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Marie Madeleine

Marie Madeleine, ou Marie de Magdala, appelĂ©e aussi Marie la MagdalĂ©enne (ÎœÎ±ÏÎŻÎ± áŒĄ ÎœÎ±ÎłÎŽÎ±Î»Î·ÎœÎź) dans les Évangiles, est une disciple de JĂ©sus de Nazareth qui le suit jusqu'Ă  ses derniers jours.

Marie Madeleine
Sainte chrétienne
Image illustrative de l’article Marie Madeleine
Marie Madeleine, par Ludovico Brea,
crucifixion du XVIe siĂšcle.
ApĂŽtre des apĂŽtres
DĂ©cĂšs Ier siĂšcle
Vénéré à Sanctuaire de la Sainte-Baume
VĂ©zelay
VĂ©nĂ©rĂ© par Église orthodoxe
Église catholique
Communion anglicane
Luthéranisme
Autres types d'Églises protestantes
FĂȘte 22 juillet

Cette importante figure du christianisme est mentionnĂ©e au moins douze fois dans les quatre Évangiles canoniques, plus que la plupart des apĂŽtres[1]. Son surnom de « MagdalĂ©enne » peut signifier qu’elle est originaire de Magdala, une ville de pĂȘcheurs sur la rive occidentale du lac de TibĂ©riade.

Le chapitre 8 de l’Évangile selon Luc la cite comme l’une des femmes qui ont soutenu le ministĂšre de JĂ©sus « Ă  partir de leurs ressources », ce qui sous-entend qu’elle Ă©tait riche. Le mĂȘme passage l'identifie comme la femme dont sept dĂ©mons ont Ă©tĂ© chassĂ©s. Les quatre Évangiles la dĂ©signent, seule ou au sein d’un groupe de femmes qui inclut la mĂšre de JĂ©sus, comme la premiĂšre Ă  tĂ©moigner du tombeau vide et de la RĂ©surrection de JĂ©sus, en particulier l'Évangile selon Jean, Ă©crit au plus tĂŽt vers 90, et la fin probablement ajoutĂ©e au IVe siĂšcle Ă  l'Évangile selon Marc, qui en font la femme chargĂ©e d'annoncer la RĂ©surrection aux apĂŽtres[2]. Pour ces raisons, Marie Madeleine est connue comme l'« apĂŽtre des apĂŽtres » par plusieurs PĂšres de l'Église.

L'Église de Rome considĂšre, Ă  partir du pape GrĂ©goire Ier, au VIe siĂšcle, que Marie de Magdala ne fait qu'une avec Marie de BĂ©thanie (Luc 10:39) ainsi qu'avec la pĂ©cheresse anonyme qui oint le Christ de parfum (Luc 7:36-50), ce qui propage l'idĂ©e que Marie Madeleine Ă©tait une prostituĂ©e repentante. Des lĂ©gendes mĂ©diĂ©vales Ă©mergent ensuite, dĂ©veloppant le mythe de sa beautĂ© et de son prĂ©tendu voyage dans le sud de la Gaule. L'assimilation de Marie Madeleine Ă  une pĂ©cheresse fait encore dĂ©bat dans les annĂ©es prĂ©cĂ©dant la RĂ©forme protestante. Puis la Contre-RĂ©forme catholique la dĂ©finit comme symbole de la pĂ©nitence.

Cette position est abandonnĂ©e en 1965 par l'Église catholique aprĂšs Vatican II. En 1969, le pape Paul VI supprime l’identification de Marie Madeleine avec Marie de BĂ©thanie et la « pĂ©cheresse », sainte Marie Madeleine Ă©tant cĂ©lĂ©brĂ©e, comme dans l’Église orthodoxe, le 22 juillet, tandis que Marie de BĂ©thanie l'est avec sa sƓur Marthe le 29 juillet. En 2016, le pape François demande que Marie Madeleine soit appelĂ©e « l’apĂŽtre des apĂŽtres ».

L'Église orthodoxe, depuis Jean Chrysostome, fait la distinction entre ces personnages, de mĂȘme que les Églises protestantes.

Sources bibliques

Le nom

Le prĂ©nom Marie (en grec : ΜαρÎčαΌ, Mariam, ou ΜαρÎčα, Maria) apparaĂźt 54 fois dans le Nouveau Testament : 27 fois Mariam, 18 fois Maria, 7 fois Marias et 2 fois Marian[3] - [4] Ce prĂ©nom, portĂ© par une femme sur quatre, Ă©tait de loin le plus rĂ©pandu dans le monde juif du Ier siĂšcle[3] - [5] - [6]. Il Ă©tait donc nĂ©cessaire, pour les Ă©vangĂ©listes, de lui donner un surnom afin de la distinguer des autres Marie qui se trouvaient dans l'entourage de JĂ©sus[6].

Le nom de « Magdala » vient de « Magdal » en aramĂ©en ou « Migdal » en hĂ©breu, qui dĂ©signe une construction en forme de tour[7]. De nombreux PĂšres de l'Église et auteurs chrĂ©tiens connaissent cette Ă©tymologie, puisqu'ils Ă©crivent des sermons dans lesquels Marie Madeleine est prĂ©sentĂ©e comme une tour symbolisant allĂ©goriquement la foi et l'orthodoxie[8]. Chez JĂ©rĂŽme de Stridon (IVe siĂšcle), Marie Madeleine est « la tour » qui reprĂ©sente la foi[7].

Village de Al-Majdal vers 1900 (Ă©quivalent arabe de Magdala).

La traduction de ÎœÎ±ÏÎŻÎ± áŒĄ ÎœÎ±ÎłÎŽÎ±Î»Î·ÎœÎź que l'on trouve dans les Évangiles est « Marie la MagdalĂ©enne ». Des critiques ont donc Ă©mis l'hypothĂšse que Marie la MagdalĂ©enne ait pu porter ce surnom car elle possĂ©dait des « tours », ou encore que l'un de ces Ă©difices ait Ă©tĂ© situĂ© prĂšs de Magdala, d'oĂč l'appellation Migdal qui apparaĂźt dans la Mishna.

La plus ancienne mention de la localitĂ© de Magdala se trouve en effet dans le Talmud, oĂč elle est appelĂ©e Migdal Zab'ayya (Pessahim 4, 30d)[9] ou Migdal Nunia (Pesachim 46a)[10].

Pour Raban Maur (IXe siĂšcle), Marie Madeleine tire son surnom de cette ville de Magdala, dont elle serait originaire[8]. Cette hypothĂšse est aujourd'hui reprise par de nombreux chercheurs, dont Bart Ehrman[11] - [6] - [12], pour lesquels « Magdala » ou « Migdal » est une localitĂ© situĂ©e sur la rive occidentale du lac de TibĂ©riade et connue dans l'AntiquitĂ© comme un village de pĂȘcheurs[6] - [12] - [13].

D'aprĂšs les archĂ©ologues, « Magdala » est le nom aramĂ©en de « Migdal Nunaiya », « tour du poisson », un gros bourg sur les bords du lac de TibĂ©riade, connu dans l'AntiquitĂ© sous le nom de TarichĂ©ia (lĂ  oĂč sĂšche le poisson). De grandes pĂȘcheries y Ă©taient installĂ©es et fournissaient la rĂ©gion en poisson[R 1] - [14]. Le village actuel de Migdal est situĂ© Ă  5 kilomĂštres de la ville de TibĂ©riade, Magdala, en contrebas des falaises d’Arbel[15].

Les textes

La Conversion de Marie Madeleine, par Paolo Veronese.

L'Évangile selon Marc, qui est le plus ancien des quatre Ă©vangiles canoniques, ne fait pas mention de Marie Madeleine avant la Crucifixion[6], Ă  laquelle elle assiste (Marc 15,40-41) :

« Il y avait aussi des femmes qui regardaient de loin. Parmi elles Ă©taient Marie de Magdala, Marie, mĂšre de Jacques le mineur et de Joses, et SalomĂ©, qui le suivaient et le servaient lorsqu’il Ă©tait en GalilĂ©e, et plusieurs autres qui Ă©taient montĂ©es avec lui Ă  JĂ©rusalem[16]. »

Pour sa part, Luc expose (Luc 8,2-3) un bref résumé de son rÎle en tant que disciple[6] :

« Les douze Ă©taient avec lui et quelques femmes qui avaient Ă©tĂ© guĂ©ries d’esprits malins et de maladies : Marie, dite de Magdala, de laquelle Ă©taient sortis sept dĂ©mons, Jeanne, femme de Chuza, intendant d’HĂ©rode, Susanne, et plusieurs autres, qui l’assistaient de leurs biens[16]. »

Marie Madeleine entre au nombre des disciples de JĂ©sus et le suit jusqu'Ă  sa mort (Marc 15,40-41)

Pour les quatre Évangiles, elle assiste Ă  la Crucifixion avec les autres femmes. Elle est citĂ©e nommĂ©ment en Marc 15,40-41, Matthieu 27,56-61 et Jean 19,25 ; l'Ă©vangile selon Luc, 23, 49 mentionne seulement « les femmes qui l’avaient accompagnĂ© depuis la GalilĂ©e »[17]. Dans les trois Évangiles synoptiques elle assiste Ă©galement Ă  la mise au tombeau : Marc 15,47, Matthieu 27,56-61, Luc 23,56-57 et Luc 23,49[18] - [R 2].

