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1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler

La 1re division SS « Leibstandarte SS Adolf Hitler »[alpha 1] ou la division « Leibstandarte SS Adolf Hitler » (appellations allemandes successives : la Leibstandarte SS Adolf Hitler (LSSAH), puis la SS-Panzergrenadier-Division „Leibstandarte SS Adolf Hitler“ et enfin la 1. SS-Panzer-Division „Leibstandarte SS Adolf Hitler“) est l'une des 38 divisions de la Waffen-SS durant la Seconde Guerre mondiale. L'unitĂ© Ă©tait souvent dĂ©signĂ©e par le sigle LSSAH ou encore LAH (pour « Leibstandarte SS Adolf Hitler »). La LSSAH a tenu le double rĂŽle d’unitĂ© de protection du FĂŒhrer et d'unitĂ© de combat. À ce titre, elle a Ă©tĂ© prĂ©sente sur tous les thĂ©Ăątres d’opĂ©rations de la Seconde Guerre mondiale sur le territoire europĂ©en.

1re division SS « Leibstandarte SS Adolf Hitler »
Appellations allemandes successives :
Leibstandarte SS Adolf Hitler (LSSAH)
SS-Panzergrenadier-Division « Leibstandarte SS Adolf Hitler »
1. SS-Panzer-Division « Leibstandarte SS Adolf Hitler »
Image illustrative de l’article 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler
EmblĂšme de la division.

Création 1933
Dissolution
Pays TroisiĂšme Reich
Branche Waffen-SS
Garnison Berlin-Lichterfelde et Metz
Guerres Seconde Guerre mondiale
Commandant 1939 : général Sepp Dietrich

Comme son nom le suggĂšre[alpha 1], la « Leibstandarte » est nĂ©e aux dĂ©buts du parti nazi, en tant que garde personnelle d’Hitler, composĂ©e uniquement de membres de la SS. Ensuite, la Waffen-SS a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e (sous son premier nom de VerfĂŒgungstruppe, ou SS-VT) pour que des SS puissent incorporer des unitĂ©s destinĂ©es Ă  combattre. La Leibstandarte se dĂ©veloppa Ă  fur et Ă  mesure jusqu'Ă  devenir une division blindĂ©e (en allemand Panzerdivision) : elle reçut sa dĂ©signation finale le . Un dĂ©tachement de la LSSAH resta toutefois en permanence avec Hitler pour assurer sa sĂ©curitĂ©.

L'emblÚme de la division représente un passe-partout de serrurier en l'honneur de son premier chef Josef « Sepp » Dietrich (en allemand Dietrich veut dire passe-partout).

Connue pour s'ĂȘtre illustrĂ©e Ă  de nombreuses reprises sur le plan militaire, la division l'est Ă©galement pour sa brutalitĂ©, ses nombreuses exactions et crimes de guerre : son nom reste notamment associĂ© au massacre de Baugnez-Malmedy, et au massacre de Wereth en 1944.

Histoire

Création

Hitler, en compagnie de « Sepp » Dietrich, passant en revue une formation de la Leibstandarte dans la caserne de Berlin-Lichterfelde en 1935.

La LSSAH est officiellement fondĂ©e le par l’officier SS « Sepp » Dietrich, garde du corps personnel d’Adolf Hitler, sous le nom de SS-Stabswache Berlin[1].

En effet, le , dix ans aprĂšs l’échec du « putsch de la Brasserie » de Hitler en , les soldats de deux kommandos de la garde personnelle du FĂŒhrer du parti nazi font individuellement le vƓu de toujours le servir, et reçoivent officiellement l’appellation de « Leibstandarte Adolf Hitler »[2].

Il est à noter que le blason de la Leibstandarte Adolf Hitler représente un passe-partout, qui se dit Dietrich en allemand.

Le quartier gĂ©nĂ©ral de la 1.SS Panzer-Division Leibstandarte Adolf Hitler est situĂ© Ă  Berlin, dans le quartier de Lichterfelde, oĂč elle occupe les locaux de l’ancienne Hauptkadettenanstalt, l’école d’officiers la plus prestigieuse de Prusse, fermĂ©e en 1920 aprĂšs l'application du traitĂ© de Versailles , supprimant l'Ă©cole de formation des officiers de l'armĂ©e allemande et abritant aujourd'hui et ce depuis 1950 les archives fĂ©dĂ©rales allemandes (Bundesarchiv). 52° 25â€Č 53,33″ N, 13° 17â€Č 57,23″ E

La Leibstandarte occupe aussi une autre caserne au Berghof dont elle est également chargée de la protection personnelle d'Hitler et de ses invités.

