16e corps d'armée (France)
Le 16e corps d'armée est un corps de l'Armée française.
16e corps d'armée | |
Insigne du 16e corps d'armée (1939-1940). | |
Création | 1873 |
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Dissolution | 1940 |
Pays | France |
Branche | Armée de terre |
Type | Corps d'armée |
Garnison | Montpellier |
Guerres | Première Guerre mondiale Seconde Guerre mondiale |
Batailles | 1914 - Bataille de Morhange 1914 - Bataille du Grand-Couronné 1914 - Bataille de Flirey 1914 - bataille d'Ypres 1915 - Première bataille de Champagne 1915 - Seconde bataille de Champagne 1917 - Bataille de Verdun 1918 - Quatrième bataille des Flandres 1918 - Bataille de la Serre 1940 - Bataille de Dunkerque |
Il est créé en 1873, regroupant les unités de la 16e région militaire (Montpellier).
En 1914, il a été mobilisé avec les vignerons de l'Hérault et les montagnards des Cévennes, il était commandé par le général Taverna. Il comprenait, avec la 66e division, la 31e que commandait le général Vidal.
Mobilisé à nouveau en 1939, il est en mai 1940 rattaché à la 7e armée. Il est reconstitué en juin après la bataille de Dunkerque, jusqu'à sa capture le 19 juin 1940.
Création et différentes dénominations
- : formation du 16e corps d'armée
- : Renommé Groupement Z
- : Renommé Groupement ABC
- : Renommé Groupement BC
- : Renommé 16e corps d'armée
- : dissous
Les chefs du 16e corps d'armée
- 28 septembre 1873 - 14 février 1878 : Général Aymard
- 17 février 1878 : Général Renson d'Allois d'Herculais
- 21 février 1881 : Général de Saint-Hilaire
- 21 février 1884 : Général Berge
- 5 janvier 1889 : Général de Boisdenemets
- 26 août 1893 - 17 mars 1896 : Général O'Neill
- 30 mars 1896 : Général des Garets
- 26 avril 1898 : Général Faure-Briguet
- 18 septembre 1901 - 29 novembre 1903 : Général Pedoya
- : Général Blancq
- 24 juin 1906 : Général Pau
- 24 mars 1907 : Général Bailloud
- 21 novembre 1907 : Général Marion
- 14 janvier 1911 : Général Courbebaisse
- 17 octobre 1911 : Général Faurie
- 16 octobre 1913 : Général Alix
- 30 octobre 1913 : Général Taverna
- 7 novembre 1914 : Général Grossetti
- 13 janvier 1917 : Général Herr
- 30 avril 1917 : Général Corvisart
- 26 août 1918 - 29 janvier 1924 : Général Deville
- .
- 7 février 1924 : Général Martin
- 31 décembre 1926 - 31 décembre 1928 : Général Daugan
- .
- 2 septembre 1939 - 18 juin 1940 : Général Fagalde[1]
De 1873 Ă 1914
Le 16e corps est créé lors de la réorganisation de l'armée de septembre 1873. Il est associé à la 16e région militaire (Montpellier).
À sa création, il regroupe la 31e division d'infanterie de Montpellier et la 32e division d'infanterie de Perpignan[2], ainsi que la 16e brigade de cavalerie et la 16e brigade d'artillerie.
Première Guerre mondiale
Composition Ă la mobilisation de 1914
À la mobilisation, il est rattaché à la IIe Armée
- 61e brigade :
- 62e brigade :
- Cavalerie :
- 1er régiment de hussards (1 escadron)
- Artillerie :
- 56e régiment d'artillerie de campagne (3 groupes)
- GĂ©nie :
- 2e régiment du génie (compagnie 16/1)
- 63e brigade :
- 64e brigade :
- Cavalerie :
- 1er régiment de hussards (1 escadron)
- Artillerie :
- 3e régiment d'artillerie de campagne (3 groupes de 75)
- GĂ©nie :
- 2e régiment du génie (compagnie 16/2)
74e division d'infanterie (RĂ©serve)
- 147e brigade :
- 148e brigade :
- 223e régiment d'infanterie
- 230e régiment d'infanterie
- 333e régiment d'infanterie
- 51e bataillon de chasseurs Ă pied
- 62e bataillon de chasseurs alpins
- Cavalerie :
- 2e régiment de dragons (2 escadrons)
- Artillerie :
- 54e régiment d'artillerie de campagne (1 groupe)
- 1er régiment d'artillerie de montagne (2 groupes)
- GĂ©nie :
- 4e régiment du génie (compagnie 13/14)
- Régiments d'infanterie (rattachés au 16e CA) :
- Cavalerie (rattachée au 16e CA) :
- Artillerie (rattachée au 16e CA) :
- Génie (rattaché au 16e CA) :
- 2e RĂ©giment du GĂ©nie (compagnies 16/3, 16/4, 16/16, 16/21)
- Autres (rattaché au 16eCA) :
- 16e escadron du train des Ă©quipages militaires
- 16e section de secrétaires d'état-major et du recrutement
- 16e section d'infirmiers militaires
- 16e section de commis et ouvriers militaires d'administration
1914
- 4 - : transport par V.F. dans la région Mirecourt, Mattaincourt.