Elle est le premier tĂ©moin de la RĂ©surrection de JĂ©sus (Marc 16,1 et Matthieu 18,9), mais elle ne le reconnaĂźt pas tout de suite, et essaie de le toucher, ce qui lui vaudra la phrase en grec Mᜎ ÎŒÎżÏ… áŒ„Ï€Ï„ÎżÏ…, traduite en latin par Noli me tangere (« Ne me touche pas » ou « Ne me retiens pas ») en Jean 20,17.

Ces données textuelles n'apportent que de rares éléments biographiques[R 1] - [19] - [R 3] - [R 2].

Évangiles canoniques

Les sept démons

Marie Madeleine (v. 1452), par Rogier van der Weyden.

Selon l’Évangile selon Luc 8:2, JĂ©sus exorcise Marie Madeleine des « sept dĂ©mons » qui la possĂ©daient. Ces « sept dĂ©mons » figurent Ă©galement en Marc 16, dans la « finale longue » de l'Évangile selon Marc : ce passage, qui n'apparaĂźt pas dans les premiers manuscrits, pourrait ĂȘtre un ajout du IIe siĂšcle, peut-ĂȘtre Ă  partir du texte de Luc. Pour Bruce Chilton, la rĂ©fĂ©rence Ă  « sept dĂ©mons » peut signifier que Marie Madeleine a dĂ» subir sept exorcismes sur une assez longue pĂ©riode, les premiers s'Ă©tant rĂ©vĂ©lĂ©s partiellement ou totalement infructueux. Bart Ehrman estime que le chiffre sept peut n'avoir qu'une portĂ©e symbolique, car, dans le judaĂŻsme, sept est le symbole de l'achĂšvement, de la complĂ©tude : ainsi, cette possession par « sept dĂ©mons » peut simplement signifier qu’elle Ă©tait entiĂšrement dominĂ©e par leur puissance.

Dans les deux cas, Marie Madeleine devait souffrir d’un traumatisme grave pour qu’un exorcisme d'une telle ampleur ait Ă©tĂ© jugĂ© nĂ©cessaire. Par consĂ©quent, sa dĂ©votion envers JĂ©sus Ă  la suite de sa guĂ©rison devait ĂȘtre intense.

D'ordinaire, les auteurs des Évangiles se plaisent Ă  donner des descriptions thĂ©Ăątrales des exorcismes publics de JĂ©sus, mettant en scĂšne le ou la possĂ©dĂ©e qui gĂ©mit, se dĂ©bat, dĂ©chire ses vĂȘtements devant la foule... Or, ici, l’exorcisme de Marie Madeleine ne reçoit que peu d’attention, ce qui peut indiquer que JĂ©sus l’a effectuĂ© en privĂ© ou encore que les Ă©vangĂ©listes ne l’ont pas perçu comme particuliĂšrement spectaculaire.

Femme et disciple

Marie Madeleine est prĂ©sentĂ©e comme l’une des femmes qui soutiennent financiĂšrement le ministĂšre de JĂ©sus, ce qui implique qu'elle est relativement riche. Les Ă©pisodes oĂč elle et les autres Saintes Femmes sont mentionnĂ©es au long des Ă©vangiles sous-entendent que leur prĂ©sence est vitale pour la mission de JĂ©sus. Or Marie Madeleine apparaĂźt toujours en premier, chaque fois que les Évangiles synoptiques la font intervenir avec les autres femmes, ce qui suppose une place Ă©minente. Carla Ricci note que, dans les listes de disciples, Marie Madeleine occupe parmi les disciples fĂ©minines de JĂ©sus une position similaire Ă  celle de Pierre parmi les apĂŽtres masculins.

Que des femmes aient jouĂ© un rĂŽle aussi actif n’est pas tout Ă  fait une nouveautĂ© : les inscriptions d’un temple d’Aphrodisias, en Asie mineure, Ă  la mĂȘme pĂ©riode, attestent que bon nombre des principaux donateurs Ă©taient des femmes. Mais JĂ©sus a apportĂ© aux femmes une plus grande libĂ©ration que dans la sociĂ©tĂ© juive traditionnelle.

La Crucifixion

Les quatre Évangiles canoniques affirment que plusieurs femmes ont vu de loin la Crucifixion, et trois d’entre eux citent Marie Madeleine. Marc (15:40) les nomme : Marie Madeleine, Marie (mĂšre de Jacques) et SalomĂ©. Matthieu (27:55-56) Ă©numĂšre Marie Madeleine, Marie (mĂšre de Jacques et de Joseph) et la mĂšre anonyme des fils de ZĂ©bĂ©dĂ©e (qui peut ĂȘtre la femme que Marc appelle SalomĂ©). Luc (23:49) mentionne un groupe de femmes qui assistent Ă  la Crucifixion, mais sans donner leurs noms. (Jean (19:25) cite Marie (mĂšre de JĂ©sus), sa sƓur (Marie, Ă©pouse de Clopas), et Marie Madeleine.

Les historiens s’accordent Ă  dire que JĂ©sus a Ă©tĂ© crucifiĂ© par les Romains sur l'ordre de Ponce Pilate. Au sujet du baptĂȘme de JĂ©sus et de sa mort sur la croix, James Dunn signale que ces « deux Ă©vĂ©nements de la vie de JĂ©sus reçoivent un assentiment presque universel ». NĂ©anmoins, les rĂ©cits de la Crucifixion diffĂšrent en fonction des Ă©vangiles et la plupart des spĂ©cialistes conviennent que certains dĂ©tails ont Ă©tĂ© modifiĂ©s pour correspondre aux intentions thĂ©ologiques de leurs auteurs. Pour Bart Ehrman, la prĂ©sence de Marie Madeleine et des autres femmes lors de la Crucifixion est probablement historique parce que les chrĂ©tiens de cette Ă©poque n'Ă©taient guĂšre capables de comprendre que les principaux tĂ©moins de la crucifixion soient des femmes, mais aussi parce que ce point est attestĂ© Ă  la fois dans les Évangiles synoptiques et dans celui de Jean. E. P. Sanders se demande pourquoi les femmes sont restĂ©es sur place aprĂšs la fuite des disciples masculins : peut-ĂȘtre Ă©taient-elles moins susceptibles d’ĂȘtre arrĂȘtĂ©es, ou plus courageuses que les hommes, ou une combinaison des deux.

La mise au tombeau

Les quatre Évangiles canoniques rapportent que le corps de JĂ©sus a Ă©tĂ© descendu de la croix et enseveli par un certain Joseph d'Arimathie.

Marc (15:47) cite Marie Madeleine et Marie (mĂšre de JĂ©sus) comme tĂ©moins de la mise au tombeau. Matthieu (27:61) nomme Marie Madeleine et « l’autre Marie » comme tĂ©moins. Luc (23:55) mentionne « les femmes qui l’avaient suivi de GalilĂ©e », sans indiquer de nom. Jean (19:39-42) ne mentionne aucune femme lors de l’ensevelissement de JĂ©sus par Joseph d'Arimathie mais mentionne la prĂ©sence de NicodĂšme, un pharisien qui a parlĂ© Ă  JĂ©sus au dĂ©but de l’évangile.

Bart Ehrman, qui penchait auparavant pour l'historicitĂ© de la mise au tombeau, la rĂ©cuse dĂ©sormais comme une invention ultĂ©rieure. Il rappelle que les gouverneurs romains n'autorisaient presque jamais l'inhumation des condamnĂ©s Ă  mort et que Ponce Pilate, en particulier, n’était pas homme Ă  enfreindre la tradition si un notable juif lui demandait de fournir une sĂ©pulture dĂ©cente Ă  un crucifiĂ©.

