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RQ-2 Pioneer

Le RQ-2 Pioneer est un drone développé en collaboration entre les États-Unis et Israël. Répondant à une demande de l’US Navy, c’est le premier drone tactique (TUAV) entré en service dans les forces armées des États-Unis.

RQ-2 Pioneer
Image illustrative de l’article RQ-2 Pioneer
Un RQ-2 Pioneer en vol

Constructeur aéronautique AAI Corp
Type Drone de reconnaissance
Premier vol
Motorisation
Moteur 1 Sachs & Fichtel SF2-350 de 26 ch
Dimensions
Envergure 5,15 m
Longueur 4,27 m
Hauteur 1,0 m
RĂ©servoirs 40 L
Masses
Masse Ă  vide 178 kg
Masse maximum 204 kg
Performances
Vitesse de croisière 120 km/h
Vitesse maximale (VNE) 203 km/h
Autonomie 5 h

Origine

Impressionnée par les résultats obtenus au début des années 1980 par l’armée israélienne avec ses drones, l’US Navy décida en 1985 de faire l’acquisition de systèmes similaires, initialement pour le réglage d’artillerie des croiseurs de la classe Iowa et pour les besoins tactiques de l’US Marine Corps. Une campagne d’essais comparatifs fut donc organisée entre le Pacific Aerosystems Heron et un drone développé par Israel Aircraft Industries en 1984 à partir du Scout. Ce dernier ayant été retenu IAI a constitué à Hunt Valley, dans le Maryland, une coentreprise avec AAI Corp, la Pioneer UAV, Inc.

Le Pioneer Ă©tant considĂ©rĂ© comme un appareil intĂ©rimaire destinĂ© Ă  une Ă©valuation opĂ©rationnelle prĂ©parant la dĂ©finition d’un système spĂ©cifiquement amĂ©ricain, le programme n’a pas suivi les règles habituelles d’achat du dĂ©partement de la DĂ©fense. Neuf systèmes complets (huit drones par système) furent achetĂ©s dĂ©but 1986 pour environ 87,7 millions de dollars, sans dĂ©nomination officielle. C’est seulement en que le dĂ©partement de la DĂ©fense des États-Unis crĂ©a la dĂ©signation « Q » pour identifier les drones, le Pioneer Ă©tant donc rebaptisĂ© RQ-2A pour drone de reconnaissance 2.

Description

Plan 3 vues

Le drone Pioneer se prĂ©sente comme un petit monoplan Ă  aile haute cantilever et empennage bipoutre bidĂ©rive reposant sur un train d’atterrissage tricycle fixe. Ă€ l’arrière du fuselage se trouve un moteur 2-cylindres Ă  plat deux temps, le Sachs & Fichtel SF2-350 de 26 ch, entrainant une hĂ©lice bipale, qui lui permet de rester en vol pendant cinq heures[1]. Le dĂ©collage, gĂ©nĂ©ralement assistĂ© par fusĂ©es d’appoint Ă  poudre Mk 125 assurant une poussĂ©e de 380 kg pendant deux secondes, peut se faire depuis une catapulte (navire) ou d’une piste classique, la rĂ©cupĂ©ration du drone Ă©tant assurĂ©e par un filet (navire) ou un atterrissage classique[1]. La charge utile (165 kg) comporte un Ă©quipement de prise de vue optique et infrarouge et un système de transmission des images.

