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Risque d'inondation dans l'Aude

Le risque d'inondation est un des risques majeurs susceptibles d'affecter le département de l'Aude (région Occitanie, France). Il se caractérise par la possibilité qu'un aléa de type inondation se produise et occasionne des dommages plus ou moins importants aux personnes, aux biens ou à l'environnement sur le territoire départemental.

Risque d'inondation dans l'Aude
Territoires Ă  risques importants d'inondation (TRI) dans l'Aude : Carcassonne et Narbonne.
Territoires Ă  risques importants d'inondation (TRI) dans l'Aude : Carcassonne et Narbonne.
GĂ©ographie
Pays France
RĂ©gion Occitanie
DĂ©partement Aude
Vulnérabilité de la population
Crue rapide 390 communes
40 % de la population
41 % des logements
51 % des emplois
Inondation de plaine 5 communes
Submersion marine 10 communes
Rupture de barrage 82 communes
Rupture de digue 64 communes
Inondations historiques
Aude 1891, 1930, 1999, 2018
Orbieu 1891, 1930, 1999, 2018
Cesse 1875, 1887, 1999, 2018

390 communes sont reconnues comme vulnĂ©rables au risque d'inondation dans le dossier dĂ©partemental des risques majeurs de l'Aude sur les 436 qu'il compte, regroupant 40 % de la population. 41 % des logements et 51 % des emplois.

RĂ©seau hydrographique

Le dĂ©partement se situe entre deux massifs montagneux (la Montagne Noire au nord et les PyrĂ©nĂ©es au sud) et deux bassins (le bassin languedocien Ă  l'est et le bassin aquitain Ă  l'ouest). Les pluies sont gĂ©nĂ©ralement soutenues au printemps Ă  l'ouest du dĂ©partement et Ă  l'automne Ă  l'est. Ă€ ces prĂ©cipitations peuvent s'ajouter, sur les reliefs, des orages d'Ă©tĂ©. Le dĂ©partement de l'Aude prĂ©sente une vulnĂ©rabilitĂ© particulière aux inondations : 390 communes sont soumises Ă  ce risque, regroupant 40 % de la population. 41 % des logements et 51 % des emplois[1].

Les principaux bassins versants du département sont ceux de l'Aude, de la Berre (au sud-est) et, marginalement, ceux de la Verdouble (au sud, affluent de l'Agly), de l'Hers-Vif et l'Hers-Mort (à l'ouest, affluents respectivement de l'Ariège et de la Garonne).

Bassin versant de l'Aude

Principaux bassins versants du département de l'Aude.

L'Aude est le fleuve le plus important du dĂ©partement, tout comme son bassin versant. Ce dernier prĂ©sente une superficie totale de plus de 5 160 km2 pour un cours d'eau de 221 km. Il prend sa source Ă  2 185 m d'altitude dans la commune des Angles (PyrĂ©nĂ©es-Orientales) et se jette dans la mer MĂ©diterranĂ©e, aux Cabanes de Fleury, près de Narbonne, dans le Grau de Vendres. Le fleuve cĂ´tier s'Ă©coule du Sud vers le Nord jusqu'Ă  Carcassonne oĂą il oblique subitement vers l'Est en direction de la mer. Sa pente est Ă©levĂ©e dans le massif amont puis s'adoucit nettement dans sa partie aval. Il reçoit Ă©galement de nombreux affluents majeurs sur tout son linĂ©aire (Fresquel, Orbiel, Argent-Double, Cesse en rive gauche, Orbieu en rive droite) et de nombreux affluents secondaires de petites ou moyennes tailles aux talwegs souvent marquĂ©s[1].

Le cours de l'Aude peut être scindé en trois unités distinctes[2] :

  • Haute vallĂ©e de l’Aude, de la source Ă  Carcassonne : L’Aude alimente le barrage de Matemale, celui de Puyvalador et descend vers la ville de Quillan. Après Quillan, son profil devient moins pentu pour arriver Ă  Carcassonne. Le fleuve rĂ©cupère en rive droite après Couiza la Salz, après Limoux le Sou de Val de Daigne en rive gauche et avant Carcassonne le Lauquet en rive droite.
  • VallĂ©e centrale de l'Aude : Après avoir traversĂ© Carcassonne, l’Aude s’oriente vers l’Est et rĂ©cupère en rive gauche des affluents descendant de la Montagne Noire, le Fresquel, l’Orbiel, le Trapel, l’Ognon, l’Argent-Double, et le RĂ©pudre.
  • Basses plaines de l’Aude, après la confluence avec l’Orbieu : En rive droite, le fleuve reçoit les dĂ©bits venant du massif des Corbières avec notamment la Jourre et l’Orbieu, puis la Cesse en rive gauche. Il arrive Ă  un point stratĂ©gique qui est l’écluse de Moussoulens (commune de Moussan). Ă€ ce niveau lĂ , l’Aude est endiguĂ©e mais a un profil en toit. Lorsque le fleuve sort de l’endiguement, il inonde toutes les basses plaines et les niveaux d'eau dans la plaine d'inondation est alors dĂ©connectĂ©e du niveau dans le lit mineur.

Chacun des cours d'eau du département de l'Aude est susceptible d'entrer en crue à la suite d'importantes précipitations et occasionner des dommages plus ou moins importants selon les volumes d'eau transportés et l'occupation des territoires inondés.

Typologie des inondations

Dans le département de l'Aude, les mécanismes d’inondation relèvent de six types : crue rapide d'un cours d'eau à la suite d'un épisode méditerranéen ou cévenol, ruissellement, karstique, submersion rapide inondation à la suite de la rupture d'un barrage ou d'une digue.

Inondation rapide liée à un épisode méditerranéen ou cévenol

Carte schématique expliquant le phénomène d'épisode cévenol et méditerranéen.

Le dĂ©partement subit des Ă©pisodes dits « mĂ©diterranĂ©ens » ou « cĂ©venols », principalement sur le littoral, les reliefs des Corbières et le versant sud de la Montagne Noire. Des vents du Sud chargĂ©s d'humiditĂ© en provenance de la MĂ©diterranĂ©e remontent les versants sud du Massif central (CĂ©vennes), des Alpes ou des PyrĂ©nĂ©es. En arrivant sur le continent, l'air chaud rencontre de l'air froid, provoquant des orages. De plus, en prĂ©sence de reliefs, l'air chaud est forcĂ© de s'Ă©lever en se refroidissant, ce qui aggrave le phĂ©nomène orageux. De fortes quantitĂ©s d'eau se dĂ©versent alors. Il peut pleuvoir en quelques heures l'Ă©quivalent de plusieurs mois de prĂ©cipitations. Lors de l'Ă©pisode cĂ©venol des 12 et . la rĂ©gion des Corbières a Ă©tĂ© sĂ©vèrement touchĂ©e. Il est tombĂ© Ă  LĂ©zignan-Corbières 620 mm en 36 heures (soit plus des deux tiers d'une annĂ©e habituelle de pluie)[3].

Les inondations mĂ©diterranĂ©ennes sont particulièrement violentes, en raison de l’intensitĂ© des pluies qui les gĂ©nèrent et de la gĂ©ographie particulière de la rĂ©gion. En 50 ans de mesures, on a notĂ© sur la rĂ©gion plus de 200 pluies diluviennes de plus de 200 mm en 24 h. L'Ă©quinoxe d'automne est la pĂ©riode la plus critique avec près de 75 % des dĂ©bordements mais ces pluies peuvent survenir toute l’annĂ©e. Lors de ces Ă©pisodes qui frappent aussi bien en plaine ou piĂ©mont qu’en montagne, il peut tomber en quelques heures plus de 30 % de la pluviomĂ©trie annuelle. Lorsque des prĂ©cipitations intenses tombent sur l'ensemble d'un bassin versant, les eaux ruissellent et se concentrent rapidement dans le cours d'eau. Ces crues peuvent ĂŞtre brutales et prendre un caractère torrentiel. Le lit du cours d'eau est en gĂ©nĂ©ral rapidement colmatĂ© par le dĂ©pĂ´t de sĂ©diments. Des bois morts peuvent former des barrages, appelĂ©s embâcles. Lorsqu'ils viennent Ă  cĂ©der, ils libèrent l'eau accumulĂ©e par vague[4].

Inondation par ruissellement

Le ruissellement est un phénomène d’écoulement de l’eau de pluie sur un bassin versant, de façon diffuse ou concentrée, qui se poursuit jusqu’à ce qu’il rencontre un élément du système hydrographique (une rivière, un marais), un réseau de drainage (enterré ou surfacique) ou un point bas où il s’accumulera[5]. Le ruissellement occasionne souvent la saturation et le refoulement du réseau d'assainissement des eaux pluviales. Il en résulte des écoulements plus ou moins importants et souvent rapides dans les rues. Un ruissellement peut également survenir le long d'un coteau (ruissellement rural) et inonder des secteurs urbains en aval[6].

Inondation karstique

En présence de grottes ou conduits souterrains dénommés karsts, les eaux souterraines, qui s’écoulent au sein des conduits karstiques, s’additionnent aux eaux de ruissellement au moment du pic de crue, augmentant le risque d’inondation et provoquant ce que l’on nomme une "crue karstique" et donc une inondation karstique[7]. Sur des bassins versants karstiques, les précipitations sont momentanément absorbées par le sous-sol et reversées, dans des volumes importants, dans le milieu superficiel à l'aval. Ceci produit, en certains points, une élévation rapide de la ligne d'eau sans pouvoir la prévoir. C'est le cas du bassin versant de la Cesse, au nord-est du département [8].