L’élimination de la SA et la montĂ©e en puissance de la LSSAH

Troupes de la Leibstandarte en 1939.

Le , Himmler, le ReichsfĂŒhrer-SS renomme la « Leibstandarte Adolf Hitler » en « Leibstandarte SS Adolf Hitler », pour marquer sa diffĂ©rence des unitĂ©s militaires (de la Reichswehr[alpha 2]) et de la SA.

Le vendredi , deux compagnies de la LSSAH sous le commandement de JĂŒrgen Wagner et d’Otto Reich sont envoyĂ©es Ă  Munich, en prĂ©paration de l’élimination de dirigeants de la SA, et arrivent vers minuit.

Avec des unitĂ©s de la Landespolizeigruppe de Hermann Göring et des SS-TotenkopfverbĂ€nde, elles participent Ă  la nuit des Longs Couteaux, ordonnĂ©e par Hitler, pour dĂ©jouer un prĂ©tendu complot de la SA, montĂ© de toutes piĂšces par Göring, Himmler, Heydrich et Reichenau. Le samedi alors que le jour n’est pas encore levĂ©, Hitler, venu de Berlin dans la nuit, rejoint Dietrich et un dĂ©tachement de la « Leibstandarte » pour se rendre Ă  Bad Wiessee et commander personnellement l’arrestation de Röhm, le chef de la SA : Röhm est assassinĂ© par Theodor Eicke trois jours plus tard, le lundi , dans la prison de Stadelheim de Munich. Les unitĂ©s de la LSSAH participent activement Ă  la rĂ©pression qui fait entre cent cinquante et deux cents victimes, au cours du week-end.

En rĂ©compense de son action, la dimension de la « Leibstandarte SS Adolf Hitler » est augmentĂ©e et devient celle d’un rĂ©giment, disposant par ailleurs d'une unitĂ© motorisĂ©e.

La LSSAH assure la garde d’honneur de la chancellerie du Reich Ă  Berlin, du Berghof prĂšs de Berchtesgaden ainsi que de tous les lieux oĂč se rend le FĂŒhrer lors de ses dĂ©placements, nombreux Ă  cette Ă©poque de mĂȘme que lors des grands rassemblements du parti nazi Ă  Nuremberg ou Munich.

Elle participe Ă  la remilitarisation de la RhĂ©nanie, puis Ă  l’Anschluss, Ă  l’invasion du territoire des SudĂštes et Ă  celle de la TchĂ©coslovaquie.

En , elle organise le Leibstandarten-Ball au zoo de Berlin. Josef Dietrich y accueille des artistes cĂ©lĂšbres comme Hans Albers, Heinrich George et KĂ€the von Nagy et l’invitĂ© d’honneur en est le commandant en chef de l’armĂ©e de terre, Walther von Brauchitsch.

Quand Hitler ordonne la formation de divisions SS à la mi-1939, la « Leibstandarte » garde sa spécificité et n'est donc pas réorganisée.

Campagne de Pologne (1939)|Campagne de Pologne

La LSSAH est intĂ©grĂ©e Ă  la 17e division d'infanterie du XIIIe corps d’armĂ©e, au groupe d’armĂ©es Sud, la 10e armĂ©e (Allemagne). Elle est composĂ©e de quinze compagnies motorisĂ©es, environ 3 000 hommes. Le , elle est stationnĂ©e Ă  Breslau.

Elle combat aux cĂŽtĂ©s des troupes de la Wehrmacht, mais aussi de celles de la SS-VerfĂŒgungsdivision (SS-VT), la future 2e division SS « Das Reich ».

En , elle entre en Pologne. Le , elle atteint ƁódĆș.