John Dominic Crossan estime que le corps de JĂ©sus a dĂ» ĂȘtre dĂ©vorĂ© par des chiens errants. Bart Ehrman note que c’était le sort habituel des crucifiĂ©s mais ajoute que l'on ne peut savoir avec certitude ce qu'il est advenu de la dĂ©pouille de JĂ©sus. E. P. Sanders considĂšre que la mise au tombeau en prĂ©sence de Marie Madeleine et des autres Saintes Femmes est historique. Maurice Casey soutient que JĂ©sus a bien Ă©tĂ© enseveli par Joseph d’Arimathie, observant qu'en de trĂšs rares occasions les gouverneurs romains ont acceptĂ© de rendre aux familles les corps des prisonniers exĂ©cutĂ©s. [NĂ©anmoins, il exclut que JĂ©sus ait pu ĂȘtre enseveli dans le tombeau dĂ©crit par les Évangiles, ce qui l’amĂšne Ă  conclure que Marie Madeleine et les autres femmes n’ont pas rĂ©ellement vu le tombeau.

La RĂ©surrection

La plus ancienne Ă©vocation de JĂ©sus ressuscitĂ© est rapportĂ©e par l’apĂŽtre Paul dans la PremiĂšre Ă©pĂźtre aux Corinthiens (15:3-8), Ă©crite une vingtaine d'annĂ©es avant le plus ancien des quatre Évangiles canoniques. Ce passage ne mentionne ni Marie Madeleine ni les autres femmes, ni le Tombeau vide, et dĂ©signe Pierre comme le premier tĂ©moin de la RĂ©surrection. Toutefois, les Évangiles canoniques affirment que Marie Madeleine, seule ou avec d'autres femmes, est ce premier tĂ©moin. NĂ©anmoins, les narrations sont divergentes.

IcÎne orthodoxe des Myrophores au sépulcre, (Kizhi, Russie, XVIIIe siÚcle).

Dans l'Évangile selon Marc (16:1-8), Marie Madeleine, Marie (mĂšre de Jacques) et SalomĂ© se rendent au sĂ©pulcre juste aprĂšs le lever du soleil, un jour et demi aprĂšs la mise au tombeau, et dĂ©couvrent que la pierre qui l'obstruait a Ă©tĂ© dĂ©placĂ©e. À l'intĂ©rieur, un jeune homme vĂȘtu de blanc leur annonce que JĂ©sus est ressuscitĂ© d'entre les morts et leur demande de dire aux autres disciples qu’il les retrouvera en GalilĂ©e. Mais les femmes prennent la fuite et n’en parlent Ă  personne, parce qu’elles ont peur. Le texte original de Marc se termine ici, sans aucune allusion Ă  JĂ©sus ressuscitĂ©. Maurice Casey voit dans cette fin abrupte le signe qu'il s'agit peut-ĂȘtre d'une Ă©bauche inachevĂ©e.

D’aprĂšs Matthieu 28:1-10, Marie-Madeleine et « l’autre Marie » se rendent au sĂ©pulcre. La terre se met Ă  trembler, et un ange vĂȘtu de blanc descend du ciel et fait rouler sur le cĂŽtĂ© la pierre qui fermait le tombeau. L’ange leur annonce que JĂ©sus est ressuscitĂ© d'entre les morts, puis JĂ©sus lui-mĂȘme leur apparaĂźt alors qu’elles s'Ă©loignent du tombeau et leur demande de dire aux autres disciples qu’il les retrouvera en GalilĂ©e.

Selon Luc (24:1-12), c'est un groupe de femmes anonymes qui se rend au sĂ©pulcre et trouve la pierre dĂ©jĂ  roulĂ©e, comme dans Marc. À l'intĂ©rieur, deux jeunes hommes vĂȘtus de blanc leur annoncent que JĂ©sus est ressuscitĂ© d'entre les morts. Elles vont ensuite raconter l'Ă©vĂ©nement aux onze apĂŽtres qui restent, mais ceux-ci refusent de les croire. Chez Luc, JĂ©sus n’apparaĂźt jamais aux femmes. Il est aperçu pour la premiĂšre fois par ClĂ©ophas et par un « disciple » anonyme sur le chemin d’EmmaĂŒs. La version de Luc supprime Ă©galement le message que les femmes doivent transmettre aux apĂŽtres : au contraire, JĂ©sus demande aux apĂŽtres de ne pas retourner en GalilĂ©e et de rester Ă  JĂ©rusalem.

L'importance de Marie Madeleine comme tĂ©moin de la RĂ©surrection augmente de façon considĂ©rable dans la version de l’Évangile selon Jean (20:1-10) : elle se rend seule au sĂ©pulcre quand il fait encore nuit et constate que la pierre a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© roulĂ©e. Elle ne voit personne et court aussitĂŽt le dire Ă  Pierre et au « disciple bien-aimĂ© ». Celui-ci vient avec elle au tombeau et confirme qu’il est vide, puis s'en retourne sans avoir vu JĂ©sus ressuscitĂ©. Ensuite (Jn 20:11-18), elle se retrouve seule dans le jardin et aperçoit deux anges assis Ă  l'emplacement du corps de JĂ©sus. Alors JĂ©sus ressuscitĂ© s’approche, et elle le confond d’abord avec le jardinier, mais, aprĂšs l’avoir entendu prononcer son nom, elle le reconnaĂźt et s'Ă©crie : « Rabbouni ! », ce qui signifie « mon maĂźtre » en aramĂ©en. JĂ©sus lui rĂ©pond : « Ne me touche pas, car je ne suis pas encore montĂ© vers mon PĂšre » ou « Cesse de t’approcher de moi ». Il l’envoie annoncer aux autres apĂŽtres la bonne nouvelle de sa rĂ©surrection. L’Évangile johannique dĂ©peint donc Marie Madeleine comme le premier apĂŽtre, l’apĂŽtre envoyĂ© aux apĂŽtres.

La finale de Marc

Les premiers copistes des Évangiles n’étaient pas satisfaits de la fin abrupte du rĂ©cit de Marc : ils ont donc rĂ©digĂ© plusieurs fins alternatives. Dans la « finale courte », que l’on trouve dans trĂšs peu de manuscrits, les femmes vont voir « ceux qui entourent Pierre » et leur racontent ce qu’elles ont vu au tombeau. Cette fin « trĂšs forcĂ©e » contredit le dernier verset de l’Évangile originel, dont le chapitre 15 affirme que les femmes « n'en ont parlĂ© Ă  personne, car elles avaient peur ». La « finale longue », que l’on trouve dans la plupart des manuscrits subsistants, est un « amalgame de traditions » contenant des Ă©pisodes dĂ©rivĂ©s des trois autres Évangiles. Tout d’abord, cette version dĂ©crit une apparition de JĂ©sus Ă  Marie Madeleine seule (comme chez Jean), suivie de brĂšves Ă©vocations de ses apparitions aux deux pĂšlerins d'EmmaĂŒs (comme chez Luc) et aux onze disciples restants (comme chez Matthieu).

Valeur des témoignages

En 2006, Bart Ehrman estime « pratiquement certain » que les traditions du tombeau vide, vĂ©ridiques ou non, se rattachent Ă  l'historicitĂ© de Marie Madeleine : dans la sociĂ©tĂ© juive, les femmes Ă©taient considĂ©rĂ©es comme des tĂ©moins peu fiables et n’avaient pas le droit de tĂ©moigner au tribunal. Ainsi, les premiers chrĂ©tiens n’auraient eu aucune raison d’inventer l’histoire d’une femme qui aurait Ă©tĂ© la premiĂšre Ă  dĂ©couvrir le tombeau vide. Plus encore, s'ils avaient inventĂ© cet Ă©pisode, ils auraient eu tout intĂ©rĂȘt Ă  faire de Pierre, le disciple le plus proche de JĂ©sus, le dĂ©couvreur du tombeau. Ehrman ajoute que la dĂ©couverte du tombeau vide par Marie Madeleine est attestĂ©e indĂ©pendamment dans les synoptiques, dans l'Évangile selon Jean et dans l’apocryphe intitulĂ© Évangile de Pierre. Pour sa part, N. T. Wright juge « franchement impossible d’imaginer que [les femmes au tombeau] aient Ă©tĂ© insĂ©rĂ©es dans la tradition aprĂšs l’époque de Paul ».

Maurice Casey doute que les femmes aient Ă©tĂ© considĂ©rĂ©es comme des tĂ©moins peu sĂ©rieux. Au contraire, il Ă©voque la longue tradition juive des hĂ©roĂŻnes. Il soutient que l'Ă©pisode du tombeau vide a Ă©tĂ© inventĂ© soit par le rĂ©dacteur de l’Évangile selon Marc, soit par l’une de ses sources, Ă  partir du fait historiquement authentique que des femmes ont Ă©tĂ© prĂ©sentes Ă  la crucifixion et Ă  l’ensevelissement de JĂ©sus.