Submersion marine

La submersion marine est une inondation temporaire de la zone côtière par la mer dans des conditions météorologiques extrêmes, où la surélévation du niveau moyen de la mer est provoquée par les effets de la dépression atmosphérique, des vents violents, de la forte houle et de la marée astronomique. Au niveau des embouchures du département, le phénomène de submersion marine est accentué par les crues fluviales : la surcote marine couplée à la crue de fleuve entraîne un gonflement de ce dernier et une aggravation du phénomène particulièrement présent dans les étangs[6].

10 communes de l'Aude sont exposĂ©es au risque de submersion marine[9].

Inondation par rupture de barrage

Un barrage est un ouvrage artificiel établi en travers du lit d’un cours d’eau, retenant ou pouvant retenir l’eau. Il existe également des cas de barrages naturels où l’accumulation de matériaux au fil du temps, à la suite de mouvements de terrain, a fini par provoquer l'équivalent d'un barrage (c’est le cas du lac Léman alimenté par le Rhône). Une rupture de barrage correspond à une destruction partielle ou totale de l’ouvrage et entraîne la formation d’une onde de submersion. Celle-ci engendre l'élévation brutale du niveau de l’eau à l'aval, voire un gigantesque torrent et par voie de conséquences des dommages variables selon les territoires en aval[10].

Les barrages sont classĂ©s en quatre catĂ©gories selon la hauteur du barrage et le volume de la retenue. Ceux susceptibles d'occasionner le plus de dommages sont ceux de classe A, de hauteur supĂ©rieure ou Ă©gale Ă  20 m et qui respectent en outre la condition K ≥ 1500 (avec , H Ă©tant la hauteur du barrage en mètres, V Ă©tant le volume d’eau dans le rĂ©servoir, exprimĂ© en millions de mètres cubes)[11] - [12]. Il en existe six dans le dĂ©partement de l'Aude[13] :

NomUsageTypeMise en eauHauteur (m)Capacité (m3)
CavayèreLoisir, irrigationRemblai1998261 350 000
Cenne-MonestiĂ©sEau potablePoids188522137 000
GalaubeIrrigationRemblai200034.38 050 000
GanguiseIrrigationRemblai19803444 600 000
LampyEau potable et irrigationPoids178216,21 637 000
LapradeEau potable et irrigationRemblai198430,98 800 000

Trois autres barrages, situés dans un département limitrophe, sont susceptibles d'occasionner des dégâts à certaines communes de l'Aude :

82 communes de l'Aude sont exposĂ©es au risque d'inondation Ă  la suite d'une rupture de barrage. D'autres sont exposĂ©es dans une moindre mesure Ă  la rupture de barrages de moins grandes dimensions [13].

Inondation par rupture de digue

Une digue est un remblai longitudinal, naturel ou artificiel dont la fonction principale est d'empĂŞcher la submersion des basses terres la longeant par les eaux d'un lac, d'une rivière ou de la mer. Les digues de canaux (d'irrigation, hydroĂ©lectriques...) sont considĂ©rĂ©es comme des barrages[14], de mĂŞme les remblais composant des barrages transversaux barrant un cours d'eau comme les digues d'Ă©tang. Les digues sont classĂ©es en quatre catĂ©gories en fonction de la hauteur de l'ouvrage et du nombre d'habitants rĂ©sidant dans la zone protĂ©gĂ©e par la digue. Celles susceptibles d'occasionner le plus de dommages sont celles de classe A (hauteur >= 1,50 m et population protĂ©geĂ© par le système d'endiguement >=30 000 habitants)[15].

Dans l'Aude, Ă  Cuxac-d'Aude en novembre 1999, la « vague d'inondation » crĂ©Ă©e par la rupture brutale d'un remblai SNCF qui jouait le rĂ´le de digue a provoquĂ© la mort de 5 personnes, dont 4 restĂ©es prisonnières sous le plafond de leur maison qui n'avait pas d'Ă©tage. 64 communes de l'Aude sont exposĂ©es au risque d'inondation Ă  la suite d'une rupture de digue[16].

  • Communes inondables par crue rapide de cours d'eau (390).
    Communes inondables par crue rapide de cours d'eau (390).
  • Communes inondables par inondation de plaine (5).
    Communes inondables par inondation de plaine (5).
  • Communes inondables par submersion marine (10).
    Communes inondables par submersion marine (10).
  • Communes inondables par rupture de barrage (82).
    Communes inondables par rupture de barrage (82).
  • Communes inondables par rupture de digue (64).
    Communes inondables par rupture de digue (64).

Inondations historiques

Des Ă©pisodes pluvieux intenses sont observĂ©s frĂ©quemment dans l'Aude : le seuil de 200 mm en quelques heures a Ă©tĂ© dĂ©passĂ© quatre fois en dix ans. provoquant des crues rapides avec un fort dĂ©bit de pointe : de 4 000 Ă  4 500 m3/s dans les Basses Plaines de l'Aude (dĂ©bit moyen en pĂ©riode normale : 50 m3/s.). Par exemple en 1999 le dĂ©bit de l'Aude est passĂ© de 44 m3/s (dĂ©bit moyen annuel) Ă  4 000 Ă  4 500 m3/s (dĂ©bit de pointe maximal observĂ©) dans les Basses plaines de l'Aude. Le dĂ©bit de la Berre est passĂ© en quelques heures de 0,93 m3/s Ă  1 000 m3/s Ă  Portel-des-Corbières[17].

Bassin versant de l'Aude

La crue historique de rĂ©fĂ©rence sur l'Aude est celle d'octobre 1891, oĂą une hauteur de 7,96 m a Ă©tĂ© mesurĂ©e Ă  la station de Carcassonne Pont Vieux, sur le tronçon amont, et de 7,95 m Ă  la station de Moussoulens, sur le tronçon aval. Les autres crues historiques sur le bassin de l'Aude sont celles de mars 1930 (7,46 m Ă  Moussoulens), octobre 1940 (6,60 m a Carcassonne) et octobre 1970 (5,50 m a Carcassonne)[18].

Bassin versant de l'Orbieu

La crue d'octobre 1891 (6,84 m Ă  la station de Lagrasse) est gĂ©nĂ©ralement dĂ©crite comme la plus importante avant celle de novembre 1999. L'inondation de toutes les communes riveraines de l'Orbieu y est dĂ©crite comme totale et les dĂ©gâts très importants[19].

Par ordre chronologique viennent ensuite[19] :

  • novembre 1892 - Cette crue n'est jamais citĂ©e, mais fait l'objet de plaques de crue Ă  Ferrals-les Corbières dont le niveau serait de 50 cm infĂ©rieur Ă  celui de 1891 ;
  • juin 1900 - Cette crue est citĂ©e comme dĂ©vastatrice ;
  • octobre 1911 - Cette crue apparaĂ®t dans les chroniques de Lagrasse ; son niveau serait infĂ©rieur de 1,50 m Ă  celui de 1891 ;
  • octobre 1920 - Crue citĂ©e comme dĂ©vastatrice et de mĂŞme ampleur que celle de 1911 Ă  Lagrasse ;
  • aoĂ»t 1921 - Comme dans le cas de 1892, cette crue n'est jamais citĂ©e, mais fait l'objet d'un repère Ă  Ferrals situant son niveau 1 m environ au-dessous de celui atteint en 1891 ;
  • mars 1930 - Cette crue est gĂ©nĂ©ralisĂ©e dans le sud-ouest de la France oĂą elle fait plus de deux cents morts. elle aurait occasionnĂ© 1,30 m d'eau dans les maisons Ă  Villedaigne, l'isolement total de Raissac et Fabrezan, l'inondation totale de LĂ©zignan-Corbières par la Jourre. Paradoxalement, les chroniques de hauteur situent cet Ă©vĂ©nement 2,50 m en-dessous de celui de 1891 Ă  Lagrasse alors que des repères de crue tendent Ă  confondre les deux Ă©pisodes en amont de Saint-Pierre-des-Champs ;
  • octobre 1940 (6m Ă  la station de Lagrasse) - Cette crue est jugĂ©e très importante sur le bassin de l'Orbieu, de mĂŞme ampleur que celles de 1911 et 1920. Il s'agit surtout de la crue la plus ancienne encore ancrĂ©e dans la mĂ©moire collective ;
  • dĂ©cembre 1996 (6,29 m Ă  Lagrasse, 7,10 m Ă  Luc-sur-Aude) - C'est l'Ă©vĂ©nement majeur le plus rĂ©cent avant ceux de novembre 1999 et d'octobre 2018. Les analyses qui en ont Ă©tĂ© faites ont rĂ©vĂ©lĂ© des ampleurs diffĂ©rentes selon les lieux considĂ©rĂ©s mais ont conclu dans tous les cas Ă  un Ă©vĂ©nement majeur.

