pour des raisons d'Ă©conomie, le secrĂ©taire de la DĂ©fense des États-Unis, Melvin Laird, Ă  publier une liste de navires qui doivent ĂȘtre dĂ©sactivĂ©s ; et, au sommet de la liste, le New Jersey[Note 4]. Cinq jours plus tard, le capitaine J. Edward Snyder (en) est relevĂ© de son commandement par le capitaine Robert C. Peniston (en)[5].

Le commandant Robert C. Peniston est chargĂ© de prĂ©parer la mise hors service de l’USS New Jersey. Le navire quitte Long Beach le 6 septembre en direction du Puget Sound Naval Shipyard and Intermediate Maintenance Facility oĂč il arrive le 8 septembre. Dans ces chantiers, on procĂšde Ă  la rĂ©vision et au dĂ©sarmement du cuirassĂ©. Le 17 dĂ©cembre 1969, les couleurs du New Jersey sont abaissĂ©es et il entre dans la flotte de rĂ©serve, sous les mots de son dernier commandant: « Rest well, yet sleep lightly; and hear the call, if again sounded, to provide fire power for freedom[Note 5] »[5].

RĂ©activation de 1982

L'USS New Jersey en cours de modernisation en cale sĂšche Ă  Long Beach.

Dans le cadre du plan de Ronald Reagan et de son secrĂ©taire Ă  la Marine John Lehman pour constituer une « Marine de 600 navires », le New Jersey est sĂ©lectionnĂ© au printemps de 1981 pour ĂȘtre rĂ©activĂ©. Il est remorquĂ© depuis le chantier naval de Puget Sound vers le Long Beach Naval Shipyard Ă  la fin de juillet 1981 afin de subir une modernisation. Avec sa rĂ©activation, la Marine envisage d'utiliser le cuirassĂ© et son sistership l'USS Iowa (BB-61) pour soulager les tensions exercĂ©es sur la marine par les engagements croissants des États-Unis sur la scĂšne internationale dans l'ocĂ©an Indien et les CaraĂŻbes. Pendant ce temps, la Marine dĂ©veloppe plusieurs propositions pour moderniser ses cuirassĂ©s avec des missiles de croisiĂšre et des missiles antinavires, ainsi que des supports de systĂšme de dĂ©fense avancĂ©. Les travaux prĂ©liminaires comprennent la suppression de quatre des dix canons de 5 pouces pour faire place Ă  des Armored Box Launcher nĂ©cessaires pour transporter et lancer les missiles BGM-109 Tomahawk[17] - [18]. Il est un temps envisagĂ© d’installer des missiles RIM-7 Sea Sparrow ; cependant, on conclut que le systĂšme pourrait ne pas rĂ©sister aux effets de surpression lors des tirs des batteries principales de 16 pouces[17] - [19].

Lors de la rĂ©activation et de la modernisation des quatre cuirassĂ©s de classe Iowa dans les annĂ©es 1980, la marine envisage pour le seul New Jersey la suppression d'une de ses trois tourelles principales. En effet, lors des Ă©tudes prĂ©liminaires, l’United States Navy propose la suppression de la tourelle no 3 situĂ©e Ă  l’arriĂšre de la superstructure afin de laisser place Ă  de nouvelles installations. La rĂ©flexion balance entre un systĂšme de lancement vertical capable d’accueillir 48 missiles Tomahawk ou Harpoon supplĂ©mentaires ou l’utilisation de l’espace supplĂ©mentaire afin d’agrandir le pont d’envol et accueillir des aĂ©ronefs Ă  dĂ©collage vertical du type VTOL ou V/STOL. Cependant, ces idĂ©es sont finalement abandonnĂ©es et le New Jersey conserve finalement sa tourelle no 3[17].

Cérémonie de mise en service du New Jersey, le 28 décembre 1982.