Dans son livre de 2014, Ehrman rĂ©fute sa propre argumentation de 2006 et estime que le tombeau vide ne peut ĂȘtre qu’une invention ultĂ©rieure parce qu’il n’existe aucune possibilitĂ© pour que le corps de JĂ©sus ait pu ĂȘtre placĂ© dans un tombeau. Et, mĂȘme si JĂ©sus avait Ă©tĂ© enterrĂ©, personne Ă  l’époque n’aurait pu dire que cette tombe avait Ă©tĂ© retrouvĂ©e vide. Il conclut que les premiers chrĂ©tiens auraient eu toutes les raisons de l'inventer, d’autant plus que les femmes Ă©taient surreprĂ©sentĂ©es dans les premiĂšres communautĂ©s chrĂ©tiennes et que ces femmes auraient eu tout intĂ©rĂȘt Ă  inventer l'histoire d’autres femmes dĂ©couvrant le tombeau. Il prĂ©cise plus tard, cependant, que Marie Madeleine a dĂ» avoir l'expĂ©rience d'une vision de JĂ©sus ressuscitĂ©, Ă©tant donnĂ© son importance dans les rĂ©cits de la RĂ©surrection et son absence en tant que tĂ©moin dans le reste des Évangiles.

Écrits apocryphes

Fragment du Dialogue du Sauveur.

Un texte du codex de Berlin, Ă©crit en copte Ă  la fin du IIe siĂšcle (selon Michel Tardieu), porte son nom : l’Évangile de Marie. Il s'agit d'un texte gnostique comprenant un dialogue entre le Christ et Marie de Magdala, celle-ci le restituant aux apĂŽtres, suivi de dialogues entre Marie et eux.

Les Ă©crits de la gnose chrĂ©tienne, notamment le Dialogue du Sauveur, la Pistis Sophia (v. 350) ou l’Évangile de Thomas, dĂ©peignent Marie Madeleine comme la disciple la plus proche et la plus aimĂ©e de JĂ©sus, la seule Ă  comprendre ses enseignements. Dans l’Évangile de Philippe, elle est dĂ©crite comme la compagne de JĂ©sus.

L’Évangile de Pierre, l’Évangile de Thomas et l’Évangile de Philippe Ă©voquent Ă©galement Marie Madeleine. Dans ce dernier, elle devient la disciple prĂ©fĂ©rĂ©e de JĂ©sus[20].

La tradition et l'iconographie chrĂ©tiennes s'appuient sur les textes canoniques et apocryphes pour donner plusieurs visages de Marie de Magdala, d'abord l'Ă©pouse spirituelle du Christ (Sponsa Christi) et l'apĂŽtre de la RĂ©surrection (« l'apĂŽtre des apĂŽtres », selon la formule de Hippolyte de Rome), puis Ă  partir du Ve siĂšcle la pĂ©cheresse bafouĂ©e mais repentie, le Moyen Âge s'emparant de nombreuses lĂ©gendes pour fabriquer une sainte[21].

De l'apÎtre à la pécheresse

L'apĂŽtre des apĂŽtres

La plus ancienne reprĂ©sentation actuellement connue des Trois Maries au sĂ©pulcre est une fresque (v. 240), dans le baptistĂšre de la Domus ecclesiae de Doura Europos. Marie Madeleine se trouve aux cĂŽtĂ©s de deux autres femmes, la troisiĂšme ayant presque disparu avec le temps. Chacune tient une torche allumĂ©e et un bol de myrrhe pendant qu’elles s’approchent du sĂ©pulcre toujours scellĂ©.

La plupart des premiers PĂšres de l'Église ne mentionnent pas, ou presque pas, Marie Madeleine. En 178, dans son Discours vĂ©ritable, pamphlet antichrĂ©tien aujourd'hui perdu, le philosophe Celse dĂ©finit Marie Madeleine comme une hystĂ©rique en proie Ă  des hallucinations ou comme une mythomane cherchant Ă  impressionner les autres. Ses affirmations nous sont connues par OrigĂšne (v. 184-253), qui les cite en 248 dans son Contre Celse pour les contredire, afin de dĂ©fendre le christianisme. OrigĂšne mentionne Matthieu 28:1, qui Ă©voque nommĂ©ment Marie Madeleine et « l’autre Marie » apercevant JĂ©sus ressuscitĂ©. OrigĂšne rĂ©fute Ă©galement Celse quand il dĂ©clare que des chrĂ©tiens ont suivi les enseignements d’une certaine « Mariamme », qu'il assimile Ă  Marie Madeleine.

À la mĂȘme Ă©poque qu'OrigĂšne, Hippolyte de Rome (v. 170-235) dĂ©peint Marie Madeleine comme l'« apĂŽtre des apĂŽtres »[22]. Un sermon qui lui est attribuĂ© dĂ©peint Marie de BĂ©thanie et sa sƓur Marthe cherchant JĂ©sus dans le jardin comme Marie Madeleine en Jean 20, ce qui indique un amalgame entre les deux « Marie ». Cette « Marie » est une « seconde Ève » qui rachĂšte la dĂ©sobĂ©issance de la premiĂšre Ève par son obĂ©issance.

Cependant, toujours Ă  la mĂȘme Ă©poque, une partie du christianisme occidental considĂšre Marie Madeleine comme une prostituĂ©e ou Ă  tout le moins comme une femme « facile », alors que rien de tel ne figure dans les Évangiles canoniques.

La pécheresse repentie

Tertullien (v. 160-225), notamment, fait rĂ©fĂ©rence au toucher de « la femme qui Ă©tait pĂ©cheresse » afin de dĂ©montrer que JĂ©sus « n’était pas un fantĂŽme, mais vĂ©ritablement un corps matĂ©riel », ce qui tend Ă  indiquer que Marie Madeleine Ă©tait dĂ©jĂ  assimilĂ©e Ă  la « femme pĂ©cheresse » de Luc 7:36-50, bien qu'il n’identifie pas clairement cette femme Ă  Marie Madeleine.

Cette idĂ©e est probablement due Ă  une confusion entre Marie Madeleine, Marie de BĂ©thanie (qui oint les pieds de JĂ©sus en Jean 11:1-12) et la « femme pĂ©cheresse » anonyme qui oint les pieds de JĂ©sus en Luc 7:36-50. Or cette « pĂ©cheresse » n’est jamais prĂ©sentĂ©e comme une prostituĂ©e par Luc, et, dans la sociĂ©tĂ© juive de l’époque, « pĂ©cheresse » pouvait simplement signifier qu’elle n’observait pas assidĂ»ment la Loi de MoĂŻse. Sa mauvaise rĂ©putation peut Ă©galement provenir de son lieu de naissance hypothĂ©tique, Magdala, qui, Ă  la fin du premier siĂšcle, Ă©tait connu pour la prĂ©tendue licence de ses habitants, ou encore d'une erreur d'interprĂ©tation de Luc 8:2 qui prĂ©cise que Marie Ă©tait possĂ©dĂ©e par sept dĂ©mons. Cette « possession » n'est pas nĂ©cessairement liĂ©e Ă  l'idĂ©e de pĂ©chĂ© mais plutĂŽt Ă  une nĂ©vrose, si l'on suppose d'une maniĂšre gĂ©nĂ©rale que les occurrences de possession par les « mauvais esprits » dans les Évangiles sont des mĂ©taphores pour dĂ©signer une maladie (physique ou nerveuse)[23].

Madeleine pĂ©nitente, par Donatello (v. 1454). Cette reprĂ©sentation de Marie Madeleine vieillie, Ă©dentĂ©e, usĂ©e par des annĂ©es de solitude, donne une image « extrĂȘme » de la pĂ©cheresse repentie.

La premiĂšre mention explicite de Marie Madeleine en tant que pĂ©cheresse repentie vient d’Éphrem le Syrien (v. 306-373).

GrĂ©goire de Nysse (v. 330-395) voit en Marie Madeleine « le premier tĂ©moin de la RĂ©surrection, afin qu’elle puisse relever, par sa foi en la RĂ©surrection, ce qui a Ă©tĂ© abaissĂ© dans sa transgression ». Ambroise (v. 340-397), pour sa part, rejette non seulement l’amalgame entre Marie Madeleine, Marie de BĂ©thanie et la pĂ©cheresse anonyme de Luc 7:36-50, mais encore il suggĂšre que l’authentique Marie Madeleine Ă©tait, en fait, deux femmes distinctes : une dĂ©nommĂ©e Marie Madeleine qui a dĂ©couvert le tombeau vide et une autre Marie Madeleine qui a vu le Christ ressuscitĂ©. Augustin (354-430) n'Ă©carte pas la possibilitĂ© que Marie de BĂ©thanie et la pĂ©cheresse anonyme puissent ĂȘtre la mĂȘme personne, mais n’associe Marie Madeleine Ă  aucune d’elles. Il glorifie Marie Madeleine comme « plus ardente dans son amour que les autres femmes qui servaient le Seigneur ».