Bassin versant de la Cesse

Par ordre chronologique les événements historiques sur le bassin versant de la Cesse sont[20] :

  • 18 septembre 1843 - Ă©vĂ©nement dĂ©crit comme catastrophique le long de la Cesse ayant entraĂ®nĂ© la mort de 15 personnes ;
  • 12 septembre 1875 - cette crue n'est que rarement citĂ©e mais fait l'objet des repères de crue les plus Ă©levĂ©s au droit du village de Bize Minervois (1 Ă  2 cm de plus que les niveaux de 1843 et 1999) ;
  • 3 mars 1930 - Hauteur d'eau de 3 Ă  4 m dans certaines maisons. Rupture des digues du canal de jonction Ă  Sallèles-d'Aude ;
  • 5 dĂ©cembre 1987 - Ă  Bize-Minervois une partie de l'agglomĂ©ration est inondĂ©e (dĂ©bordement au droit de la rue des Remparts en rive droite, inondation de la RD 26 et des maisons riveraines en rive gauche).

Crues récentes

Crue de l'Aude - 15 octobre 2018, 9h34 - Carcassonne, les berges du quai Bellevue sont sous l'eau.

Les principales inondations survenues dans l'Aude depuis le début des années 1990 sont les suivantes.

AnnéeDatesType de crueNb communesDommagesCommentaires
199226 au 27 septembreCrue rapide50 M€Plusieurs victimes notamment à Rennes-les-Bains - hauteur 5,50 m à Carcassonne[18].
19966 au 12 dĂ©cembreCrue rapide80 M€Hauteurs relevĂ©es sur le bassin de l'Orbieu : 6,29 m Ă  Lagrasse, 7,10 m Ă  Luc.
199912 au 13 novembreCrue rapide438800 M€
26 morts
Crue récente de référence pour l’Est du bassin versant de l’Aude (Orbieu, Montagne noire, Minervois, Berre-Corbières maritimes, basses plaines de l’Aude)
200513 au 15 novembreCrue rapide7920 M€206 mm de pluie à Narbonne et 217 mm à Durban, la Cesse, la Berre, l’Orbieu et l’Aude quittent leur lit.
201114 au 17 marsCrue rapide48NC5 jours de pluies apportent de forts cumuls sur les Corbières (Verdouble, Berre / Rieu, amont Orbieu), ainsi que sur le Minervois. Sur ces secteurs, les valeurs sont souvent comprises entre 200 et plus de 300mm. Ailleurs, les cumuls sont également importants et souvent compris entre 70 et 100mm. L’Ouest et le Nord du département (Lauragais) connaissent des valeurs plus modérées, comprises entre 30 et 50mm. Ces précipitations sont à l’origine de crues importantes sur les versants sud de la Montagne Noire (Cesse, Argent-Double, Orbiel, Ognon, Clamoux, Fresquel) et sur l’Aval de l’Aude.
201427 au 30 novembreCrue rapide> 10 M€
201814 au 15 octobreCrue rapide126[21] 15 morts et 75 blessés[22]

Gouvernance

Gouvernance de bassin

L'Aude est découpée en deux bassins DCE : Rhône-Méditerranée et Adour-Garonne.

Bassins administratifs

La gestion de l’eau, soumise à une législation nationale et à des directives européennes, se décline par bassin hydrographique, au nombre de sept en France métropolitaine, échelle cohérente écologiquement et adaptée à une gestion des ressources en eau. L'Aude est découpée en deux bassins : le bassin Rhône-Méditerranée sur 97 % du territoire et le bassin Adour-Garonne sur les 3 % restants, qui sont à la fois des circonscriptions administratives de bassin, territoires de gestion dont les limites sont des limites communales, et des bassins hydrographiques, territoires hydrographiques dont les limites sont des lignes de partage des eaux. Chaque circonscription de bassin, également appelée bassin Directive-cadre sur l'eau (bassin DCE), est découpée en sous-bassins administratifs, dénommés aussi sous-bassins DCE, qui constituent un niveau intermédiaire d’agrégation entre la masse d'eau et le bassin Directive-cadre sur l'eau. La Creuse est découpée en trois sous-bassins : « Vienne-Creuse » et « Loire moyenne » dans le bassin Loire-Bretagne et « Dordogne » dans le bassin Adour-Garonne.

Instances de bassin

La planification de l’eau s’appuie sur une gouvernance qui fait intervenir différents acteurs que l’on peut schématiquement répartir en quatre groupes : sphère de décision, instances de préparation des décisions, instances techniques et partenaires du bassin associés à la planification. La sphère de décision comprend le comité de bassin et le préfet coordonnateur de bassin. Les instances de bassins sont constituées de deux entités :

Gouvernance locale

En 2018, le bassin de l'Aude est découpé en 5 EPAGE.

La loi de modernisation de l'action publique territoriale et d'affirmation des métropoles (Maptam), promulguée le 27 janvier 2014, attribue aux communes, à compter du , une nouvelle compétence exclusive et obligatoire de « gestion des milieux aquatiques et de prévention des inondations » (GEMAPI) (essentiellement articles 56 à 59)[24]. Cette compétence est exercée par les communes ou, en lieu et place des communes, par les établissements publics de coopération intercommunale à fiscalité propre (EPCI-FP). Les communes ou EPCI-FP pourront adhérer à des syndicats mixtes et leur transférer tout ou partie de la compétence. La loi encourage ainsi la création de syndicats mixtes à des échelles hydrographiquement cohérentes : les EPAGE (établissement public d’aménagement et de gestion des eaux) à l’échelle de sous-bassins versants et les EPTB établissements publics territoriaux de bassin) à l’échelle des groupements de sous-bassin[25].

En 2014, le département était couvert par 11 EPCI à fiscalité propre et 17 syndicats compétents sur les milieux aquatiques. Le schéma départemental de coopération intercommunale de 2016 a fixé un premier objectif de rationalisation des compétences intercommunales puis il a été complété en 2017 par le Schéma d'organisation des compétences locales de l'eau (SOCLE) une démarche réglementaire qui devait être annexée au SDAGE et arrêtée par le préfet coordonnateur de bassin au plus tard le . Le SOCLE est établi en recherchant la cohérence hydrographique et la rationalisation du nombre de syndicats, par l’extension de certains périmètres, la fusion des syndicats ou la disparition des syndicats devenus obsolètes[26].

Ainsi en 2018 le bassin versant de l’Aude, de la Berre et du Rieu est désormais couvert par 5 EPAGEs avec la compétence GEMAPI. Ces EPAGEs sont adhérents, au même titre que les anciens syndicats de rivière, à l’EPTB SMMAR, syndicat mixte ouvert, composé du département de l’Aude et de ces 5 EPAGEs[26].

Connaissance du risque d’inondation

Directive Inondations

La Directive inondation du vise à créer un cadre commun permettant d'évaluer et de réduire les risques d'inondation sur le territoire de l'Union européenne[27] et donc réduire les disparités de prise en compte et de traitement du phénomène inondation selon les États membres et favoriser la coopération transfrontalière. Elle est transposée dans le droit français par l'article 221 de la LENE (Loi portant sur l’engagement national pour l’environnement) du et comprend trois étapes : évaluation préliminaire, cartographie, plan de gestion[28]. La première étape s'achève en décembre 2011 et donne lieu à la définition d'une stratégie nationale publiée en octobre 2014. Celle-ci s'articule autour de trois objectifs : augmenter la sécurité des populations, réduire le coût des dommages et raccourcir fortement le délai de retour à la normale des territoires sinistrés[29]. Elle doit ensuite être déclinée en Plans de gestions du risque d'inondation au niveau de chaque bassin (PGRI) puis en Stratégies locale de gestion du risque d'inondation (SLGRI) en principe au niveau de chaque TRI, mais pouvant être étendues sur des territoires plus larges pour des raisons de cohérence.

Évaluation préliminaire du risque d'inondation en 2011

Le département comprend deux TRI.

L'évaluation préliminaire des risques d'inondation (EPRI) réalisée en 2011 sur le « district Rhône et côtiers méditerranéens » correspondant au bassin Rhône-Méditerranée, a permis de déterminer les enveloppes approchées des inondations potentielles (EAIP) « cours d'eau et ruissellements » et « submersions marines ». L'EAIP représente l'emprise potentielle des débordements de tous les cours d'eau, y compris les petits et les intermittents, des torrents et des concentrations d'écoulement dans les fonds de thalweg. Pour évaluer les impacts, les indicateurs suivants ont en outre été arrêtés pour traduire les impacts potentiels des inondations sur la santé humaine [30] :

  • la population habitant dans l'EAIP : principal indicateur, le nombre d'habitants Ă  l'intĂ©rieur de l'EAIP est calculĂ© pour chaque commune Ă  partir des rĂ©sultats du recensement 2006 de l'INSEE ;
  • la proportion de la population de la commune habitant dans l'EAIP : cet indicateur rend compte de la sensibilitĂ© du territoire Ă  la crise et de sa capacitĂ© Ă  rĂ©tablir une situation normale après un Ă©vĂ©nement.
  • l'emprise des habitations de plain-pied dans l'EAIP : cet indicateur permet d'identifier les habitations sans Ă©tage refuge situĂ©es dans l'EAIP. Par ailleurs, leurs habitants pourront difficilement les rĂ©intĂ©grer une fois l'Ă©vĂ©nement passĂ©. L'indicateur est calculĂ© en assimilant les bâtiments d'habitation de hauteur infĂ©rieure Ă  4 mètres Ă  des habitations de plain-pied ;
  • le nombre d'Ă©tablissements hospitaliers dans l'EAIP.