Dans la nuit du 18 au , ils organisent le massacre de BƂonie (pl) oĂč le SS-Obermusikmeister Hermann MĂŒller-John ordonne de fusiller 50 civils. Le Generalleutnant Joachim Lemelsen apprenant cela, rapporte ces faits Ă  ses supĂ©rieurs et le General Walter von Reichenau arrĂȘte MĂŒller-John pour le traduire devant la justice militaire. Quelques jours plus tard, Adolf Hitler met les troupes SS sous une juridiction sĂ©parĂ©e Ă  la demande de Heinrich Himmler et la procĂ©dure contre MĂŒller-John est arrĂȘtĂ©e[3] - [4].

Campagne des Pays-Bas

La Leibstandarte est Ă  nouveau engagĂ©e dans la campagne de . Elle se compose de 4 000 hommes, 20 compagnies motorisĂ©es, une compagnie de panzers de reconnaissance, d'une compagnie de motocyclistes et d'une compagnie d'artillerie composĂ© de 4 obusiers de 105 mm.

Le , sans dĂ©claration de guerre, les troupes allemandes envahissent le territoire des Pays-Bas. La surprise est totale et l’armĂ©e nĂ©erlandaise ne peut opposer qu’une rĂ©sistance dĂ©sespĂ©rĂ©e mais hĂ©roĂŻque. La LSSAH reçoit pour objectif de s’emparer du port de Rotterdam ; le celui-ci est bombardĂ© par la Luftwaffe, malgrĂ© la reddition de la ville quelques heures auparavant.

Le , le gĂ©nĂ©ral Kurt Student et le lieutenant-colonel Dietrich von Choltitz traversent la ville de Rotterdam et nĂ©gocient la capitulation de la ville avec l'armĂ©e nĂ©erlandaise dans la mairie ; pendant ce temps, la LSSAH dĂ©bouche sur la place et tire sur une centaine de soldats hollandais alors que la capitulation vient d'ĂȘtre signĂ©e. Kurt Student est accidentellement blessĂ© Ă  la tĂȘte par un tir d'unitĂ©s SS.

Campagne de France

Himmler inspectant un char de la 1re SS Division, Metz ().

Lors de la campagne de France, des membres de la LSSAH assassinent 85 prisonniers britanniques Ă  Wormhout dans le Nord en [5]. Au mĂ©pris de la Convention de GenĂšve[6], les SS enferment les prisonniers dans une grange et y jettent des grenades. Seuls une quinzaine de prisonniers en rĂ©chapperont. La division se rassemble ensuite Ă  40 km de Cambrai, le . Elle atteint Soissons le , et Villers-CotterĂȘts le . La division poursuit sa percĂ©e vers Nevers. Le , elle atteint Moulins dans l'Allier. Le , dans la ville de Pont-du-ChĂąteau, des membres de la LSSAH assassinent un tirailleur sĂ©nĂ©galais, Jean Guildine, qui finit enterrĂ© sous un tas de fumier. La Leibstandarte prend Clermont-Ferrand. Elle se dirige ensuite vers Saint-Étienne; sur son chemin, elle est stoppĂ©e le 23[7] Ă  La Fouillouse[8], son dernier accrochage sanglant[9] avant l'armistice. Le , l'armistice est conclu entre le IIIe Reich allemand et la France. Une parade militaire est prĂ©vue Ă  Paris mais le projet est bientĂŽt abandonnĂ©[10].

La Leibstandarte SS Adolf Hitler stationne Ă  Metz, en Lorraine annexĂ©e, Ă  partir du . La division SS, dont les pertes s'Ă©levaient Ă  prĂšs de 500 hommes[11] (environ 110 tuĂ©s et 390 blessĂ©s), est rĂ©organisĂ©e Ă  Metz. Elle est renforcĂ©e de quelques bataillons et compte alors 6 500 hommes : un SS-Artillerie-Regiment (un rĂ©giment d'artillerie), un SS-Pionier-Bataillon (un bataillon du gĂ©nie), une SS-AufklĂ€rungs-Abteilung (une section de reconnaissance), une SS-Nachrichten-Kompanie (une compagnie de transmissions), un SS-Batalion (un bataillon SS). La division reçoit un nouvel Ă©tendard le , au fort de Plappeville sur les hauteurs de Metz, en prĂ©sence de Sepp Dietrich et du ReichsfĂŒhrer-SS Heinrich Himmler[12]. Des Ă©lĂ©ments du rĂ©giment reçoivent un entraĂźnement spĂ©cial dans le cadre de l'opĂ©ration Lion de Mer (en allemand : Unternehmen Seelöwe). La division s'entraĂźne dans la vallĂ©e de la Moselle et sur les coteaux alentour. Une fois cette opĂ©ration annulĂ©e, la Leibstandarte est dirigĂ©e au dĂ©but de [13] vers un autre thĂ©Ăątre d’opĂ©rations, en l'occurrence les Balkans.