C'est surtout, à la fin du VIe siÚcle, le pape Grégoire le Grand qui l'assimile[24] à la pécheresse anonyme[25] et à Marie de Béthanie. En outre, pour la premiÚre fois, ses péchés sont définis comme étant de nature sexuelle :

« Celle que Luc appelle la femme pĂ©cheresse, que Jean appelle Marie, nous croyons ĂȘtre la Marie dont sept dĂ©mons ont Ă©tĂ© expulsĂ©s selon Marc. Que signifiaient ces sept dĂ©mons, sinon tous les vices ? Il est clair que cette femme utilisait auparavant l’onguent pour parfumer sa chair dans des actes interdits. [...] Elle avait convoitĂ© avec des yeux terrestres, mais maintenant par la pĂ©nitence ceux-ci sont consumĂ©s par les larmes. Elle a montrĂ© ses cheveux pour mettre en valeur son visage, mais maintenant ses cheveux sĂšchent ses larmes. Elle avait dit des choses orgueilleuses avec sa bouche, mais en embrassant les pieds du Seigneur, elle posait maintenant sa bouche sur les pieds du RĂ©dempteur. Pour chaque dĂ©lice qu’elle avait donc eu en elle-mĂȘme, elle s’immolait maintenant[26]. »

Le personnage composite

À la suite de l’interprĂ©tation de GrĂ©goire le Grand, les sept dĂ©mons expulsĂ©s de Marie Madeleine deviennent les sept pĂ©chĂ©s capitaux du christianisme mĂ©diĂ©val, et Marie Madeleine se voit condamnĂ©e non seulement pour cause de luxure, mais aussi d’orgueil et de convoitise.

Dans la Tradition occidentale des premiers siĂšcles, son personnage de « pĂ©cheresse repentie » prend le pas sur celui de l'« apĂŽtre des apĂŽtres » dans l’art comme dans la littĂ©rature religieuse, ce qui correspond Ă  l'importance primordiale de la pĂ©nitence dans la thĂ©ologie mĂ©diĂ©vale, quitte Ă  lui attribuer des actes ou des attitudes qui appartiennent Ă  d'autres femmes mentionnĂ©es dans les Évangiles[27]. Dans la lĂ©gende ultĂ©rieure, l’histoire de Marie Madeleine s'est confondue avec celle de Marie d'Égypte, une prostituĂ©e repentie qui vivait en ermite.

Cependant, cette image composite, en Occident mĂȘme, n'a pas fait l'unanimitĂ©. L'ordre des BĂ©nĂ©dictins cĂ©lĂ©brait Marie de BĂ©thanie en mĂȘme temps que Marthe et Lazare le 29 juillet, tandis que Marie Madeleine Ă©tait fĂȘtĂ©e le 22 juillet. Non seulement Jean Chrysostome en Orient [28], mais aussi Ambroise[29] en Occident, loin de la qualifier de prostituĂ©e, suggĂšrent qu’elle Ă©tait vierge. À partir du VIIIe siĂšcle, moment oĂč Marie Madeleine apparaĂźt au martyrologe de BĂšde le VĂ©nĂ©rable[25], des sources chrĂ©tiennes mentionnent qu’une Ă©glise a Ă©tĂ© construite Ă  Magdala sur le site de la maison de Marie Madeleine, oĂč JĂ©sus l’a exorcisĂ©e des sept dĂ©mons.

La « Madeleine composite » a ensuite « traversĂ© les siĂšcles avec une extraordinaire fortune »[27] et pris valeur de mĂ©taphore « pendant prĂšs de quatorze cents ans »[30]. Cette image devient prĂ©pondĂ©rante Ă  partir de la Contre-RĂ©forme, moment oĂč le concile de Trente insiste sur la valeur des sacrements, en particulier celui de la pĂ©nitence[31]. Marie Madeleine en devient alors l’une des incarnations les plus Ă©minentes[31], Ă  tel point que les textes de la messe tridentine choisis pour sa fĂȘte l’identifient explicitement Ă  Marie de BĂ©thanie et Ă  la pĂ©cheresse rĂ©pandant des parfums sur les pieds du Christ.

Lorsque le catholicisme de la Contre-RĂ©forme minimise son rĂŽle d'apĂŽtre au profit de son statut de pĂ©cheresse repentie, notamment en France et dans les Ă©vĂȘchĂ©s catholiques du sud de l’Allemagne, nombre de peintures et de sculptures baroques reprĂ©sentent une « Madeleine pĂ©nitente » souvent nue, en mettant l'accent sur sa beautĂ© Ă©rotique. Les domaines nobiliaires s'Ă©quipent de « cellules de Madeleine », petits ermitages qui servent Ă  la fois de chapelle et d’habitation, et oĂč l'on peut se retirer pour trouver un rĂ©confort spirituel. Ces se situent gĂ©nĂ©ralement dans des endroits isolĂ©s, loin du monde, et leur aspect extĂ©rieur Ă©voque l'humilitĂ©.

En raison des lĂ©gendes qui montrent Marie Madeleine comme une prostituĂ©e, elle est devenue la patronne des « femmes perdues » et, Ă  partir du XVIIIe siĂšcle, l'Église catholique a vu se multiplier des « couvents de la Madeleine », Ă©tablissements de rĂ©habilitation morale destinĂ©s Ă  rĂ©Ă©duquer les femmes dites « tombĂ©es dans le pĂ©chĂ© ».

Les confessions chrétiennes

Orthodoxie

IcĂŽne orthodoxe orientale de Marie Madeleine en tant que myrophore.

La « Madeleine composite » n’a jamais Ă©tĂ© acceptĂ©e par les Églises orthodoxes, qui ne voient en elle que l'apĂŽtre et croient qu’aprĂšs la RĂ©surrection elle a vĂ©cu auprĂšs de Marie, la mĂšre de JĂ©sus. Elle est considĂ©rĂ©e comme le premier tĂ©moin de la rĂ©surrection de JĂ©sus et reçoit de lui « mission » pour annoncer aux apĂŽtres sa rĂ©surrection.

La tradition orthodoxe rapporte qu'elle est allĂ©e reprocher Ă  l'empereur TibĂšre la mort de JĂ©sus, et lui annoncer sa rĂ©surrection. Devant le scepticisme de celui-ci, l’Ɠuf qu'elle tenait en main se teint alors en rouge sang.

Selon les traditions orientales, elle s'est retirĂ©e Ă  ÉphĂšse avec Marie et y est morte. Ses reliques ont Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es Ă  Constantinople en 886 et y sont conservĂ©es.

Elle est souvent représentée dans les icÎnes portant un vase d'onguent, non pas à cause de l'onction de la pécheresse anonyme de Luc, mais parce qu'elle se trouve parmi les Saintes Femmes qui apportent des parfums au tombeau de Jésus. Pour cette raison, elle est qualifiée de « myrophore » (porteuse de myrrhe).

Marie Madeleine, outre sa fĂȘte propre le 22 juillet, est Ă©galement honorĂ©e lors du dimanche des Myrophores qui correspond au troisiĂšme dimanche de la PĂąque orthodoxe.

Protestantisme

En 1517, Ă  l’aube de la RĂ©forme protestante, l'humaniste français Jacques LefĂšvre d'Étaples publie De Maria Magdalena et Triduo Christi disceptatio (« Dispute sur Marie Madeleine et le Triduum du Christ »), oĂč il s'Ă©lĂšve contre l’amalgame entre Marie Madeleine, Marie de BĂ©thanie et la pĂ©cheresse anonyme dans Luc. De nombreux ouvrages et brochures paraissent alors en rĂ©ponse, le plus souvent pour s’opposer Ă  lui. En 1521, la facultĂ© de thĂ©ologie de la Sorbonne condamne formellement l’idĂ©e que ces trois femmes sont distinctes, mais le dĂ©bat s’éteint rapidement, dĂ©passĂ© par les questions plus larges soulevĂ©es par Martin Luther. Luther et Zwingli soutiennent tous deux la thĂšse de la « Madeleine composite ».

Comme le culte de Marie Madeleine est indissociable de la doctrine catholique de l’intercession des saints, il fait l’objet de critiques sĂ©vĂšres de la part des rĂ©formateurs. Zwingli en exige l'abolition et ordonne la destruction de toutes les reprĂ©sentations de Marie Madeleine. Pour sa part, Jean Calvin rejette la « Madeleine composite » et reproche aux catholiques d'y avoir cru.