Un diagnostic détaillé est établi pour chaque unité de présentation. L'Aude fait partie de l'unité « Côtiers ouest »[31].

Des critères nationaux de caractérisation de l'importance du risque d'inondation ont été définis dans l'arrêté ministériel du [32] et ont permis de définir en décembre 2012 des territoires à risques important d'inondation (TRI) : 122 au niveau national, 31 dans le district Rhône-Méditerranée, deux dans l'Aude[33] - [34].

Une cartographie détaillée des différents TRI a ensuite été élaborée pour trois scénarios : événement fréquent (période de retour de 10 à 30 ans), événement moyen (période de retour de 100 à 300 ans), événement extrême (période de retour au moins égal à 1000 ans). Elle est arrêtée par le préfet coordonnateur de bassin à la suite d'une consultation des parties prenantes : le pour 20 premiers TRI (dont ceux de Carcassonne et Narbonne), le , pour 6 autres TRI puis le pour un dernier TRI[35].

TRI de Carcassonne

EnjeuTotal
en EAIP
Taux
du TRI total[Note 1]
Population 17 39331,8 %
Emplois 15 27547,9 %
Infrastructures 135,3 km7,1 %

Le TRI de Carcassonne a Ă©tĂ© constituĂ© autour du bassin de vie de l'agglomĂ©ration carcassonnaise. Il comprend 4 communes[36] : Berriac, Carcassonne, Cazilhac et Trèbes. Les phĂ©nomènes d'inondation identifiĂ©s comme prĂ©pondĂ©rants sur le TRI concernent les dĂ©bordements de l'Aude et du Fresquel[37].

Le TRI regroupe 55 759 habitants permanents. Sa population saisonnière s'Ă©lève Ă  plus de 7 500 habitants, soit 13,6 % du nombre total d'habitants permanents du TRI. La population permanente rĂ©sidant en EAIP est Ă©valuĂ©e en 2010 Ă  17 393 habitants, soit 31,8 % de la population totale du TRI. Le territoire fait par ailleurs l'objet d'une affluence touristique marquĂ©e (estimĂ©e pour l'annĂ©e 2010 sur le pĂ©rimètre du Pays Carcassonais Ă  plus de 490 000 nuitĂ©es hotellières et plus de 180 000 nuitĂ©es dans l'hĂ´tellerie de plein air). Pour les secteurs situĂ©s en zone inondable, des Ă©vĂ©nements importants peuvent survenir durant la pĂ©riode touristique. La population saisonnière rĂ©sidant dans les campings reste potentiellement la plus vulnĂ©rable Ă  ce type de phĂ©nomène[38].

15 275 emplois sont par ailleurs menacĂ©s par une inondation, soit 47,9% des emplois totaux du TRI. L'activitĂ© Ă©conomique liĂ©e Ă  l'attractivitĂ© saisonnière reprĂ©sente plus de 10 % de l'emploi salarial du dĂ©partement de l'Aude[39].

TRI de Narbonne

Impact sur la santé humaine
Type d'aléaPopulation
permanente
en EAIP
Part de la population
permanente en EAIP
DĂ©bordement de cours d'eau 54 36357,4 %
Submersion marine 12 18912,9 %

Le TRI de Narbonne comprend 18 communes[36] : Bages - Coursan - Cuxac-Cabardès - Fleury - Gruissan - Marcorignan - Moussan - Narbonne - NĂ©vian - Port-la-Nouvelle - Peyriac-de-Mer - Raissac-d'Aude - Saint-Marcel-sur-Aude - Saint-Nazaire-d'Aude - Sallèles-d'Aude - Salles-d'Aude - Sigean - Vinassan. Les phĂ©nomènes d'inondation identifiĂ©s comme prĂ©pondĂ©rant sur le TRI sont de deux types : dĂ©bordements de l'Aude, de l'Orbieu ou de la Berre et submersion marine[40].

Le TRI regroupe 97 676 habitants permanents. Sa population saisonnière s'Ă©lève Ă  167 649 habitants, soit 168,5 %, moins du double des habitants permanents du TRI. La population permanente rĂ©sidant en EAIP et exposĂ©e aux dĂ©bordements de cours d'eau est Ă©valuĂ©e en 2010 Ă  54 363 habitants, soit 57,4 % de la population totale du TRI. Celle exposĂ©e aux submersions marines est Ă©valuĂ©e Ă  12 189 habitants, soit 12,9 % de la population totale du TRI[41].

Le territoire fait par ailleurs l'objet d'une très forte affluence touristique estivale. Ă€ l'Ă©chelle de l'ensemble du territoire, sa capacitĂ© annuelle d'hĂ©bergement est estimĂ©e Ă  plus de 100 000 personnes (estimĂ©e pour l'annĂ©e 2010 sur le pĂ©rimètre du Pays narbonnais Ă  plus de 390 000 nuitĂ©es hotellières et plus de 900 000 nuitĂ©es dans l'hĂ´tellerie de plein air). Pour les secteurs situĂ©s en zone inondable, des Ă©vĂ©nements importants peuvent survenir durant la pĂ©riode touristique. La population saisonnière rĂ©sidant dans les campings reste potentiellement la plus vulnĂ©rable Ă  ce type de phĂ©nomène[41].

  • Carte du TRI de Narbonne (18 communes).
    Carte du TRI de Narbonne (18 communes).
  • Carte du TRI de Narbonne, avec reprĂ©sentation des principales infrastructures.
    Carte du TRI de Narbonne, avec représentation des principales infrastructures.

Actions de prévention ou de réduction de la vulnérabilité

PĂ©riode 1999-2006

La gestion du risque inondation dans le périmètre du bassin versant de l’Aude commence avec la crue de novembre 1999. Avant cet événement catastrophique, il n’existait que quelques actions ponctuelles, sporadiques, limitées aux communes ayant les moyens financiers pour assumer des travaux. La crue de 1999, outre l’aspect traumatisant, a été l’élément fondateur de la politique de prévention et a servi de « retour d’expérience » et permis de bâtir le dispositif de gestion actuel[42].

Étude préliminaire et création du SMMAR (2000-2002)

Une étude réalisée entre 2000 et 2002 par le cabinet d’études BRL a permis de révéler les principales insuffisances et incohérences dans le dispositif préexistant de lutte contre les inondations[42] :

  • absence d’une cohĂ©rence de bassin ;
  • des structures intercommunales inadaptĂ©es, non solidaires et manquant de moyens ;
  • complexitĂ© de la politique entre les diffĂ©rents partenaires financiers qui ne facilitait pas l’action.

Cette Ă©tude a abouti Ă  l’organisation d’une gestion globale, solidaire et partenariale du risque inondation sur l’ensemble du territoire dĂ©partemental avec la crĂ©ation d'un syndicat unique en 2002, le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières (SMMAR). En 2018, cette structure regroupe 436 communes du dĂ©partement de l’Aude, 30 communes du dĂ©partement de l'HĂ©rault, 6 des PyrĂ©nĂ©es-Orientales et 5 de l'Ariège[43].

Dispositif de prévention de 2002 à 2006

Sur la pĂ©riode de 2002 Ă  2006, le travail d’animation conduit par le SMMAR en collaboration avec l’État s’est soldĂ© par l’engagement d’une centaine d'actions reprĂ©sentant un montant de 10 M€. Ces actions menĂ©es sous maĂ®trise d’ouvrage des syndicats de bassin ont Ă©tĂ© complĂ©tĂ©es par celles portĂ©es par l’État qui dans la mĂŞme pĂ©riode a dĂ©veloppĂ© les PPRI et mis en place le service de prĂ©vision des crues afin de renforcer les dispositifs d’annonces de crues et d’alertes. De plus, durant cette pĂ©riode, le territoire a subi deux crues significatives supplĂ©mentaires en novembre 2005 et janvier 2006, qui ont conduit Ă  un programme de reconstruction de près de 17 M€ (hors dĂ©gâts sur les biens privĂ©s) dont 15 M€ pour la voirie et M€ pour les rivières [44].

PAPI I (2006-2014)

Les Programmes d'actions de prĂ©vention des inondations (PAPI), lancĂ©s en 2002, ont pour objet de promouvoir une gestion intĂ©grĂ©e des risques d'inondation en vue de rĂ©duire leurs consĂ©quences dommageables sur la santĂ© humaine, les biens, les activitĂ©s Ă©conomiques, l'environnement et le patrimoine. Il s'agit d'un outil de contractualisation entre l'État et les collectivitĂ©s permettant de subventionner (de 25 Ă  50 %) une politique globale de gestion du risque d'inondation sur une durĂ©e maximale de 6 ans. Ils visent Ă  dĂ©finir une stratĂ©gie globale pensĂ©e Ă  l’échelle du bassin de risque, puis dĂ©clinĂ©e en plan d’actions. L’élaboration de ces programmes repose sur une gouvernance partenariale entre acteurs locaux et services de L’État en vue d’une labellisation. Pour ĂŞtre labellisĂ©s, les projets de PAPI doivent s’appuyer sur : un diagnostic prĂ©cis du risque sur le territoire, une stratĂ©gie locale explicite, un programme d’actions comprenant actions sur l’alĂ©a et rĂ©duction de la vulnĂ©rabilitĂ©, dĂ©veloppement de la culture du risque et prĂ©paration Ă  la gestion de crise[45].