Campagne des Balkans

L’opĂ©ration Marita dĂ©bute le . Son objectif est d’aider l'armĂ©e italienne, qui n’est pas parvenue Ă  conquĂ©rir la GrĂšce, bien que Mussolini l'ait jugĂ©e comme un adversaire de seconde zone. Non seulement les Grecs ont rĂ©sistĂ©, mais ils sont passĂ©s Ă  l’offensive et ont ainsi menacĂ© de conquĂ©rir l'Albanie, ce qui aurait Ă©tĂ© une catastrophe militaire et politique pour Mussolini.

L’ObersturmbannfĂŒhrer Kurt Meyer se fait remarquer lors de cette campagne par la prise de Patras et son avancĂ©e Ă©clair dans le PĂ©loponnĂšse au sein du bataillon de reconnaissance.

AprÚs la campagne des Balkans, la LSSAH est à nouveau réorganisée pour atteindre une taille équivalente à celle d'une brigade.

Opération Barbarossa

Le marque le dĂ©but de l’opĂ©ration Barbarossa. Le rĂ©giment progresse sur prĂšs de 960 km Ă  travers le territoire soviĂ©tique, en atteignant et s’emparant de Rostov Ă  la fin 1941. L’hiver russe l’oblige Ă  se replier et Ă  abandonner la ville qui est Ă  nouveau reprise par la Wehrmacht au printemps 1942.

Formation de la division

Le , la LSSAH est à nouveau réorganisée et renommée « SS-Division (mot.) Leibstandarte SS Adolf Hitler ». Avec ordre du et effet du , la division est à nouveau renommée en « Panzergrenadier-Division Leibstandarte SS Adolf Hitler ». Au contraire des divisions de ce type de la Wehrmacht, la LSSAH avait aprÚs cette réforme l'organisation d'une division blindée à trois régiments avec toutes les troupes de support, habituelles à ce type de formation.

Bataille de Kharkov & Belgorod

Lors de la troisiÚme bataille de Kharkov, aprÚs une résistance acharnée et malgré un ordre de Hitler, la Leibstandarte se replie mais parvient à reprendre Kharkov un mois plus tard.

Campagne d’occupation du Nord de l’Italie

En 1943, la division est transfĂ©rĂ©e en Italie du Nord pour participer au dĂ©sarmement de l'armĂ©e italienne. À cette occasion, Joachim Peiper, commandant un dĂ©tachement de la Leibstandarte, se rend responsable, dans le village de Boves, de l’exĂ©cution de 23 civils, en reprĂ©sailles de la capture de deux de ses hommes. Peiper fait mandater deux Ă©missaires italiens en promettant qu’en Ă©change des deux sous-officiers il n’y aura pas de reprĂ©sailles. Or, quand, vers 15 h, les deux SS sont rendus Ă  leur chef, celui-ci dĂ©cide d’abattre les civils et fait brĂ»ler les deux Ă©missaires afin de les rendre mĂ©connaissables. Leur identification n'est ensuite rendue possible que grĂące aux prothĂšses dentaires du curĂ© ainsi qu'aux clĂ©s de la sacristie qu’il portait sur lui[14].

Numérotation des unités des Waffen-SS

Le , toutes les unitĂ©s des Waffen-SS bĂ©nĂ©ficient de numĂ©ros. Avec cette rĂ©forme, la division est Ă  nouveau renommĂ©e, cette fois en 1. SS-Panzer-Division « Leibstandarte SS Adolf Hitler ». Ses rĂ©giments eux aussi sont renommĂ©s en « SS-Panzer-Grenadier-Regiment 1 LSSAH », « SS-Panzer-Grenadier-Regiment 2 LSSAH » et « SS-Panzer Regiment 1 ». Il en va de mĂȘme pour toutes les autres unitĂ©s divisionnaires qui prennent le numĂ©ro « 1 ». Cette rĂ©forme ne comporte aucune rĂ©organisation puisque la division avait de fait l'organisation d'une division blindĂ©e depuis .