Catholicisme

En 1969, le pape Paul VI dĂ©crĂšte qu'elle ne doit plus ĂȘtre fĂȘtĂ©e comme « pĂ©nitente », mais comme « disciple », l'Église catholique prĂ©fĂ©rant la dĂ©finir Ă  travers le texte de Jean plutĂŽt que celui de Luc. L’identification de Marie Madeleine Ă  d’autres personnages du Nouveau Testament n'apparaĂźt plus dans la rĂ©vision du Calendrier romain gĂ©nĂ©ral en 1969, indiquant que la cĂ©lĂ©bration du 22 juillet ne concernait que « sainte Marie Madeleine, Ă  qui le Christ est apparu aprĂšs sa rĂ©surrection. Il ne s’agit pas de la sƓur de sainte Marthe, ni de la femme pĂ©cheresse dont le Seigneur a pardonnĂ© les pĂ©chĂ©s ». Plus loin, le commentaire prĂ©cise au sujet de la liturgie du 22 juillet qu'« elle ne mentionnera ni Marie de BĂ©thanie ni la femme pĂ©cheresse de Luc 7:36-50, mais seulement Marie Madeleine, la premiĂšre personne Ă  qui le Christ est apparu aprĂšs sa rĂ©surrection ». Ce changement peut ĂȘtre perçu comme une maniĂšre de reconnaĂźtre discrĂštement que la tradition de la « pĂ©cheresse repentie » Ă©tait erronĂ©e. DĂ©sormais Marie de BĂ©thanie et son frĂšre Lazare sont cĂ©lĂ©brĂ©s le 29 juillet, le mĂȘme jour que leur sƓur Marthe.

Foi populaire et recherche historique

En dépit de la révision de 1969, l'assimilation de Marie Madeleine à Marie de Béthanie et à la pécheresse repentie reste le point de vue dominant dans la tradition populaire et chez des exégÚtes minoritaires[32]. Mais les recherches actuelles vont plutÎt dans le sens de la distinction des deux Marie et il se peut que l'interprétation de Grégoire le Grand devienne « de plus en plus quantité négligeable »[33].

Traditions et théories

ÉphĂšse et JĂ©rusalem

GrĂ©goire de Tours place le tombeau de Marie Madeleine Ă  ÉphĂšse, en Asie mineure[34]. La dĂ©pouille aurait reposĂ© dans l'atrium prĂ©cĂ©dant un sanctuaire, tradition typiquement Ă©phĂ©sienne. Pour GrĂ©goire de Tours, Marie Madeleine et Marie la mĂšre de JĂ©sus sont toutes deux mortes Ă  ÉphĂšse. Cependant, cette tradition est fausse pour les exĂ©gĂštes, qui considĂšrent que Marie Madeleine n'a jamais quittĂ© la Palestine[35].

À partir du haut Moyen Âge, l'Occident chrĂ©tien Ă©labore des biographies qui enjolivent les rares dĂ©tails donnĂ©s par les Évangiles. Le thĂšme des saints de haute naissance Ă©tant populaire Ă  cette Ă©poque, les rĂ©cits se multiplient sur la richesse et le statut social de Marie Madeleine. Odon de Cluny (v. 880-942) la dĂ©peint dans un sermon comme une femme d'ascendance royale et d'une richesse fabuleuse. Certaines copies de ce sermon mentionnent que les parents de Marie s’appelaient Syrus et Eucharia, et un manuscrit dĂ©crit en dĂ©tail les prĂ©tendues propriĂ©tĂ©s fonciĂšres de sa famille Ă  BĂ©thanie, JĂ©rusalem et Magdala.

Le thĂ©ologien Honorius d'Autun (v. 1080–1151) rapporte que Marie Madeleine Ă©tait une femme riche et noble qui s’était mariĂ©e Ă  « Magdalum », qu’elle a commis l'adultĂšre et s'est enfuie Ă  JĂ©rusalem pour y devenir une « pĂ©cheresse publique » (vulgaris meretrix). Honorius ajoute que, par amour pour JĂ©sus, elle s’est repentie avant de se retirer dans une vie de solitude. Sous l’influence de traditions comparables, telles que l'histoire de Marie d'Égypte ou de PĂ©lagie d'Antioche, les peintres d'Italie dĂ©veloppent l’image d'une Marie Madeleine menant dans le dĂ©sert une vie d'ascĂšse et de pĂ©nitence. Cette reprĂ©sentation se rĂ©pand ensuite en Allemagne et en Angleterre. Au XIIe siĂšcle, les bĂ©nĂ©dictins Hugues de Semur et Geoffroi de VendĂŽme, ainsi que Pierre AbĂ©lard, dĂ©finissent Marie Madeleine comme la pĂ©cheresse qui mĂ©rite le titre d’apostolorum apostola (« apĂŽtre des apĂŽtres »).

VĂ©zelay et la Sainte-Baume

Le Voyage de Marie Madeleine à Marseille, par Giotto (1320), basilique Saint-François d'Assise.

Les premiÚres légendes qui mentionnent un ultime voyage de Marie Madeleine dans le sud de la France datent du Xe siÚcle et reposent sur son identification avec la pécheresse de Luc 7:36-50 et avec Marie de Béthanie[36] - [37] - [38].

À partir de ce moment, diverses lĂ©gendes se succĂšdent, parfois de maniĂšre contradictoire, pour relater ce voyage en France.

Au XIIe siĂšcle, les moines de l’abbaye de VĂ©zelay, en Bourgogne, dĂ©clarent avoir dĂ©couvert son authentique squelette. À l'origine, seule l’existence du squelette est affirmĂ©e, mais, en 1265, les moines en font un spectacle public oĂč la « dĂ©couverte » est mise en scĂšne. En 1267, les ossements sont montrĂ©s au roi de France, qui les vĂ©nĂšre.

Marie Madeleine Ă©levĂ©e par les anges, cathĂ©drale de ToruƄ.

À la mĂȘme Ă©poque, le dominicain Jacques de Voragine reprend dans La LĂ©gende dorĂ©e une tradition provençale qui dĂ©crit Marie Madeleine accostant aux Saintes-Maries-de-la-Mer

Dans ce texte rĂ©digĂ© dans les annĂ©es 1260, Marie Madeleine est, selon les mots de Bart D. Ehrman, une femme « fabuleusement riche, incroyablement belle et outrageusement sensuelle » qui abandonne sa vie de luxure pour devenir une fervente disciple de JĂ©sus. Quatorze ans aprĂšs la Crucifixion, des paĂŻens jettent Marie, Marthe, Lazare (qui, dans ce rĂ©cit, est leur frĂšre en raison de la confusion avec Marie de BĂ©thanie), ainsi que deux autres chrĂ©tiens nommĂ©s Maximin et Cedonius, sur un bateau sans gouvernail dans la mer MĂ©diterranĂ©e afin de les vouer Ă  la mort. Cependant, par miracle, le bateau s’échoue Ă  Marseille, oĂč Marie Madeleine Ă©vangĂ©lise la rĂ©gion avant de passer les trente derniĂšres annĂ©es de sa vie en priĂšre dans une grotte oĂč, Ă  chaque heure canoniale, les anges viennent la chercher pour l'Ă©lever au ciel afin qu'elle puisse y entendre leurs chants[39]. Ce lieu est devenu plus tard le sanctuaire de la Sainte-Baume. Voragine relate le transfert des reliques de Marie Madeleine depuis son sĂ©pulcre de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume jusqu'Ă  l'abbaye de VĂ©zelay nouvellement fondĂ©e.

En 1279, Charles II, roi de Naples et comte de Provence, ordonne une campagne de fouilles Ă  Saint-Maximin qui met au jour une prĂ©tendue sĂ©pulture de Marie Madeleine. Le sanctuaire aurait Ă©tĂ© retrouvĂ© intact, avec une inscription indiquant pourquoi les reliques avaient Ă©tĂ© cachĂ©es. Charles II commande alors la construction d’une basilique sur le site et, en Ă©change de l’hĂ©bergement des pĂšlerins, les habitants de la ville sont exemptĂ©s de taxes. La popularitĂ© de Saint-Maximin dĂ©passe peu Ă  peu celle de VĂ©zelay.

L'Ă©pouse du Christ

Dans Dieu homme et femme, les thĂ©ologiens JĂŒrgen Moltmann et Elisabeth Moltmann soutiennent que Marie de Magdala et JĂ©sus Ă©taient Ă©poux « en esprit », et posent donc la question d'une Ă©galitĂ© fondamentale entre l'homme et la femme. Les derniĂšres recherches exĂ©gĂ©tiques sur le lien entre Marie de Magdala et JĂ©sus vont dans le sens de cette interprĂ©tation, comme le met en lumiĂšre l'exĂ©gĂšte Xavier LĂ©on-Dufour[40] : en Jean 20, 16, Marie dit Ă  JĂ©sus « Rabbouni ». Ce mot est traduit par « maĂźtre » dans l'Évangile, mais Rabbouni est en rĂ©alitĂ© un diminutif de Rabbi et pourrait ajouter une nuance d'affection ou de familiaritĂ©. La quĂȘte aimante de JĂ©sus par Marie de Magdala en Jean 20,11-16 renvoie au Cantique des cantiques 3,1-4.