- 10 - : mouvement dans la région de Lunéville.
- 14 - : offensive, par les régions de Laneuville-aux-Bois et de Moussey en direction de Loudrefing. Le , combat vers Loudrefing.
- 20 - : engagé dans la bataille de Morhange, combat vers Bisping. À partir du , repli sur la Mortagne, dans la région de Bayon. Le , combat vers Bonviller.
- - : engagé dans la bataille du Grand-Couronné. Combats dans la région Einvaux, Gerbéviller, Xermaménil.
- 12 - : reprise de l'offensive ; progression jusque dans la région Einville, Croismare.
- 17 - : retrait du front et repos vers Nancy. Le , mouvement vers la région nord de Toul.
- - : engagé dans la bataille de Flirey, combat vers Flirey et le bois de Mort Mare. À partir du , stabilisation du front dans la région bois de Mort Mare, Seicheprey.
- 7 - : retrait du front et transport par V.F. dans la région de Soissons ; stationnement.
- 14 - : occupation d'un secteur entre Condé-sur-Aisne et la route reliant Passy à Ailles (relève de l'armée britannique).
- 17 - : retrait du front, puis mouvement vers la région Pierrefonds. À partir du , transport par V.F. vers Hazebrouck et mouvement vers Ypres.
- - : engagé dans la bataille d'Ypres. Combat vers Wytschaete et Klein-Zillebecke. Stabilisation et occupation d'un secteur au sud d'Ypres, dans la région située entre Wytschaete et le sud de Zillebecke.
- : réduction du secteur à gauche jusqu'au château à 1 km à l'ouest d'Hollebeke.
- du 14 au : attaques françaises.
- : extension du secteur Ă gauche jusque vers le canal d'Ypres Ă la Lys ; le , nouvelle extension Ă gauche jusque vers Zwarteleen.
- : réduction à droite jusque vers Saint-Éloi.
1915
- - : retrait du front (relève par l'armée britannique), transport par camions dans la région de Pernes, puis à partir du mouvement par Doullens dans la région de Montdidier ; repos. À partir du , transport par V.F. dans la région d'Épernay, puis mouvement vers Châlons-sur-Marne ; repos.
- - : engagé dans la première bataille de Champagne, dans la région abords ouest de Mesnil-lès-Hurlus, ferme Beauséjour (éléments engagés le 6 au bois Sabot).
- 12 - : combat vers la ferme Beauséjour et la cote 196. Puis occupation d'un secteur dans cette région (guerre des mines).
- : front Ă©tendu Ă gauche jusque vers le bois Sabot.
- 1er juin : front Ă©tendu Ă droite jusqu'Ă Massiges.
- : front réduit à gauche jusqu'à Perthes-lès-Hurlus et à droite jusque vers la cote 180.
- : front réduit à gauche jusque vers la cote 196.
- 3 - : retrait du front et stationnement dans la région de Gizaucourt ; repos.
- 30 septembre - 27 décembre : occupation d'un secteur vers la butte de Tahure et la cote 193. Engagé dans la seconde bataille de Champagne dans cette région.
- : prise de la butte de Tahure.
- : front Ă©tendu Ă gauche vers la butte de Souain.
- 30 - : attaques allemandes et pertes de la butte de Tahure.
- : front Ă©tendu Ă droite jusque vers les Mamelles.
- Du 7 au : attaques allemandes et contre-attaques françaises. Occupation et organisation du terrain conquis.
- - : retrait du front et transport dans la région Épernay, Damery ; repos.
1916
- - : mouvement vers le front et occupation d'un secteur vers Condé-sur-Aisne et Pernant.
- : front Ă©tendu Ă droite jusque vers Soupir.
- 9 - : retrait du front ; repos dans la région de Dormans.
- - : transport par V.F. dans la région de Laheycourt ; repos. À partir du , occupation d'un secteur vers Avocourt et le Four-de-Paris.
1917
- - : occupation d'un nouveau secteur, à l'est du précédent vers Avocourt, la cote 304 et la Meuse vers Charny.
- 25, et : attaques allemandes.