Le premier PAPI sur le bassin de l’Aude (dit PAPI I), Ă©laborĂ© Ă  l'Ă©chelle du SMMAR, est signĂ© le sous l’impulsion de Nelly Olin, Ministre de l’écologie et du dĂ©veloppement durable, pour la pĂ©riode 2006-2013, entre les adhĂ©rents du SMMAR, l'État, la RĂ©gion, les dĂ©partements de l'Aude et de l'HĂ©rault et l'agence de l'eau RhĂ´ne-MĂ©diterranĂ©e-Corse. ArrivĂ© Ă  Ă©chĂ©ance en dĂ©cembre 2013, il est prolongĂ© par un avenant jusqu’au . Le territoire du PAPI couvre 80 % du territoire du dĂ©partement de l'Aude. D'un montant de 80 millions d'euros, il prĂ©voyait 22 actions dont les opĂ©rations suivantes [46] - [47] :

  • la sensibilisation et la communication concernant le risque inondation ;
  • la restauration de la ripisylve des affluents l’Aude (près de 2 000 km entre 2006 et 2014) ;
  • l’élaboration des PCS (près de 240 communes) et des PPRI (près de 140 communes) ;
  • la construction de cinq ouvrages de rĂ©tention (Cavanac/Palaja, Rustiques, Badens, Fabrezan, Villeneuve-Minervois) ;
  • la dĂ©localisation de 30 habitations en zone dangereuse ;
  • la construction des digues de Cuxac-d’Aude et Sallèles-d'Aude (non achevĂ©e dans le PAPI) ;
  • la mise en transparence de remblais Ă  Sallèles-d'Aude (voie RFF et canal de Jonction).

Le bilan par axe s'Ă©tablit comme suit :

AxeLibellé axePrévuProgrammés
au 31/12/2013
Programmés
au 31/12/2014
Axe 1Renforcement de la conscience collective du risque0,7 â‚¬1,1 M€1,1 M€
Axe 2AmĂ©lioration de la surveillance et des dispositifs de prĂ©vision et d'alerte1,4 â‚¬1,7 M€1,7 M€
Axe 3Mise en Ĺ“uvre de mesures de rĂ©duction de la vulnĂ©rabilitĂ© des bâtiments et activitĂ©s, et PPRi0,8 â‚¬1,3 M€1,3 M€
Axe 4Actions de ralentissement des Ă©coulements Ă  l'amont des zones exposĂ©es41,4 â‚¬2,9 M€32,9 M€
Axe 5AmĂ©nagement collectifs de protection localisĂ©e des lieux densĂ©ment habitĂ©s35,2 â‚¬32,3 M€43,0 M€
Animation0,5 â‚¬1,1 M€1,1 M€
Total80,0 â‚¬66,1 M€81,0 M€

N'ont pas pu être mises en œuvre pendant la période du PAPI les actions suivantes :

  • l'amĂ©lioration du suivi pluviomĂ©trique et donc de l’alerte et de la gestion de crise ;
  • les actions de rĂ©duction de la vulnĂ©rabilitĂ© des habitations soumises au risque inondation ;
  • la restauration de la ripisylve de l’Aude domaniale ;
  • la rĂ©ouverture de champs d’expansion des crues significatifs et hydrauliquement efficaces Ă  l’échelle du bassin versant ;
  • la restauration d’un fonctionnement naturel des cours d’eau.

Plan national de submersions rapides (2011-2016)

Validé par le Premier Ministre le 17 février 2011, le plan national de submersions rapides vise la sécurité des personnes. Il comprend des mesures de prévention, dé prévision, de protection et de sauvegarde des populations. Il couvre les risques de submersions marines, inondations par ruissellement ou crues soudaines, ruptures de digues fluviales ou maritimes. Il s'articule autour de quatre axes qui recouvrent plus de soixante actions[48]. Un bilan de ce premier plan est produit en avril 2017 [49]. De nombreuses communes de l'Aude sont concernées par certaines mesures de ce plan comme, entre autres, la publication de la liste des PPRL prioritaires en août 2011 [50] ou la mise en place d'un Services d'avertissement pluies intenses, l'application mobile Avertissement Pluies Intenses à l’échelle des Communes (APIC)[51] - [52].

PĂ©riode 2015-2021

Dans la nouvelle stratégie nationale du risque inondation issue de la déclinaison de la Directive européenne inondations de 2007, les outils de planification stratégique sont : le plan de gestion des risques d'inondation (PGRI) au niveau du district hydrographique, la stratégie locale de gestion des risques d'inondation (SLGRI) pour les territoires à risque d'inondation important (TRI) et les Programmes d'Actions de Prévention des Inondations (PAPI) au niveau local[53].

PGRi Rhône-Méditerranée 2016-2021

Le Plan de gestion des risques d'inondation du bassin Rhône Méditerranée a été approuvé par le préfet coordonnateur de bassin le . Il s’articule autour des cinq grands thèmes suivants [54] :

  • Respect des principes d’un amĂ©nagement du territoire qui intègre les risques d’inondation
  • La gestion de l’alĂ©a en tenant compte du fonctionnement naturel des milieux aquatiques
  • L’amĂ©lioration de la rĂ©silience des territoires exposĂ©s
  • L’organisation des acteurs et des compĂ©tences pour mieux prĂ©venir les risques d’inondation
  • Le dĂ©veloppement et le partage de la connaissance

PAPI II (2015-2020)

Dans la poursuite du PAPI I, un PAPI II est signé le pour la période 2015-2020. Il s’applique sur l’ensemble du périmètre du SMMAR c’est-à-dire l’ensemble des bassins versants de l’Aude, de la Berre et du Rieu et est financé par l’Europe, l’État, l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse, la Région Languedoc-Roussillon, le département de l'Aude et les maîtres d’ouvrages que sont les syndicats de bassins[55] - [56]

AxeLibellé axePrévu
Axe 1AmĂ©lioration des connaissances et renforcement de la conscience collective du risque2,3 M€
Axe 2AmĂ©lioration de la surveillance et de la prĂ©vision des crues et des inondations0,8 M€
Axe 3Alerte et gestion de crise0,5 M€
Axe 4Prise en compte du risque inondation dans l'urbanisme1,5 M€
Axe 5Actions de rĂ©duction de vulnĂ©rabilitĂ© des personnes et des biens3,8 M€
Axe 6Ralentissement des Ă©coulements13,4 M€
Axe 7Gestion des ouvrages de protection hydraulique6,4 M€
Animation0,5 M€
Total29,2 M€

Plans de gestion de bassins versants : PPGV 2015-2019

Les Plans pluriannuels de gestion de bassins versants (PPGBV) sont des plans de gestion, à l’échelle d’un sous-bassin versant intégrant plusieurs axes (morphologie, zones humides, gestion quantitative, gestion de la ripisylve, qualité de l’eau). Cinq PPGBV ont été élaborés à l’échelle du territoire SMMAR. Ils constituent le volet opérationnel de l’accord cadre qui est conclu entre les différents partenaires de 2015 à 2019[57].

Nom du territoire Bassins concerné Superficie Maitrise d'ouvrage identifiée
Aude Amont[58] Bassin versant de l’Aude depuis sa source sur la commune des Angles dans le dĂ©partement des PyrĂ©nĂ©es-Orientales (66) jusqu’à la confluence avec le Fresquel sur la commune de Carcassonne. 1 200 km2 SMAH de la Haute VallĂ©e de l'Aude - CommunautĂ© de communes du Pays de Couiza - CommunautĂ© d'agglomĂ©ration du Carcassonnais (CAC)
Aude centrale[59] Bassin versant de l’Aude, en amont depuis sa confluence avec le Fresquel sur la commune de Carcassonne jusqu’en aval Ă  la confluence de l’Aude avec le bassin versant Jourres-Orbieu. 750 km2 SMAH des Balcons de l'Aude[Note 2] - CommunautĂ© de communes du PiĂ©mont d'Alaric[Note 3] - SMAH Clamoux, Orbiel, Trapel - SIAH de l'Argent Double
Orbieu-Jourres[58] Bassins versants de l’Orbieu, et de la Jourre, la Jourre d’Escales et le Lirou. 845 km2 SIAH des Jourres et du Lirou - SIAH du bassin de l'Orbieu[Note 4]
Fresquel[58] Bassin versant du Fresquel 940 km2 SIAH du bassin du Fresquel
Aude Aval[60] Bassin versant de l’Aude, depuis le seuil de Moussoulens jusqu'Ă  la mer et bassin de la Berre. 1 500 km2 SM du Delta de l'Aude[Note 5] - SIAH du bassin des Corbières Maritimes - SIAH du bassin du Minervois - SIAH de la Berre et du Rieu

Prise en compte du risque dans l'aménagement du territoire

L’un des meilleurs moyens de prévention contre le risque d'inondation est d’éviter d’urbaniser les zones exposées au risque d’inondation. Pour cela il est nécessaire de disposer d'outils d'urbanisme réglementaire : les plans de surfaces submersibles d'abord, puis aujourd'hui les plans de prévention du risque inondation.

