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Mobylette

La Mobylette (contraction de mobile et de bicyclette) est à l'origine un modèle de cyclomoteur de la marque Motobécane ou Motoconfort.

Motobécane AV 42 surnommée la « grise » (1961-1970).

Elle appartient à la société Cherix[1].

Historique

L'invention, en 1949, de la Mobylette revient Ă  Éric Jaulmes, directeur technique depuis 1941[2] et Charles Benoit, son oncle, dirigeant et cofondateur avec Abel Bardin et Jules BĂ©nĂ©zech, de MotobĂ©cane[3]. DĂ©jĂ  quelques annĂ©es avant, l'ingĂ©nieur Marcel Morel de chez Monet-Goyon avait fait une Ă©tude sur un cyclomoteur de 49 cm3 qui ne sera pas retenu par sa direction. Le premier modèle sera vendu sous l'appellation « Mobylette AV 3 »[4], il est devenu, avec le VĂ©loSoleX, un deux-roues populaire en France des annĂ©es 1960 aux annĂ©es 1990. En 1960 est ouvert le site industriel de Rouvroy (338 000 m2) entièrement destinĂ© Ă  la production des modèles de la gamme Mobylette. Il emploie jusqu'Ă  3 500 personnes[5].

Dans les annĂ©es 1970, le modèle le plus courant est l'AV 88, appelĂ© couramment la « Bleue »[6], conçue en 1957, que les jeunes aimaient modifier pour avoir de meilleures performances (cylindre C52, culasse de AV 89 chaudron, carburateur Dell'Orto 15 mm voire plus, pot de dĂ©tente, petit guidon, garde-boue en aluminium, etc.). Pendant un temps, MotobĂ©cane est le plus gros producteur de deux-roues motorisĂ©s au monde grâce Ă  ce modèle. Ses surnoms sont multiples, tels que « brĂŞle », « meule »[7] et surtout « mob ». Le nom « Mobylette » est apparu dès le premier modèle, dit « AV 3 » qui dĂ©signe aussi le type de son moteur. Elle a ensuite Ă©voluĂ© avec le moteur AV 7 qui abandonne le piston Ă  dĂ©flecteur pour un balayage SchnĂĽrle Ă  deux transferts et adopte un cylindre en alliage lĂ©ger revĂŞtu de chrome dur, conçu sous la direction d'Éric Jaulmes.

À la fin des années 1970 apparaît le moteur plus moderne du 51v l'AV10 à admission par clapets, conçu par l'ingénieur Jean Bidalot, qui évite le retour du mélange vers le carburateur et augmente la pression de transfert.

La production de la Mobylette a atteint 750 000 exemplaires par an en 1974-1975. La « Bleue » a Ă©tĂ© produite Ă  quinze millions d'exemplaires[5].

En dĂ©clin pendant les annĂ©es 1990 en raison de l'obligation du port du casque et face Ă  la concurrence des scooters et des motocyclettes importĂ©es d'Asie, la production n'est plus que de 15 000 Mobylettes par an en 2002. Sa ligne de production n'occupe alors plus que 25 personnes. En 2003, la direction de Yamaha (qui a repris MBK) dĂ©cide d'arrĂŞter la production en raison des normes europĂ©ennes d'Ă©missions (mise en application de la norme Euro 2 pour les motocyclettes en ) qui condamnent le produit. Le site de Rouvroy est prĂ©servĂ© par l’attribution de la fabrication de scooters par Yamaha[5].

Motorisation

Une véritable « Mobylette » Motobécane.

Le moteur Ă  deux temps de 49,9 cm3 Ă©tait avec l'AV 3, directement dĂ©rivĂ© de celui du Poney AG2 (cyclomoteur Ă  deux vitesses crĂ©Ă© par rĂ©duction de la cylindrĂ©e, de 63 Ă  49,9 cm3 de la BMA Poney AG1 crĂ©Ă©e en 1938).

Deux modèles (Motobécane 99Z et 95TT) sont équipés d'un dispositif de contre piston agissant comme un compresseur. Ce moteur, bénéficiant d'un couple très élevé, pour la cylindrée, est utilisé par des fabricants de voiturettes sans permis.

Transmission

Au départ, le moteur était en prise directe sur la courroie de transmission (absence d'embrayage automatique).

En 1951, apparait un embrayage centrifuge permettant de conserver le moteur en fonctionnement mème à l'arrêt (et donc aussi de disposer d'un éclairage la nuit à l'arrêt).

Vers le milieu des années 1950, apparait l'embrayage double-effet « Dimoby » permettant de redémarrer sans pédaler après un arrêt moteur en marche.

Absent des premiers modèles, le variateur de vitesse Mobymatic, fonctionnant grâce à des billes poussant en montant sur l'extérieur, une joue mobile faisant monter la courroie et tirer le moteur vers l'arrière grâce à un axe suspendu au cadre, est rapidement devenu la transmission standard[8]. Les derniers modèles disposent d'un allumage électronique plus performant et nécessitant moins d'entretien que l'allumage à rupteurs des modèles précédents.

DĂ©marreur

Initialement, le démarrage se fait grâce à des pédales ou à la poussette, car la réglementation obligeait le fonctionnement en mode « vélo » du cyclomoteur jusqu'en 1982. Un kick apparait sur certain modèles plus récents.

MBK 51 Hard Rock, démarrage au kick.

Les derniers modèles, comme la 51 Hard Rock, la Magnum Racing ou la Peugeot 103 RCX/SPX, disposent d'un démarrage par kick grâce à un système d'écrou cranté sur le vilebrequin (au niveau de l'allumage sur MBK 51 ou par des pignons sur la poulie sur les Peugeot RCX/SPX).

