Pacte civil de solidarité
Le pacte civil de solidaritĂ© (d'acronyme PACS, substantivĂ© en « pacs ») est un partenariat civil du droit français et, avec le mariage, une des deux formes d'union civile. Il a pour objet d'organiser la vie commune de deux personnes majeures de sexe diffĂ©rent ou de mĂȘme sexe[1] (appelĂ©es « partenaires », ou plus communĂ©ment pacsĂ©(e)s), en Ă©tablissant entre eux des droits et des devoirs en termes de soutien matĂ©riel, de logement, de patrimoine, d'impĂŽts et de droits sociaux[2].
ProposĂ© en 1990 sous le nom de « contrat de partenariat civil », et aprĂšs une longue gestation, le pacs a Ă©tĂ© instaurĂ© en 1999 par l'article 515-1 du Code civil, sous le gouvernement Jospin, dans le but de « prendre en compte une partie des revendications des couples de mĂȘme sexe qui aspiraient Ă une reconnaissance globale de leur statut, alors que la jurisprudence de la Cour de cassation refusait de regarder leur union comme un concubinage »[3]. Il place le couple dans un cadre juridique prĂ©cis instituant des obligations rĂ©ciproques, Ă la diffĂ©rence du concubinage, qui est une simple union de fait dĂ©pourvue de tout statut. Le pacs offre plus de souplesse que le mariage[4], notamment en matiĂšre de sĂ©paration et de succession. Les formalitĂ©s Ă la signature et Ă la dissolution sont en outre fortement rĂ©duites.
Le nombre de pacs signés par an progresse. Il est passé de 20 000 en 2000 à 200 000 en 2010[5] - [6], et a désormais dépassé celui du mariage. En 2022, il y a eu 244 000 mariages et 209 000 Pacs (nombre record depuis que le pacs existe)[7].
La premiÚre loi sur le pacs, centrée sur l'indivision, a été modifiée par la loi du [8], qui prévoit désormais, à défaut de convention contraire, un régime des biens comparable à celui des époux ayant, par contrat de mariage, adopté la séparation de biens. En outre, le régime fiscal du pacs a été progressivement rapproché de celui du mariage[9]. En revanche, son régime juridique continue de présenter diverses différences avec le mariage, notamment en ce qui concerne la succession, la pension de réversion[10] - [11], ou pour les couples internationaux.
Le pacs en chiffres
Année | Conclusions | Variation | Dissolutions | Variation |
---|---|---|---|---|
1999 | 6 151 | 7 | ||
2000 | 22 276 | + 262,1 % | 624 | + 8 814,3 % |
2001 | 19 632 | â 11,9 % | 1 872 | + 200 % |
2002 | 25 311 | + 28,9 % | 3 185 | + 70,1 % |
2003 | 31 585 | + 24,8 % | 5 292 | + 66,1 % |
2004 | 40 093 | + 26,9 % | 7 043 | + 33,1 % |
2005 | 60 473 | + 50,8 % | 8 690 | + 23,4 % |
2006 | 77 362 | + 27,9 % | 9 583 | + 10,3 % |
2007 | 101 978 | + 31,8 % | 23 132 | + 141,4 % |
2008 | 145 960 | + 43,1 % | 25 802 | + 11,5 % |
2009 | 174 629 | + 19,6 % | 32 711 | + 26,8 % |
2010 | 205 550 | + 17,7 % | 43 628 | + 33,4 % |
2011 | 152 213 | â 25,9 % | 52 002 | + 19,2 % |
2012 | 160 690 | + 5,6 % | 61 507 | + 18,3 % |
2013 | 168 692 | + 5 % | 69 540 | + 13 % |
2014 | 173 731 | + 3 % | 76 267 | + 9,7 % |
2015 | 188 947 | + 8,7 % | 79 386 | + 4,1 % |
2016 | 191 537 | + 1,4 % | 84 662 | + 6,6 % |
2017 | 193 950 | + 1,3 % | 82 345 | â 2,7 % |
Dans son rapport dĂ©mographique pour 2006[12], l'Insee note que si le nombre de mariages conclus, qui a connu une lĂ©gĂšre hausse en 2005, est Ă son plus bas niveau depuis 1995, confirmant la tendance de diminution constatĂ©e depuis 2001, le nombre d'enregistrements de pacs continue de progresser. La progression de 2005 semble ĂȘtre due Ă un changement lĂ©gislatif rapprochant les rĂ©gimes fiscaux du pacs et du mariage.
En 2008 a été signé plus d'un pacs pour deux mariages[13], en 2009 ont été signés deux pacs pour trois mariages[14] et en 2010 ont été signés trois pacs pour quatre mariages[15].
En 2010, 251 654 mariages ont été célébrés, et 133 909 divorces ont été prononcés (soit un peu plus d'un divorce pour deux mariages)[16].
En 2009, 32 711 pacs ont été dissous et 43 628 pacs en 2010 (+ 33,4 %) dont 20 367 à la suite du mariage des personnes pacsées[5].
L'Insee observe qu'entre 2011 et 2016[17], la part des couples pacsĂ©s augmente fortement alors que la part des couples mariĂ©s diminue : en 2016, 7 % des personnes rĂ©sidant en couple en France mĂ©tropolitaine sont pacsĂ©es, contre 4 % en 2011 ; Ă lâinverse, la part des personnes mariĂ©es diminue de 3 points sur cette pĂ©riode.
Depuis le , le pacs peut ĂȘtre conclu devant un notaire, ce qui pose des difficultĂ©s de remontĂ©es de statistiques pour les annĂ©es 2011 et 2012[18].
Statistiques
L'article 3 du décret no 99-1091 du [19] modifiant la loi informatique et libertés interdisait de sélectionner une catégorie particuliÚre de personnes à partir des données susceptibles de révéler indirectement le sexe des partenaires d'un pacs, privant les pouvoirs publics de statistiques du nombre de pacs signés entre homosexuels ou entre hétérosexuels.
Une loi du [20] a inséré un article 14-1 à la loi sur le pacs, modifiant ainsi la disposition précédente, qui demande aux tribunaux d'établir des statistiques sur :
- le nombre de pacs conclus et ayant pris fin ;
- la durée moyenne d'un contrat ;
- l'ùge moyen des personnes concernées ;
- et surtout de distinguer les pacs conclus entre des personnes de sexe diffĂ©rent ou de mĂȘme sexe[21] (fĂ©minin et masculin).
Mais l'outil informatique des tribunaux d'instance a dĂ» ĂȘtre adaptĂ© sur les bases du dĂ©cret dâapplication[22] de la loi de 2004 et de la loi du de rĂ©forme des successions[8]. Applicable au , les chiffres des signatures de pacs et de leur dissolution publiĂ©es avant cette date par le ministĂšre de la Justice ne livraient aucune caractĂ©ristique de base sur les intĂ©ressĂ©s[23], ce qui ne permettait pas de faire de comparaisons du nombre d'unions homosexuelles enregistrĂ©es avec les autres pays qui connaissent un rĂ©gime d'union civile.
Pacs signĂ©s par des couples de mĂȘme sexe
En France, le pacs Ă©tait, jusqu'Ă la loi du ouvrant le mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe[24], la seule forme juridique d'union civile ouverte aux couples de mĂȘme sexe[25]. Le nombre de pacs signĂ©s chaque annĂ©e entre deux personnes du mĂȘme sexe a pratiquement Ă©tĂ© multipliĂ© par trois en dix ans (3 323 en 2001, plus de 9 000 en 2010).
En 2010 les pacs homosexuels représentaient 4,4 % des pacs (9 145 sur 205 550 pacs) et un peu moins que 2 % de toutes les unions (205 550 pacs + 251 654 mariages)[5] - [16].
Parmi les personnes homosexuelles et bisexuelles, en 2011, une personne sur deux déclare vivre en couple, un chiffre sensiblement inférieur à celui des personnes hétérosexuelles (70 % environ)[26].