Au cours des mois suivants, le navire est modernisé avec les armes les plus avancées disponibles. Parmi les nouveaux systÚmes d'armes installés, on trouve quatre MK 141 quad cell launchers pour 16 missiles anti-navires AGM-84 Harpoon, huit Armored Box Launcher (ABL) montées avec 32 missiles BGM-109 Tomahawk et quatre close-in weapon system Phalanx CIWS pour assurer la défense contre les missiles anti-navires et avions ennemis[20] - [21] - [22]. Le New Jersey accueille également huit drones RQ-2 Pioneer en remplacement des hélicoptÚres utilisés précédemment pour repérer les cibles des canons de seize pouces[23]. On modernise également les systÚmes radars, les systÚmes de conduite de tir des canons et missiles ainsi que les capacités de guerre électronique[20].

Tir d'essai en 1982 d'un BGM-109 Tomahawk depuis le New Jersey. Ce cuirassé est le premier navire de surface à pouvoir utiliser ce missile de croisiÚre.

Parce que le New Jersey a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rappelĂ© pour le service lors de la guerre du ViĂȘt Nam, les opĂ©rations de modernisation diffĂšrent de celles de ses sisterships Iowa. En effet, lors de sa rĂ©activation en 1967, on lui a dĂ©jĂ  retirĂ© ses canons antiaĂ©riens de 20 mm Oerlikon et 40 mm Bofors, et amĂ©liorĂ© ses capacitĂ©s de guerre Ă©lectronique. Ces modifications prĂ©cĂ©dentes permettent de rĂ©duire significativement le temps de remise en service et le seul changement majeur sur la structure lors de la rĂ©activation de 1982 concerne le dĂ©montage de quatre de ses dix canons de cinq pouces pour faire place aux Armored Box Launcher[20] - [Note 6]. En plus du temps gagnĂ©, cela rend l'opĂ©ration beaucoup moins onĂ©reuse puisque le coĂ»t nĂ©cessaire pour moderniser le cuirassĂ© ne comprend en fin de compte qu'essentiellement l'ajout de systĂšmes d'armes et d'une Ă©lectronique modernisĂ©s[17] - [24] - [Note 7].

Le systĂšme de missiles Tomahawk n’entrant en service opĂ©rationnel qu’en 1983, il n’est encore disponible qu’en prĂ©sĂ©rie lors de son adoption par la marine pour la modernisation du New Jersey. Et comme il n'avait pas Ă©tĂ© prĂ©vu Ă  l'origine de l'en Ă©quiper, la Marine dĂ©cide de dĂ©tourner les systĂšmes actifs prĂ©vus pour deux destroyers de classe Spruance afin d'installer les lanceurs Tomahawk nĂ©cessaires permettant Ă  ce cuirassĂ© de devenir le premier navire de surface Ă  utiliser ce missile de croisiĂšre lors d'essais en 1982. De mĂȘme, deux systĂšmes de lancement Harpoon sont dĂ©tournĂ©s de leur installation prĂ©vue sur deux destroyers lance missiles de classe Farragut pour permettre leur l'installation sur le New Jersey[17].

Le 28 dĂ©cembre 1982, le New Jersey est officiellement affectĂ© Ă  Long Beach, en Californie, son nouveau port d'attache. La remise en service du New Jersey marque le retour des derniers cuirassĂ©s au monde aprĂšs une absence de 13 ans sur les ocĂ©ans de la planĂšte[25] - [Note 8]. Le cuirassĂ© part ensuite pour une croisiĂšre de plusieurs mois dans le Pacifique, avec des escales prĂ©vues Ă  Pearl Harbor, Manille, Singapour et en ThaĂŻlande. AprĂšs avoir passĂ© prĂšs de trois mois au large des cĂŽtes de l'AmĂ©rique centrale, il est envoyĂ© au Liban[26].

Guerre du Liban (1983-1984)

le New Jersey au large de la cĂŽte de Beyrouth, ouvre le feu sur les positions ennemies le 9 janvier 1984.