DĂ©veloppements

  • RQ-2A Pioneer : première version fournie par Pioneer UAV, Inc, les livraisons dĂ©butant en . Très rapidement le programme a connu des difficultĂ©s, le processus de rĂ©cupĂ©ration des drones n’étant pas adaptĂ© et les systèmes Ă©lectromagnĂ©tiques des navires amĂ©ricains gĂ©nĂ©rant de nombreuses interfĂ©rences perturbant le système de contrĂ´le du drone. Les accidents se multiplièrent donc (239 entre 1986 et 2002 selon une statistique de la FAA). Pour rĂ©soudre les nombreux problèmes de compatibilitĂ©s et obtenir un Ă©quipement opĂ©rationnel l’US Navy dut finalement dĂ©penser 50 millions de dollars pour amener ses neuf systèmes Ă  un « niveau minimum acceptable ».
  • RQ-2B Pioneer : l’utilisation satisfaisante du système Pioneer durant la première guerre du Golfe a finalement servi Ă  pĂ©renniser un Ă©quipement transitoire et le dĂ©partement de la DĂ©fense des États-Unis a approuvĂ© la poursuite de son dĂ©veloppement jusqu’en 2003, date prĂ©vue pour la mise en service de nouveaux systèmes. Outre l’achat rĂ©gulier de pièces dĂ©tachĂ©es pour maintenir la flotte de drones en service en Ă©tat de vol, trente drones supplĂ©mentaires ont Ă©tĂ© achetĂ©s durant l’annĂ©e fiscale 1994 et livrĂ©s entre et . Ces appareils dits de « Configuration 2+ » sont lĂ©gèrement plus lourds, la capacitĂ© des rĂ©servoirs Ă©tant accrue. En ont dĂ©butĂ© les essais d’une nouvelle suite informatique (Version 11), l’avionique analogique d’origine Ă©tant remplacĂ©e par un Ă©quipement digital, couplĂ© Ă  un navigateur GPS et un système automatise de rĂ©cupĂ©ration du drone, utilisant soit un câble de freinage sur une piste classique soit un filet de rĂ©cupĂ©ration sur un navire. Cette version n’est donc plus assujettie Ă  des contraintes visuelles pour l’atterrissage. Les essais ont Ă©tĂ© achevĂ©s en . Entre-temps le système Pioneer avait passĂ© le cap des 20 000 heures de vol le . Il semble que 33 RQ-2A aient progressivement Ă©tĂ© mis au standard RQ-2B.
  • RQ-2C Pioneer : il est apparu, en 2003, que le programme MQ-8 Fire Scout, devant remplacer le RQ-2 dans la Navy, serait beaucoup plus long que prĂ©vu. Il a donc Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© une refonte de tous les RQ-2B en service, comprenant en particulier le montage du moteur rotatif UEL AR-741 Ă©quipant le RQ-7 Shadow, afin de prolonger la carrière des RQ-2 Pioneer de l'US Navy jusqu’en 2015.

Utilisation opérationnelle

Préparation au catapultage
Catapultage du RQ-2

Durant les opĂ©rations Desert Shield et Desert Storm ( au ), les Pioneer ont totalisĂ© 1 697 heures de vol en 545 sorties. Dix-huit drones ont Ă©tĂ© accidentĂ©s et douze dĂ©truits, dont cinq du fait de l’ennemi. MalgrĂ© ses dĂ©fauts le Pioneer s’est rĂ©vĂ©lĂ© très efficace durant Desert Storm. Les drones ont aussi eu un rĂ´le dans la guerre psychologique : volant Ă  basse altitude, leur prĂ©sence signalait aux troupes irakiennes l’imminence d’un tir d’artillerie de marine et semble, dans plusieurs cas, avoir incitĂ© ces dernières Ă  rompre leurs positions.

Depuis le Pioneer a été utilisé en Bosnie-Herzégovine à partir de , à Haïti et en Somalie (UNOSOM II), puis au Kosovo en soutien de l’IFOR.

Utilisateurs

Un RQ-2A sur le pont de l'USS Wisconsin
  • Drapeau des États-Unis États-Unis :
    • US Navy : livrĂ©s Ă  partir de , les drones Pioneer ont Ă©tĂ© mis en service en sur les croiseurs de Classe Iowa. Au retrait de ces navires leur utilisation a Ă©tĂ© Ă©tendue aux navires de transport amphibie de la Classe Austin. Une unitĂ© spĂ©cialisĂ©e, la VC-6 Firebees, est chargĂ© de la mise en Ĺ“uvre de cet Ă©quipement qui devrait rester en service jusqu'en 2015. Cinq systèmes Pioneer sont actuellement en service dans l'US Navy.
    • US Marine Corps : trois systèmes Pioneer ont Ă©tĂ© livrĂ©s Ă  l'USMC Ă  partir de , pour Ă©quiper deux compagnies opĂ©rationnelles, les VMU-1 et VMU-2, et le Marine Corps Air Ground Combat Center de Twentynine Palms, en Californie. Fin 2007 les systèmes RQ-2 de l’USMC ont Ă©tĂ© remplacĂ©s par des RQ-7 Shadow.
    • US Army : Le JROC ayant souhaitĂ© faire du RQ-2 Pioneer un système interarmes, le Joint UAV Training Center (JUAVTC) de Fort Huachuca, Arizona, qui est chargĂ© de la formation des techniciens opĂ©rant avec des drones, a pris livraison du dernier système Pioneer en pour Ă©valuation. En 1995 il a Ă©tĂ© restituĂ© Ă  l'US Navy, remplacĂ© par le RQ-5 Hunter.
  • Drapeau d’IsraĂ«l IsraĂ«l
  • Drapeau de Singapour Singapour
  • Drapeau du Sri Lanka Sri Lanka

Notes et références

  1. (en) IAI/AAI RQ-2 Pioneer - Designation-Systems.net

Annexes

Bibliographie

  • (en) Kenneth Munson, World unmanned aircraft, City, Jane's, , 221 p. (ISBN 978-0-7106-0401-9)
  • Kenneth Munson, Jane's Unmanned Aerial Vehicles and Targets, vol 15. Jane's, 2000
  • Tom Kaminski, « The Future is Here », Combat Aircraft, Vol. 4, no 6, 2003

Lien externe

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