Historique : un débat politique sans précédent
AprÚs une premiÚre moitié des années 1980 assez profitable à la condition homosexuelle (abrogation des lois et rÚglements pénaux discriminatoires, développement des milieux associatifs et commerciaux, etc.), l'épidémie de VIH (sida) a durement frappé cette population et mis en évidence, parfois dramatiquement, les situations douloureuses créées par la législation existante[27].
La jurisprudence Ă©tait rĂ©ticente Ă prendre en compte la rĂ©alitĂ© des couples homosexuels. La Cour de cassation a ainsi rappelĂ© en 1989 et en 1997 que le « conjoint en union libre doit ĂȘtre compris comme ayant entendu avantager deux personnes ayant dĂ©cidĂ© de vivre comme des Ă©poux, sans pour autant s'unir par le mariage, ce qui ne peut concerner qu'un couple constituĂ© d'un homme et d'une femme[28] » et « le concubinage ne peut rĂ©sulter que d'une relation stable et continue ayant lâapparence du mariage, donc entre un homme et une femme[29] ».
De 1990 Ă 1998, plusieurs parlementaires socialistes et chevĂšnementistes dĂ©posent des propositions de loi afin dâinstaurer un nouveau contrat civil. Aucune nâest cependant inscrite Ă lâordre du jour du Parlement avant la proposition sur le pacs. Un long combat parlementaire commence alors.
La premiÚre proposition de loi « tendant à créer un contrat de partenariat civil » sera déposée au Sénat par Jean-Luc Mélenchon le [30] à la suite, notamment, en 1988, d'une rencontre de ce dernier et de membres de l'association « Gays pour les libertés »[31] (issue d'une scission d'Homosexualités et socialisme[32]), ainsi que de motions retenues par le bureau national du Parti socialiste lors du congrÚs de Rennes.
Mais c'est avec le « contrat d'union civile » (CUC), en 1991, que la bataille politique pour la reconnaissance du couple homosexuel démarre réellement[33] - [34] ; elle connaßtra son point d'orgue par l'adoption du pacs le .
Contrat dâunion civile
Le contrat d'union civile (CUC) est créé en par un groupe de travail réuni autour du militant Jan-Paul Pouliquen, du professeur de droit Gérard Bach-Ignasse et du député chevÚnementiste Jean-Yves Autexier[35]. Ce texte novateur rencontre un soutien immédiat auprÚs des Verts et du Planning familial et quelques députés socialistes dont Jean-Pierre Michel et Jean-Michel Belorgey qui, avec Jean-Yves Autexier, en feront une proposition de loi[36] - [37].
Le CUC sera le plus complet de tous les projets de rénovation du régime de l'union libre qui précéderont le pacs : régime successoral, sécurité sociale, transfert de propriété et surtout ouverture aux couples (hétérosexuels ou homosexuels), aux fratries et aux « vieilles dames » ce qui le dissocie d'un quelconque lien sexuel entre les contractants[38].
Malgré un soutien médiatique et civil (une pétition rassemblera plus de 3 000 signatures[39] et un sondage donnera 72 % des Français trÚs ou assez favorables au projet[40]), le texte n'aboutira pas.
Le , deux articles du CUC seront repris et votés dans la loi « portant sur diverses mesures sociales[41] » :
- transfert du bail en cas de dĂ©cĂšs d'un des deux cohabitants (article 62 de la loi â dĂ©clarĂ© non conforme Ă la Constitution par dĂ©cision[42] du Conseil Constitutionnel au motif qu'il modifiait l'Ă©quilibre gĂ©nĂ©ral des relations entre bailleurs et preneurs de locaux d'habitation prĂ©vu par la loi du [43] ;
- une modification de l'article L161-14 du Code de la sécurité sociale[44], assurant la couverture sociale du cohabitant à charge pourvu qu'une attestation sur l'honneur de 12 mois de vie commune soit produite[45]. Cette nouvelle disposition profitera aussi à des couples de sexe différent[46].
CUS, CVS et PIC
La nouvelle cohabitation politique, imposĂ©e par la victoire de la droite aux Ă©lections lĂ©gislatives de et qui s'achĂšvera en 1995 par l'Ă©lection de Jacques Chirac, marque un coup d'arrĂȘt Ă la reconnaissance juridique du couple homosexuel[47].
Un premier certificat de concubinage pour les couples homosexuels est dĂ©livrĂ© par JoĂ«l-Guy Batteux[48], le maire de Saint-Nazaire, grand dĂ©fenseur du CUC avec Ălisabeth Badinter. Cette dĂ©cision pionniĂšre fait grand bruit et provoque l'Ă©moi quant Ă son caractĂšre jugĂ© illĂ©gal par certains membres de l'UDF dont le maire de Lyon Raymond Barre. D'autres mairies de gauche dont celle de Lille, dirigĂ©e par Pierre Mauroy, prennent le pas et dĂ©livrent les premiers certificats de vie commune aux couples de mĂȘme sexe[49].
Néanmoins, le projet de CUC n'est pas définitivement enterré puisqu'en la fédération AIDES se mobilise en faveur de cette cause. Son groupe juridique proposera un « contrat de vie sociale » (CVS), qui fusionnera finalement en avec le CUC pour donner naissance au « contrat d'union sociale » (CUS)[33].
Cette nouvelle mouture du texte permettra le ralliement du mouvement homosexuel[33].
Ce dernier, jusqu'à présent, refusait en partie l'institutionnalisation du couple gay, restant sur les positions des années 1970, qui dénonçaient la normalisation de la société et son ordre symbolique (patriarcat, monogamie, mariage) et défendaient l'homosexualité comme dernier terrain de la marginalité[50].
Mais du « droit à la différence » l'on est passé à la revendication du « droit à l'indifférence » qui suppose l'égalité des droits pour tous et la défense du CUC sera une des clés de voute de ce combat.
La multiplication des maires délivrant des certificats de vie commune aux couples homosexuels (une cinquantaine en 1995, 243 en 1996[33]) et les risques potentiels de contentieux devant les tribunaux administratifs font revenir la question du CUC à l'Assemblée nationale[51].
Mais la réponse du garde des Sceaux, Jacques Toubon, sera sans équivoque : « il n'est pas question de créer le contrat d'union civile, il est au contraire question de favoriser dans le pays les mariages et les naissances ».
Jacques Toubon demandera quand mĂȘme une Ă©tude portant sur les consĂ©quences financiĂšres de la sĂ©paration des couples confiĂ©e Ă un groupe de travail prĂ©sidĂ© par Jean Hauser, professeur de droit, et qui donnera naissance au « pacte dâintĂ©rĂȘt commun » (PIC)[33].
Le PIC ne s'attachera qu'à résoudre des problÚmes matériels et financiers en faisant l'impasse sur une quelconque reconnaissance symbolique (c'est d'ailleurs une convention rédigée sous seing privé, ou en la forme authentique devant notaire).
Naissance d'une nouvelle union, le pacs
Le , les dĂ©putĂ©s RPR, UDF et DL (Ă l'exception d'Alain Madelin et de ses proches qui se sont abstenus) se sont largement mobilisĂ©s. LâabsentĂ©isme sur les bancs de la gauche plurielle est, Ă lâinverse, anormalement Ă©levĂ©. Fait exceptionnel sous la Ve RĂ©publique, câest lâirrecevabilitĂ© qui lâemporte : lâopposition demande que le texte ne soit pas dĂ©battu, car elle lâestime contraire Ă la Constitution[52]. La majoritĂ© propose alors un nouveau texte le . La bataille reprend le mardi [53].
Ălisabeth Guigou, alors garde des Sceaux du gouvernement de Lionel Jospin, dĂ©clare : « un couple, qu'il soit hĂ©tĂ©rosexuel ou homosexuel, n'a pas de droit Ă avoir un enfant, en dehors de la procrĂ©ation naturelle, bien entendu, qui, elle, implique nĂ©cessairement un homme et une femme »[54].
En deux jours, lâopposition dĂ©pose 2 161 amendements au texte[55]. Chaque alinĂ©a est lâoccasion dâinterminables Ă©changes.
La proposition de loi relative au pacs fut votée aprÚs une forte opposition de la part de la droite, Christine Boutin et Philippe de Villiers, notamment, prévoyant la destruction de la société si la loi était adoptée.
