AccueilđŸ‡«đŸ‡·Chercher

Majuro

L'atoll de Majuro (Mājro en marshallais) est l'un des atolls des ßles Marshall composées d'une soixantaine d'ßles.

Majuro
Vue satellite de Majuro.
Vue satellite de Majuro.
GĂ©ographie
Pays Drapeau des Îles Marshall Îles Marshall
Archipel ChaĂźne de Ratak
Localisation Océan Pacifique
CoordonnĂ©es 7° 05â€Č 23″ N, 171° 22â€Č 50″ E
Superficie 9,71 km2
Nombre d'Ăźles 64
Point culminant non nommĂ© (3 m)
GĂ©ologie Atoll
Administration
Statut MunicipalitĂ© et principal centre administratif des Îles Marshall
DĂ©mographie
Population 20 483 hab. (2021)
DensitĂ© 2 109,47 hab./km2
Plus grande ville Delap-Uliga-Darrit
Autres informations
GĂ©olocalisation sur la carte : Îles Marshall
(Voir situation sur carte : Îles Marshall)
Majuro
Majuro
Atolls aux Ăźles Marshall

C'est sur cet atoll que se trouve la capitale, Delap-Uliga-Darrit, du nom des trois ßles qui la composent (souvent appelée D-U-D). Par extension, la ville est également souvent appelée Majuro.

Majuro est habitĂ© depuis au moins 2 000 ans[1]. L'atoll serait actuellement peuplĂ© de 30 000 habitants environ, ce qui en fait la municipalitĂ© la plus peuplĂ©e des Îles Marshall. Ceux-ci sont rĂ©partis dans 20 villages.

La cĂŽte Est, oĂč se trouve la capitale est trĂšs urbanisĂ©e.

L'atoll a une superficie terrestre de 9,71 km2 mais renferme un lagon de 295 km2. Majuro abrite le grand port des Îles Marshall ainsi que l'aĂ©roport international qui, avec celui de Kwajalein, sert de hub Ă  destination ou en provenance des autres Ăźles. Kwajalein connaĂźt des restrictions Ă  l'usage civil du fait de sa base militaire.

Majuro bĂ©nĂ©ficie d'un climat tropical et de tempĂ©ratures supĂ©rieures Ă  21 degrĂ©s tout au long de l'annĂ©e.

Durant la Seconde Guerre mondiale, le , les troupes des États-Unis prirent les positions japonaises de Majuro.

Histoire

Majuro est probablement peuplĂ© depuis plus de 2000 ans comme les autres atolls de la zone. Les habitants viennent d’Asie et ont occupĂ© progressivement tout le Pacifique. Le peuplement originel Ă  Majuro Ă©tait dans la grande Ăźle de Laura Ă  l’ouest oĂč se trouvait le village de Majuro ainsi que, dans une moindre mesure, dans l’emplacement de la ville centre actuelle Ă  l’est et dans les Ăźles du nord de l’atoll. Sous le protectorat allemand et japonais, l’atoll est restĂ© une pĂ©riphĂ©rie peu peuplĂ©e et peu visitĂ©e. On y pratiquait la culture du coprah qui Ă©tait exportĂ© par la Jaluit Gesellschaft puis la Pacific Island Company, le poisson n’était pas Ă  cette Ă©poque une denrĂ©e exportĂ©e. Des EuropĂ©ens ont peuplĂ© l’atoll dĂšs les annĂ©es 1870 pour l’exportation du coprah dans des comptoirs coloniaux qui l’échangeaient contre des produits manufacturĂ©s destinĂ©s aux autochtones[2]. Sous le protectorat japonais, l’exploitation du coprah sur l’atoll est moins importante, notamment en raison du typhon de 1918 qui ravage l’atoll et fait fuir les compagnies qui ne reviendront qu’en 1926 avec un systĂšme Ă©quivalent d’échange. Dans le mĂȘme temps des missionnaires, principalement protestants, s’installent sur l’atoll vers 1870 mais rencontrent des rĂ©sultats mitigĂ©s. L’atoll, avant la Seconde Guerre mondiale, compte probablement moins de 1 000 habitants[3]. Majuro prend une importance particuliĂšre en 1944 quand il est pris sans rĂ©sistance par les États-Unis dans la Guerre du Pacifique. Cet atoll, jusqu’alors pĂ©riphĂ©rique et n’étant mĂȘme pas dĂ©fendu par le Japon, va devenir un des centres de la reprise militaire des Îles Marshall. Les AmĂ©ricains y Ă©tablissent une base dans l’est de l’atoll et dĂ©placent les populations dans le village de Laura. Cette base aĂ©rienne et maritime servira pendant toute la guerre avant d’ĂȘtre progressivement rĂ©duite de taille Ă  la fin de celle-ci. L’apport des États-Unis est fort dans l’atoll : construction de dispensaires, importation de la culture, des films, emploi de la population locale dans la base, etc. L’atoll de Majuro devient rapidement le centre du pays avec la prĂ©sence de cette base et en raison de la destruction en grande partie du centre traditionnel qu’était l’atoll de Jaluit. Pendant la pĂ©riode des essais nuclĂ©aires de 1944 aux annĂ©es 1960, cette polarisation de l’atoll se renforce en raison de la prĂ©sence amĂ©ricaine. La base et sa piste sont finalement dĂ©truites dans les annĂ©es 1970 et remplacĂ©es par un aĂ©roport civil inaugurĂ© le aprĂšs deux ans de travaux rĂ©alisĂ©s par le American International Constructor of Seattle et le US Army Corps of Engineers[4], dont l’emplacement est plus Ă  l’ouest. Les terres rĂ©cupĂ©rĂ©es sont alors urbanisĂ©es.