En 1983, une sanglante guerre civile fait toujours rage au Liban. Afin de mettre fin Ă  ce violent conflit, une force multinationale de maintien de la paix composĂ©e en grande partie des forces amĂ©ricaines, italiennes, britanniques et françaises est crĂ©Ă©e et envoyĂ©e dans la rĂ©gion. Dans le cadre de cette force multinationale, les États-Unis constituent un corps expĂ©ditionnaire composĂ© de membres du Corps des Marines des États-Unis et d’élĂ©ments de la SixiĂšme flotte des États-Unis qui opĂšre en mer MĂ©diterranĂ©e[27].

Le 18 avril 1983, lors de l'attaque contre l'ambassade amĂ©ricaine Ă  Beyrouth, une camionnette transportant une charge de 2000 livres d'explosifs explose devant le bĂątiment, tuant 63 personnes. En aoĂ»t 1983, IsraĂ«l retire ses Forces de dĂ©fense du district du Chouf (sud-est de Beyrouth), Ă©liminant ainsi le tampon entre les milices Druzes et les milices chrĂ©tiennes ce qui dĂ©clenche une sĂ©rie de violents combats. Ce mĂȘme mois, les miliciens commencent Ă  bombarder les positions des marines AmĂ©ricains prĂšs de l'aĂ©roport international de Beyrouth avec des tirs de mortier et de roquettes alors que l'armĂ©e libanaise combat les forces druzes et chiites dans la banlieue sud Ă  Beyrouth. Le 29 aoĂ»t 1983, deux Marines sont tuĂ©s et quatorze blessĂ©s, et dans les mois qui ont suivi, les Marines subissent des attaques quasi quotidiennes par de l'artillerie, des mortiers, des roquettes ou des tirs d'armes lĂ©gĂšres[28]. AprĂšs ces multiples attaques, les Marines commencent Ă  rĂ©pondre. L'administration Reagan dĂ©cide alors de dĂ©pĂȘcher l'USS New Jersey, une dĂ©cision applaudie par les Marines[29].

Le 16 septembre 1983, les forces druzes se massent aux portes de Souk El Gharb, un village dĂ©fendu par l'armĂ©e libanaise. Suk El Gharb est un village avec une importance stratĂ©gique. En effet, les milices en provenance du sud doivent traverser Suk El Gharb sur la route Beyrouth - Aley. En outre, Suk El Gharb contrĂŽle une crĂȘte qui donne sur YarzĂ© Baabda, oĂč se situe le ministĂšre de la DĂ©fense et Beyrouth Est. De cette crĂȘte, les artilleurs de la milice peuvent frapper directement la zone avec de l'artillerie[28]. Les navires de guerre de la marine amĂ©ricaine bombardent alors les positions druzes afin d'aider l'armĂ©e libanaise Ă  tenir la ville Suk El Gharb jusqu'au cessez-le-feu du 25 septembre, alors que le cuirassĂ© New Jersey entre en scĂšne[28]. L'arrivĂ©e du New Jersey est l'un des facteurs qui contribuent Ă  une rĂ©duction significative du nombre d'attaques contre les troupes amĂ©ricaines[30].

Le 28 novembre, aprĂšs les attentats du 23 octobre 1983 Ă  Beyrouth, le gouvernement amĂ©ricain annonce que le New Jersey sera maintenu au large de Beyrouth, bien que son Ă©quipage doit ĂȘtre relevĂ©. Le 14 dĂ©cembre, le New Jersey tire onze obus avec ses canons de 406 mm/50 calibres Mark 7 sur des positions ennemies Ă  l'intĂ©rieur mĂȘme de Beyrouth. Ce sont les premiers obus de 16 pouces tirĂ©s en condition de guerre depuis le retrait du New Jersey du ViĂȘt Nam en 1969[31]. Ce bombardement est une rĂ©ponse directe aux attaques sur des avions de reconnaissance amĂ©ricains par des batteries antiaĂ©riennes syriennes/druzes[32].

Les artistes à la veille de Noël 1983 pour un show organisé par l'United Service Organizations montent à bord du New Jersey. De gauche à droite : Miss USA Julie Hayek (en), Cathy Lee Crosby, Bob Hope, Ann Jillian and Brooke Shields.