Christine Boutin prononça ainsi une argumentation de cinq heures Ă l'AssemblĂ©e nationale[56] - [57], dĂ©fendant selon elle les fondamentaux de nos sociĂ©tĂ©s rappelĂ©s dans la Bible, brandie Ă cette occasion dans l'hĂ©micycle (ce qu'elle conteste dĂ©sormais, affirmant qu'elle brandissait en rĂ©alitĂ© le rĂšglement de l'AssemblĂ©e nationale, mais ce que Rue89 confirme, rappelant que la dĂ©putĂ©e s'en est longtemps vantĂ©e[58]). Pour Christine Boutin, « le Pacs contribuerait inĂ©vitablement Ă la chosification des enfants soumis au bon plaisir des adultes ». Pour Dominique Dord, dĂ©putĂ© DL, « Le Pacs est une patate chaude que lâon se refile de la mairie au tribunal dâinstance et pourquoi pas demain Ă la direction des services vĂ©tĂ©rinaires »[59]. Pour d'autres, comme Claude Goasguen, il s'agit de dĂ©fendre la conception d'une sociĂ©tĂ© oĂč la famille est fondĂ©e sur deux parents de sexe opposĂ©. Ils craignent surtout que le pacs ne soit qu'une Ă©tape avant le mariage entre personnes de mĂȘme sexe et l'adoption d'enfants par les couples gays[60] - 4e_de_couverture_61-0">[61].
Ă droite, seule la dĂ©putĂ©e RPR Roselyne Bachelot soutient le texte[62], mais elle essuie les quolibets de ses amis dĂ©putĂ©s et l'opposition de son pĂšre et de ses proches[63]. Son discours a Ă©tĂ© coĂ©crit par Philippe SĂ©guin (qui s'est lui-mĂȘme abstenu lors du vote)[64]. Ă gauche, le gouvernement Jospin reprend dĂ©sormais plus nettement le pacs Ă son compte, mais Ă la condition de refuser toute ouverture Ă lâadoption et Ă la procrĂ©ation mĂ©dicalement assistĂ©e. Le , aprĂšs plus dâun an de procĂ©dure, lâAssemblĂ©e adopte en derniĂšre lecture la loi sur le pacs[65].
La loi no 99-944[66] est promulguée le . Ce texte sera réformé par la loi du [8], et la loi du [9]. Le premier pacs enregistré en France est celui de messieurs Dominique Adamski et Francis Dekens, à Lille, le .
RĂ©gime juridique
Adoption du pacs
Deux personnes physiques majeures résidant sur le territoire français (au départ uniquement en France métropolitaine et dans les DOM, le pacs adopté en 1999 n'ayant pas été étendu automatiquement aux autres collectivités d'outre-mer avant consultation de leurs assemblées respectives) qui souhaitent organiser leur vie commune peuvent conclure un pacs quel que soit leur sexe[67]. La loi[68] impose :
- Une convention signée des deux partenaires, par acte sous seing privé (convention rédigée par les partenaires) ou authentique (convention rédigée par un notaire).
- Pour les Français rĂ©sidant Ă l'Ă©tranger, une dĂ©claration conjointe enregistrĂ©e par l'agent diplomatique ou consulaire français du lieu de la rĂ©sidence commune. En effet, en cas de rĂ©sidence Ă l'Ă©tranger (dans les Ătats oĂč lâordre public ne prohibe pas, de maniĂšre lĂ©gislative ou rĂ©glementaire, toute vie de couple hors mariage) il est possible de contracter un pacs si au moins lâun des deux partenaires est de nationalitĂ© française[69].
Lorsque le pacs est conclu sous signatures privĂ©es, il doit ĂȘtre impĂ©rativement enregistrĂ© Ă la mairie de la rĂ©sidence commune des partenaires, Ă dĂ©faut il n'entre pas en vigueur. Cet enregistrement est gratuit.
Le pacs notariĂ©, outre sa conservation assurĂ©e par le notaire, est dispensĂ© d'enregistrement Ă la mairie (loi du [70]) : le notaire procĂšde lui-mĂȘme aux formalitĂ©s de publicitĂ© auprĂšs des services l'Ă©tat civil. Ainsi les futurs partenaires n'ont aucune autre dĂ©marche Ă faire que de signer le pacte devant le notaire.
Le dĂ©cret du [22] a rendu applicable le pacs Ă Mayotte. En , le pacs a Ă©tĂ© Ă©tendu Ă Wallis-et-Futuna et Ă la Nouvelle-CalĂ©donie[71] ; pour les autres territoires français Ă statut particulier en outre-mer (notamment en PolynĂ©sie française, et Ă Saint-Pierre-et-Miquelon, et dans les autres territoires français sans habitant permanent[72]), le pacs doit encore ĂȘtre conclu en mĂ©tropole ou dans le consulat français d'un pays voisin (Ă condition d'y rĂ©sider lĂ©galement), ce qui pose encore problĂšme pour les militaires français affectĂ©s et installĂ©s dans ces territoires et qui ne bĂ©nĂ©ficient pas encore de l'extension des droits Ă conclure le pacs et des droits financiers spĂ©cifiques Ă leur installation et dont ils disposeraient sâils Ă©taient affectĂ©s en mĂ©tropole ou dans les DOM[73].
Les partenaires doivent comparaitre tous les deux, en personne, à la mairie, à l'ambassade ou au consulat de France, toute représentation par un tiers étant impossible. Il existe une différence de traitement avec les futurs époux : le mariage fait l'objet d'une cérémonie célébrée[74] par le maire de la commune, le pacs est simplement enregistré par le service de l'état civil de la commune (avant le , le pacs était enregistré au tribunal d'instance).
Sont prohibées les conventions[75] :
- entre ascendants, descendants (parents, enfants, grands-parents) et alliés en ligne directe (belle-mÚre et gendre, beau-pÚre et bru, etc.) ; c'est la prohibition de l'inceste.
- entre collatĂ©raux jusqu'au troisiĂšme degrĂ© (frĂšres, sĆurs, oncles, tantes, niĂšces et neveux) ;
- entre partenaires dont l'un est déjà marié ou déjà pacsé ; c'est la prohibition de la bigamie. Lorsque deux personnes ont déjà conclu un partenariat à l'étranger, l'enregistrement d'un pacs de droit français n'est plus possible[75]. Or, la reconnaissance en France des effets civils d'un partenariat conclu à l'étranger demeure incertaine, le bénéfice des avantages fiscaux étant clairement exclu. Une réforme est envisagée sur ce point[76].
- avec un mineur mĂȘme Ă©mancipĂ©[77]. Depuis le , Ă la suite de la loi du [78], l'assistance du curateur[79] ou l'autorisation du juge ou du conseil de famille[80] sont nĂ©cessaires pour, respectivement, le majeur sous curatelle ou sous tutelle.
Le pacs en mairie
Initialement, le pacs Ă©tait enregistrĂ© au tribunal d'instance. Depuis le , la convention est enregistrĂ©e en mairie. Mais le pacs ne peut, juridiquement, contrairement au mariage, ĂȘtre « cĂ©lĂ©brĂ© » en mairie. Cependant, certaines mairies organisent une fĂȘte Ă lâoccasion des pacs[81].
Le [82] l'adoption définitive du projet de loi de modernisation de la justice du XXIe siÚcle a été votée à l'Assemblée. Cette loi, promulguée le [83], dispose qu'à partir du , la compétence du tribunal d'instance pour la conclusion, la modification et la dissolution des pacs est transférée en mairie[84] - [85] - [86].