Front de l’Est (Kharkov, Koursk, Jitomir)

En 1943, Ă  l'issue de la troisiĂšme bataille de Kharkov, la Leibstandarte a Ă©tĂ© engagĂ©e dans les trois grandes manƓuvres offensives de l'armĂ©e allemande. Elle y a dĂ©montrĂ© encore une fois sa remarquable qualitĂ© et a dĂ©truit plus de 1 000 blindĂ©s soviĂ©tiques entre et sur les trois thĂ©Ăątres, a l'exemple de Franz Staudegger, OberscharfĂŒhrer commandant un Tigre I remarquĂ© le 8 juillet 1943 pour la destruction de 22 chars T34 russes en une journĂ©e.

Au dĂ©but de l'hiver, la division arrive Ă  Jitomir. Elle y livre des combats si furieux qu’à la fin de , la Leibstandarte SS Adolf Hitler n'a plus que trois chars opĂ©rationnels. Elle Ă©chappe de peu Ă  l’anĂ©antissement aprĂšs avoir Ă©tĂ© bloquĂ©e dans la poche de Kamenets-Podolski, mais les survivants sont secourus par l’intervention des divisions SS « 9. Hohenstaufen » et « 10. Frundsberg ».

La Leibstandarte SS Adolf Hitler est dĂ©cimĂ©e, tous ses chars lourds ont Ă©tĂ© dĂ©truits et ses meilleurs Ă©quipages perdus ; en , elle est retirĂ©e du front et envoyĂ©e en Belgique dans le but d'y stationner et y ĂȘtre reconstituĂ©e.

Bataille de Normandie

Chars Tiger I de la Leibstandarte prĂšs de Villers-Bocage en .

Alors qu'elle est stationnĂ©e en Belgique, la division reçoit dĂ©but l’ordre de rejoindre la rĂ©gion de Caen, en Normandie, afin de tenter de repousser les AlliĂ©s Ă  la mer. La route vers le front est longue et soumise aux attaques incessantes des aviations anglaise et amĂ©ricaine.

La Leibstandarte prend part Ă  l’opĂ©ration LĂŒttich, oĂč Mortain lui est assignĂ© comme objectif. L’opĂ©ration se rĂ©vĂšle un Ă©chec puisque la division est effectivement dĂ©truite dans la poche de Falaise. L'unitĂ© a alors perdu quelque 5 000 hommes et la quasi-totalitĂ© de son Ă©quipement lourd.

Reconstitution Ă  Siegburg

En , la division est reconstituée à Siegburg en Allemagne.

Offensive des Ardennes

Pendant l'offensive des Ardennes, la Leibstandarte a pour mission de s’emparer des ponts de la Meuse et permettre ainsi à l'offensive de poursuivre son objectif principal qui est le port d'Anvers.

Le StandartenfĂ»hrer Joachim Peiper se trouve Ă  la tĂȘte d'un Kampfgruppe Ă  l'avant-garde de la percĂ©e que son corps d'armĂ©e est supposĂ© rĂ©aliser. Le , au carrefour de Baugnez, Ă  4 km au sud de Malmedy, le « Kampfgruppe Peiper » se rend coupable de l'exĂ©cution de sang-froid de plus de 70 soldats amĂ©ricains faits prisonniers et dĂ©sarmĂ©s, et aussi du massacre Ă  Wereth de 11 soldats amĂ©ricains dĂ©sarmĂ©s et faits prisonniers.

En fait, durant toute son avance, le Kampfgruppe Peiper se rend coupable de nombreux massacres de prisonniers de guerre. En outre, l'assassinat de 130 civils belges lui est imputé dans la région de Stavelot et de Trois-Ponts.