- du 1er février au : front réduit à gauche jusque vers le bois d'Avocourt.
- : attaque française vers Avocourt.
- : front réduit à droite jusque vers Marre.
- 29, et : attaques allemandes.
- : attaque française.
- : front réduit à gauche jusqu'à la Hayette. À partir du , engagé dans la deuxième bataille offensive de Verdun, prise du Mort-Homme et de Regnéville. Puis occupation et organisation des positions conquises vers Béthincourt et la Meuse.
- - : retrait du front, mouvement vers Laheycourt et transport par V.F. vers la région Lure, Vesoul ; repos et instruction. À partir du 1er novembre, mouvement vers Belfort.
- - : occupation d'un secteur vers Leimbach, Burnhaupt-le-Haut Ă©tendu le Ă gauche vers le ballon de Guebwiller.
1918
- - : retrait du front, mouvement vers Belfort ; puis à partir du , transport par V.F. dans la région d'Estrées-Saint-Denis.
- 5 - : travaux entre l'Oise et l'Arrest.
- - : mouvement vers les Flandres, par les régions de Mouy, Molliens-Vidame, Flesselles, Lucheux, Fauquembergues, Noordpeene, Steenvoorde. Du 22 au , le corps d'armée est en soutien éventuel des troupes britanniques.
- - : engagé dans la quatrième bataille des Flandres, entre la ferme Godezonne et Dranoutre (en liaison avec l'armée britannique). Combats fréquents et violents vers le mont Kemmel, le Scherpenberg et Locre.
- : front réduit à gauche, jusqu'à la Clytte.
- : front étendu à droite, jusque vers Fontaine Houck et réduit à gauche jusqu'au Scherpenberg ; engagements fréquents.
- : prise de l'hospice de Locre.
- 8 - : retrait du front (relève par l'armée britannique), transport par V.F. de Saint-Omer dans la région de Poix. À partir du , transport par V.F. dans la région de Givry-en-Argonne ; repos.
- - : transport dans la région de Nancy et à partir du occupation d'un secteur vers Bezange-la-Grande, Clémery.
- - : retrait du front, transport par V.F. vers Lizy-sur-Ourcq ; mouvement vers Marigny-en-Orxois, Beuvardes, Dravegny, puis vers le front.
- 9 - : occupation d'un secteur sur la rive sud de l'Aisne, vers Viel-Arcy et le sud de Romain.
- 18 - : retrait du front (relevé par des éléments italiens) ; mouvement vers Longpont et Vic-sur-Aisne.
- - : occupation d'un secteur vers le bois Mortier, Barisis-aux-Bois.
- : front étendu à droite vers Anizy-le-Château.
- 10 - : progression vers la Serre. Combats suivant l'axe forĂŞt de Saint-Gobain, Pouilly-sur-Serre.
- - : préparatifs d'offensive. À partir du , engagé dans la bataille de la Serre. Combat vers Chalandry, Mortier, Crécy-sur-Serre. À partir du , organisation des positions conquises.
- 5 - : engagé dans la poussée vers la Meuse. Poursuite suivant l'axe Crécy-sur-Serre, Vervins, forêt de Signy-le-Petit, jusqu'à Cul-des-Sarts.
Rattachement
- 16 septembre - 8 octobre 1914
- 10 - 12 juillet 1918
- 2 août - 16 septembre 1914
- 11 - 20 février 1915
- 20 septembre - 27 décembre 1915
- 15 juillet 1916 - 10 octobre 1917
- 12 - 14 juillet 1918
- 27 octobre - 11 novembre 1918
- 20 février - 10 août 1915
- 14 - 24 juillet 1918
- 27 décembre 1915 - 15 juillet 1916
- 29 mars - 17 avril 1918
- 8 - 19 septembre 1918
- 8 - 28 octobre 1914
- 7 - 8 septembre 1918
- 10 octobre 1917 - 29 mars 1918
- 16 novembre 1914 - 4 février 1915
- 24 juillet - 4 septembre 1918
- 4 - 11 février 1915
- 17 - 27 avril 1918
- 4 - 7 septembre 1918
- 19 septembre - 27 octobre 1918
- Détachement d'armée de Belgique
- 28 octobre - 16 novembre 1914
- Détachement d'armée du Nord
- 27 avril - 30 juin 1918
- Groupement d'armée Pétain
- 10 août - 20 septembre 1915
- Grand Quartier Général de l'Armée
- 30 juin - 10 juillet 1918
Seconde Guerre mondiale
Composition en septembre 1939[3]
Composition le 10 mai 1940[4]
Grandes unités :
Cavalerie
- 18e groupe de reconnaissance de corps d'armée
Artillerie
GĂ©nie
Composition le 30 mai 1940
Grandes unités[5] :
- 60e division d'infanterie (hors de combat)
- 32e division d'infanterie (hors de combat)
- 68e division d'infanterie
- 12e division d'infanterie motorisée (réduite)
- Secteur fortifié des Flandres
Éléments organiques :
- Deux groupes d'artillerie lourde
- 18e groupe de reconnaissance de corps d'armée, renforcé du 7e groupe de reconnaissance de division d'infanterie
- Deux escadrons de SOMUA S35 et un de Hotchkiss H35 issus du corps de cavalerie
Composition en juin 1940
Grandes unités (de taille très réduite à la taille théorique d'une division)[6] - [7] :
- 43e division légère d'infanterie (à quatre bataillons d'infanterie et un groupe de reconnaissance aptes au combat)
- 1re division légère d'infanterie nord-africaine (à trois bataillons et un groupe de reconnaissance aptes au combat)
- 1re division légère d'infanterie (à deux bataillons aptes au combat)
- 32e division légère d'infanterie (avec un seul bataillon apte au combat le 14 juin !)