Convention de pacs sous signatures privées : piÚces à fournir et formalités à effectuer
Un certain nombre de piĂšces doivent ĂȘtre fournies par les futurs partenaires pour la conclusion de leur pacs[84] :
- par tous les futurs pacsés :
- l'original de la convention sous seing privĂ©, lorsqu'elle a Ă©tĂ© rĂ©digĂ©e par les partenaires (elle peut Ă©galement ĂȘtre rĂ©digĂ©e par un notaire). La convention doit explicitement faire rĂ©fĂ©rence Ă la loi : « Nous, X et Y, concluons un pacte civil de solidaritĂ© rĂ©gi par les dispositions de la loi du modifiĂ©e et les articles 515-1 Ă 515-7 du Code civil » et prĂ©ciser les modalitĂ©s de l'aide matĂ©rielle. Il est recommandĂ© d'inclure Ă©galement dans la convention un Ă©tat chiffrĂ© des biens et des dettes de chacun des futurs partenaires. Les partenaires peuvent utiliser ou non une convention-type (formulaire cerfa no 15726*02) ;
- une déclaration conjointe d'un pacte civil de solidarité (pacs) et attestations sur l'honneur de non-parenté, non-alliance et résidence commune (formulaire cerfa no 15725*02) ;
- une piÚce d'identité[87] et un acte de naissance (copie intégrale ou extrait avec filiation) datant de moins de trois mois[88] (ou de moins de six mois pour le partenaire étranger né à l'étranger, accompagné de sa traduction par un traducteur assermenté ou une autorité consulaire).
- par les personnes Ă©trangĂšres :
- un certificat de coutume[89] fourni par l'ambassade ou le consulat du pays concerné, justifiant de leur capacité juridique et de leur liberté d'un éventuel mariage ou partenariat ;
- un certificat de non-pacs daté de moins de 3 mois délivré par le service central d'état civil ;
- et si la personne étrangÚre vit en France depuis plus d'un an, une attestation de non-inscription au répertoire civil, pour vérifier l'absence de tutelle ou curatelle, délivrée par le service central d'état civil.
L'officier d'état civil (ou les agents diplomatiques et consulaires français lorsque la résidence commune des partenaires est fixée à l'étranger) :
- vérifie les piÚces présentées ;
- restitue l'original de la convention, ou sa copie authentique, aprÚs l'avoir visé et daté ;
- conserve un exemplaire du contrat ;
- inscrit la déclaration sur un registre en lui attribuant un numéro d'enregistrement ;
- avise, sans dĂ©lai, l'officier d'Ă©tat civil[90] dĂ©tenteur de l'acte de naissance de chaque partenaire (ou le service central d'Ă©tat civil si la personne est nĂ©e Ă l'Ă©tranger) afin qu'il y soit fait mention, de la dĂ©claration de pacte civil de solidaritĂ©, avec indication de l'identitĂ© de l'autre partenaire. Cette mention, Ă©galement portĂ©e sur le livret de famille, et dans les actes d'achat hors indivision rĂ©alisĂ©s par un partenaire pacsĂ© avant le , peut entraĂźner des discriminations, typiquement dans les petites communes oĂč le pacs homosexuel n'est pas bien vu[91]. Cette publicitĂ© a dĂ©jĂ coĂ»tĂ© leur emploi Ă certains homosexuels pacsĂ©s et a entraĂźnĂ© des tracasseries au travail[92], un harcĂšlement administratif (refus de permis de construire, contrĂŽle fiscal), des agressions physiques et morales multiples.
Les partenaires reçoivent immédiatement une attestation d'enregistrement du pacs qui précise leurs noms, prénoms, dates et lieux de naissance et la date de conclusion du pacs. La convention de pacs prend effet, entre les partenaires, à compter du jour de son enregistrement, et vis-à -vis des tiers, à compter de sa mention en marge de leurs actes de naissances. Elle est sans valeur, y compris entre les partenaires, sauf lorsqu'elle a été passée devant notaire, tant qu'elle n'a pas été enregistrée[93].
Pacs notarié
La convention de pacs peut ĂȘtre rĂ©digĂ©e ou modifiĂ©e par un notaire, mais ce n'est pas obligatoire. Son coĂ»t, fixĂ© par dĂ©cret[94], est voisin de celui d'un contrat de mariage (230,77 ⏠TTC, plus un droit d'enregistrement de 125 âŹ, plus d'Ă©ventuels coĂ»ts supplĂ©mentaires[95]). S'agissant d'un service public, les personnes ne disposant pas de revenus dans les limites prĂ©vues par la loi peuvent demander au prĂ©alable l'aide juridictionnelle au bureau d'aide juridictionnelle ce qui en rĂ©duira le coĂ»t.
Conséquences familiales
Comme le mariage, le pacs institue sans les énoncer certaines priorités : la situation de détresse matérielle à l'origine du pacs, résultant de ruptures soudaines sans recours possible, transparaissent dans l'article 515-4[96], qui organise un devoir d'aide mutuelle. Les partenaires s'engagent à vivre en commun, et à s'apporter une aide matérielle l'un à l'autre. Cette aide est quantifiée, sauf dispositions contraires de la convention de pacs, à proportion de leurs facultés respectives. Les partenaires sont donc libres de la minimiser ou l'augmenter au maximum par contrat, le juge éventuellement saisi devant appliquer la convention.
Lorsque l'un des partenaires est dans le besoin, il peut ainsi s'adresser au tribunal pour obtenir la saisie du compte bancaire de son partenaire. Ce qui est proche du mariage, car lorsque lâun des Ă©poux manque Ă son obligation de contribution aux charges du mariage, lâautre doit assigner celui-ci devant le juge pour le contraindre Ă payer[97]. Entre partenaires d'un pacs, la dissolution du contrat est bien plus souple, et ne garantit pas la protection du partenaire dans le besoin.
Avec la loi de 2006[8], la logique matrimoniale du pacs gagne du terrain, et les partenaires sâengagent Ă une assistance rĂ©ciproque (dans la vieillesse, la maladie, etc.). La loi du [78], facilite l'exercice de cette assistance, en prĂ©voyant qu'un partenaire pacsĂ© peut ĂȘtre nommĂ© tuteur de son partenaire incapable[98]. Auparavant, le juge des tutelles ne pouvait dĂ©signer en cas dâincapacitĂ© comme tuteur que le conjoint ou Ă©ventuellement un ascendant.
On reste loin de la formulation brĂšve mais sans Ă©quivoque de l'art. 212, « les Ă©poux se doivent mutuellement respect, fidĂ©litĂ©, secours et assistance », dont nul contrat ne peut diminuer la portĂ©e. Cette notion de fidĂ©litĂ© est totalement Ă©trangĂšre au pacs[99]. Le mariage a cependant beaucoup Ă©voluĂ© sur ce point, par un mouvement qui a commencĂ© avec la fin de la pĂ©nalisation de l'adultĂšre au dĂ©but du XXe siĂšcle, jusqu'Ă la jurisprudence actuelle, dans laquelle l'infidĂ©litĂ© n'est plus en elle-mĂȘme une cause suffisante pour entraĂźner systĂ©matiquement le divorce aux torts exclusifs de l'une des parties[100].
à la différence, majeure, du mariage, le pacs est sans effet sur les rÚgles de la filiation et de l'autorité parentale. Il ne confÚre pas le droit d'adopter ensemble un enfant ou de recourir à une procréation médicalement assistée.
DécÚs d'un partenaire : héritage et autorité parentale
En cas de décÚs de l'un des partenaires, le survivant n'est pas héritier du défunt ; il n'a que des droits limités sur le domicile familial. L'adjonction de deux testaments est donc un complément indispensable au contrat de pacs. En effet, lorsqu'il n'existe pas de descendant, il est possible de léguer l'ensemble de ses biens au partenaire survivant. Dans le cas contraire, le legs ne peut dépasser la quotité disponible[101].
En outre, lorsqu'il s'agit d'un pacs entre personnes de mĂȘme sexe, en cas de dĂ©cĂšs d'un partenaire, l'autoritĂ© parentale revient Ă l'autre parent lĂ©gal du mineur et non systĂ©matiquement Ă l'autre partenaire (qui peut ĂȘtre son « parent social »).
