Attentat de la basilique Notre-Dame de Nice
L'attentat de la basilique Notre-Dame de Nice est une attaque au couteau perpétrée par un terroriste islamiste à Nice (Alpes-Maritimes, France), le , entre 8 h 50 et 9 h. L'attentat a lieu au sein de la basilique Notre-Dame-de-l'Assomption, à Nice et fait trois morts (deux femmes et un homme). L'assaillant, Brahim Aouissaoui, un Tunisien de 21 ans, est blessé par les tirs des policiers qu'il tentait d'attaquer, puis est interpellé et hospitalisé.
Attentat de la basilique Notre-Dame de Nice | ||||
L'avenue Notre-Dame faisant face à la basilique Notre-Dame de l'Assomption, de Nice, fermée par la police. | ||||
Localisation | Basilique Notre-Dame-de-l'Assomption de Nice, Alpes-Maritimes, France | |||
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Cible | Civils | |||
CoordonnĂ©es | 43° 42âČ 11âł nord, 7° 15âČ 57âł est | |||
Date | Vers 9 h (UTC+1) |
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Type | Attaque au couteau | |||
Armes | Couteau | |||
Morts | 3 | |||
Blessés | 1 (le terroriste) | |||
Auteurs présumés | Brahim Aouissaoui | |||
Mouvance | Terrorisme islamiste | |||
GĂ©olocalisation sur la carte : Nice
GĂ©olocalisation sur la carte : Alpes-Maritimes
GĂ©olocalisation sur la carte : France
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Contexte national
Le , un terroriste islamiste attaque et blesse, à l'aide d'un couteau, deux militaires de l'opération Sentinelle qui gardaient un centre communautaire juif de Nice[1].
Le , un attentat au camion-bélier fait 86 morts et 458 blessés sur la promenade des Anglais, à Nice.
La France est confrontée à une vague d'attentats sans précédent liés au djihadisme. Les trois victimes décédées dans cette attaque sont, depuis janvier 2015, les 261e, 262e et 263e victimes tuées dans un attentat islamiste sur le sol français[2].
AprÚs Paris, la ville de Nice est la deuxiÚme ville de France la plus meurtrie par les attentats islamistes, les attaques attribuées ou revendiquées par la mouvance djihadiste ont fait 89 morts dans la capitale azuréenne depuis 2015[3].
L'attentat de Nice survient treize jours aprĂšs la dĂ©capitation d'un professeur, Samuel Paty, par un terroriste islamiste, et alors que se tient en France le procĂšs des auteurs de l'attentat ayant visĂ© la rĂ©daction du journal Charlie Hebdo en 2015, dont le prĂ©texte Ă©tait notamment la publication par ce journal de caricatures de Mahomet. Les caricatures danoises de 2006 viennent en outre d'ĂȘtre republiĂ©es par le mĂȘme journal le [4], ce qui a suscitĂ© des appels Ă reprĂ©sailles provenant du Pakistan[5]. Ces appels se traduisent rapidement Ă Paris par un attentat le prĂšs des anciens locaux de Charlie Hebdo[6].
DĂ©roulement des faits
L'auteur de l'attentat, Brahim Issaoui[7] (ۧۚ۱ۧÙÙÙ ŰčÙ۳ۧÙÙ), initialement dĂ©signĂ© dans les premiĂšres dĂ©pĂȘches comme Brahim Aouissaoui[8] ou Brahim al-Aouissaoui[9], parfois Ă©crit « Aoussaoui » de façon inexacte[10], a Ă©tĂ© aperçu Ă 6 h 47, dans la gare de Nice-Ville. Il y modifie sa tenue vestimentaire en retournant sa doudoune et change de chaussures. Il se rend dans une salle de priĂšres derriĂšre la gare[11]. Il en sort Ă 8 h 13.