Éléments organiques de corps d'armée[6] :
- Un régiment de pionniers
- Trois compagnies de transport automobile
- Éléments de ravitaillement
Historique
Le 16e CA est recréé le [8]. Initialement rattaché à la 6e armée dans le Sud-Est, il rejoint les Flandres en décembre 1939[3]. En mai 1940, le 16e CA est rattaché à la 7e armée. Engagé dans le plan Dyle, il reçoit l'ordre le 24 mai 1940 de diriger toutes les forces chargées de la défense de Dunkerque, Calais et Boulogne[9]. Il disparait à Dunkerque[5].
Il est reconstitué à partir des troupes évacuées, regroupées en Normandie en arrière de la 10e armée[10]. Rejetées derrière l'Orne le 16 juin, la division est isolée. La 1re DINA, les 32e et 43e DI et le général Fagalde sont capturés le 18, même si des éléments parviennent à s'échapper quelques jours. La 1re DLI, avec 200 hommes, parvient à se replier, avant de finalement partir en captivité le 22 juin[11]. Le corps d'armée est considéré comme perdu le [8].
Sources
- Commandant Rousset, Histoire générale de la guerre franco-allemande (1870-71)
- Site consacré à l'armée française durant la période du 10 mai au 25 juin 1940
Notes et références
- En captivité à compter du 18/06/1940
- Victor Belhomme, Histoire de l'infanterie en France, t. 5, Henri Charles-Lavauzelle, (lire en ligne), p. 595.
- Situation des troupes françaises du 21 août au 5 juin 1940 (lire en ligne), p. 25
- « Liste des corps d'armées française », sur atf40.fr (consulté le )
- Bertrand Fagalde, « La bataille de Dunkerque mai-juin 1940 [suite] », Revue militaire suisse,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348488, lire en ligne, consulté le )
- Bertrand Fagalde, « L'agonie d'un corps d'armée : le 16e corps d'armée français en Normandie et Bretagne (juin 1940) [suite] », Revue militaire suisse,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348509, lire en ligne, consulté le )
- Paul Ingouf-Knocker, Juin 40-44 en Cotentin: objectif(s) Cherbourg, Eurocibles, (ISBN 978-2-914541-33-6, lire en ligne), p. 32
- Grandes unités françaises, p. 315.
- Bertrand Fagalde, « Odyssée d'une division française (la 21e division dans les Flandres en mai-juin 1940) [fin] », Revue militaire suisse,‎ (DOI 10.5169/SEALS-342584, lire en ligne, consulté le )
- Bertrand Fagalde, « Agonie d'un corps d'armée : le 16e corps d'armée français en Normandie et Bretagne (juin 1940) », Revue militaire suisse,‎ (DOI 10.5169/SEALS-348503, lire en ligne, consulté le )
- Pierre Rocolle, La guerre de 1940 (2): La défaite : 10 mai - 25 juin, Armand Colin, (ISBN 978-2-7062-0602-3, lire en ligne), p. 538 (affichage numérique)
Bibliographie
- Service historique de l'état-major des armées, Les Armées françaises dans la Grande guerre, Paris, Impr. nationale, 1922-1934, onze tomes subdivisés en 30 volumes (BNF 41052951) :
- AFGG, vol. 1, t. 10 : Ordres de bataille des grandes unités : grands quartiers généraux, groupe d'armées, armées, corps d'armée, , 966 p. (lire en ligne).
- Service historique de l'Armée, Les grandes unités françaises : historiques succincts (en), vol. 1, Imprimerie nationale, (lire en ligne), « XVIe corps d'armée », p. 315-336.