Toutefois, celui-ci peut dĂ©lĂ©guer l'autoritĂ© parentale au partenaire du dĂ©funt. Ainsi, dans une telle affaire, le pĂšre lĂ©gal de l'enfant, devenu seul titulaire de l'autoritĂ© parentale Ă la suite du dĂ©cĂšs de la mĂšre lĂ©gale, en avait dĂ©lĂ©guĂ© l'autoritĂ© Ă la compagne de cette derniĂšre. La sĆur de la dĂ©funte avait toutefois voulu ĂȘtre dĂ©signĂ©e tutrice des mineurs et avait dĂšs lors formĂ© une demande de dĂ©lĂ©gation de l'autoritĂ© parentale Ă son profit. Elle a Ă©tĂ© dĂ©boutĂ©e par la Cour d'appel, jugement confirmĂ© en par la Cour de cassation, l'intĂ©rĂȘt des enfants Ă©tant de continuer Ă vivre auprĂšs de la femme qui s'occupait d'eux depuis le dĂ©cĂšs de leur mĂšre lĂ©gale, cette femme ayant le rĂŽle de mĂšre sociale[102].
Pacs enregistrés avant le
Ces pacs demeurent soumis, quant aux biens, aux graves inconvénients de la rédaction initialement défectueuse de la loi du [103].
Chaque partenaire conserve la propriété exclusive :
- des biens qu'il possédait avant la signature du pacs, à charge pour lui d'en prouver la date d'acquisition,
- et des biens qu'il reçoit par succession ou donation.
Les biens acquis pendant la durĂ©e du pacte sont indivis, ce qui signifie qu'ils appartiennent par moitiĂ© Ă chacun des partenaires. La preuve contraire peut ĂȘtre rapportĂ©e :
- uniquement par le contrat de pacs, en ce qui concerne le mobilier ;
- uniquement par les stipulations de l'acte d'acquisition[104] en ce qui concerne les autres biens (immeubles, véhicules, fonds de commerces ou parts de sociétés), avec pour conséquences :
- que la possibilité de détenir autrement que par moitié chacun des titres ou valeurs boursiÚres est douteuse, puisqu'il n'existe pas d'acte d'achat ;
- que la validitĂ© des stipulations contraires mentionnĂ©es dans le contrat de pacs lui-mĂȘme n'est pas certaine[105].
Il est recommandé aux partenaires concernés de conclure un pacte modificatif[106] pour se placer sous l'un des deux nouveaux régimes.
Pacs enregistrés ou modifiés aprÚs le
Le pacs se distingue dĂ©sormais[103] du mariage par le fait que le rĂ©gime des biens par dĂ©faut est la sĂ©paration de biens, alors que le rĂ©gime des biens par dĂ©faut dans le mariage est la communautĂ© rĂ©duite aux acquĂȘts. Mais dans le mariage comme dans le pacs, le couple peut amĂ©nager ou changer ces dispositions, par contrat de mariage, changement de rĂ©gime matrimonial, ou avenant, enregistrĂ©, au contrat de pacs. Il est intĂ©ressant d'observer que la trĂšs grande majoritĂ© des Ă©poux qui font un contrat de mariage choisissent la sĂ©paration de patrimoines.
Pour son pacs, le couple a le choix entre un régime de séparation des biens, et un régime d'indivision.
SĂ©paration des patrimoines
Chaque partenaire conserve la propriété des biens qu'il possédait avant la signature du pacs, qu'il acquiert avec ses revenus, qu'il reçoit par succession ou donation. Il en dispose, les administre et les utilise librement. Il lui appartient de prouver qu'il en est propriétaire (titre de propriété, facture)[107]. Les biens meubles sur lesquels aucun des partenaires ne peut justifier d'une propriété exclusive sont réputés leur appartenir indivisément, à chacun pour moitié. Les partenaires ont également la possibilité d'acquérir des biens ensemble, par moitié ou autrement. Ils forment alors volontairement, pour tel ou tel bien, une indivision dont les quotités sont déterminées au prorata de leur financement respectif.
La séparation des patrimoines est applicable par défaut, c'est-à -dire dans le silence du pacte sur le régime choisi par les partenaires. Elle est proche du régime de séparation des biens des gens mariés.
RĂ©gime de l'indivision
Les partenaires peuvent convenir que tous les biens qu'ils acquiĂšrent ensemble ou sĂ©parĂ©ment aprĂšs la signature du pacs appartiendront pour moitiĂ© Ă chacun d'eux[108]. Dans ce cas, s'il y a contribution inĂ©gale au financement du bien, aucun recours ne peut ĂȘtre exercĂ©. Chaque partenaire conserve cependant la propriĂ©tĂ© exclusive :
- des biens qu'il possédait avant la signature du pacs ;
- des biens qu'il reçoit par succession ou donation ;
- de ses Ă©conomies,
- de ses travaux personnels,
- des biens qu'il acquiert seul, lorsqu'il précise dans l'acte d'achat que le prix est payé avec des fonds détenus avant la signature du pacs, ou reçus par succession ou donation[109].
Pouvoirs des partenaires sur les biens indivis
Chaque partenaire est gĂ©rant des biens indivis, ce qui se traduit, notamment, par l'absence de pouvoirs de chacun des partenaires pour agir sans l'accord de l'autre. Seuls les actes nĂ©cessaires Ă la conservation des biens peuvent ĂȘtre accomplis par un partenaire agissant seul. Pour l'administration des biens indivis, les partenaires peuvent conclure une convention relative Ă l'exercice de leurs droits indivis[110], rĂ©putĂ©e conclue pour la durĂ©e du pacs. Lors de la dissolution du pacte, cette convention pourra ĂȘtre prorogĂ©e pendant cinq annĂ©es reconductibles[109].
Logement familial
Chacun des deux partenaires est rĂ©putĂ© cotitulaire du bail du logement du couple, dĂšs lors (depuis la loi du [111]) que les partenaires en font la demande conjointement[112] - [113]. Il en est ainsi, dĂšs lors que le propriĂ©taire en a Ă©tĂ© averti, mĂȘme si un seul partenaire a signĂ© le bail avant la conclusion du pacs. Lorsque le partenaire qui avait signĂ© le bail abandonne le domicile, ou vient Ă dĂ©cĂ©der, son partenaire continue Ă en bĂ©nĂ©ficier pour la durĂ©e restant Ă courir[114]. Inversement, le bailleur engagĂ© dans les liens d'un pacs peut faire profiter son partenaire du droit de reprendre pour habiter le logement occupĂ© par un locataire[115]. En cas de dĂ©cĂšs de l'un des partenaires, le survivant a, pendant une annĂ©e, un droit de jouissance gratuite sur le logement du couple et le mobilier qui s'y trouve, aux frais des hĂ©ritiers, quelles que soient ses conditions de location ou de propriĂ©tĂ©[116].
En contrepartie, chaque partenaire est solidairement tenu envers le propriétaire de la totalité des loyers et des charges restant dus jusqu'à la fin du bail. DÚs lors que son partenaire, qui est cotitulaire, demeure dans les lieux, il importe peu qu'un congé régulier ait été délivré.
Droits des créanciers
En principe, chaque partenaire demeure seul débiteur des dettes nées avant le pacs, ou qu'il contracte seul. Mais ses créanciers voient leurs droits de poursuites étendus à la part que détient ce partenaire dans les biens indivis. En principe, un créancier ne peut pas saisir directement ces biens indivis, mais il a le droit de demander un partage à cet effet[117] lorsqu'aucune convention d'indivision n'a été établie. Il ne faut pas en sous-estimer les graves conséquences, notamment lorsque l'un des partenaires exerce une activité indépendante.
Certains crĂ©anciers ont des droits plus Ă©tendus, dits de solidaritĂ© active. Ils peuvent poursuivre chacun des partenaires pour la totalitĂ© de la dette, sans ĂȘtre tenu de la rĂ©partir entre eux Ă proportion de leur part. Il en est ainsi :
- pour les dettes contractées par l'un des partenaires pour les besoins de la vie courante, sauf en ce qui concerne les dépenses manifestement excessives[118] ;
- pour les dettes contractées par l'un des partenaires pour la conservation ou la gestion des biens indivis[119] ;
- pour les impĂŽts (sur le revenu et la fortune).
La solidarité à l'égard des tiers concernant les « dettes contractées par l'un des deux partenaires pour les besoins de la vie courante » est un franc emprunt au mariage. C'est sans doute pourquoi la formulation reste assez générale (« vie courante ») et a le défaut d'ouvrir la voie à de multiples contentieux.