Une fois sorti de la gare, il entame une marche d'environ 400 mĂštres et se retrouve devant la basilique Notre-Dame de Nice. Brahim Issaoui entre Ă l'intĂ©rieur de l'Ă©difice Ă 8 h 29 oĂč il reste un peu moins de 30 minutes et s'attaque aux trois victimes : Vincent LoquĂšs, sacristain de la basilique ; une femme de 60 ans, qu'il Ă©gorge ; une deuxiĂšme femme, qui, blessĂ©e, parviendra Ă s'enfuir Ă 8 h 54 par le cĂŽtĂ© gauche de la basilique donnant sur la rue d'Italie avant de succomber Ă ses blessures.
Ă 8 h 57, avertie par un tĂ©moin ayant recueilli la deuxiĂšme femme blessĂ©e dans son Ă©tablissement, une Ă©quipe de quatre policiers municipaux intervient. Ils entrent dans les lieux par le cĂŽtĂ© gauche, s'avancent dans un couloir puis font face Ă l'assaillant qui, d'un air menaçant, se dirige vers les forces de l'ordre en criant « Allahu akbar ». Ils utilisent tout d'abord un pistolet Ă impulsion Ă©lectrique avant de dĂ©gainer leurs armes de service, ouvrant le feu Ă 14 ou 15 reprises sur l'individu (11 balles l'atteignent) qui est griĂšvement blessĂ© Ă lâabdomen, aux jambes et Ă lâĂ©paule et interpellĂ©[12] - [13], en criant Ă plusieurs reprises « Allahu akbar »[14]. Il reçoit les premiers soins sur place[15], puis est transfĂ©rĂ© dans un hĂŽpital[16] - [17].
Victimes
Nom | Ăge | NationalitĂ© | Infos | Sources |
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Nadine Devillers | 60 ans | Française | FidÚle de la basilique. | [13] - [18] |
Vincent LoquÚs | 54 ans | Français | Né le 30 octobre 1965, il est pÚre de deux enfants et sacristain de la basilique. | [13] - [19] |
Simone Barreto Silva | 44 ans | Française Brésilienne | MÚre de trois enfants, auxiliaire de vie et fidÚle de la basilique. | [13] - [20] - [21] |
La premiĂšre victime est une femme de 60 ans Ă©gorgĂ©e Ă l'intĂ©rieur de la basilique. La deuxiĂšme victime ĂągĂ©e de 54 ans, est le sacristain de la basilique, mortellement blessĂ© Ă coups de couteau Ă la gorge, Ă©galement retrouvĂ© dans la basilique, il aurait eu 55 ans le lendemain. La troisiĂšme victime, une femme de 44 ans franco-brĂ©silienne, est morte dans un bar prĂšs de la basilique, oĂč elle s'Ă©tait rĂ©fugiĂ©e aprĂšs avoir Ă©tĂ© blessĂ©e[22] - [23].
Les obsÚques de Vincent LoquÚs se déroulent dans l'intimité familiale[24].
Hommage national
Un hommage national aux trois victimes présidé par le Premier ministre Jean Castex est célébré le samedi 7 novembre 2020 à 10 h 30 sur la colline du Chùteau[25] dominant la baie des Anges. Les portraits des victimes sont portés chacun par deux proches. Cela se fait au son de L'Indifférence, chanson de Gilbert Bécaud pour Nadine Devillers. Le portrait de Simone Barreto est porté au son de Toda menina baiana, du musicien brésilien Gilberto Gil. Pour Vincent LoquÚs, un comédien du théùtre de Nice lit le célÚbre poÚme de Victor Hugo, Demain, dÚs l'aube... (écrit aprÚs la mort de sa fille Léopoldine Hugo). Cette lecture se fait sur un fond instrumental.
La comĂ©dienne Muriel Mayette-Holtz, directrice du ThĂ©Ăątre national de Nice, lit un texte de Romain Gary (« Une puissance et une promesse rassurante », publiĂ© dans L'affaire homme[26]). Un arrangement instrumental de l'« Hymne aux victimes du terrorisme », de Manuel Carrasco, est jouĂ© par une violoniste et le violoncelliste Gautier Capuçon. Des membres du chĆur de l'OpĂ©ra de Nice, accompagnĂ©s par l'orchestre d'harmonie des sapeurs-pompiers de Nice, font entendre l'hymne national, La Marseillaise, Ă l'entrĂ©e du Premier ministre puis Ă la fin de la cĂ©rĂ©monie. Pour la revue des troupes l'orchestre joue la traditionnelle Marche des soldats de Robert Bruce, marche d'origine Ă©cossaise.