Schéma de cohérence territoriale (SCOT)

L'article L. 122-1 du Code de l'urbanisme impose au Schéma de cohérence territoriale (SCOT) de prendre en compte la prévention du risque inondation dans son élaboration[61]. Dans l’Aude, quatre SCOT sont approuvés (le SCOT de la Narbonnaise, le SCOT du Carcassonnais, le SCOT du Lauragais et celui du Pays Lézignanais)[62].

Au-delà de ces obligations, la loi du 12 juillet 2010 portant engagement national pour l'environnement (dite loi Grenelle II) invite les collectivités territoriales à considérer les impacts que peut avoir une inondation sur leur territoire. Il s'agit d'orienter les politiques d'aménagement du territoire dans le but de diminuer l'impact d'une inondation. En outre le PLU Intercommunal a désormais les mêmes dispositions d'un SCOT[61] - [63].

PPRI (Ă  partir de 1999)

Les plans de prévention des risques naturels prévisibles (PPR) délimitent les zones exposées aux risques et définissent des règles d’urbanisme, de construction et de gestion applicables au bâti existant ou futur. L’objectif est de réduire la vulnérabilité des territoires, des biens et des personnes[64]. Dans le département de l'Aude 27 PPRI sont approuvés au .

Nom du PPRInbre communesCommunesPrescrit leApprouvé le
1Limoux[65]1Limoux23/05/20144/02/2016
2Rennes-les-Bains[66]1Rennes-les-Bains3/12/2013
3Cazilhac et Palaja[67]2Cazilhac - Palaja28/10/2013
4Rec du Veyret[68]2Montredon-des-Corbières - Narbonne23/10/20028/09/2008
5Basses plaines de l’Aude[69]3Coursan - Cuxac-d’Aude28/10/2013
6L'Argent Double[70]7Lespinassière - Peyriac-Minervois - Rieux-Minervois - Trausse
7Lauquet[71]9Bouisse - Caunette-sur-Lauquet - Clermont-sur-Lauquet - Couffoulens - Greffeil - Ladern-sur-Lauquet - Leuc - Saint-Hilaire- Verzeille21/12/2004
8Orbiel et Clamoux[72]20Bagnoles - Bouilhonnac - Cabrespine - Castans - Conques-sur-Orbiel - Fournes-Cabardès - Les Ilhes - Lastours - Limousis - Malves-en-Minervois - Les Martys - Mas-Cabardès - Miraval-Cabardès - Sallèles-Cabardès - Trassanel - Villalier - Villanière - Villarzel - Cabardès - Villegly - Villeneuve-Minervois10/01/200022/06/2006
9Trapel[73]7Aragon - Conques-sur-Orbiel - Fraisse-Cabardès - Villalier - Villedubert - Villegailhenc - Villemoustaussou22/12/2003
10Bassin de l’Ognon[74]1Pépieux1/2/200224/7/2003
11Verdouble[75]6Cucugnan - Duilhac-sous-Peyrepertuse - Padern - Paziols - Soulatgé - Tuchan10/01/200022/12/2005
12Orbieu[76]36Auriac - Bizanet - Boutenac - Camplong-d’Aude - Canet - Cruscades - Davejean - Fabrezan - Félines-Termenès - Ferrals-les-Corbières - Fourtou - Labastide-en-Val - Lagrasse - Lanet - Luc-sur-Orbieu - Marcorignan - Montjoi - Névian - Ornaisons - Raissac-d'Aude - Ribaute - Rieux-en-Val - Saint-André-de-Roquelongue - Saint-Laurent-de-la-Cabrerisse - Saint-Martin-des-Puits - Saint-Pierre-des-Champs - Serviès-en-Val - Talairan - Taurize - Termes - Tournissan - Vignevieille - Villar-en-Val - Villerouge-Termenès - Villetritouls10/01/20001/12/2004
13Villedaigne (Orbieu)[77]1Villedaigne11/6/200914/4/2010
14Lezignan-Corbières[78]1Lézignan-Corbières18/04/201230/09/2016
15Fresquel[79]13Alzonne - Bram - Castelnaudary - Lasbordes - Pennautier - Pezens - Sainte-Eulalie - Saint-Martin-Lalande - Saint-Papoul - Ventenac-Cabardès - Villemoustaussou - Villepinte - Villesequelande3/09/200730/11/2010
16Cesse[80]5Bize-Minervois - Ginestas - Mirepeisset - Saint-Marcel-sur-Aude - Sallèles-d'Aude10/01/200017/06/2010
17Salles-d'Aude[81]1Salles-d'Aude1/11/201023/05/2011
18Rouffiac-des-Corbières[82]1Rouffiac-des-Corbières10/01/200020/12/2011
19Bassin de la Repudre[83]5Mailhac - Paraza - Pouzols-Minervois - Sainte-Valière - Ventenac-en-Minervois30/12/2011
20Azille[84]1Azille14/4/201030/12/2011
21Villeneuve-lès Montréal[85]1Villeneuve-lès-Montréal19/12/2012
22Trèbes[86]1Trèbes29/08/201130/11/2012
23La Berre[87]6Cascastel-des-Corbières - Durban-Corbières - Portel-des-Corbières - Roquefort-des-Corbières- Sigean - Villeneuve-les-Corbières - Villesèque-des-Corbières10/10/20134/08/2017
24Couiza - Montazels[88]2Couiza - Montazels1/09/1995
25Homps[89]1Homps14/04/201011/04/2013
26Moyenne vallée de l’Aude[90]16Aigues-Vives - Badens - Barbaira - Blomac - Capendu - Douzens - Floure - Fonties-d'Aude - Laure-Minervois - Marseillette - Puichéric - Rieux-Minervois - Roquecourbe-Minervois - Rustiques - Saint-Couat-d'Aude - Saint-Frichoux28/03/201124/12/2013
27Carcassonne[91]1Carcassonne24/01/19967/05/2014

PPRL (Ă  partir de 2011)

Depuis 2011, les communes exposées au risque de submersion marine sont obligées de le prendre en compte dans un plan de prévention des risques littoraux prévisibles (PPRL)[92]. Dans le département de l'Aude, cinq communes disposent en 2018 d'un PPRL approuvé.

Nom du PPRInbre communesCommunesPrescrit leApprouvé le
1Narbonne[93]1Narbonne11/10/201226/10/2016
2Fleury-d’Aude[94]1Fleury-d'Aude11/10/201206/12/2016
3Gruissan[95]1Gruissan11/10/201205/01/2017
4Leucate[96]1Leucate11/10/201205/01/2017
5Bassin de la Berre[97]1Berre10/10/201304/08/2017

Cinq autres PPRL sont en cours d'Ă©tudes en 2018 : Bages, Fitou, La Palme, Peyriac-de-Mer et Port la Nouvelle[98].

Documents d’urbanisme

Le code de l'urbanisme impose la prise en compte des risques dans les documents d'urbanisme. Ainsi, les plans locaux d'urbanisme (PLU), qui doivent prendre en compte les prescriptions des PPRI, permettent de refuser ou d'accepter, sous certaines conditions, un permis de construire dans des zones exposées. Les secteurs inondables doivent être identifiés visuellement sur les documents graphiques du PLU et dénommées du type « zone Aui », « zone Ai ». De plus, le règlement du PLU doit préciser les interdictions de construire et les prescriptions imposées dans les secteurs inondables. L'article R111-2 du Code de l'urbanisme peut permettre de refuser ou d'accepter le projet s'il porte atteinte à la sécurité publique. Enfin le Plan de sauvegarde et de mise en valeur (PSMV) du patrimoine, annexé au PLU, permet de créer un secteur sauvegardé présentant un intérêt patrimonial[61].

Surveillance, prévision, vigilance et alerte

Prévision et vigilance hydrologiques : Vigicrues

L'Aude dépend principalement du Territoire de compétences crues (TCC) Méditerranée Ouest, l'un des cinq TCC du bassin Rhône-Méditerranée.

Le réseau national de prévision des crues et d'hydrométrie est constitué des organes suivants[99] : le service central d’hydrométéorologie et d’appui à la prévision des inondations (Schapi), situé à Toulouse et rattaché au service des risques naturels et hydrauliques de la direction générale de la prévention des risques, les services de prévision des crues (SPC) en région au nombre de 19, les unités d’hydrométrie en région au nombre de 28 et les cellules de veille hydrologique en Corse et dans les départements et régions d’outre-mer. Le département de l'Aude dépend principalement du service de prévision des crues Méditerranée Ouest dont le territoire de compétence s’étend des Pyrénées Orientales jusqu'en limite du bassin du Vidourle (exclu) et comprend entre autres le bassin versant de l'Aude[100].

Sectionnement en tronçons

Les informations de la vigilance « crues », en particulier la couleur de vigilance, sont qualifiées sur le site « Vigicrues » à l’échelle de tronçons qui découpent le réseau hydrographique surveillé par le SPC Méditerranée Ouest. Six tronçons concernent le département de l'Aude[101] :

TronçonCours d'eauLimite amontLimite avalDpt
Haute vallée de l'AudeAudeStation de QuillanConfluence Aude - Trapel (Carcassonne)11
Vallée centrale de l'AudeAudeConfluence Aude-TrapelLimite communale aval de Canet11
Basses plaines de l'AudeAudeLimite communale amont de Raissac-d'AudeMer11 et 34
OrbieuOrbieuStation de LagrasseConfluence avec l’Aude11
CesseCesseStation de Bize-MinervoisConfluence avec l’Aude11 et 34
BerreBerreStation de Durban-CorbièresÉtang de Peyriac-de-Mer11

Stations de référence

Échelle de crue à Carcassonne - 4 octobre 2009, l'Aude est à sec.
Échelle de crue à Carcassonne - 15 octobre 2018, l'Aude est en crue.