Dans son avance Ă  tout prix vers la Meuse, Peiper commet l'erreur de ne pas protĂ©ger ses arriĂšres. C'est pour cette raison que les troupes amĂ©ricaines, le , parviennent Ă  reprendre le pont qui permet de franchir l'AmblĂšve Ă  Stavelot. Ce fait condamne Ă  terme l'offensive du Kampfgruppe Peiper puisque le pont de Stavelot Ă©tait le seul qui permettait de faire passer l'approvisionnement en carburant et en munitions. En outre, cette action empĂȘche Peiper de recevoir des renforts.

Par ailleurs, les troupes amĂ©ricaines du gĂ©nie font sauter tous les ponts qui auraient permis Ă  Peiper d'emprunter des routes lui offrant un accĂšs rapide aux ponts de la Meuse. En consĂ©quence, il est contraint de faire route dans la vallĂ©e sinueuse et encaissĂ©e de l'AmblĂšve, en aval de Stavelot, oĂč l'aviation alliĂ©e lui inflige de lourdes pertes. Dans ces conditions, l'offensive ne peut que s'enliser, contraignant les SS Ă  abandonner tout leur matĂ©riel roulant Ă  La Gleize et Ă  regagner leurs lignes Ă  pied. Bien qu'impressionnante, la chevauchĂ©e de Peiper n'a en fait eu aucune incidence sur le sort de la bataille, la 6e armĂ©e SS de Sepp Dietrich n'ayant pu percer comme prĂ©vu le front alliĂ© dans la rĂ©gion d'Elsenborn.

Bataille du lac Balaton

La division, qui fait toujours partie de la 6e armĂ©e SS, se voit assigner comme objectif la libĂ©ration de la ville de Budapest, alors encerclĂ©e par l’ArmĂ©e rouge, lors des offensives Konrad 1, 2 et 3. Puis, en , lors de l'opĂ©ration FrĂŒhlingsErwachen, l'unitĂ© est engagĂ©e dans la reconquĂȘte des puits de pĂ©trole hongrois situĂ©s Ă  l'est du lac Balaton. AprĂšs cette offensive, vouĂ©e comme les autres Ă  l'Ă©chec en dĂ©pit de quelques succĂšs initiaux, la division connaĂźt une crise psychologique, Ă  la suite de laquelle Hitler, informĂ©, ordonne de retirer son nom des brassards que portaient les hommes de cette unitĂ© prestigieuse[15].

En effet, la Leibstandarte ne s'est pas encore remise de la bataille des Ardennes, comme d'ailleurs la plupart des unitĂ©s engagĂ©es dans cette opĂ©ration. En outre, l’offensive du lac Balaton s'est heurtĂ©e Ă  des conditions mĂ©tĂ©orologiques dĂ©favorables, la pluie ayant transformĂ© les routes et chemins en vĂ©ritables bourbiers. Budapest n'est pas reconquise et, aucune attaque supplĂ©mentaire ne pouvant ĂȘtre envisagĂ©e, la division se replie sur Vienne, que Hitler lui donne l'ordre de dĂ©fendre coĂ»te que coĂ»te.

La défense de Vienne et Wiener Neustadt

Le BrigadefĂŒhrer Kumm, bien conscient de l’incapacitĂ© dans laquelle se trouve son unitĂ© de remplir la mission qui lui est confiĂ©e, Ă  savoir dĂ©fendre Vienne, oĂč sa division se trouve face Ă  toute une armĂ©e, dĂ©cide d'abandonner la ville malgrĂ© l’ordre de Hitler.

La division reçoit alors les nouveaux officiers promus de l'école de Bad Tölz pour renforcer ses effectifs. Les hommes de la Leibstandarte mÚnent de durs combats pour défendre la ville de Wiener Neustadt.

Capitulation

Ayant perdu ce qui lui restait de potentiel offensif Ă  Wiener Neustadt, la Leibstandarte prend la fuite vers l’ouest afin de ne pas tomber aux mains des SoviĂ©tiques qui risquent de lui faire payer chĂšrement les exactions dont elle s’était rendue coupable sur le front de l'Est. Elle mĂšne encore quelques simulacres de combats dĂ©fensifs contre l’armĂ©e amĂ©ricaine avant de se rendre en Ă  Steyr.