Un discours est prononcĂ© par le maire de Nice Christian Estrosi, puis par le Premier ministre. Le violoncelliste Gautier Capuçon et le pianiste JĂ©rĂŽme Ducros interprĂštent une version de lâAve Maria dĂ©veloppĂ© par le compositeur Charles Gounod sur un prĂ©lude de Jean-SĂ©bastien Bach (partition profane conçue Ă l'origine pour clavier seul) : de ce fait, cet arrangement est souvent entendu lors de cĂ©rĂ©monies religieuses. Mais ici, le texte religieux chantĂ© disparait au profit de la transcription pour violoncelle. Les victimes sont dĂ©corĂ©es Ă titre posthume de la mĂ©daille nationale de reconnaissance aux victimes du terrorisme par le Premier ministre[27]. La cĂ©rĂ©monie se termine au son de la chanson What a Wonderful World, connue Ă l'origine par l'interprĂ©tation qu'en avait donnĂ©e Louis Armstrong et interprĂ©tĂ©e ici par les membres du chĆur de l'opĂ©ra de Nice[28].
Une seconde cérémonie a lieu à midi pour la remise de décoration par le Premier ministre aux policiers municipaux ayant neutralisé le terroriste. L'un est fait officier de la légion d'honneur, trois autres chevaliers de la légion d'honneur et trois autres chevaliers de l'ordre national du Mérite.
Assaillant
Brahim Issaoui | |
Terroriste islamiste | |
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Information | |
Naissance | Sfax (Tunisie) |
Nationalité | Tunisien |
Idéologie | Salafisme djihadiste |
Sexe | Masculin |
Actions criminelles | Attentat |
Attentats | Attentat de la basilique Notre-Dame de Nice |
Victimes | 3 morts |
Arrestation | |
L'auteur de l'attaque, Brahim Issaoui, ĂągĂ© de 21 ans, est un Tunisien originaire de la rĂ©gion de Sfax, nĂ© le 29 mars 1999 selon un document de la Croix-Rouge italienne retrouvĂ© sur lui[29] - [30]. Il est connu pour des faits de droit commun â violence et drogue â et gagne sa vie comme rĂ©parateur de mobylettes. Il se radicalise dans le courant de l'annĂ©e 2018[30]. Selon sa famille, il a l'intention de travailler en France et prend la mer. Il est rĂ©cupĂ©rĂ© par un bateau de secours italien et arrive Ă Lampedusa[31] le 20 septembre oĂč il est pris en charge par la Croix-Rouge italienne et mis en quarantaine Ă cause du Covid-19. Il est ensuite emmenĂ© par le bateau d'une ONG, la GNV Rhapsody, qui transporte prĂšs de 800 migrants de Palerme Ă Bari[32] - [33], oĂč il est placĂ© le 9 octobre dans un centre d'identification. VisĂ© par une obligation de quitter le territoire italien car il n'y a plus de place dans le centre, il est laissĂ© libre. Le 27 octobre, il arrive clandestinement Ă Nice, vraisemblablement Ă bord d'un train en provenance de Rome[34]. Il n'avait pas effectuĂ© de demande d'asile avant de se rendre sur le territoire français ni une fois en France[35].
Il est mis en examen et écroué le 7 décembre[36].