Poursuivant une tradition datant de la Seconde Guerre mondiale de passer Noël avec les forces américaines à l'étranger, Bob Hope et sa troupe d'artistes donnent un spectacle à bord du New Jersey le 24 décembre 1983. Quatre cents Marines stationnés à Beyrouth assistent à ce dernier[30].

Le 8 février 1984, le New Jersey tire prÚs de 300 obus sur les positions druzes et chiites dans les collines, surplombant Beyrouth[33]. Quelque 30 de ces projectiles pleuvent sur un poste de commandement syrien dans la vallée de la Bekaa à l'est de Beyrouth, tuant le général commandant les forces syriennes au Liban[34] et plusieurs autres officiers supérieurs. Cette frappe est le plus lourd bombardement cÎtier depuis la guerre de Corée[31].

Bien que lors de l'intervention au Liban, le New Jersey effectue son travail de maniÚre expérimenté, certains critiquent la décision de bombarder les forces Druzes et syriennes, alléguant que cette action est une rupture de la neutralité américaine dans le conflit. Et les obus tirés par le New Jersey ont entrainé la mort de plusieurs centaines de Libanais et principalement des chiites et des druzes. Cette action est perçue par les musulmans libanais comme une prise de position des Américains pour les chrétiens[34] - [35] - [36]. Dans ses mémoires, le général Colin Powell (à l'époque assistant du secrétaire à la Défense Caspar Weinberger) note que: « ...lorsque les obus ont commencé à tomber sur les chiites, ils ont supposé que l'arbitre américain avait pris parti contre eux[Note 9] »[37].

La prĂ©cision des tirs du New Jersey  a Ă©galement Ă©tĂ© remise en question. Une enquĂȘte sur l'efficacitĂ© des frappes du New Jersey au Liban, dirigĂ© par le colonel des marines Don Price, conclut qu'un grand nombre des obus ont manquĂ© leurs cibles de prĂšs de 10 000 mĂštres, ce qui implique que des civils peuvent donc avoir Ă©tĂ© tuĂ©s par inadvertance. Tim McNulty, correspondant du Chicago Tribune, basĂ© au Liban, a dĂ©clarĂ© que tout le monde aimait le New Jersey avant qu'il ne commence Ă  bombarder[38] - [39]. L'imprĂ©cision des frappes est sans doute la consĂ©quence d’un problĂšme de poudre. En effet, la poudre principale du navire avait Ă©tĂ© remixĂ©e et reconditionnĂ©e par la Marine, sous la direction du capitaine Joseph Dominick Miceli au Naval Surface Warfare Center Crane Division (en) alors que certains des lots de poudre ne brĂ»laient pas Ă  la mĂȘme tempĂ©rature. Par consĂ©quent, remixer les lots de poudre pouvait causer un fonctionnement incohĂ©rent des canons. Le problĂšme a Ă©tĂ© rĂ©solu par la marine qui rĂ©ussit Ă  localiser un stock de poudre supplĂ©mentaire qui n'avait pas Ă©tĂ© remixĂ©[40].

Derniers déploiements

Le Battle Group du New Jersey, le 1er juillet 1986.
Le New Jersey fait feu avec l'ensemble de ses batteries principales le 30 décembre 1986.
Le New Jersey dans la flotte de réserve au Puget Sound en 1992.

En 1986, le New Jersey effectue un nouveau dĂ©ploiement dans le cadre de la Flotte du Pacifique et comme piĂšce maĂźtresse de son propre groupe de combat. C’est la premiĂšre fois que le New Jersey a le contrĂŽle opĂ©rationnel de son propre groupe de combat depuis la guerre de CorĂ©e. De mai Ă  octobre 1986, le cuirassĂ© croise entre HawaĂŻ et la ThaĂŻlande, libĂ©rant les porte-avions amĂ©ricains pour d'autres missions et marquant la seule prĂ©sence navale amĂ©ricaine majeure dans la rĂ©gion[26]. Bien qu’à la tĂȘte de son propre Battle Group, le New Jersey fait tout de mĂȘme, un temps voile avec les porte-avions USS Ranger (CV-61) et USS Constellation (CV-64) et la frĂ©gate USS Thach (FFG-43).

