Opéra de Nice
LâopĂ©ra de Nice est un thĂ©Ăątre lyrique municipal situĂ© dans le Vieux-Nice. Il est gĂ©rĂ© par la ville de Nice en rĂ©gie municipale directe et compte 1 083 places[1].
Type | Salle dâopĂ©ra |
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Lieu | Nice, France |
CoordonnĂ©es | 43° 41âČ 44âł nord, 7° 16âČ 21âł est |
Architecte | François Aune |
Inauguration | |
Capacité | 1 083 |
Gestionnaire | Ville de Nice (régie municipale directe) |
Protection | Classé MH (1992) |
Site web | www.opera-nice.org |
Le bĂątiment se prĂ©sente dans un tissu urbain imbriquĂ© avec deux façades principales : lâune au sud, sur un bord de mer nommĂ© quai des Ătats-Unis, jadis occupĂ© par les remparts et des baraques de pĂȘcheurs, lâautre au nord, avec lâentrĂ©e de l'Ă©difice donnant sur la rue Saint-François-de-Paule.
Il est classĂ© au titre des monuments historiques par arrĂȘtĂ© du [2].
Historique
Ă la fin du XVIIIe siĂšcle, la vie mondaine sâorganise autour de nombreux thĂ©Ăątres installĂ©s proche de la place Saint-Dominique, actuellement place du Palais de Justice. DĂšs le milieu du XVIIIe siĂšcle[3], il existe dĂ©jĂ une salle de spectacle, appelĂ© ThĂ©Ăątre Maccarani, prĂšs de la porte Saint-Ăloi, aujourdâhui site de lâactuel OpĂ©ra. En 1789, une sociĂ©tĂ© rivale dite des Quarante[4] le rachĂšte. Il est alors agrandi et rĂ©novĂ© pour accueillir une clientĂšle hivernante de plus en plus nombreuse. En 1792, les troupes françaises occupent Nice. Le thĂ©Ăątre est alors transformĂ© en Club patriotique puis retrouve un peu de sa vocation sous le vocable de ThĂ©Ăątre de la Montagne.
Ă la Restauration sarde, il continue dâĂȘtre gĂ©rĂ© par la sociĂ©tĂ© des Quarante jusquâen 1825. Un an plus tard, en 1826, sous lâimpulsion du roi Charles-FĂ©lix de Savoie, la ville le rachĂšte, le dĂ©molit et fait construire le ThĂ©Ăątre Royal. Sa rĂ©alisation nĂ©oclassique est confiĂ©e Ă lâarchitecte BenoĂźt Brunati selon le modĂšle du Teatro San Carlo de Naples. Le plan intĂ©rieur est un parterre spacieux, sans siĂšge et avec plusieurs Ă©tages de loges. Lâimmense rideau de scĂšne est peint par Jean-Baptiste Biscarra avec un motif sur le thĂšme du triomphe de Catherine Segurane[5]. L'Ćuvre s'intitule L'ApothĂ©ose de Catherine SĂ©gurane[6]. Le ThĂ©Ăątre royal est inaugurĂ© le 26 octobre 1827[5].
Au cours du Second Empire, il sâappelle le ThĂ©Ăątre impĂ©rial. En 1871, il devient ThĂ©Ăątre municipal ; le , un incendie le dĂ©truit[7] alors qu'est donnĂ©e une reprĂ©sentation de Lucie de Lammermoor[8]. Cette catastrophe fait deux cents victimes Ă qui l'on consacre un monument en forme de pyramide Ă l'entrĂ©e du cimetiĂšre du chĂąteau[8] - [9]. DĂšs 1882, la municipalitĂ© dâAlfred Borriglione dĂ©cide de reconstruire et dâagrandir un nouveau thĂ©Ăątre sur les cendres de lâancien. Les plans sont rĂ©alisĂ©s par lâarchitecte François Aune et validĂ©s par Charles Garnier. Lâarchitecture extĂ©rieure est inspirĂ©e dâun style dit Ă©clectique, et Ă lâintĂ©rieur la grande salle disposĂ©e en fer Ă cheval est luxueusement dĂ©corĂ©e et ses dimensions sont spectaculaires, dix-neuf mĂštres de large sur vingt-trois mĂštres de long. La fresque du grand plafond, avec un ciel mythologique reprĂ©sentant PhaĂ«ton, fils dâApollon, conduisant le char du soleil, ainsi que les dĂ©cors attenants, les quatre panneaux des Neuf muses qui ornent le grand foyer, sont rĂ©alisĂ©s par le peintre Emmanuel Costa.
Le nouveau thĂ©Ăątre municipal est inaugurĂ© le avec AĂŻda de Giuseppe Verdi[10]. En 1902, le thĂ©Ăątre municipal devient lâopĂ©ra de Nice.