EnquĂȘte
ImmĂ©diatement aprĂšs l'attaque, le Parquet national antiterroriste s'est saisi de l'enquĂȘte pour « assassinat et tentative d'assassinat en relation avec une entreprise terroriste » et « association de malfaiteurs terroriste criminelle ». Elle a Ă©tĂ© confiĂ©e Ă la direction centrale de la Police judiciaire (DCPJ) et Ă la direction gĂ©nĂ©rale de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure (DGSI)[37]. Les enquĂȘteurs ont trouvĂ© Ă l'intĂ©rieur de la basilique lâarme du crime, un couteau avec une lame de 17âcm, un sac de vĂȘtements, un moushaf (en) du Coran et deux tĂ©lĂ©phones, ainsi que deux couteaux non utilisĂ©s. Les deux tĂ©lĂ©phones sont en cours dâexploitation[38].
Le soir mĂȘme, un homme de 47 ans a Ă©tĂ© placĂ© en garde Ă vue, soupçonnĂ© d'avoir Ă©tĂ© en contact avec l'auteur des faits la veille de l'attaque[39] ainsi qu'un autre homme de 35 ans, le soir du 30 octobre 2020[40]. Un troisiĂšme homme de 33 ans qui se dĂ©clare cousin du meurtrier est placĂ© en garde Ă vue le vendredi soir. Il Ă©tait en contact avec la deuxiĂšme personne interpellĂ©e[41].
Un quatriÚme homme, un Tunisien de 29 ans, Ahmed B-A, est interpellé à Grasse par les équipes de la sous-direction anti-terroriste (SDAT) le samedi 31 octobre 2020. Il aurait effectué le voyage entre la Tunisie et la France avec le terroriste[42]. Le 31 octobre dans la soirée, un homme de 63 ans et un homme de 25 ans sont placés en garde à vue. Ils sont proches du quatriÚme interpellé[43].
Le 30 octobre 2020, la Tunisie ouvre Ă©galement une enquĂȘte en raison de la nationalitĂ© du tueur[44]. Dans un entretien Ă La Voix du Nord, le ministre de l'IntĂ©rieur, GĂ©rald Darmanin, dĂ©clare que le terroriste Ă©tait venu en France « manifestement pour tuer. »[45].
Le 1er novembre suivant est levée la garde à vue de l'homme de 47 ans aperçu par des caméras de vidéosurveillance la veille avec l'auteur des assassinats, un individu de 35 ans et le « cousin » du terroriste[46],
Au 3 novembre 2020, cinq hommes sont en garde Ă vue, dont un Tunisien de 29 ans, interpellĂ© Ă Sarcelles, le 2 novembre. Il est soupçonnĂ© d'avoir eu plusieurs Ă©changes avec l'assaillant pendant son trajet migratoire. Trois hommes de la mĂȘme famille, ĂągĂ©s de 23 Ă 45 ans, sont interrogĂ©s depuis le 3 novembre. : ils hĂ©bergeaient le premier suspect. Ahmed B-A, interpellĂ© Ă Grasse, arrivĂ© Ă Lampedusa avec Issaoui, est soupçonnĂ© de l'avoir accompagnĂ© jusqu'en France[11].
Le 4 novembre, un mineur de 17 ans demeurant en Seine-Saint-Denis soupçonné d'avoir échangé des messages avec Issaoui est placé en garde à vue[47].
Le 6 novembre, le terroriste, jusque-lĂ soignĂ© Ă l'hĂŽpital Pasteur de Nice, est transfĂ©rĂ© par avion vers un hĂŽpital de la rĂ©gion parisienne[48]. Le 11 novembre, un individu armĂ© d'un couteau menaçant de s'en prendre Ă son intĂ©gritĂ© physique (affirmant vouloir l'« Ă©gorger » pour « faire justice ») est arrĂȘtĂ© devant l'hĂŽpital d'instruction des armĂ©es BĂ©gin et placĂ© en garde Ă vue[49].
Le 13 novembre, une photo du tueur islamiste de Samuel Paty, un message audio qualifiant la France de « pays de mĂ©crĂ©ants » et des photos relatives au groupe terroriste Ătat islamique sont retrouvĂ©s dans le tĂ©lĂ©phone de l'assaillant[50].