Liste des commandants successifs

DĂ©but Fin Grade Nom
ObergruppenfĂŒhrer Josef « Sepp » Dietrich
BrigadefĂŒhrer Theodor Wisch
BrigadefĂŒhrer Wilhelm Mohnke
BrigadefĂŒhrer Otto Kumm

Ordre de bataille

Au 30 juin 1941

Leibstandarte SS-Adolf Hitler

  • Regimentstab (SS-GruppenfĂŒhrer Josef Dietrich)
  • I.Infanterie-Bataillon (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Fritz Witt)
  • II.Infanterie-Bataillon (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Theodor Wisch)
  • III.Infanterie-Bataillon (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Weidenhaupt)
  • IV.Infanterie-Bataillon (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Jahnke)
  • V.Infanterie-Battaillon (mot) - (SS-Sturmbannfuhrer Van Bibber) dĂ©tachĂ© Ă  Berlin
  • schweres Infanterie Bataillon (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Steineck)
  • FlaK-Abteilung Leibstandarte SS Adolf Hitler - (SS-HauptsturmfĂŒhrer Bernhard Krause)
  • Panzer-Abteilung Leibstandarte SS Adolf Hitler - (SS-SturmbannfĂŒhrer Georg Schönberger)
  • SS-Pionier-Abteilung Leibstandarte SS Adolf Hitler (mot) - (SS-SturmbannfĂŒhrer Max Hansen)
  • SS-AufklĂ€rungsabteiling Leibstandarte SS Adolf Hitler - (SS-SturmbannfĂŒhrer Kurt Meyer)

En 1942

  • Infanterie-Regiment 1 LSSAH
  • Infanterie-Regiment 2 LSSAH
  • Panzer-Abteilung LSSAH
  • Artillerie-Regiment LSSAH
    • AufklĂ€rungs-Abteilung LSSAH
    • PanzerjĂ€ger-Abteilung LSSAH
    • SturmgeschĂŒtz-Abteilung LSSAH
    • Flak-Abteilung LSSAH
    • Pionier-Bataillon LSSAH
    • Panzer-Nachrichten-Abteilung LSSAH
    • Versorgungs-Einheiten LSSAH

En 1944 sur le front ouest

  • SS Panzer-Regiment 1 qui forme ultĂ©rieurelment et en partie le Kampfgruppe Peiper
  • SS Panzer-Grenadier-Regiment 1 L. A. H.
  • SS Panzer-Grenadier-Regiment 2 L. A. H.
  • SS Panzer-Artillerie-Regiment 1
    • SS Flak Artillerie-Abteilung 1
    • SS Nebelwerfer-Abteilung 1
    • SS SturmgeschĂŒtz-Abteilung 1
    • SS Panzer-AufklĂ€rungs-Abteilung 1
    • SS PanzerjĂ€ger-Abteilung 1
    • SS Panzer-Pionier-Bataillon 1
    • SS Panzer-Nachrichten-Abteilung 1
      • SS Versorgungs-Einheiten 1
    • SS Feldersatz-Bataillon 1

Théùtres d'opérations

L’unitĂ© devient l’équivalence d’un rĂ©giment d'infanterie motorisĂ© en et participe Ă  :

En elle devient l'Ă©quivalent d'une brigade et participe Ă  :

L’unitĂ© devient Panzergrenadier Division en et reçoit une compagnie de Tigre I.

L’unitĂ© devient Panzerdivision en et reçoit ses premiers Panther.

Exactions - Crimes de guerre nombreux

Le second bataillon de cette unité commet notamment le meurtre de 85 prisonniers à Wormhout (Nord de la France) en . Ni le commandant Sepp Dietrich ni le capitaine du second bataillon Wilhelm Mohnke n'ont été jugés pour ce crime de guerre, la justice allemande ayant estimé que les preuves étaient insuffisantes aprÚs plusieurs réexamens du dossier[16] - [17].

Sur le front de l’Est lors de l’hiver 1941-1942, la Leibstandarte est responsable de nombreuses exĂ©cutions de prisonniers soviĂ©tiques. Ces crimes n’étaient pas des actes isolĂ©s, le commandant de la division Sepp Dietrich ayant demandĂ© d’abattre les commissaires politiques (en application du Kommissarbefehl de Hitler) quand ils tombaient aux mains de ses hommes : il fut prouvĂ© que l’ordre s’étendit rĂ©guliĂšrement Ă  tous les prisonniers. La liste exacte des victimes de la division n’est pas connue.