180 points de mesure existent sur le territoire du SPC dont 59 stations sont prĂ©sentes dans l'Aude[102]. Le choix du niveau de vigilance d’un tronçon, qui rĂ©sulte d’une analyse multi-critères, intègre notamment les prĂ©visions, qualitatives ou quantitatives, pour les prochaines 24 h Ă  des stations de rĂ©fĂ©rence. Ă€ chacune d’elles sont dĂ©finies pour cela des « zones de transition » entre les niveaux de vigilance, correspondant au changement potentiel de couleur ; elles sont dĂ©terminĂ©es Ă  partir de la grille de dĂ©finition nationale des niveaux de vigilance, et positionnĂ©es au regard des crues historiques ou rĂ©centes.

Parmi les 59 stations hydromĂ©triques existant dans l'Aude, dix servent de stations de rĂ©fĂ©rence pour la prĂ©vision des crues[103] - [104] :

Cours d'eauTronçonCode stationLibellé stationÉchéance prévision
AudeHaute vallée de l’AudeY1112020[105]L'Aude à Quillan [OA RD 118]
Y1232020[106]L'Aude Ă  Carcassonne [Pont Vieux]3h
Vallée centrale de l’AudeY1422030[107]L'Aude à Trèbes [rue Voltaire]2h
Basses plaines de l’AudeY1422010[108]L'Aude à Puichéric3h
Y1612020[109]L'Aude Ă  Moussan [Moussoulens - Ă©cluse]7h
OrbieuOrbieuY1564010[110]L'Orbieu Ă  Luc-sur-Orbieu4h
Y1584020[111]L'Orbieu Ă  Villedaigne [RN 113]3h
CesseCesseY1605050[112]La Cesse Ă  Mirepeisset
Y1605040[113]La Cesse Ă  Bize-Minervois3h
BerreBerreY0824030[114]La Berre à Portel-des-Corbières2h

Niveaux de vigilance

L’information de vigilance crues consiste à affecter à chaque tronçon de cours d’eau surveillé par l’État une couleur (vert, jaune, orange ou rouge) en fonction du niveau de danger attendu dans les 24 heures et donc de vigilance nécessaire. La signification de chacun des niveaux ainsi que les hauteurs de crues historiques associées sont présentées dans le tableau suivant[115].

NiveauDéfinitionHaute vallée de l'AudeVallée centrale de l'AudeBasse plaine de l'AudeOrbieuCesse
QuillanCarcassonne
Pont-Vieux
TrèbesPuichéricMoussoulens EcluseLuc sur OrbieuVilledaigneBize-MinervoisMirepeisset
Rouge Risque de crue majeure. Menace directe et généralisée sur la sécurité des personnes et des biens. 2,40 m (13 sep 1963)
2,40 m (21 mar 1974)
2,00 m (11 oct 1970)
2,00 m (25 oct 1891)
7,96 m (25 oct 1891)
6,60 m (17 oct 1940)
7,95 m (25 oct 1891)
7,66 m (15 oct 2018)
7,00 m (6 oct 1820)
6,30 m (3 mar 1930)
6,00 m (12 oct 1970)
6,61 m (25 oct 1891)
6,59 m (15 oct 2018)
6,50 m (3 mar 1930)
6,50 m (12 oct 1970)
7,95 m (25 oct 1891)
7,57 m (13 nov 1999)
7,46 m (3 mar 1930)
6,82 m (15 oct 2018)
6,60 m (30 jan 2006)
10,50 m (13 nov 1999)
7,34 m (15 oct 2018)
8,80 m (13 nov 1999)
7,75 m (15 nov 2005)
5,00 m (12 sep 1875)
4,75 m (13 nov 1999)
4,40 m (15 mai 2018)
4,25 m (5 dec 1987)
OrangeRisque de crue génératrice de débordements importants susceptibles d’avoir un impact significatif sur la vie collective et la sécurité des biens et des personnes.1,80 m (19 mai 1977)
1,77 m (8 dec 1996)
5,50 m (12 oct 1970)
5,22 m (15 oct 2018)
4,80 m (13 mai 1977)
4,34 m (8 dec 1996)
3,91 m (27 sep 1992)
5,82 m (1 aout 1872)
5,45 m (16 jan 1881)
5,60 m (13 nov 1999)
5,60 m (16 jan 1881)
5,20 m (9 dec 1996)
6,14 m (7 dec 1996)
5,74 m (16 mar 2011)
5,48 m (7 mar 2013)
4,75 m (11 oct 2010)
7,10 m (1 dec 1996)
6,70 m (15 nov 2005)
6,13 m (6 mar 2013)
6,00 m (30 jan 2006)
7,32 m (15 mai 2018)
7,25 m (30 jan 2006)
6,75 m (6 mar 2013)
6,25 m (11 oct 2010)
6,25 m (dec 1995)
4,15 m (16 mar 2011)8,00 m (12 sep 1875)
7,50 m (18 sep 1843)
7,10 m (13 nov 1999)
6,70 m (5 dec 1947)
6,47 m (16 mar 2011)
6,42 m (15 mai 2018)
JauneRisque de crue ou de montée rapide des eaux n’entraînant pas de dommages significatifs, mais nécessitant une vigilance particulière dans le cas d’activités saisonnières et/ou exposées.1,10 m (25 jan 1974)
0,95 m (15 mar 2011)
2,90 m (25 jan 2014)
2,70 m (19 nov 2013)
2,60 m (11 oct 2010)
2,40 m (16 mar 2011)
4,75 m (9 dec 1996)
4,67 m (13 nov 1999)
3,42 m (4 dec 2003)
3,15 m (25 jan 2014)
3,62 m (4 dec 2003)3,70 m (10 jan 1996)
2,95 m (26 jan 2014)
2,70 m (19 nov 2013)
5,65 m (11 oct 2010)
5,19 m (11 mar 2011)
4,57 m (18 nov 2013)
5,48 m (11 mar 2011)2,85 m (30 jan 2006)
2,85 m (15 nov 2005)
5,99 m (17 dec 1995)
VertPas de vigilance particulière requise.

Un dispositif perfectible

La surveillance opérée dans le cadre de Vigicrues ne concerne que 7 % du linéaire total des cours d’eau du bassin versant de l’Aude. Malgré le nombre important de stations, la prévision sur certains bassins versants reste encore incertaine au regard notamment de leur fonctionnement hydrologique complexe, directement influencé par celui des aquifères karstiques (Cesse, Orbiel, Clamoux, Argent-Double, Orbieu, Berre). Son amélioration constitue un objectif de la stratégie locale de gestion du risque d'inondation (SLGRI)[116].

Système d'alerte pluviométrique privé complémentaire : PREDICT

Le Syndicat Mixte des Milieux Aquatiques et des Rivières (SMMAR) s’est par ailleurs doté d’un système d’alerte pluviométrique : PREDICT. Il s’agit d’une filiale de Météo France, d’Astrium GEO-Information Services (EADS) et de BRL (Bas-Rhône-Languedoc) qui associent leurs compétences en hydraulique et hydrologie, en météorologie et en imagerie satellite pour réaliser une veille hydrométéorologique, permettant d’anticiper, localiser et analyser précisément le risque induit, sa chronologie et son intensité. Ce système de veille et d’alerte fournit une aide à la décision quant à la gestion de crise. Le SMMAR fait bénéficier l’ensemble de ses syndicats adhérents. Outre le SMMAR, certaines communes du périmètre de la SLGRI sont abonnées directement à ce service, comme Aigues-Vives, Alet-les-Bains, La Redorte, Narbonne, Lézignan-Corbières et Bize-Minervois[116].

Dispositif d'alerte

L'alerte aux populations se fait jusqu'en 2010 via le réseau national d'alerte (RNA), hérité de la défense passive de la Seconde Guerre mondiale. Depuis 2010, ce dispositif est progressivement remplacé par le Système d'alerte et d'information des populations (SAIP) avec un réseau de sirènes plus performant. Ces sirènes sont testées tous les premiers mercredis du mois à midi.

Les signaux actuels sont dĂ©finis par l'arrĂŞtĂ© du relatif aux caractĂ©ristiques techniques du signal national d’alerte[117]. En cas de danger, ce signal[Note 6] consiste en trois cycles successifs d'une durĂ©e d'1 minute et 41 secondes chacun et sĂ©parĂ©s par un intervalle de 5 secondes et d'un son modulĂ© en frĂ©quence[118].

Dans les secteurs situés en aval immédiat d'un ouvrage hydraulique, un signal d'alerte spécifique de type « corne de brume » avertit la population de la rupture de l'ouvrage ou d'un lâché d'eau important. Ce signal comporte un cycle d'une durée minimum de deux minutes, composé d'émissions sonores de deux secondes séparées par un intervalle de trois secondes[118].

En complément, un dispositif d'alerte aux populations via une application mobile sur smartphone a été testée en 2016 dans le cadre d'un dispositif "alerte attentats" et avait vocation à être déployé pour tout type de risque. Toutefois ce nouveau dispositif a connu un échec retentissant[119] - [120].