Préparation de l'attentat
Des images de vidĂ©osurveillance montrent Brahim Issaoui en train d'effectuer des repĂ©rages le 28 octobre, soit la veille de l'attentat : il est aperçu Ă au moins quatre reprises devant la basilique et s'assoit mĂȘme devant celle-ci entre 10 h 53 et 11 h 4[34].
RĂ©actions
Nationales
- Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, met en place une cellule de crise avec Jean Castex, Premier ministre, et Emmanuel Macron, président de la République. Le niveau d'alerte du plan Vigipirate est renforcé en « Urgence attentat[23] », quatre mille militaires supplémentaires sont déployés portant leur nombre à sept mille[51].
- L'AssemblĂ©e nationale ainsi que le SĂ©nat observent une minute de silence tandis qu'Emmanuel Macron, GĂ©rald Darmanin et Ăric Dupond-Moretti se rendent sur le lieu mĂȘme de l'attaque quelques heures aprĂšs les faits.
- Christian Estrosi, maire de Nice, déclare : « Trop c'est trop, il est temps maintenant que la France s'exonÚre des lois de la paix pour anéantir définitivement l'islamo-fascisme de notre territoire[52] ».
- La ConfĂ©rence des Ă©vĂȘques de France qualifie le jeudi 29 octobre d'acte « innommable » l'attaque au couteau et souhaite que « les chrĂ©tiens ne deviennent pas une cible Ă abattre. »[53]. Par ailleurs, les Ă©vĂȘques de France ont invitĂ© les fidĂšles Ă joindre leurs priĂšres et « faire retentir, partout oĂč cela sera possible cette cloche des dĂ©funts Ă 15 h, heure de la mort du Christ, heure symbolique[54]. »
- Le Conseil français du culte musulman (CFCM) appelle, dans un communiquĂ©, « les musulmans de France Ă annuler toutes les festivitĂ©s du Mawlid », Ă se recueillir en hommage aux victimes dans leur derniĂšre priĂšre du soir, et à « fermer les mosquĂ©es jusquâĂ nouvel ordre »[55].
- Ăric Ciotti, dĂ©putĂ© des Alpes-Maritimes, dĂ©clare : « Pour la premiĂšre fois depuis lâoccupation, la France nâest plus libre ! Notre pays est en guerre, nous sommes en guerre ! PensĂ©es pour les victimes de ce nouvel attentat qui touche au cĆur notre ville de Nice »[56].
- Marine Le Pen, prĂ©sidente du Rassemblement national, dĂ©clare : « On ne peut pas se contenter de dĂ©noncer le terrorisme. Le terrorisme c'est l'arme de l'idĂ©ologie islamiste, il faut Ă tout prix que nous prenions conscience que c'est une idĂ©ologie qui nous fait la guerre. Il faut les mettre hors d'Ă©tat de nuire lĂ©galement, grĂące Ă l'Ătat de droit, grĂące Ă une lĂ©gislation spĂ©cifique qui serait votĂ©e ici Ă l'AssemblĂ©e nationale, mais on n'a pas le sentiment que le gouvernement ait pris conscience de cette situation. »[57].
- L'OGC Nice rĂ©agit sur Twitter et dit : « L'OGC Nice a Ă©tĂ© choquĂ© et horrifiĂ© d'apprendre l'attentat de ce matin dans le centre de Nice.Toutes nos pensĂ©es vont aux victimes et Ă leurs familles. ». Disputant une rencontre de Ligue Europa le soir mĂȘme, l'OGC Nice s'impose sur un but d'Amine Gouiri qui choisit de ne pas fĂȘter son but par respect pour les familles[58].
Internationales
- Royaume-Uni : Boris Johnson, Premier ministre britannique, dĂ©clare le matin mĂȘme : « Je suis sous le choc d'apprendre la nouvelle de l'attaque barbare au sein de la basilique Notre-Dame Ă Nice. Nos pensĂ©es vont aux victimes et Ă leurs familles, et le Royaume-Uni est aux cĂŽtĂ©s de la France pour lutter contre la terreur et l'intolĂ©rance »[59].