En 2021, un recensement compte 20 483 habitants dans l'atoll, contre 27 797 au recensement de 2011[5]. Cette baisse peut ĂȘtre expliquĂ©e par un manque d'accĂšs aux Ă©tudes supĂ©rieures ou Ă  l'emploi, la situation de pandĂ©mie de Covid-19 ou encore la peur du changement climatique[6].

GĂ©ographie

L'atoll de Majuro compte 57 ßlots. Une grande ßle au sud compte la majorité de la population, et les ßles isolées au nord sont surtout utilisées pour le tourisme et l'agriculture[7].

Plusieurs espaces habitĂ©s fonctionnent en rĂ©seau. Sur une mĂȘme grande Ăźle, on retrouve d'est en ouest, la plus grande ville de Delap-Uliga-Darrit, plus au sud, la banlieue de Rairok, puis les villes d'Ajeltake, de Woja, d'Arrak et de Laura. Plus au nord se trouve un nombre important d’üles isolĂ©es de l'Ăźle principale par le lagon et les rĂ©cifs coralliens.

Majuro possĂšde une ville-centre Ă  l’est qui est dominante dans le fonctionnement de l’atoll et polarise une grande partie des fonctions et de la population. Son aĂ©roport peut accueillir des avions gros porteurs qui assurent une desserte rĂ©guliĂšre plusieurs fois par semaine depuis et vers Guam, Honolulu et l’Australie. Le port, situĂ© dans la banlieue de Rairok, peut accueillir des bateaux vraquiers pour l’exportation du coprah et des bateaux frigorifiques pour le poisson. Le ravitaillement Ă©nergĂ©tique, nĂ©cessaire au fonctionnement des deux usines de production d’électricitĂ©, est Ă©galement assurĂ© par bateau. Une passe profonde au nord, le chenal Calalin, assure l’accĂšs aux navires dans le lagon. Un autre passage, pour les bateaux de taille limitĂ©e, passe au niveau d'un pont sous la route du lagon. Cette route, longue de 50 kilomĂštres, relie le centre Ă  l’est et Laura Ă  l’ouest. Elle est structurante pour les dĂ©placements internes Ă  l’atoll. La circulation maritime interne est aussi prĂ©sente puisque les atolls du Nord sont isolĂ©s de l'Ăźle au sud. Cette situation pĂ©riphĂ©rique fait qu’il n’y a presque pas d’habitants locaux dans ces Ăźles, qui sont pour certaines amĂ©nagĂ©es pour recevoir du tourisme[7].

Galerie

  • Coucher de Soleil sur l'atoll.
    Coucher de Soleil sur l'atoll.
  • CĂŽtes du lagon de Majuro (1973).
    CĂŽtes du lagon de Majuro (1973).
  • Vue aĂ©rienne de l'atoll.
    Vue aérienne de l'atoll.
  • PĂȘcheur Ă  Majuro.
    PĂȘcheur Ă  Majuro.
  • Motu Bikrin
    Motu Bikrin
  • Motu Bikrin.
    Motu Bikrin.
  • Delap-Uliga-Darrit.
    Delap-Uliga-Darrit.
  • Motu Enoko.
    Motu Enoko.
  • Coucher de soleil depuis Delap-Uliga-Darrit vers Laura.

Notes et références

  1. « The Natural history of Enewetak Atoll », Internet Archive (consulté le )
  2. Alexander University of Illinois Urbana-Champaign, Paul S. (Paul Sidney) Martin et Lillian A. joint editor Ross, Majuro, a village in the Marshall Islands, [Chicago] Chicago Natural History Museum, (lire en ligne), p. 31
  3. Alexander University of Illinois Urbana-Champaign, Paul S. (Paul Sidney) Martin et Lillian A. joint editor Ross, Majuro, a village in the Marshall Islands, [Chicago] Chicago Natural History Museum, (lire en ligne), p. 29
  4. (en) « Majuro's new airport opens », Marshall Islands journal,‎
  5. (en) Giff Johnson, « Abandoning RMI : new census shows massive out-migration », Marshall Islands journal,‎ , p. 1-2
  6. (en) Geovannie Johnson, « 11,659 less folk in the '21 census », Marshall Islands journal,‎ , p. 8
  7. Olivier Koning, Majuro : essays from an atoll, Floyd K. Takeuchi, (ISBN 978-0-615-39388-9 et 0-615-39388-8, OCLC 670957568, lire en ligne), p. 11
Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplĂ©mentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimĂ©dias.