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Musée des Beaux-Arts de Bernay

Le musée des Beaux-Arts de Bernay est créé dans la seconde moitié du XIXe siècle, période où l’on voit naître un peu partout en France un nombre considérable de musées. Labellisé musée de France en 2002, c’est un des plus anciens musées du département de l’Eure.

Musée des Beaux-Arts de Bernay
Informations générales
Type
Ouverture
Site web
Localisation
Pays
RĂ©gion
Commune
Adresse
Place Guillaume-de-Volpiano
27300 Bernay
Coordonnées
49° 05′ 22″ N, 0° 35′ 52″ E
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InstallĂ©es dans l’ancien logis abbatial, les collections, rĂ©parties sur deux niveaux, se sont enrichies au fil du temps grâce Ă  de nombreux dons, legs, dĂ©pĂ´ts et acquisitions et sont aujourd’hui constituĂ©es de près de 10 000 objets. Elles sont Ă  l’image des collections des musĂ©es de province conçus au XIXe siècle : encyclopĂ©diques et didactiques, mĂŞlant les beaux-arts, les antiquitĂ©s, les sciences, l’archĂ©ologie, les arts dĂ©coratifs et l’histoire naturelle.

Le musée peut s’enorgueillir de posséder un des plus beaux ensembles de faïences de Rouen en Normandie et d’offrir à ses visiteurs la possibilité de voir des œuvres attribuées à des artistes de renom comme Carlo Cignani, Charles Le Brun, Nicolas de Largillierre, Adriaen Coorte, Jan van Goyen, Louis Valtat, André Mare, Raymond Duchamp-Villon, Henri de Maistre.

Depuis 2012, une salle est spĂ©cialement consacrĂ©e Ă  l’histoire de Bernay, labellisĂ©e Ville d’art et d’histoire. Des expositions temporaires sont rĂ©gulièrement organisĂ©es, ainsi que des animations : visites guidĂ©es, ateliers jeune public, confĂ©rences.

Historique

À l'origine du musée

Exemples de faïences de Rouen en chinoiserie 18e siècle.

La création d’un musée et d’une école de dessin est proposée dès 1857 par le peintre Vincent-Nicolas Raverat (1801-1865). À la suite de la perte d’objets archéologiques (trésor de Berthouville, 1830 et une crosse trouvée dans l’abbatiale vers 1858), au profit du musée de Cluny et du Cabinet des médailles à Paris, et aux dons de plusieurs collectionneurs passionnés, cette idée fait progressivement son chemin.

En 1865, l’amateur d’art Alphonse Assegond propose de céder à la ville de Bernay sa collection constituée d’un ensemble exceptionnel de faïences de Rouen, de tableaux et d’objets d’art, à condition de créer un musée et d’en devenir le premier conservateur. Sa proposition est finalement acceptée le . Deux salles du rez-de-chaussée de l’hôtel de ville sont alors aménagées. L’inauguration et l’ouverture au public ont lieu en 1868.

La qualité de la collection Assegond encourage dès lors les collectionneurs à suivre son exemple. L’État dépose à Bernay un ensemble de céramiques étrusques de la collection Campana, ainsi que des peintures italiennes et françaises issues des collections nationales du Louvre.

Le musée s’agrandit

Épi de faitage en terre cuite, datant du 16e siècle provenant du Manoir de Barville déposé dans les années 1930.

En 1887, Eugène Lobrot, avocat au barreau de Bernay, lègue sa collection de 175 peintures, sculptures et objets d’art. Ce legs important impose de déplacer le musée dans des locaux plus grand. La Ville de Bernay choisit d’acquérir le logis abbatial et d’y installer le musée au premier étage. Les travaux d’intérieur sont confiés à Pierre-Victorien Lottin de Laval (1810-1903) qui souhaite faire de Bernay une « Florence normande ». Il conçoit l’aménagement du musée sur le modèle de celui du Louvre : murs rouge pompéien, arcades blanches en enfilade, salon carré orné d’une corniche d’inspiration gréco-romaine sont imaginés par l’artiste. Le musée, dans son nouvel écrin, ouvre au public en 1891.

Le musée traverse le XXe siècle sans réel bouleversement[1]. Il s’agrandit et colonise peu à peu le rez-de-chaussée de l’ancien logis abbatial.

Dans les années 1980, le musée entre dans une nouvelle ère. En 1986, il ferme au public pour travaux. L’architecte Jean-Claude Delorme est choisi pour mener un programme ambitieux de rénovation et d’extension. Dans son projet, l’architecte conserve, tout en l’adaptant, l’esprit du XIXe siècle et crée une galerie vitrée où prend place la collection de sculptures. Le musée rénové est inauguré le .