- Allemagne : Angela Merkel, chancelliÚre allemande, déclare notamment sur Twitter : « Je suis profondément bouleversée par les meurtres cruels dans une église à Nice. »[60].
- Liban : Le Premier ministre libanais dĂ©signĂ© Saad Hariri a exprimĂ© sur Twitter : « La condamnation et la dĂ©sapprobation les plus vives de l'odieuse attaque criminelle. Tous les musulmans sont appelĂ©s Ă rejeter cet acte criminel qui nâa rien Ă voir avec lâislam ou le prophĂšte »[61].
- Italie : Giuseppe Conte, président du Conseil italien, déclare sur Twitter : « Le vil attentat qui a été perpétré à Nice n'affaiblira pas notre front commun en défense des valeurs de paix et de liberté. Nos convictions sont plus fortes que le fanatisme, la haine et la terreur. Nous sommes proches des familles des victimes et de nos frÚres français. Nous sommes unis »[62].
- Union europĂ©enne : Ursula von der Leyen, prĂ©sidente de la Commission europĂ©enne, s'exprime sur Twitter : « Je condamne l'attaque odieuse et brutale qui vient de se dĂ©rouler Ă Nice et suis de tout cĆur avec la France. Mes pensĂ©es vont aux victimes de cet acte haineux. LâEurope tout entiĂšre est solidaire avec la France. Nous restons unis et dĂ©terminĂ©s face Ă la barbarie et au fanatisme »[63].
- Tunisie : Par le biais d'un communiquĂ©, la Tunisie condamne fermement l'attaque terroriste Ă Nice et exprime sa solidaritĂ© avec le gouvernement et le peuple français. Le ministĂšre public prĂšs du pĂŽle judiciaire antiterroriste quant Ă lui ouvre une enquĂȘte compte tenu de la nationalitĂ© de l'assaillant[64].
- Espagne : Pedro Sanchez, Premier ministre espagnol, s'est exprimé sur Twitter : « Nous continuerons à défendre la liberté, nos valeurs démocratiques, la paix et la sécurité de nos concitoyens. Unis face à la terreur et à la haine. Mon affection et ma solidarité avec les victimes de l'attentat perpétré aujourd'hui aux portes de l'église Notre-Dame de Nice »[65].
- Monaco : Ă l'occasion d'une allocution tĂ©lĂ©visĂ©e ce jeudi soir, destinĂ©e Ă Ă©voquer la stratĂ©gie de la PrincipautĂ© face au Covid-19, le Prince Albert II a commencĂ© son propos en Ă©voquant l'attentat de Nice, il dĂ©clare : « Ma pensĂ©e va ce soir vers nos amis niçois si durement Ă©prouvĂ©s par l'effroyable attaque meurtriĂšre commise en lâĂ©glise Notre-Dame (âŠ) et je mâincline devant la douleur des familles, et des communautĂ©s touchĂ©es »[66].
- Ătats-Unis : Donald Trump, prĂ©sident des Ătats-Unis, dĂ©clare sur Twitter : « Nous sommes de tout cĆur avec le peuple français. L'AmĂ©rique se tient aux cĂŽtĂ©s de son plus vieil AlliĂ© dans ce combat. Ces attaques terroristes islamiques radicales doivent cesser immĂ©diatement. Aucun pays, que ce soit la France ou un autre, ne peut le supporter plus longtemps ! »[67]
- Vatican : Le pape François déclare sur Twitter quelques heures aprÚs les événements : « Je suis proche de la communauté catholique de Nice, en deuil aprÚs l'attaque qui a semé la mort dans un lieu de priÚre et de consolation. Je prie pour les victimes, pour leurs familles et pour le bien-aimé peuple français, afin qu'il puisse réagir au mal par le bien »[68].
- Canada : Justin Trudeau, Premier ministre du Canada, dĂ©clare notamment sur les rĂ©seaux sociaux : « Nouvelle accablante alors quâune attaque terroriste fait plusieurs victimes Ă Nice. Nos pensĂ©es sont avec leurs proches. Nous sommes solidaires avec le peuple français contre la violence. Nous dĂ©nonçons ces actes injustifiables qui nâont pas leur place dans notre sociĂ©tĂ©. »[69].