Selon un journal de bord dĂ©classifiĂ© du navire, lors de son transit Ă  travers la mer d'Okhotsk, les 27 et 28 septembre 1986, le cuirassĂ© a Ă©tĂ© survolĂ© Ă  basse altitude par des bombardiers Tupolev Tu-16 et Tupolev Tu-95, un hĂ©licoptĂšre Kamov Ka-25, et un avion de patrouille maritime Iliouchine Il-38. Un croiseur de classe Kara et deux corvettes de classe Grisha ont Ă©galement suivis les navires amĂ©ricains. C’est selon le journal de bord, la premiĂšre fois qu’un cuirassĂ© amĂ©ricain opĂšre dans le prĂ© carrĂ© de la marine soviĂ©tique[41].

AprĂšs une pĂ©riode de rĂ©vision au Long Beach Naval Shipyard qui dure jusqu’en 1988, le New Jersey effectue une nouvelle rotation dans l'ocĂ©an Pacifique, mais cette fois intĂ©grĂ© dans un Battle Group et non plus Ă  sa tĂȘte. Le cuirassĂ© sert au large des cĂŽtes de la CorĂ©e pour les Jeux olympiques d'Ă©tĂ© de 1988 Ă  SĂ©oul en CorĂ©e du Sud, puis part pour l'Australie afin de participer aux cĂ©lĂ©brations du bicentenaire du pays (Australian Bicentenary (en))[26].

En avril 1989, le New Jersey se prĂ©parait pour sa derniĂšre croisiĂšre opĂ©rationnelle, lorsque son navire jumeau l'USS Iowa (BB-61) subi une explosion catastrophique de sa tourelle no 2. Cet accident conduit les responsables de la marine amĂ©ricaine Ă  geler les exercices de tir rĂ©el tant que l'enquĂȘte sur l'explosion n'est pas conclue. Finalement, l'interdiction est levĂ©e et le New Jersey est Ă  nouveau autorisĂ© Ă  utiliser ses canons[26].

La croisiĂšre finale du New Jersey dĂ©bute, en 1989, dans le cadre de Pacific exercice'89 (PACEX '89). À la fin de l'exercice, le cuirassĂ© conclut sa rotation Ă  travers l'ocĂ©an Indien et le golfe Persique comme piĂšce maĂźtresse d’un Battle Group de surface. Le New Jersey demeure dans le golfe Persique jusqu’à la fin de l'annĂ©e avant de retourner aux États-Unis en fĂ©vrier de 1990[26].

Flotte de réserve et navire-musée

L'USS New Jersey Ă  quai Ă  Camdem en 2008.
L'USS New Jersey de nuit en 2010.

Avec l'effondrement de l'Union des rĂ©publiques socialistes soviĂ©tiques au dĂ©but des annĂ©es 1990, les États-Unis effectuent des coupes drastiques dans le budget de la dĂ©fense et le coĂ»t du maintien des cuirassĂ©s dans la flotte active est considĂ©rĂ© trop Ă©levĂ©. Par consĂ©quent, le New Jersey est dĂ©sarmĂ© pour la derniĂšre fois au chantier naval de Long Beach, en Californie, le 8 fĂ©vrier 1991 aprĂšs un total de 20 annĂ©es passĂ©es en service actif (plus que n'importe lequel des cuirassĂ©s de classe Iowa). Il ne participe donc pas Ă  la guerre du Golfe et Ă  l'opĂ©ration TempĂȘte du dĂ©sert commencĂ©e le 15 janvier 1991, qui voit la derniĂšre participation des cuirassĂ©s, les USS Missouri (BB-63) et USS Wisconsin (BB-64), Ă  un conflit militaire. AprĂšs son dĂ©mantĂšlement, le New Jersey est remorquĂ© Ă  Bremerton dans l'Ă©tat de Washington, oĂč il reste en rĂ©serve jusqu'Ă  sa suppression du Naval Vessel Register en janvier 1995[20].