Gestion de crise et organisation des secours

Organisation générale

Depuis la loi de modernisation de la sécurité civile du , l'organisation de la réponse de sécurité civile (ORSEC) s'articule autour de dispositions générales et spécifiques. En cas d'événement, la direction des opérations de secours repose[121] - [122] :

  • dans le cas gĂ©nĂ©ral, au quotidien, le plus couramment, sur le maire ;
  • le cas Ă©chĂ©ant, si la gravitĂ© de l’évĂ©nement dĂ©passe les capacitĂ©s locales d’intervention ou lorsque le problème concerne plusieurs communes, sur le prĂ©fet de dĂ©partement qui commande le dispositif ORSEC. Le maire reste alors chargĂ© des mesures de soutien Ă  sa population.

Lorsqu'un événement affecte plusieurs départements ou qu'il nécessite le déploiement de renforts, des dispositions complémentaires sont prises par le préfet de la zone de défense et de sécurité, un niveau supra-départemental de décision. Le département de l'Aude dépend de la zone de défense et de sécurité Sud, dont le siège est à Marseille[123].

Niveau communal : le plan communal de sauvegarde

Le maire, détenteur des pouvoirs de police, a la charge d'assurer la sécurité de la population dans les conditions fixées par le code général des collectivités territoriales. À cette fin, il élabore un plan communal de sauvegarde si la commune est comprise dans le champ d’application d’un plan particulier d'intervention. Le contenu de ce document est précisé par l'article 13 de la loi 2004-811 du relative à la modernisation de la sécurité civile. Il détermine en fonction des risques connus les mesures immédiates de sauvegarde et de protection des personnes, il fixe l’organisation nécessaire à la diffusion de l’alerte et des consignes de sécurité et recense les moyens disponibles et définit la mise en œuvre des mesures d’accompagnement et de soutien de la population[124].

Information sur le risque d’inondation

Information préventive

Le maire élabore le dossier d'information communal sur les risques majeurs (DICRIM), un document qui regroupe les données locales et les consignes départementales et nationales nécessaires à l'information des citoyens au titre du droit à l'information en ce qui concerne les risques majeurs et notamment le risque d'inondation[125].

Information des acquéreurs ou locataires

L’information lors des transactions immobilières fait l’objet d’une double obligation Ă  la charge des vendeurs ou bailleurs : l'Ă©tablissement d’un Ă©tat des risques naturels et technologiques, l'Information acquĂ©reurs ou locataires (IAL) et la dĂ©claration d’une Ă©ventuelle indemnisation après sinistre, notamment en vertu de l'article L-125-5 du Code de l'environnement, issu de la loi du 30 juillet 2003 relative Ă  la prĂ©vention des risques technologiques et naturels et du dĂ©cret n°2005-134 du 15 fĂ©vrier 2005, modifiĂ©s par ordonnance du , art. 40[126]. La liste des communes de l'Aude oĂą s'exerce cette obligation est publiĂ©e dans l'arrĂŞtĂ© prĂ©fectoral du , un arrĂŞtĂ© pĂ©riodiquement actualisĂ©. En 2011, 104 communes de l'Aude Ă©taient soumises Ă  cette obligation[127].

Éducation et sensibilisation aux risques

Dans l'Aude, le Syndicat mixte des milieux aquatiques et des rivières (SMMAR) a pour mission la gestion concertée de l'eau et l'organisation de la prévention des inondations à l'échelle du bassin versant de l'Aude. Ce syndicat développe des programmes de sensibilisation de tous les publics pour permettre de comprendre les enjeux de l'eau et la sécurité des personnes. Dans le cadre des PAPI, le SMMAR met en œuvre des actions de sensibilisation et de formation auprès des scolaires, notamment par le biais d'expositions. Depuis 2008, il présente une exposition itinérante « Mémoire du Risque Inondation » dans les établissements scolaires[61].

MĂ©moire du risque

Les repères de crue participent Ă  la mĂ©moire du risque pour Ă©viter que l'oubli ne s'installe en matĂ©rialisant sur place les niveaux atteints par les plus grandes inondations. La loi (article L563.3 du Code de l’Environnement[128]) impose aux collectivitĂ©s territoriales exposĂ©es au risque un inventaire des repères de crue existants, l’établissement de repères correspondant aux crues historiques ou aux nouvelles crues exceptionnelles, en un nombre suffisant et visibles du plus grand nombre et l’entretien et la protection des repères. En 2016, 283 repères de crue homologuĂ©s avaient Ă©tĂ© posĂ©s[129].

Une plateforme collaborative nationale permet en outre de consulter ou déclarer des repères ou laisses de crues[130].

Notes et références

Notes

  1. Pourcentage de la population, des emplois ou du réseau routier du TRI impacté par débordement de cours d’eau en scénario extrême
  2. SMAH = Syndicat Mixte d'Aménagement Hydraulique
  3. La communauté de communes du Piémont d'Alaric est dissoute le 31 décembre 2016
  4. SIAH = Syndicat Intercommunal d'Aménagement Hydraulique
  5. SM = Syndicat Mixte
  6. Ce signal d'alerte ne doit pas ĂŞtre confondu avec le signal d'essai d'une minute ainsi que 41 secondes seulement, diffusĂ© Ă  midi le premier mercredi de chaque mois.

Références

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  6. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 61
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  13. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 153
  14. « article R.214-112 du Code de l'environnement », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
  15. « article R.214-113 du Code de l'environnement », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
  16. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 167-171
  17. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 62
  18. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest , p. 13
  19. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest , p. 15
  20. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest , p. 17
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  102. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest, p. 31
  103. « Recherche des stations de mesure hydrométriques », sur http://www.hydro.eaufrance.fr (consulté le )
  104. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest, p. 78
  105. Station Y1112020
  106. Station Y1232020
  107. Station Y1422030
  108. Station Y1422010
  109. Station Y1612020
  110. Station Y1564010
  111. Station Y1584020
  112. Station Y1605050
  113. Station Y1605040
  114. Station Y0824030
  115. Règlement d'information des crues (RIC) Méditerranée Ouest, p. 33-34
  116. SLGRI des Bassins Versants de l’Aude, de la Berre et du Rieu, p. 61
  117. « Arrêté du 23 mars 2007 relatif aux caractéristiques techniques du signal national d'alerte. », sur https://www.legifrance.gouv.fr/ (consulté le )
  118. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 21
  119. « Les nombreux ratés de l'application "Alerte attentat" dénoncés dans un rapport », sur https://www.lexpress.fr/, (consulté le )
  120. « Rapport d'information au sénat au nom de la commission des finances sur le système d’alerte et d’information des populations (SAIP), », sur http://www.senat.fr/, (consulté le )
  121. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 22
  122. « Plaquette ORSEC », sur https://www.interieur.gouv.fr/ (consulté le )
  123. « La zone de défense et de sécurité sud », sur http://www.bouches-du-rhone.gouv.fr/ (consulté le )
  124. « Plan communal de sauvegarde (PCS) », sur http://www.mementodumaire.net/ (consulté le )
  125. « Le document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) », sur http://www.georisques.gouv.fr/, (consulté le )
  126. Dossier départemental des risques majeurs du département de l'Aude, p. 64
  127. « Information des Acquéreurs et des Locataires de biens immobiliers - IAL », sur http://www.aude.gouv.fr (consulté le )
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  129. « Repères de crue », sur http://www.smmar.org/ (consulté le )
  130. Plateforme nationale collaborative des sites et repères de crues.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

Rapports

  • Règlement SPC MĂ©diterranĂ©e Ouest, 23 dĂ©cembre 2013, actualisĂ© aoĂ»t 2015 (lire en ligne)
  • PrĂ©fecture de l'Aude, Dossier dĂ©partemental des risques majeurs du dĂ©partement de l'Aude, (lire en ligne)
  • SMMAR, SLGRI des Bassins Versants de l’Aude, de la Berre et du Rieu, (lire en ligne) : Note de prĂ©sentation (lire en ligne) - Rapport (lire en ligne)

Ouvrages

  • DĂ©marche française de prĂ©vention des risques majeurs, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 82 p. (lire en ligne).
  • 30 ans de politique inondation - Regard sur la politique de prĂ©vention des inondations et sa mise en Ĺ“uvre par les gestionnaires de milieux aquatiques, Aix-en-Provence, Agence rĂ©gionale pour l'environnement - Provence-Alpes-CĂ´tes d'Azur - RĂ©seau rĂ©gional des gestionnaires de milieux aquatiques, , 70 p. (lire en ligne)
  • Première Ă©valuation nationale des risques d’inondation - Principaux rĂ©sultats - EPRI 2011, Paris, Ministère de l’Écologie, du DĂ©veloppement durable et de l’Énergie, , 9 p. (lire en ligne)
  • Jean-Yves Chauvière, Jean-Jacques Lafitte, Michel Le Quntrec, Jean-Louis Avard, Claude Truchot, Pierre Verdeaux, PrĂ©vision des crues et hydromĂ©trie - Évaluation des rĂ©seaux et perspectives, Paris, Conseil gĂ©nĂ©ral de l'environnement et du dĂ©veloppement durable, , 129 p. (lire en ligne)
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