Enrichissement des collections

Dès la fin du XIXe siècle et tout au long du XXe siècle, les Ă©rudits locaux cherchent par leurs dons Ă  soutenir le musĂ©e : Lottin de Laval offre ses lottinoplasties rapportĂ©es de ses missions en MĂ©sopotamie et en Égypte ; Ernest Veuclin donne plusieurs objets en lien avec les confrĂ©ries de charitĂ©, tradition très ancrĂ©e en Normandie ; des familles d’industriels, tels que Dhiry-Schneider remettent au musĂ©e quelques tĂ©moins de l’industrie du ruban dont l’histoire s’achève Ă  Bernay avec la fermeture de la dernière rubanerie en 1962… Enfin, plusieurs artistes, comme François Ecalard, Louis Valtat, AndrĂ© Mare fixent la mĂ©moire de leur passage dans la ville par le don d’une ou de plusieurs Ĺ“uvres. Ces initiatives s’ajoutent Ă  une politique d’acquisitions de la ville permettant de complĂ©ter les collections beaux-arts, dont le fonds consacrĂ© Ă  l’Avant-garde française du dĂ©but du XXe siècle. Les collections du musĂ©e ne cessent de s’enrichir. En 2005 a eu lieu un important don de 1 050 Ĺ“uvres issues du fonds d’atelier d’Henri de Maistre (1891-1953), Ă©lève de Maurice Denis et directeur des Ateliers d’art sacrĂ© de 1926 Ă  leur fermeture en 1947.

Le logis abbatial

Le musée des Beaux-Arts de Bernay est installé depuis la fin du XIXe siècle dans l’ancien logis abbatial de l’abbaye Notre-Dame. Ce bâtiment, en damier de brique et de pierre, est un exemple de l’architecture du début du XVIIe siècle. De section carrée à l’origine, il est agrandi en 1620 par l’abbé Dreux Hennequin. Lieu de résidence de l’abbé, le bâtiment est séparé du reste des bâtiments conventuels illustrant le statut particulier de l’abbé sous le régime de la commende. En effet, le régime de la commende est le bénéfice donné à un abbé (religieux ou laïc), nommé par le pouvoir royal, prélevant sur les biens de l'abbaye sa part de revenus. Au XVIIIe siècle, le bâtiment est flanqué de deux pavillons qui sont démolis et reconstruits à la fin du XIXe siècle.

Après la Révolution française, le logis abbatial devient une propriété privée avant d’être racheté par la ville de Bernay en 1887 pour y installer un musée dans les étages.

Collections

(Sélection d’œuvres)

XVIe siècle

Portrait par l'atelier du Tintoret (Domenico Tintoret ?), plâtre de Béatrice d'Aragon par Laurana et buffet Renaissance
  • Le Tintoret (Atelier), Portrait du procurateur de Saint-Marc, 1596

XVIIe siècle

XVIIIe siècle

  • Nicolas de Largillierre, Portrait de Monsieur de la Roche
  • Michel Hubert-Descours, plusieurs portraits dont Portrait d’Anne de Ticheville

XIXe siècle

XXe siècle

André Mare, La dactylo
  • AndrĂ© Mare, avait des attaches familiales Ă  Bernay. Le musĂ©e conserve plusieurs Ĺ“uvres dont La Dactylo, 1922, des objets d'art, des papiers peints, ainsi que ses carnets de guerre.
  • Henri de Maistre, don de plus de 1 200 objets (dessins et peintures prĂ©paratoires, cartons de fresques et de vitraux) issu du fonds d’atelier de l’artiste.

Sculpture

Prométhée par Zacharie Astruc, Musée de Bernay
Louis-Auguste Lévêque (1814-78), Lesbie. Marbre, Musée de Bernay
Marie-Antoinette par Pajou, plâtre, Musée de Bernay

Dessin

Estampe

Photographie

  • Édouard Boubat, Jean Genet, 1960 et L’Île Saint-Louis Ă  Paris, 1960
  • Georges Rousse, Argentan, maison de Fernand LĂ©ger, 1997 et Moulin de la Grosse Tour, 1998

Arts décoratifs

Politique culturelle

MusĂ©e labellisĂ© « musĂ©e de France Â», le musĂ©e des Beaux-Arts de Bernay dispose d’un service des publics chargĂ© de proposer aux visiteurs des animations autour de ses collections et ses expositions temporaires. Le musĂ©e s’associe Ă©galement aux manifestations nationales, rĂ©gionales ou dĂ©partementales telles que les JournĂ©es europĂ©ennes du patrimoine, la Nuit europĂ©enne des musĂ©es ou encore la FĂŞte de la peinture (organisĂ©e par le dĂ©partement de l'Eure).

Le service de documentation est ouvert sur rendez-vous aux chercheurs, enseignants, étudiants, mais aussi toute personne désirant faire des recherches sur les œuvres de musée, ainsi que des thèmes liés à l’histoire de l’art et l’histoire de la ville de Bernay.

Notes et références

  1. Pendant la Seconde guerre mondiale, son directeur Jean Salnelle est impliqué dans la résistance .

Voir aussi

Bibliographie

  • Nicole Zapata-AubĂ©, « Les origines du musĂ©e municipal de Bernay Â», dans Les Amis de Bernay n°49, .
  • Nicole Zapata-AubĂ©, « Le musĂ©e municipal de Bernay Â», dans Les Amis de Bernay n°51, .
  • Catalogue du musĂ©e Ă©ditĂ© en 1912 sur le site Gallica
  • Ernest Veuclin, Le musĂ©e municipal de Bernay, imprimerie-librairie A.Legrand, Orbec, 1878.

Liens externes

Articles connexes

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