- Arabie saoudite : Le ministĂšre saoudien des Affaires Ă©trangĂšres dĂ©clare sur Twitter : « Nous condamnons et dĂ©nonçons fermement lâattaque terroriste qui a eu lieu prĂšs de lâĂ©glise Notre-Dame de Nice, en France, et qui a fait plusieurs morts et blessĂ©s. Nous rĂ©itĂ©rons le rejet catĂ©gorique par le Royaume de ces actes extrĂ©mistes qui vont Ă lâencontre de toutes les religions, les croyances humaines et le bon sens, et nous affirmons l'importance de rejeter les pratiques qui engendrent la haine, la violence et l'extrĂ©misme. Nous prĂ©sentons nos condolĂ©ances et exprimons notre sympathie aux familles des victimes, au gouvernement et au peuple français ami, et nous souhaitons aux blessĂ©s un prompt rĂ©tablissement »[70].
- Turquie : AprÚs une semaine de propos belliqueux, la Turquie a publié une déclaration exprimant ses condoléances au peuple français et déclarant qu'« aucune raison ne pouvait légitimer ou excuser le meurtre et la violence. Il est clair que ceux qui ont commis une telle attaque sauvage dans un lieu de culte sacré ne peuvent s'inspirer de quelque valeur religieuse, humaine ou morale que ce soit[71] ».
- Belgique : Le Premier ministre, Alexander De Croo, déclare sur Twitter : « Nous défendons la société ouverte et tolérante aux cÎtés de la France, ce pays qui nous a enseigné « la liberté, l'égalité et la fraternité ». Les LumiÚres nous ont appris que l'on répond au conflit par les mots et non par la violence, que du « choc des idées jaillit la lumiÚre ». »[72]. De plus, la Chambre des Représentants a également observé une minute de silence[73].
- Brésil : Jair Bolsonaro, président de la république fédérative du Brésil, exprime ses « profondes condoléances aux proches et amis de la concitoyenne assassinée à Nice, ainsi qu'à ceux des deux autres victimes, et sa solidarité au peuple et au gouvernement français »[74].
- Hassan Nasrallah, chef du Hezbollah, dĂ©nonce l'attentat, mais dĂ©clare : « Vous [les Français] avez protĂ©gĂ© des groupes takfiri et les avez envoyĂ©s pour commettre des crimes en Syrie [âŠ] Vous ĂȘtes en train de payer le prix d'avoir soutenu des groupes terroristes. [âŠ] Pendant que nous combattions les terroristes en Syrie, vous leur avez procurĂ© toute sorte de soutiens⊠Les autoritĂ©s françaises ont impliquĂ© leur pays dans une guerre ouverte contre l'islam au lieu de s'adresser Ă la cause originelle de la crise reprĂ©sentĂ©e par des insultes Ă l'encontre du prophĂšte Mahomet⊠»[75]
Analyse
Selon Marc Hecker, chercheur Ă l'Institut français des relations internationales (Ifri) et spĂ©cialiste du terrorisme, qui analyse les attentats de Nice, celui devant les anciens locaux de Charlie Hebdo le 25 septembre et de Ăragny le 16 octobre, « la recrudescence de ces derniĂšres semaines est trĂšs probablement liĂ©e au procĂšs Charlie Hebdo et Ă la republication des caricatures, qui a suscitĂ© de fortes rĂ©actions dans la djihadosphĂšre », l'agence Thabat, proche dâAl-QaĂŻda ayant fait un communiquĂ© Ă ce sujet qui « appelait Ă des attentats dans des lieux de culte chrĂ©tiens mais aussi Ă des attaques contre des musulmans prĂ©sentĂ©s comme âcollaborateurs de l'Etatâ, câest-Ă -dire, ayant dĂ©fendu la libertĂ© dâexpression et refusĂ© de condamner les caricatures ». Selon lui, le terroriste pourrait s'ĂȘtre inspirĂ© de ce communiquĂ©, car « on dĂ©couvre souvent dans les enquĂȘtes post-attentats que les assaillants consultaient de la propagande en ligne. On parle Ă ce sujet de terrorisme dâinspiration, ce qui signifie qu'il nây a pas nĂ©cessairement de commanditaire prĂ©cis »[76].