L'idée de dépeindre Marie de Magdala sous les traits d'une épouse a été exploitée dans la littérature dÚs le milieu du XXe siÚcle. Dans son roman de 1951 La DerniÚre Tentation du Christ[41], qui montre un Jésus succombant à la tentation d'une vie simple, l'écrivain grec Níkos Kazantzåkis fait intervenir le thÚme de l'union amoureuse entre les deux personnages.

Cette thĂ©matique a trouvĂ© une fĂ©conditĂ© dans le conspirationnisme contemporain : Marie Madeleine aurait eu des enfants avec JĂ©sus, mais l'Église catholique aurait Ă©touffĂ© ces faits par la force et la terreur, et fait de Marie Madeleine une prostituĂ©e afin de condamner le dĂ©sir charnel. C'est sous cet angle que la vie et le rĂŽle de Marie de Magdala ont Ă©tĂ© exploitĂ©s dans des livres destinĂ©s au grand public comme L'Énigme sacrĂ©e ou La RĂ©vĂ©lation des Templiers, sans valeur scientifique reconnue dans les milieux universitaires.

Ces thĂ©ories sont reprises par le romancier Dan Brown dans son thriller Da Vinci Code[42]. Il y fait de Marie Madeleine elle-mĂȘme le Graal, c'est-Ă -dire « littĂ©ralement l’ancien symbole de la fĂ©minitĂ© » car « le Saint Graal reprĂ©sente le fĂ©minin sacrĂ© et la dĂ©esse, qui bien sĂ»r a disparu de nos jours, car l’Église l’a Ă©liminĂ©e » : « le pouvoir des femmes et leur capacitĂ© Ă  donner la vie Ă©tait quelque chose de sacrĂ©, mais cela constituait une menace pour la montĂ©e de l’Église majoritairement masculine », qui l'a « diabolisĂ© et considĂ©rĂ© comme hĂ©rĂ©sie », crĂ©ant le « concept de “pĂ©chĂ© originel” »[43].

La mĂšre de JĂ©sus

L'historien Thierry Murcia, auteur d'un ouvrage sur cette question[44], dĂ©fend l'idĂ©e que Marie de Magdala serait en fait la mĂšre de JĂ©sus. Il dĂ©veloppe diffĂ©rents arguments, notamment le fait que Magdela dĂ©signe « la tour » en aramĂ©en et que Megaddela signifie « la MagnifiĂ©e ». Il s'agirait donc d'un surnom Ă©logieux visant Ă  la distinguer, non d'un toponyme. Pour lui, il n'y aurait pas de contradiction entre les Évangiles synoptiques et celui attribuĂ© Ă  Jean. Si, dans les premiers, la mĂšre de JĂ©sus n'est pas prĂ©sente prĂšs de la croix, c'est parce qu'elle y est appelĂ©e Marie la MagdalĂ©enne. Dans son schĂ©ma, il n'y aurait ni trois ni quatre femmes prĂšs de la croix de JĂ©sus dans l'Évangile selon Jean, mais seulement deux qui seraient d'abord prĂ©sentĂ©es puis nommĂ©es, mais dans un ordre suivant une figure de chiasme en forme de croix, schĂ©ma classique de type ABBA.

« PrĂšs de la croix de JĂ©sus se tenaient sa mĂšre (A) et la sƓur de sa mĂšre (B), Marie, femme de Clopas (B), et Marie de Magdala (A). »

Cette tradition de Marie de Magdala mÚre de Jésus est trÚs ancienne et on la retrouve dans plusieurs documents des premiers siÚcles qui étaient jusqu'ici laissés pour compte. Pour Thierry Murcia, cette tradition serait la plus ancienne que l'on aurait sur le personnage. Il écrit :

« La Marie de Magdala Ă©vangĂ©lique n’a jamais Ă©tĂ© une femme de mauvaise vie. Au contraire, mĂȘme, puisque la tradition la plus ancienne l’identifie spontanĂ©ment Ă  la mĂšre de JĂ©sus, ce qui, le cas Ă©chĂ©ant, n’aurait pas Ă©tĂ© possible. “Magdala”, d’autre part, ne renvoie pas Ă  sa ville d’origine. Il faut plutĂŽt y voir une Ă©pithĂšte Ă©logieuse visant Ă  la distinguer et Ă  souligner son caractĂšre Ă©minent. Une fois passĂ© en grec, Magdala, ŚžŚ’Ś“ŚœŚ (megaddela) – que l’on pourrait traduire par “la Grande”, “l’ExaltĂ©e” (au sens laudatif), “la MagnifiĂ©e”
 – a tardivement Ă©tĂ© interprĂ©tĂ© (IVe siĂšcle), Ă  tort, comme un toponyme. Cette tradition qui voit en la MagdalĂ©enne la mĂšre de JĂ©sus est attestĂ©e par de nombreux documents anciens d’horizons divers, internes et externes au christianisme. Et quoiqu’elle ait Ă©tĂ© largement ignorĂ©e jusqu’ici, il s’agit sans conteste de la plus ancienne et de la mieux Ă©tayĂ©e dont nous pouvons disposer concernant son Ă©tat civil[45]. »

Dans la culture

Représentations picturales et sculpturales

“Noli me tangere”, Marie Madeleine au tombeau, par Antoine Rivalz, Montauban, musĂ©e Ingres-Bourdelle.

Le culte magdalĂ©nien se dĂ©veloppe Ă  toutes les Ă©poques du Moyen Âge en de nombreux pays d'Europe occidentale, oĂč les communautĂ©s religieuses commandent des reprĂ©sentations iconographiques pour la dĂ©coration de leurs lieux de culte[46].

Dans l'art sacrĂ©, Marie Madeleine est trĂšs souvent reprĂ©sentĂ©e dĂ©nudĂ©e, avec les cheveux longs et dĂ©nouĂ©s, pour signifier son repentir et sa pĂ©nitence, comme les prostituĂ©es de Palestine (Donatello). Cette reprĂ©sentation permet de la rapprocher de Marie l'Égyptienne avec qui elle est liĂ©e Ă  partir de l'Ă©poque moderne[47].

  • La Tradition provençale de Marie Madeleine (XIIIe siĂšcle), chapelle Saint-Érige Ă  Auron (Alpes-Maritimes).
  • IcĂŽne peinte (180 Ă— 90 cm) datĂ©e de 1225, reprĂ©sentant les scĂšnes de la vie de la sainte autour de son portrait en pied, visible Ă  l'AcadĂ©mie de Florence.
  • Peinture de la mort de Marie Madeleine, assistĂ©e de Marthe et saint Maximin, chapelle Saint-Érige Ă  Auron (Alpes-Maritimes).
  • Peinture prĂ©delle d'un Noli me tangere, Ɠuvre du XVe siĂšcle, basilique de Saint-Maximin.
  • Sculpture en pierre de sainte Marie Madeleine, v. 1310, Ă©glise d'Écouis (Eure).
  • Marie Madeleine, de Piero della Francesca, duomo d'Arezzo, Toscane.
  • Sculpture de Francesco Laurana, cĂ©notaphe du XVe siĂšcle : Marie Madeleine portĂ©e par les anges, qui a contenu autrefois les reliques de Marthe. Église de Tarascon.
  • Retable de Lukas Moser : l'autel de la Madeleine, 1432, Tiefenbronn.
  • Le Vol sacrĂ© du moine Badilon[n 1], Ă  Aix-en-Provence - ArrivĂ©e du corps Ă  VĂ©zelay, manuscrit de la Geste de Girard de Roussillon, enluminĂ© par le MaĂźtre du Girart de Roussillon en 1453.
  • La Vierge Ă  l'Enfant entre sainte Catherine et sainte Marie Madeleine, 1490, peinture de Giovanni Bellini ; Gallerie dell'Accademia, Venise.
  • Marie Madeleine mise au tombeau, sculpture du XVIe siĂšcle, Ă©glise Saint-Volutien de Foix (AriĂšge).
  • Bas-relief en marbre, La Barque, 1500, La Vieille Major, Marseille.
  • Madeleine pĂ©nitente, sculpture en bois polychrome (1515-1520) attribuĂ©e Ă  Gregor Erhart, aujourd'hui au Louvre.
  • BaptĂȘme du roi et de la reine de Marseille sous les yeux de Marie Madeleine, Ă©pisode du Miracle marseillais, 1525, Ă©glise de Contes (Alpes-Maritimes).
Marie Madeleine pénitente, par Pedro de Mena (1664).