Cependant, la section 1011 du National Defense Authorization Act de 1996 exige de la Marine des États-Unis qu'elle rĂ©tablisse dans le Naval Vessel Register deux cuirassĂ©s de classe Iowa qui avaient Ă©tĂ© rayĂ©s de la Marine en 1995. Ces navires doivent ĂȘtre maintenus dans la flotte de rĂ©serve de la marine amĂ©ricaine et la Marine doit s'assurer que les deux cuirassĂ©s rĂ©intĂ©grĂ©s sont en bon Ă©tat et peuvent ĂȘtre rĂ©activĂ©s Ă  tout moment[42]. En raison de l'explosion de la tourelle numĂ©ro 2 de l'USS Iowa, la Marine choisit le New Jersey dont le maintien dans la flotte de rĂ©serve est Ă©valuĂ© comme moins coĂ»teux[20]. Le New Jersey ainsi que le Wisconsin sont donc rĂ©intĂ©grĂ©s dans le Naval Vessel Register et replacĂ©s dans la flotte de rĂ©serve[42].

Le New Jersey demeure ainsi dans la flotte de rĂ©serve jusqu’au National Defense Authorization Act de Strom Thurmond passĂ© par le CongrĂšs amĂ©ricain le 18 octobre 1998. La section 1011 exige du secrĂ©taire Ă  la Marine des États-Unis le maintien de l'USS Iowa et de l'USS Wisconsin sur le Naval Vessel Register, tandis que Section 1012 demande au SecrĂ©taire de la Marine de retirer le New Jersey du Naval Vessel Register et de le transformer en une entitĂ© Ă  but non lucratif conformĂ©ment Ă  l'article 7306 du Titre 10 du code des États-Unis (en). La section 1012 requiert Ă©galement le maintien du cuirassĂ© dans l’État du New Jersey[43]. La Marine effectue le transfert en janvier 1999 et, le 12 septembre, le New Jersey est remorquĂ© par le Sea Victory de Bremerton Ă  Philadelphie oĂč sont effectuĂ©s les travaux de restauration pour en faire un musĂ©e flottant[44].

Au total, deux demandes concurrentes pour le cuirassĂ© sont dĂ©posĂ©es, l'une par le USS New Jersey Battleship Commission of Bayonne, New Jersey, et l’autre par le Home Port Alliance of Camden, New Jersey. Les deux projets ont Ă©laborĂ© un plan global pour exploiter et entretenir le cuirassĂ© comme musĂ©e. AprĂšs un examen de deux plans, la Marine a finalement choisi le Home Port Alliance comme lieu de repos du cuirassĂ©. Le secrĂ©taire de la Marine, Richard Danzig a fait l'annonce le 20 janvier 2000[45] et le 15 octobre de cette mĂȘme annĂ©e, le New Jersey est arrivĂ© sur le Camden Waterfront (en)[46].

Peu de temps aprĂšs son arrivĂ©e Ă  Camdem, le New Jersey est ouvert au public et commence officiellement sa nouvelle carriĂšre comme musĂ©e flottant sous le nom de Battleship New Jersey Museum and Memorial. Le musĂ©e offre des visites autoguidĂ©es, des visites guidĂ©es de groupe et des campements de nuit[47]. Les campements de nuit, gĂ©nĂ©ralement au profit d’organisation Scouts, offrent la possibilitĂ© de dormir et manger dans les couchettes et postes d'Ă©quipage d’époque[48]. Au dĂ©but de 2012, Ă  la suite de problĂšmes de financement du musĂ©e, un dĂ©bat naĂźt sur la possibilitĂ© de transfĂ©rer le New Jersey dans le parc d'État Liberty[49].