Pour le journaliste Wassim Nasr, spĂ©cialiste du djihadisme, les attaques terroristes commises en France en septembre et en octobre « relĂšvent non pas du jihad politique, mais dâun pur fanatisme. [âŠ] Ces personnes se sentent attaquĂ©es dans leur foi, mais nâont pas un projet politique proprement dit, comme par exemple diviser la sociĂ©tĂ© française ou le dĂ©part des armĂ©es françaises du Sahel. En revanche, le fait quâelles agissent seules et sans attaches avec la sphĂšre jihadiste rend leur surveillance quasi impossible »[77].
Notes et références
- Le Figaro, « Nice : en 2015, un terroriste attaquait trois soldats au couteau », sur www.lefigaro.fr (consulté le ).
- « 2015â2020 : cinq ans dâattentats islamistes meurtriers en France », Sud-Ouest,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Nice, deuxiĂšme ville de France la plus touchĂ©e par les attentats islamistes », Nice-Matin,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « "L'intolérance vient de franchir un nouveau seuil": Charlie Hebdo réagit aprÚs l'attentat à Conflans-Sainte-Honorine », sur Le HuffPost, (consulté le ).
- « « Charlie Hebdo » republie les caricatures du prophĂšte Mahomet qui avaient fait du journal la cible des djihadistes », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « Lâauteur prĂ©sumĂ© de lâattaque Ă Paris pensait sâattaquer au siĂšge de « Charlie Hebdo » », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- « AprÚs le choc de l'attentat de Nice, le profil du meurtrier se précise », sur LExpress.fr, (consulté le )
- https://www.barrons.com/news/attacker-in-nice-a-21-year-old-tunisian-migrant-inquiry-sources-01603986606?tesla=y
- https://reuters.com/article/france-security-nice-tunisia-int-idUSKBN27F2IG
- https://www.de24.news/2020/10/good-terror-suspect-brahim-aoussaoui-seen-in-smiling-photo.html
- Le Figaro, Toujours cinq gardes Ă vue
- Arnaud Bizot, « Attentat de Nice : sur les traces de Brahim Aouissaoui en Tunisie », Paris Match, (consulté le )
- « REPLAY - Attaque au couteau Ă Nice : le procureur antiterroriste fait le point sur lâenquĂȘte », sur France 24, (consultĂ© le ).
- « Ce que lâon sait de lâattaque au couteau Ă Nice qui a coĂ»tĂ© la vie Ă 3 personnes », sur Lemonde.fr, (consultĂ© le )
- https://news.sky.com/story/nice-church-attack-terror-suspect-spoke-to-family-in-tunisia-on-video-call-hours-before-atrocity-12118804
- « Ce que lâon sait de lâattaque au couteau Ă Nice qui a coĂ»tĂ© la vie Ă 3 personnes », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- « Attentat Ă la basilique de Nice : ce que lâon sait de lâattaque qui a fait trois morts », sur LA VDN, (consultĂ© le )
- « Attentat Ă la basilique de Nice: on connaĂźt dĂ©sormais lâidentitĂ© des trois victimes », sur La Voix du Nord, (consultĂ© le ).
- « âIl aidait, il servait, il donnaitâ⊠Qui Ă©tait Vincent LoquĂšs, lâune des trois victimes de lâattentat de Nice Ă la basilique Notre-Dame ? », sur Nice-Matin, (consultĂ© le ).
- Attentat de Nice: une Brésilienne figure parmi les trois victimes
- Attentat de Nice: qui sont les trois victimes ?
- « Attaque mortelle au couteau Ă Nice : ce que lâon sait », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
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