Si elle est reprĂ©sentĂ©e avant son repentir, elle est montrĂ©e en courtisane parĂ©e et fardĂ©e (son image se rapprochant de celle de VĂ©nus durant la Renaissance). Son attribut le plus frĂ©quent et le plus ancien, qui permet d'identifier le personnage Ă  l'analyse d'une Ɠuvre, est le vase Ă  nard dont elle oint les pieds de JĂ©sus chez Simon (et qu'elle apporte avec elle au SĂ©pulcre). Plus tardivement seront ajoutĂ©s le miroir de courtisane, la tĂȘte de mort (devant laquelle elle mĂ©dite lorsqu'elle se retire dans la grotte de la Sainte-Baume) et la couronne d'Ă©pines. En dehors de rares exceptions (peinture Eva prima Pandora rĂ©alisĂ©e par Jean Cousin en 1550), ses cheveux sont toujours longs et dĂ©nouĂ©s[47].

Galerie

Films

Musique

  • En l'honneur de Marie Madeleine dont la fĂȘte est le 22 juillet, Marc-Antoine Charpentier a composĂ© quatre Ɠuvres dont trois sur un mĂȘme texte :
    • Magdalena lugens voce sola cum simphonia, H.343, pour une voix, deux dessus instrumentaux, et basse continue (1686-87) ;
    • Pour Marie Madeleine “Sola vivebat in antris Magdalena”, H.373, pour deux voix, deux flĂ»tes et basse continue (date inconnue) ;
    • Magdalena lugens, H.388, pour trois voix et basse continue (date inconnue).
    • Dialogus inter Magdalena et Jesum 2 vocibus Canto e Alto cum organo, H.423 (date inconnue).
  • Maddalena ai piedi di Cristo, oratorio de Antonio Caldara (1700).
  • La conversione di Maddalena, oratorio de Giovanni Bononcini.
  • Marie-Magdeleine, drame sacrĂ© en trois actes de Jules Massenet, sur un livret de Louis Gallet (1873).
  • Marie Madeleine, musique de Jeff Barnel, parue en 1983 et interprĂ©tĂ©e par Dalida. Marie Madeleine y est perçue comme la plus fidĂšle apĂŽtre de JĂ©sus lors de son retour[49].
  • Magdalene est le deuxiĂšme album studio de l'auteure-compositrice-interprĂšte britannique FKA Twigs, sorti le 8 novembre 2019.
  • Magdalene est citĂ©e par le rappeur amĂ©ricain Mac Miller, plus prĂ©cieusement dans le titre « Apparition » de son album Faces.
  • Marie-Madeleine apparaĂźt pendant le premier acte de Tosca. Le peintre Cavaradossi lui donne par ailleurs les traits de Floria Tosca et provoque par consĂ©quent l'indignation du sacristain.

Bibliographie

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Ouvrages

  • Marianne Alphant, Guy Lafon et Daniel Arasse, L'Apparition Ă  Marie-Madeleine, Ă©d. DesclĂ©e de Brouwer, 2001.
  • (en) Richard Bauckham, Gospel Women : Studies Of The Named Women In The Gospels, T&T Clark, (ISBN 978-0802849991)
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Articles

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  • Victor Saxer (1918-2004), professeur et recteur de l'Institut pontifical d'archĂ©ologie chrĂ©tienne[n 2], a consacrĂ© de nombreuses Ă©tudes Ă  Marie Madeleine, notamment :
    • Victor Saxer, « Sermo in sollemnitate Sancte Marie-Magdalene », MĂ©langes de l'École française de Rome, vol. 104, no 1,‎ , p. 385-401 (lire en ligne, consultĂ© le ).
    • Victor Saxer, « Les saintes Marie Madeleine et Marie de BĂ©thanie dans la tradition liturgique et homilĂ©tique orientale », Revue des sciences religieuse, vol. 32, no 1,‎ , p. 1-37.
    • Victor Saxer, « Les ossements dits de sainte Marie-Madeleine conservĂ©s Ă  Saint-Maximin-la-Sainte-Baume », Provence historique, vol. 27,‎ , p. 57-311.
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    • Victor Saxer, Le dossier vĂ©zelien de Marie Madeleine : Invention et translation des reliques en 1265-1267. Contribution Ă  l'histoire du culte de la sainte Ă  VĂ©zelay Ă  l'apogĂ©e du Moyen Âge, Bruxelles, SociĂ©tĂ© des Bollandistes, , 290 p. (EAN 5552873650028).

Divers

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  • Jean Desmarets de Saint-Sorlin, Marie-Madeleine ou le Triomphe de la grĂące, JĂ©rome Millon, coll. « Atopia » (no 27), , 230 p. (ISBN 978-1166647834).
  • Christian Doumergue, Marie-Madeleine, Grez-sur-Loing, Ă©d. PardĂšs, coll. « Qui suis-je ? », 2010.
  • FrĂ©dĂ©rique Jourdaa et Olivier Corsan, Sur les pas de Marie-Madeleine, Ă©d. Ouest-France, 2009.
  • FrĂ©dĂ©rique Jourdaa, Le Baiser de Qumran, XO Éditions, , 472 p. (ISBN 978-2266179713).
  • Jacqueline Kelen, Marie-Madeleine, un amour infini, Albin Michel, coll. « Espaces libres » (no 28), , 192 p. (ISBN 978-2226059000).
  • Henri Lacordaire, o.p., Sainte Marie-Madeleine, Cerf, , 130 p. (ISBN 978-2-204-07894-8, lire en ligne). RĂ©Ă©d. prĂ©facĂ©e par Bernard Montagnes, o.p., et postfacĂ©e par Jean-Pierre Olivier, o.p.
  • Jean-Yves Leloup, L’Évangile de Marie : Myriam de Magdala , Ă©d. Albin Michel, 1997.
  • Jean-Yves Leloup, Une femme innombrable : Le roman de Marie Madeleine, Albin Michel, , 224 p. (ISBN 978-2226191212).
  • Jean-Yves Leloup, Tout est pur pour celui qui est pur : JĂ©sus, Madeleine et l'Incarnation, Albin Michel, , 168 p. (ISBN 978-2226159076).
  • Christian Doumergue, Le MystĂšre Marie-Madeleine, ThĂ©lĂšs, , 384 p. (ISBN 978-2847764291).
  • Kathleen McGowan, Marie Madeleine, le livre de l'Ă©lue, XO Éditions, , 454 p. (ISBN 978-2845633063).
  • Jacqueline Kelen, Marie-Madeleine ou la BeautĂ© de Dieu, La Renaissance du livre, , 192 p. (ISBN 978-2804608699).
  • Raymond-LĂ©opold Bruckberger, Marie Madeleine, Albin Michel, , 256 p. (ISBN 978-2226326768).
  • Jacques de Voragine, La LĂ©gende dorĂ©e, entre 1261 et 1266 (lire en ligne), p. 160-167.
  • Jean-Christophe Duchon-Doris, La Fille au pied de la croix, Julliard, , 208 p. (ISBN 978-2260017387).
  • Marguerite Yourcenar : Marie-Madelaine ou le Salut, Feux, 1936.Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article

Notes et références

Notes

  1. Certains auteurs affirment qu'en 882 le moine Badilon aurait apporté de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume à Vézelay, des reliques de la sainte. voir Vézelay.
  2. « Victor Saxer », notice d'autorité.

Références

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  4. La New American Standard Exhaustive Concordance de 1998, dont la traduction se fonde sur le Novum Testamentum Graece (Nestle–Aland, 27e Ă©dition, 1993), dĂ©nombre Ă©galement 54 occurrences.
  5. Bauckham 2006, p. 89.
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  8. Maddalena Scopello, Femme, gnose et manichéisme: de l'espace mythique au territoire du réel, p. 11.
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  17. Ève Duperray, Georges Duby et Charles Pietri, Marie-Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres, Beauchesne, p. 15-17.
  18. Ève Duperray, Georges Duby, Charles Pietri, Marie-Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres, Beauchesne, p. 15-17.
  19. Ève Duperray, Georges Duby et Charles Pietri, Marie-Madeleine dans la mystique, les arts et les lettres, Beauchesne, (ISBN 978-2701011868), p. 15-17.
  20. Cf. Écrits apocryphes chrĂ©tiens, tome I, sous la direction de François Bovon et Pierre Geoltrain, Paris, BibliothĂšque de la PlĂ©iade, 1997, p. 369-370.
  21. Régis Burnet, Marie-Madeleine. De la pécheresse repentie à l'épouse de Jésus, Bayard, , 137 p.
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  45. Thierry Murcia, Marie appelĂ©e la MagdalĂ©enne. Entre traditions et histoire. Ier – VIIIe siĂšcle, Aix-en-Provence, Presses universitaires de Provence, coll. « HĂ©ritages mĂ©diterranĂ©ens », 2017, p. 338.
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  49. Dalida, « Marie Madeleine », sur Dalida, site officiel (consulté le ).
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Voir aussi

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