Contrat de travail
Les partenaires salariĂ©s ont la possibilitĂ© de se prĂ©valoir de l'enregistrement de leur pacs pour obtenir une pĂ©riode de congĂ©s exceptionnels de quelques jours, variable selon les conventions collectives, Ă titre dâĂ©vĂšnement familial.
En effet, les articles L3142-1[120] et L3142-4[121] du Code du travail relatif aux congés pour évÚnements familiaux font bénéficier, depuis la loi du [122], de 4 jours de congés les couples qui concluent un mariage ou un pacs.
Avant cette loi, la diffĂ©rence de traitement entre les couples mariĂ©s et ceux pacsĂ©s avait Ă©tĂ© condamnĂ©e par le DĂ©fenseur des droits[123] et la CJUE. Cette derniĂšre, saisie par la Cour de cassation d'une question prĂ©judicielle, a jugĂ© que la directive 2000/78/CE du relative Ă l'Ă©galitĂ© de traitement en matiĂšre d'emploi et de travail[124] s'oppose Ă une disposition conventionnelle excluant le salariĂ© qui conclut un pacs avec une personne de mĂȘme sexe du droit d'obtenir des jours de congĂ©s octroyĂ©s aux salariĂ©s Ă l'occasion de leur mariage, lorsque la rĂ©glementation nationale ne permet pas aux personnes de mĂȘme sexe de se marier, dans la mesure oĂč, compte tenu de l'objet et des conditions d'octroi de ces avantages, il se trouve dans une situation comparable Ă celle d'un travailleur qui se marie[125].
Les salariĂ©s du secteur privĂ© ont de mĂȘme droit Ă deux jours de congĂ©s en cas de dĂ©cĂšs du partenaire, un jour en cas de dĂ©cĂšs de l'ascendant de leur partenaire[126]. L'employeur a une obligation de fixer les dates de congĂ©s en tenant compte de celles du partenaire[126], et d'accorder des dates de congĂ©s simultanĂ©s en cas d'emplois dans la mĂȘme entreprise[127]. Enfin, il existe la possibilitĂ© de bĂ©nĂ©ficier d'un congĂ© de soutien familial, non rĂ©munĂ©rĂ©, pour s'occuper du partenaire prĂ©sentant un handicap ou une perte d'autonomie d'une particuliĂšre gravitĂ©[128].
Les salariĂ©s de la fonction publique hospitaliĂšre, territoriale et de l'Ătat, ont un droit de prioritĂ© dans l'ordre des mutations pour rapprochement gĂ©ographique[129]. (La mĂ©thode du faux PACS est parfois utilisĂ©e pour faciliter les demandes de mutation des professeurs[130]). Des amĂ©nagements d'horaires sont Ă©galement accordĂ©s pour permettre l'accompagnement du partenaire handicapĂ©[131]. Les autorisations d'absence[132] sont de cinq jours maximum lors de la conclusion d'un pacs, trois jours maximum en cas de dĂ©cĂšs ou de maladie grave du partenaire.
Statut de collaborateur
Lorsqu'un partenaire participe Ă l'activitĂ© professionnelle de l'autre, il a la possibilitĂ© d'opter pour la mĂȘme couverture sociale que le partenaire d'un chef d'entreprise commerciale, artisanale, agricole ou industrielle. Ce statut de partenaire collaborateur lui permet de cotiser personnellement au rĂ©gime d'assurance vieillesse du rĂ©gime social des indĂ©pendants pour se constituer une retraite et de bĂ©nĂ©ficier de la qualitĂ© d'ayant droit en matiĂšre d'assurance maladie-maternitĂ©[133]. Sa participation dans l'entreprise doit ĂȘtre rĂ©guliĂšre, non rĂ©munĂ©rĂ©e, et il ne doit pas exercer d'activitĂ© hors de l'entreprise.
Protection sociale
Le partenaire bénéficie de la couverture sociale de son partenaire en matiÚre d'assurance maladie et de maternité[134], et du capital décÚs de son partenaire, pour lequel il est prioritaire, devant les enfants et ascendants[135]. Dans certains cas, il est possible de bénéficier d'une rente d'ayant droit lorsque le partenaire est décédé à la suite d'un accident du travail ou d'une maladie professionnelle[136].
Les revenus des deux partenaires sont pris en compte pour le calcul des plafonds de ressources lors de la fixation du droit aux prestations sociales. L'assiette des revenus Ă©tant modifiĂ©e, la plupart des prestations peuvent ĂȘtre rĂ©duites ou supprimĂ©es, c'est le cas notamment pour :
- le revenu minimum d'insertion (RSA). Selon l'association Agir ensemble contre le chÎmage « les personnes en situation précaire ne se pacsent pas »[137], en effet, deux bénéficiaires du RSA qui reçoivent chacun une allocation de personne seule (545,48 ⏠au ), ne percevraient une fois pacsés qu'un revenu de couple (818,22 ⏠au pour un couple sans enfant[138]).
- les prestations familiales ;
- l'allocation de logement ;
- l'allocation aux adultes handicapés ;
- l'allocation de solidarité spécifique ;
- la prime pour l'emploi ;
L'assujetti pacsé qui a perdu tout droit à ses prestations (AAH ou RSA) devient alors un ayant droit de son partenaire se trouvant ainsi dans une situation de dépendance totale. Cette situation crée des désagréments au partenaire qui « entretient » l'autre tel le passage du tarif de mutuelle d'une cotisation individuelle à une cotisation de couple (généralement plus de 90 % d'augmentation) mais aussi parfois une mauvaise considération du couple (un partenaire qui travaille et entretient l'autre).
La signature du pacs provoque la perte des allocations accordées aux personnes isolées (soutien familial, parent isolé, veuvage), et ne donne aucun droit à la pension de réversion, ou à une allocation veuvage.
Unions internationales
Il n'existait pas de rÚgles de droit international privé en matiÚre de pacs, ce qui peut provoquer de graves incertitudes en présence de partenaires de nationalité ou de résidence étrangÚre, ou encore de biens détenus à l'étranger.
Pour remĂ©dier Ă cette situation, la loi du [139] a crĂ©Ă© l'article 515-7-1 du Code civil qui dispose que « les conditions de formation et les effets dâun partenariat enregistrĂ© ainsi que les causes et les effets de sa dissolution sont soumis aux dispositions matĂ©rielles de lâĂtat de lâautoritĂ© qui a procĂ©dĂ© Ă son enregistrement[140] ». Ainsi, depuis lors et sous rĂ©serve des instructions administratives spĂ©cifiques Ă chaque ministĂšre, les partenaires Ă©trangers installĂ©s en France peuvent bĂ©nĂ©ficier, aprĂšs vĂ©rification de la validitĂ© de leur partenariat au regard de la loi du pays qui a procĂ©dĂ© Ă l'enregistrement dudit partenariat, des mĂȘmes droits que les pacsĂ©s français (notamment en matiĂšre fiscale).
Lâattribution dâun titre de sĂ©jour au partenaire Ă©tranger ne se fait pas dans les mĂȘmes conditions que pour un conjoint Ă©tranger. Le pacs est simplement un Ă©lĂ©ment d'apprĂ©ciation des liens personnels en France, et notamment pour l'obtention d'un titre de sĂ©jour « vie privĂ©e et familiale » aprĂšs justification d'un an de vie commune[141].
Le ministÚre de la justice a répondu à une question écrite du sénateur Jean-Louis Masson « sous réserve de l'appréciation souveraine des juges et des rÚgles de conflits de loi, un mariage homosexuel valablement célébré à l'étranger entre deux personnes de nationalité étrangÚre pourra produire des effets en France, notamment sur le plan patrimonial et successoral »[142]. Le la Direction générale des Finances publiques a autorisé deux ressortissants néerlandais mariés aux Pays-Bas et installés en France à faire une déclaration d'impÎts commune[143].
Fiscalité
Les partenaires pacsés, à l'instar des époux, forment un foyer fiscal unique pour l'impÎt sur le revenu. Seuls les concubins doivent déclarer séparément leurs revenus et prendre en compte leurs propres enfants, les enfants communs étant pris en compte par le pÚre ou par la mÚre.