Le New Jersey est inscrit sur plusieurs registres historiques. En 1997, alors que le navire Ă©tait toujours dans la flotte de rĂ©serve, la Commission de rĂ©vision de l'État du New Jersey pour les lieux historiques (New Jersey State Review Board for Historic Sites) recommande l’inscription du navire au registre des lieux patrimoniaux du New Jersey en cas de transfert du cuirassĂ© dans l’État du New Jersey[50]. En 2004, l'État du New Jersey inscrit officiellement le cuirassĂ© comme lieu historique[51]. La mĂȘme annĂ©e, le 17 septembre, le New Jersey est officiellement ajoutĂ© sur le Registre national des lieux historiques[52] - [53].

RĂ©compenses

Parmi les distinctions reçues par le New Jersey, on note la Navy Unit Commendation pour son service au ViĂȘt Nam, la Philippine Republic Presidential Unit Citation de la RĂ©publique des Philippines, et la Republic of Korea Presidential Unit Citation de la RĂ©publique de CorĂ©e. Il a reçu en tout neuf battle star pour son service lors de la Seconde Guerre mondiale, quatre pour son service dans la guerre de CorĂ©e, deux pour son service dans la guerre du ViĂȘt Nam, et quatre pour son service au Liban et dans la rĂ©gion du golfe Persique[54]. En raison de ses Ă©tats de service exceptionnels pour un navire, le New Jersey a la distinction supplĂ©mentaire d'ĂȘtre le cuirassĂ© le plus dĂ©corĂ© de l'histoire des États-Unis[46].

Notes et références

Notes

  1. Fuel, Naval Distillate, combustible commun Ă  tous les bĂątiments de l'US Navy, qu'ils fonctionnent Ă  chaudiĂšres, Ă  turbines Ă  gaz ou Ă  diesels.
  2. William F. Halsey a tenu le rang d'un amiral quatre étoiles durant toute la Seconde guerre mondiale. En décembre 1945, quatre mois aprÚs la reddition officielle du japonais. Il a été promu au rang d'amiral de la flotte, un grade cinq étoiles obtenu uniquement par quatre personnalités dans l'histoire de l'United States Navy: Ernest King, Chester Nimitz, William Leahy et donc William F. Halsey[8].
  3. Le secrĂ©taire d'État amĂ©ricain Dean Acheson avait dĂ©clarĂ© au CongrĂšs le 20 juin que la guerre n'Ă©tait pas probable.
  4. Des rumeurs persistantes ont suggĂ©rĂ© que la vraie raison pour laquelle le New Jersey a Ă©tĂ© dĂ©sarmĂ© est liĂ©e aux pourparlers de paix de Paris. Des sources suggĂšrent que les Vietnamiens refusaient de rencontrer les reprĂ©sentants amĂ©ricains, sauf si le cuirassĂ© Ă©tait retirĂ© du Viet Nam. Aucune preuve convaincante n’existe pour appuyer ou rĂ©futer ces allĂ©gations.
  5. Traduction : Repose-toi bien, mais d'un sommeil lĂ©ger ; prĂȘt Ă  entendre l’appel, afin de fournir la puissance de feu au service de la libertĂ©
  6. Par la comparaison, en plus du démontage de quatre des dix canons de 5 pouces, il faut aussi retirer les canons antiaériens de 20 mm Oerlikon et 40 mm Bofors sur l'USS Iowa, l'USS Missouri et l'USS Wisconsin.
  7. Le coĂ»t de rĂ©activation de l’USS New Jersey avec ses tourelles intactes est de 26 millions de dollars, contre 92 millions pour la rĂ©activation de l'USS Iowa[24].
  8. Le New Jersey, retiré du service en 1969, est le premier cuirassé à reprendre du service conformément au programme du plan « Marine de 600 navires ».
  9. Citation originale:When the shells started falling on the Shiites, they assumed the American ‘referee’ had taken sides against them

Références

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Bibliographie

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Ouvrages

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Ressources numériques

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