Modèles

Cadre tubulaire
Cadre coque
Autres modèles
  • AV 42A (1968)
  • 95 TT
  • D 55
  • D 55 TT
  • Mobyx

La « mobylette Â» dans le langage courant

Une « Mobylette » Peugeot TSR BB Rallye de 1973.

En France, dans le langage courant, le terme « mobylette » est devenu, par antonomase [9] - [10], le nom gĂ©nĂ©rique donnĂ© aux cyclomoteurs ayant l'apparence de la Mobylette MotobĂ©cane — sans distinction de marque ni de modèle, couramment appelĂ© « mob Â», comme c'est parfois le cas pour des produits dont le nom commercial devient un nom gĂ©nĂ©rique —. Exemples : frigidaire pour un rĂ©frigĂ©rateur, carte bleue pour une carte de paiement, notamment par leur « cadre en V Â», avec une transmission primaire par courroie (avec ou sans variateur) et une transmission secondaire Ă  chaĂ®ne, et souvent Ă©quipĂ©s de pĂ©dales. Cet abus de langage s'est mĂŞme Ă©tendu aux cyclomoteurs 50 cm3 Ă  variateur vendus dans les annĂ©es 1980 et 1990 (comme les MTX 50 ou NSR 50 Ă  vario, le Peugeot XP Avenger) car ils ne ressemblaient pas du tout aux scooters. Pour ce type d'engin, on prĂ©fère le terme gĂ©nĂ©rique de « cyclomoteur Â» ou en abrĂ©gĂ© « cyclo », sauf pour dĂ©signer la vĂ©ritable « Mobylette Â».

Ce type de cyclomoteur se rencontre encore parfois dans certaines zones rurales ; mais, en milieu urbain, les scooters (plus pratiques, plus propres avec leur graissage sĂ©parĂ© et leurs caches esthĂ©tiques, et dont les capacitĂ©s d'accĂ©lĂ©ration supĂ©rieures les rendent plus adaptĂ©s Ă  une utilisation « d'un feu Ă  l'autre ») ont remplacĂ© cette famille de cyclos, devenus aussi peu frĂ©quents qu'obsolètes. Certains, cependant, demeurent, mĂŞme en ville, adeptes de « la mob Â», moins chère que les scooters (800 € en très bon Ă©tat contre au moins 1 000 €) et surtout que les « mĂ©caboites » (environ 2 500 €), plus maniable pour se faufiler entre les voitures, moins lourde, plus facile Ă  rĂ©parer, et Ă©chappant aux modes. En 2015, il arrive encore de croiser des « mobs Â», entre autres Ă  Paris.

La « mob Â» est toujours aussi apprĂ©ciĂ©e par ses propriĂ©taires car, contrairement aux scooters, les rĂ©parations sont simples, le moteur est facile d'accès et les pièces moins onĂ©reuses que celles des autres 50 cm3.

Depuis la quasi-disparition des 103 et 51 Peugeot dans les magasins, collectionneurs et nostalgiques commencent Ă  s'intĂ©resser Ă  ces cyclos. Les utilisateurs historiques de ces machines ont entre trente et cinquante ans, et la mode du rĂ©tro-nostalgique se rĂ©pand[11]. D'un prix faible en occasion (150 Ă  300 € pour un modèle ordinaire en Ă©tat de rouler), facilement transportable dans une voiture, ne nĂ©cessitant pas de compĂ©tences très poussĂ©es en mĂ©canique et ne demandant que peu de place, les « mobs Â» deviennent une façon d'entrer Ă  moindre investissement dans le monde de la collection de vĂ©hicules Ă  moteur. Les modèles spĂ©ciaux qui sont les plus rares ou les modèles anciens en très bon Ă©tat sont les plus recherchĂ©s. Leur cote entre passionnĂ©s peut dĂ©passer en 2015 les 800 €. Un modèle de type AV88 ou AV89 en Ă©tat neuf entièrement d'origine peut dĂ©passer les 2 000 €[12] ; les modèles ordinaires Ă  restaurer peuvent ĂŞtre acquis Ă  un prix très raisonnable[12].

Des rassemblements « mobs » entre passionnés de tout âge avec balade sont souvent organisés un peu partout en France[13].

Notes et références

  1. « INPI – Service de recherche marques », sur bases-marques.inpi.fr (consulté le ).
  2. « À la mémoire d'un Ingénieur », sur motobecane-club-de-france.fr (consulté le 7 juin 2018).
  3. Le co-inventeur de la Mobylette est Gardois, sur midilibre.fr, 29 décembre 2011 (consulté le 6 juin 2018).
  4. Notice pièces détachées AV 3 Mobylette, Bibliotobec.org.
  5. François Perrier, « MBK abandonne la Mobylette et se reconvertit dans le scooter », Les Échos,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  6. Du fait de sa couleur uniforme bleu clair.
  7. « Bilette », « pétrolette », « tasse à café », « chiotte ».
  8. « Variateur de vitesses Mobymatic » sur motobecane-club-de-france.fr (consulté le 14 juillet 2018).
  9. DĂ©finition de mobylette dans le Larousse.
  10. Voir Marque utilisée comme nom.
  11. Emmanuel Delfarguiel, « Tourisme : le voyage rétro est à la mode en Indre-et-Loire », France 3 Régions, 28 novembre 2019.
  12. Mobylette, sur comprendrechoisir.com (consulté le 23 décembre 2015).
  13. « Insolite : le challenge mob SNSM … quand les fans de mobylette aident le secours en mer », sur francetvinfo.fr, 18 juin 2018 (consulté le 14 juillet 2018).

Annexes

Articles connexes

Chez Peugeot : 101, 102, 103, 104 et 105

Autres constructeurs :

Liens externes

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