Jusqu'en 2010, les partenaires pacsés devaient fournir:
- deux déclarations individuelles pour les revenus antérieurs à la date signature, l'impÎt calculé sur les revenus allant du à la date du pacs étant dû personnellement par chacun des partenaires ;
- une déclaration commune pour les revenus compris entre la date de signature et le de l'année concernée ; l'impÎt étant alors payé conjointement par le couple.
L'article 95 de loi de finances pour 2011[144] - [145] a modifiĂ© ces modalitĂ©s d'imposition. Ă partir de l'imposition des revenus de 2011 dĂ©clarĂ©es en 2012 : l'annĂ©e du mariage ou de la conclusion du pacs, une seule dĂ©claration commune de revenus devra ĂȘtre remplie, et non plus 3. Toutefois, il sera possible de choisir l'imposition sĂ©parĂ©e des revenus sur l'ensemble de l'annĂ©e.
L'avantage fiscal est évidemment remis en question en cas de rupture avant le de l'année qui suit la formation du pacs. Lors de la séparation, le partenaire lié par un pacs peut demander une désolidarisation de l'impÎt sur le revenu, de la taxe d'habitation ou de l'impÎt de solidarité sur la fortune[146]. DÚs la conclusion du pacs, les partenaires sont, comme les concubins et les époux, soumis à une imposition commune pour la perception de l'impÎt sur la fortune[147]. DÚs la conclusion du pacs, les partenaires sont, comme les époux, exonérés de droits de succession et bénéficient, en matiÚre de droits de donation, d'un abattement de 80 724 ⏠puis d'une fiscalité progressive[148].
La rupture du pacs n'est pas un divorce
Le pacs est un contrat que le couple peut librement modifier ou rompre, Ă la diffĂ©rence du mariage qui ne peut ĂȘtre modifiĂ© ou rompu que par ou avec l'accord d'un juge (malgrĂ© de nombreuses rĂ©formes allant dans cette direction : possibilitĂ© de changer de contrat de mariage, dĂ©veloppement du divorce par consentement mutuel). De fait, bien que facilitĂ© par la loi du [149] et la loi du [83], le divorce reste un processus complexe et judiciaire. Au contraire, la rĂ©solution du pacs sera matĂ©rialisĂ©e par une simple lettre recommandĂ©e avec effet immĂ©diat, mĂȘme s'il n'est pas exclu, en pratique, que la rupture donne lieu, comme le divorce, Ă des contentieux. Comme un simple concubinage, le pacs peut en effet entraĂźner des conflits lors de son exĂ©cution ou de sa rupture. L'intervention du juge n'est donc nullement exclue.
Modalités de rupture
Les partenaires sont libres de rompre le pacs Ă tout moment[150] :
- en adressant ou en remettant une déclaration commune au service de l'état civil ayant enregistré le pacs (ou au service de l'état civil de la commune du lieu du greffe du tribunal d'instance ayant enregistré le pacs pour les pacs enregistrés avant le ).
- à l'initiative d'un seul des partenaires, au moyen d'une signification (par huissier) à l'autre partenaire, dont la copie est adressée ou remise au service de l'état civil ayant enregistré le pacs (ou au service de l'état civil de la commune du lieu du greffe du tribunal d'instance ayant enregistré le pacs pour les pacs enregistrés avant le ). La brutalité de cette procédure a été l'objet de nombreuses critiques[151], on a été jusqu'à employer le terme de répudiation.
- par le mariage de l'un des partenaires, au moyen d'une signification (par huissier) de l'acte de mariage à l'autre partenaire, dont la copie est adressée ou remise au service de l'état civil ayant enregistré le pacs (ou au service de l'état civil de la commune du lieu du greffe du tribunal d'instance ayant enregistré le pacs pour les pacs enregistrés avant le ).
- par le mariage des partenaires, sans autre formalité.
La dissolution est effective, entre les partenaires, dĂšs son enregistrement par le service de l'Ă©tat civil ou par le mĂȘme notaire qui a reçu le pacs si celui-ci Ă©tait notariĂ©, et vis-Ă -vis des tiers, Ă compter de sa mention en marge de l'acte de naissance. Elle peut donner lieu Ă rĂ©paration lorsqu'elle est fautive. De plus, les anciens partenaires vont devoir Ă©tablir des comptes et parvenir Ă un accord sur le partage du mobilier et des biens indivis, pour reprendre leur indĂ©pendance financiĂšre. La convention de pacs peut organiser les modalitĂ©s de rupture et les rĂšgles d'indemnisation. Ă dĂ©faut, le juge statue sur les consĂ©quences de la rupture. Mais, contrairement au divorce, la rupture du pacs n'implique pas le versement par le partenaire le plus aisĂ© d'une prestation compensatoire de la diffĂ©rence de niveau de vie provoquĂ©e par la rupture.
Un autre « piĂšge » du pacs est que les partenaires pourraient ĂȘtre tentĂ©s de se sĂ©parer Ă l'amiable en nĂ©gligeant de dissoudre leur pacs, et avoir par la suite de mauvaises surprises, par exemple en Ă©tant tenus responsables des dettes de leur partenaire.
Notes et références
- Article 515-1 du Code civil
- « Pacte civil de solidarité / Pacs », sur Insee, :
« Le pacte civil de solidaritĂ© (Pacs) est un contrat entre deux personnes majeures, de sexe diffĂ©rent ou de mĂȘme sexe, pour organiser leur vie commune. Il a Ă©tĂ© promulguĂ© par la loi du . Il Ă©tablit des droits et des obligations entre les deux contractants, en termes de soutien matĂ©riel, de logement, de patrimoine, d'impĂŽts et de droits sociaux. Par contre, il est sans effet sur les rĂšgles de filiation et de l'autoritĂ© parentale si l'un des contractants est dĂ©jĂ parent. Il Ă©tait Ă lâorigine conclu au tribunal d'instance puis, Ă compter du , devant un notaire ou au tribunal dâinstance. L'enregistrement des Pacs a Ă©tĂ© transfĂ©rĂ© des tribunaux vers les mairies Ă compter du . Depuis cette date, lâenregistrement dâun Pacs se fait donc en mairie ou devant un notaire. Le Pacs peut ĂȘtre dissous par la volontĂ© de l'un ou des deux contractants, qui adresse(nt) une dĂ©claration au service dâĂ©tat civil de la commune ayant enregistrĂ© le Pacs (ou de la commune du lieu du greffe du tribunal d'instance ayant enregistrĂ© le Pacs pour les pacs enregistrĂ©s avant le ), ou au notaire ayant contractualisĂ© le Pacs. Il est automatiquement rompu par le mariage ou par le dĂ©cĂšs de l'un ou des deux contractants. »
- « Ătude d'impact du projet de loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de mĂȘme sexe » [PDF], sur LĂ©gifrance, , p. 5-6.
- Le mariage est une institution minutieusement rĂ©glementĂ©e (Jean Carbonnier, Droit civil, vol. 2 : La Famille, lâenfant, le couple, PUF, coll. « ThĂ©mis », , 21e Ă©d. (ISBN 978-2-13-051914-0)) qui conserve pour lui ses symboles, son titre, et son nom. Mais ses consĂ©quences sur la famille sont en recul : il n'a plus d'effet en ce qui concerne l'autoritĂ© parentale ou l'Ă©ducation des enfants ; mĂȘme le symbolique livret de famille est dĂ©livrĂ© depuis 1974 aux parents non mariĂ©s.
- « Pactes civils de solidarité (Pacs) », sur MinistÚre de la Justice.
- Nadine Ruelland, « Le pacte civil de solidaritĂ© : importante progression en 2005 » [PDF], sur Infostat Justice, Direction de lâAdministration gĂ©nĂ©rale et de lâĂquipement, .
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- Loi no 2007-1223 du en faveur du travail, de lâemploi et du pouvoir dâachat.
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- Le député UDF de Saint-Pierre-et-Miquelon Gérard Grignon a également soutenu et voté le projet. Trois autres députés UMP (Françoise de Panafieu, Marie-Jo Zimmermann et Louis Guédon) ont voté favorable le , mais ce fut en raison d'une erreur technique.