En , les SS de la Leibstandarte sont responsables de meurtres de civils Ă  Boves, dans le PiĂ©mont. AprĂšs la guerre les responsables plaideront que ces exĂ©cutions ont Ă©tĂ© commises dans le cadre de la lutte anti-partisane ; or il a Ă©tĂ© prouvĂ© lors du procĂšs qu'il n’y avait aucune justification lĂ©gitime, Ă©tant donnĂ© que les exĂ©cutions eurent lieu aprĂšs des nĂ©gociations ayant permis la libĂ©ration des SS dĂ©tenus par les rĂ©sistants italiens.

Si le massacre de Malmedy, durant la bataille des Ardennes Ă  la fin de l'annĂ©e 1944, peut ĂȘtre considĂ©rĂ© comme une transposition Ă  l’Ouest des pratiques courantes sur le front de l’Est (ce qui ne justifie ni n’excuse rien), oĂč les prisonniers de guerre soviĂ©tiques, considĂ©rĂ©s comme des Untermenschen par l’idĂ©ologie nazie, Ă©taient gĂ©nĂ©ralement massacrĂ©s ou condamnĂ©s Ă  pĂ©rir par la faim et les mauvais traitements, l’assassinat des prisonniers britanniques Ă  Wormhout est largement antĂ©rieur aux comportements observĂ©s sur le front de l’Est : il rĂ©sulte vraisemblablement de l’endoctrinement des troupes pour qui un combattant ennemi est aussi un adversaire du Reich, et donc de la nation allemande, qui mĂ©rite d’ĂȘtre lĂąchement Ă©liminĂ©.

Notes et références

Notes

  1. Le nom de baptĂȘme spĂ©cifique donnĂ© Ă  l'unitĂ© « Leibstandarte SS Adolf Hitler » signifie « unitĂ© SS des gardes du corps d’Adolf Hitler ».
  2. La Reichswehr est renommée Wehrmacht en 1935.

Références

(de) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en allemand intitulĂ© « Leibstandarte SS Adolf Hitler » (voir la liste des auteurs).
  1. George Stein 1977, p. 18.
  2. George Stein 1977, p. 29.
  3. (en) Alexander B. Rossino, Hitler strikes Poland : Blitzkrieg, ideology, and atrocity, University Press of Kansas, , 343 p. (ISBN 978-0-7006-1392-2), p. 109-110.
  4. (en) James Pontolillo, Murderous Elite : The Waffen-SS and Its Record of Atrocities, Bookmasters Dist Serv, , 480 p. (ISBN 978-91-85657-02-5), p. 35
  5. Les SS, un avertissement de l’histoire, p. 286.
  6. Convention de GenĂšve du relative au traitement des prisonniers de guerre.
  7. Jean Paul ZiĂ©gler, François Vauvillier et Jacques Wiacek, « Groupe Franc BlindĂ© et Cavaliers MotorisĂ©s », Histoire de Guerre, BlindĂ© et MatĂ©riel,‎ , . 69-80
  8. Jean Paul ZiĂ©gler, , François Vauvillier et Jacques Wiacek, « Groupe Franc BlindĂ© et Cavaliers MotorisĂ©s », Hisrtoire de Guerre, BlindĂ©s et MatĂ©riel,‎ , p. 69-80.
  9. Jean Mabire, La Waffen SS dans la bataille de France, Paris, Grancher, , 216 p. (ISBN 2-7339-0904-5), Chapitre 3 pages 64 Ă  76.
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  11. George Stein 2002, p. 88 : selon l'auteur, les pertes de la division s’élĂšvent Ă  132 tuĂ©s, 527 blessĂ©s et 45 disparus le .
  12. George Stein 2002, p. 28, note 4 :Ansprache des ReichsfĂŒhrers SS aus Anlass der Übergabe der FĂŒhrer-standarte an die Leibstandarte 'Adolf Hitler', Metz, Fort Alvensleben, am 7. September 1940, RFSS/T-175, 90/2612641ff.).
  13. George Stein 2002, p. 114.
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Voir aussi

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