Représentations et créations
Disposant d'un chĆur, d'un ballet et de l'orchestre philharmonique de Nice, l'opĂ©ra se caractĂ©rise par l'excellence de ses productions lyriques, ainsi que par son engagement en faveur de la modernitĂ©. C'est ainsi qu'il a prĂ©sentĂ© pour la premiĂšre fois en France les plus grandes Ćuvres du rĂ©pertoire : La Forza del Destino en 1873, Lohengrin en 1881, EugĂšne OnĂ©guine en 1895, L'or du Rhin en 1902. Il a Ă©galement crĂ©Ă© un certain nombre d'Ćuvres essentielles, parmi lesquelles La vida breve de Falla, ElĂ©gie pour de jeunes amants de Henze, sous la direction de Jean PĂ©risson en 1960 ou encore Elephant Man de Laurent Petitgirard. Il a connu deux crĂ©ations mondiales : La prise de Troie (actes I et II des Troyens) d'Hector Berlioz le 28 janvier 1891[11] et Marie-Magdeleine de Jules Massenet le 9 fĂ©vrier 1903[12].
L'opéra de Nice a entretenu des relations suivies avec les plus grands artistes lyriques, parmi lesquels : Régine Crespin (La Walkyrie en 1953, Otello en 1954, Werther en 1975, La Grande-duchesse de Gérolstein en 1981, Le Medium en 1984), Montserrat Caballé (Il Trovatore en 1971, Caterina Cornaro en 1974, Don Carlo et Un ballo in maschera en 1976, Adriana Lecouvreur en 1977 et 1978, Don Carlo en 1978 et 1979, Luisa Miller, Maria Stuarda et La Forza del Destino en 1980, Andrea Chénier ou encore Manon Lescaut en 1981), ou encore José Carreras (Un ballo in maschera en 1976, Adriana Lecouvreur, Tosca et Luisa Miller).
Parmi les productions historiques, on peut citer La BohĂšme avec Luciano Pavarotti en 1976, SalomĂ© et Parsifal, dirigĂ©s par Jeffrey Tate en 1983, avec Gwyneth Jones et Leonie Rysanek, Samson et Dalila en 1985 avec Placido Domingo, Waltraud Meier et Georges PrĂȘtre, La Clemenza di Tito en 1986, avec Jennifer Larmore et Anne-Sofie von Otter, enfin Don Carlos en 1997 dans la mise en scĂšne de Luc Bondy, avec Karita Mattila et JosĂ© van Dam.
Ă cela, il convient d'ajouter la venue, depuis son origine, d'artistes d'exception, tels que Waltraud Meier, Carlo Bergonzi, Franco Corelli, Teresa Berganza, Placido Domingo, June Anderson, Roberto Alagna, Ruggero Raimondi, Dmitri Hvorostovski, la soprano colorature Edita GruberovĂĄ ou encore le compositeur Darius Milhaud et le guitariste classique AndrĂ©s Segovia. Ces dix derniĂšres annĂ©es, l'opĂ©ra de Nice a accueilli Juan Diego Florez dans Falstaff et Le Barbier de SĂ©ville, Matti Salminen, Barbara Hendricks et Rita Gorr dans EugĂšne OnĂ©guine, Salvatore Licitra dans Tosca, JosĂ© Cura dans Otello, Marcelo Ălvarez dans La Traviata, enfin Rolando Villazon dans Werther.
Direction
De 1982 Ă 1994, son directeur artistique est Pierre MĂ©decin[13].
Notes et références
Références
- Opéra de Nice, Réunion des Opéras de France. Consulté le 18 novembre 2009.
- Notice no PA00080943, base Mérimée, ministÚre français de la Culture
- Revue Nice-Historique n°357, 1914, p.106
- Revue Nice-Historique, n°839, 1904, p. 184
- Henri Sappia, « Catherine Ségurana : Histoire ou légende ? » in Nice-Historique, 4e année, n°12, 1er et 15 août 1901, p. 189 [lire en ligne]
- Rémy Gasiglia, « Ségurane, Catherine », in Ralph Schor (sous la direction de), Dictionnaire historique et biographique du comté de Nice, Nice, Serre, 2002 (ISBN 2-86410-366-4) [lire en ligne]
- Opéra de Nice, site officiel de la mairie de Nice. Consulté le 21 décembre 2010.
- Marguerite et Roger Isnard, Nouvel Almanach du ComtĂ© de Nice : Memoria et Tradicioun, Serre Ăditeur, Nice, 2007, 380 p. (ISBN 9782864104612), p. 80.
- Madeleine LassĂšre, Villes et cimetiĂšres en France de l'Ancien RĂ©gime Ă nos jours: le territoire des morts, coll. « Chemins de la mĂ©moire », Ăditions L'Harmattan, 1997, 411 p. (ISBN 9782738456977), p. 315 [lire en ligne]
- Opéra de Nice - Présentation, evene.fr
- « La prise de Troie - Hector Berlioz (1803-1869) », sur https://data.bnf.fr/ (consulté le )
- Jules Massenet et Louis Gallet, Marie-Magdeleine : drame sacré en 3 actes & 4 parties : J. Massenet ; texte de Louis Gallet ; réduction pour chant et piano, Georges Hartmann (lire en ligne), p. 2.
- « Nominations dans les Ă©tablissements lyriques Pierre MĂ©decin dirigera l'OpĂ©ra-Comique Ă Paris », Le Monde,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
Annexes
Bibliographie
- AndrĂ© PeyrĂšgne, Du Romantisme Ă la Belle Ăpoque. Un siĂšcle de musique et dâopĂ©ra Ă Nice, p. 58-65, Nice-Historique, annĂ©e 1994, no 235 Texte