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- Loi no 2009-594 du pour le développement économique des outre-mer, amendant (dans son article 70) le Pacs défini par les articles 515-1 et 515-2 du Code civil, pour l'étendre à la Nouvelle-Calédonie et aux iles Wallis-et-Futuna
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- « Circulaire du relative au transfert aux officiers de l'état civil de l'enregistrement des déclarations, des modifications et des dissolutions des pactes civils de solidarité » [PDF].
- « Les partenaires justifient de leur identité par un document officiel délivré par une administration publique comportant leur nom, leur prénom, leur date et leur lieu de naissance, leur photographie et leur signature ainsi que l'identification de l'autorité qui a délivré le document, la date et le lieu de délivrance. » (article 1er, décret no 2006-1806 du relatif à la déclaration, la modification, la dissolution et la publicité du pacte civil de solidarité.
- Depuis le , selon la « circulaire no 2007-03 CIV du relative à la présentation de la réforme du pacte civil de solidarité », la copie intégrale de l'acte de naissance avec toutes ses mentions marginales tient lieu du certificat de non-pacs délivré auparavant par les tribunaux d'instance
- Il sâagit de lâattestation dâun juriste Ă©tranger relative Ă lâexistence, au contenu et Ă lâinterprĂ©tation dâune loi Ă©trangĂšre.
- Pendant un délai d'un an à compter du , les dispositions relatives à la publicité ne furent applicables qu'aux pacs conclus postérieurement à cette date. Toutefois, dans ce délai, les partenaires d'un pacs conclu avant le pouvaient demander par anticipation qu'il soit procédé aux formalités de publicité ; ils devaient alors en faire la déclaration conjointe au greffe du tribunal d'instance de leur lieu d'enregistrement, en indiquant la date et le numéro d'enregistrement. Depuis le , selon la « circulaire no 2007-03 CIV du relative à la présentation de la réforme du pacte civil de solidarité », cette formalité est automatiquement appliquée pour tous les pacs conclus avant le , non dissous depuis lors et pour lesquels les partenaires n'auront pas demandé la publication sur l'acte de naissance.
- Dans l'Aude, 51 % des maires ont signé une pétition anti-pacs en 1998 ; « La carte des maires anti-pacs », sur ProChoix.
- Corinne Dillenseger, « Homophobie au travail : comment la vivez-vous ? », sur France 5 Emploi, .
- Article 515-3-1 du Code civil.
- DĂ©cret no du relatif Ă lâenregistrement de la dĂ©claration, de la modification et de la dissolution du pacte civil de solidaritĂ© reçu par un notaire.
- DILA, « Quel est le coût d'un pacs ? », sur Service-public.fr, .
- Article 515-4 du Code civil.
- DILA, « Contribution aux charges du mariage », sur Service-public.fr, .
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- Cass. 1re civ., , pourvoi no 07-11.273 ; Fanny Luxembourg, « AutoritĂ© parentale : dĂ©lĂ©gation Ă la compagne de la mĂšre des enfants », AJ,â , p. 1410 (lire en ligne) ; François ChĂ©nedĂ©, « DĂ©lĂ©gation de l'autoritĂ© parentale au profit de la compagne de la mĂšre dĂ©funte », AJ Fam, no 6,â , p. 250 (lire en ligne) ; Pierre Murat, « DĂ©lĂ©gation de l'autoritĂ© parentale Ă la compagne de la mĂšre dĂ©cĂ©dĂ©e », Dr. fam., nos 7-8,â (lire en ligne).
- Article 47 V, loi no 2006-728 du portant réforme des successions et des libéralités.
- Article 515-5 du Code civil, dans sa rédaction antérieure à la loi du .
- Conseil Constitutionnel, « Décision no 99-419 DC du ».
- Article 515-3 du Code civil, al. 4, et article 2 du décret no 2006-1806 du relatif à la déclaration, la modification, la dissolution et la publicité du pacte civil de solidarité.
- Article 515-5 du Code civil.
- Article 515-5-1 du Code civil.
- Article 515-5-3 du Code civil.
- Article 1873-1 du Code civil.
- Loi no 2014-366 du pour l'accÚs au logement et un urbanisme rénové.
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- Article 14 de la Loi no 89-462 du tendant à améliorer les rapports locatifs.
- Article 15 de la Loi no 89-462 du tendant à améliorer les rapports locatifs.
- Article 515-6 du Code civil français
- Article 1166 du Code civil.
- Article 515-4 alinéa 2 du Code civil
- Article 815-17 du Code civil.
- Article L3142-1 du Code du travail
- Article L3142-4 du Code du travail
- Loi no 2014-873 du pour l'égalité réelle entre les femmes et les hommes, art. 21.
- « DĂ©cision MLD-2012-110 du relative aux dispositions de plusieurs accords collectifs rĂ©servant le bĂ©nĂ©fice dâautorisations dâabsences pour Ă©vĂšnements familiaux aux seuls salariĂ©s mariĂ©s ».
- Directive 2000/78/CE du Conseil du portant crĂ©ation dâun cadre gĂ©nĂ©ral en faveur de lâĂ©galitĂ© de traitement en matiĂšre dâemploi et de travail.
- « CJUE 12-12-2013 aff. 267/12 ».
- Article L226-1 du Code du travail
- Article L223-7 du code du travail
- Article L225-20 du code du travail
- Articles 60 et 62 de la loi no 84-16 du portant dispositions statutaires relatives Ă la fonction publique de lâĂtat, article 54 de la loi no 84-53 du portant dispositions statutaires relatives Ă la fonction publique territoriale et article 38 de la loi no 86-33 du portant dispositions statutaires relatives Ă la fonction publique hospitaliĂšre.
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- Article 16-III de la loi no 2008-776 du de modernisation de lâĂ©conomie, dĂ©cret no 2006-1580 du relatif aux cotisations dâassurance vieillesse, de retraite complĂ©mentaire et d'invaliditĂ©-dĂ©cĂšs des conjoints collaborateurs dâartisans et de commerçants, dĂ©cret no 2007-582 du relatif aux cotisations dâassurance vieillesse des conjoints collaborateurs des professionnels libĂ©raux.
- Articles L161-14 et R161-8-1 du code de la sécurité sociale
- Articles L361-4 et R361-3 du code de la sécurité sociale
- Article L434-8 du code de la sécurité sociale
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- DILA, « RSA demandeur de 25 ans et plus », sur Service-public.fr, .
- Loi no 2009-526 du de simplification et de clarification du droit et dâallĂšgement des procĂ©dures.
- Article 515-7-1 du Code civil
- « Circulaire no NOR : INT/D/04/00134/C du ».
- « Question écrite no 20257 de M. Jean-Louis Masson », .
- « Proposition de loi tendant Ă permettre la reconnaissance des unions conclues dans un autre Ătat de l'Union europĂ©enne par tous les couples quelle que soit leur orientation sexuelle », sur SĂ©nat, .
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- Article 885 A du Code général des impÎts
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Voir aussi
Articles connexes
Bibliographie
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- Jacqueline Remy, « Les racines d'un projet », L'Express,â (lire en ligne)
- Yves Roussel, Gérard Bach-Ignasse et Catherine Tasca, Le Pacs juridique et pratique : 100 questions/réponses, Denoël, , 268 p. (ISBN 978-2-207-24881-2)
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- Achim Sommerfeld, Partenariat de vie et Pacs : Réglementations légales des partenariats en Allemagne et en France, Mayence, Université Johannes-Gutenberg de Mayence, (présentation en ligne)
- Pauline Thurier, « Le Pacs fĂȘte ses 20 ansâ : des militants LGBT racontent leur mobilisation », Les Inrockuptibles,â (lire en ligne)
Liens externes
- DILA, « Pacte civil de solidarité (Pacs) », sur Service-public.fr, fiche réguliÚrement mise à jour.
- Assemblée nationale, « De la proposition de loi sur le pacs en 1998 au rapport d'information sur son application en 2001 », lien sur les différentes étapes de la procédure
- Légifrance, « Descripteur : Pacte civil de solidarité (Pacs) »